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Concept et Idée

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satinvelours

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Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)

Dans le vocabulaire philosophique le concept est un terme qui induit l’idée logique. Le concept est ce terme générique qui me permet de rassembler, d’unifier, de synthétiser donc de rendre intelligible un divers sensible qui sans le détour du concept ne le serait pas.


Arbre est un concept car dans la vie je ne croise jamais d’arbres. Ce que je croise ce sont des chênes, des boulots, des ormes, des saules, des sapins, des mélèzes bref je croise des essences particulières comme je croise des individus particuliers, jamais l’Homme. Je croise tel ou tel arbre, je ne croise pas l’Arbre.


À partir du moment où dans l’évolution de l’espèce humaine nous nous arrachons progressivement à la nature et à ce qu’elle produit sur nous, nous commençons à fabriquer des concepts, et ces concepts vont nous  permettre de rassembler un divers vécu, perçu, pour pouvoir n’en retenir que les caractéristiques communes et pouvoir identifier les choses au-delà des différences.

Un sapin ne ressemble pas à chêne, mais au-delà des différences que je perçois bien, ces deux réalités partagent rn commun quelque chose fixé à tout jamais par le concept arbre Arbre.


Le concept a quelque chose d’instrumental, de logique. C’est un instrument qui me permet de penser, de délimiter des coupures, dans une expérience de vie qui, elle, n’est qu’un flux ininterrompu de sensations.

Le concept travaille dans le champ de l’expérience. C’est une clé qui ouvre une serrure laquelle ouvre une porte qui ne nous permet que d’accéder dans une pièce qui est borné par les murs constituant l’expérience.


Le concept est quelque chose que nous construisons intellectuellement et qui nous permet de circuler dans ce que nous appelons l’expérience de façon à ressaisir, synthétiser, unifier les impression que forcément l’expérience sensible nous donne et au moyen de cette chose qui est unifiée nous permet de rendre intelligible l’expérience. Le concept ne permet pas d’excéder l’expérience le concept.

Or nous avons besoin aussi d’excéder l’expérience. Par exemple la science travaille à partir de concepts et non d’idées. La science construit des concepts qui sont toujours bornés et bornés par le champ de l’expérience. Mais en philosophie un concept est quelque chose qui permet d’homogénéiser, de synthétiser.

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Membre, Talon 1, 79ans Posté(e)
Talon 1 Membre 24 153 messages
79ans‚ Talon 1,
Posté(e)

Formation des idées universelles: terme, notion telle que Homme, Cheval, Chien, etc... On ne peut imaginer tous les Hommes, mais seulement ce qui est commun à tous.

1- à partir des choses singulières qui nous sont représentées par les sens d'une façon incomplète, confuse, et sans ordre pour l'entendement. «Connaissance par expérience vague. »

2- à partir des signes: entendant ou lisant certains mots, nous nous souvenons de choses et en formons certaines idées semblables à celles par lesquelles nous imaginons les choses.

[1 et 2= connaissance du premier genre, opinion, imagination.]

3- de ce que nous avons des notions communes et des idées adéquates des propriétés des choses.

[raison et connaissance du second genre]

4- par la déduction, et la science intuitive.

[connaissance du troisième genre]

Spinoza est plus explicite que votre message à euphuisme.

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Membre, Posté(e)
aliochaverkiev Membre 1 978 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
Il y a 5 heures, Talon 1 a dit :

Formation des idées universelles: terme, notion telle que Homme, Cheval, Chien, etc... On ne peut imaginer tous les Hommes, mais seulement ce qui est commun à tous.

1- à partir des choses singulières qui nous sont représentées par les sens d'une façon incomplète, confuse, et sans ordre pour l'entendement. «Connaissance par expérience vague. »

2- à partir des signes: entendant ou lisant certains mots, nous nous souvenons de choses et en formons certaines idées semblables à celles par lesquelles nous imaginons les choses.

[1 et 2= connaissance du premier genre, opinion, imagination.]

