Suicides à France Telecom, le procès

Orange, ex-France Télécom, son ancien PDG Didier Lombard et six autres cadres et dirigeants sont jugés pour "harcèlement moral", à partir de lundi, près de dix ans après une crise sociale durant laquelle plusieurs dizaines de salariés se sont suicidés.

C'est la première fois que la justice doit trancher une affaire de harcèlement d'une telle ampleur. Le procès de France Télécom (devenue Orange en 2013), de son ancien PDG Didier Lombard et de six autres cadres et dirigeants de l'entreprise, s'ouvre lundi 6 mai à Paris. Ils sont jugés pour "harcèlement moral" et "complicité de harcèlement moral", près de dix ans après le début des actions judiciaires, dans cette affaire devenue le symbole de la souffrance au travail. Au cœur de l'enquête, les cas de 39 salariés : dix-neuf se sont donné la mort, douze ont tenté de se suicider et huit ont souffert de dépression ou été mis en arrêt de travail.

Comprendre ce qui s'est passé (les plans ACT et NEXT) : 

https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/carriere/vie-professionnelle/sante-au-travail/suicides-a-france-telecom-l-article-a-lire-pour-comprendre-pourquoi-orange-se-retrouve-devant-la-justice_3423431.html

Pendant cette phase de réorganisation à marche forcée, certains salariés ont quitté l'entreprise. Pour ceux qui restent, "les souffrance sociales sont généralisées", selon Sébastien Crozier. L'affaire éclate finalement après les suicides de plusieurs dizaines de salariés. Selon les syndicats et la direction, il y a eu 35 suicides au cours des seules années 2008 et 2009. Celui, en juillet 2009, d'un technicien marseillais, qui avait évoqué un "management par la terreur", donne un retentissement énorme à l'affaire. Les premiers articles paraissent dans la presse. Le 15 septembre 2009, le PDG, Didier Lombard, évoque "une mode des suicides". Une expression qu'il regrettera le lendemain.

Cet événement tragique met au jour une longue série de drames humains. Parmi les victimes, Jean-Michel, 53 ans, se jette sous un train, le 2 juillet 2008, après une conversation téléphonique avec une syndicaliste. Le 11 septembre 2009, Stéphanie, 32 ans, se défenestre sur son lieu de travail. La veille, elle avait envoyé un mail à son père : "Mon chef n'est bien sûr pas prévenu, mais je serai la 23e salariée à me suicider. Je n'accepte pas la nouvelle réorganisation du service (...) Je préfère encore mourir."

Le 9 septembre 2009, Yonelle Dervin, technicien, qui vient d'apprendre sa mutation, se lève au milieu d'une réunion, présente ses excuses à ses collègues, sort un couteau et se plante la lame dans le ventre.

Le pendre par les couilles avec son comité de direction...

Honte sur lui et sur ses proches.

Je n'ai pas très bien compris pourquoi ils ne pouvaient pas licencier des fonctionnaires pour motif économique ?

Citation

Mais France Télécom est confronté à un "paradoxe", souligné dans l'enquête des juges d'instruction : "Il était impossible de procéder à des licenciements pour motif économique des fonctionnaires.

J'ai l'impression que cela aurait été « mieux » que la crise actuelle.

à l’instant, Niou a dit :

Je n'ai pas très bien compris pourquoi ils ne pouvaient pas licencier des fonctionnaires pour motif économique ?

J'ai l'impression que cela aurait été « mieux » que la crise actuelle.

Parce qu'il n'y a pas de motif économique...il y a des choix de "gestion"

Et surtout parce que ce sont des très gros connards

J'espère qu'ils vont être condamnés à de très lourds dommages et intérêts. J'ai entendu à la radio qu'à l'époque, Lombard avait dit : ils partiront. Ils sortiront par la porte ou par la fenêtre mais ils partiront. 

Le débat est relancé en ce qui concerne le harcèlement qui aboutit au suicide... N'est-ce pas un homicide finalement ?

il y a 2 minutes, zenalpha a dit :

Parce qu'il n'y a pas de motif économique...il y a des choix de "gestion"

Il faut obligatoirement un motif pour virer un employé ? En tout cas, il doit y avoir un problème dans la loi s'ils ne peuvent pas licencier des employés et qu'ils sont en faillites.

il y a 1 minute, Niou a dit :

Il faut obligatoirement un motif pour virer un employé ? En tout cas, il doit y avoir un problème dans la loi s'ils ne peuvent pas licencier des employés et qu'ils sont en faillites.

Euh....oui..il faut un motif...

Le risque c'est que le salarié attaque aux prud'hommes...

C'est pour ça que les ruptures conventionnelles pullulent.

Lâcher une petite prime pour ne pas risquer le procés

Même après la rupture conventionnelle il est possible de poursuivre aux prudhommes. 

Je comprends mieux ce qui a poussé à ces pratiques, mais c'est intolérable humainement.

il y a 3 minutes, January a dit :

Même après la rupture conventionnelle il est possible de poursuivre aux prudhommes. 

Ça me paraît chaud.

