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Regards sur notre monde

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Annalevine

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
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« Il apparut à C. que, quel que soit l’endroit où il pourrait rêver d’être et d’y vivre, fut-ce une île paradisiaque, alors, tout de même, cet endroit serait encore une impasse. »

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Membre, 40ans Posté(e)
Tamar Hanna Membre 271 messages
Forumeur en herbe ‚ 40ans‚
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Il y a 12 heures, Annalevine a dit :

« Il apparut à C. que, quel que soit l’endroit où il pourrait rêver d’être et d’y vivre, fut-ce une île paradisiaque, alors, tout de même, cet endroit serait encore une impasse. »

Serait-ce que C.connaît la valeur des liens? Un rêve est un passage, la lecture d'un autre monde, d'une autre dimension. Nul endroit sur terre ne saurait apaiser le feu allumé par un rêve. Car ce n'est pas l'endroit, mais l'esprit en éveil qui ne veut pas trouver de repos.

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
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Si je fais la synthèse de mes études menées sur les découvertes de Sperry, prix  Nobel 1981, dont l’un des points les plus étonnants est bien expliqué par Linda V. Williams, enseignante à Berkeley, il existe bien deux sources de connaissance, l’une étant la pensée verbale, qu’il est possible de qualifier, pour la distinguer, de pensée temporelle, l’autre étant la pensée spatiale, ne disposant pas du langage ( les mots) donc restant inconsciente. 
Le penseur formé par l’enseignement traditionnel n’imagine pas que l’inconscient puisse être  une source de connaissance. Seule la pensée exprimée en mots, reste pour lui la seule source de connaissance. Il faut y voir l’influence cartésienne mais aussi l’influence catholique qui a infériorisé à mort l’inconscient, lieu démoniaque selon cette religion. La fuite dans l’athéisme  ne  permet pas à ce penseur de rétablir l’inconscient dans sa puissance. Il est en effet  piégé par Freud, gourou des bourgeoises catho de Vienne, qui fit de l’inconscient un pandémonium sexuel. Vienne, les Habsbourg, encore le catholicisme. Bref, qu’il soit croyant ou athée le sympathique penseur français se fait baiser. 

Nous disposons donc de deux sources de connaissance mentales, étant dit bien sûr que l’autre branche de la connaissance, la « sensibilité » au sens kantien reste bien sûr la base. Sans perception externe et interne pas de connaissance.

Savoir qu’il existe deux sources mentales de connaissance, qui, dans la réalité, fusionnent sans arrêt ( l’expérience de Sperry est particulière) conduit à penser autrement. Et à supposer que, s’appuyer sur la seule pensée rationnelle, logique, spéculative, ne permet pas d’accéder à la connaissance la plus étendue possible des réalités que nous cherchons à « voir ».

Modifié par Annalevine
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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
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Ces deux pensées correspondent assez bien à la distinction faite par Pascal entre l’esprit de géométrie et l’esprit de finesse. L’esprit de géométrie c’est la raison, l’esprit de finesse c’est l’inspiration. La pensée logique, séquentielle, causale face à la pensée inspirée, qui vient « d’ailleurs ». 
La philosophie occidentale continentale utilise presqu’exclusivement la pensée rationnelle, dédaignant la pensée inspirée. Il y a quelques exceptions, Nietzsche ou encore Schopenhauer, deux allemands au demeurant, l’Allemagne sachant lier entre elles ces deux pensées. La pensée inspirée en France est méprisée par les philosophes, lesquels donc ne fonctionnent qu’avec la pensée rationnelle, par surcroît épurée de toute émotion et de tout sentiment. Cela donne une philosophie bizarre, conceptuelle, rationnelle, logique qui parfois même ne s’appuie même plus sur la perception. À ce compte là la philosophie française ne fait plus le poids devant la pensée scientifique, qui elle aussi écarte toute émotion, tout sentiment, toute inspiration, mais qui au moins s’appuie sur la perception. Si bien qu’aujourd’hui les Français non philosophes  qui veulent comprendre le monde s’appuient plutôt sur les physiciens, les chimistes, les biologistes, les neuro psy et abandonnent les philosophes à leurs vaticinations.

