Le paradoxe de la complexité d’un complot

Le gouvernement se sert de la crise sanitaire pour avoir les pleins pouvoirs et transformer la France en dictature.

il y a 15 minutes, Quasi-Modo a dit :

Plus cela va et plus je crois à la thèse de l'autonomie de la technique de Jacques Ellul.

Il y a aussi Heidegger qui en a beaucoup parlé notamment de ce qu'il appelle le "Gestell" ou l'arraisonnement de l'homme par la technique. 

il y a 6 minutes, Pensée philo a dit :

Le gouvernement se sert de la crise sanitaire pour avoir les pleins pouvoirs et transformer la France en dictature.

Si un paradoxe c’est l’opinion qui va à l'encontre de l'opinion communément admise.

Pensée philo est un paradoxe à lui tout seul ! 

Je n'ai pas un avis si minoritaire mais il est dispersé.

Mais dans la réalité les comploteurs pourraient en fait faussement "complexifier" leur actes. Ce qui non seulement nous mettrait sur des fausses pistes mais qui en fin de compte ne rajouterai rien à la vraie complexité d'un complot, donc le but du complot reste doublement caché... dure dure la vie des politiques ! 

Il y a 2 heures, Groenland a dit :

Selon une certaine idée, paradoxalement plus une machine ou un outil est complexe en elle-même et plus il nous est facile de deviner sa « fonction » alors que plus un outil est simple et plus il est difficile d’imaginer à quoi il pourrait servir.

Je ne sais pas, je dois faire l'expérience par moi même,

c'est quoi cet objet?

Fastoche, c'est un accélérateur de particule, et ça ?

Ah merde..je ne vois pas à quoi ça peut servir ce truc.

Mon couteau pourrait entre autres me servir à me gratter le nez, ton accélérateur de machin bidule pourrait en dire autant ? Ou bien... ! 

il y a 17 minutes, Groenland a dit :

Mon couteau pourrait entre autres me servir à me gratter le nez, ton accélérateur de machin bidule pourrait en dire autant ? Ou bien... ! 

  Sérieusement un objet complexe est constitué de plusieurs objets plus simples, et donne donc plus d'information, et plus on a d'information plus on peut deviner vers quoi ils convergent, et donc son utilité.

Seulement ce n'est pas toujours vrai à cause de ça :

il y a 2 minutes, riad** a dit :

  Sérieusement un objet complexe est constitué de plusieurs objets plus simples, et donne donc plus d'information, et plus on a d'information plus on peut deviner vers quoi ils convergent, et donc son utilité.

Seulement ce n'est pas toujours vrai à cause de ça :

Oui très bien !

Le cas du couteau suisse c'est ce que j'appelle le problème du "packaging" : il s'agit de plusieurs outils simples qui sont placés dans un seul et même "package". Cela brouille les pistes et pourrait mettre en difficulté la théorie de départ. 

Mais c'est ce que j'ai dit, la stratégie du packaging en parlant des "complots" ça consiste à introduire volontairement des éléments qui ne servent en fait pas au but final du complot mais à créer simplement des diversions pour nous mettre sur des fausses pistes.

Mais si on regarde encore le couteau suisse, chacun des outils séparément pourrait encore et toujours servir à des fins qui sont trop polyvalents pour pouvoir être deviné facilement. Donc on a affaire à un ensemble d'outils simples et polyvalents, mais on sens bien que ce packaging pourrait trahir l'outil dans le sens où cela donne quand même quelques indications à son utilité ou du moins au champ de son utilité...

Bref, le couteau suisse cet objet emblématique a tout une philosophie derrière lui... 

@Groenland

Oui, tout à fait, les théories du complot stipule qu'un nombre limité de personnes sont devenus tellement puissants qu'ils ont le pouvoir de manipuler le monde, si on veut représenter ça par un objet, le couteau suisse est un bon candidat, un seul objet qui permet de tout faire, tout manipuler, seulement on oublie que la polyvalence n'est pas seulement une force, mais aussi une faiblesse, dans le coteau suisse aucun outil n'a la performance de l'outil originale, ça peut dépanner comme tournevis, mais ça ne remplace pas un vrai tournevis, l'exemple qui me vient à l'esprit c'est dans le domaine de l'informatique, la philosophie Unix est basée sur trois points, le premier dit :

"Écrivez des programmes qui effectuent une seule chose et qui le font bien."  ce point a donné la stabilité aux systèmes basés sur unix, contrairement aux programmes windows qui essayent de tout faire mais n'assurent même pas leur propre stabilité.

