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La pitié


sirielle

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Membre, 38ans Posté(e)
sirielle Membre 9 749 messages
Maitre des forums‚ 38ans‚
Posté(e)

La pitié modère la sévérité en fonction du degré de vulnérabilité de la cible, voire de son pouvoir de séduction. Elle est à la base de la compassion. 

En quelles circonstances la pitié vous paraît-elle appropriée? Et quelles sont les caractéristiques pouvant selon vous la rendre insultante, intrusive ou au contraire flatteuse?

Dans quelles mesures la compassion vous paraît-elle superflue, voire néfaste?

J'ajoute ces citations en qualité d'illustration:

Citation

"Avoir pitié de son ennemi, c'est être sans pitié pour soi-même." Francis Bacon

"La marque d'une grande âme est d'avoir pitié de son ennemi quand il est dans la misère." Proverbe oriental

"La pitié est toujours le même sentiment. Cela n'importe pas si vous la ressentez pour un humain ou pour une mouche." Tolstoï

 

 

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Invité Spontzy
Invités, Posté(e)
Invité Spontzy
Invité Spontzy Invités 0 message
Posté(e)

Si on a droit aux citations, je donnerai celle-ci :

La pitié qu'on a du mal d'autrui ne se mesure pas sur la quantité de ce mal, mais sur le sentiment qu'on prête à ceux qui le souffrent : on ne plaint un malheureux qu'autant qu'on croit qu'il se trouve à plaindre.
Citation de Jean-Jacques Rousseau ; Les pensées d'un esprit droit (1826)

 

il y a 11 minutes, sirielle a dit :

En quelles circonstances la pitié vous paraît-elle appropriée?

Je crois qu'elle est très souvent inappropriée.

Et vous ?

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Invité Jane Doe
Invités, Posté(e)
Invité Jane Doe
Invité Jane Doe Invités 0 message
Posté(e)

J'aime la compassion qui est une implication même minime à la souffrance d'autrui

Je hais la pitié qui ressemble plus à "regardes comme moi je suis heureux et toi une pauvre merde". Il n'y a pour moi aucune bienveillance dans la pitié, aucune aide

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Membre, 44ans Posté(e)
InstantEternité Membre 1 134 messages
Baby Forumeur‚ 44ans‚
Posté(e)

Nietzsche dans son combat contre les religions disait "Pour le fort rien n'est plus dangereux que la pitié". Il est vrai que sa philosophie paraît dur et justement sans pitié à notre époque. Cependant, tout en étant en accord et en désaccord avec lui, je propose qu'à la place de la pitié nous ayons de l'empathie ! Remplacer la pitié par l'empathie -> N'est-ce pas déjà beaucoup plus intelligent mais également plus esthétique...... ?

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Membre, 52ans Posté(e)
Aruna Membre 527 messages
Forumeur balbutiant‚ 52ans‚
Posté(e)

Je pense que la pitié pour autrui est dans bien des cas  un apitoiement sur soi-même déguisé.

La compassion, qui a souvent été érigée en vertu, est sans doute autre chose. Je la definirais comme l'aptitude que peut avoir un individu à prendre sur lui la souffrance de l'autre parce que, lui, a la force de la transmuter, alors que l'autre ne l'a pas.

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Membre, 44ans Posté(e)
InstantEternité Membre 1 134 messages
Baby Forumeur‚ 44ans‚
Posté(e)

Faut-il faire une différence entre la compassion et l'empathie ? :hum:

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)

J'ai l'habitude de distinguer entre la pitié qui est verticale (celui qui éprouve la pitié se sent supérieur à celui qui en est la cible) et la compassion qui est horizontale (la personne compassionnelle est l'égale en humanité à celui qui fait l'objet de compassion). Dans ce sens seule la compassion est réellement "morale".

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Membre, 38ans Posté(e)
sirielle Membre 9 749 messages
Maitre des forums‚ 38ans‚
Posté(e)
il y a 10 minutes, Spontzy a dit :

Si on a droit aux citations, je donnerai celle-ci :

La pitié qu'on a du mal d'autrui ne se mesure pas sur la quantité de ce mal, mais sur le sentiment qu'on prête à ceux qui le souffrent : on ne plaint un malheureux qu'autant qu'on croit qu'il se trouve à plaindre.
Citation de Jean-Jacques Rousseau ; Les pensées d'un esprit droit (1826)

 

Je crois qu'elle est très souvent inappropriée.

Et vous ?

Je conçois la pitié avant tout en tant qu'émotion ainsi qu'Aristote la catégorisait. Elle me paraît appropriée à partir du moment où la souffrance qu'elle déplore est authentique. Et où le sentiment qu'elle génère éventuellement s'exprime alors judicieusement.