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
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Il y a 10 heures, Annalevine a dit :

Ces deux pensées correspondent assez bien à la distinction faite par Pascal entre l’esprit de géométrie et l’esprit de finesse. L’esprit de géométrie c’est la raison, l’esprit de finesse c’est l’inspiration. La pensée logique, séquentielle, causale face à la pensée inspirée, qui vient « d’ailleurs ». 
La philosophie occidentale continentale utilise presqu’exclusivement la pensée rationnelle, dédaignant la pensée inspirée. Il y a quelques exceptions, Nietzsche ou encore Schopenhauer, deux allemands au demeurant, l’Allemagne sachant lier entre elles ces deux pensées. La pensée inspirée en France est méprisée par les philosophes, lesquels donc ne fonctionnent qu’avec la pensée rationnelle, par surcroît épurée de toute émotion et de tout sentiment. Cela donne une philosophie bizarre, conceptuelle, rationnelle, logique qui parfois même ne s’appuie même plus sur la perception. À ce compte là la philosophie française ne fait plus le poids devant la pensée scientifique, qui elle aussi écarte toute émotion, tout sentiment, toute inspiration, mais qui au moins s’appuie sur la perception. Si bien qu’aujourd’hui les Français non philosophes  qui veulent comprendre le monde s’appuient plutôt sur les physiciens, les chimistes, les biologistes, les neuro psy et abandonnent les philosophes à leurs vaticinations.

Très joli mot ce vaticination ! J' en cherche lés synonymes :

..................................

est-ce qué tu considères Jung comme un dé ces philosophes allemand qui prend en compta la sensibilité ?

 

 

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
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La pensée rationnelle confère à celui qui la pratique exclusivement le sentiment qu’il domine, qu’il gère, qu’il actualise sa volonté. 

C’est lui qui veut, et ce sentiment que seul lui, veut, il le vit en posant lui-même des concepts, en posant lui-même des vérités, en construisant, en utilisant la logique et la puissance de cette dernière dans son utilisation de la causalité. Celui-là où celle-là part du principe qu’ une pensée  rationnelle pilote l’univers, que l’univers est rationnel. 

Ainsi il élabore une pensée construite par articulation de concepts censés  représenter les briques constitutives du monde. Il jouit de cette pensée qu’il assimile à la pensée universelle. Il acquiert lui-même la puissance  de cette pensée universelle.

Tout cela n’est que fantasme, course après un ressenti tel que le penseur se sente tout  puissant. C’est surtout un truc de mec, de mâle, mais les femmes commencent à s’y mettre. 
 

À la base d’un tel effort il y a une émotion : l’angoisse.

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
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Il est aussi possible de caractériser ces deux pensées ainsi : la pensée volontariste et la pensée inspirée. La pensée volontariste est la pensée rationnelle, celle qui tend à affirmer : l’Univers est rationnel. Mais, en affirmant cela cette pensée tend à réduire l’Univers à ses seuls composantes rationnelles. 
C’est cette pensée dans laquelle nous nous reconnaissons jusqu’à créer le concept de moi. Pourtant ce moi n’est qu’une partie de notre esprit. Notre civilisation actuelle tend à rejeter la pensée inspirée, car dans sa manifestation dans le champ conscient elle ne paraît pas mue par notre volonté. Pour que cette pensée apparaisse il nous faut renoncer à nous même, faire silence en soi ou, au moins, créer une disponibilité en soi. L’impression que nous éprouvons est celle de l’irruption dans le champ conscient de manifestations engendrées par un autre vouloir que le nôtre.

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
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Je me rends compte que nous sommes immergés dans ce que je ne peux qu’appeler l’inconscient. Même la pensée consciente est logée dans un espace plus vaste, inconscient. C’est impressionnant. 

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Invité Meruidos
Invités, Posté(e)
Invité Meruidos
Invité Meruidos Invités 0 message
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Le 04/08/2019 à 10:07, Talon 1 a dit :

Vous confondez philosophie et sociologie. Oui, notre principal souci est de perdurer. Mais les satisfactions et les désirs sont sans limites. Le futur nous soucie moins que le présent.

