Aller au contenu

Science vs idéalisme : légitimité épistémologique


Fraction

Messages recommandés

Membre, 48ans Posté(e)
Fraction Membre 6 799 messages
Maitre des forums‚ 48ans‚
Posté(e)

Bonjour,

 

Le forum philo étant en salle de réanimation, j'aimerais profiter d"un point de vue plus scientifique.

 

La science aurait une fâcheuse tendance à renvoyer la charge de la preuve aux idéalismes.

Le problème, c’est qu’il s’agit-là d’un autoritarisme référentiel épistémologique.

Mais dans l’absolu, c’est celui qui "axiomatise" le premier qui a la charge de la preuve.

Or, la science "axiomatise" l’existence propre de la chose en soi, de la matière, en amont de l’observation.

On ne les réconciliera peut-être jamais, mais c’est la posture initiale qui est présomptueuse, et non sa contradiction qui est arrogante.

 

« Tout est conscience » est moins axiomatique que « tout est matière ».

Puisque la conscience est une évidence, et que la matière n’en est pas une.

Notre rapport à la matière est systématiquement conscient et conscientisable, mais la matière n’explique pas la conscience.

Par exemple, en tant que scientifiques passionnés, vous n’êtes pas sans savoir que les couleurs n’existent pas en soi.

Ni dans l’onde électro-magnétique, ni dans le cône photorécepteur, ni dans le nerf optique, ni dans le cerveau.

Simplement parce que la couleur n’est pas un « quoi », mais un « pour qui ».

 

En outre, dès lors que la science arbitre le réalisme, elle se sectarise en restreignant son angle focal.

Elle reconnait de facto la légitimité de ses concurrents.

Par exemple, le fait de déclarer que toutes les expériences scientifiques sont reproductibles est un arbitrage.

Tout comme de déclarer que la matière existe en soi.

Je rappelle que c’est le réalisme, et non la science, qui est légitimement récursif.

Et que toute forme d’arbitrage est imputable à la science, en termes de légitimité et de représentativité du réalisme.

Peut-être qu’un jour, l’extrapolation quantique enterrera ce dogme, par la non-reproductibilité des contextes cognitifs.

Mais nous n’en sommes pas encore là.

 

En ce qui concerne les biais cognitifs, revendiqués par certains scientistes, c’est l’hôpital qui se fout de la charité.

Parce que la matrice des biais cognitifs c’est la soumission de l’entendement à la perception.

C’est grâce à cela que le cinéma, la musique et la fiction ont pignon sur rue :

la perception est infantile et elle possède un système d’interprétation propre, indépendant de l’entendement, sinon le film ne serait ni crédible ni émouvant.

Ce sont donc les positivistes qui sont imputables de biais cognitif en premier lieu, par leur revendication de l’objectivité de la perception.

 

La science et l’idéalisme sont toutes deux des abductions.

C’est-à-dire qu’elles offrent un modèle formel capable d’expliquer l’expérience humaine, par nécessité et suffisance.

Mais là encore, c’est la science qui dissimule très mal sa présomption.

Le matérialisme implique une factorisation très compromettante d’improbabilités :

Improbabilité du matérialisme = improbabilité du Big bang (facteur) improbabilité des supernovas (facteur) improbabilité de la géologie (facteur) improbabilité de l’évolution (facteur) improbabilité de la neurologie biologique etc. ….

La liste est immense.

Parce que lorsque les « SI » se composent en « ET » leurs improbabilités se multiplient.

 

La preuve n’équivaut pas à l’évidence, elle n’en est que la dimension objective.

L’évidence est tri-dimensionnelle :

Il y a l’évidence de la preuve (objective), l’évidence de la démonstration (rationnelle), et l’évidence de l’intuition (référentielle).

Que l’idéologie de la preuve s’arroge le monopole de l’évidence est transgressif.

Parce que l’évidence est une grammaire cognitive et non son seul complément d’objet.