Cette citation de Jean-Jacques Rousseau souligne bien à mes yeux la variation de l'importance de la pitié en fonction de son intérêt subjectif. Ainsi que la différence entre souffrance avérée, et souffrance supposée ou prétendue.

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Invité Jane Doe
Invités, Posté(e)
Invité Jane Doe
Invité Jane Doe Invités 0 message
Posté(e)
il y a 8 minutes, InstantEternité a dit :

Faut-il faire une différence entre la compassion et l'empathie ? :hum:

Je n'en vois pas. Dans les deux cas il s'agit de comprendre ou de percevoir ou de ressentir (selon le degré de compassion ou d'empathie dont on est doté) les émotions d'un autre.

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Membre, 44ans Posté(e)
InstantEternité Membre 1 134 messages
Baby Forumeur‚ 44ans‚
Posté(e)
il y a 1 minute, Jane Doe a dit :

Je n'en vois pas. Dans les deux cas il s'agit de comprendre ou de percevoir ou de ressentir (selon le degré de compassion ou d'empathie dont on est doté) les émotions d'un autre.

Ok merci pour votre réponse.

Personnellement, je pense que dans l'empathie on se met à la place de l'autre mais qu'au final on ressens sa "situation" à partir de notre propre esprit, notre propre point de vu. Alors que s'agissant de la compassion, on se met à la place de l'autre mais en ayant par défaut un sentiment de bienveillance ou de "sympathie" à son égard, on ne ressens pas la situation de l'autre en partant de nos propre jugements/sentiments... En fin de compte l'empathie se base sur notre humanité naturelle alors que la compassion comporte un aspect morale en plus.

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)
il y a 52 minutes, sirielle a dit :

La pitié modère la sévérité en fonction du degré de vulnérabilité de la cible, voire de son pouvoir de séduction. Elle est à la base de la compassion. 

Je ne comprends pas trop comment il est possible de défendre l'idée que la pitié soit la base de la compassion. Pour moi on éprouve soit l'un, soit l'autre, soit aucun des deux. Mais c'est probablement un problème de terminologie, de typologie des émotions ou de taxonomie qui nous concerne avec cette question.

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Membre, 48ans Posté(e)
Fraction Membre 6 998 messages
Maitre des forums‚ 48ans‚
Posté(e)
il y a une heure, sirielle a dit :

La pitié modère la sévérité en fonction du degré de vulnérabilité de la cible, voire de son pouvoir de séduction. Elle est à la base de la compassion. 

En quelles circonstances la pitié vous paraît-elle appropriée? Et quelles sont les caractéristiques pouvant selon vous la rendre insultante, intrusive ou au contraire flatteuse?

Dans quelles mesures la compassion vous paraît-elle superflue, voire néfaste?

J'ajoute ces citations en qualité d'illustration:

 

Bonsoir, 

Il m'apparaît que le curseur rationnel du sentiment de pitié c'est l'indignité, comme souvent.

Si votre interlocuteur est vaillant, il n'acceptera pas qu'on lui reconnaisse cette indignité.

C'est aussi la prohibition de l'indignité qui limite les relations intergénérationnelles et même institutionnelles.

C'est aussi la prohibition de l'indignité qui participe à la formalisation de nos mœurs.

La notion de dignité n'est pas qu'un signal subjectif, elle est parfaitement rationalisable et définissable comme, par exemple "ce qui évoque une aliénation en mettant en évidence une faiblesse".

Cordialement, Fraction

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Membre, 38ans Posté(e)
sirielle Membre 9 749 messages
Maitre des forums‚ 38ans‚
Posté(e)
il y a 48 minutes, Quasi-Modo a dit :

Je ne comprends pas trop comment il est possible de défendre l'idée que la pitié soit la base de la compassion. Pour moi on éprouve soit l'un, soit l'autre, soit aucun des deux. Mais c'est probablement un problème de terminologie, de typologie des émotions ou de taxonomie qui nous concerne avec cette question.

Pour moi la pitié représente l'action de déplorer ou condamner, voire éviter la souffrance (y compris potentielle), d'autrui ou de soi-même (contrairement par exemple à l'accepter, l'encourager, la tolérer ou l'ignorer). La compassion se base sur ces éplorement ou condamnation pour partager la souffrance d'autrui et tendre à y remédier.

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Invité Spontzy
Invités, Posté(e)
Invité Spontzy
Invité Spontzy Invités 0 message
Posté(e)
il y a 46 minutes, sirielle a dit :

Cette citation de Jean-Jacques Rousseau souligne bien à mes yeux la variation de l'importance de la pitié en fonction de son intérêt subjectif. Ainsi que la différence entre souffrance avérée, et souffrance supposée ou prétendue. 

