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La terre se cambre. Et moi, je regarde."

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de ghoul

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de ghoul Membre 309 messages
Forumeur forcené ‚
Posté(e)

Quelque part au-dessus du détroit de la Sonde… e sur une plateforme d’observation imaginaire flottant à 10 000 mètres d’altitude, légèrement au-dessus de la couche d’ozone (et de mes émotions), je regarde le monde. Le 26 décembre 2004. Il est 7h55 du matin, heure de Banda Aceh. Le café fume encore dans ma tasse. Il est tiède, comme la croûte terrestre quelques kilomètres sous mes pieds. Et là, soudainement… la Terre me parle.


---

🎙️ Ma voix intérieure me lance une catastrophe. Elle me dit que ça va Craquer. Je la connais, elle me l’a déjà fait en Alaska, au Chili, au Japon. Mais là, c’est du lourd. Du très lourd Même.

Je suis assis dans ma tour d’observation tectonique flottante, un bijou de technologie fictive alimentée par la flemme divine et quelques photons de trop. Vue imprenable sur l’interface de subduction entre la plaque indienne et la plaque birmane. En dessous, des millions de tonnes de roche s’embrassent, s’énervent, se bloquent. Ça grogne, ça pousse, ça serre les dents depuis plus de 600 ans.

7h58 – La Fracture

Il y a des moments où le monde bascule. Et il le fait sans prévenir, sans générique, sans ralenti hollywoodien. Juste un craquement, venu des entrailles de la Terre. Un bruit que personne n’entend, mais que tout le monde ressent.

7h58.

La fracture est inévitable.
Cela faisait des siècles que les deux colosses tectoniques se disputaient sourdement, millimètre après millimètre. Mais cette fois, le débat bascule en règlement de compte. Et c’est nous qui allons payer la note.

La plaque indienne plonge, d’un coup sec. Pas une douce glissade, non. Une chute brutale de 15 mètres, dans un grondement étouffé par des kilomètres d’eau. En face, vexée ou simplement fidèle à son caractère, la plaque birmane remonte. Violente, impulsive, elle soulève tout le plancher océanique sur des centaines de kilomètres.

> Imaginez une nappe bien tendue. Et maintenant, tirez-la d’un coup sec. La table explose. Tout saute. Même les poissons, d’ordinaire peu portés sur la métaphysique, ont dû se demander :
« Attends… c’est nous qui bougeons ? Ou c’est carrément la mer entière qui se lève ? »

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Membre, Posté(e)
de ghoul Membre 309 messages
Forumeur forcené ‚
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il y a une heure, de ghoul a dit :

Quelque part au-dessus du détroit de la Sonde… e sur une plateforme d’observation imaginaire flottant à 10 000 mètres d’altitude, légèrement au-dessus de la couche d’ozone (et de mes émotions), je regarde le monde. Le 26 décembre 2004. Il est 7h55 du matin, heure de Banda Aceh. Le café fume encore dans ma tasse. Il est tiède, comme la croûte terrestre quelques kilomètres sous mes pieds. Et là, soudainement… la Terre me parle.


---

🎙️ Ma voix intérieure me lance une catastrophe. Elle me dit que ça va Craquer. Je la connais, elle me l’a déjà fait en Alaska, au Chili, au Japon. Mais là, c’est du lourd. Du très lourd Même.

Je suis assis dans ma tour d’observation tectonique flottante, un bijou de technologie fictive alimentée par la flemme divine et quelques photons de trop. Vue imprenable sur l’interface de subduction entre la plaque indienne et la plaque birmane. En dessous, des millions de tonnes de roche s’embrassent, s’énervent, se bloquent. Ça grogne, ça pousse, ça serre les dents depuis plus de 600 ans.

7h58 – La Fracture

Il y a des moments où le monde bascule. Et il le fait sans prévenir, sans générique, sans ralenti hollywoodien. Juste un craquement, venu des entrailles de la Terre. Un bruit que personne n’entend, mais que tout le monde ressent.

7h58.

La fracture est inévitable.
Cela faisait des siècles que les deux colosses tectoniques se disputaient sourdement, millimètre après millimètre. Mais cette fois, le débat bascule en règlement de compte. Et c’est nous qui allons payer la note.