 

Pour finir je dirais, avec une once de facilité, que quelle que soit la cohérence de la science, il existera toujours un idéalisme capable de la phagocyter et d’en faire un sous-ordre immanent.

Simplement parce que « qui peut le plus peut le moins » : qui peut l’idéalisme superplastique peut la science inertielle.

Cordialement, Fraction

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant
  • Réponses 47
  • Créé
  • Dernière réponse
Membre, 67ans Posté(e)
Condorcet Membre 10 257 messages
Baby Forumeur‚ 67ans‚
Posté(e)
il y a 10 minutes, Fraction a dit :

La science aurait une fâcheuse tendance à renvoyer la charge de la preuve aux idéalismes.

Non.

J'ai pas lu la suite. :hi:

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 48ans Posté(e)
Fraction Membre 6 799 messages
Maitre des forums‚ 48ans‚
Posté(e)
à l’instant, Condorcet a dit :

Non.

J'ai pas lu la suite. :hi:

Soit.

Cela signifie que vous admettez l'horizontalité parfaite entre la science et l'idéalisme qui, après tout, sont des abductions loyalement concurrentes dans l'explication de l'expérience humaine.

Cela vous honore.

Mais cela ne correspond pas à mon expérience sur les forums, que je fréquente depuis 20 ans.

Je me suis fait traité de tous les noms, on a même tenté de m'exclure de la démarche rationnelle, à l'annonce de mon positionnement épistémologique.

La raison n'est-elle qu'une induction de la science, ce que je ne pense pas, ou son déterminisme est-il autonome, auquel cas elle pourrait revendiquer un déterminisme propre, acausal ou non-causal ?

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, scientifique, Posté(e)
Répy Membre 24 353 messages
scientifique,
Posté(e)
il y a 16 minutes, Fraction a dit :

 

Par exemple, en tant que scientifiques passionnés, vous n’êtes pas sans savoir que les couleurs n’existent pas en soi.

Ni dans l’onde électro-magnétique, ni dans le cône photorécepteur, ni dans le nerf optique, ni dans le cerveau.

Simplement parce que la couleur n’est pas un « quoi », mais un « pour qui ».

....

J'avoue ne pas être à l'aise avec ce style "philosophique".

J'ai relevé seulement ce qui concerne la couleur. et je ne suis pas d'accord.

L'information que nous appelons couleur existe bel et bien dans l'onde électromagnétique visible.

 Si l'onde est monochromatique, elle a une fréquence bien spécifique et sa longueur d'onde est comprise entre 380 et 750 nanomètres. respectivement du violet au rouge 

Si l'onde est polychromatique elle contiendra différentes fréquences visibles.

Les cônes dans la rétine sont de 3 types qui correspondent chacun aux 3 couleurs du système additif Rouge, Vert, Bleu. Dans le "pourpre rétinien" il y a la molécule complexe de rhodopsine qui contient une partie qui en captant l'énergie du photon change de forme ( forme chaise à forme bateau) en échangeant un électron. Cela  crée des réactions chimiques en cascade qui sont à l'origine de l'influx nerveux dans le nerf optique. Le filtre Rouge (ou Vert ou Bleu) est assuré par des variantes dans la protéine enveloppante. Tout se passe comme s'il y avait des cônes sensibles au Rouge, d'autres au Vert et d'autres au Bleu.

Chaque cône ou bâtonnet est ensuite relié par une fibre nerveuse en relation directe avec au moins un neurone de la zone occipitale. Ce qui fait dire que en regardant le fond de la rétine on "regarde le cerveau" ( médicalement c'est vrai et c'est ce que font les ophtalmos). Donc à un cône sensible au rouge, il y a au moins un neurone qui lui est associé. En réalité il y en a des dizaines ou centaines.

Au final si l'oeil regarde le ciel bleu, la lumière est bien bleue  (lamda =420nm), les cônes sensibles au bleu ont capté et la zone du cerveau qui est en relation avec les cônes "voient" le bleu.

Quant au mot "bleu", il relève de l'éducation et de l'apprentissage dans l'enfance.

