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L'Être et la pensée


Invité Quasi-Modo

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Il nous est impossible de penser le monde sans concepts.

Mais employer des concepts suppose d'en maîtriser les définitions, tandis que toute définition comporte l'auxiliaire être.

Or une définition ne doit jamais comporter en elle-même la notion qu'elle veut décrire, sous peine d'être inintelligible.

Ainsi il n'y a pas de définition de l'auxiliaire être qui n'emploierait pas ce même auxiliaire, puisqu'elle signifierait avant tout que être est un auxiliaire qui signifie [insérer ici une hypothétique définition].

Nous avons donc un premier problème, de taille Comment comprendrions-nous ce que toute compréhension ou prédiction sur le monde présuppose?

Et que signifie être? Nous pouvons dire qu'être renvoie à la notion intuitive et psychologique de stabilité dans le temps, d'essence ou de substance par opposition au changement, aux accidents ou à l'existence.

Cela signifie donc que nous avons naturellement une sorte d'exigence psychologique d'une stabilité correspondant à la notion de substance, et que cet à priori conditionne toute pensée. Et je me demande si nous pourrions même aller plus loin en affirmant qu'il n'y a pas de pensée proprement humaine sans engagement sur l'Être avec une majuscule qui n'est autre que l'être au sens absolu d'une réalité fondamentale une et indivisible, éternellement stable.

Car de deux choses l'une : ou bien l'Être existe, c'est à dire qu'il existe une réalité une et indivisible, éternellement stable, ou bien l'Être n'existe pas. Et peut-on ici sereinement nier ce que toute opération de notre intelligence présuppose quand elle prend l'ensemble de l'univers pour objet ou que des astrophysiciens tentent d'en découvrir les lois? On objectera peut-être que l'univers n'est pas un objet comme un autre, mais cela marquerait une défaite de l'intelligence qui renoncerait à l'intelligibilité, ou encore comme dirait Parménide, la voie qui suppose que l'Être n'est pas bloque le processus intellectuel de la compréhension.

Et s'il n'y a pas de réalité absolue et stable, cela implique donc de nier que l'Être existe, et cela suppose encore un engagement ontologique au sens où cela suppose encore malgré tout une certaine forme de pensée, et cette démarche me paraît auto contradictoire et auto réfutante.

Je m'explique : ou bien nous accordons ici l'existence indifféremment à tous les êtres conceptuels, réels comme imaginaires de nos contes et légendes, donc également à l'Être en tant qu'être, ou bien nous nions voir mettons en doute certains d'entre eux jusqu'à preuve de leur existence réelle, auquel cas nous n'avons pas non plus dans l'absolu de preuve de l'existence des autres et du monde, et nous devrions devenir solipsistes, des légumes murés dans le silence en considérant toutes nos pensées comme des délires chroniques (position intenable). Ou bien nous sommes obligés de nous engager philosophiquement et défendre, par exemple et classiquement, une vision matérialiste qui consiste à identifier l'Être et la matière alors que nous avions nié l'existence de l'Être.

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à l’instant, Quasi-Modo a dit :

Il nous est impossible de penser le monde sans concepts.

Mais employer des concepts suppose d'en maîtriser les définitions, tandis que toute définition comporte l'auxiliaire être.

Or une définition ne doit jamais comporter en elle-même la notion qu'elle veut décrire, sous peine d'être inintelligible.

Ainsi il n'y a pas de définition de l'auxiliaire être qui n'emploierait pas ce même auxiliaire, puisqu'elle signifierait avant tout que être est un auxiliaire qui signifie [insérer ici une hypothétique définition].

Je ne réponds pas au sujet mais juste aux premières lignes parce que ça me rappelle quelque chose :
 

Dans l'hebreu היה (HYH, « être »). Considéré d’une sainteté suprême et déclaré ineffable en raison du troisième commandement (« ne pas prononcer le nom divin en vain ») (1)

YHWH est le non de Dieu selon la religion juive, un nom sacré imprononçable, lorsque Moïse demande à Dieu de se nommer. La réponse est donnée en deux temps. Tout d'abord, Dieu répond : « Eyeh Asher Eyeh » (1) qui signifie littéralement " Je suis ce que je suis".

 

Donc le verbe être qui n'est d'autre que le nom de Dieu, sera interdit chez les juifs et les premiers chrétiens et il sera caché chez les musulmans, et oui même s'il est caché, certains soufistes s'accordent sur "HWA" (l'équivalent du verbe être en arabe)
 

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Membre, 57ans Posté(e)
ping Membre 6 305 messages
Baby Forumeur‚ 57ans‚
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L'avait raison Lacan avec son RSI, ( Réel,Symbolique'imaginaire). L'être réel, l'être symbolique et l'être imaginaire. Mais ça n'interesse pas grand monde de nos jours, dommage...
.