J'aime bien ce qu'a dit Groenland dans le premier post: "Plus c'est grotesque plus ça passe" plutôt que "plus c'est gros plus ça passe"... Le problème d'un complot impliquant beaucoup de personnes devant être au courant, c'est qu'effectivement plus il y a de personnes, plus il y aurait de chances pour que l'une de ces personnes parle. En principe: car le problème avec ça, c'est que ça dépend des motivations et de la loyauté de chaque personne impliqué, et des conséquences d'une trahison. Évidemment plus le coût est élevé et plus les comploteurs sont fanatiques, moins il y aura de possibilités pour que l'un d'entre eux ne l'ébruite — donc le lien avec la taille est mitigé.

De plus, tout comme beaucoup d'organisations ne nécessitent qu'une tête et de nombreux rouages, il est possible que la majorité des membres actifs d'un complot n'ait eux-mêmes pas la connaissance du tout, voire même qu'un complot existe réellement; tout au plus sont-ils conscients d'opérer une action pour une raison inconnue. C'est ce qui se passe dans les organisations criminelles; un revendeur n'a pas conscience de la stratégie adoptée par le cartel, tout au plus sait-il peut-être un jour qu'il doit trucider ceux deux rues plus loin, mais pas trois...

La même chose se voit dans les services d'espionnage et de contre-espionnage, en limitant le nombre de personnes au courant de tout ou d'une partie du tout, par le cloisonnement (chaque rouage ne connaît ni l'existence ni le but ni l'identité d'un autre rouage), par le "droit d'en connaître" (chacun ne sait que ce qu'il est strictement nécessaire de connaître), etc. — Là cela mitige le nombre d'une part, la trahison est payée chèrement d'autre part, et les possibilités de fuite de l'information limitées par l'emploi d'agents indirects.

Les complots existent et ont toujours existé.

Évidemment cela ne veut pas dire que tous les complots proposés sont vrais. Il y a une différence entre la stratégie secrète d'un service de renseignement extérieur et la coagulation d'idées prémâchées sur internet qui soudain débarquent dans le facebook de votre oncle. — Alors comment fait-on?

Je reviens encore sur ce qu'a dit Groenland au début — plus l'outil est compliqué plus il est simple à comprendre — bien que je ne sois pas vraiment d'accord — je l'interprète comme une métaphore pour les complots, où plus le complot agit, plus il se clarifie (et là je suis d'accord). Qu'est-ce que c'est, un complot? Un groupe secret de personnes agissant pour un but secret (et: raisonné). Le complot requiert donc une série d'actions. Chaque action tend vers la direction de ce but, plus ou moins directement et plus ou moins ouvertement. Donc plus il y a d'actions, plus la direction est confirmée; or plus le complot est complexe, vraisemblablement plus il requerra d'actions. Si l'on rassemble chaque action, le portrait se dresse, et la direction peut devenir évidente. Le portrait est en négatif, on ne voit que les contours, mais c'est déjà beaucoup. — Comment rassembler ces actions? Beaucoup sont secrètes mais ont des conséquences ouvertes; on peut donc les collectionner. Mais elles ne sont pas signées, donc l'on se retrouve avec un mélange d'informations vraies, fausses, partielles, et un mélange d'actes d'un groupe et d'un autre.

C'est ce que font les services d'espionnage: les analystes collectent ces informations et ces actes, tentent de tisser des liens, des corrélations, déterminent des taux de probabilité... et petit à petit, se retrouvent avec des portraits en négatif des opérations extérieures menées par d'autres groupes secrets.

Comment le groupe secret peut-il se protéger contre cela?