Mais quelqu'un qui n'aurait pas la parole ni personne pour lui apprendre, verra le ciel bleu sans pouvoir le nommer mais il verra la même chose que celui qui peut le nommer.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 48ans Posté(e)
Fraction Membre 6 799 messages
Maitre des forums‚ 48ans‚
Posté(e)
il y a 4 minutes, Répy a dit :

J'avoue ne pas être à l'aise avec ce style "philosophique".

J'ai relevé seulement ce qui concerne la couleur. et je ne suis pas d'accord.

L'information que nous appelons couleur existe bel et bien dans l'onde électromagnétique visible.

 Si l'onde est monochromatique, elle a une fréquence bien spécifique et sa longueur d'onde est comprise entre 380 et 750 nanomètres. respectivement du violet au rouge 

Si l'onde est polychromatique elle contiendra différentes fréquences visibles.

Les cônes dans la rétine sont de 3 types qui correspondent chacun aux 3 couleurs du système additif Rouge, Vert, Bleu. Dans le "pourpre rétinien" il y a la molécule complexe de rhodopsine qui contient une partie qui en captant l'énergie du photon change de forme ( forme chaise à forme bateau) en échangeant un électron. Cela  crée des réactions chimiques en cascade qui sont à l'origine de l'influx nerveux dans le nerf optique. Le filtre Rouge (ou Vert ou Bleu) est assuré par des variantes dans la protéine enveloppante. Tout se passe comme s'il y avait des cônes sensibles au Rouge, d'autres au Vert et d'autres au Bleu.

Chaque cône ou bâtonnet est ensuite relié par une fibre nerveuse en relation directe avec au moins un neurone de la zone occipitale. Ce qui fait dire que en regardant le fond de la rétine on "regarde le cerveau" ( médicalement c'est vrai et c'est ce que font les ophtalmos). Donc à un cône sensible au rouge, il y a au moins un neurone qui lui est associé. En réalité il y en a des dizaines ou centaines.

Au final si l'oeil regarde le ciel bleu, la lumière est bien bleue  (lamda =420nm), les cônes sensibles au bleu ont capté et la zone du cerveau qui est en relation avec les cônes "voient" le bleu.

Quant au mot "bleu", il relève de l'éducation et de l'apprentissage dans l'enfance.

Mais quelqu'un qui n'aurait pas la parole ni personne pour lui apprendre, verra le ciel bleu sans pouvoir le nommer mais il verra la même chose que celui qui peut le nommer.

J'ai compris votre discours.

Mais je reste frustré de ne pas y avoir lu l'explication ontologie de la couleur.

Selon-vous, comment une longueur d'onde, définie par son amplitude et sa fréquence, pourrait-elle receler intrinsèquement une couleur blanche tri-dimensionnelle (rouge-vert-bleu) ?

Et que penser des daltoniens qui perçoivent l'herbe comme rouge ?

Comment une impulsion électrique ou une quelconque réaction chimique pourrait receler intrinsèquement une couleur ?

Décrivez-moi donc un quelconque phénomène physique qui soit intrinsèquement coloré, sans noyer le poisson.

Est-ce que les bosons, les électrons, les quarks ont une couleur intrinsèque, ou doit-on faire appel à une ontologie exogène à la matière pour expliquer la sensation de couleur ?

Et par pitié, ne bottez pas en touche.

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, scientifique, Posté(e)
Répy Membre 24 353 messages
scientifique,
Posté(e)

@ Fraction, je répondrai demain

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Poisson rouge très très méchant, 40ans Posté(e)
Loopy Membre 3 109 messages
40ans‚ Poisson rouge très très méchant,
Posté(e)

@Fraction, merci de nous interroger sur ces questions. Je prendrai le temps de répondre un peu plus tard, car je souhaite tenter de formuler un propos complet, en prenant le temps nécessaire pour le faire. 

