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Procès des attentats de « Charlie Hebdo » et de l’Hyper Cacher

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January

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January Modérateur 62 012 messages
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Le président Plusieurs victimes ont voulu témoigner à ce procès. Certaines se sont décidées à la dernière minute, d'autres ont dit qu'elles ne le souhaitaient pas, qu'elles ne pouvaient pas, qu'elles voulaient passer à autre chose. Il y a chez certaines victimes une nécessité de témoigner au procès, et chez d'autres au contraire, une nécessité de s'abstraire. Cette diversité de point de vue est fréquente, pour ce procès comme pour d'autres. Le procès est-il nécessaire à la reconstruction de la partie civile ?

Expert Pour certaines oui, pour d'autres non. C'est au bout de 4 semaines que l'on peut parler de stress post-traumatique, de chronicisation. Avec des cauchemars, des flash-backs... 

Me Senyk avocate de la partie civile à l'expert psychologue: vous avez parlé de lame de rasoir dans la gorge des victimes qui ne peuvent parler, une impossibilité d'évoquer les faits et d'entendre l'autre. 

- Pour les victimes, chaque parole est comme une lame de rasoir dans la gorge. Parfois la souffrance est telle que le sujet ne peut être abordé dans les familles. C'est trop douloureux. On ne le digère pas. Evoquer l'événement tragique c'est potentiellement déclencher la souffrance de l'autre. En général il y a une grande peur de réactiver cela chez l'autre.

Me Malka : J'ai connu des personnes qui n'avaient aucun lien avec les attentats et qui ont eu un ressenti plus fort que moi ou d'autres qui ont été proches. La question du seul ressenti suffit-elle pour dire ce qu'est une victime ? Dans ce cas, n'y aurait-il pas 66 millions de victimes. Au-delà du ressenti, y a-t-il un autre critère pour déterminer qui est victime ?

- bien sûr que par extension, des personnes parce que c'était leur quartier, qu'elles connaissaient l'endroit, vont se retrouver traumatisées. Moi je ne raisonne pas en terme de victime, je ne suis pas juriste. Je raisonne en terme de patients, de sujets. Je n'ai pas de réponse à cela. Il est évident que sur un plan juridique il vous est nécessaire de circonscrire qui est victime ou pas. Pour que la thérapie fonctionne chez les victimes et leurs proches, il faut que le patient adhère, qu'il soit motivé, qu'il ait envie d'aller mieux, qu'il s'autorise à aller mieux. La culpabilité peut empêcher cela.

Un avocat de la partie civile à l'expert psychologue : Quel est l'impact de la médiatisation sur des victimes directes ou indirectes ?

L'expert psychologue : Ce qui est valable pour l'un n'est pas valable pour l'autre. Concernant la famille Merabet, voir les faits en boucle à la télévision, je trouve logique que cela déclenche des symptômes similaires à ceux de personnes présentes sur le lieu de l'attentat. Pour la famille Merabet, il peut y avoir le sentiment qu'on leur vole quelque chose, qu'on utilise leur souffrance à des fins médiatiques et pour faire de l'audimat. Pour d'autres victimes, il est très important qu'il y ait une médiatisation de ce qu'ils ont vécu, que ça puisse être compris par l'extérieur. Pour certains le média a une fonction salvatrice.

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January Modérateur 62 012 messages
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Médecin psychiatre

Le médecin psychiatre a examiné 11 des 15 policiers qui sont intervenus sur l'attentat de Charlie Hebdo.

J'ai rencontré ces policiers à l'été 2018, ça se situe après la date de consolidation. Nous avons à ce moment les symptômes séquellaires définitifs. Je crois savoir que certains de ces policiers ont témoigné devant cette cour. Quand ces policiers sont arrivés sur les lieux le 7/01/2015, aucun ne savait qu'il y avait un attentat ou que les locaux de Charlie Hebdo se trouvaient là. 

Le président : vous avez parlé de culpabilité d'échec de certains policiers à avoir échoué dans leurs tirs, en n'atteignant pas les terroristes, les frères Kouachi ce 7 janvier 2015. 

Le psychiatre : tous les policiers que j'ai vus et qui ont fait usage de leur arme ce 7 janvier 2015 m'ont dit la même chose :" Si j'avais mieux visé, mon collègue (Ahmed Merabet) serait vivant". D'où cette culpabilité de l'échec. 

 

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Un nouveau témoin (PC) à la barre

Il dit qu'il travaillait à l'Hyper Cacher et qu'il était présent le 9 janvier 2015, jour de l'attentat commis par Amedy Coulibaly.

Le témoin, partie civile raconte au sujet du 9 janvier 2015 : Ca a tiré de partout, je me suis caché au fond du magasin (..) J'ai entendu des cris, des coups de feu. Puis après je suis sorti de cet endroit. J'ai été voir le terroriste, il m'a dit : 't'étais caché où'. Il m'a dit :'vas te mettre avec les autres.' Il m'a dit de faire ceci cela. J'ai découvert ces scènes horribles. Depuis j'ai pas pu reprendre le travail, j'ai été déclaré inapte par rapport à ça.

Ce monsieur s'exprime aujourd'hui alors que les faits de l'Hyper Cacher ont été examinés il y a plusieurs semaines maintenant. "Pourquoi ?" lui demande le président.

- Il fallait que j'en parle que je le dise.J'ai vu des choses horribles.

Son avocat dit qu'"il y avait une appréhension au départ". "Je remercie la cour de bien vouloir l'entendre aujourd'hui" ajoute le conseil de cet homme.

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Sociologue 

Le témoin a été cité par la Licra. L'avocate de la ligue l'a remercie pour son "exposé" qui était dédié notamment au phénomène de radicalisation.

Me Lévy : quand on est sociologue, comment considérez-vous que venir témoigner à une cour d'assises peut être votre place ?

La sociologue : Je suis témoin de contexte. Je peux éventuellement apporter un éclairage sur les logiques à l'oeuvre. Si j'ai accepté alors que je suis menacée de mort, c'est justement parce que aussi, en tant que citoyenne, je ne peux pas assister à certaines choses sans me sentir une responsabilité. Je viens par rapport à mes recherches, mes travaux, menés avec les préfectures, le ministère de l'Education nationale...

Me Lévy à la sociologue : Vous êtes auteur d'un livre dans lequel vous dites "l'assignation identitaire fait partie de l'humiliation", vous évoquez le complotisme, les garages utilisés par les proxénètes. Vous parlez de Grigny en évoquant des tournantes...

La sociologue : J'ai refusé d'avoir des informations qui aurait pu m'aider. Je n'entre pas dans le dossier, par respect des accusés.

Dans le box, des accusés rigolent, d'autres semblent effarés par les propos du témoin...

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January Modérateur 62 012 messages
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Guillaume Denoix de Saint-Marc,directeur général de l'AfVT (Association française des Victimes du Terrorisme)  explique que son association fait des interventions dans les écoles. 

"Notre travail est le même que Monsieur Paty, c'est un travail pédagogique, casser une vision simpliste que peuvent avoir certains (...)Lors de ce procès par exemple, plusieurs fois nous avons amené des classes dans la salle en bas (à l'auditorium). 

Le but est de développer un esprit critique. "On a demandé à certains pourquoi il étaient Charlie ou pourquoi ils n'étaient pas Charlie".

Une avocate de la partie civile : ça vous arrive d'avoir peur ? Samuel Paty, ça va changer quelque chose.

Guillaume Denoix de Saint-Marc : Ca a été un choc. J'ai personnellement eu peur. Nous avons peur. Nous allons sortir de cette sidération. On va revenir, c'est indispensable. Il va falloir qu'on y retourne malgré la peur ou en surmontant la peur. 

 

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January Modérateur 62 012 messages
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Il aura quand même fallu 40 mn avant de trouver un témoin disponible.. Malade, pas là, etc. 

Philippe T.

Les accusés j'en connais aucun qui sont présents. je connais que Mehdi Belhoucine et son frère. Mehdi Belhoucine je le connais i depuis l'enfance, on était à l'école ensemble c'était un ami. Par rapport à tout ce qu'il s'est passé j'étais au courant de rien du tout, c'est juste que j'étais un ami à lui. Je sais pas quoi d'autre vous dire. La dernière fois que j'ai vu Mehdi Belhoucine, c'est bien avant ce qu'il s'est passé, bien avant les attentats. Deux mois avant ce qu'il s'est passé.  Moi j'ai appris qu'il était parti en Syrie aux infos (...) J'étais étonné, un petit peu ouais. Je pensais pas qu'il (Mehdi Belhoucine) serait capable d'aller jusqu'à là-bas. 

Le président : La Syrie, 2015 c'est pas un voyage d'agrément...

