Écrire la sensualité..

Certains auteurs et auteures écrivent avec élégance la sensualité.

Serait ce un gage d'être de bons amants et maîtresses ?

Est ce que l'imaginaire seul peut suffire pour écrire des textes troublants ?

Il me semble qu il faut une part de réalité pour qu un texte soit touchant. Ce domaine ne peut pas y faire exception.

il y a 55 minutes, Yemaia a dit :

Certains auteurs et auteures écrivent avec élégance la sensualité.

Serait ce un gage d'être de bons amants et maîtresses ?

Est ce que l'imaginaire seul peut suffire pour écrire des textes troublants ?

Il me semble qu il faut une part de réalité pour qu un texte soit touchant. Ce domaine ne peut pas y faire exception.

Je n'oserai pas te dire qu'il y a une part de sensualité en eux juste parce qu'ils écrivent si bien des textes de sensualité. 

Car vu les conneries que tout le monde déblatère si bien ici cela reviendrait à leur faire un terrible affront. 

Moi je pense que c'est plus une question de papilles 

Pour moi, il y a 2 façons d'utiliser la sensualité en écriture : l'une est description externe des sensations et de ce qui les provoque, et une autre s'intéresse à ce que les corps et les esprits ressentent en interne.

Le premier genre n'est pas forcément le plus simple en termes de style, mais c'est celui qui peut le plus se reposer sur l'imagination, en restant à la surface des sensations physiques : décrire la caresse d'une main sur un sein, par exemple, peut se faire en décrivant simplement ce qui est vu et touché. Une main, douce ou rugueuse, de telle forme, qui caresse la peau d'un sein, de telle forme, avec éventuellement d'autres détails (agacer plus particulièrement tel ou tel endroit, pression de la main légère ou ferme, rapidité du geste ou lenteur) puis, en retour, la réaction du sein à la caresse, ou réaction de la personne à qui le sein appartient. On peut aussi rajouter description des sons (gémissements, mots, etc) ou des odeurs, de façon factuelle.

Dans cette façon de faire, c'est la lectrice ou le lecteur qui vont plaquer leur propre expérience sur ce qui est écrit, qui vont combler les vides dans le récit : c'est de là que naît le trouble sensuel, quand une description factuelle d'un acte rejoint les souvenirs enfouis dans nos mémoires, et ressuscite l'effet que nous avait fait cet acte quand nous l'avions vécu. Mais la personne qui écrit n'a pas cherché à décrire l'effet en question, ici, ne s'est pas occupé de ce qui se passe dans les cerveaux : cette personne pourrait aussi bien n'avoir jamais eu de rapports physiques, mais avoir déjà lu des livres érotiques ou pornographiques, ou avoir vu des films de ces genres, et s'en inspirer.

Le second genre va plus loin, et rajoute aux descriptions ci-dessus une tentative d'explicitation des effets que nous ressentons en interne : il s'agit donc de se mettre à la place de la lectrice ou du lecteur, et de lui apporter un éclairage nouveau sur ce qu'elle ou il a déjà ressenti. C'est donc ambitieux, mais aussi plus casse-gueule : car comment savoir si ce que nous ressentons en interne est commun à tout le monde ? Pour s'aventurer dans ce style, il faut certainement avoir une expérience assez riche de ce que l'on décrit, pour être capable de s'en extraire, d'en faire une synthèse, d'en tirer des conclusions et de les incorporer au récit, sans que cela devienne trop poussé, car on quitterait alors le domaine de l'écrit sensuel pour entrer dans celui de l'essai littéraire.

Avec du talent, les questions traitées peuvent devenir passionnantes, en plus d'être sensuelles. Exemple : qu'est-ce que la pénétration, que ce soit dans le fait de donner ou de recevoir ? Que ce passe-t-il dans le cerveau d'un homme ou d'une femme qui pénètre ? D'un homme ou d'une femme qui se fait pénétrer ? Pourquoi nous sentons-nous tellement vivant dans ces moments ? Ou encore, qu'est-ce qu'une caresse ? Qu'est-ce que cela fait dans le cerveau de la donner, de la recevoir, de l'échanger ? Pour la personne qui écrit, l'enjeu ici sera donc d'ajouter au trouble sensuel ressenti par la lectrice / le lecteur, une compréhension plus profonde de ce qu'elle ou il est, de ce que sont ses sensations.