Toutefois en "teaser", je pense qu'il y a au fond une confusion entre science et scientisme. Malheureusement, les scientistes sont aujourd'hui bien trop audibles.  

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Talon 1, 79ans Posté(e)
Talon 1 Membre 24 157 messages
79ans‚ Talon 1,
Posté(e)
Il y a 12 heures, Fraction a dit :

Par exemple, en tant que scientifiques passionnés, vous n’êtes pas sans savoir que les couleurs n’existent pas en soi.

Ni dans l’onde électro-magnétique, ni dans le cône photorécepteur, ni dans le nerf optique, ni dans le cerveau.

Simplement parce que la couleur n’est pas un « quoi », mais un « pour qui ».

 

Bravo. Nous ne connaissons rien de la réalité qui nous entoure. Le cerveau fait des représentations de tout ce que les sens nous transmettent. Et eux-mêmes sont soumis à leur éducation. Sans voir aucun objet horizontal avant l'âge de 5 ans, nous ne verrons jamais rien d'horizontal, devenu adulte.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
le merle Membre 21 605 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

bonjour 

encore une fois , tout est relatif .notre réalité perçue  , semblerait être relative à nos moyens de perceptions ?

mais ce qui est prouvé par la science , serait la réalité de nos perceptions qui correspondrait bien à cette réalité qui est toujours relative à "notre " monde physique ?

bonne journée

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, scientifique, Posté(e)
Répy Membre 24 353 messages
scientifique,
Posté(e)
il y a une heure, Talon 1 a dit :

Bravo. Nous ne connaissons rien de la réalité qui nous entoure. Le cerveau fait des représentations de tout ce que les sens nous transmettent. Et eux-mêmes sont soumis à leur éducation. Sans voir aucun objet horizontal avant l'âge de 5 ans, nous ne verrons jamais rien d'horizontal, devenu adulte.

Sous un jour ironique, je crains fort que ce soit le résumé de l'exposé du "philosophe "@Fraction".

Bien sûr je ne suis absolument pas dans ce camp du "semblant paraître", cette école philosophique qui se retranche plutôt dans les mots savamment agencés que dans les faits dûment prouvés !

Au sujet de l'orientation spatiale donnée par la vision. Sur  la rétine qui est une "chambre noire", les images sont à l'envers. Le bébé voit tout à l'envers et peu lui importe jusqu'au jour où il commence à s'agiter et à prendre le hochet. À partir de ce moment arrivent dans son cerveau 2 informations : le visuel et le tactile. Progressivement son cerveau va "redresser"les images, les remettre à "l'endroit".

On s'est amusé à faire porter des lunettes "inverseuses" d'image à des volontaires. En un ou trois jours leur cerveau remettait les images à l'endroit pour les mettre en conformité avec le sens commun et le sens tactile. Donc le traitement de l'image par le cerveau se fait en relation avec d'autres infiormations.

En ce qui concerne la couleur en revanche, les mécanismes de perception sont strictement chimiques. Hier soir j'ai répondu rapidement et j'ai simplifié la perception rétinienne. La voici plus exacte.

La molécule responsable de la captation des photons lumineux est le rétinène. Cette molécule, cousine du carotène et de la provitamine A est dérivée d'un terpène et contient plusieurs doubles liaisons C=C "conjuguées". Cette molécule existe sous différentes structures spatiales selon la position de 2 groupes chimiques qui sont placés soit du même côté de C=C c'est la forme "cis" ou E  soit  symétriquement de chaque côté de C=C et c'est la forme "trans" ou Z. Quand le photon lumineux est dans la gamme du visible, son énergie est suffisante pour "déranger" les électrons de la liaison C=C pour la faire passer de la forme Cis à la forme Trans. Cela déclenche une excitation du nerf optique qui transmet l'information aux neurones de la zone occipitale.

La forme Z du rétinène n'étant plus fonctionnelle, elle est dégradée et une partie de ses matériaux est réutilisée pour que, avec des apports sanguins, un nouveu rétinène Cis soit fabriqué.