Philippe T. ami de Mehdi Belhoucine : peut-être qu'il voulait pratiquer sa religion là-bas. C'est un musulman un petit peu radical. 

Le président vous même vous êtes musulman comme Mehdi Belhoucine un musulman 'un petit peu radical' ?  

-Non.

Le président : c'est quoi un musulman "un petit peu radical" ?

Philippe T. Medhi (Belhoucine) n'écoutait pas de musique, il ne serrait pas la main aux filles

Le président: Amedy Coulibaly vous le connaissez ?

Philippe T. : je l'ai vu une fois. Le djihad pour moi c'est une guerre.

Le président: Mehdi Belhoucine il était parti selon vous faire le djihad ?  Pourquoi il est parti en Syrie ?

Philippe T. J'en sais rien moi. je sais qu'il (Mehdi Belhoucine) était parti là-bas (en Syrie) peut-être pour vivre sa religion

Le président: vous êtes musulman, vous pratiquez votre religion en France, vous n'êtes pas obligé de partir en Syrie pour pratiquer votre religion !

Le président évoque le nom de plusieurs amis du témoin. Ce dernier ne les voit plus. "Il est parti lui aussi ?" demande le président "Oui" répond Philippe T. Le témoin dit avoir appris qu'un de ses amis est "mort" en Syrie".

Le président : Et lui là (il cite un autre nom), vous le voyez plus, il a vous a parlé de partir en Syrie ?

Philippe T. Non, mais il pratique une religion plus stricte, il n'écoute pas de musique, pas de contact féminins, plein de petits trucs.. 

Le président: Amedy Coulibaly, après avoir dit que vous ne le connaissiez pas, ni lui ni sa femme, pourquoi vous avez parlé après d'un dîner ? Vous dites : "je savais que c'était un ami à Hamidou (le président précise qu'Hamidou est Mohamed Belhoucine) il l'appelait Dolly. Je l'ai croisé chez Mohamed à un dîner. (...)  Vous dites : Ils (Mohamed Belhoucine et Amedy Coulibaly) ont parlé de la Syrie, ils ont dit que c'était bien et qu'après il faudrait y aller.

Philippe T. : ils en parlaient... Moi j'étais pas pour l'Etat islamique

Le président au témoin : mais vous prenez part à la discussion ?

Philippe T. : Non

Le président : Vous allez prendre un tas de réseaux sociaux, vous allez en plus dans des taxiphones. Vous avez d'ailleurs un peu de mal à l'admettre

Philippe T.: Je voulais avoir des nouvelles de Mehdi (Belhoucine)

Le président : Vous vouliez des nouvelles de Medhi Belhoucine mais vous ne vouliez pas qu'on vous repère...

Philippe T. : Oui (dans l'affaire dans laquelle il était Le témoin précise qu'il voulait savoir si Mehdi Belhoucine "allait bien")

Le président : vous utilisez deux adresses mails fantaisistes maximemax@netcourrier.com gregorygreg@netcourrier.com ,vous allez réussir à communiquer par ce moyen là avec Belhoucine?  

- non

Le président  : ces adresses mails, c'était pour correspondre avec ceux qui étaient partis en Syrie, vous l'avez dit. (C'est Mohamed Belhoucine qui aurait remis les adresses mails maximemax@netcourrier.com et gregorygreg@netcourrier.com) Vous avez préféré, plutôt que d'aller voir la police, aller dans des cybercafés pour communiquer avec ceux qui sont partis (parmi lesquels les Belhoucine), car vous aviez peur de vous retrouver mêlé à ces attentats. en janvier 2015, il y a deux tentatives de connexions de votre part sur les adresses maximemax@netcourrier.com et gregorygreg@netcourrier.com. Vous avez lu aussi l'interview d'Hayat Boumeddienne dans revue "Dar al Islam"

Le témoin : Oui c'est de la curiosité

Le président à Philippe T. témoin: le 13 janvier 2015, on vous localise à Dammartin-en-Gôele. Pour les enquêteurs, Dammartin-en-Gôele ça fait tilt

Le témoin : j'ai donné la réponse là-dedans

Le président: alors c'est un hasard ?

Le témoin : Oui

Le président : Bon Dammartin-en-goële y'a pas que des terroristes, y'a pas que les Kouachi, vous avez dit que ça correspond au séminaire de formation de Darty que vous avez fait. Quand vous êtes en mesure de donner des explications vous les donnez. Pourquoi dans d'autres circonstances vous n'êtes pas aussi fluide ? 

Le 1er assesseur   : Dans votre ordinateur, on trouve un accès au navigateur tor et un dossier nommé "bordel bureau/islam/djihad", avec quelques photos. C'est pas les copains avec lesquels vous cherchez à maintenir un contact ça..

Philippe T. témoin répondant au premier assesseur: je sais pas il date de quand, j'étais jeune à l'époque

Un avocat (partie civile) au début de votre déposition, vous avez dit avoir une vague notion de ce qu'était le djihad, quand les frères Belhoucine vous parlent d'aller en Syrie, vous ne faites pas le lien avec le djihad ?

témoin:non pour moi c'était la religion

Me Cechman : vous pensez quoi des attentats ?

Philippe T.: bah c'est triste, c'est triste pour tout le monde

Me Cechman : Vous condamnez Monsieur ?

Philippe T. : oui

(Elle le fait répéter plusieurs fois sa réponse.)

Me Cechman à Philippe T. témoin et ami de Mehdi Belouchine : vous avez des codes, vous cherchez à avoir des nouvelles de ceux qui sont partis en Syrie, il y a des drapeaux de l'Etat islamique qui sont retrouvés dans votre ordinateur..

Me Cechman: M. vous êtes là en qualité de témoin, je pense que les poursuites si elles avaient dû être faites, elles l'auraient été, vous pourriez au moins éclairer la cour

Philippe T. : je voulais avoir des nouvelles de Medhi, c'est tout et au final je suis ici

Me Cechman : vous avez la conscience tranquille Monsieur ?

Philippe T. : Non pas vraiment

Me Cechman : Pourquoi

Philippe T. : être témoin dans un procès des attentats et être ami de Mehdi Belhoucine, je ne vois pas comment être détendu..

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January Modérateur 62 012 messages
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Le 1er assesseur lit les dépositions d'Omar T. Ce dernier connaissait Mohamed Belhoucine depuis l'enfance. Ils étaient proches depuis début 2013. Omar T. a rencontré Amedy Coulibaly via Mohamed Belhoucine et dit ne l'avoir vu que 4 fois, toujours en présence de Mohamed Belhoucine. Omar T. a indiqué aux enquêteurs que la veille du départ de Mohamed Belhoucine, en présence d'Amedy Coulibaly, il n'avait pas été question d'attaques terroristes en France. 

 

La cour passe outre beaucoup de présences de témoins et aujourd'hui c'était plus que jamais.. Les mandats d'amener ne se délivrent pas en cinq minutes, certains témoins sont en fuite, d'autres sont excusés par des certificats médicaux. Aujourd'hui samedi très peu de présence dans la salle, à contrario d'hier pour l'audition de Peter Cherif qui finalement a tourné court. 

Aujourd'hui c'était la journée du récit et des explications des traumatismes des victimes, et il n'y avait personne... 

Ici retour sur l'intervention magistrale des experts : https://www.franceinter.fr/justice/blessures-invisibles-au-proces-des-attentats-de-janvier-2015-la-parole-aux-experts-psy

 

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January Modérateur 62 012 messages
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Ali Riza Polat

Me Coutant-Peyre prend la parole : je ne veux surtout pas retarder le moment où mon client va s'exprimer (...) Je voudrais quand même rappeler que du côté de l'accusation et des services de l'Etat nous avons toujours des trous dans la raquette. il manque une audition très importante Il manque les déclarations d'un type dont on ne sait pas qui c'est, qui dit avoir des informations, il nous manque les révélations de ce monsieur en juin 2016 par la DGSI. Il nous manque aussi des gens dans le box, des gens sur le volet armes. Il me manque aussi des notes d'audience (Le cahier de notes de Me Coutant-Peyre a disparu depuis plusieurs semaines et n'a jamais réapparu.)

Le président demande à l'accusé de garder son calme aujourd'hui. Il lui rappelle qu'il a proféré des insultes et menaces au cours du procès

Polat: Non,c'est pas des menaces monsieur !

L'interrogatoire d'Ali Riza Polat va se faire sur deux jours. Il est considéré comme le principal accusé.

