La transmission intergénérationnelle

L'allongement de la durée de vie a permis à plusieurs générations de coexister.

Il n'est pas rare, de nos jours qu'un enfant connaisse l'un de ses  arrière-grand-père ou  arrière -grand- mère en plus de son/(ses)grand(s)-père(s) ou de sa/ses grand(s)-mère (s).

 Au delà des différences de mentalité, d'habitudes, de comportement, la communication passe....

 Que vous ont donc transmis vos ancêtres, quelles leçons de vie en avez-vous tiré?

Le 14/11/2021 à 09:36, querida13 a dit :

L'allongement de la durée de vie a permis à plusieurs générations de coexister.

Il n'est pas rare, de nos jours qu'un enfant connaisse l'un de ses  arrière-grand-père ou  arrière -grand- mère en plus de son/(ses)grand(s)-père(s) ou de sa/ses grand(s)-mère (s).

 Au delà des différences de mentalité, d'habitudes, de comportement, la communication passe....

 Que vous ont donc transmis vos ancêtres, quelles leçons de vie en avez-vous tiré?

Je n'ai connu que mes grands-parents. (Je n'ai pas connu mon grand-père paternel, il  était décédé quand je suis né). J'ai en fin de comte connu assez peu mes grands-parents : ma grand-mère maternelle est décédée quand j'avais 10 ans et les 2 autres quand j'avais 23 et 24 ans. Je  les ai donc assez peu connus alors la transmission...

donc en 10 ans et en 24 ans , tu n'as pas développé suffisamment de liens avec eux et tu n'as jamais été assez proche d'eux, ni assez curieux de leur vie  pour qu'ils te transmettent quoi que ce soit? C'est bien triste!

Le 14/11/2021 à 09:52, querida13 a dit :

donc en 10 ans et en 24 ans , tu n'as pas développé suffisamment de liens avec eux et tu n'as jamais été assez proche d'eux, ni assez curieux de leur vie  pour qu'ils te transmettent quoi que ce soit? C'est bien triste!

On peut résumer ça comme ça. ET ça ne m'a pas manqué. Et j'ai eu une enfance très heureuse. 

Dans ma famille, vu qu’ils meurent assez « pas vieux » et qu’en plus mes parents m’ont eu à 39 ans, j’ai que vaguement connu une grand-mère qui est décédée quand j’avais dans les 7 ans. Donc pas vraiment de passation intergénérationnelle. Bah tant pis, je regarde INA ça compense.

J'ai connu cinq de mes arrière grands parents car ils ont eu une belle longévité. Deux étaient en maison de retraite. Nous allions les visiter assez régulièrement. La petite fille que j'étais a donc remarqué l'extrême fragilité des vieillards: beaucoup étaient usés, décrépits et ralentis, ils avaient survécu mais  il y en avait beaucoup qui avaient perdu leur facultés.

 Et justement, là aussi, il y avait une grande différence dans les facultés de chacun, j'aurais voulu savoir quels avaient été  les éléments déclencheurs  et les raisons de telles différences.

 Donc ils m'ont tous appris de dures leçons: d'abord que le corps s'use quand on s'en sert, inévitablement. Que, lorsqu'on survit, on est rapetassé un peu partout : fausses dents, cheveux teints,  lunettes prothèses diverses, tout est fait pour garder l'illusion d'un corps fonctionnel, avec l'âge. Par leur mort, ils m'ont appris que toute existence a une fin et donc que la mort était une réalité inévitable, que la douleur fait partie de la vie quand on vieillit et qu'il faudra inévitablement composer avec elle avec plus ou moins de dignité. Et , en allant voir les grands vieillards en maison de retraite, j'ai appris une chose assez paradoxale et somme toute très déprimante: c'est que les  grands vainqueurs  à la course pour la vie avaient  tous l'allure de vaincus!

Le 14/11/2021 à 10:18, querida13 a dit :

 

Le 14/11/2021 à 10:18, querida13 a dit :

J'ai connu cinq de mes arrière grands parents car ils ont eu une belle longévité. Deux étaient en maison de retraite. Nous allions les visiter assez régulièrement. La petite fille que j'étais a donc remarqué l'extrême fragilité des vieillards: beaucoup étaient usés, décrépits et ralentis, ils avaient survécu mais  il y en avait beaucoup qui avaient perdu leur facultés.

 Et justement, là aussi, il y avait une grande différence dans les facultés de chacun, j'aurais voulu savoir quels avaient été  les éléments déclencheurs  et les raisons de telles différences.

 Donc ils m'ont tous appris de dures leçons: d'abord que le corps s'use quand on s'en sert, inévitablement. Que, lorsqu'on survit, on est rapetassé un peu partout : fausses dents, cheveux teints,  lunettes prothèses diverses, tout est fait pour garder l'illusion d'un corps fonctionnel, avec l'âge. Par leur mort, ils m'ont appris que toute existence a une fin et donc que la mort était une réalité inévitable, que la douleur fait partie de la vie quand on vieillit et qu'il faudra inévitablement composer avec elle avec plus ou moins de dignité. Et , en allant voir les grands vieillards en maison de retraite, j'ai appris une chose assez paradoxale et somme toute très déprimante: c'est que les  grands vainqueurs  à la course pour la vie avaient  tous l'allure de vaincus!