3- de ce que nous avons des notions communes et des idées adéquates des propriétés des choses.

[raison et connaissance du second genre]

4- par la déduction, et la science intuitive.

[connaissance du troisième genre]

Spinoza est plus explicite que votre message à euphuisme.

Je ne vois pas ce qui est explicite dans votre message. Il ne s’agit pas de dire : Spinoza  est explicite,  ça c’est une rodomontade. Il faut encore l’expliquer. Or vous, vous ne dites rien de clair. C’est de l’enfumage. 

Le but de ce topique c’est d’expliquer.  Une chose est certaine, vous n’êtes  pas fait pour transmettre.

Un concept, c’est un mot qui doit déjà être défini. Je le ferai dans un prochain post.

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Membre, Posté(e)
aliochaverkiev Membre 1 978 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Puisqu'il y a au moins une personne (petit clin d'oeil) qui lit ce topique pour apprendre, je vais me mettre dans la peau de l'enseignant qui tente de transmettre et non du sachant qui vient rouler des mécaniques.

Commençons par le début :

Un concept c'est d'abord un mot, ce n'est pas une image, c'est un mot.

Un mot c'est un signe, c'est-à-dire que le mot renvoie, désigne, montre du doigt un objet.

Dans le cas du concept scientifique, cadre dans lequel je me situe pour le moment (par opposition au cadre psychologique) le mot concept renvoie à un objet de l'expérience. L'objet dont je peux faire l'expérience. L'objet scientifique donc. Mais l'objet scientifique désigné par le concept est un objet qui contient un ensemble d'objets, un ensemble d'éléments. Le mot arbre est un concept qui désigne un objet, l'arbre, qui lui-même est un objet qui contient l'ensemble de tous les arbres. 

Le concept c'est tout simplement le nom commun du dictionnaire, désignant un objet concret, (je reste dans le cadre du concept scientifique) avec sa définition ! Tout bêtement.  Le mot "concret" renvoyant à l'expérience, c'est-à-dire à la possibilité de saisir l'objet par les cinq sens.-

J'ouvre au hasard un vieux lexis, je tombe sur le mot "esplanade" (c'est concret, saisissable par les sens externes) et je lis sa définition : terrain plat, uni et découvert. Le mot esplanade est un concept. Il désigne un objet concret, un terrain plat, uni et découvert, mais attention pas un terrain plat, uni et découvert particulier, non, tous les terrains plats, unis et découverts. L'esplanade, voilà donc un concept (scientifique, c'est-à-dire concret, c'est-à-dire pouvant faire l'objet d'une expérience concrète).

Je pense que là j'ai expliqué clairement ce qu'était un concept (scientifique) sans avoir cherché à épater la galerie.

 

 

 

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Membre, In love with life and truth, Posté(e)
Swannie Membre 10 264 messages
In love with life and truth,
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il y a 28 minutes, aliochaverkiev a dit :

Le mot esplanade est un concept. Il désigne un objet concret, un terrain plat, uni et découvert, mais attention pas un terrain plat, uni et découvert particulier, non, tous les terrains plats, unis et découverts. L'esplanade, voilà donc un concept (scientifique, c'est-à-dire concret, c'est-à-dire pouvant faire l'objet d'une expérience concrète).

Je pense que là j'ai expliqué clairement ce qu'était un concept (scientifique) sans avoir cherché à épater la galerie.

 

Superbe définition du concept que ton poste entier. Si je n'en cite qu'une partie, voici la raison : le mot esplanade est un concept, qui désigne exactement ce que tu en écris.

Ce que je veux faire ressortir ensuite, c'est qu'il désigne TOUS les terrains plats, unis et découverts, tel que tu l'écris.

Mais dans l'esprit des gens, de chaque personne, ce terrain plat, uni et découvert, prendra un aspect tout à fait différent car unique, personnalisé, selon leur propre perception de ce terrain plat.

Exactement comme une empreinte digitale unique.