Le président : il vous est reproché la complicité de l'ensemble des actes criminels commis par terroristes Saïd et Cherif Kouachi et Amedy Coulibaly. Il vous est reproché la complicité des crimes commis par Amedy Coulibaly (il détaille les faits commis à Montrouge et à l'Hyper Cacher les 8 et 9 janvier 2015 et comme pour les faits commis par les Kouachi, donne le nom des victimes). vous êtes aussi renvoyé pour la complicité des délits commis par Amedy Coulibaly : transports et détention d'armes, de produits incendiaires... le 1er chef d'accusation est la omplicité des crimes et délits commis par les frères Kouachi et Amédy Coulibaly, le 2e, la participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle. 

Ali Riza Polat : Je comprends, pas Mme Poux (juge d'instruction) avait d'écrire ce jour-là, sans connaître les frères Kouachi, sans laisser de traces ADN, Elle a besoin d'un bouc émissaire, les 7, 8 et 9 janvier j'étais chez moi. Avec des dires, qui sont faux je me retrouve là, je ne comprends pas. Je vais m'exprimer sur tout ça. Il faut un bouc émissaire. La personne qui a fourni les armes c'est Claude Hermant. Pour les frères Kouachi, il y a l'ADN M14 (ADN inconnue) dans la kalachinov. Les Kouachi je ne les ai jamais vus. Comment je peux être complice avec des gens que je connais pas et que j'ai jamais vus. Moi j'ai rien à faire dans le terrorisme. Je me suis jamais levé un matin pour tuer qui que ce soit. Vous voulez absolument un coupable mais ça va pas être moi. 

Si j'avais des armes, j'aurais fait un braquage. Je ne vois pas pourquoi j'irais prendre la vie des gens. Il vous faut absolument un coupable. On va en discuter de tout ça, des témoins qui viennent mentir.  Comment vous pouvez me mettre une complicité avec des gens que je connais pas. Comment je fournis un sac d'armes ? Leur nourrice vient dire autre chose, des armes rouillées sous la baignoire. Non mais c'est quoi ça ! Moi les Kouachi je les ai jamais vus. Comment on peut me mettre un complicité avec des mecs que j'ai jamais vus. Si Dieu m'entend, Amedy c'était mon ami Je vais pas lui donner des Kalachnikovs pour qu'il se fasse tirer dessus. Je cautionne pas ce qu'il a fait (...) Moi Charlie Hebdo je connaissais même pas !

C’était un bandit, j'étais un bandit. On a bien accroché. On faisait de l’argent, il faisait ses magouilles, je faisais les miennes y'avait pas de problème. Je suis né sans rien, je suis né pauvre. Mon père ne ramenait rien à la maison je veux de l'argent. C'est le but dans ma vie. Je veux pas mourir pauvre. Mais je vais pas tuer des gens, j'ai des principes. Tant pis si je faisais de la prison, je voulais beaucoup d'argent. En 2010 j'avais vraiment de la thune. Je me grattais la tête, je passais un coup de fil, et je récupérais 50 000 euros. 

Polat avait une dette de 15 000 € envers Coulibaly : Je fais des escroqueries, ça marche pas, vous voulez que je fasse quoi, que j'attaque des petites vieilles ?

Le président ne comprend pas pourquoi il ne peut rembourser Coulibaly s'il a autant d'argent. 

Ali Riza Polat : Moi j'ai toujours payé mes dettes, je suis pas un voleur moi (...) Y' a des mecs ils me doivent de l'argent, ils ont déménagé à Marseille. Je vais pas aller à Marseille pour 15, 20 ou 30 000 euros. La stup il m'a cassé les couilles avec Karasular

Le président : vous insultez personne

Polat : je l'ai pas insulté

Ali Riza Polat explique qu'il allait chercher des stups lui même, qu'il avait de la "pure" came comme on n'en a jamais vue".

Ali Riza Polat  j'ai beaucoup de business, les gens ils viennent me voir pour avoir des plans. J'ai des faux-billets, proxénétisme ça m'intéresse pas, j'ai arrêté la stup en 2012. Les frères Kouachi, ils font leurs trucs, c'est une dinguerie. Ils ont fait une dinguerie ma gueule. Coulibaly, quand j'ai vu ce qu'il a fait à la télé, j'ai tremblé comme j'ai tremblé ce jour-là. Je me suis dit: qu'est ce que tu fais ! qu'est ce que tu fais ! (il hurle). Je veux pas aller en prison pour ça ,j'ai rien à voir, j'ai pas été intermédiaire pour ces trucs là. Moi je veux aller en prison pour ce que j'ai fait, y'a pas de problème. Je veux pas aller en taule pour ce que j'ai pas fait. 

Il (Amedy Coulibaly) a fait une dinguerie ma gueule. Le 9 janvier quand je suis rentré à la cité, tous les mecs de la cité ils sont venus me dire au revoir, ils m'ont dit la France c'est fini pour toi. Amedy Coulibaly ce qu'il a fait, c'est au dessus de tout ce que je peux faire dans ma vie. Moi je peux pas. Le cerveau il disjoncte à un moment. (...)J'ai vendu un véhicule ça fait cinq ans qu'on me dit que je l'ai échangé contre des armes, y'a 2000 euros, 3500 euros. 

J'ai jamais travaillé dans ma vie, j'ai fait des magouilles dans ma vie. Je fais mon business, je fais ma vie. Quand ils ont parlé de Claude Hermant à la télédans ma cellule, j'étais l'homme le plus heureux dans ma cellule, je me suis dit qu'ils avaient trouvé le vendeur d'armes. 

Depuis 20 mn environ, le président cherche a savoir pourquoi le 9 janvier, jour de l'attentat de l'Hyper Cacher, Polat part en Belgique pour demander à Metin Karasular le reste de l'argent dû pour la Mini Cooper de Coulibaby et Boumeddienne. Il n'obtient pas de réponse. 

Polat : Je suis parti, moi je ne voulais pas aller en prison pour ce que je n'ai pas fait

Le président : vous vous dites de façon logique, "il faut que je m'arrache de France". Le président lit des éléments du dossier à Ali Riza Polat

L'accusé hurle : C'est faux ça, qu'ils aillent se faire enculer ces fous ma gueule ! Je voulais pas aller en Turquie moi, je voulais pas faire le djihad. Moi en Syrie, chez l'Etat islamique, je reste même pas 30 minutes. il me tue direct. Je veux pas vivre sous la charia moi. Il y a la vie avant le 9 (janvier 2015), tu fais ta vie normale, et il y a la vie après, tu sais que tu vas aller en taule. 

Molins (François Molins alors procureur de la République de Paris) il parle de moi dans sa conférence, il me connait pas. Il dit on a identifié un complice de Coulibaly ! Avec la DGSI quand tu leur parles ils disent : 'Arrête de te foutre de notre gueule'

Hermant il a donné des armes, il a fait un peu de prison, il vient libre ici. Il a fourni les armes, il les a remilitarisées, ces armes elles ont tué des gens, des innocents. Pourquoi essayer de noyer le poisson ? Je veux pas aller en taule pour des choses que j'ai pas faites.

le président: je comprends

Polat :Vous le comprenez pas monsieur parce que je suis le seul qui passe pour complicité ici ! Si j'ai réussi à faire tout ça sans laisser des empreintes, des adn, franchement je suis vraiment fort. Et le 9 janvier, je deviens abruti, je prends mon passeport, je vais à l'aéroport et je pars, je fuis. Mais vous êtes fou ! 

président: Monsieur Polat, vous soufflez un petit peu là, 2 minutes..

Ali Riza Polat : Oui. Ne commencez pas à me dire je voulais aller en Syrie, Moi je voulais aller à Damas. Moi je voulais pas aller chez l'Etat islamique. 

Le président : le 19 janvier, vous êtes de nouveau en France

Ali Riza Polat coupe la parole au président. Régis de Jorna essaie de le stopper à nouveau. L'accusé au président : attendez laissez-moi finir ! 

Le président: et après vous essayez de partir vers un autre pays, la Thaïlande. Le 22 janvier vous parvenez à rejoindre Phuket via la Belgique. Vous restez 3 jours là-bas.Pourquoi partez-vous 3 jours ?

Ali Riza Polat répond, mais rien n'est clair..

Alors que le président essaie de savoir pourquoi Polat est parti à Phuket du 22 au 25 janvier.

Polat : Moi je suis pas un complice à Coulibaly hein. Quand j'allais en Belgique, c'était pour récupérer l'argent de la voiture (la Mini Cooper). Molins il dit 'on a identifié un complice à Coulibaly'. Moi je suis pas un complice à Coulibaly. Je vais me répéter mais j'ai rien fourni moi. Si j'ai fourni (les armes),je passe de James Bond au dernier des tocards mon frère (le président donc). Je n'étais pas au courant (de ce qu'allait faire Coulibaly). Parce que tu t'y attends pas. Ca te dépasse, ton cerveau... Je regrette d'avoir arrêté de vendre de la drogue (en 2012 selon lui). Laisse tomber ma gueule,  j'ai arrêté la stup. Plus j'ai eu des problèmes.  moi on me reproche d'avoir transporter des armes que j'ai jamais vu de ma vie, des matières incendiaires, des explosifs quoi, que j'ai jamais vu de ma vie. Moi j'ai rien fait de tout ça. 