 

Très émouvant ce que vous dites Quérida !

Par rapport a la vieillesse nous ne sommes pas égaux (comme tout au long de la vie) !

Il y a ceux qui qui sont abandonnés par leur faculté cognitive et les autres ceux qui jusqu'au bout bien que le corps cassé gardent leurs facultés mentales !

Dans le vieillissement (je peux en parler je le vis) ce n'est pas tant le corps qui nous rappelle que nous avons gâché notre jeunesse en étant "trop sage"... que la peur justement de perdre définitivement nos facultés cognitives ... et ça personne ne sait ce qui peut arriver ! Comme disait Brel "vieilir ah vieillir la belle affaire mais mourir !" Si on respecte une hygiène corporelle très stricte, qu'on n'entasse pas au contraire qu'on vide, qu'on donne ...qu'on transmet a ses enfants l'essentiels des petits souvenirs familiaux photos, objets ayant appartenus a ceux qui ne sont plus etc .... etc ... qu'on se déleste de tout ce qui encombre l'espace et la tête cette dernière la remplissant du présent rien que du présent l'avenir étant devenu très limité sans chercher a l'encombrer des "petits ennuis" des autres ... et sourire "malgré" je vous jure ça s'écoule paisiblement : c'est une chose que j'aimerais transmettre a mes enfants et petits enfants  pour ne pas peser sur leur quotidien a eux ! Parfois on nous oublie mais nou, nous n'oublions pas, le présent est toujours avec eux dans notre coeur presque devin ! 

Ces vieillards dont vous parlez ne sont pas des vaincus ... ils sont juste épuisés par les ans et la vie ... ils ne sont déjà plus là ! ils sont ailleurs mais nous ne savons ni saurons jamais où ils sont vraiment ... nous interprétons car nous avons peur de notre propre devenir !

Quant a transmettre c'est dans les relations surtout avec les petits enfants qu'on le fait ... je me souviens d'un jour de vacances d'été où je leur ai parlé de mon émerveillement d'être passé de la voiture a cheval, du vélo du train a charbon et wagons en bois a l'avion au TGV a l'automobile et ses autoroutes ... les yeux ronds livres et photos familiales a l'appui ils étaient tout ouie ! l' un d'eux de 7/8 ans un jour me téléphone et me dit " aujourd'hui la maitresse a parlé des transports au 20ème sièce ... t'avais raison mamie" ... C'est ça finalement transmettre c'est au fil du temps ! J e faisais réviser un autre sur la Constitution les assemblée et l'Etat ... j'en ai profité pour lui dire ce qui avait changé au fil du temps pour les femmes depuis ma grand'mère jusqu'à eux ... Leçon vivante !

"A chaque vieux qui meurt c'est une encyclopédie que l'on perd "dit un dicton. Il en est des  vieux comme des encyclopédies : il y en a que l'on ouvre et d'autres qui stagnent sur des étagères. D'autres encore sous leur cellophane sont scellées égoïstement autour de leurs secrets.

Le 14/11/2021 à 09:36, querida13 a dit :

 

 Que vous ont donc transmis vos ancêtres, quelles leçons de vie en avez-vous tiré?

d'arrêter de nous plaindre d'être toujours fatigués 

Le 14/11/2021 à 09:36, querida13 a dit :

Que vous ont donc transmis vos ancêtres, quelles leçons de vie en avez-vous tiré?

Au niveau de mes ancêtres actuellement, il ne reste que ma mère.

Ma défunte grand mère m'a transmis qu'on ne peut pas compter sur tout le monde (même dans la famille), qu'on peut compter sur nos animaux de compagnie qui seront toujours là, qu'on ne peut pas tout avoir et qu'elle est très heureuse qu'on a pas vécu ou à vivre ce qu'elle a vécu.

C'est très vrai, ce que tu dis, parce que  les vieilles personnes d'autrefois avaient vécu la guerre, certaines autres les déplacements de population  et l'exil ou  bien la famine ou  les catastrophes parfois aussi à des âges avancés.

Le 14/11/2021 à 11:40, querida13 a dit :

C'est très vrai, ce que tu dis, parce que  les vieilles personnes d'autrefois avaient vécu la guerre, certaines autres les déplacements de population  et l'exil ou  bien la famine ou  les catastrophes parfois aussi à des âges avancés.

Elle avait connu la 2nde guerre mondiale pendant son enfance, un traumatisme qu'elle a gardé tout sa vie au point de ne pas vouloir en parler.

Le 14/11/2021 à 11:15, soisig a dit :

d'arrêter de nous plaindre d'être toujours fatigués 

Et pourtant, si on en arrive à un certain degré de décrépitude, c'est bien parce que chaque jour a été fatiguant et que l'on s'est au sens propre, bien dépensé.