Le mien sera à l'image de celui-ci, joint en image. Bien qu'il s'agisse d'une photo prise sur internet, car s'il devait s'agir d'une photo prise par moi-même, il serait différent, réellement unique, comme une empreinte digitale, reflétant ma propre vision du terrain plat, unique.

terrain plat.png

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 480 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
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Il y a 7 heures, aliochaverkiev a dit :

Puisqu'il y a au moins une personne (petit clin d'oeil) qui lit ce topique pour apprendre, je vais me mettre dans la peau de l'enseignant qui tente de transmettre et non du sachant qui vient rouler des mécaniques.

Commençons par le début :

Un concept c'est d'abord un mot, ce n'est pas une image, c'est un mot.

Un mot c'est un signe, c'est-à-dire que le mot renvoie, désigne, montre du doigt un objet.

Dans le cas du concept scientifique, cadre dans lequel je me situe pour le moment (par opposition au cadre psychologique) le mot concept renvoie à un objet de l'expérience. L'objet dont je peux faire l'expérience. L'objet scientifique donc. Mais l'objet scientifique désigné par le concept est un objet qui contient un ensemble d'objets, un ensemble d'éléments. Le mot arbre est un concept qui désigne un objet, l'arbre, qui lui-même est un objet qui contient l'ensemble de tous les arbres. 

Le concept c'est tout simplement le nom commun du dictionnaire, désignant un objet concret, (je reste dans le cadre du concept scientifique) avec sa définition ! Tout bêtement.  Le mot "concret" renvoyant à l'expérience, c'est-à-dire à la possibilité de saisir l'objet par les cinq sens.-

J'ouvre au hasard un vieux lexis, je tombe sur le mot "esplanade" (c'est concret, saisissable par les sens externes) et je lis sa définition : terrain plat, uni et découvert. Le mot esplanade est un concept. Il désigne un objet concret, un terrain plat, uni et découvert, mais attention pas un terrain plat, uni et découvert particulier, non, tous les terrains plats, unis et découverts. L'esplanade, voilà donc un concept (scientifique, c'est-à-dire concret, c'est-à-dire pouvant faire l'objet d'une expérience concrète).

Je pense que là j'ai expliqué clairement ce qu'était un concept (scientifique) sans avoir cherché à épater la galerie.

 

Je trouve ça doublement naïf

Par l'entrée en matière du concept par le mot et par le renvoi du concept à l'expérience sensible.

Ce qui a permis de passer des choses au concept du nombre par exemple, c'est une capacité d'abstraction et de généralisation qui a donné à ce concept de nombre une réalité cognitive qui n'existe ni dans la nature ni dans nos sens.

Le concept scientifique a l'inverse est le plus généralement la manifestation d'une totale rupture avec l'expérience comme par exemple l'électricité dont la conceptualisation a été rendue difficile parce que les hommes ont été conditionné par leur représentations ordinaires 

Bachelard a écrit qu'en science, rien n'est donné et tout est construit 

Klein souligne qu'Einstein a conceptualisé la relativité sans aucune donnée sur l'espace alors que la relativité a révolutionné l'espace et le temps.

Le concept n'est donc pas un mot qui renvoie a une scénographie et une sténographie  pour nos sens...mais possède un pouvoir structurant et creatif qui dépasse ce que l'expérience sensible ne capte.

Le concept des théories de jauge a prédit le boson de higgs...et non l'inverse

Bref....

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Membre, In love with life and truth, Posté(e)
Swannie Membre 10 264 messages
In love with life and truth,
Posté(e)
Il y a 2 heures, zenalpha a dit :

Je trouve ça doublement naïf

 

Alors que c'est tout le contraire de naïf.

On sait qu'en philosophie, "Un concept est un contenu de pensée, parfois considéré comme une idée abstraite, donc séparée de la réalité d'une chose, d'une situation, d'un phénomène. Un concept se distingue aussi bien de la chose désignée par ce concept, que du mot ou de l'énoncé verbal, qui est le signifiant de ce concept" (wikipédia).

"l'entrée en matière du concept par le mot et par le renvoi du concept à l'expérience sensible" n'est donc pas naïve, au contraire.