@Tequila Moor

Merci pour cette réponse. Effectivement je n'avais pas vu ces deux niveaux d'écriture. Tu l'expliques très bien. 

Et je me rends compte que c'est effectivement le deuxième type de texte qui peut me troubler réellement. 

Intermède musical: Axelle Red sensualité 

Alors qu'ils étaient amants, Anaïs Nin et Henry Miller ont écrit respectivement "Venus Erotica" et "Opus pistorum", deux façons de voir les choses.

La sensualité est du domaine de TOUS nos sens. L'odorat et l'ouïe sont souvent omis. Quant au goût....

Allez petit défi pour ce weekend. Qui se sent d'écrire quelques lignes teintées de sensualité ?

Il y a 3 heures, Yemaia a dit :

Allez petit défi pour ce weekend. Qui se sent d'écrire quelques lignes teintées de sensualité ?

Alors votre invitation est une suspension à laquelle je désire m’arrimer mais je ne me sens pas autorisé.

Suis-je entrain d’espérer vivre une sensualité déclenchée par votre autorisation, qui serait dite ?

Et si vous m’autorisiez à vous accompagner dans un mouvement sensuel comment ferais-je pour réaliser ce geste ?

Ce serait un geste, ici, mental, un geste qui serait de te dire, et bien je vous tutoie, tu es celle qui anime un être en moi.

Alors ce serait d’abord un geste d’affection accompagné d’un désir de soumission non à ta volonté mais à ton autorisation. 
 

il y a 1 minute, Annalevine a dit :

Alors votre invitation est une suspension à laquelle je désire m’arrimer mais je ne me sens pas autorisé.

Suis-je entrain d’espérer vivre une sensualité déclenchée par votre autorisation, qui serait dite ?

Et si vous m’autorisiez à vous accompagner dans un mouvement sensuel comment ferais-je pour réaliser ce geste ?

Ce serait un geste, ici, mental, un geste qui serait de te dire, et bien je vous tutoie, tu es celle qui anime un être en moi.

Alors ce serait d’abord un geste d’affection accompagné d’un désir de soumission non à ta volonté mais à ton autorisation. 
 

 

Je vous y autorise avec plaisir et toute mon admiration.

Je veux bien écrire quelques lignes sensouelles : je m'applique, je me concentre, je pense à des trucs sérieux, des bras, des jambes, des seins ...

Des nénés, des nib' !!!... Et voilà ... Désolé @Yemaia, ça part toujours en kouilles ...

il y a 1 minute, Greenouille a dit :

Je veux bien écrire quelques lignes sensouelles : je m'applique, je me concentre, je pense à des trucs sérieux, des bras, des jambes, des seins ...

Des nénés, des nib' !!!... Et voilà ... Désolé @Yemaia, ça part toujours en kouilles ...

C'est bien d'avoir essayé. Tout le monde ne peut pas, ne sait pas écrire tout en sensualité. C'est un exercice très difficile.

La sensualité est à l'effleurement ce que la sexualité est à la pénétration, dans mon ressenti.

Effleurement des regards, des peaux, du bout des doigts à peine perceptible, des souffles et des légers soupirs, effleurement des lèvres qui ne sont pas encore des bouches, effleurement des odeurs des parfums des sueurs...il y a fleur dans effleurement, une fleur à peine éclose et qui s'ouvre doucement pour s'offrir à la rosée du matin ou de la nuit.

il y a 52 minutes, Ânk Hésenamon a dit :

La sensualité est à l'effleurement ce que la sexualité est à la pénétration, dans mon ressenti.

Effleurement des regards, des peaux, du bout des doigts à peine perceptible, des souffles et des légers soupirs, effleurement des lèvres qui ne sont pas encore des bouches, effleurement des odeurs des parfums des sueurs...il y a fleur dans effleurement, une fleur à peine éclose et qui s'ouvre doucement pour s'offrir à la rosée du matin ou de la nuit.

Très belle description tout en tant sensualité.