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La parole de l'agresseur mise au centre du débat

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January

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 62 012 messages
108ans‚ ©,
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Lundi, «Libération» a publié la lettre d’un violeur.

Des voix se sont élevées pour critiquer le texte, sa présence dans nos pages et notre une.

Si Alma, sa victime, en était satisfaite, de nombreuses femmes soulignent la violence du témoignage pour les autres victimes et l’absence de contextualisation de cette parole.

 

Z5536PNMK5BYFKWFSK62ONCB4Y.jpg

«Quelle sale idée. Celle de publier la lettre d’un violeur en une. Aujourd’hui. Quelle consternante idée de remettre la balle au centre entre une victime et son agresseur : un partout. Une pleine page, c’est le pouvoir.»

«Sa lettre ressemble tellement à toutes les autres… Entre les lignes, ce qu’on y lit, ce sont des raisons, des explications que l’agresseur tente de trouver [même si l’auteur s’en défend, ndlr] alors qu’il n’y a pas de pourquoi. On sent une maîtrise du langage : ce n’est pas n’importe qui qui écrit, et fait le choix de s’adresser à un quotidien. C’est une histoire de classe, qui dit aussi quelque chose de son sens de sa propre importance. Mais surtout, c’est comme si toutes les souffrances étaient égales»

(Lola Lafon)

 

«Il faut parfois accepter d’entendre des arguments qu’on n’a pas envie d’entendre, pour comprendre comment on peut en arriver à violer sa compagne, à penser avoir tous les droits sur elle, en justice comme dans la société. On sait que le problème ne vient pas des femmes, ce sont essentiellement les hommes qui violent, d’où la nécessité de les entendre».

(Me Courvoisier)

 

https://www.liberation.fr/societe/droits-des-femmes/la-parole-de-lagresseur-mise-au-centre-du-debat-20210308_DMC7SAOFOVCM7GVM5W7VHJYL7Y/

 

 

J’ai violé. Vous violez. Nous violons.  La lettrehttps://www.liberation.fr/societe/droits-des-femmes/pourquoi-libe-publie-la-lettre-dun-violeur-20210307_RVC6CCQM75EW7F4RDBHZG4RYOE/

(descendre un peu dans la page)

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Membre, 154ans Posté(e)
jul77 Membre 2 790 messages
Maitre des forums‚ 154ans‚
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il y a 27 minutes, January a dit :

Lundi, «Libération» a publié la lettre d’un violeur.

Difficile d'avoir un avis sur tout ça. Peut-être le jour de publication de cette lettre, le 8 mars, était une erreur, un mauvais timing, même si le journal s'en explique, cela a pu être mal compris. Mal accepté. La lettre je l'ai lu. Je la trouve assez digne. Il est dommage que pour certaines personnes on ne puisse parler des violences faites aux femmes qu'en condamnant, sans discussion possible, les hommes - auteurs sans jamais chercher à "comprendre" le pourquoi d'un passage à l'acte. Pour beaucoup "comprendre" rime avec excuser, pardonner, justifier.

Moi je trouve ce Samuel assez courageux. Parce qu'on est combien, nous les hommes, à ne pas avoir toujours eu le comportement digne qu'on voudrait revendiquer sur un forum pour apparaître comme le mec idéal ?

Je suis un mec normal (enfin je crois) en tout cas dans ma relation aux femmes. Quelques casseroles sans doute mais pas plus que pour une bonne partie des hommes que je connais. Pourtant je suis capable de dire que je n'ai pas toujours été un gentleman. Une nana qui dit non, parce que fatiguée, parce que pas la tête à ça....  oui il m'est arrivé d'insisté un peu pour parvenir à mes fins. Sans cri, sans violence et sans coup. Mais peut-être cette pression, pas si décente que ça, qui a contraint cette femme à me donner ce qu'elle me refusait était déja une violence. Je prenais cela pour un jeu. Du "titillage" amoureux, c'était bien plus confortable pour moi. Mais elle, ou elles, qu'en pensaient-elles ? Se sont-elles senties "victimes" ? Je n'en sais rien. Aucune ne s'est plainte. Aucune ne m'a rien dit. Mais au fond... etaient-elles vraiment consentantes ?