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 480 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
Posté(e)
il y a 44 minutes, Swannie a dit :

Alors que c'est tout le contraire de naïf.

On sait qu'en philosophie, "Un concept est un contenu de pensée, parfois considéré comme une idée abstraite, donc séparée de la réalité d'une chose, d'une situation, d'un phénomène. Un concept se distingue aussi bien de la chose désignée par ce concept, que du mot ou de l'énoncé verbal, qui est le signifiant de ce concept" (wikipédia).

"l'entrée en matière du concept par le mot et par le renvoi du concept à l'expérience sensible" n'est donc pas naïve, au contraire.

Une idée abstraite séparée (séparée !!!!) de la réalité d'une chose, c'est tout l'inverse de l'expérience sensible qui fait le lien par nos sens avec la réalité de cette chose...par exemple en voyant une couleur pour une onde électromagnétique avec une certaine fréquence

Le concept n'est pas une interprétation par nos sens de la réalité en soi....

Le concept d'intrication quantique ne renvoie a aucun de nos sens....

Plus prosaïquement, le concept de gravité qui stipule que la chute des corps se fait à vitesse et acceleration identique indépendamment du poids est même précisément l'inverse de ce que tu observes.

D'autre part j'intervenais sur la notion de concept scientifique.

Un concept scientifique a la particularité de se formaliser

Ce formalisme n'est pas verbal

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Invité Vintage
Invités, Posté(e)
Invité Vintage
Invité Vintage Invités 0 message
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il y a 4 minutes, zenalpha a dit :

Plus prosaïquement, le concept de gravité qui stipule que la chute des corps se fait à vitesse et acceleration identique indépendamment du poids est même précisément l'inverse de ce que tu observes.

Pourquoi se fier à l'expérience alors ?

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 480 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
Posté(e)
il y a 1 minute, Vintage a dit :

Pourquoi se fier à l'expérience alors ?

Quand l'expérience ne donne pas le résultat attendu par une théorie, il arrive que la théorie est raison et qu'il faille reinterroger l'interprétation de l'expérience 

On voyait une masse aux particules alors que la théorie prévoyait une masse nulle

Et la théorie avait donc une implication qui etait le boson de higgs qu'aucune expérience n'avait montré...

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Membre, In love with life and truth, Posté(e)
Swannie Membre 10 264 messages
In love with life and truth,
Posté(e)
il y a 7 minutes, zenalpha a dit :

Une idée abstraite séparée (séparée !!!!) de la réalité d'une chose, c'est tout l'inverse de l'expérience sensible qui fait le lien par nos sens avec la réalité de cette chose...par exemple en voyant une couleur pour une onde électromagnétique avec une certaine fréquence

 

T'éloigne pas du sujet stp. Je viens de trouver un texte qui reflète bien ce que j'en perçois en rapport avec le sujet :

"Les problèmes posés par le couple abstrait/concret concernent les rapports entre la pensée et la réalité.

Le concret est souvent considéré comme ce qui nous ancre dans la réalité. Plus la pensée est éloignée de la réalité, et, plus particulièrement de la réalité immédiate et familière, plus elle est abstraite. De là une certaine méfiance vis-à-vis de l'abstraction.

Les termes qui désignent des choses perceptibles sont dits " concrets ". Ainsi, " homme " serait un terme concret, mais " humanité " un terme abstrait. 
Cependant, tout signe linguistique, donc tout terme, en tant que son signifié est un concept et non la chose correspondante, est abstrait. 
Nommer, c'est toujours rassembler sous l'identité d'un même nom les réalités singulières et multiples en faisant abstraction de leurs différences. Le langage est donc un facteur d'abstraction. C'est ce qui permet au langage de transcender le donné immédiat.

D'une certaine façon, la pensée suppose l'abstraction dans ses trois déterminations: généraliser, analyser (séparer, décomposer), et construire. C'est une activité hautement symbolique (qui passe par la manipulation de symboles) dont l'exemple par excellence est la pensée mathématique.