Si le flot de lumière est trop intense, tout le Cis rétinène est consommé et l'oeil est momentanément dans l'incapacité de voir la lumière. Cela s'appelle l'éblouissement. Il faut donc attendre que la circulation sanguine apporte les bonnes molécules nécessaires à la syntèse du rétinène. Si l'alimentation est pauvre en carotènes (végétaux) la synthèse est plus lente.

Quant à la sélection des 3 couleurs R, V, B  elle est produite par des filtres protéiques assurés par les 3 formes de rhodopsine qui entourent le rétinène mais dans des cônes différents

Voilà pour les corrections et compléments à mon intervention de hier soir.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Talon 1, 79ans Posté(e)
Talon 1 Membre 24 157 messages
79ans‚ Talon 1,
Posté(e)
Il y a 1 heure, le merle a dit :

bonjour 

encore une fois , tout est relatif .notre réalité perçue  , semblerait être relative à nos moyens de perceptions ?

mais ce qui est prouvé par la science , serait la réalité de nos perceptions qui correspondrait bien à cette réalité qui est toujours relative à "notre " monde physique ?

bonne journée

Vérité objective et vérité subjective.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
le merle Membre 21 605 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
il y a 2 minutes, Talon 1 a dit :

Vérité objective et vérité subjective.

bonjour

oui et non .si la science trouve l'application d'une réalité , qu'elle soit objective ou dites subjective , ce qui compte c'est son application dans la réalité .

autrement , pas d'ordinateur , de télévision , de médecine et beaucoup d'autres ...

il semble exister plusieurs " réalitées " dont certaines ne sont pas accessible à nos sens , notre intelligence et nos émotions ?

bonne journée

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 48ans Posté(e)
Fraction Membre 6 799 messages
Maitre des forums‚ 48ans‚
Posté(e)
Il y a 1 heure, Répy a dit :

Sous un jour ironique, je crains fort que ce soit le résumé de l'exposé du "philosophe "@Fraction".

Bien sûr je ne suis absolument pas dans ce camp du "semblant paraître", cette école philosophique qui se retranche plutôt dans les mots savamment agencés que dans les faits dûment prouvés !

Au sujet de l'orientation spatiale donnée par la vision. Sur  la rétine qui est une "chambre noire", les images sont à l'envers. Le bébé voit tout à l'envers et peu lui importe jusqu'au jour où il commence à s'agiter et à prendre le hochet. À partir de ce moment arrivent dans son cerveau 2 informations : le visuel et le tactile. Progressivement son cerveau va "redresser"les images, les remettre à "l'endroit".

On s'est amusé à faire porter des lunettes "inverseuses" d'image à des volontaires. En un ou trois jours leur cerveau remettait les images à l'endroit pour les mettre en conformité avec le sens commun et le sens tactile. Donc le traitement de l'image par le cerveau se fait en relation avec d'autres infiormations.

En ce qui concerne la couleur en revanche, les mécanismes de perception sont strictement chimiques. Hier soir j'ai répondu rapidement et j'ai simplifié la perception rétinienne. La voici plus exacte.

La molécule responsable de la captation des photons lumineux est le rétinène. Cette molécule, cousine du carotène et de la provitamine A est dérivée d'un terpène et contient plusieurs doubles liaisons C=C "conjuguées". Cette molécule existe sous différentes structures spatiales selon la position de 2 groupes chimiques qui sont placés soit du même côté de C=C c'est la forme "cis" ou E  soit  symétriquement de chaque côté de C=C et c'est la forme "trans" ou Z. Quand le photon lumineux est dans la gamme du visible, son énergie est suffisante pour "déranger" les électrons de la liaison C=C pour la faire passer de la forme Cis à la forme Trans. Cela déclenche une excitation du nerf optique qui transmet l'information aux neurones de la zone occipitale.

La forme Z du rétinène n'étant plus fonctionnelle, elle est dégradée et une partie de ses matériaux est réutilisée pour que, avec des apports sanguins, un nouveu rétinène Cis soit fabriqué.

