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Annalevine

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Annalevine Membre 3 528 messages
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Le débat sur la pensée de Heidegger permet de vérifier quelques grandes pesanteurs dans la pensée selon qu’elle émane de telle ou telle civilisation. Dans la pensée musulmane comme dans la pensée catholique ( ou la pensée athée issue du creuset catholique ) la pensée éventuellement «  mauvaise » émanant d’un individu mauvais, ne doit pas être considérée. Ce n’est pas du tout l’attitude de la culture juive qui étudiera avec intérêt toute pensée, fut elle considérée comme mauvaise. Nous voyons là des fractures culturelles peut être indépassables.

J’en reviens à Heidegger. Ce qui a attiré mon attention c’est sa manière de penser, assez originale. Je me suis rendu compte qu’à bien des égards sa manière de pensée est parente ou cousine de la pensée kabbalistique, je parle de celle de Louria. Le cousinage peut être illustré par cette manière de poser par exemple la question de l’histoire. Ce n’est pas l’homme qui fait l’histoire, c’est l’histoire qui fait l’homme. Ce renversement, peu usité par les continentaux européens, confine à un mysticisme que l’on peut retrouver chez Louria. Je pense que c’est cette parenté qui a conduit  à une méprise entre Heidegger et les Juifs qui venaient écouter avec intérêt son enseignement. D’autant que les juifs européens qui venaient l’écouter connaissaient Louria ( peu connu des juifs courants ou même rejeté par la majorité des juifs versés dans le judaïsme rabbinique). 
Les concepts de Heidegger concernant l’Etre et le Néant, ont rappelé aux juifs férus de la kabbale de Louria le En Sof de la kabbale. Je continuerai sur ce sujet dans un post suivant.

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Blaquière Membre 19 162 messages
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Il y a 18 heures, Annalevine a dit :

Reprenons chacun, chacune notre chemin, qui fut un temps commun. Mais cette communauté fut une méprise.

 

 

Quelle habileté !

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il y a 29 minutes, Blaquière a dit :

Quelle habileté !

Ça me fait penser à la communauté de l'anneau dans le film. Mais de quel anneau parle-t-on ici ? Si ce n'est l'anneau nuptial du retour ! ..... (au fait bonjour déjà ! )

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
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Au sujet de la Cabbale, je trouve ça qui m permet de mieux comprendre :

 

Leibniz trouve dans la Kabbale « la thèse que toute substance est esprit »

 

Moshe Idel (philosophe israélien contemporain) observe une différence essentielle entre les penseurs modernes (philosophes, linguistes, psychanalystes, etc.) qui s’intéressent à la Kabbale et les kabbalistes, proprement dits :

« Les penseurs modernes considèrent que ce n’est pas le monde en lui-même qui est conditionné par le langage humain, mais la perception du monde par l’homme.

(Le passage d’une vision cosmogonique à une vision épistémologique du langage représente le point de divergence le plus fondamental des Modernes par rapport aux conceptions qui prévalaient dans le judaïsme médiéval sur l’appréciation du langage ».

Ce que je comprends, c'est que :

La pensée moderne établit une distinction entre le réel, l'en-soi du monde, donné a priori, inconnaissable de l'intérieur.

et le symbolique, (pour faire simple) ou le monde pour-soi, pour nous, donné ou imaginé (le symbolique) a posteriori en fonction des cultures et des langages divers. C'est une "connaissance" du monde depuis l'extérieur.

Là où le bat blesse, c'est qu'étant (l'homme, nous) nous-mêmes une parcelle du monde, nous pourrions prétendre depuis l'intérieur à la connaissance d'au moins cette parcelle du monde. C'est le fait que toute connaissance s'effectue, au travers du filtre du symbolique (le langage) qui rend cette démarche absurde ou infaisable.

 

 

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En parlant du symbolique j'aime beaucoup cette citation de Goethe que je trouve moi à bien des égards plus "fluide" que tout ce que @Blaquière a tenté d'expliqué plus haut :) :

"Le véritable symbole est celui où le particulier représente l'universel, non en tant que rêve ou ombre, mais en tant que révélation vivante et instantanée de l'inexplorable."

 

Oui... on l'aura compris je suis germanophile moi, mais je suis pas le seul !