L'abstraction n'est pas nécessairement un appauvrissement. Les classiques considéraient que plus on généralisait, moins on connaissait les propriétés de l'objet : l'extension du concept (l'ensemble des objets auquel il s'appliquait) s'étendait; sa compréhension (l'ensemble des caractéristiques auxquelles il renvoyait) diminuait. La science moderne montre au contraire que ce sont les modèles de la réalité les plus abstraits (et souvent les plus mathématiques) qui sont les plus riches."

ici : http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/logphil/reperes/abstrait.htm

Alors classique ou moderne ? c'est un choix personnel.

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Invité Vintage
Invités, Posté(e)
Invité Vintage
Invité Vintage Invités 0 message
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il y a 11 minutes, zenalpha a dit :

Quand l'expérience ne donne pas le résultat attendu par une théorie, il arrive que la théorie est raison et qu'il faille reinterroger l'interprétation de l'expérience 

On voyait une masse aux particules alors que la théorie prévoyait une masse nulle

Et la théorie avait donc une implication qui etait le boson de higgs qu'aucune expérience n'avait montré...

Les masses nulles sont virtuelles. C'est un concept, surgit d'un idée.

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Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)

 Donc synthèse de nos intuitions, de nos impressions sensibles qui, sans le détour du concept resteraient une sorte de fatras non représentable. Et d'un autre côté comme le concept est borné par l’expérience il ne nous permet pas de comprendre l’expérience à laquelle nous avons affaire, il ne rend pas compte de la réalité humaine dans son ensemble.

La réalité humaine a autant besoin de cette expérience qui est la nôtre que de sortir de cette expérience « l’homme est un animal métaphysique » Schopenhauer. Il veut dire que personne ne peut se satisfaire définitivement de l’expérience. Nous posons la question de l’homme, de son immortalité qu’elles que soient les réponses que nous allons nous donner, mais nous formulons ces questions.


L’immortalité de l’âme, la question de la liberté, la question de Dieu qui nécessairement se posent à tout être humain en tant qu’humain sont des objets transcendant c’est-à-dire qui dépassent l’expérience. Or là ce n’est plus le concept qui peut m’aider puisque je n’ai aucune expérience à ma disposition qui va me permettre de vérifier la justesse de mon concept.

Là je passe à l’idée, c’est-à-dire l’idée est toujours au-delà du concept.

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Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)

En quoi l’idée est différente ? L’idée est moins instrumentale parce qu’elle m’arrache à l’expérience. Le concept est un instrument qui me permet pour moi-même de nommer l’expérience que je fais, de la ressaisir, de la faire mienne et la faisant mienne de pouvoir la communiquer à autrui.

  L’idée a comme assise le concept et comme le dirait Kant  ouvre le concept. L’idée va au-delà de l’expérience. Elle s’appuie, s’enracine dans l’expérience et sa seule mission est de rendre intelligible pour nous les expériences que nous faisons.

Les concepts sont des clés qui nous permettent d’ouvrir ces serrures logiques qui nous permettent d’accéder à la réalité avec l’idée que la limite de l’opérativité du concept c’est la réalité elle-même.

L’idée est beaucoup plus transcendante dans son essence puisqu’elle part du concept, donc il y a une partie commune concept–idée. Et là où la différence va se signaler à nous c’est que par définition l’idée ne s’arrête pas là où s’arrête l’expérience.

Il n’y a pas de concept de Dieu, il n’y a pas de concept d’âme. Voilà des choses qui ne sont que des idées, c’est-à-dire que je m’en fais une représentation mentale. Je peux définir Dieu c’est vrai, du moins je tente, mais en même temps aucune expérience jamais ne peut venir valider ou invalider la définition que je donne.

Quand on peut se représenter mentalement quelque chose et que de l’autre côté on ne peut étayer définitivement et radicalement cette définition par le recours de l’expérience, je n’ai plus strictement affaire à un concept mais ce qu’en philosophie classique les philosophes continuent d’appeler l’idée.