Si le flot de lumière est trop intense, tout le Cis rétinène est consommé et l'oeil est momentanément dans l'incapacité de voir la lumière. Cela s'appelle l'éblouissement. Il faut donc attendre que la circulation sanguine apporte les bonnes molécules nécessaires à la syntèse du rétinène. Si l'alimentation est pauvre en carotènes (végétaux) la synthèse est plus lente.

Quant à la sélection des 3 couleurs R, V, B  elle est produite par des filtres protéiques assurés par les 3 formes de rhodopsine qui entourent le rétinène mais dans des cônes différents

Voilà pour les corrections et compléments à mon intervention de hier soir.

Bonjour,

Merci pour cette description du phénomène visuel, même si je ne vous promets pas de me rappeler de tout.

Mais je reste sur ma faim, et je ne trouve pas l’annonce d’une rupture ontologique entre l’onde électromagnétique, ou la réaction chimique, et la perception de la couleur.

Je ne vous soupçonne pas de « noyage de poisson » fuyant, mais de torsion ultra-descriptive inappropriée.

 

On pourrait réduire votre argumentaire, sans simplisme ni violence :

« Il existe des phénomènes chimiques réactifs à la lumière visible, qui segmentent ses longueurs d’ondes en trois dimensions signalétiques. »

En mathématique on appelle cela une réduction, et en philosophie on appelle cela une induction.

Mais comment passez-vous du signal à la couleur ?

Une fois réduite la taille de votre chapeau, ce chapeau m’apparaît un peu trop petit pour un si gros lapin.

Si vous n’y percevez pas de rupture ontologique entre le « quoi » et le « qui », alors comment expliquez-vous qu’on puisse décrire fidèlement votre phénomène chimique à un aveugle, mais qu’on ne puisse pas lui décrire les couleurs ?

 

Le lapin est d’autant plus disproportionné à votre chapeau qu’il est transposable à l’ensemble des cinq sens.

Si on avait les moyens de l’analyser, de l’inspecter, à quoi ressemblerait le goût du chocolat ?

Il ressemblerait irréductiblement au goût du chocolat.

Et c’est idem pour les cinq sens.

Je ne prêche pas encore pour ma paroisse, mais je sollicite en vous une rupture dualiste minimaliste, parce que nécessaire à l'abduction de l'expérience et de l'épreuve conscientes.

Cordialement, Fraction

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 75ans Posté(e)
Pratika Membre 1 530 messages
Forumeur vétéran‚ 75ans‚
Posté(e)

J'ai été plus patiente que Condorcet. J'ai lu le premier paragraphe en entier. En revanche je n'en ai sans doute pas extrait la substantifique moëlle...

Mais Répy m'a estomaquée. Il est d'une patience d'ange !!!

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 48ans Posté(e)
Fraction Membre 6 799 messages
Maitre des forums‚ 48ans‚
Posté(e)
il y a 5 minutes, Pratika a dit :

J'ai été plus patiente que Condorcet. J'ai lu le premier paragraphe en entier. En revanche je n'en ai sans doute pas extrait la substantifique moëlle...

Mais Répy m'a estomaquée. Il est d'une patience d'ange !!!

Je regrette mon défaut de lisibilité, mais croyez que je fais tout mon possible pour être digeste.

Je me positionne explicitement dans l'épistémologie et la philosophie des sciences.

Si bien que mon lexique et mes associations conceptuelles ne ressemblent pas à ce que vous avez l'habitude de lire.

C'est comme si j'étais un moine tibétain en pèlerinage au CNRS.

Aussi, je me dois de respecter vos codes, et d'adopter une posture humblement diplomatique, malgré une velléité professorale assumée.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 75ans Posté(e)
Pratika Membre 1 530 messages
Forumeur vétéran‚ 75ans‚
Posté(e)

Fraction, dans mon jeune temps (il y a plus d'un demi-siècle) j'ai eu des programmes et des professeurs qui m'ont fait découvrir Descartes et Kant puis Jean Piaget, Gaston Bachelard, Edmund Husserl et j'en passe.