C'est-à-dire que c'est présentement que nous l'anticipons.

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Membre, 59ans Posté(e)
landbourg Membre 2 511 messages
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Il y a 1 heure, Meruidos a dit :

C'est-à-dire que c'est présentement que nous l'anticipons.

L'instant c'est un truc incroyable si on arrive à stopper toutes nos anticipations. C très dur à ressentir, très rare. Mais quand on le ressent c'est comme une "bulle" d 'éternité. Ça peut inquiéter mais aussi être grandiose. Moi ça me donne parfois presque l'impression d ' un souvenir mais où je suis présent, même très présent et très vivant.

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
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Il y a 2 heures, landbourg a dit :

L'instant c'est un truc incroyable si on arrive à stopper toutes nos anticipations. C très dur à ressentir, très rare. Mais quand on le ressent c'est comme une "bulle" d 'éternité. Ça peut inquiéter mais aussi être grandiose. Moi ça me donne parfois presque l'impression d ' un souvenir mais où je suis présent, même très présent et très vivant.

Vivre le présent.

 

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
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Le 24/07/2020 à 08:05, Annalevine a dit :

Il est aussi possible de caractériser ces deux pensées ainsi : la pensée volontariste et la pensée inspirée. La pensée volontariste est la pensée rationnelle, celle qui tend à affirmer : l’Univers est rationnel. Mais, en affirmant cela cette pensée tend à réduire l’Univers à ses seuls composantes rationnelles. 
C’est cette pensée dans laquelle nous nous reconnaissons jusqu’à créer le concept de moi. Pourtant ce moi n’est qu’une partie de notre esprit. Notre civilisation actuelle tend à rejeter la pensée inspirée, car dans sa manifestation dans le champ conscient elle ne paraît pas mue par notre volonté. Pour que cette pensée apparaisse il nous faut renoncer à nous même, faire silence en soi ou, au moins, créer une disponibilité en soi. L’impression que nous éprouvons est celle de l’irruption dans le champ conscient de manifestations engendrées par un autre vouloir que le nôtre.

Je dirais plutôt "le vouloir (une certaine cohérence différente) d'un autre nous", d'une autre partie de nous-mêmes qui n'affleurait pas jusque là. La cohérence trop serrée -rationnelle- du moi (bien conscient) élimine, ne veut pas voir ma ou mes autres composantes qui restent pourtant présentes en "sous-sol".

Le "vouloir", la "force voulante" en est déjà une. (la plus importante). Le "Je". Et déjà, par rapport au "moi", ce "je est un autre", c'est le "je voulant" dont la fonction est de vouloir. tous azimuts. Le "moi dictatorial" le croit être de lui-même, mais il se trompe. Le moi est inerte (sans le "je" il n'est qu'une banque de données.)

Alors, quand le "je" met en mouvement les "fichiers cachés", le moi croit que c'est quelqu'un d'autre qui veut. C'est un autre en moi que le moi, mais pas quelqu'un d'autre... C'est toujours le "groupe sujet" qui est aux manettes. Mais tantôt il fait groupe avec le moi conscient et rationnel tantôt il se "lâche" et s'encanaille avec des mois plus rustiques plus animaux ou plus primaires... Ce sont ceux qui ont potentiellement le plus d'énergie. Et c'est pour ça qu'ils arrivent à refaire surface.

Je dirais presque que sans eux qui poussent par dessous, le moi sage et rationnel n'existerait même pas. Bizarrement, le premier travail du moi gentil est de les étouffer !

Je pense aussi que le conscient n'est qu'un affleurement de toute la psyché. Et il tient tout le reste sous le boisseau. C'est effarant.

 

Ce qui me gène chez Jung c'est qu'il a tendance à faire des puissances autonomes de toutes ces instances, alors qu'elles ne peuvent que passer par le je sujet pour advenir. Ça finit par déboucher sur un monde magique. C'est sûr que ça plaît mieux... c'est plus démagogique. Mais c'est du mauvais irrationnel. Pour moi, la seule complexité extrême et l'imprévisibilité, suffisent comme irrationnel. Il y a déjà pas mal à faire avec ça...