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Invité Spontzy
Invités, Posté(e)
Invité Spontzy
Invité Spontzy Invités 0 message
Posté(e)
Il y a 2 heures, satinvelours a dit :

Et d'un autre côté comme le concept est borné par l’expérience il ne nous permet pas de comprendre l’expérience à laquelle nous avons affaire

Bonjour. 

Certes, un concept est borné par l’expérience, a posteriori. Mais dans sa construction, un concept est contraire aux apparences, au ressenti. Et en cela, il permet de comprendre.

Il apparaît que les corps les plus lourds tombent plus vite que ceux qui sont moins lourds. Le concept de gravité dit au contraire qu'ils tombent tous à la même vitesse. Et le concept de gravité permet de comprendre. 

Et je ne parle même pas des concepts plus complexes qui sont complètement en dehors du perceptible, comme par exemple un univers courbe en expansion, complètement en dehors du sensible. 

A +

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Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)

Donc l’idée est forcément ouverture, et c’est elle qui me conduit vers la position, le postulat de l’existence de Dieu, vers le postulat de l’immortalité de l’âme, le postulat de la liberté.
 Autant de choses que l’on peut à la fois défendre, soutenir et en même temps réfuter (Kant et les antinomies de la raison pure).

Lorsque l’on en revient à l’idéalité telle que Hegel peut utiliser ce terme ou tel que Kierkegaard l’emploiera également il faut plutôt voir l’idée  que le concept c’est-à-dire ces représentations mentales que les hommes fabriquent.

Dans le concept je ne peux plus faire état de ma particularité et de mon individualité. Le concept recherche au contraire la généralité, l’universalité, d’où le terme de générique.

Dans l’idée on retrouve cette part de désir, cette part d’émotion qui nous constitue, mais ce que l’on retrouve à l’arrivée n’est pas ce que l’on avait au départ. Ce que l’on avait au départ c’est de l’émotion brute, de la sensation brute.

À l’arrivée au niveau de l’idée ce que l’on retrouve c’est la sensation, c’est l’émotion, l’affect pour employer un terme plus contemporain, spiritualisé, travaillé par le concept.

Dans l’idée il y a le sentiment, émotion mais spiritualisé.

 

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 480 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
Posté(e)
Le 02/09/2018 à 13:32, satinvelours a dit :

Dans le vocabulaire philosophique le concept est un terme qui induit l’idée logique. Le concept est ce terme générique qui me permet de rassembler, d’unifier, de synthétiser donc de rendre intelligible un divers sensible qui sans le détour du concept ne le serait pas.


Arbre est un concept car dans la vie je ne croise jamais d’arbres. Ce que je croise ce sont des chênes, des boulots, des ormes, des saules, des sapins, des mélèzes bref je croise des essences particulières comme je croise des individus particuliers, jamais l’Homme. Je croise tel ou tel arbre, je ne croise pas l’Arbre.


À partir du moment où dans l’évolution de l’espèce humaine nous nous arrachons progressivement à la nature et à ce qu’elle produit sur nous, nous commençons à fabriquer des concepts, et ces concepts vont nous  permettre de rassembler un divers vécu, perçu, pour pouvoir n’en retenir que les caractéristiques communes et pouvoir identifier les choses au-delà des différences.

Un sapin ne ressemble pas à chêne, mais au-delà des différences que je perçois bien, ces deux réalités partagent rn commun quelque chose fixé à tout jamais par le concept arbre Arbre.


Le concept a quelque chose d’instrumental, de logique. C’est un instrument qui me permet de penser, de délimiter des coupures, dans une expérience de vie qui, elle, n’est qu’un flux ininterrompu de sensations.

Le concept travaille dans le champ de l’expérience. C’est une clé qui ouvre une serrure laquelle ouvre une porte qui ne nous permet que d’accéder dans une pièce qui est borné par les murs constituant l’expérience.