La plaque indienne plonge, d’un coup sec. Pas une douce glissade, non. Une chute brutale de 15 mètres, dans un grondement étouffé par des kilomètres d’eau. En face, vexée ou simplement fidèle à son caractère, la plaque birmane remonte. Violente, impulsive, elle soulève tout le plancher océanique sur des centaines de kilomètres.

> Imaginez une nappe bien tendue. Et maintenant, tirez-la d’un coup sec. La table explose. Tout saute. Même les poissons, d’ordinaire peu portés sur la métaphysique, ont dû se demander :
« Attends… c’est nous qui bougeons ? Ou c’est carrément la mer entière qui se lève ? »

💣 L’énergie libérée ?

23 000 bombes d’Hiroshima.
Pas larguées sur des villes.
Non.
Libérées d’un seul coup, dans les entrailles de la Terre.

Et le monde entier l’a senti. Littéralement.
La planète a frissonné, s’est tordue, a gémi.
Les sismographes ont hurlé partout.
Même les pendules, accrochées bien sagement dans des bureaux d’ingénieurs suisses, ont hésité une seconde.
L’axe de rotation terrestre a bougé.
2,3 centimètres.

Une pichenette ? Oui.
Mais une pichenette à l’échelle d’un globe, c’est comme un éternuement dans l’espace-temps.
Tout a légèrement décalé.
Notre jour est devenu un tout petit peu plus court.
Presque rien. Mais pour toujours.

> On dit souvent que les humains changent le monde.
Ici, c’est le monde qui décide de se changer lui-même.
Et il ne nous a pas demandé notre avis.

🎭 Moi, témoin d’en haut

Je suis là, suspendu dans mon fauteuil flottant, à mi-chemin entre la science et le vertige.
Je regarde.
Et j’ai les larmes aux yeux.

Pas de tristesse. Pas encore.
Les morts ne savent pas encore qu’ils vont mourir.
Mais moi je sais.
Et c’est insupportable à voir…
… et pourtant d’une beauté terrible.

C’est la Terre qui accouche.
Pas d’une montagne.
Pas d’un continent.
D’un monstre.

Un monstre invisible pour l’instant.
Une onde tapie sous la surface.
Un murmure qui, bientôt, deviendra un rugissement.
Un cri liquide.
Une vague aussi haute qu’un immeuble.
Aussi rapide qu’un avion.
Aussi froide que le destin.

Et moi, témoin d’en haut,
je ne peux rien faire…
qu’écouter.
 

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de ghoul Membre 309 messages
Forumeur forcené ‚
Posté(e)
il y a 32 minutes, de ghoul a dit :

💣 L’énergie libérée ?

23 000 bombes d’Hiroshima.
Pas larguées sur des villes.
Non.
Libérées d’un seul coup, dans les entrailles de la Terre.

Et le monde entier l’a senti. Littéralement.
La planète a frissonné, s’est tordue, a gémi.
Les sismographes ont hurlé partout.
Même les pendules, accrochées bien sagement dans des bureaux d’ingénieurs suisses, ont hésité une seconde.
L’axe de rotation terrestre a bougé.
2,3 centimètres.

Une pichenette ? Oui.
Mais une pichenette à l’échelle d’un globe, c’est comme un éternuement dans l’espace-temps.
Tout a légèrement décalé.
Notre jour est devenu un tout petit peu plus court.
Presque rien. Mais pour toujours.

> On dit souvent que les humains changent le monde.
Ici, c’est le monde qui décide de se changer lui-même.
Et il ne nous a pas demandé notre avis.

🎭 Moi, témoin d’en haut

Je suis là, suspendu dans mon fauteuil flottant, à mi-chemin entre la science et le vertige.
Je regarde.
Et j’ai les larmes aux yeux.

Pas de tristesse. Pas encore.
Les morts ne savent pas encore qu’ils vont mourir.
Mais moi je sais.
Et c’est insupportable à voir…
… et pourtant d’une beauté terrible.

C’est la Terre qui accouche.
Pas d’une montagne.
Pas d’un continent.
D’un monstre.