Solutionner les violences faites aux femmes ne passera que par la prise en compte, d'une manière ou d'une autre, du comportement de certains hommes, même de ceux qui, peut-être à tort, se croient parfaitement dans la norme. Cette lettre elle permet aussi d'ouvrir les yeux sur ce que peut-être un violeur :

Ce n'est par forcément ce type bizarre qui suit une nana et la viol dans une cave sous la menace d'une lame. Ce peut-être aussi un jeune étudiant, votre fils, votre voisin, le fils d'un de mes potes, qui, sans trop savoir pourquoi, dérape un peu et contraint celle qu'il aime à faire quelque chose dont elle n'avait pas envie.

En cela, je trouve que cette lettre était une bonne chose. Le 8 mars, c'était aussi sans doute une bonne chose. Les victimes ne peuvent être dissociées de leurs "bourreaux". Il faut donc pouvoir aborder l'un et l'autre pour que les choses avancent.

Modifié par jul77
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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 62 012 messages
108ans‚ ©,
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Le 8 mars oui, était sans doute maladroit. Je peux comprendre ce qu'en disent les intervenantes de l'article. La Une, la "prise de pouvoir" bon, ça résonne un peu trop fort.  

Mais pour le reste je trouve aussi l'auteur courageux, c'est pas simple d'être sincère, de s'exposer à la vindicte de la plupart des gens qui ne veulent pas analyser ce qui a pu provoquer un tel comportement. Mais sans ça, est-il possible d'éradiquer agressions qui ne sont pas ressenties comme telles par les auteurs ?

Je le pense sincère, on dirait qu'il a eu une vraie prise de conscience, c'est rare et c'est bien de le publier. 

J'arrive à saisir certaines interventions féministes mais pas d'autres. Comme  «On ne sortira pas des violences sans travailler sur la parole des auteurs. Mais cela doit se faire dans un cadre précis, et assorti d’analyse». «Entendre la parole des agresseurs, c’est ce à quoi se consacrent psychiatres et psychanalystes». «Il existe des études sur les violeurs, même s’il en faudrait davantage, qui permettent de savoir qui ils sont et comment ils s’expriment. Pas besoin de leur donner la parole».

Je trouve cette dernière phrase assez violente, même pour les victimes. Parce-que si ce ne sont pas les agresseurs qui viennent alerter d'autres potentiels agresseurs de ne pas devenir de sombres merdes, qui ce sera ? Qui peut avoir une parole plus puissante que la leur ? Les victimes voudraient seules avoir le droit de traiter les violeurs de saloperies vivantes ? Pour quel "gain"..? 

Elles soutiennent ici et là que les victimes n'ont pas besoin de ça. Et pourtant : Ce courrier est paru dans nos pages, avec l’accord de la victime, qui explique avoir tiré de ce courrier d’aveu un sentiment très fort de «soulagement». 

D'autre part, la justice restaurative a fait ses preuves, les intervenantes de l'article nient ce fait, et par extension (et c'est pas très joli) beaucoup de victimes. 

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Invité Henri.
Invités, Posté(e)
Invité Henri.
Invité Henri. Invités 0 message
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il y a 9 minutes, jul77 a dit :

Moi je trouve ce Samuel assez courageux. 

Quel courage y a t-il, puisqu'au delà de toutes ces justifications oiseuse c'est le sujet central, à violer une femme..? 

Abusé sexuellement.? Contexte familial ou sociétal..? "Je suis responsable, mais." Voilà. Samuel se paie le luxe de passer de violeur à homme assez courageux. Fascinant... 

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Membre, 154ans Posté(e)
jul77 Membre 2 790 messages
Maitre des forums‚ 154ans‚
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il y a 2 minutes, January a dit :

Elles soutiennent ici et là que les victimes n'ont pas besoin de ça.