Il me semble, à partir de mes quelques lumières, déjà en train de clignoter avant de s'éteindre, que les fervents du cercle de la Zététique formeraient un bien meilleur auditoire. Ils sont tous assez pointus sur ces questions.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 48ans Posté(e)
Fraction Membre 6 799 messages
Maitre des forums‚ 48ans‚
Posté(e)
il y a 3 minutes, Pratika a dit :

Fraction, dans mon jeune temps (il y a plus d'un demi-siècle) j'ai eu des programmes et des professeurs qui m'ont fait découvrir Descartes et Kant puis Jean Piaget, Gaston Bachelard, Edmund Husserl et j'en passe.

Il me semble, à partir de mes quelques lumières, déjà en train de clignoter avant de s'éteindre, que les fervents du cercle de la Zététique formeraient un bien meilleur auditoire. Ils sont tous assez pointus sur ces questions.

M'imputer d'un contenu zététique est une interprétation décevante, mais j'ai l'habitude.

C'est une façon classique de disqualifier, de marginaliser d'un revers de main, sans répondre aux arguments.

Alors que l'ensemble de mon discours est parfaitement conforme à la charte.

 

Pour enquêter sur un policier, il faut être policier.

Pour juger un juge, il faut être juge.

Pour réformer l'Eglise, il faut être cardinal.

Etc...

C'est une récursivité classique, bien qu'incestueuse, quand on n'a aucune intention de se remettre en question.

Et j'ai bien peur, à la lecture de votre accusation, que pour contredire la science, il faille en accepter le verrouillage dogmatique.

Parce que la seule ambition de ma plaidoirie était précisément d'indiquer ces verrous autoritaires.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 75ans Posté(e)
Pratika Membre 1 530 messages
Forumeur vétéran‚ 75ans‚
Posté(e)

Désolée, Fraction, d'avoir provoqué, par une simple suggestion, un tel courroux !

J'avoue avoir botté en touche parce que je suis désormais trop vieille pour me prendre la tête avec toutes ces notions. Je pensais, en outre, vous proposer un auditoire plus conforme à vos attentes. Je suis confuse de ma méprise ! :witch:

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 48ans Posté(e)
Fraction Membre 6 799 messages
Maitre des forums‚ 48ans‚
Posté(e)
il y a 10 minutes, Pratika a dit :

Désolée, Fraction, d'avoir provoqué, par une simple suggestion, un tel courroux !

J'avoue avoir botté en touche parce que je suis désormais trop vieille pour me prendre la tête avec toutes ces notions. Je pensais, en outre, vous proposer un auditoire plus conforme à vos attente. Je suis confuse de ma méprise ! :witch:

Compris.

Mais n'allez pas croire en mon hostilité, j'étais dans une posture défensive.

 

La physique quantique aurait-elle été d'ordre zététique avant son expérimentation ?

Si oui, ça relativise la notion, et cela impose au scientifique une humilité posturale et une plasticité d'esprit.

Avec un soupçon d'arrogance, on aurait pu dire que les scientifiques qui ont parlé de particules avant l'ère quantique ne savaient pas vraiment de quoi ils parlaient.

Et ce n'est probablement pas fini.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, scientifique, Posté(e)
Répy Membre 24 353 messages
scientifique,
Posté(e)
il y a une heure, Fraction a dit :

Mais je reste sur ma faim, et je ne trouve pas l’annonce d’une rupture ontologique entre l’onde électromagnétique, ou la réaction chimique, et la perception de la couleur.

"Honte au logis"  J'avoue que j'ignorais le sens du mot "ontologie" !

il nous invite au sens premier de l'être. Merci Wikipédia !

Reprenons mon explication sur la lumière et la vison.