Un monstre invisible pour l’instant.
Une onde tapie sous la surface.
Un murmure qui, bientôt, deviendra un rugissement.
Un cri liquide.
Une vague aussi haute qu’un immeuble.
Aussi rapide qu’un avion.
Aussi froide que le destin.

Et moi, témoin d’en haut,
je ne peux rien faire…
qu’écouter.
 

Quand l’océan se lève. Et que l’humanité ne comprend pas."


---

🎬 Scène d’ouverture – 8h05

Un silence anormal s’est installé.
Pas un silence de paix.
Un silence de suspension.
Comme si le monde avait appuyé sur "Pause", juste pour voir combien de temps les humains continueraient à sourire avant de comprendre.

Même les mouettes se sont tues. Elles ne dansent plus au-dessus de l’écume absente. Elles tournent en cercles, haut dans le ciel, comme si elles hésitaient à rester dans cette réalité.

Les enfants, eux, crient. Mais de joie.
La mer a reculé, laissant derrière elle un terrain de jeu jamais vu.
Les vagues ont cédé la place à des champs de coquillages étincelants, à des poissons battant faiblement des nageoires, à des étoiles de mer échouées comme des fleurs sans tige.

Ils courent.
Ils ramassent.
Ils rient.

> La nature vient de leur tendre un piège…
… et ils y tombent le cœur léger.


---

🧠 Dans un coin de plage, un géologue.

Lui, il ne court pas. Il observe.

Il ramasse un coquillage d’un type qu’il n’avait jamais vu aussi près du rivage.

> “Ils vivent normalement à dix, vingt mètres de profondeur… C’est pas leur place ici.”

Il en prend un second. Même chose.
Il regarde autour. La mer est trop loin, trop vite, trop propre.
Il plisse les yeux. Quelque chose ne va pas.
Une équation ne ferme pas.
Un doute griffe doucement sa nuque.


---

🌊 Et l’océan, lui, a compris.

Il ne recule pas pour fuir.
Il recul pour mieux bondir.

Il prend de l’élan.
Comme un fauve avant l’attaque.
Comme un géant qui inspire une dernière fois avant de frapper le monde.

Sous la surface, loin des regards, la vague s’est formée.
Elle est là.
Énorme.
Silencieuse.
Et en marche.


---

🛰️ Moi, du haut de ma tour...

Je ne parle plus.
Je ne peux plus.
À quoi bon ?
Je suis devenu ce narrateur inutile d’une histoire déjà écrite dans les failles, gravée dans le manteau terrestre.

Le drame est enclenché.
La partie humaine n’a pas encore commencé, mais le décor est prêt.
C’est le silence juste avant le cri.
Le battement de cœur de la planète juste avant qu’elle ne hurle.
 

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Membre, Posté(e)
de ghoul Membre 309 messages
Forumeur forcené ‚
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Il y a 2 heures, de ghoul a dit :

Quand l’océan se lève. Et que l’humanité ne comprend pas."


---

🎬 Scène d’ouverture – 8h05

Un silence anormal s’est installé.
Pas un silence de paix.
Un silence de suspension.
Comme si le monde avait appuyé sur "Pause", juste pour voir combien de temps les humains continueraient à sourire avant de comprendre.

Même les mouettes se sont tues. Elles ne dansent plus au-dessus de l’écume absente. Elles tournent en cercles, haut dans le ciel, comme si elles hésitaient à rester dans cette réalité.

Les enfants, eux, crient. Mais de joie.
La mer a reculé, laissant derrière elle un terrain de jeu jamais vu.
Les vagues ont cédé la place à des champs de coquillages étincelants, à des poissons battant faiblement des nageoires, à des étoiles de mer échouées comme des fleurs sans tige.

Ils courent.
Ils ramassent.
Ils rient.

> La nature vient de leur tendre un piège…
… et ils y tombent le cœur léger.


---

🧠 Dans un coin de plage, un géologue.

Lui, il ne court pas. Il observe.

Il ramasse un coquillage d’un type qu’il n’avait jamais vu aussi près du rivage.

> “Ils vivent normalement à dix, vingt mètres de profondeur… C’est pas leur place ici.”