Pourquoi j'agis ainsi ? (De telle ou telle façon ?) Je ne sais pas ! Et je ne veux pas le savoir ! Je me doute qu'il y aurait une bonne explication mais je ne veux pas la connaître ! Je préfères rester ... irrationnel !

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Membre, 59ans Posté(e)
landbourg Membre 2 511 messages
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Il y a 5 heures, Annalevine a dit :

Dieu aussi joue.

Oui mais à quoi? 

Mon dieu que c'est excitant !

( surtout avec un soleil pareil et une végètation qui semble prête à s'embraser !)

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Erreur sur le genre
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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
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Il y a 5 heures, Blaquière a dit :

 

 

Je pense aussi que le conscient n'est qu'un affleurement de toute la psyché. Et il tient tout le reste sous le boisseau. C'est effarant.

Je retiens ce passage de ton post. Je ressens à l’identique ce que tu ressens là. Le reste est trop lié à ta culture propre et je ne m’y retrouve pas. À part ta critique de Jung. Ses hypothèses sont intéressantes mais nous nous retrouvons en effet avec lui avec des entités distinctes dont je ne sais que faire.

La question pourrait être : pourquoi réfléchir à tout ça ? Pour comprendre mes actions ? Non, pour tenter de voir quelle action entreprendre. Désir d’action donc.

Quand j’étais ado, je traversais l’Europe en stop et dans cette errance je me disais : je désire enseigner. Je m’imaginais parlant devant un auditoire et j’enseignais. Alors que je dormais, la nuit, dans des champs. Mais enseigner quoi ? Enseigner était en fait un type d’action désiré. Une action qui me conjugue à l’autre. Ainsi l’autre est tout pour moi. L’autre, pas moi.

Je ne me retrouve pas dans la philosophie occidentale  car tout y tourne sur soi, sur le moi. Dans ma culture ( héritée ?) tout tourne autour de l’autre. Il y a en définitive non pas une philosophie mais des philosophies.
 

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Membre, 59ans Posté(e)
landbourg Membre 2 511 messages
Mentor‚ 59ans‚
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Il y a 4 heures, Annalevine a dit :

Je ne me retrouve pas dans la philosophie occidentale  car tout y tourne sur soi, sur le moi. Dans ma culture ( héritée ?) tout tourne autour de l’autre. Il y a en définitive non pas une philosophie mais des philosophies

Mais l'autre est en nous-même et nous- même dans l'autre.

Par exemple si Descartes veut isoler son petit "je" c 'est en le libérant de tout ce que l'autre lui à inculqué et qu'il a  pris pour argent comptant. Et l'autre à fait la même connerie mais lui sans ce poser de questions existentielles sur la véracité de ses propos et la refilé à son voisin qui...

Le moi ne peut se concevoir que dans une communauté de pensée, seul il n'est rien sinon ce truc qui doute mais qui par la grâce du grand ordonnateur sait au final qu'il n'est pas trompé et qu'il existe. Les.grand  faiseur de systèmes n'ont pas fait mieux, ni les penseurs de philosophie politique.  Au lieu de dire nous nous tenons mutuellement jusqu'au bout  , sinon rien ne peut exiter ils ont dit dieu le veut ou sinon c foutu. ( on peut aussi dire la raison, la rationalité, la science pour moi c'est kif kif.)

Moi je ne vois qu'un grand jeu de miroir et un maître du jeu qui joue  avec nous  à  créer l'auto engendrement de nos je et du nous et même du monde, du moins son intelligibilité( tiens ça me rappelle hegel ) . Autoengendrement qui nécessite un échange incessant en va et viens entre moi et l'autre.

Je met du sens avec nous et nous met du sens avec les je.

Que je dise  moi ou l'autre c'est la même chose. Moi invente ( cré ) l'autre et l'autre invente le moi. 

Tout n'est qu'invention et pourtant tout est vrai. Il suffit juste d'avoir un ensemble d'aprioris en commun et y croire dur comme fer! 

Dans ce cas là , la matière ne serait que le support de nos projections personnelles et collectives. La possibilité d'infini possibilités.

