Robespierre, maitre suprême ?

Jean-Bapstiste Robert Lindet. Né à Paris en 1746.

Membre du Comité de Salut Public (le Pouvoir Exécutif provisoire de la République en guerre) depuis plusieurs mois. Nous sommes fin mars 1794.

Le Comité, une douzaine de personnes, dont trois ou quatre robespierristes, annonce en réunion la demande de mise en accusation de Danton et ses amis pour malversations, projet de complot etc...

Robespierre, réticent au début, a fini par céder. Chaque membre du Comité doit signer le décret de mise en accusation. Le papier arrive dans les mains de Robert Lindet : "Je suis ici pour nourrir le peuple; pas pour le tuer" (Il était chargé des approvisionnements). Il passe la feuille à son voisin sans signer le décret.

Robert Lindet ne sera pas inquiété pour cette attitude. Il décédera en 1825. 31 ans après Robespierre et ses amis. quatre mois plus tard. Deux autres membres du Comité, anti-Robespierre, furent envoyés au bagne en Guyane en 1795. Collot d'Herbois y mourut l'année suivante. Billaud-Varenne parviendra à s'échapper et à se réfugier à Haïti, où les noirs en révolte renversaient lentement le pouvoir blanc.

Robespierre était-il un tyran absolu ou un homme obligé de manoeuvrer sans cesse pour convaincre les députés à suivre le chemin de la Victoire militaire (la France se battait à toutes les frontières pour la survie de la République) ?

L'Histoire qu'on nous enseigne est dépourvue de finesse. 

Robespierre était un idéaliste et un excellent orateur et un bon député jusqu'à ce qu'il parte en couille. Il est devenu ensuite un dictateur sanguinaire et paranoïaque responsable de milliers de morts.

J'y connais pas grand chose à la vérité sur Robespierre... Il faudrait voir dans le détail.

Mais si son surnom d'Incorruptible était mérité (?)   On l'aurait pas éliminé pour pouvoir magouiller tranquille, des fois ?

Le mérite de ce sujet est de poser la question...

ça me rappelle un truc que racontait mon grand père... Mon grand père, je l'ai connu (!) et il disait qu'une vieille à l'époque disait à son père (le père de mon grand père donc) quand il était petit :

" Ti rapélès pas tu, pitchoun dé la "Tarrou" ! "

('Tu te souviens pas hein, toi, petit, de la Terreur ?")

C'est presque encore de la "mémoire vive" !

Robespierre ne courait pas après l'argent. Il était hébergeait gratuitement dans un petit deux-pièces chez un menuisier-industriel, Duplay. Contrairement à Danton, il n'amassait pas l'argent à droite et à gauche.

Le 26 juillet 1794, Robespierre est monté à la Tribune de la Convention, assurant qu'il ne demandait qu'une dernière purge de députés; les véreux. Depuis longtemps se tramait un complot de certains conventionnels pas très clairs (magouilleurs, députés ayant commis des excès de zèle en province lors des répressions des anti-révolutionnaires...). Ce sont ces gens-là qui l'ont renversé le lendemain. Et parmi eux, des membres du Comité de Salut Public, ses collègues.

Robespierre n'avait pas tous les pouvoirs. Cela est un mensonge historique. Il avait une très grosse influence car excellent orateur. Il avait des idées depuis ses débuts modestes en 1789 (abolition de la Peine de mort - le premier politicien français a y penser). Il avait élaboré un chemin à suivre.

Il ne faut pas oublier que la République connaissait de multiples fronts militaires ! Armée Royale de Vendée, chouannerie en Bretagne, en Normandie et ailleurs. Insurrections anti-gouvernementales à Lyon, Toulon... Et guerre avec la totalité des pays européens, dont les monarques voulaient écraser les idées de démocratie. Armées étrangères alliées à l'armée des français exilés (les nobles). On était pas à la fête foraine !

Robespierre incorruptible ? Certainement pas. Plutôt un narcissique psycho-rigide qui du statut d'avocaillon devient dictateur. Il me fait un peu penser à Hitler, grande gueule comme lui, mais avec la manière sur un ton doucereux. Donc pas incorruptible non plus puisqu'il aurait accepté d'utiliser un stratagème fabriqué par son complice Saint Just le pourri orgueilleux, pour apporter des preuves "sufffisantes" à faire condamner Danton, Desmoulins (+ sa femme) et d'autres du même bord. Bref, la révolution n'est pas partie sur de bonnes bases et c'est peu de le dire. On attend toujours, quelques siècles plus tard... des hommes ou femmes réellement vertueux (la vertu, crédo de Maximilien... !!) qui ne pensent pas qu'en termes de fric et de pouvoir. Y'a encore du travail !

Dans le genre génocide vendéen et anticlérical on est pas mal !

Odieux personnage.

Le 01/10/2018 à 22:54, Caleana major a dit :

Dans le genre génocide vendéen et anticlérical on est pas mal !

Odieux personnage.

Odieux en effet   =>

Robespierre va défendre le 5 février 1794 devant le Comité de salut public , le principe des massacres de Nantes de Juin 1793  et soutenir un dénommé Carrier Jean-Baptiste  qui supervise ces massacres entre Mai  1793 et fin janvier 1794 .

De quoi s'agit-il ?

Des noyades qui font cinq-mille  victimes . Le génocidaire utilise des bateaux à fond plat qu'il remplit d'hommes , de femmes et d'enfants , de prêtres et de vieillards , de grands-mères et de femmes enceintes , tous précipités vers le fond de la Loire par une trappe.

Les victimes sont dénudés , leurs vêtements vendus  , elles sont volées , dépouillées de leurs biens. Parfois , Carrier attache un homme et une femme nus avant de les précipiter par le fond , on parle alors de "mariages républicains " ou de "baignoire nationale".