Le concept est quelque chose que nous construisons intellectuellement et qui nous permet de circuler dans ce que nous appelons l’expérience de façon à ressaisir, synthétiser, unifier les impression que forcément l’expérience sensible nous donne et au moyen de cette chose qui est unifiée nous permet de rendre intelligible l’expérience. Le concept ne permet pas d’excéder l’expérience le concept.

Or nous avons besoin aussi d’excéder l’expérience. Par exemple la science travaille à partir de concepts et non d’idées. La science construit des concepts qui sont toujours bornés et bornés par le champ de l’expérience. Mais en philosophie un concept est quelque chose qui permet d’homogénéiser, de synthétiser.

Un concept scientifique n'est pas "borné" par le champs de l'expérience, il est confirmé (jusqu'à expérience contraire) ou infirmé par l'expérience...

Le concept de multivers ou de big bang par exemple sont des concepts qui ne sont pas issus de l'imaginaire...ne sont pas issus d'aucune expérience concrète...mais sont issus de théories scientifiques qui rendent compte de ces expériences...

Le concept des cordes de la théorie des cordes ou des boucles de la gravité quantique à boucles ne sont pas davantage dérivés de l'expérience 

Le big bang est une conséquence des équations de la relativité générale, le multivers une conséquence de la théorie des cordes et du modèle inflationnaire ou dans un autre paradigme, de la mécanique quantique 

Si je reprends cette capacité d'infirmer par l'expérience donc de la réfutabilité d'une théorie et des concepts qu'elle génère, les concepts scientifiques qui sont une construction de l'esprit ont cet avantage de la rencontre du réel empirique par l'expérience 

Aucun concept philosophique pur n'a un protocole de réfutabilité ce qui fait qu'on ne tranche jamais entre un concept et son concept opposé

La science se limite aux phénomènes naturels mais ses concepts sont de libres inventions

Einstein le décrit parfaitement dans "comment je vois le monde"

En revanche la science peut réfuter des concepts philosophique par l'expérience 

Ce que Merleau Ponty appelle des découvertes philosophique négatives

En ce sens la philosophie n'est pas davantage débridée que la science si elle s'intéresse aux phénomènes naturels...

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Membre, Posté(e)
aliochaverkiev Membre 1 978 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Je reprends le fil de mon "enseignement" (je n'ai pas trop le temps aujourd'hui de répondre aux observations et aux critiques, rentrée des classes oblige).

Je pense qu'un Candide qui m' a lu voit à peu près ce qu'est un concept (concret) à partir de cet exemple simple de l'esplanade, mot tout simplement tiré du dictionnaire. Je prends un mot, un nom commun, désignant un objet concret, j'ai un concept.

Ce type de concept est dit  : concept empirique ou encore concept a posteriori (empirique et a posteriori sont synonymes). Un concept empirique ou a posteriori est tout simpment un concept issu de l'expérience.

Reprenons la définition donnée par André Lalande, vocabulaire technique et critique de la philosophie : "les concepts a posteriori ou empiriques sont des notions générales définissant des classes d'objet données ou construites, et convenant de manière identique et totale à chacun des individus formant ces classes". Candide lisant cela se dira "Je n'y comprends rien" et il se demandera s'il n'est pas "con". Non Candide n'est pas con mais il est confronté à la prétention des esprits creux qui tentent d'exister en rendant compliqué leur discours auquel eux-mêmes ne comprennent rien. Le problème de la philo c'est qu'on y rencontre un paquet de nullards  (et d'oisifs) qui tentent de compenser leur insignifiance en crachant des phrases insensées. Bon c'est comme ça. Il suffit de le savoir et de continuer de travailler.