 

 

 

 

 

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
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Il y a 12 heures, Annalevine a dit :

Je retiens ce passage de ton post. Je ressens à l’identique ce que tu ressens là. Le reste est trop lié à ta culture propre et je ne m’y retrouve pas. À part ta critique de Jung. Ses hypothèses sont intéressantes mais nous nous retrouvons en effet avec lui avec des entités distinctes dont je ne sais que faire.

La question pourrait être : pourquoi réfléchir à tout ça ? Pour comprendre mes actions ? Non, pour tenter de voir quelle action entreprendre. Désir d’action donc.

Quand j’étais ado, je traversais l’Europe en stop et dans cette errance je me disais : je désire enseigner. Je m’imaginais parlant devant un auditoire et j’enseignais. Alors que je dormais, la nuit, dans des champs. Mais enseigner quoi ? Enseigner était en fait un type d’action désiré. Une action qui me conjugue à l’autre. Ainsi l’autre est tout pour moi. L’autre, pas moi.

Je ne me retrouve pas dans la philosophie occidentale  car tout y tourne sur soi, sur le moi. Dans ma culture ( héritée ?) tout tourne autour de l’autre. Il y a en définitive non pas une philosophie mais des philosophies.
 

Tres intéressant ! Il y a deux jours, je parlais avec des profs. Ils me disaient qu'il avaient vécu très difficilement leurs années de scolarité. Collège et lycée. Je leur disais que dans mon cas, 7 années d'internat... éh bien je m'y suis senti relativement bien !  Il ont souffert eux, ces années là. Par rapport aux autres élèves. Mon fils m'a dit : mais pourquoi, alors qu'ils y étaient si mal, ils ont fait leur vie là dedans ? Pourquoi ils y sont retournés ? Ils auraient dû fuir ce milieu !

Il avait subtilement relevé le problème sous cet angle.

Cela ne semble pas logique. Bien sûr quand un problème se dresse, on cherche à comprendre ! Et il nous est alors paru vraisemblable qu'il ont fait leur vie dans l'enseignement pour se rattraper de leur ancien mal-être de l'école. Pour transformer leur échec en victoire. Comme une revanche.

Ainsi quand tu dis que seul à dormir dans un champ tout en pensant que tu allais plus tard enseigner, j'ai un peu l'impression que tu rechargeais tes accus dans une solitude bienheureuse où enfin tu maîtrisais tout, avant de retourner au combat dans l'arène armé jusqu'aux dents ! Et retourner à l'école en conquérant cette fois !...

Pour ce qui est de la philosophie occidentale qui tournerait iniquement sur le soi, Je le disais : de toutes façons tout doit passer par le "je", (cette force obscure en nous !). Après, on peut partager toutes nos actions en deux : vers soi (comprendre) et vers l'extérieur, créer. Dans cet extérieur, l'autre tient une place très spéciale qui nous est nécessaire, indispensable pour être nous-mêmes. Autant du pt de vue individuel (culture, langage) que du pt de vue de l'espèce (reproduction).

(Souvent notre 'spiritualité" nos justifications rhabillées de vertu, prennent leur source dans des soubassements bien plus primaires. Dans notre préhistoire individuelle oubliée. C'est bon pour tous ! Mais j'essaie de m'en amuser, au minimum de ne pas le prendre au tragique. De le prendre avec... philosophie !)

Une interprétation du "g'noti sé afton" ! Ou "se connaître comme un autre, en tant qu'autre"...

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
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il y a 43 minutes, Blaquière a dit :

Tres intéressant ! Il y a deux jours, je parlais avec des profs. Ils me disaient qu'il avaient vécu très difficilement leurs années de scolarité. Collège et lycée. Je leur disais que dans mon cas, 7 années d'internat... éh bien je m'y suis senti relativement bien !  Il ont souffert eux, ces années là. Par rapport aux autres élèves. Mon fils m'a dit : mais pourquoi, alors qu'ils y étaient si mal, ils on fait leur vie là dedans ? Pourquoi ils y sont retournés ? Ils auraient dû fuir ce milieu !