Moi je ne suis pas un spécialiste. Je ne fréquente pas d'associations de victimes. Mais comme n'importe qui j'ai, dans les gens que je fréquente, quelques victimes de faits divers et variés, et même un certain nombre de "sombres merdes" et de "saloperies vivantes" (pour reprendre tes termes).

Mais je ne crois pas qu'il soit nécessaire d'être un spécialiste, un psychologue ou un psychiatre pour savoir que les victimes peuvent, aussi, pour certaines, avoir besoin d'entendre les "explications" ou les mots de leurs agresseurs. C'est sans doute un bon moyen, d'abord, de mettre un visage sur un acte quand l'auteur n'est pas un proche, mais c'est aussi une manière de se voir reconnaître son statut de victime dans les yeux de celui qui a commis le pire.
 

Les extrémistes qui veulent protéger les victimes en niant que l'implication des hommes (ou des agresseurs au sens large) est nécessaire au processus, pour moi, font erreur.

il y a 2 minutes, Henri. a dit :

Quel courage y a t-il, puisqu'au delà de toutes ces justifications oiseuse c'est le sujet central, à violer une femme..? 

Abusé sexuellement.? Contexte familial ou sociétal..? "Je suis responsable, mais." Voilà. Samuel se paie le luxe de passer de violeur à homme assez courageux. Fascinant... 

un simple ressenti à la lecture (complète) de la lettre. Mais libre à toi de penser autrement,  mais moi, je confirme : je trouve sa lettre, où il assume sans jamais se chercher la moindre excuse, fait de lui quelqu'un de courageux. Toujours plus, en tout cas, que tous ces hommes qui se félicitent d'être des mecs parfaits mais ne bougent pas le petit doigt si une nana se fait agresser dans le métro. Je l'ai vécu ça.... les bonshommes en costard qui ont quitté la rame en matant leurs téléphones pour ne pas sortir leurs ersatz de couilles. Et ce sont ces mêmes mecs qui viennent ensuite condamner un type qui a au moins le courage d'assumer ses dérives, ses abus et ses dérapages.

 

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Membre, 43ans Posté(e)
uno Membre 6 484 messages
Maitre des forums‚ 43ans‚
Posté(e)

Je n'ai aucun respect pour l'auteur de cette lettre car il cherche à diluer sa seule responsabilité par une collectivisation en règle, c'est édifiant. Aller je rédige une réponse au violeur en question.

« Libérer l’écoute est aussi important que libérer la parole. Il est primordial de créer des espaces dans lesquels les partages et les discussions sont encouragés, tant pour les victimes que pour les agresseurs. Les monstres n’existent pas, ou alors nous en sommes les créateur⋅trice⋅s. Tous. Parler de «criminels», de «violeurs», de «dérangés» ne sert qu’à se démarquer lâchement des actes violents dont la source est le monde que nous avons créé et que nous entretenons chaque jour. Nous sommes tou⋅te⋅s responsables. Je suis responsable du viol que j’ai commis mais aussi de tous les autres. Toutes les violences sont liées et le sont par nous. Ce discours n’est pas fataliste mais dérange puisqu’il nous ramène à une même communauté humaine qui produit les pires actes.»

Je ne peux pas être plus en désaccord avec ce passage, déjà tenter d'accuser le monde entier et de ne pas apprécier qu'on nomme des criminels, criminels sous prétexte qu'on se démarquerait des actes violents? Qui se démarque? Les innocent? Mais les innocents ont toute légitimité à se démarquer des criminels de ton genre! Parce que oui les innocents existent et non nous ne sommes pas tous responsables sinistre merde que tu es! Et demain il faudra aussi que les parents d'enfants violés par des spécimens de ton genre admettent qu'ils partagent une part de responsabilité dans les actes immondes de dégénérés dépourvu d'empathie? Ton discours ne dérange pas parce qu'il serait vrai mais parce qu'il participe à déresponsabiliser encore davantage, les salauds qui ne cessent de détruire des vies innocentes et qu'une justice déjà bien trop clémente, laisse bien trop souvent libre et donc libre de récidiver cela va sans dire. Et là on atteint un tel stade qu'un journal donne le droit à un vil violeur de ton genre, s'exprimer et accuser le monde d'une faute et d'une responsabilité qui n'incombe qu'à ta pitoyable petite personne. Donc en résumer tu es le seul responsable de tes actes!