Il en prend un second. Même chose.
Il regarde autour. La mer est trop loin, trop vite, trop propre.
Il plisse les yeux. Quelque chose ne va pas.
Une équation ne ferme pas.
Un doute griffe doucement sa nuque.


---

🌊 Et l’océan, lui, a compris.

Il ne recule pas pour fuir.
Il recul pour mieux bondir.

Il prend de l’élan.
Comme un fauve avant l’attaque.
Comme un géant qui inspire une dernière fois avant de frapper le monde.

Sous la surface, loin des regards, la vague s’est formée.
Elle est là.
Énorme.
Silencieuse.
Et en marche.


---

🛰️ Moi, du haut de ma tour...

Je ne parle plus.
Je ne peux plus.
À quoi bon ?
Je suis devenu ce narrateur inutile d’une histoire déjà écrite dans les failles, gravée dans le manteau terrestre.

Le drame est enclenché.
La partie humaine n’a pas encore commencé, mais le décor est prêt.
C’est le silence juste avant le cri.
Le battement de cœur de la planète juste avant qu’elle ne hurle.
 

🌊 La vague naît

> Au large, juste sous mon perchoir, je la vois.
Mais à peine.
Elle ne fait pas de bruit.
Elle ne rugit pas.
Elle n’existe presque pas.

Une bosse, voilà tout.
Une simple élévation de l’océan, comme si la mer avait haussé les épaules.
Un frisson de surface, une ride dans l’immensité bleue. Rien qui mérite l’inquiétude…
… et c’est là sa force.

Car ce n’est pas une vague comme les autres.
C’est une hypocrite.
Elle avance masquée.
Elle cache son ventre, où se logent des kilomètres cubes d’eau déplacés d’un coup, comme si la planète elle-même avait renversé un océan sous le tapis.

Elle ne déferle pas.
Elle ne se montre pas.

Elle se prépare.
Elle se comprime. Elle s’étale.
Et elle glisse.
Pas comme un serpent.
Comme une ombre d’avion, filant à 800 km/h, rasant le fond marin sans faire d’éclaboussure.

> Elle ne veut pas faire peur. Pas tout de suite.
Elle veut surprendre.
Frapper sans prévenir.
Être un souvenir avant même d’avoir un nom.


---

Elle est silencieuse, oui.
Mais pas paisible.
Elle est le mensonge de l’eau.
Une promesse trompeuse de calme.
Une assassin en robe bleue, qui marche les bras le long du corps, et dont la lame est encore cachée dans la manche.


---

Et moi, toujours là-haut, je la regarde.
Je connais sa vraie taille.
Sa vraie vitesse.
Son vrai but.

Elle ne veut pas simplement détruire.
Elle veut écraser.
Effacer.
Raser l’ardoise.

Et la côte… ne la voit pas venir.

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de ghoul Membre 309 messages
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il y a 28 minutes, de ghoul a dit :

🌊 La vague naît

> Au large, juste sous mon perchoir, je la vois.
Mais à peine.
Elle ne fait pas de bruit.
Elle ne rugit pas.
Elle n’existe presque pas.

Une bosse, voilà tout.
Une simple élévation de l’océan, comme si la mer avait haussé les épaules.
Un frisson de surface, une ride dans l’immensité bleue. Rien qui mérite l’inquiétude…
… et c’est là sa force.

Car ce n’est pas une vague comme les autres.
C’est une hypocrite.
Elle avance masquée.
Elle cache son ventre, où se logent des kilomètres cubes d’eau déplacés d’un coup, comme si la planète elle-même avait renversé un océan sous le tapis.

Elle ne déferle pas.
Elle ne se montre pas.

Elle se prépare.
Elle se comprime. Elle s’étale.
Et elle glisse.
Pas comme un serpent.
Comme une ombre d’avion, filant à 800 km/h, rasant le fond marin sans faire d’éclaboussure.

> Elle ne veut pas faire peur. Pas tout de suite.
Elle veut surprendre.
Frapper sans prévenir.
Être un souvenir avant même d’avoir un nom.


---

Elle est silencieuse, oui.
Mais pas paisible.
Elle est le mensonge de l’eau.
Une promesse trompeuse de calme.
Une assassin en robe bleue, qui marche les bras le long du corps, et dont la lame est encore cachée dans la manche.