C'est une rupture a l'amiable il faudrait presque un vice de consentement ou de forme

Une rupture imposée déguisée 

Bien sûr ça arrive

Mais si on est en conflit on évite l'accord amiable...

il y a 4 minutes, Niou a dit :

Je comprends mieux ce qui a poussé à ces pratiques, mais c'est intolérable humainement.

Le retournement de responsabilité est un processus psychologique manipulatoire de haut vol.

Malheureusement cette compétence est très appréciée 

il y a 2 minutes, Niou a dit :

Je comprends mieux ce qui a poussé à ces pratiques, mais c'est intolérable humainement.

il y a un trio là dedans  et l'humain c'est pas leur truc, faut dégraisser par tous les moyens, les sentiments on les laissent au vestiaire, moi je les vois avec du sursis pour le principe , je sais même pas s'ils auront une amende avec ça

Une ancienne assistante sociale chez FT : "En fait, ils n'en avaient rien à faire. L'important, c'était de diminuer les effectifs. 'Vous êtes huit et il en faut deux ou trois en moins. Donc vous voyez entre vous qui s'en va'."

Ignoble... 

Je recommande un excellent film au passage :

il y a 43 minutes, zenalpha a dit :

Le pendre par les couilles avec son comité de direction...

 

Excellente idée.

il y a 7 minutes, Niou a dit :

Je comprends mieux ce qui a poussé à ces pratiques, mais c'est intolérable humainement.

Ce qui poussé à ces pratiques? Avant tout la connerie et la cruauté.

il y a 2 minutes, zenalpha a dit :

Ça me paraît chaud.

Je l'ai fait et j'ai gagné. Mais c'était il y a longtemps. Je sais qu'aujourd'hui il y a encore des cas et que des salariés l'emportent, mais ça doit effectivement être très difficile. 

C'est terrible mais aujourd'hui, dans le monde du travail, il ne faut pas perdre de vue qu'on peut à tout moment subir une injustice ou une autre, et en quelque sorte, il faut toujours s'y préparer. 

il y a 7 minutes, January a dit :

Je l'ai fait et j'ai gagné. Mais c'était il y a longtemps. Je sais qu'aujourd'hui il y a encore des cas et que des salariés l'emportent, mais ça doit effectivement être très difficile. 

C'est terrible mais aujourd'hui, dans le monde du travail, il ne faut pas perdre de vue qu'on peut à tout moment subir une injustice ou une autre, et en quelque sorte, il faut toujours s'y préparer. 

 

Bravo January

Dur combat 

il y a 54 minutes, PINOCCHIO a dit :

il y a un trio là dedans  et l'humain c'est pas leur truc, faut dégraisser par tous les moyens, les sentiments on les laissent au vestiaire, moi je les vois avec du sursis pour le principe , je sais même pas s'ils auront une amende avec ça

Je n'ai pas encore vu le taux de responsabilité des uns et des autres, mais au moins Lombard je voudrais qu'il se prenne 1 an ferme avec mandat de dépôt, les 15 000 euros d'amende et un million de dommages à répartir entre les familles des victimes. Faut qu'ils tapent fort là, il faut absolument un signal très fort. 

Je trouve ça tellement dégueulasse... J'en ai licencié des gens, mais jamais j'aurais pu faire un truc aussi dégueulasse que harceler, mettre au placard, mépriser, ignorer. 

il y a une heure, January a dit :

Je n'ai pas encore vu le taux de responsabilité des uns et des autres, mais au moins Lombard je voudrais qu'il se prenne 1 an ferme avec mandat de dépôt, les 15 000 euros d'amende et un million de dommages à répartir entre les familles des victimes. Faut qu'ils tapent fort là, il faut absolument un signal très fort. 

Je trouve ça tellement dégueulasse... J'en ai licencié des gens, mais jamais j'aurais pu faire un truc aussi dégueulasse que harceler, mettre au placard, mépriser, ignorer. 

1 an ferme c'est pas cher payé - surtout qu'il fera 6 mois, au grand maximum.

il y a 1 minute, Gouderien a dit :

1 an ferme c'est pas cher payé - surtout qu'il fera 6 mois, au grand maximum.

C'est malheureusement le maxi prévu pour le harcèlement

il y a 2 minutes, January a dit :

C'est malheureusement le maxi prévu pour le harcèlement

 

Oui, et encore le plus probable c'est qu'il écope d'une peine avec sursis, et d'une amende insignifiante.

Il y a 2 heures, January a dit :

J'en ai licencié des gens, mais jamais j'aurais pu faire un truc aussi dégueulasse que harceler, mettre au placard, mépriser, ignorer. 

Tu as contribué au livre DRH, la machine à broyer de Didier Bille?

Il y a 2 heures, January a dit :

Je n'ai pas encore vu le taux de responsabilité des uns et des autres, mais au moins Lombard je voudrais qu'il se prenne 1 an ferme avec mandat de dépôt, les 15 000 euros d'amende et un million de dommages à répartir entre les familles des victimes. Faut qu'ils tapent fort là, il faut absolument un signal très fort. 

Et encore, par rapport à ce que coûtent les dégâts sur les victimes, c'est peu... Le harcèlement, c'est une blessure à vie...