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
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il y a 19 minutes, Groenland a dit :

En parlant du symbolique j'aime beaucoup cette citation de Goethe que je trouve moi à bien des égards plus "fluide" que tout ce que @Blaquière a tenté d'expliqué plus haut :) :

"Le véritable symbole est celui où le particulier représente l'universel, non en tant que rêve ou ombre, mais en tant que révélation vivante et instantanée de l'inexplorable."

 

Oui... on l'aura compris je suis germanophile moi, mais je suis pas le seul !

Plus fluide? Peut-être ? Mais  c'est( surtout que ça  dit pratiquement le contraire,!

Le véritable symbole est celui où le particulier représente l'universel,

jusque là je suis bien  d'accord.! Très d'accord ! Et il y a dans le représente qq chose qui me va très bien : on peut représenter plus ou moins bien, et même mal. Alors, pour ne pas se tromper on dira que le symbolique vient d'une volonté de représenter l'universel. (Je préférerais qd même "le général") ou ce que l'on prétend être  l'universel....

>Du coup, toute la suite tombe à l'eau :

non en tant que rêve ou ombre, mais en tant que révélation vivante et instantanée de l'inexplorable.

Il est  passé de représentation (empirique)  à révélation (mystique) ce qui ne me va pas du tout ! à chacun son trip.... :)

Ici encore, la révélation n'a rien d'objectif, et pour moi elle est réductible à un désir d'  "être révélé" (même si dans le détail de chaque révélation c'est certainement plus compliqué). C'est l'origine de ce désir qu'à mon avis il faudrait saisir. Pour  nous sortir d’embarras.

 

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il y a 29 minutes, Blaquière a dit :

Plus fluide? Peut-être ? Mais  c'est( surtout que ça  dit pratiquement le contraire,!

Le véritable symbole est celui où le particulier représente l'universel,

jusque là je suis bien  d'accord.! Très d'accord ! Et il y a dans le représente qq chose qui me va très bien : on peut représenter plus ou moins bien, et même mal. Alors, pour ne pas se tromper on dira que le symbolique vient d'une volonté de représenter l'universel. (Je préférerais qd même "le général") ou ce que l'on prétend être  l'universel....

>Du coup, toute la suite tombe à l'eau :

non en tant que rêve ou ombre, mais en tant que révélation vivante et instantanée de l'inexplorable.

Il est  passé de représentation (empirique)  à révélation (mystique) ce qui ne me va pas du tout ! à chacun son trip.... :)

Ici encore, la révélation n'a rien d'objectif, et pour moi elle est réductible à un désir d'  "être révélé" (même si dans le détail de chaque révélation c'est certainement plus compliqué). C'est l'origine de ce désir qu'à mon avis il faudrait saisir. Pour  nous sortir d’embarras.

 

En fait il faut déjà se souvenir que Goethe faisait partie des précurseurs du romantisme allemand d'où le côté "mystique" de sa phrase effectivement.

Mais sa phrase reste cohérente en dehors du cadre romantique, pour expliquer ce que j'entends par là on peut prendre un exemple je dirais on ne peut plus emblématique : La Marianne !

-> Cette figure (particulière) représente l'esprit, la culture, les mœurs, les valeurs et la vie (donc tout ce qui est en gros inexplorable empiriquement) du peuple français révélé en un instant (ou en un clin d’œil...!).

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
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Le "En Sof", encore écrit "Ein Sof" est un concept pensé à l'origine par  Isaac l'Aveugle, un juif de la communauté de Narbonne, au XIII siècle. Isaac est le premier juif à avoir conceptualisé la notion de l'in-fini, du non-fini, encore traduit le plus souvent par  l'Infini. Cette notion, propre à la kabbale théosophique (je ne parle pas là de la kabbale magique) est difficile à tenir dans les esprits (humains), car le réflexe est immédiatement de mettre un contenu dans cette notion. Le premier contenu consiste à dire, l'Infini c'est Dieu, ce qui revient à remplir l'Infini d'un contenu émotionnel. De la même manière que notre cher et jeune @Groenlandpense qu'il a enfin trouvé l’Être, si bien que, maintenant, quand il se promène dans ses rêveries philosophiques il ouvre sa gibecière dans laquelle sommeille l’Être, il le sort, il  le réveille, il nous le montre et nous dit : maintenant je suis outillé, je dispose de l’Être, sans s'apercevoir qu'il s'est servi de l’Être pour y mettre un contenu émotionnel qui lui est propre.