Il avait subtilement relevé le problème sous cet angle.

Cela ne semble pas logique. Bien sûr quand un problème se dresse, on cherche à comprendre ! Et il nous est alors paru vraisemblable qu'il ont fait leur vie dans l'enseignement pour se rattraper de leur ancien mal-être de l'école. Pour transformer leur échec en victoire. Comme une revanche.

Ainsi quand tu dis que seul à dormir dans un champ tout en pensant que tu allais plus tard enseigner, j'ai un peu l'impression que tu rechargeais tes accus dans une solitude bienheureuse où enfin tu maîtrisais tout, avant de retourner au combat dans l'arène armé jusqu'aux dents ! Et retourner à l'école en conquérant cette fois !...

Pour ce qui est de la philosophie occidentale qui tournerait iniquement sur le soi, Je le disais de toutes façons tout doit passer par le "je", (cette force obscure en nous !). Après, on peut partager toutes nos actions en deux : vers soi (comprendre) et vers l'extérieur, créer. Dans cet extérieur, l'autre tient une place très spéciale qui nous est nécessaire, indispensable pour être nous-mêmes. Autant du pt de vue individuel (culture, langage) que du pt de vue de l'espèce (reproduction).

(Souvent notre 'spiritualité" nos justifications rhabillées de vertu, prennent leur source dans des soubassements bien plus primaires. Dans notre préhistoire individuelle oubliée. C'est bon pour tous ! Mais j'essaie de m'en amuser, au minimum de ne pas le prendre au tragique. De le prendre avec... philosophie !)

Une interprétation du "g'noti sé afton" !

Quand j’étais ado je voyais l’enseignement dans le cadre religieux. Ma famille d’origine était de culture scientifique ( vraiment de haute volée) et religieuse et là c’était assez mystique ( la mystique russe et juive). Enseigner je le ressentais alors comme : prophétiser. Et, aujourd’hui encore je reste fasciné par la vie d’un Sabbataï Tsevi ou d’un Andrei Roublev. 

La prophétie hantait mon frère aussi mais il était trop versé dans la science physique pour en plus se donner à la prophétie.

Le problème  (philosophique ?) provenait de cette interrogation : prophétiser oui, mais prophétiser quoi ? 

Ce que je veux dire par là, c’est que le verbe : prophétiser, apparaissait avant le contenu : la prophétie.

C’est en cela que je pense que c’est d’abord l’autre que j’avais en vue : établir avec l’autre une relation. Le verbe à mon avis conjugue l’un avec l’autre ( le je selon toi avec le il ou le elle de l’autre).

La relation pour moi prime sur le contenu.
 

Bien entendu prophétiser sans avoir encore de prophétie à dire, ou encore enseigner sans savoir encore quoi enseigner peut paraître absurde.

Quand j’eus atteint l’âge  de 33 ans, et jusqu’à maintenant, ce qui me tient en action c’est le désir de transmettre. C’est un peu différent du prophetiser ou du enseigner.

Quand tu raisonnes, et c’est mon reproche, tu établis des causalités qui, à mon avis, ont pour but de simplifier une question ou tout simplement pour but de passer à autre chose et à ne pas s’attarder. À mon avis il est peut être trop « simplifiant » d’expliquer les comportements de soi et des autres par des causes uniquement psychologiques. 

Le point de départ de toute réflexion, le moi, le je, en fait ne me va pas. C’est en cela que je suis décalé par rapport au mode de penser de l’Europe occidentale continentale. Je dis continentale car quand je lis un philosophe anglo saxon il ne part pas du je,  il se soucie d’abord d’action et d’action sociale. La philosophie ne doit pas devenir spéculative mais elle doit contribuer à changer le monde pour lui. Le social est immédiatement présent, et réunit en lui le je et le nous. Le continental construit tout à partir du moi. Cette culture se défend bien sûr mais il m’est impossible de m’y insérer. 

 

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
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il y a 39 minutes, Annalevine a dit :

Quand j’étais ado je voyais l’enseignement dans le cadre religieux. Ma famille d’origine était de culture scientifique ( vraiment de haute volée) et religieuse et là c’était assez mystique ( la mystique russe et juive). Enseigner je le ressentais alors comme : prophétiser. Et, aujourd’hui encore je reste fasciné par la vie d’un Sabbataï Tsevi ou d’un Andrei Roublev. 

