Le classique, la musique du mal au cinéma ?

Comment signaler que la personne à l’écran est méchante ? A Hollywood, la réponse est simple : en faisant appel à la musique classique. C’est un cliché du cinéma qui circule depuis plus de 50 ans.

Un génie maléfique qui souhaite dominer ou détruire le monde, un tueur en série sans pitié, un sociopathe dangereux et insoupçonné, un homme de sciences aux grotesques lubies : lorsque ces antagonistes ne sont pas en train d’œuvrer contre le héros, ils s’adonnent souvent à leur deuxième passion après la souffrance, à savoir... la musique classique. 

Stéréotype largement répandu à travers le septième art, il est ainsi presque nécessaire de se méfier lorsque l’on voit à l’écran un personnage jouer ou écouter de la musique classique ! Mais pourquoi ce genre est-il tant associé au mal et aux personnages maléfiques dans le cinéma ?

C'est par ici : https://www.francemusique.fr/culture-musicale/le-classique-la-musique-du-mal-94593

Le sujet est intéressant, mais c'est difficile de trouver le cheminement suivi par le cerveau du metteur en scène et le nôtre dans ce type d'association.

Je suis tombée sur cet article et j'ai constaté, effectivement, que la musique classique a souvent été employée dans ce cas. J'y vois une corrélation avec le fait que la musique classique est encore trop souvent considérée comme une musique cérébrale, réservée aux gens de classe supérieure, éduqués, intelligents. Et quand on voit quels sont les "méchants" affublés de musique classique.. C'est le "cheminement" d'un cliché supérieur à mon avis.

Heureusement que les jeunes générations rejettent cette association. On ne devrait plus penser nulle part et encore moins contribuer à ce cliché, que la musique classique, ce n'est pas accessible à tout le monde. 

La musique accentue l'émotion ressentie.

Hitchcock utilisait beaucoup les effets de la musique classique pendant le déroulé d'un évènement ou pour introduire l'action criminelle de son héros.

Cela renforce l'attention et l'émotion du spectateur parce-que les rythmes alternent (pulsations, battements...)

Le côté maléfique ?  La musique classique jouée par le personnage apporte un aspect de maitrise qui le rend diabolique.

J'y vois un effet de contraste (il me semble que c'est évoqué dans l'article), entre ce qui est considéré comme "beau" et donc "positif" et le "mal", le "négatif".

Je me demande si cet effet de contraste n'est pas quelque chose de récurrent dans le domaine artistique (films, livres, photographie...) qui permet d'évoquer quelque chose d'encore plus fort ou plus violent...

Utilisé à tort et à travers, ça peut finir par être assez vulgaire : "j'ai dégusté son foie en buvant un excellant chianti" (exemple d'horreur pure qui se voudrait liée à une forme de raffinement...)

Oui le contraste est évoqué, comme dans La Liste de Schindler notamment.  Je trouve ça bien vu. Ca accentue le grand écart entre raffinement et barbarie, ça désoriente. 

il y a 49 minutes, Barbara lebol a dit :

La musique accentue l'émotion ressentie.

Hitchcock utilisait beaucoup les effets de la musique classique pendant le déroulé d'un évènement ou pour introduire l'action criminelle de son héros.

Cela renforce l'attention et l'émotion du spectateur parce-que les rythmes alternent (pulsations, battements...)

Le côté maléfique ?  La musique classique jouée par le personnage apporte un aspect de maitrise qui le rend diabolique.

Hitchcock utilisait surtout la musique composée par son contemporain Bernard Herrmann ....

Chez Kubrick le contraste est omniprésent, et c'est quasiment sa marque de fabrique (la dualité en réalité).

 Par exemple la petite musique romantique dans "Docteur Folamour" lorsque  deux boeings "s'accouplent" (un qui ravitaille l'autre en kérozène) sur fond de guerre froide et de menace nucléaire..

"Singing in the rain" dans une scène particulièrement violente de "Orange Mécanique" etc etc etc...
La musique dans un film est un élément majeur , et dans ce domaine Kubrick était très pointilleux.

Ce n'est pas toujours une musique classique d'ailleurs, et là en évoquant Kubrick je pense à une scène de "Eyes Wide Shut"  avec une musique très énigmatique qui perso m'a impressionné, voire marqué tant elle était flippante , signée Jocelyn  Pook. (Masked Ball)

Et en parlant de musique flippante ,  difficile aussi de ne pas repenser à cette musique de Edvard Grieg dans " M le Maudit"  de Fritz Lang, dont nous avions parlé avec  @Ines Presso je crois,  et qui enfant m'avait vraiment marqué.

Sympa ce fil.

Peur sur la ville. Musique lancinante et flippante avec l'ombre de Minos le psychopathe paranoïde..... .