Le 14/11/2021 à 11:47, querida13 a dit :

Et pourtant, si on en arrive à un certain degré de décrépitude, c'est bien parce que chaque jour a été fatiguant et que l'on s'est au sens propre, bien dépensé.

La grand mère qui me disait ça est décédée à 104 ans et elle a énormément travaillé. 

J'ai connu 3 de mes grands parents .. Ma Mémé paternelle est décédée alors que j'avais 7 ans .. je garde d'elle un souvenir de douceur et de tendresse .. 

C'est avec elle et mon Pépé , avec mes cousins et cousines que nous allions à l'éstive pour les grandes vacances .. j'ai des souvenirs merveilleux de ses moments .. c'était avant mes 6 ans ..  son homme est décédé le jour de mon mariage à 96 ans il avait toute sa tête .. 

Lui nous transmettait les souvenirs de guerre, de l'occupation .. il etait né en 1898 ..

Mon autre grand mère est morte en 1999 ..

Le 14/11/2021 à 11:47, querida13 a dit :

Et pourtant, si on en arrive à un certain degré de décrépitude, c'est bien parce que chaque jour a été fatiguant et que l'on s'est au sens propre, bien dépensé.

Bof .. certains se sont économisés et finissent guère plus glorieusement ..

Ma grand-mère que je croyais très stricte m'avait surpris au début des années 1970 en train d'embrasser ma petite amie, alors que je croyais que j'allais recevoir une leçon de morale bien sentie, j'ai vu sur son visage un beau sourire puis elle me dit plus tard qu'elle aussi elle avait été jeune et qu'il n'y avait pas de mal à aimer.

Cela m'a appris qu'on ne connait jamais quelqu'un tout à fait.

Mon arrière grand mère m'aimait férocement: elle avait un gros poil sur le menton bien pointu et tenait à m'embrasser avec fougue plusieurs fois...Le poil était un véritable marteau piqueur pour mes joues et mon menton de bébé.

 Ceci m'a appris à  garder patience à l'égard des lubies des vieillards..

.Mais aussi à apprécier les distanciations sociales du Covid... 

 Pour le dernier point, je plaisante, bien sûr...

Le 14/11/2021 à 10:18, querida13 a dit :

J'ai connu cinq de mes arrière grands parents car ils ont eu une belle longévité. Deux étaient en maison de retraite. Nous allions les visiter assez régulièrement. La petite fille que j'étais a donc remarqué l'extrême fragilité des vieillards: beaucoup étaient usés, décrépits et ralentis, ils avaient survécu mais  il y en avait beaucoup qui avaient perdu leur facultés.

 Et justement, là aussi, il y avait une grande différence dans les facultés de chacun, j'aurais voulu savoir quels avaient été  les éléments déclencheurs  et les raisons de telles différences.

 Donc ils m'ont tous appris de dures leçons: d'abord que le corps s'use quand on s'en sert, inévitablement. Que, lorsqu'on survit, on est rapetassé un peu partout : fausses dents, cheveux teints,  lunettes prothèses diverses, tout est fait pour garder l'illusion d'un corps fonctionnel, avec l'âge. Par leur mort, ils m'ont appris que toute existence a une fin et donc que la mort était une réalité inévitable, que la douleur fait partie de la vie quand on vieillit et qu'il faudra inévitablement composer avec elle avec plus ou moins de dignité. Et , en allant voir les grands vieillards en maison de retraite, j'ai appris une chose assez paradoxale et somme toute très déprimante: c'est que les  grands vainqueurs  à la course pour la vie avaient  tous l'allure de vaincus!

 

TU as découvert que la vieillesse est un naufrage ? ET qu'on est de passage sur cette Terre ?

Ma grand-mère paternelle me racontait les histoires que sa grand-mère lui racontait, dans une langue qui n'était plus de l'espagnol depuis longtemps mais qui n'a jamais été vraiment de français non plus. C'était une langue secrète, de famille.

A 5 ans j'ai demandé à mes parents si je pouvais avoir une montre. Ils m'ont répondu qu'une montre ne servait à rien si on ne savait pas lire l'heure. Alooooors, j'ai honteusement profité d'une maladie quelconque pour solliciter cette grand-mère venue me garder. Evidemment qu'elle m'a appris à lire l'heure. Et j'ai eu ma montre

Et puis elle était la colonne vertébrale de la famille. Mais je l'ai compris plus tard.

Le 14/11/2021 à 10:18, querida13 a dit :

Et , en allant voir les grands vieillards en maison de retraite, j'ai appris une chose assez paradoxale et somme toute très déprimante: c'est que les  grands vainqueurs  à la course pour la vie avaient  tous l'allure de vaincus!

Je ne sais pas quoi faire de cette phrase...

Cette grand-mère que j'ai tant aimé était fatiguée de vivre (102 ans et toute sa tête quand même), elle me le disait franchement, que c'était trop long, qu'elle en avait marre. Pourtant elle se préoccupait de nous, elle posait plein de questions, elle était heureuse ou inquiète pour nous. Mais sa vie ne l'intéressait plus...