J'introduis ici un nouveau mot : empirique. Est empirique ce qui est tiré de l'expérience ou acquis par expérience. Une connaissance empirique est une connaissance qui détermine un objet par des perceptions. Sans rentrer dans la théorie des perceptions, une perception est toujours issue des sens (les cinq sens) ou est le produit des cinq sens. La locution "a posteriori" souvent employée en philo signifie "après expérience". L'expérience est la perception, expérimenter, c'est "éprouver". Je ne connais empiriquement quoi que ce soit qu'après l'avoir éprouvé. Il y a l'expérience externe (les cinq sens) et l'expérience interne (le sentiment;  en ce qui concerne la perception interne on n'emploie pas usuellement le mot perception, mais plutôt le mot : état, état d'âme). Jusqu'à présent je me situe dans le concret, dans l'expérience externe, dans le "scientifique". Un objet est dit scientifique lorqu'il est identifiable dans l'espace et le temps (localisable et daté), lorqu'il est mesurable, lorsqu'il est matérialisable, soit en réel (matière) soit en image (le photon n'a pas de matière mais il est matérialisable dans notre imaginaire).

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 480 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
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Un objet est "scientifique" lorsqu'il est identifiable dans l'espace et le temps...merde, c'est déjà pas le cas pour une seule particule quantique eu égard au principe d'incertitude.

...localisable (merde il n'existe aucun repère inertiel absolu donc n'existent que des localisations relationnelles) et daté ! (Celle là je l'encadre quand on a 3 notions de relativité...franchement elle est belle...)

...lorsqu'il est mesurable !!! (Mais il est vraiment resté scotché aux connaissances du 19eme et ne connait pas le problème de la mesure...)

....lorsqu'il est materialisable soit en matière soit en images !!! (Trop lu pif gadget ?) Car le photon est materialisable dans notre imaginaire !!! Oui capitaine crochet aussi !!!

Dites moi allomachin, vous etes prof de claquettes pour grabataires impotents ?

Mais quel ramassis de conneries les bras m'en tombent...

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Membre, In love with life and truth, Posté(e)
Swannie Membre 10 264 messages
In love with life and truth,
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il y a 23 minutes, aliochaverkiev a dit :

Le problème de la philo c'est qu'on y rencontre un paquet de nullards  (et d'oisifs) qui tentent de compenser leur insignifiance en crachant des phrases insensées. Bon c'est comme ça. Il suffit de le savoir et de continuer de travailler.

J'introduis ici un nouveau mot : empirique. Est empirique ce qui est tiré de l'expérience ou acquis par expérience. Une connaissance empirique est une connaissance qui détermine un objet par des perceptions. Sans rentrer dans la théorie des perceptions, une perception est toujours issue des sens (les cinq sens) ou est le produit des cinq sens. La locution "a posteriori" souvent employée en philo signifie "après expérience". L'expérience est la perception, expérimenter, c'est "éprouver". Je ne connais empiriquement quoi que ce soit qu'après l'avoir éprouvé. Il y a l'expérience externe (les cinq sens) et l'expérience interne (le sentiment;  en ce qui concerne la perception interne on n'emploie pas usuellement le mot perception, mais plutôt le mot : état, état d'âme). Jusqu'à présent je me situe dans le concret, dans l'expérience externe, dans le "scientifique". Un objet est dit scientifique lorqu'il est identifiable dans l'espace et le temps (localisable et daté), lorqu'il est mesurable, lorsqu'il est matérialisable, soit en réel (matière) soit en image (le photon n'a pas de matière mais il est matérialisable dans notre imaginaire).

Il arrive même d'avoir l'impression (est-ce seulement une impression ou une intuition ?) que ce paquet de nullards va piocher ça et là dans différents ouvrages leurs phrases insensées, ce qui explique que leur discours devient complètement incohérent. 

Donc faire l'impasse et continuer est le plus sage.

Là dans cet exposé, on ressent la parfaite maîtrise du sujet et on apprend vraiment à mettre des mots sur ce que l'on sait mais qu'on ne sait pas exprimer dans le langage de la philo, parce que justement, on a jamais fait de philo. C'est mon cas, alors merci.

La plupart de mes connaissances sont empiriques, expérience interne, aussi je réalise qu'on puisse ne pas me comprendre, excepté ceux qui auront les mêmes connaissances, sinon il faudrait pouvoir rentrer dans mon esprit :) 

Avec plaisir pour la suite.

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