Sa femme (Hayat Boumeddiene, femme de Coulibaly) j'étais pas au courant qu'elle était en Syrie, j'ai jamais déplacé sa moto à Coulibaly. La verité elle est souterraine et ben on va faire sortir tout ce qui est souterrain. Pourquoi si je suis au courant je pars pas avant? Avant les attentats je suis MacGyver, j'arrive à ramener plein de choses, sans laisser mes empreintes, mon ADN et après les attentats je fais des trucs de pieds nickelés ? J'attends le 9 et dès que je vois la télé, je pars. C'est ça ? N'importe quoi ! 

Le président parle de la liste écrite par Ali Roza Polat et retrouvée chez Metin Karasular, accusé, sur laquelle est mentionné du C-4 (explosifs)

Ali Riza Polat : J'ai pas demandé 200 grammes de C-4 je demande le prix.

Le président: mais vous voulez faire quoi avec ça (De l'explosif C-4) ?

Ali Riza Polat : je vais vous dire la vérité

Le président : bah oui

Polat : Avec ça, je veux faire des banques

Le président : Pourquoi ça (cette liste avec du C-4) se retrouve chez Metin Karasular en Belgique ?

Ali Riza Polat : j'ai demandé à ce qu'il se renseigne. La juge elle me dit que je recherchais des armes pour les Kouachi. Moi j'ai dit à la juge: Vous êtes sérieuse ce matin. Ca faisait déjà deux ans qu'on essayait de me refiler la fourniture d'armes de Coulibaly ! moi j'ai pas de friterie et je vends pas de Kalachnikov par derrière et je travaille pas avec la police . Hermant, il est libre. Il y a des douaniers qui perdent la mémoire. Moi on a une liste, ça y'est je suis un trafiquant d'armes ! Moi on dit que je fournis les Kouachi, Coulibaly, je donne les armes... tout ça sans laisser de trace, d'ADN je dors tranquillement chez moi et le 9 janvier je réalise ! et je pars... Hermant il a du sang sur les mains, moi j'ai pas de sang sur les mains. (...) Vous vous êtes fait un film, je fais pas du trafic d'armes. 

Coulibaly c'est un braqueur, tout sa vie il a braqué. C'est pas le gars du coin qui va bosser au chantier et du jour au lendemain on le retrouve avec 240 balles de Kalach.

Le président : Votre mère va venir déposer ce soir. Vous vous êtes converti à l'islam, ça lui plaisait pas trop

Ali Riza Polat : non elle déteste la religion musulmane. Moi j'étais même pas alévi, Je mangeais du porc j'étais dans rien du tout. Je suis devenu musulman après le bracelet électronique, en mai ou juin 2014. Je suis parti pour ma conversion à la mosquée de Grigny. Je suis venu, je savais même pas faire la prière. 

Le président : on se lève pas le matin en se disant je vais me convertir...

Ali Riza Polat : Moi il y a une chose qu'il faut savoir. même converti, je fais mes magouilles. Je fais mes magouilles, je continuerai toujours avec les meufs. j'ai jamais dit à une fille je veux pas te parler. Je vais aux putes y'a pas de problème. Je vais sortir après mes 5 ans de détention provisoire, je vais récupérer mes plans d'escroquerie.

Le président: Oui, vous l'avez dit dès les premiers jours, que vous alliez recommencer vos magouilles

Polat: Oui je vais reprendre mes magouilles. Les médias ils ont menti,ils ont dit que j'ai dit que j'allais faire pire. C'est pas pour tuer des gens Monsieur. Dehors je sors je fais des magouilles toute la matinée, demandez à ma mère et mon petit frère.

Le président rappelle à Polat ce qu'il avait dit à une enquêtrice sur le Coran: "Il faut lire le Coran, je pense que ceux qui ont lu le Coran,c'est parce que c'est la vérité"

Polat J'ai jamais dit qu'il fallait lire le Coran . (Pour lui ça a été mal interprété)

 

 

Dr Coutanceau, expert psychiatre

Pas d'antécédent psychiatrique (...) Il s'explique avec son vocabulaire. Il a la mémoire qui fonctionne. Il assume ses délits. Il se définit comme un gros marchand de drogue. Il peut être un peu grande gueule. Il le dit d'ailleurs. C'est un sujet qui parle cash. Ce qui l'intéresse, c'est faire de l'argent et voir des femmes. Dans l'affaire, Ali Riza Polat reconnait "une chose", c'était un ami de Coulibaly". Il lui devait 15 000 euros de shit depuis plusieurs années. Il dit Coulibaly est venu chercher ses sous, c'est normal. Il dit qu'ils ont a fait des escroqueries, avec la MIni Cooper notamment.

Le Docteur Coutanceau sur Polat : Ali Riza Polat me dit : 'Les enquêteurs disent que je suis parti chercher les armes, mais c'est faux. Ils ont attrapé Hermant qui a donné les armes. Je suis en taule gratos pour rien". 

Quand on interroge Ali Riza Polat sur les actes commis par son ami Amedy Coulibaly il dit: 'C'est un trou du cul, je suis pas d'accord. Mais il disait rien, il le masquait, personne ne savait.' 

Le Docteur Coutanceau sur la religion, Ali Riza Polat dit: "Je fais des conneries mais je demande pardon à Dieu. (...) Pour moi dehors c'est l'argent. "

Dr Coutanceau : il est cash dans tous les domaines. S'il n'a pas envie de répondre à une question, il n'y répondra pas. 

L'avocat général demande au psychiatre s'il peut y avoir une duplicité chez Ali Riza Polat, notamment vis à vis de la religion. 

Coutanceau : est-ce que le sujet pourrait masquer une idéologie forte, radicale ? Oui bien sûr. Mais je n'en ai vu aucune trace. On a aucun élément qui pourrait laisser penser qu'il soit dans ce genre de trip. 

Me Coutant-Peyre, avocate d'Ali Riza Polat: est-il (Polat) quelqu'un d'influençable ?

Le Dr Coutanceau : il est plutôt quelqu'un qui fait ses choix. Ou il est convaincu et il participe, ou il est pas convaincu et il participe pas. 

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 Safiye K., mère d'Ali Riza Polat

C'est un enfant qui n'a jamais eu de problème, à part qu'il n'a jamais travaillé. J'arrive pas à comprendre comment il a fait pour rentrer dans autant de magouilles, de problèmes. Depuis cinq ans et demi, il me regarde droit dans les yeux et me dit :'maman j’ai rien fait, c’est trop dur pour une mère'. Ali nous a toujours défendus, j'étais fière de lui. (...) J'ai fait tout pour que. Je sais pas pourquoi lui. Quels copains l'a mis dans ça. J'arrive pas à assumer ça. Le reste, les enfants c'est ma vie. 

J'ai appris parler français. J'étais partie ici pour faire des stages, je travaille toujours chez les Français. Je voulais pas travailler chez les Kurdes. Je voulais apprendre. On était une famille très très bien jusqu'à 2012. Après tout a changé. Ali était la lumière de mes yeux, j'étais une femme battue, j'ai pas honte de dire ça. Grâce à Ali, j'ai eu la force, j'ai divorcé. Depuis 2012, c'est trop dure, la vie n'est plus comme avant. Ali sortait avec ses copains mais à la maison il m'aidait pour tout, le ménage, le repassage (...) Il manquait jamais quelque chose chez nous. 

La mère d'Ali Riza Polat regarde souvent son fils dans le box et lui demande même parfois de l'aider à répondre quand elle ne se souvient pas de certaines choses. "Ne lui demandez pas, si vous ne savez pas tant pis", dit le président au témoin. En quelques minutes, le président répète à la maman d'Ali Riza Polat à la barre et qui ne cesse de regarder son fils dans le box à sa gauche : "Madame, c'est ici que ça se passe". 

Le président : vous pensez qu'il vous dit toujours la vérité votre fils ?

La mère d'Ali Riza Polat : Oui il me regarde dans les yeux et il me dit j'arrive pas à mentir. Il finit toujours par dire la vérité.

La mère d'Ali Riza Polat sur les actes commis par AMedy Coulibaly : Ca a choqué tout le monde. Comment on peut faire un truc comme ça ?

La mère d'Ali Riza Polat a amené son fils en pleine nuit à Charles-de-Gaulle après les attentats

Le président : Vous saviez qu'il partait pour la Thaïlande ?

témoin : J'ai entendu Thaïlande. Il m'a parlé d'un copain là-bas qui était malade. 