Il peut avoir l'air de mener des actions en fait fausses, afin de troubler l'image fournie. Ces actions-là auraient donc par nature le but d'être perçues, et dans le même temps pour protéger l'organisation structurelle du complot il faut qu'elles soient effectuées par des rouages plutôt bas. Conséquence: un semblant de chaos sur le terrain.

Il peut injecter des informations, afin de troubler l'image à nouveau. On a découvert le vrai but d'une opération précise? Rien n'empêche alors de semer (soit précisément, soit en masse) des informations pour contaminer celle-ci. Au choix, un faux but, exagérer le trait pour rendre le tout invraisemblable, etc.

Il peut combiner cela avec le muselage de l'information publique, afin que les actes soient plus difficiles à collecter. Les journaux ne disent pas tout et n'ont jamais eu vocation à tout dire. Ils se plient aisément à des directives précises et acceptent des articles pré-écrits. Il est également aisé de rapporter des faits avec un biais choisi, et c'est ce biais plus que ce fait qui par répétition va finir par être communiqué.

Donc: dans tous les cas, les miettes laissées sur le terrain sont chaotiques pour un tas de raison, et mêlent le vrai et le faux même en présence de vrais et de faux complots. Quelqu'un qui rassemble les miettes se retrouve avec ce mélange difficile à analyser. Comme là aussi la paréidolie guette, il devient facile (par idéologie, par paresse intellectuelle, etc) d'imaginer les liens que l'on préférerait voir, et se retrouver avec une théorie du complot insensée (mais... notons que même avec 95% de faux il pourrait s'y trouver les 5% de "vraies miettes").

Repérer et analyser les complots est donc une activité professionnelle. — C'est bien ce que font les services entre eux. Pas étonnant donc que l'on découvre (généralement bien plus tard) que beaucoup de complots décriés à l'époque étaient en fait bien réels, mal analysés par des amateurs mais qui ont toutefois rassemblé d'intéressantes miettes. Coup d'état en Iran en 1953, le trafic Iran-Contra passant par Israël, le rôle d'Ashraf Marwan dans la guerre de six jours, Lee Harvey Oswald passé par les services soviétiques, Epstein connu comme pédophile et lié aux services depuis au moins 2010, etc. — Il est évident qu'il en sera de même demain pour certains complots d'aujourd'hui (par exemple le rôle du Mossad dans la guerre en Syrie).

—

Je m'aperçois que j'ai écrit un pavé. Alors en guise d'interlude ludique, devinez à quoi servent ces trois objets.

Il y a 4 heures, Quasi-Modo a dit :

Lorsqu'on souffre seul le sens permet de redonner confiance en l'avenir et de supporter la peine présente, et il devient impossible à l'être humain de réaliser l'absence de sens dans la marche du monde.

La Grande Illusion. Le sens repose les esprits crédules. La confiance en l'avenir est une gageure car nul ne sait s'il sera vivant dans 5 mn. Mais nous agissons comme si nous savions.

Il y a 1 heure, Criterium a dit :

devinez à quoi servent ces trois objets.

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A)

B)

C)

 

 

 

 

 

Le 1er ne peut pas servir à injecter des informations 

Le 2ème sert pour une activité professionnelle     

Le 3ème n ' est pas un ramasse-miettes  

@Criterium

Ton analyse est pertinente et me fait penser que nous vivons vraiment dans un "sale" monde au niveau des relations internationales dans le sens où tout et n'importe quoi peut-être un complot, des complots dans des complots, des leurres etc. Mais j'ai espoir que cela se passe à un niveau qui n'est pas notre terrain de jeu quotidien à nous qui sommes de simples citoyens, je l'espère et de toute façon on n'a d'autres choix que d'y croire solidement sinon ça devient invivable...

Je pense souvent aux événements et guerres historiques et même depuis l'antiquité et je me demande si les conflits les plus importants et les plus meurtriers dans l'histoire ne seraient pas déclenché en fin de compte par des complotistes qui avaient des intérêts particuliers. Quand on pense que par exemple la guerre de Troie était en fait partie d'un vulgaire différend familial en apparence, on pourrait alors comprendre la susceptibilité et la vulnérabilité des gens des époques différentes par rapport aux complots. Tout ceci se résume très bien dans ce sage dicton : "tout ce qui brille n’est pas or".