Non, En Sof ne peut pas être "connu", ni par l'entendement, ni par le sentiment. Nous retrouvons avec le En Sof le fameux concept de la "chose en soi" de Kant. Kant nous dit que la chose en soi est hors du temps et de l'espace, si bien qu'il est absolument impossible de savoir de quoi parle Kant quand il parle de la chose en soi. Mais Kant nous dit : il est possible de penser la chose en soi, quand bien même elle est hors du champ de notre connaissance. Ce qui est paradoxal. En fait Kant nous dit : il existe une réalité dont on ne sait rien, mais nous sommes capables de penser qu'il existe une réalité dont on ne sait rien.

La question est : à quoi peut bien servir ce concept : "la chose en soi" dont on ne sait rien ? Sartre par exemple balaye ce concept, la chose en soi, au motif qu'il ne sert à rien. En fait chez Kant la chose en soi lui permet de ne pas verser dans l'idéalisme pur. Car à le lire, chez lui, tout vient de l'esprit humain. C'est l'esprit humain qui organise ce que nous appelons le réel. Le réel ne se révèle pas à nous en tant que tel, c'est nous qui organisons le réel, c'est nous qui le construisons. Cette vision Kant l'appelle : la révolution copernicienne ( tout est construit par l'esprit humain, révolution qui, et c'est amusant, est l'inverse de la vraie révolution copernicienne (scientifique) qui elle au contraire va décentrer l'homme vis à vis de l’univers).

Heidegger bien sûr connaissait Kant et il ne cessait de l’étudier. Il disposait donc, avec Kant, de ce concept, la chose en soi, ce "truc" bizarre. Les juifs eux disposaient du En Sof, je parle ici des juifs rompus à la kabbale théosophique. Heidegger va triturer la chose en soi et il va avancer d'autres concepts, deux en fait : l’Être et le Néant. Ces deux concepts révèlent un même concept synthétique "in-nommé", concept in-nommé que Heidegger n'atteindra jamais. N'est pas Isaac l'aveugle qui le veut.

Mais suivons nos jeunes étudiants juifs à l'écoute de cet étrange Heidegger qui leur parle de concepts qui semblent pris à leur culture juive elle même.  Voyons où se trouve la méprise.

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Contrairement à ce que pense @Annalevine l’Être est accessible à l'homme du fait que par la pensée l'homme fait venir l'Être au langage. L'homme est capable de manipuler et de comprendre le langage par conséquent il est aussi capable de manipuler et de comprendre l'Être.

Il faut aussi se rappeler que chaque étant a son être propre, par exemple : l'être de l'homme c'est le souci (dans le sens "avoir des projets" mais aussi de "se soucier de qqc ou de qqn"), l'être des choses bâties c'est le "lieu". L'homme comprend par exemple ces notions de "souci" ou de "lieu" qui sont respectivement l'être de l'homme et l'être de la chose bâtie, ceci est une preuve que l'homme est en capacité d'accéder à la vérité de l'Être.

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
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Il y a 2 heures, Annalevine a dit :

Le "En Sof", encore écrit "Ein Sof" est un concept pensé à l'origine par  Isaac l'Aveugle, un juif de la communauté de Narbonne, au XIII siècle. Isaac est le premier juif à avoir conceptualisé la notion de l'in-fini, du non-fini, encore traduit le plus souvent par  l'Infini. Cette notion, propre à la kabbale théosophique (je ne parle pas là de la kabbale magique) est difficile à tenir dans les esprits (humains), car le réflexe est immédiatement de mettre un contenu dans cette notion. Le premier contenu consiste à dire, l'Infini c'est Dieu, ce qui revient à remplir l'Infini d'un contenu émotionnel. De la même manière que notre cher et jeune @Groenlandpense qu'il a enfin trouvé l’Être, si bien que, maintenant, quand il se promène dans ses rêveries philosophiques il ouvre sa gibecière dans laquelle sommeille l’Être, il le sort, il  le réveille, il nous le montre et nous dit : maintenant je suis outillé, je dispose de l’Être, sans s'apercevoir qu'il s'est servi de l’Être pour y mettre un contenu émotionnel qui lui est propre.