Prsdt : vous avez pas été étonnée que subitement, en pleine nuit, votre fils parte voir un ami malade, en Thaïlande ? Il avait d'ailleurs à ce moment-là une interdiction de quitter le territoire.. Coulibaly c'était un de ses amis depuis assez longtemps

Témoin : Oui. Mais jamais j'étais au courant qu'il était musulman, ça m'a choqué (..) 

(La maman d'Ali Riza Polat n'accepte "toujours pas" que son fils se soit converti à l'islam en 2014.)

Le président : votre fils à la maison il fait la loi ou pas ? 

- non, jamais la loi. Pour lui, c'est d'abord les femmes. Moi et sa soeur on était les reines à la maison.

- votre fils avait parfois beaucoup d'argent, il nous a parlé de Ferrari... 

- des fois il achetait des beaux vêtements. Parfois il avait de belles voitures mais c'était pas à lui.

- Y'avait ça, les beaux vêtements, les belles voitures, mais en même temps fallait lui donner de l'argent pour mettre de l'essence dans son Kangoo.

- non c'était pas ne même temps. Moi mon fils m'a toujours dit, je suis innocent. C'est un enfant il regarde droit dans tes yeux et il dit : Maman, j'ai rien fait. Ca pour une maman c'est trop dur. je sais très bien qu'il a pas fait des trucs graves. Jusqu'à la fin de ma vie, je suis toujours derrière lui. Moi je crois pas les religions, je crois au bon dieu.

Le 1er assesseur : vous dites qu'à sa sortie de prison, il (Polat) avait changé ?

Témoin : il faisait ses prières, tout ça, c'était trop dur pour moi.

Assesseur vous dites sa première vérité c'est le Coran.

Le 1er assesseur parle d'une écoute téléphonique entre la maman d'Ali Riza Polat et une copine : "Je sais pas ce qu'il y a dans leurs cervelles de merde, je sais pas ce qui leur lave le cerveau"

Témoin : Pour les religions je peux dire ça. Excuse-moi, est ce que c'est vraiment une conversation qu'ils ont retranscris, parce que depuis mon amie elle m'a tourné le dos. 

Le 1er assesseur évoque le mot 'mécréante" prononcé au cours de la conversation

Mère de Polat Pardon? C'est quoi mécréante ? Ca vient d'où ça je sais pas. 

Dans cette discussion, la mère d'Ali Riza Polat racontait à son amie avoir été insultée par son fils qui l'avait qualifiée de "mécréante" et de "perverse" parce qu'elle écoutait de la musique notamment, et que lui priait dans sa chambre..

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Me Cechman  : Vous dites dans cette conversation : "non il (Ali Riza Polat) ne peut pas travailler car il veut aller au paradis." J'arrive pas à comprendre le lien entre aller au paradis et ne pas travailler. Pour aller au paradis, il faut quand même mourir d'abord , nous sommes d'accord...

Me Metzker : vous avez parlé des caricatures avec votre fils avant les attentats ?

La mère d'Ali Riza Polat : non

Me Metzker Et vous en pensez quoi ? 

- Moi je pense la liberté c’est plus important que tout dans ma vie.

AG : Les visites d'Amedy Coulibaly, quand il vous serre la main, c'est quand ?

La mère d'Ali Riza Polat : Je me souviens pas très bien...

AG vous dites par deux fois qu'Amedy coulibaly est à l'oroigine du trafic de cocaïne de votre fils

- Cocaïne je sais pas ce que ça veut dire mais moi je soupçonnais qu'il a mis mon fils dans la drogue. Il avait les yeux ça se tournait tout le temps (elle mime avec ses mains des yeux qui tournent). Je soupçonnais qu'il était dans la drogue. Ils sortaient tous les deux (Polat et Coulibaly) pour discuter.

AG on a évoqué les voyages de votre fils : Guinée, Cap Vert, Brésil, vous confirmez ?

- Oui je crois, c'est ce qu'il m'a dit.

AG : sur son projet de mariage au Liban, quand est-ce qu'il vous en a parlé ?

La mère : je lui ai dit :"'attends, tu l'as connue hier". C'était en 2011 je crois. 2015, je me rappelle pas du tout qu'il m'en ai parlé.

La mère de Polat continue : Il faisait ses prières. Il me disait : lis le Coran Maman, moi je voulais pas

AG : Il n'y a jamais eu de discussion où il vous traite de 'perverse' ou de 'mécréante' ?

La mère de Polat : non

Me Coutant-Peyre : en Turc, y a-t-il un mot qui veut dire "mécréant" ?

La mère de Riza Polat : non il n'y en a pas.

Me Coutant-Peyre  :Donc en Turc ça n'existe pas ?

("ohhhh" crient des avocats de la partie civile)

 

 

 

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Sercan, frère d'Ali Riza Polat

Moi mon frère je le connais depuis très très longtemps, c'est mon frère. Moi mon frère je sais très bien ce qu'il faisait, il était trafiquant de drogue. Mon frère il s'est converti, il s'est pas radicalisé, il faisait que des magouilles, de la drogue. Il n'a jamais vendu d'armes. Mon frère il est pas radicalisé comme vous dites.

Le président : Moi je dis rien du tout

Témoin : Les personnes qui pensent qu'il est djihadiste ici.... Mon frère il a jamais vendu d'armes, il est plus intelligent. Vous pensez que s'il il avait vendu des armes il serait encore ici. Il serait parti un an avant, mon frère il est pas teubé. Vous dites que mon frère il a conduit un 1000 cm3 (La Suzuki qui a servi à Coulibaly à Montrouge) , il savait même pas conduire un scooter. je sais très bien que c'est pas lui. Il a fait dans les stups, puis les escroqueries. S'il avait vendu des armes, 6 mois avant il serait parti. Il est parti pourquoi, parce que c'est la cible numéro 1. Il connaissait Coulibaly, Il avait un casier. Vous dites que c'est lui le coupable.

Le président : je vous répète que nous on dit rien du tout

Témoin : Pour mon frère le nerf de la guerre c'est l'argent. Il a fait des escroqueries, avant de la cocaïne et de l'héroïne. Mais il n'a jamais vendu d'armes. Mon frère, c'est un jeune de banlieue qui essaie de se démerder comme tous les jeunes de banlieue

Le président : peut-être pas tous

Le frère d'Ali Riza Polat : les 3/4

Le président : les 3/4 c'est votre appréciation...

Témoin : Mon frère quand il était dans sa chambre, il regardait pas des films de djihadistes

le président : On l'a jamais dit... Mais quand on regarde dans son ordinateur on voit qu'il s'intéressait à ça. Vous allez nous dire que c'est pas interdit de s'y intéresser. Mais certains articles montraient un interêt particulier sur ce thème.

 

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Le président au témoin concernant la fuite de son frère Ali Roza Polat vers l'étranger après les attentats : On peut avoir un ami qui fait une grosse bêtise et attendre tranquillement les services de police ou aller les voir si on a rien fait.. Si on prend la fuite alors qu'on a rien fait, la logique c'est de se dire : "pourquoi on prend la fuite". Comment expliquez-vous que quelqu'un qui n'a absolument rien à se reprocher prenne la fuite ?

Frère d'Ali Polat : Mon frère il doit 15 000 euros à Coulibaly pour des stups et vous pensez qu'il va aller voir la police, on n'est pas dans un monde de bisounours pour dire qu'il était ami avec Coulibaly ?

Le président : il vaut pas mieux une condamnation pour stupéfiants qu'une complicité des crimes et délits commis par les frères Kouachi et Amedy Coulibaly...Ce n'est pas parce que Ali Riza Polat connait Coulibaly que ça fait de lui un criminel.

Me Barré au témoin : Votre frère vous a-t-il déjà traité de mécréant ?

Le frère d'Ali Riza Polat : il m'a juste dit que je devrais croire en dieu. (...) La famille est alévi. On mange du cochon dans la famille et on a toujours mangé du cochon. 

 

AG : vous dites que votre frère vous a frappé, que vous avez fini à l'hôpital

Le frère de Polat : j'étais rentré à 3h du mat j'avais 13 ans, il pleurait avec ma mère. La 1ere réaction qu'il a eu c'est de me taper. Il m'a ouvert la lèvre.

- c'est pas votre père, c'est votre frère Ali Polat

Le frère de Polat : Mon père était pas là, mes parents avaient divorcé

AG vous dites que votre frère Ali POlat vous a tapé plusieurs fois.

Le frère de Polat : une autre fois, c'est parce qu'il a trouvé des stups. Il m'a tapé, il y a eu une très très bonne correction ce jour là. 