La prophétie hantait mon frère aussi mais il était trop versé dans la science physique pour en plus se donner à la prophétie.

Le problème  (philosophique ?) provenait de cette interrogation : prophétiser oui, mais prophétiser quoi ? 

Ce que je veux dire par là, c’est que le verbe : prophétiser, apparaissait avant le contenu : la prophétie.

C’est en cela que je pense que c’est d’abord l’autre que j’avais en vue : établir avec l’autre une relation. Le verbe à mon avis conjugue l’un avec l’autre ( le je selon toi avec le il ou le elle de l’autre).

La relation pour moi prime sur le contenu.
 

Bien entendu prophétiser sans avoir encore de prophétie à dire, ou encore enseigner sans savoir encore quoi enseigner peut paraître absurde.

Quand j’eus atteint l’âge  de 33 ans, et jusqu’à maintenant, ce qui me tient en action c’est le désir de transmettre. C’est un peu différent du prophetiser ou du enseigner.

Quand tu raisonnes, et c’est mon reproche, tu établis des causalités qui, à mon avis, ont pour but de simplifier une question ou tout simplement pour but de passer à autre chose et à ne pas s’attarder. À mon avis il est peut être trop « simplifiant » d’expliquer les comportements de soi et des autres par des causes uniquement psychologiques. 

Le point de départ de toute réflexion, le moi, le je, en fait ne me va pas. C’est en cela que je suis décalé par rapport au mode de penser de l’Europe occidentale continentale. Je dis continentale car quand je lis un philosophe anglo saxon il ne part pas du je,  il se soucie d’abord d’action et d’action sociale. La philosophie ne doit pas devenir spéculative mais elle doit contribuer à changer le monde pour lui. Le social est immédiatement présent, et réunit en lui le je et le nous. Le continental construit tout à partir du moi. Cette culture se défend bien sûr mais il m’est impossible de m’y insérer. 

 

Que nos expérience, nos "vécus" sont différents ! Et c'est bien de pourvoir les exposer.

 Le monde anglo-saxon... Je connais un peu. Et j'ai souvent été étonné de constater la difficulté dont font preuve les anglo saxons en général ,  alors que leur langue est devenu la langue universelle bien pratique pour communiquer à l'échelle mondiale, de leur difficulté, je disais, justement à communiquer...

Quand ils parlent assez souvent, on les sent comme devant un mur infranchissable. Le mur de l'expression. Leurs mots ne sortent pas ! En privé en tout cas. Comme s'ils ne pouvaient pas aller chercher bien loin... en eux. (ce qui correspond un peu à ce que tu dis.)

D'autant plus incompréhensible quand tu dis qu'ils ont une vision plus sociale de leur vie... Comme si leur individualité était oblitérée....

Pour la psychologie, elle n'explique que le point de départ, elle n'explique pas grand chose d'autre que l'investissement énergétique de nos motivations. C'est pour moi ce que tu nommais naguère le sentiment. Tout par de là. Que ça simplifie, sans doute, mais pour que "ça marche" à coup sûr (non pas du côté de l'explication mais du côté de la réalité) j'aurais tendance à préférer ce qui est simple.

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Membre, 40ans Posté(e)
Tamar Hanna Membre 271 messages
Forumeur en herbe ‚ 40ans‚
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il y a 45 minutes, Annalevine a dit :

Bien entendu prophétiser sans avoir encore de prophétie à dire, ou encore enseigner sans savoir encore quoi enseigner peut paraître absurde. 

Non, pas absurde, mais une illusion d'ordre.

Pourquoi enseigner ou prophétiser s'il n'y a personne pour recevoir? L'enseignement est un apprentissage qui prend sens dans la communauté. Celui qui pense vouloir enseigner est mu par le désir d'apprendre dans une communauté, c'est celui qui connaît la valeur des liens et le recherche en tout. Enseigner et apprendre ont alors la même valeur.

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