Non, En Sof ne peut pas être "connu", ni par l'entendement, ni par le sentiment. Nous retrouvons avec le En Sof le fameux concept de la "chose en soi" de Kant. Kant nous dit que la chose en soi est hors du temps et de l'espace, si bien qu'il est absolument impossible de savoir de quoi parle Kant quand il parle de la chose en soi. Mais Kant nous dit : il est possible de penser la chose en soi, quand bien même elle est hors du champ de notre connaissance. Ce qui est paradoxal. En fait Kant nous dit : il existe une réalité dont on ne sait rien, mais nous sommes capables de penser qu'il existe une réalité dont on ne sait rien.

La question est : à quoi peut bien servir ce concept : "la chose en soi" dont on ne sait rien ? Sartre par exemple balaye ce concept, la chose en soi, au motif qu'il ne sert à rien. En fait chez Kant la chose en soi lui permet de ne pas verser dans l'idéalisme pur. Car à le lire, chez lui, tout vient de l'esprit humain. C'est l'esprit humain qui organise ce que nous appelons le réel. Le réel ne se révèle pas à nous en tant que tel, c'est nous qui organisons le réel, c'est nous qui le construisons. Cette vision Kant l'appelle : la révolution copernicienne ( tout est construit par l'esprit humain, révolution qui, et c'est amusant, est l'inverse de la vraie révolution copernicienne (scientifique) qui elle au contraire va décentrer l'homme vis à vis de l’univers).

Heidegger bien sûr connaissait Kant et il ne cessait de l’étudier. Il disposait donc, avec Kant, de ce concept, la chose en soi, ce "truc" bizarre. Les juifs eux disposaient du En Sof, je parle ici des juifs rompus à la kabbale théosophique. Heidegger va triturer la chose en soi et il va avancer d'autres concepts, deux en fait : l’Être et le Néant. Ces deux concepts révèlent un même concept synthétique "in-nommé", concept in-nommé que Heidegger n'atteindra jamais. N'est pas Isaac l'aveugle qui le veut.

Mais suivons nos jeunes étudiants juifs à l'écoute de cet étrange Heidegger qui leur parle de concepts qui semblent pris à leur culture juive elle même.  Voyons où se trouve la méprise.

Je vois que nous avons les même lectures !!!

en tout cas :

"En fait Kant nous dit : il existe une réalité dont on ne sait rien, mais nous sommes capables de penser qu'il existe une réalité dont on ne sait rien."

Bien résumé ! C'est le "Noumène" ? La chose en soi telle que nous la pensons ?

Mais je m'oppose aux deux ( @Groenland ) dire que le langage permet de dévoiler l'Être est une tautologie : l'Être n'est que de langage.

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
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il y a 36 minutes, Blaquière a dit :

Je vois que nous avons les même lectures !!!

en tout cas :

"En fait Kant nous dit : il existe une réalité dont on ne sait rien, mais nous sommes capables de penser qu'il existe une réalité dont on ne sait rien."

Bien résumé ! C'est le "Noumène" ? La chose en soi telle que nous la pensons ?

Mais je m'oppose aux deux ( @Groenland ) dire que le langage permet de dévoiler l'Être est une tautologie : l'Être n'est que de langage.

Oui je n'ai pas osé employer le mot "noumène" car il est possible que nos lecteurs ne connaissent pas ce mot. Et je pense qu'il est nécessaire d'éviter de larguer nos éventuels lecteurs avec des mots inusités (pas souvent employés dans le quotidien ce qui fait que nous ne sommes plus suivis quand nous les employons, or ne voulons-nous pas être compris de tous ?).

D'accord avec vous aussi sur la question de l’Être. Mais ce qui m’intéresse c'est comment Heidegger finit par s'enliser avec cette question de l’Être. Et comment il fourvoie ses auditeurs juifs lesquels ont d'autres soucis en tête.

Appremment @Groenland ne sait pas comment a terminé Heidegger, il ne connait pas ses dernières paroles, qui sont, pour le moins, une abdication face à sa volonté de découvrir l’Être.

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Il y a 1 heure, Blaquière a dit :

Je vois que nous avons les même lectures !!!

en tout cas :

"En fait Kant nous dit : il existe une réalité dont on ne sait rien, mais nous sommes capables de penser qu'il existe une réalité dont on ne sait rien."

Bien résumé ! C'est le "Noumène" ? La chose en soi telle que nous la pensons ?