 

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Me Coutant-Peyre avocate d'Ali Riza Polat : quand votre frère faisait des stupéfiants, avant 2012, certains mettent en doute qu'il gagnait de l'argent ? Il gagnait de l'argent avec les stups Ali Polat. 

Le frère de Polat rigole: un jour il est venu me réveiller avec 50 000€ en billets de 500. c'est pas tous les jours qu'on voit ça.

Dans le box Ali Riza Polat éclate de rire

le président aux deux frères : Et ça vous fait rire ?

 

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Beau-père de la soeur d'Ali Riza Polat

Ali Riza Polat, j'ai eu quelques contacts avec lui. 

le beau-père de la soeur d'Ali Riza Polat raconte que Polat les a aidés à des travaux à Londres où vivait sa soeur, ils ont refait des parquets ensemble... La livraison était en retard...

Me Coutant-Peyre interroge le témoin et le parquet fait une remarque

Me Coutant-Peyre: je peux poser les questions que je veux. Je sais que le parquet a beaucoup de pouvoir mais bon..Enfin, pas le pouvoir de faire venir des documents de la DGSI apparemment !

 

Madi N.

Concernant l'acte qui s'est passé il y a 5 ans, c'est très grave, c'est quelque chose que je ne cautionne pas du tout. Je trouve ça horrifiant, c'est pas du tout dans mes convictions. Je suis encore choqué aujourd'hui de ce qu'il s'est passé.

 Le témoin dit qu'il connaissait Amedy Coulibaly : on a grandi dans la même ville. Les Kouachi je les connaissais pas. Polat je le connais. je ne savais pas que c'était un ami intime de Coulibaly.

(Ali Riza Polat balance depuis le début du procès sur Madi N. Le témoin n'en dit pas plus sur un éventuel conflit entre eux pour l'instant.)

Coulibaly je pense qu'il y a des gens qui le craignaient au sein de notre ville (Grigny). Je savais qu'il avait un casier judiciaire important. Il avait une notoriété de personne assez méchante et assez influente sur certains jeunes. Coulibaly c'était que des on-dits que j'avais par rapport à sa situation

Le président : tout le monde sait mais individuellement, personne n'est au courant de rien. C'est une sorte d'omerta,si on dit quelque chose,on craint des représailles,c'est ça ?

- dans toutes les cités il y a cette omerta. les gens craignent pour eux-mêmes et leurs familles. Moi en ce qui me concerne, sur Coulibaly je peux pas vous en dire plus. Coulibaly je l'ai suivi jusqu'à ces 17-18 ans. J'ai essayé de le driver, comme un grand frère. Après, il a été incarcéré. L'activité religieuse de Coulibaly je sais pas. Je sais qu'il fréquentait des mosquées, moi aussi d'ailleurs, je suis musulman

Le président : il avait des pratiques radicales ?

- pas du tout. 

Madi N. dit n'avoir Jamais parlé avec Amedy Coulibaly de la Syrie ou de Daech. Coulibaly c'était un jeune de banlieue qui fréquentait les jeunes de son âge. Je le voyais souvent avec un jeune qui est malheureusement décédé. Ca s'est arrêté là.

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Le président au témoin: aux enquêteurs pourtant vous avez parlé de quelqu'un qui fréquentait Coulibaly et qui est aujourd'hui dans le box, c'est Chichko. C'est le surnom de Polat. Vous aviez dit que vous l'appeliez comme ça parce qu'il était gros. aux enquêteurs vous avez dit que vous avez appris que ChichKo (Polat) qui faisait dans les stups, faisait maintenant dans les armes, que vous aviez appris cela par une tierce personne. Vous dites que Polat pourrait être dans les armes. Vous êtes animateur, vous vous dites grand frère des jeunes et vous ne connaissez pas les noms des personnes, les policiers ont eu du mal à vous croire. les policiers vous disent qu'ils ne comprennent pas pourquoi ce jeune que vous ne connaissez pas vous fait des confidences en vous disant que Chichko (Polat) vend des armes.

Madi N:j'ai demandé à Polat s'il vendait des armes et lui m'a dit non.

Le président : c'est une fausse information donc. Une fake news comme on dit maintenant..Vous avez dit l'inverse aux policiers. Vous avez dit que Chichko (Polat) vous avez dit qu'il n'avait pas nié, qu'il touchait aux armes, qu'il en cherchait pour faire un braquage.

Le témoin: les écrits restent, les paroles s'envolent.

Le président: selon vos déclarations, Chichko (Polat) à l'époque cherche à se procurer des armes, vous le confirmez aujourd'hui ?

Madi N. à la barre : oui

Le président : bon bah vous voyez.. (il y a 5mn le témoin disait l'inverse)

Le président: C'est la seule chose que Polat recherchait, des armes ?

Madi N. à la barre : il m'avait demandé si je pouvais lui trouver un appartement. Il vivait chez sa mère, il voulait habiter seul.

Le président : pourquoi il vous a demandé à vous de chercher un appartement. Il pouvait demander à la mairie un logement social, ou passer par une agence immobilière

Madi N. : je sais pas

Le président : Vous êtes sûr ?

Régis de Jorna compare la situation à un jeu de cartes avec un joket et laisse une chance au témoin. Il lui dit qu'il a droit à l'erreur, une fois mais pas deux.

Prsdt : je pense que vous êtes gêné aujourd'hui.

Madi N. à la barre avait dit à l'époque aux enquêteurs que Polat cherchait non pas un appartement pour lui mais pour un pote à lui.

Le président: Monsieur votre crédibilité pose question, vous le comprenez?

- bien sûr

Le président: Il n'y a pas aussi une discussion avec M. Polat sur la musique ?

Madi N.: j'écoute beaucoup de musique. Une fois il m'avait fait une réflexion. Il ne voulait pas que j'écoute de la musique.

Le président : vous aviez dit: 'j'écoutais de la musique rap.A ce moment-là il (Polat) s'est énervé. Il m'a dit qu'il ne fallait pas écouter ce genre de musique, vous avez dit 'il m'a choqué.' Et vous dites: 'là je me suis dit qu'il était extrémiste'. donc ça n'est pas qu'il aimait pas le groupe de rap. IL (Polat) ne voulait pas que vous écoutiez de la musique. Vous dites: "ce jour-là il m'a fait tout un flan sur la musique que j'écoutais (du rap)" vous avez connu Polat il avait son bracelet. Vous dites qu'à certains moments il avait des vélléités de s'enfuir

Mani N.: Il voulait partir de Grigny, il en avait marre. il voulait aller en Turquie je crois

Le président : pas en Syrie...Polat nous a parlé d'un contentieux entre vous pour une autre histoire.

Polat crie quelque chose depuis le box. Le président à Polat (qu'il a déjà repris de nombreuses fois aujourd'hui) : s'il vous plait !

Le témoin parle de l'appartement que lui a demandé Polat, qu'il n'a pas trouvé

Le président : C'est cela qui a généré un contentieux avec Polat ? vous mettez en cause M. Polat, vous parlez des armes qu'il recherchait, d'un appartement qu'il recherchait... on est exactement dans la période où Coulibaly recherche des armes et un appartement. Vos dépositions sont arrivées jusqu'à Polat qui dit que vous racontez n'importe quoi. Polat lui parle d'une sombre histoire à laquelle vous seriez mêlé et que c'est par une vengeance réciproque que vous feriez ces déclarations pour vous dédouaner. Ca vous dit quelque chose ou pas ?

 

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Constantinople Membre 18 329 messages
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j'écoutais de la musique rap.A ce moment-là il (Polat) s'est énervé. Il m'a dit qu'il ne fallait pas écouter ce genre de musique

Parfois on devrait écouter les islamistes :mouai:

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Avocate de la partie civile : Polat parle d'un indic qui serait impliqué dans la mort d'un gamin. Il dit que vous seriez impliqué dans la mort du petit

Madi N.: je suis pas du tout au courant de ce que vous me dites. 

AG : Polat vous ne l'avez pas revu après les attentats ?

Madi N. : non 

AG  vous ne l'avez pas revu près de la patinoire sur la N7, mi janvier, après les attentats ? La police constate que Polat vous voit là après les attentats. Polat vous demande également de faux document pour des crédits à la consommation. Polat nous dit depuis le début du procès qu'il allait faire des escroqueries sur des appartements, avec des notaires et banquiers un peu véreux. Il met en cause deux personnes qui ont participé à ces escroqueries, vous et une autre personne. 