---

Et moi, toujours là-haut, je la regarde.
Je connais sa vraie taille.
Sa vraie vitesse.
Son vrai but.

Elle ne veut pas simplement détruire.
Elle veut écraser.
Effacer.
Raser l’ardoise.

Et la côte… ne la voit pas venir.

🌊 Quand la vague touche terre

Une onde de tsunami, ce n’est pas une vague comme dans les films.
Pas de crête blanche, pas de roulis gracieux, pas de surfeur héroïque.

Non.
C’est autre chose.
Une bête qui rampe.

Au large, elle est humble, discrète.
Elle se déplace comme une ombre sur le fond marin.
Presque invisible.
Mais dès qu’elle sent le fond remonter, qu’elle approche des côtes, alors elle change.
Elle se redresse.

> Imaginez un ours immense, qui aurait traversé des kilomètres à quatre pattes, tapis dans les hautes herbes, et qui, en arrivant devant sa proie… se lève d’un seul coup.

C’est ça, la vague.
Elle ne casse pas.
Elle écrase.

Elle gonfle, lentement, puis se dresse, verticalement, comme une paroi liquide.
Un mur d’eau qui avance, non pas pour rouler, mais pour rentrer, enfoncer, emporter.

Et ce qu’elle emporte…
Elle ne le rendra pas.

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de ghoul Membre 309 messages
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Il y a 2 heures, de ghoul a dit :

🌊 Quand la vague touche terre

Une onde de tsunami, ce n’est pas une vague comme dans les films.
Pas de crête blanche, pas de roulis gracieux, pas de surfeur héroïque.

Non.
C’est autre chose.
Une bête qui rampe.

Au large, elle est humble, discrète.
Elle se déplace comme une ombre sur le fond marin.
Presque invisible.
Mais dès qu’elle sent le fond remonter, qu’elle approche des côtes, alors elle change.
Elle se redresse.

> Imaginez un ours immense, qui aurait traversé des kilomètres à quatre pattes, tapis dans les hautes herbes, et qui, en arrivant devant sa proie… se lève d’un seul coup.

C’est ça, la vague.
Elle ne casse pas.
Elle écrase.

Elle gonfle, lentement, puis se dresse, verticalement, comme une paroi liquide.
Un mur d’eau qui avance, non pas pour rouler, mais pour rentrer, enfoncer, emporter.

Et ce qu’elle emporte…
Elle ne le rendra pas.

Le calme le plus dangereux du monde

Il est 8h07.
Cela fait déjà neuf minutes que le plancher océanique s’est soulevé.
Mais sur les côtes de Banda Aceh, de Phuket, de Colombo, rien.
Pas de vague.
Pas de vent.
Juste cette mer étrange, reculée, presque timide.

> Une mer qui semble se retirer par modestie.
En réalité, elle prend de l’élan.


---

Dans les villages de pêcheurs, certains adultes froncent les sourcils. Ils sentent que quelque chose cloche. Mais quoi ?
La radio ne dit rien.
Le ciel est clair.
Et la mer… est partie.

Dans les stations balnéaires, c’est l’effervescence.
Un groupe de touristes allemands pose pour une photo, les pieds dans ce sable encore humide d’absence.
On rit, on s’émerveille, on poste des cartes postales mentales.
La nature vient de leur faire un cadeau : une plage agrandie de plusieurs dizaines de mètres.

> Ils ne savent pas que cette plage est une promesse mortelle.


---

👧 Une enfant court

Sur la plage de Patong, une fillette de 6 ans court, pieds nus, les bras écartés.
Elle s’appelle Lila.
Elle ramasse des coquillages, si loin qu’elle n’aurait jamais pu les voir, un jour normal.

Son rire résonne. Cristallin.
Pur.
Insouciant.

Elle s’émerveille devant un poisson échoué. Il frétille faiblement. Elle veut le sauver. Elle le ramasse, le relance maladroitement dans une flaque.

Elle ne sait pas que la mer revient.