Et pour compléter, la pitié est appropriée lorsque le recevant en attend. Je ne crois pas que ce soit souvent le cas.

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Invité riad**
Invités, Posté(e)
Invité riad**
Invité riad** Invités 0 message
Posté(e)
il y a 59 minutes, InstantEternité a dit :

Faut-il faire une différence entre la compassion et l'empathie ? :hum:

Bah oui, on ne fait que ça sur ce forum depuis le mois d'octobre : faire la différence entre les synonymes. :facepalm:

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Membre, 60ans Posté(e)
eriu Membre 11 531 messages
Maitre des forums‚ 60ans‚
Posté(e)
il y a 45 minutes, Jane Doe a dit :

Je n'en vois pas. Dans les deux cas il s'agit de comprendre ou de percevoir ou de ressentir (selon le degré de compassion ou d'empathie dont on est doté) les émotions d'un autre.

Bonjour

Je différencie , pour ma part , les deux .. on peut éprouver de la compassion sans comprendre , connaître , percevoir ce que l'autre vit .. juste considérer sa réalité , son expérience comme ayant de la "valeur" terme pas très adéquat , peut être ... l'empathie me semble plus difficile car c'est en effet se mettre dans la peau en quelque sorte de l'autre .. 

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Invité riad**
Invités, Posté(e)
Invité riad**
Invité riad** Invités 0 message
Posté(e)
il y a une heure, Quasi-Modo a dit :

J'ai l'habitude de distinguer entre la pitié qui est verticale (celui qui éprouve la pitié se sent supérieur à celui qui en est la cible) et la compassion qui est horizontale (la personne compassionnelle est l'égale en humanité à celui qui fait l'objet de compassion). Dans ce sens seule la compassion est réellement "morale".

Tout à fait, la pitié est verticale, elle mesure 33 cm de largeur sur 42 en longueur, la compassion est horizontale et carré.
 

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Membre, 38ans Posté(e)
sirielle Membre 9 749 messages
Maitre des forums‚ 38ans‚
Posté(e)
Il y a 3 heures, InstantEternité a dit :

Nietzsche dans son combat contre les religions disait "Pour le fort rien n'est plus dangereux que la pitié". Il est vrai que sa philosophie paraît dur et justement sans pitié à notre époque. Cependant, tout en étant en accord et en désaccord avec lui, je propose qu'à la place de la pitié nous ayons de l'empathie ! Remplacer la pitié par l'empathie -> N'est-ce pas déjà beaucoup plus intelligent mais également plus esthétique...... ?

La pitié représente plus directement la refus de la souffrance par considération pour la victime, et elle peut éventuellement se diriger vers soi-même. L'empathie est dirigée exclusivement vers autrui, et représente le saisissement de ses ressentis et sentiments, y compris au-delà de la seule souffrance, donc y compris positifs.

Concernant la citation de Nietzsche, elle me rappelle pour ma part que la pitié est révélatrice de souffrance (ne serait-ce qu'en puissance), voire de peur, et donc de faiblesse. Et la façon de répondre à ces souffrance(s) ou peur(s) a pu s'avérer parfois aggravante et pas seulement constructive. D'autant plus si on tient compte par exemple des jugements partiaux, voire paranoïaques. Les moyens employés pour répondre aux différents maux ou misères (dont potentiels) sont d'ailleurs couramment sacrificiels, à tort ou à raison. 

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Membre, Posté(e)
Passiflore Membre 23 053 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
Il y a 6 heures, sirielle a dit :

Pour moi la pitié représente l'action de déplorer ou condamner (...)

 

Voilà c'est cela, ressentir de la pitié envers qui commet le Mal.

 

Citation

La compassion (...) pour partager la souffrance d'autrui (...)

 

La compassion, plus joli mot que commisération, est un sentiment profond ressenti envers une personne dans la peine ou plongée dans l'affliction que l'on aimerait pouvoir soulager de son chagrin ; oui, il y a la notion de "partage" dans ce sentiment qu'est la compassion.

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Membre, 38ans Posté(e)
sirielle Membre 9 749 messages
Maitre des forums‚ 38ans‚
Posté(e)
Il y a 6 heures, Passiflore a dit :

Voilà c'est cela, ressentir de la pitié envers qui commet le Mal.

Effectivement, la pitié cible plus globalement la misère et pas exclusivement les douleurs morale et/ou physique conscientes. Elle peut donc aussi éventuellement se focaliser sur qui se complait dans cette misère, s'en contente ou même l'ignore.

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