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Membre, 52ans Posté(e)
CAL26 Membre 7 848 messages
Maitre des forums‚ 52ans‚
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Il y a 22 heures, Quasi-Modo a dit :

Il nous est impossible de penser le monde sans concepts.

Mais employer des concepts suppose d'en maîtriser les définitions, tandis que toute définition comporte l'auxiliaire être.

Or une définition ne doit jamais comporter en elle-même la notion qu'elle veut décrire, sous peine d'être inintelligible.

Ainsi il n'y a pas de définition de l'auxiliaire être qui n'emploierait pas ce même auxiliaire, puisqu'elle signifierait avant tout que être est un auxiliaire qui signifie [insérer ici une hypothétique définition].

Nous avons donc un premier problème, de taille Comment comprendrions-nous ce que toute compréhension ou prédiction sur le monde présuppose?

Et que signifie être? Nous pouvons dire qu'être renvoie à la notion intuitive et psychologique de stabilité dans le temps, d'essence ou de substance par opposition au changement, aux accidents ou à l'existence.

Cela signifie donc que nous avons naturellement une sorte d'exigence psychologique d'une stabilité correspondant à la notion de substance, et que cet à priori conditionne toute pensée. Et je me demande si nous pourrions même aller plus loin en affirmant qu'il n'y a pas de pensée proprement humaine sans engagement sur l'Être avec une majuscule qui n'est autre que l'être au sens absolu d'une réalité fondamentale une et indivisible, éternellement stable.

Car de deux choses l'une : ou bien l'Être existe, c'est à dire qu'il existe une réalité une et indivisible, éternellement stable, ou bien l'Être n'existe pas. Et peut-on ici sereinement nier ce que toute opération de notre intelligence présuppose quand elle prend l'ensemble de l'univers pour objet ou que des astrophysiciens tentent d'en découvrir les lois? On objectera peut-être que l'univers n'est pas un objet comme un autre, mais cela marquerait une défaite de l'intelligence qui renoncerait à l'intelligibilité, ou encore comme dirait Parménide, la voie qui suppose que l'Être n'est pas bloque le processus intellectuel de la compréhension.

Et s'il n'y a pas de réalité absolue et stable, cela implique donc de nier que l'Être existe, et cela suppose encore un engagement ontologique au sens où cela suppose encore malgré tout une certaine forme de pensée, et cette démarche me paraît auto contradictoire et auto réfutante.

Je m'explique : ou bien nous accordons ici l'existence indifféremment à tous les êtres conceptuels, réels comme imaginaires de nos contes et légendes, donc également à l'Être en tant qu'être, ou bien nous nions voir mettons en doute certains d'entre eux jusqu'à preuve de leur existence réelle, auquel cas nous n'avons pas non plus dans l'absolu de preuve de l'existence des autres et du monde, et nous devrions devenir solipsistes, des légumes murés dans le silence en considérant toutes nos pensées comme des délires chroniques (position intenable). Ou bien nous sommes obligés de nous engager philosophiquement et défendre, par exemple et classiquement, une vision matérialiste qui consiste à identifier l'Être et la matière alors que nous avions nié l'existence de l'Être.

Nous ne percevons pas la réalité en-soi mais nos sens, notre cerveau Bayésien, construisent une image synthétique du réel. Donc nous ne le conceptualisons pas totalement  et "hors sol"mais nous en faisons une synthèse en sélectionnant des caractéristiques qui deviennent des concepts ou des invariants. 

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Posté(e)
Il y a 9 heures, CAL26 a dit :

Nous ne percevons pas la réalité en-soi mais nos sens, notre cerveau Bayésien, construisent une image synthétique du réel. Donc nous ne le conceptualisons pas totalement  et "hors sol"mais nous en faisons une synthèse en sélectionnant des caractéristiques qui deviennent des concepts ou des invariants. 

Sans doute que nos sens jouent un rôle irremplaçable à cet effet. Mais la question qui me préoccupe est de savoir si on peut connaître sans se préoccuper de la nature de ce qu'on cherche à connaître. Autrement dit je me demande si on peut avoir une pensée authentiquement philosophique (ou même quotidienne) sans engagement ontologique. Il me semble que tout jugement de la forme "X n'existe pas" avec X un concept quelconque comme le père noël, le hasard, l'ordre ou le chaos, les nombres, etc.. est un jugement qui présuppose un engagement ontologique. Et peut-on vraiment se comporter comme si tout être conceptuel était également un concept réel?

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