Mais je m'oppose aux deux ( @Groenland ) dire que le langage permet de dévoiler l'Être est une tautologie : l'Être n'est que de langage.

Je découvre moi aussi, mais il me semble que la formule exacte c'est "l’Être se donne au langage par la pensée". C'est la pensée qui met en relation l’Être et le langage. En fait l’Être s'accomplit dans le langage via la pensée.

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il y a une heure, Annalevine a dit :

Oui je n'ai pas osé employer le mot "noumène" car il est possible que nos lecteurs ne connaissent pas ce mot. Et je pense qu'il est nécessaire d'éviter de larguer nos éventuels lecteurs avec des mots inusités (pas souvent employés dans le quotidien ce qui fait que nous ne sommes plus suivis quand nous les employons, or ne voulons-nous pas être compris de tous ?).

D'accord avec vous aussi sur la question de l’Être. Mais ce qui m’intéresse c'est comment Heidegger finit par s'enliser avec cette question de l’Être. Et comment il fourvoie ses auditeurs juifs lesquels ont d'autres soucis en tête.

Appremment @Groenland ne sait pas comment a terminé Heidegger, il ne connait pas ses dernières paroles, qui sont, pour le moins, une abdication face à sa volonté de découvrir l’Être.

Je peux donc maintenant dormir sur mes deux oreilles parce que Heidegger a soit disant fini par abdiquer sur la question de l’Être.

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
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il y a 11 minutes, Groenland a dit :

Je découvre moi aussi, mais il me semble que la formule exacte c'est "l’Être se donne au langage par la pensée". C'est la pensée qui met en relation l’Être et le langage. En fait l’Être s'accomplit dans le langage via la pensée.

²Je te comprends, mais dans mon idée, langage=esprit (ou pensée) les deux s'épaulant l'un l'autre, j'aurais tendance à penser qu'il font partie du même ensemble, qu'il n'y a pratiquement qu'une "entité", langage-pensée. Que les deux sont difficilement dissociables.

On retombe sur le même désaccord. L'être opposé à "l'existant". Il y a (pour moi) l'existant brut que l'on rencontre dans le monde. La chose, lobjet. C'est la chose en soi, le Dasein, façon Sartre (et pas Heidegger). Dont tout ce qu'on peut dire c'est qu'il est là, et maintenant. L'Être, lui, c'est notre imagination, notre pensée qui le crée, l'être c'est du sens, du symbole il est la chose pour nous. Et pas la chose en soi. L'être est pensé. Il est du côté de la pensée, pas de l'existence réelle. L'existant est comme une affirmation, un donné de départ, pas l'Être. Qui au mieux est une possibilité d'être/d'existence pour moi.

Chacun peut voir dans l'être ce qu'il veut y mettre.

Je ne sais pas si je me fais comprendre.

Si je dis que l'Être n'est qu'un verbe substantivé, on voit mieux (dans sa/la forme) qu'il naît du langage. Qu'il n'est qu'une forme vide. Qu'une possibilité que lui soit accordé un sens. Il n'est qu'une structure possible vague et vide. Intellectuelle.

 

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
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il y a 12 minutes, Blaquière a dit :

²Je te comprends, mais dans mon idée, langage=esprit (ou pensée) les deux s'épaulant l'un l'autre, j'aurais tendance à penser qu'il font partie du même ensemble, qu'il n'y a pratiquement qu'une "entité", langage-pensée. Que les deux sont difficilement dissociables.

On retombe sur le même désaccord. L'être opposé à "l'existant". Il y a (pour moi) l'existant brut que l'on rencontre dans le monde. La chose, lobjet. C'est la chose en soi, le Dasein, façon Sartre (et pas Heidegger). Dont tout ce qu'on peut dire c'est qu'il est là, et maintenant. L'Être, lui, c'est notre imagination, notre pensée qui le crée, l'être c'est du sens, du symbole il est la chose pour nous. Et pas la chose en soi. L'être est pensé. Il est du côté de la pensée, pas de l'existence réelle. L'existant est comme une affirmation, un donné de départ, pas l'Être. Qui au mieux est une possibilité d'être/d'existence pour moi.

 

Je ne sais pas si je me fais comprendre.