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 62 012 messages
108ans‚ ©,
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il y a 4 minutes, Henri. a dit :

Samuel se paie le luxe de passer de violeur à homme assez courageux. Fascinant... 

Je le vois surtout dans le sens affronter la vindicte, je ne crois pas avoir vu personne le faire avant lui. Le sujet est sensible c'est peu de le dire. Et il y a une chose que je retiens entre toutes : la victime se dit soulagée. Ca compte.

il y a 5 minutes, jul77 a dit :

Les extrémistes qui veulent protéger les victimes en niant que l'implication des hommes (ou des agresseurs au sens large) est nécessaire au processus, pour moi, font erreur.

Pour moi aussi mais plus loin que ça, je trouve que cliver ainsi les deux "rôles" c'est aussi improductif.  "Qu'on le baillonne, il se cherche des excuses", etc..

Je n'ai pas lu exactement ça dans la lettre (mais peut être que je ne sais pas lire). Il explique tout. Et oui, il explique aussi qu'il a souffert d'avoir fait ça. Et je crois que c'est là que le bât blesse. Lorsqu'on lit ça, on se dit : "Nan mais oh faudrait peut être pas inverser les rôles !!" 

Et là...C'est fini, il n'y a plus de raisonnement qui tienne. Là où c'est absolument incroyable, c'est que dans cette lettre il décrit toute la cata qu'a pu être une éducation sous patriacat sévère. Donc, ce contre quoi se battent aussi les féministes.

Comme tu l'as dit.. Dur dur d'avoir un avis (pour ma part je réfléchis encore et je suppose qu'avoir tout lu deux fois n'est pas suffisant). 

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Invité Henri.
Invités, Posté(e)
Invité Henri.
Invité Henri. Invités 0 message
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il y a 18 minutes, jul77 a dit :

un simple ressenti à la lecture (complète) de la lettre. Mais libre à toi de penser autrement,  mais moi, je confirme : je trouve sa lettre, où il assume sans jamais se chercher la moindre excuse, fait de lui quelqu'un de courageux. Toujours plus, en tout cas, que tous ces hommes qui se félicitent d'être des mecs parfaits mais ne bougent pas le petit doigt si une nana se fait agresser dans le métro. Je l'ai vécu ça.... les bonshommes en costard qui ont quitté la rame en matant leurs téléphones pour ne pas sortir leurs ersatz de couilles. Et ce sont ces mêmes mecs qui viennent ensuite condamner un type qui a au moins le courage d'assumer ses dérives, ses abus et ses dérapages.

C'est la lecture complète qui est dérangeante. "Je suis un violeur, je n'ai aucune excuse, et j'assume les conséquences de mes actes." Voilà tout. "Je n'ai aucune excuse mais abusé sexuellement, mais contexte familial, mais culture du viol", non. Je ne condamné pas cet homme, je ne suis pas juge. Je critique cette justification implicite par le vécu, le contexte et la culture tout en prétendant assumer... 

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Membre, 154ans Posté(e)
jul77 Membre 2 790 messages
Maitre des forums‚ 154ans‚
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il y a 10 minutes, Henri. a dit :

"Je n'ai aucune excuse mais abusé sexuellement, mais contexte familial, mais culture du viol", non.

Ce ne sont que de simples faits. Si ils sont vrais pourquoi les nier ? il ne s'agit ni de condamner ce type (la justice s'en chargera ou pas) ni de lui trouver des excuses, il est juste question d'avoir le positionnement d'un type qui avoue, clairement, qu'il est un violeur.
 

Je peux comprendre, comme le disait @January que cela puisse heurter d'entendre un violeur parler de son passé, de son parcours, de ce qu'il a pu endurer lui même quand il aborde les faits commis. Mais si c'est une réalité, pourquoi ne pas en parler ?