Madi N. à la barre : c'est totalement faux

Avocat général : pourquoi Polat dit alors que vous étiez dans une grosse embrouille qui devait vous rapporter des millions ? Polat parle d'un petit de Grigny tué et brûlé à l'acide

Madi N.: je suis pas au courant de ça

Avocat général : Polat dit que le petit a disparu depuis mars 2016. Vérification faite, le petit a disparu depuis bien avant. pourquoi Polat vous impliquerait dans deux gros dossiers : des escroqueries et un homicide ? Pourquoi il dit ça ?

Madi N.: Peut-être parce que j'ai fait une déposition contre lui, mais je suis pas au courant de ça, un mort...

AG Monsieur vous mentez comme un arracheur de dent. Pourquoi, vous avez peur ?

Madi N : L'oubli, on oublie avec le temps, la peur, l'angoisse, par rapport à tout ce qu'il s'est passé.

AG Pourquoi Polat vous implique dans ces affaires gravissimes si vous n'avez pas de contentieux ?

Madi N.: je sais pas du tout. En plus une histoire de meurtre avec un enfant. Ah ouais c'est chaud, il faut faire une enquête..

Me Coutant-Peyre au témoin Madi N.: le président a relevé que vous avez livré deux versions des faits. A chaque fois vous avez prêté serment. C'est un faux témoignage, c'est 5 ans de prison. Votre téléphone était sur écoute, Polat et sur filature. Il y a au moins 5 rendez-vous entre vous 2. par exemple le 28 janvier après 22h, 29 janvier, 30 janvier, 17 février... Vous retrouvez Polat au parking du magasin Casino. vous dites avoir vu Monsieur Polat pour la dernière fois en décembre. Puis vous dites peut-être une fois après, en janvier. En fait c'est 5 fois au moins, non 9 fois, avant l'interpellation de M. Polat. Pourquoi il vient vous voir M. Polat, vous êtes son grand copain ?

Madi N.: il venait me voir, il me demandait des services mais je pouvais pas.

Me Coutant-Peyre : Le 30 juin 2016, la DGSI dit avoir entendu début juin 2016 un témoin qui avait des choses à dire sur les attentats mais qui veut pas que son nom apparaisse. C'est pas vous ce témoin ?

Madi N.: non

Me Coutant-Peyre : dans une audition à la police vous parlez de Thaïlande; Comment fin janvier vous saviez que Polat voulait aller en Thaïlande ?

Madi N.: Ca me revient pas aujourd'hui que c'était la Thaïlande

Me Coutant-Peyre : vous lui avez pas dit que vous alliez lui apporter de l'argent (à Polat) ?

Non, répond le témoin.

Me Coutant-Peyre : Vous ne savez rien quoi... Vous êtes mêlé à rien et M. Polat est complètement fou, c'est ça ? vous avez pas menti à la police quand vous avez dit que Polat cherchait des armes, un appartement ?

Madi N.. (Les policiers) voulaient entendre ça de ma bouche

Coutant-Peyre : en gros les policiers vous disent ce qu'il y a et vous vous dites : "oui oui", c'est ça. (..)

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January Modérateur 62 012 messages
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27 octobre, suite de l'audition de Ali Riza Polat

Le président à Polat : vous l'avez dit, il n'y a pas d'éléments dans le dossier qui dit que vous avez eu des contacts avec les frères Kouachi. Vous vous dites comment pouvez-vous alors être complice de leurs actes (en plus de ceux commis par Amedy Coulibaly). L'attentat de Charlie Hebdo a été revendiqué par Aqpa, celui de l'Hyper Cacher par l'Etat Islamique. C'est Abdelnasser Benyoucef, (dit Abou Mouthana al-Djaziri) émir des opérations extérieures qui a été donneur d'ordre. Les armes des Kouachi, en tout état de cause sont passées, pour au moins une entre les mains d'Amedy Coulibaly. Les 2 actions sont liées de ces façons là. Celui qui est lié à l'une peut-être lié à l'autre. Ce sont 2 actions revendiquées comme coordonnées. La logistique ne vient pas d'AL-Qaïda ni de l'Etat islamique. 

Les armes utilisées pour Charlie Hebdo sont des armes d'Ex-Yougoslavie. Leur traçabilité, on n'en sait rien. L'équipement des frères Kouachi, on ne sait pas non plus comment ils se les sont procurées. Vos liens avec Coulibaly sont anciens, ils se sont accélérés en 2014 avec l'argent que vous lui deviez (La dette de 15 000 euros). Du 22 novembre 2014 au 7 janvier 2015, la téléphonie on a entre vous et lui 478 échanges. Coulibaly n'est pas le seul avec lequel vous allez avoir des contacts mais Coulibaly est vraiment le numéro 1. 

Il y a aussi 131 communications avec Metin Karasular. 33 communications avec Abbad entre novembre et décembre, 40 communications avec Willy Prevost..Ces échanges montrent les contacts suivis avec Amedy Coulibaly et plusieurs des accusés.  Vous apparaissez comme un peu le bras droit de Coulibaly. Karasular dans une déposition dit "c'était comme un soldat face à un commandant". Il y a le chef et Ali Polat le bon soldat. 

Willy Prevost lui dit : "quand Amedy Coulibaly me demandait quelque chose et Polat répétait les choses. Et quand Coulibaly n'était pas là, c'est Polat qui me demandait". Entre le 30 décembre 2014 & le 7 janvier 2015, Coulibaly Prevost et vous avez 3 lignes dédiées exclusivement pour vos rapports.L'exploitation va montrer 13 contacts directs entre vous et Prévost entre le 30 décembre 2014 et le 4 janvier. C'est la période où Prevost va acheter le Scénic, on vient d'acheter les gilets tactiques. Coulibaly n'a pas trop le temps de s'occuper de cela, il part à Madrid conduire sa femme Hayat Boumeddiene et un des frères Belhoucine. 

Polat les Belhoucine, je ne les connais pas. Je les fréquente pas. Quand lui (Coulibaly) va voir les Belhoucine, il prépare les voyages en Syrie avec des boites mails... Moi les Belhoucine, comme les frères Kouachi je les connais pas.

 

Ali Riza Polat part encore dans sa logorrhée intarissable sur Prevost, Coulibaly, la moto Suzuki... Le président essaie de le recentrer sur le débat.

Le président essaie encore de recentrer l'accusé sur les débats: Non attendez là...

Ali Riza Polat : C'est très important monsieur, il faut prendre toute la chronologie. Si on prend qu'une petite partie, le match est faussé.  Monsieur le président s'il vous plait je suis bien lancé là, faut pas me couper. Il faut pas prendre que la moto monsieur, il faut prendre la location, les gilets...

Le président : ok ok

Ali Riza Polat : il faut prendre tout dès le début, on va reprendre tout le début... C'est facile de dire c'est Polat, c'est Polat, c'est Polat. Faut pas prendre que la moto et la location, faut prendre l'ensemble de tout. On va reprendre l'ensemble de tout. Faut que je reprenne. Vous dites que je suis son bras droit mais ce gars (Amedy Coulibaly) il est grand, il a pas besoin de moi. On va reprendre maintenant la téléphonie avec Karasular parce que j'ai bien travaillé sur la téléphonie.

Le président : Non non non non attendez attendez ! Vous n'êtes pas une machine à débiter, vous écoutez les questions et vous répondez s'il vous plait.

Polat: Le problème c'est que Prevost remboursait pas Coulibaly. Je vous dis ouvertement, il (Coulibaly) voulait le frapper parce que Prevost n'a jamais essayé de rembourser Amedy Coulibaly à la différence de moi. Puisqu'on est dans le jugement on va sortir la vérité, mais pas la vérité judiciaire, parce que la vérité judiciaire ça ne colle pas. On va sortir la vraie vérité. 

Polat repart dans tous les sens, parle fort. On entend "putain !!" dans la salle

Le président: S'il vous plait !

Me Cechman : on peut séquencer, on a tous mal au crâne là.

Le président : Oui ben vous avez mal au crâne, moi aussi, on fait comme on peut !

Ali Riza Polat continue ses explications avec des mots choisis: Je vais rien dire du tout jusqu'au jugement ma gueule. Je nettoie pas la merde des gens ! 

Depuis ce matin, dans le langage fleuri de Polat, Coulibaly a eu droit à "ce chien", Willy Prevost c'est "la pute de Coulibaly". A plusieurs reprises le président lui demande de respecter les gens.

Le président : pourquoi vous vous êtes emporté en apprenant que vous alliez au Qer (quartier d'évaluation de la radicalisation) à Osny ?

Polat : Moi la juge elle sait que je suis pas radical, elle me dit je vais aller là-bas. je me suis énervé comme tout le monde peut s'énerver. La juge elle vous sort tout le temps une nouvelle histoire, t'as fait ci, t'as fait ça. Le Qer ça s'est bien passé. (avant de faire part incidents à d'autres moments de son incarcération, des moments où il aurait été maltraité, où on lui aurait volé des choses...)