Si je dis que l'Être n'est qu'un verbe substantivé, on voit mieux (dans sa/la forme) qu'il naît du langage. Qu'il n'est qu'une forme vide. Qu'une possibilité que lui soit accordé un sens. Il n'est qu'une structure possible vague et vide. Intellectuelle.

 

"Chacun peut voir dans l'être ce qu'il veut y mettre."

Oui c'est cela, ce mot est un contenant dans lequel chacun y met ce qu'il veut (sans peut être savoir qu'il veut y mettre ce qu'il veut, puisque la volonté semble jaillir de lieux mentaux dont nous n'avons pas conscience, ou dont nous n’avons conscience qu’après coup). C'est pourquoi nous sommes loin de l'En Sof.

L'En sof c'est le résultat de milliers d'années de souffrance, d'exil, de destruction. Seul un exilé peut comprendre l'En Sof, seul celui qui a réellement vécu l'exil, je dis réellement, l'exil sur la route, réellement, l'exil en se demandant si demain il vivra encore.

Il y a la pensée issue de la souffrance réelle, et la pensée issue  de la souffrance imaginée, celle qui est découverte dans les livres.

Cela ne signifie pas que la pensée issue des livres est nulle ! cela signifie que la pensée issue des livres est étrangère à la pensée issue de cette souffrance vécue : l'exil.

C'est là la méprise entre Heidegger et les juifs qui viennent l'écouter. Heidegger est issu d'un terroir, la Germanie,  les juifs vivent dans l'exil. Heidegger se repait de la violence d'une nature qui est là, toujours présente, la violence d'une terre qui ne se dérobe pas, les juifs sont errants, sans cesse détruits par la culture type  heideggerienne, celle de la terre qui ne se dérobe pas, celle de la nature éternelle dont Heidegger comme les nazis comme le romantisme allemand se prévalent. Les juifs à l’époque de Heidegger n'ont plus de terre, il ne leur reste que leur Dieu, blessé, que les catholiques espagnols puis les nazis s’évertuent à détruire.

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
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J'essaie de mieux m'expliquer et de mieux me comprendre. (moi-même!)

Quand tu dis comme à côté que "le langage dévoile mon Être". La majuscule nous incite à penser que cet être (ton Être, notre Être ) est une truc assez formidable, grandiose. Et fait qu'est-ce que c'est que tu vas dévoiler par le langage ? Tes 'petits trucs" ! Tout ce qui fait que tu es toi et pas un autre. Tes expériences qui on forgé ton caractère, tes tics, tes réflexes, tes instincts, tes manies, ton intelligence, tes désirs, tes manques, tes erreurs, tes conditionnements, tes découvertes, tout ce que tu as construit comme nous tous, de bric et de broc.... Nos êtres sont des patchworks.  Momentanés... Un habillage.

On voit bien qu'on pourrait déduire telle partie de notre Être, ce que nous sommes (moralement), de tel ou tel conditionnement préalable. Notre être est comme une représentation théâtrale.  .Tandis que l'existant lui est une donnée brute. On ne peut pas le déduire, il est là parce qu'il est là. Il n'est pas raisonnable, (pas le résultat d'un raisonnement) comme l'Être. Au très fond de notre Être, il n'y a rien. Il est comme le phénomène, les modes d'apparitions de la chose en soi. ("L'existence précède l'essence" (air connu !)

Je sais ,c'est très matérialiste ce que je dis.

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
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@Blaquière et je viens de me rendre compte que Louria essaye de toute ses forces de placer le dieu de son peuple loin de toute attaque possible, il essaye de le protéger en le rendant inaccessible. Le peuple juif essaye de sauver son dieu. Je viens seulement de percevoir comment ce peuple tente de sauver son dieu. Cela me fait penser aux tribus indiennes tentant de sauver leur totem avant d’être détruits par les occidentaux chrétiens. Cela me rappelle cette autre tribu indienne qui s'était créée une origine divine issue de nulle part pour tenter de continuer de lutter contre les occidentaux qui détruisaient leur culture.

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Invité Groenland
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Invité Groenland
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il y a 40 minutes, Blaquière a dit :

J'essaie de mieux m'expliquer et de mieux me comprendre. (moi-même!)