J'ignore quel était le but de cette publication pour lui. Cherchait-il à se trouver des excuses, à apparaître comme un repentant ? j'en sais rien. Mais si il s'agissait de mettre en lumière que ces situations sont complexes, qu'on peut être le dernier des salauds, tout en n'ayant pu avoir un bagage compliqué, qu'on peut être un gentil étudiant bien propre sur lui et se comporter comme la plus pourrie des racailles, si le but était de montrer que les auteurs peuvent être des gens comme toi et moi, que certains, même si ils assument pleinement leurs actes, ont commis le pire, alors la publication aura, un peu, servi à quelque chose.

Chacun pense bien comme il veut. Moi je ne vois dans cette lettre aucune excuse des actes commis. Juste des explications, juste un état des lieux de "sa" situation, de son parcours, de qui il est.

Modifié par jul77
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Invité Henri.
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Invité Henri.
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il y a 19 minutes, January a dit :

Je le vois surtout dans le sens affronter la vindicte, je ne crois pas avoir vu personne le faire avant lui. Le sujet est sensible c'est peu de le dire. Et il y a une chose que je retiens entre toutes : la victime se dit soulagée. Ca compte.

En ce qui me concerne, la "vindicte" se tourne vers sa lettre. Il se reconnaît violeur, là est son courage. Il aurait dû s'arrêter là. Sa victime aurait été sans doute soulagée également... 

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 62 012 messages
108ans‚ ©,
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il y a 10 minutes, Henri. a dit :

Je critique cette justification implicite par le vécu, le contexte et la culture tout en prétendant assumer... 

Elle s'entend très bien la critique, bien sûr, si on prend ça uniquement et fermement pour une justification. Si on le regarde autrement, ça devient intéressant ce qu'il raconte. C'est précisément tout ce patriarcat, cette virilité, cette puissance supérieure des hommes qu'il déglingue. Se trouve-t-il une excuse, ou essaie-t-il d'expliquer les choses ? 

En fait aucun d'entre nous ne pourra le dire, on n'est pas dans sa tête. Et le fait que ça sonne "excuses, justifications", ou "raisons, explications", c'est totalement subjectif aussi.

J'essaie de conjuguer les quatre propositions. Et si je fais comme ça je ne pense pas être très très loin de la vérité. Placer le curseur sur une extrémité ou l'autre, à mon sens c'est faire une erreur.

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Invité Henri.
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Invité Henri.
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il y a 5 minutes, jul77 a dit :

Ce ne sont que de simples faits. Si ils sont vrais pourquoi les nier ? il ne s'agit ni de condamner ce type (la justice s'en chargera ou pas) ni de lui trouver des excuses, il est juste question d'avoir le positionnement d'un type qui avoue, clairement, qu'il est un violeur.
 

Je peux comprendre, comme le disait @January que cela puisse heurter d'entendre un violeur parler de son passé, de son parcours, de ce qu'il a pu endurer lui même quand il aborde les faits commis. Mais si c'est une réalité, pourquoi ne pas en parler ?

J'ignore quel était le but de cette publication pour lui. Cherchait-il à se trouver des excuses, à apparaître comme un repentant ? j'en sais rien. Mais si il s'agissait de mettre en lumière que ces situations sont complexes, qu'on peut être le dernier des salauds, tout en n'ayant pu avoir un bagage compliqué, qu'on peut être un gentil étudiant bien propre sur lui et se comporter comme la plus pourrie des racailles, si le but était de montrer que les auteurs peuvent être des gens comme toi et moi, que certains, même si ils assument pleinement leurs actes, ont commis le pire, alors la publication aura, un peu, servi à quelque chose.

Chacun pense bien comme il veut. Moi je ne vois dans cette lettre aucune excuse des actes commis. Juste des explications, juste un état des lieux de "sa" situation, de son parcours, de qui il est.