L'oeil est un détecteur physicochimique capable d'une tripe détection :

- la quantité de lumière  dans les cellules cônes et batonnets grâce à la molécule de rétinène. Le fonctionnement découle de l'énergie des photons incident, ceux qui ont une  longueur d'onde comprise entre 380 et 750 nanomètres.

- la couleur dans les cônes qui sont de 3 types sensibles soit au rouge soit au vert soit au bleu. Le filtre qui assume cette distinction est une protéine spécifique : la rhodopsine. il existe 3 variétés de rhodopsine.

- l'image qui est la reproduction de la forme de l'objet sur les millions de cellules de la rétine ( cônes et batonnets) et en particulier celles qui sont les plus proches du centre optique (au sens géométrique du système optique (cornée, cristallin et liquides internes).

Admettons sans démonstration que les modifications chimiques du rétinène créent une "information" de type influx nerveux qui se propage jusqu'aux neurones de la zone occipitale.

Que se passe-t-il dans cette zone occipitale ?

L'information "quantité de lumière" est perçue par les neurones comme étant une variation de l'état d'activité des neurones.

L'information "forme de l'image" est donnée par la répartition des divers neurones excités selon la simplification suivante : à chaque cellule du fond de l'oeil il correspond au moins 1 neurone. Donc l'information forme de l'image est transmise de façon homothétique aux neurones occipitaux.

L'information couleur : 1) si la couleur de l'objet est exactement celle que laisse passer le filtre spécifique, alors un seul type de cônes est sollicité et au bout seules les neurones qui leur sont reliés seront excités. cela donne image monochrome R ou V ou B

2) si la couleur est blanche, alors tous les cônes ont capté une information en parts égales et dans le cerveau l'image est "blanche"

3) si la couleur est intermédiaire entre R, V, B, alors selon la loi d'additivité des couleurs du système additif ( faire du blanc sur le fond noir de la rétine) il y a une détection sur les 3 types de cônes mais avec des intensités différentes. Dans le cerveau l'information sera transmise aux différents neurones selon la proportion rétinienne.

Au final la zone du cerveau qui gère le fond de la rétine reçoit des information de type nerveux qui sont proportionnelles à ce que reçoivent les cellules rétiniennes.

Reste à définir la couleur dans son vocabulaire : cette tâche revient à l'éduction parentale ,scolaire ou sociale. Les mots ne sont pas toujours en accord avec les nuances !

Reste le cas du daltonisme qui est un défaut dans la perception des couleurs. Il est dû à un défaut moléculaire dans la construction de la rhodopsine, cette protéine qui ne laisse passer que le R ou le V ou le Bleu.  Le gène qui assure cette construction protéique (une fois pour toute la durée de vie d ela protéine) est porté par le chromosome X. Les hommes qui ont X et Y, si leur X a un défaut sur le gène spécifique, ils auront de la difficulté à bien reconnaître les couleurs. Ce qui est R et V est perçu en général comme des nuances de gris. Les femmes qui ont 2 chromosomes XX sont très rarement porteuses de daltonisme (sauf la reine d'angleterre vu ses choix de couleur pour les chapeaux et ses manteaux, blague!!!). J'ai un ami qui a découvert lors des tests à l'armée à 19 ans qu'il était daltonien total : il vit en blanc, noir les toutes les nuances de gris. Personne à la maison ou à l'école ne s'en était aperçu !

Voilà ce que je peux te dire en particulier sur l'information "couleur" qui est bel et bien détectée sur la rétine avant qu'elle soit fidèlement transmise au cerveau.

Le vocabulaire de couleurs et totalement "convenu" mais dans la réalité les couleurs au sens physique existent sur les objets. En effet dans un monde éclairé en lumière blanche, les objets absobent ces diverses fréquences sauf certaines que l'objet réémet ou réfléchit et qui donnent sa couleur. Si l'objet absorbe toute les fréquences, et n'en réémet aucune alors il apparaîtra noir.

Je ne vois absolument pas tes questionnements métaphysiques conduisant à dire que la couleur est une "convention" plus ou moins arbitraire ou que la couleur est une invention humaine.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.


×