Le président continue la lecture du rapport pénitentiaire sur Polat : "il ne ressort aucun élément laissant penser que monsieur Polat soit inscrit dans une idéologie radicale ". Est noté par ailleurs "l'ancrage dans la délinquance" du détenu.

Polat : J'ai jamais manqué de respect à un surveillant ou à quelqu'un qui travaillait. (...)

Interrogé sur son impulsivité en détention (comme à l'audience) il dit : Avant j'étais pas comme ça, c'est l'accumulation, la frustration. je reconnais beaucoup de choses, je suis prête à beaucoup de choses. Mais je suis pas un assassin, je verse le sang de personne moi

Prsdt : vous reconnaissez qu'en sortant vous ne voulez que poursuivre votre parcours délinquantiel. Vous dites que gagner 1000 euros ça ne vous intéresse pas. Un parcours délinquantiel, ça ne mène qu'à la prison tout ça, ça n'a qu'un temps. Ce sera finir votre vie en prison... 

 

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January Modérateur 62 012 messages
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Me Cechman (partie civile) présente ses excuses après sa "perte de sang froid" ce matin pendant l'interrogatoire d'Ali Riza Polat. Puis elle interroge l'accusé.

Sur la liste qu'il a écrite retrouvée chez Karasular. Sur la liste est écrit : Prix de 200 g de C4 ? Prix de1kg de C4 ? Combien de détonateur pour 1 kg ? Balle de kalash 500 pièce ?...

Polat : c'est une liste de prix, c'est pas une commande. C'est pour faire péter des portes (il a dit que c'était pour braquer une banque)

Me Cechman : M. Polat, le 5 janvier, vous utilisez la ligne "5802", Cherif Kouachi utilise le "58 01" à partir du 6 janvier et échangera avec Amedy Coulibaly. Votre ligne s'arrête le 7 janvier. ces lignes conspiratives, la votre et celle de Cherif Kouachi, elles vont s'arrêter le 7 janvier, et la votre s'arrête à 13h25, après les attentats

Ali Riza Polat : Coulibaly achète une flotte, moi je sais pas à qui il donne le 01. ces téléphones c'est pas une flotte conspirative ! Vous voulez des réponses qui vous fassent plaisir.

Me Cechman à l'accusé : non je veux des réponses cohérentes. Monsieur qu'est ce que vous faites devant l'Hyper Cacher le 28 janvier 2015 ?

Ali Riza Polat : j'ai pas le droit d'y aller, sans indiscrétion ? Je veux savoir pourquoi il a fait ça. J'ai pas nié ça. Le 28 janvier 2015, j'ai été à l'Hyper Cacher, il y avait des mots, j'ai regardé. C'est interdit ? J'ai rayé des mots ? j'ai écrit des choses ?

Me Cechman : Vous pensez bien que votre petite visite de courtoisie me pose question..

Polat : Mais vous êtes malades !

Me Szwarc, avocate de la partie civile : si j'ai bien compris, en septembre 2014 vous avez demandé à Karasular le prix de 500 balles de Kalachnikovs, de chargeurs, de balles de 9MM. Ca correspond à combien de fusils ?

- Bah ça dépend, si tu vas sur un braquage de fourgon, faut monter à 6 ou 7. Les 500 balles on va les diviser. 500 divisé par 7, ca fait combien ?  C'est un renseignement, j'ai pas passé une commande. Cette liste (sur laquelle Polat demandait le prix d'explosifs, de balles et de détonateurs...) elle m'a ramené plus de problème qu'autre chose. Tu demandes un prix. c'est comme un devis. 

Me Szwarc : c'est vous qui avez accompagné Coulibaly à Darty pour acheter la go-pro le 31/10/2014 ?

Ali Riza Polat : La seule chose que j'ai acheté c'est un purificateur d'eau en 2011. Je peux avoir la cote s'il vous plait ?

Me Szwarc : je l'ai pas là, je vous la donnerai.

Ali Riza Polat à l'avocate: Il me faudrait la cote comme ça ça va justifier comme l'homonyme Ali Polat

Me Szwarc demande à Polat pourquoi le 29 janvier 2015, il est allé place de la Bastille à Paris, entre le boulevard Richard Lenoir et le boulevard Beaumarchais, juste pour y acheter et y déguster une pomme d'amour (pomme d'amour qu'adorait Coulibaly).

- Vous parlez de l'enquêtrice, l'enquêtrice menteuse là ?? Je l'ai dit, je passais par Bastille, j'ai pris une pomme d'amour c'est tout. Ca c'est la manière de retranscrire de la SDAT.

Me Maktouf: vous êtes alévi ?

Polat : Amedy ?

Me Maktouf : non alévi, votre famille est alévi (...) A quelle religion vous êtes vous converti ?

Polat : Musulman je suis passé de non croyant à croyant

Polat sur sa consommation de porc: j'avais des boutons, ça fait des trucs blancs sur la tête. Je suis allé voir. Comment ça s'appelle ? La dermatologue. elle m'a dit d'arrêter de manger de la charcuterie que j'aurais plus de boutons blancs. J'ai arrêté.

Franck Serfati avocat de la partie civile : vous avez dit au président ne pas être là pour raconter des salades. On nous a dit que vous étiez intelligent.

Polat : Je dis ce que j'ai réellement fait. Je vais pas dire des réponses pour vous faire plaisir. A la base, c'est du droit commun. Je ne sais pas ce qui me raccroche aux terroristes, c'est Coulibaly. On ne trouve pas d'ADN, pas d'empreinte. Vous dites que je tourne autour du pot.. Vous voulez que je vous dise quoi ? Que le 3 janvier je suis parti chercher une Kalachnikov ? Vous voulez des réponses qui vous satisfassent. On va reprendre l'histoire du 6 (janvier)

Avocats PC, en choeur Ah noooooon !!  

Polat je voulais pas aller à l'Etat islamique. Si j'avais voulu rejoindre l'Etat islamique, j'aurais pris la même route que tout le monde, la Turquie, Gaziantep et voilà. 

avocate (partie civile) : je voudrais savoir pourquoi vous avez eu l'idée de donner de l'argent à la famille de Coulibaly après son décès ?

Polat : C'était pour l'avocat. Je pensais que Coulibaly allait se rendre. Il est mort quand j'étais en Belgique.

L'avocate répète sa question.

Polat énervé : encore une fois, ma réponse ne vous plait pas !

L'avocate (partie civile) à Polat : Donner de l'argent à la famille de quelqu'un qui est mort après avoir commis un attentat, d'un martyr, c'est une méthode qui existe.

Polat : Moi quand j'arrive à Grigny on m'en parle, mais Coulibaly il était pas encore mort, sa famille était allée en garde à vue. Après il est mort il est mort, je m'en fous de sa vie. Pour moi Amedy Coulibaly il allait pas mourir.  Je cherche pas sa famille pour donner de l'argent pour un martyr...

L'avocate : Oui, comme la pomme d'amour que vous allez manger le 29 janvier à Bastille (Coulibaly adorait les pommes d'amour), ou l'Hyper Cacher où vous allez le 28 janvier 2015 .

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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January Modérateur 62 012 messages
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Me Metzker, avocat de la partie civile: dans la nuit du 6 ou 7 janvier, vous avez rendez-vous avec Amedy Coulibaly. Pourquoi Montrouge ?

Polat : dans la nuit du 6 au 7 janvier, c'est pas Montrouge, Coulibaly me donne rendez-vous au Chicken Spot de porte de la Chapelle. Il me renvoie un message et il me dit : "viens porte d'Orléans, près de l'hôtel Novotel, dans un petit hôtel" . J'ai fait demi-tour à la station BP et je lui ai donné son argent. Cherif Kouachi, Coulibaly l'a vu avant. Moi je vois Coulibaly à 1h20. 

Me Metzker à Polat : vous êtes à quelques minutes de Montrouge, près de l'école juive, près du lieu où sera assassinée Clarissa Jean-Philippe

Polat : si on va dans votre thèse, pourquoi je lui donne tout cet argent si je sais que Coulibaly va faire un attentat ?

Me Metzker : pour sa cavale par exemple

Polat: Comment tu peux être dans la confidence que quelqu'un va se faire tuer et lui remettre des fonds ?!

Me Metker : pourquoi Karasular vous appelle Ali Kemal ?

- Je sais pas moi ! il dit que je suis son cousin, que je m'appelle Ali Kemal. Je n'ai jamais dit je m'appelle Ali Kemal et je viens de Marseille. Ne dites pas c'est mon surnom. J'ai jamais dit J'm'appelle Ali Kemal frère. Certains m'appellent Chichko, c'est mon surnom, ça veut dire "le gros". 

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