 

il y a 3 minutes, January a dit :

Elle s'entend très bien la critique, bien sûr, si on prend ça uniquement et fermement pour une justification. Si on le regarde autrement, ça devient intéressant ce qu'il raconte. C'est précisément tout ce patriarcat, cette virilité, cette puissance supérieure des hommes qu'il déglingue. Se trouve-t-il une excuse, ou essaie-t-il d'expliquer les choses ? 

En fait aucun d'entre nous ne pourra le dire, on n'est pas dans sa tête. Et le fait que ça sonne "excuses, justifications", ou "raisons, explications", c'est totalement subjectif aussi.

J'essaie de conjuguer les quatre propositions. Et si je fais comme ça je ne pense pas être très très loin de la vérité. Placer le curseur sur une extrémité ou l'autre, à mon sens c'est faire une erreur.

Je vous réponds à tous les deux dans le même poste, par commodité. Les questions qu'il soulève dans sa lettre peuvent paraître pertinentes. Je pense qu'elles ne le sont pas. Parce qu'elles masquent en réalité celles qu'il ne soulève pas : combien d'individus, avec la même histoire, le même contexte, la même culture, sont des violeurs..? Qui du choix intime qu'il a fait-il aurait pu choisir de ne pas violer cette femme- noyé dans un contexte où tout homme se retrouve violeur potentiel malgré lui parce que lui a fait le choix d'être un violeur..? C'est ce qui me dérange... 

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 62 012 messages
108ans‚ ©,
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Alma : 

 

De son côté, Alma – qui a mis fin à ses études en sciences politiques pour suivre un cursus en psychologie – est désormais une militante acharnée. Sur Facebook et Instagram, elle a cocréé le groupe Toutes Violet, «un espace pour permettre aux violés et aux violeurs de s’exprimer». La page a déjà recueilli une trentaine de témoignages.

Et parce que parler de ce que lui est arrivé est devenu son moteur, la jeune femme s’exprime également en vidéo sur une page baptisée Alma Gueule. «Pour ne plus jamais rester murée dans le silence.» La jeune femme se bat aussi pour une éducation différente : «L’éducation a failli à sa tâche. Elle est en partie responsable de l’immondice qui gangrène mon corps. Il aurait pourtant suffi d’UNE matière tout au long de notre scolarité, une seule : le “respect”.» Le respect pour, selon elle, «pallier la plupart des incivilités et des violences qui se perpétuent de génération en génération. Pour que chaque enfant prenne pleinement conscience de ses droits et devoirs envers son propre corps et comprenne que celui des autres ne lui appartient nullement». 

De toutes ses forces, depuis la clinique où elle se reconstruit, Alma dit : «Je veux des choses concrètes maintenant. Maintenant. C’est trop urgent, c’est trop horrible.»

 

Elle va se battre contre ce qu'on appelle depuis plusieurs années maintenant "la culture du viol". Ce qu'a dénoncé donc, entre autre, son violeur. 

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Membre, 154ans Posté(e)
jul77 Membre 2 790 messages
Maitre des forums‚ 154ans‚
Posté(e)
il y a 21 minutes, Henri. a dit :

 

Je vous réponds à tous les deux dans le même poste, par commodité. Les questions qu'il soulève dans sa lettre peuvent paraître pertinentes. Je pense qu'elles ne le sont pas. Parce qu'elles masquent en réalité celles qu'il ne soulève pas : combien d'individus, avec la même histoire, le même contexte, la même culture, sont des violeurs..? Qui du choix intime qu'il a fait-il aurait pu choisir de ne pas violer cette femme- noyé dans un contexte où tout homme se retrouve violeur potentiel malgré lui parce que lui a fait le choix d'être un violeur..? C'est ce qui me dérange... 

Mais on est d'accord. On est tous, toujours, responsable de ses actes. A deux parcours similaires, certains resteront droits et d'autres dévieront.  Et je suis d'accord, encore, avec toi sur le fait que les hommes ne sont pas des violeurs malgré eux.

Mais on ne peut pas nier quand même que certains comportements masculins qui étaient totalement tolérés autrefois ne le sont plus. Que certains d'entre nous, parfois, n'ont pas conscience que leurs actes ne sont pas "tolérables". Moi j'ai tenté d'expliquer mon point de vue dans ma première intervention dans ce sujet. Je pense être honnête, au moins avec moi même, sur le fait que je n'ai pas toujours été totalement clean.