---

🎙️ Et moi, toujours en haut

Moi, du haut de mon perchoir flottant, je retiens mon souffle.
Je veux hurler.
Je veux leur dire :

> "Rentrez ! Ce n’est pas une bénédiction, c’est un piège ! Une embuscade bleue !"

Mais je ne peux que regarder.
Spectateur impuissant d’un cauchemar au ralenti.
Un monde qui s’amuse… alors que l’océan affûte ses crocs.
 

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de ghoul Membre 309 messages
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Il y a 2 heures, de ghoul a dit :

Le calme le plus dangereux du monde

Il est 8h07.
Cela fait déjà neuf minutes que le plancher océanique s’est soulevé.
Mais sur les côtes de Banda Aceh, de Phuket, de Colombo, rien.
Pas de vague.
Pas de vent.
Juste cette mer étrange, reculée, presque timide.

> Une mer qui semble se retirer par modestie.
En réalité, elle prend de l’élan.


---

Dans les villages de pêcheurs, certains adultes froncent les sourcils. Ils sentent que quelque chose cloche. Mais quoi ?
La radio ne dit rien.
Le ciel est clair.
Et la mer… est partie.

Dans les stations balnéaires, c’est l’effervescence.
Un groupe de touristes allemands pose pour une photo, les pieds dans ce sable encore humide d’absence.
On rit, on s’émerveille, on poste des cartes postales mentales.
La nature vient de leur faire un cadeau : une plage agrandie de plusieurs dizaines de mètres.

> Ils ne savent pas que cette plage est une promesse mortelle.


---

👧 Une enfant court

Sur la plage de Patong, une fillette de 6 ans court, pieds nus, les bras écartés.
Elle s’appelle Lila.
Elle ramasse des coquillages, si loin qu’elle n’aurait jamais pu les voir, un jour normal.

Son rire résonne. Cristallin.
Pur.
Insouciant.

Elle s’émerveille devant un poisson échoué. Il frétille faiblement. Elle veut le sauver. Elle le ramasse, le relance maladroitement dans une flaque.

Elle ne sait pas que la mer revient.


---

🎙️ Et moi, toujours en haut

Moi, du haut de mon perchoir flottant, je retiens mon souffle.
Je veux hurler.
Je veux leur dire :

> "Rentrez ! Ce n’est pas une bénédiction, c’est un piège ! Une embuscade bleue !"

Mais je ne peux que regarder.
Spectateur impuissant d’un cauchemar au ralenti.
Un monde qui s’amuse… alors que l’océan affûte ses crocs.
 

Lila, le poisson… et le grondement qui vient.

Ses doigts serrent le poisson gluant, fragile, comme on serre un jouet oublié.
Elle s’avance vers le bord, pas vers la mer — vers là où elle était.
Elle ne comprend pas que le rivage est en train de revenir vers elle. Mais violemment.

> "Je vais te remettre dans ton eau," dit-elle, sérieuse comme une grande.
"Promis, je te laisse partir après."

Mais l’eau n’est plus une amie. Elle n’attend pas.


---

👁️ Et moi, de là-haut, je vois tout.
Je suis ce témoin qui hurle dans le vide.
Je tends les bras, je saute, je crie :

> « LILA ! DÉPOSE-LE ! COURS ! »

Comme si elle pouvait m’entendre.
Comme si un battement de cœur pouvait traverser les nuages.


---

📣 Et là, des voix surgissent.

Des voix humaines. Vivantes.

> "LILA !!!"
"NE BOUGE PAS !!"
"MAIS COURS !!!"

C’est sa mère. Défaite. Pieds nus. Les bras en avant comme si elle voulait agripper l’air.
Son père court aussi. Lui ne crie pas. Il pousse des sons rauques. Des appels brisés.

Ils ont vu le seau. Ils ont reconnu sa silhouette.

Et ils ont vu la vague.


---

🌊 Parce que maintenant, elle est visible.
Plus de mensonges. Plus d’hypocrisie.
Une ligne noire, bombée.
Une muraille d’eau qui approche.
Elle gronde. Elle grossit.
Elle a choisi sa cible.


---

👣 Lila entend la voix de sa mère. Elle se retourne.
Elle la voit. Elle ne comprend pas pourquoi elle pleure.