Quand tu dis comme à côté que "le langage dévoile mon Être". La majuscule nous incite à penser que cet être (ton Être, notre Être ) est une truc assez formidable, grandiose. Et fait qu'est-ce que c'est que tu vas dévoiler par le langage ? Tes 'petits trucs" ! Tout ce qui fait que tu es toi et pas un autre. Tes expériences qui on forgé ton caractère, tes tics, tes réflexes, tes instincts, tes manies, ton intelligence, tes désirs, tes manques, tes erreurs, tes conditionnements, tes découvertes, tout ce que tu as construit comme nous tous, de bric et de broc.... Nos êtres sont des patchworks.  Momentanés... Un habillage.

On voit bien qu'on pourrait déduire telle partie de notre Être, ce que nous sommes (moralement), de tel ou tel conditionnement préalable. Notre être est comme une représentation théâtrale.  .Tandis que l'existant lui est une donnée brute. On ne peut pas le déduire, il est là parce qu'il est là. Il n'est pas raisonnable, (pas le résultat d'un raisonnement) comme l'Être. Au très fond de notre Être, il n'y a rien. Il est comme le phénomène, les modes d'apparitions de la chose en soi. ("L'existence précède l'essence" (air connu !)

Je sais ,c'est très matérialiste ce que je dis.

Très sincèrement je pense qu'on ne pourrait pas se comprendre là dessus. Pour moi ici, non seulement il ne suffit pas ne pas être matérialiste mais être spritualiste ne suffit pas non plus : il faut être tout bonnement mystique !

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"Plein de mérites, mais en poète, 

l'homme habite sur cette terre."

Hölderlin

 

(Petite pensée pour @Blaquière)

 

Edit: Je voudrais préciser que le "mais" dans "...mais en poète" n'est aucunement là pour enlever un quelconque mérite mais il faut en fait lire "Plein de mérites (sans doute), mais en poète, L'homme habite sur cette terre". Perso j'avais pas bien compris le sens exacte au début.

Modifié par Groenland
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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
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Je reprends ma recherche. Les Hébreux pensent leur « Dieu » sous ce nom En Sof. Le nom donné par Louria. C’est une pensée extrêmement abstraite. Du point de vue des Hébreux ( des Juifs) En Sof « appartient » à leur communauté, Yahvé appartient à leur communauté. C’est une affaire interne à leur peuple. Que des gens qui s’appellent chrétiens ou musulmans se prévalent de quelque chose qu’ils appellent Dieu ou Allah les Hébreux s’en foutent. De leur point de vue le Dieu des chrétiens ou le Allah des musulmans ne les intéressent pas. Que les chrétiens ou les musulmans se prévalent du monothéisme cela ne les intéresse pas. Les Hébreux ont affaire avec leur puissance tutélaire, la leur. Qu’ils appellent Yahvé bien qu’ils n’aient pas le droit de prononcer son nom. Il n’y a pas trois religions monothéistes il n’y en a que deux : le christianisme et l’Islam. Le judaïsme est une culture propre à un peuple, de même que d’innombrables tribus ont elles aussi leur culture. Le problème pour les hébreux c’est que des gens qui s’appellent chrétiens ou musulmans s’acharnent à piquer, à dérober leur « dieu » pour les dépouiller. Sans la puissance créatrice des hébreux ou encore s’ils avaient eu la prudence de ne jamais dévoiler leur totem ( le verbe) qui signifie leur puissance tutélaire il n’y aurait jamais eu de chrétiens, jamais eu de musulmans. 
Les hébreux n’ont pas une grande considération pour le dieu des chrétiens ou des musulmans qui n’est jamais qu’une copie de leur propre « dieu ». Comment avoir une grande considération pour des gens qui vous volent votre « création » ? Des chrétiens qui tentent de dérober votre totem, des musulmans menés par un analphabète qui lui aussi s’est emparé du dieu hébraïque. Au pire les hébreux se désintéressent de ces gens qui se réclament de leur propre monothéisme, au mieux ils ont pour ces voleurs une tendresse de frère ainé.

Mais les hébreux ont en revanche toujours eu une curiosité pour l’Etre des Grecs. D’abord  parce que les Grecs au contraire des chrétiens et des musulmans ont pensé leur propre totem, leur propre puissance tutélaire, l’Etre, ce ne sont pas des voleurs, ensuite parce qu’ils ont le sentiment, les Hébreux, que la puissance tutélaire des Grecs, l’Etre, semble avoir une parenté avec l’En Sof. 

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