Pourquoi est-ce qu'on ne devrait pas parler de l'impact des agressions subies sur un agresseur, pourquoi ne devrait on pas pointer du doigt certaines éducations qui peuvent minimiser certaines attitudes inacceptables, pourquoi ne devrait-on pas parler du fait la société, même encore aujourd'hui, tourne un peu la tête face à des choses condamnables ?

Moi c'est ce que je lis dans cette lettre. Pas des excuses. Des explications. Et ce qui me rassure un peu c'est que visiblement la victime l'a également ressentie comme telle.

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 62 012 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

Ah oui ça c'est très clair il est le seul et unique responsable de ses actes, ça va de soi. 

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Membre, Talon 1, 79ans Posté(e)
Talon 1 Membre 24 112 messages
79ans‚ Talon 1,
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Il y a 2 heures, January a dit :

ce sont essentiellement les hommes qui violent, d’où la nécessité de les entendre».

Les femmes peuvent attendre ?

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Invité Henri.
Invités, Posté(e)
Invité Henri.
Invité Henri. Invités 0 message
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il y a 16 minutes, jul77 a dit :

Mais on est d'accord. On est tous, toujours, responsable de ses actes. A deux parcours similaires, certains resteront droits et d'autres dévieront.  Et je suis d'accord, encore, avec toi sur le fait que les hommes ne sont pas des violeurs malgré eux.

Donc, on ne peut invoquer ces contexte dans l'explication... 

il y a 16 minutes, jul77 a dit :

Mais on ne peut pas nier quand même que certains comportements masculins qui étaient totalement tolérés autrefois ne le sont plus. Que certains d'entre nous, parfois, n'ont pas conscience que leurs actes ne sont pas "tolérables". Moi j'ai tenté d'expliquer mon point de vue dans ma première intervention dans ce sujet. Je pense être honnête, au moins avec moi même, sur le fait que je n'ai pas toujours été totalement clean.

On sera toujours d'accord. La question est : est-ce le viol qui crée le contexte ou le contexte qui crée le viol..? Dans un cas là responsabilité est totale, dans l'autre amoindrie. Prendre ses responsabilités me semble plus pertinent que de s'en défausser... 

il y a 16 minutes, jul77 a dit :

Pourquoi est-ce qu'on ne devrait pas parler de l'impact des agressions subies sur un agresseur, pourquoi ne devrait on pas pointer du doigt certaines éducations qui peuvent minimiser certaines attitudes inacceptables, pourquoi ne devrait-on pas parler du fait la société, même encore aujourd'hui, tourne un peu la tête face à des choses condamnables ?

Parce que la société n'est pas systématiquement responsable des actes d'un individu. C'est amoindrir le libre arbitre au profit de la fatalité. On le voit bien avec cette lettre. La responsabilité est reconnue tout en évoquant un vécu, un contexte, une culture qui n'ont rien à y voir si la responsabilité pleine et entière est bel et bien assumée... 

il y a 16 minutes, jul77 a dit :

Moi c'est ce que je lis dans cette lettre. Pas des excuses. Des explications. Et ce qui me rassure un peu c'est que visiblement la victime l'a également ressentie comme telle.

Ce que je lis dans cette lettre, c'est : "j'assume d'être un violeur, c'est arrivé inconsciemment de par mon vécu, mon contexte familial et culturel. Je me fais soigner."

Il n'y a pas d'explication, il y a un choix. Un choix qu'il faut assumer, sans chercher à l'expliquer autrement que par un acte né de sa propre volonté. C'est alors que les choses changeront...

il y a 45 minutes, January a dit :

Ah oui ça c'est très clair il est le seul et unique responsable de ses actes, ça va de soi. 

Voilà. Fin de la lettre... 

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Membre, 71ans Posté(e)
jacky29 Membre 40 501 messages
Maitre des forums‚ 71ans‚
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Il y a 3 heures, January a dit :

Lundi, «Libération» a publié la lettre d’un violeur.