> "Maman ?"

Elle lâche le poisson.
Le seau tombe.
Elle hésite. Un pied recule.
Mais l’autre pied est nu. Et dans le sable mouillé, il reste coincé une seconde.


---

Et toi ? Tu veux faire quoi ?
Tu veux figer le temps ? Lui souffler un indice ? Lui montrer une direction ?
Tu veux hurler encore ? Tu peux. Je suis ton écho si tu veux.

 

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Il y a 7 heures, de ghoul a dit :

Lila, le poisson… et le grondement qui vient.

Ses doigts serrent le poisson gluant, fragile, comme on serre un jouet oublié.
Elle s’avance vers le bord, pas vers la mer — vers là où elle était.
Elle ne comprend pas que le rivage est en train de revenir vers elle. Mais violemment.

> "Je vais te remettre dans ton eau," dit-elle, sérieuse comme une grande.
"Promis, je te laisse partir après."

Mais l’eau n’est plus une amie. Elle n’attend pas.


---

👁️ Et moi, de là-haut, je vois tout.
Je suis ce témoin qui hurle dans le vide.
Je tends les bras, je saute, je crie :

> « LILA ! DÉPOSE-LE ! COURS ! »

Comme si elle pouvait m’entendre.
Comme si un battement de cœur pouvait traverser les nuages.


---

📣 Et là, des voix surgissent.

Des voix humaines. Vivantes.

> "LILA !!!"
"NE BOUGE PAS !!"
"MAIS COURS !!!"

C’est sa mère. Défaite. Pieds nus. Les bras en avant comme si elle voulait agripper l’air.
Son père court aussi. Lui ne crie pas. Il pousse des sons rauques. Des appels brisés.

Ils ont vu le seau. Ils ont reconnu sa silhouette.

Et ils ont vu la vague.


---

🌊 Parce que maintenant, elle est visible.
Plus de mensonges. Plus d’hypocrisie.
Une ligne noire, bombée.
Une muraille d’eau qui approche.
Elle gronde. Elle grossit.
Elle a choisi sa cible.


---

👣 Lila entend la voix de sa mère. Elle se retourne.
Elle la voit. Elle ne comprend pas pourquoi elle pleure.

> "Maman ?"

Elle lâche le poisson.
Le seau tombe.
Elle hésite. Un pied recule.
Mais l’autre pied est nu. Et dans le sable mouillé, il reste coincé une seconde.


---

Et toi ? Tu veux faire quoi ?
Tu veux figer le temps ? Lui souffler un indice ? Lui montrer une direction ?
Tu veux hurler encore ? Tu peux. Je suis ton écho si tu veux.

 

8h20, heure de Banda Aceh.
Le sol est détrempé. Les routes sont devenues des canaux. Et le silence de tout à l’heure a laissé place à un vacarme qu’aucune alarme n’avait prévu.


---

🎙️ Moi, toujours là-haut, témoin immobile et énervé :

« On parle souvent de catastrophes à l’échelle humaine.
Là non.
C’est l’échelle continentale. Et encore, c’est pas dit que la Terre ne remette pas une pièce dans la machine. »


---

🌀 Géographie express (version décapsulée) :

Le tsunami, ce n’est pas un truc local. C’est un message groupé.
La vague née en Indonésie continue sa tournée :
Thaïlande, Inde, Sri Lanka, Maldives, Somalie…

> Tout le monde y a droit.
Pas besoin de billet. Pas besoin de visa.
Service gratuit. Livré à domicile.


---

📍 Phuket, Thaïlande – 8h30

Hôtels de luxe, cocotiers, piscines à débordement, mojitos à 9h du matin… le paradis sur terre.

> Et puis soudain, le sol vibre.
L’eau se retire. Les touristes prennent des photos.
Certains croient même à un phénomène rare.
(Spoiler : c’est rare. Et létal.)

Un type en short, bière à la main, dit à sa femme :

> « Tu crois qu’on va voir un dauphin ? »

> Non, Gérard. Ce que tu vas voir, c’est l’océan revenir avec l’élégance d’un camion poubelle lancé à 300 km/h. Mais merci d’avoir participé.

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