Des voix se sont élevées pour critiquer le texte, sa présence dans nos pages et notre une.

Si Alma, sa victime, en était satisfaite, de nombreuses femmes soulignent la violence du témoignage pour les autres victimes et l’absence de contextualisation de cette parole.

 

Z5536PNMK5BYFKWFSK62ONCB4Y.jpg

«Quelle sale idée. Celle de publier la lettre d’un violeur en une. Aujourd’hui. Quelle consternante idée de remettre la balle au centre entre une victime et son agresseur : un partout. Une pleine page, c’est le pouvoir.»

«Sa lettre ressemble tellement à toutes les autres… Entre les lignes, ce qu’on y lit, ce sont des raisons, des explications que l’agresseur tente de trouver [même si l’auteur s’en défend, ndlr] alors qu’il n’y a pas de pourquoi. On sent une maîtrise du langage : ce n’est pas n’importe qui qui écrit, et fait le choix de s’adresser à un quotidien. C’est une histoire de classe, qui dit aussi quelque chose de son sens de sa propre importance. Mais surtout, c’est comme si toutes les souffrances étaient égales»

(Lola Lafon)

 

«Il faut parfois accepter d’entendre des arguments qu’on n’a pas envie d’entendre, pour comprendre comment on peut en arriver à violer sa compagne, à penser avoir tous les droits sur elle, en justice comme dans la société. On sait que le problème ne vient pas des femmes, ce sont essentiellement les hommes qui violent, d’où la nécessité de les entendre».

(Me Courvoisier)

 

https://www.liberation.fr/societe/droits-des-femmes/la-parole-de-lagresseur-mise-au-centre-du-debat-20210308_DMC7SAOFOVCM7GVM5W7VHJYL7Y/

 

 

J’ai violé. Vous violez. Nous violons.  La lettrehttps://www.liberation.fr/societe/droits-des-femmes/pourquoi-libe-publie-la-lettre-dun-violeur-20210307_RVC6CCQM75EW7F4RDBHZG4RYOE/

(descendre un peu dans la page)

salut January, il est très intelligent... mais de ce qu'il écrit, je n'en crois pas un mot. il sait que les "assises" ne sont pas la correctionnelle. 

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 62 012 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)
il y a 17 minutes, jacky29 a dit :

mais de ce qu'il écrit, je n'en crois pas un mot

Il décrit juste ce qu'est la culture du viol il n'a rien inventé.

De toute façon comme déjà dit, il est le seul et unique responsable de son acte. 

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Membre, 154ans Posté(e)
jul77 Membre 2 790 messages
Maitre des forums‚ 154ans‚
Posté(e)

Finalement les agresseurs, violeurs, assassins ont tout intérêt à fermer leurs gueules, à ne jamais parler de leurs actes, à ne jamais évoquer leurs crimes, si je m'en tiens à ce que j'ai pu lire au dessus. Tant pis si les victimes en attendent parfois un peu plus. Tant pis si pour solutionner certaines choses, il faut, au contraire élargir les débats.

Ce n'est certainement pas, à mon avis, en restant entre victimes, en ne parlant qu'entre victimes, en évoquant que la situation des victimes que les choses pourront avancer. Mais peut-être que je suis juste naïf (ou pire).

Ce mec a eu le courage, et tant pis si le mot ne plait pas, d'ouvrir sa gueule pour des aveux publics (sachant que visiblement aucunes poursuites n'étaient engagées contre lui, ce qui risque sérieusement de changer si on s'en tient aux propos de LIBERATION) pour tenter, tout en reconnaissant sa culpabilité de dire que, oui, parfois, des choses font que..... même si ce ne sont ni des excuses, ni des justifications.

Ce type est donc condamné à n'être, pour l'éternité, qu'un acte commis. Bah c'est pas mon point de vue. Mais les suivants auront tout intérêt à ne rien dire. A ne plus parler. A laisser juste les victimes entre elles. Dommage.

 

Modifié par jul77
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