Les enfants , traités de vipères qu'il faut  étouffer pour éviter d'avoir à les massacrer plus tard , font partie des vicitmes ainsi que des jeunes filles grosses de plusieurs mois ,  l'on dénombre environ trois cent enfants dans ces massacres.

Pour le reste , Robespierre avait dit à la tribune le vingt-et-un novembre Mille-sept-cent-quatre-vngt-treize je cite :

"Si dieu n'existait pas , il faudrait l'inventer". Comment interpréter cela ? Provocation , cynisme , volonté d'apaisement des douleurs , de la fatalité en nommant ce "dieu" ?

J'ai lu un livre sur lui, voulant moi aussi savoir de qui il s'agissait ; j'en ai conclu que oui, il en avait un pète au casque.Pour lui, la révolution était devenue quelque chose d'irréel, de surnaturel, qu'il ne fallait pas corrompre par quoi que ce soit.. Il n'aimait ni l'argent, ni le luxe, ni les femmes, (ni les hommes), personne. Un taré. Surement doué, mais un taré quand même. Je ne pense pas que ce soit une figure dont le pays devrait être fier.

la Révolution, ce n'est pas un homme par ci par là mais des groupes politiques qui se sont affrontés pour des idéaux qui croyaient supérieurs à ceux des autres. Bien sûr, certains se sont servis au passage, d'autres ont cherché la gloire, la renommée.

A mon avis, Robespierre était vraiment sincère dans son projet d'une France débarrassée par le poids de la monarchie et des privilèges. Malheureusement il y a plusieurs points qu'il n'a pu éviter. Il était, au départ, contre la peine de mort et contre la guerre et pourtant, il est revenu sur ses idées du départ ? Pourquoi ? Pour faire face à de nouvelles menaces réelles ou supposées. Il faut savoir, qu'à cette époque, pour évincer un groupe, il suffisait de le dénoncer comme traite à la patrie. C'est ainsi que les girondins ont fini sous la guillotine, en partie grâce aux textes d'un des plus vieil ami de Robespierre, Desmoulins. Girondins = guerre contre l'Europe pour se faire envahir. Puis se fut le tour des Hébertistes, jugés trop violents. Hébertistes = violence pour préparer une contre révolution. Puis ce fut les dantonistes qui furent accusés de clémence en refusant la Terreur et la guerre. Ils furent guillotinés (y compris Desmoulins) pour des faits qui étaient précisément les opposés des hébertistes. Ne restait plus en lice que Robespierre et ses acolytes. Robespierre pensait ainsi pouvoir mener sa politique sans contrariété. Malheureusement, il était affaibli. Est-ce du à sa maladie ou à ses absences de plus en plus fréquentes ? Mais il commença à voir des comploteurs dans son propre camp. Ainsi, au moment où il voulut faire une nouvelle purge, c'est lui qui finit sous la guillotine, la gueule arrachée par un coup de pistolet.

En quelques mots, un résumé de ce que je me souviens. Maintenant, il faut savoir que l'historiographie mais en avant ou en recul, depuis 200 ans, les ténors de la Révolution. Celui qui nous parait comme dictateur actuellement a été et sera encore considéré comme un héros. Quant à mon avis personnel, Je pense que Robespierre est le personnage le plus ambigu : très intelligent, très travailleur, il suivait un objectif jusqu'à aller jusqu'à étouffer son humanité. Quant à orateur, non. Ce n'était pas un orateur comme Danton, qui pouvait mobiliser des foules sans préparation. Robespierre était un homme d'écriture avant tout : ses discours étaient longuement préparés.

Le 11/08/2018 à 17:59, pila a dit :

Jean-Bapstiste Robert Lindet. Né à Paris en 1746.

Membre du Comité de Salut Public (le Pouvoir Exécutif provisoire de la République en guerre) depuis plusieurs mois. Nous sommes fin mars 1794.

Le Comité, une douzaine de personnes, dont trois ou quatre robespierristes, annonce en réunion la demande de mise en accusation de Danton et ses amis pour malversations, projet de complot etc...

Robespierre, réticent au début, a fini par céder. Chaque membre du Comité doit signer le décret de mise en accusation. Le papier arrive dans les mains de Robert Lindet : "Je suis ici pour nourrir le peuple; pas pour le tuer" (Il était chargé des approvisionnements). Il passe la feuille à son voisin sans signer le décret.

Robert Lindet ne sera pas inquiété pour cette attitude. Il décédera en 1825. 31 ans après Robespierre et ses amis. quatre mois plus tard. Deux autres membres du Comité, anti-Robespierre, furent envoyés au bagne en Guyane en 1795. Collot d'Herbois y mourut l'année suivante. Billaud-Varenne parviendra à s'échapper et à se réfugier à Haïti, où les noirs en révolte renversaient lentement le pouvoir blanc.

Robespierre était-il un tyran absolu ou un homme obligé de manoeuvrer sans cesse pour convaincre les députés à suivre le chemin de la Victoire militaire (la France se battait à toutes les frontières pour la survie de la République) ?

L'Histoire qu'on nous enseigne est dépourvue de finesse. 

 

En matière de Révolution, Robespierre a tout inventé 130ans avant les bolcheviques ... Le pouvoir confisqué entre quelques mains du Comité de salut public, la justice expéditive, l'élimination des opposants y compris dans son propre camps et le culte de la personnalité par celui de l'Etre suprême, c'est à dire l'adoration de lui-même.

Les Lénine, Staline, Mao, Ceucescu, Castro et autres Kim de Corée devraient verser une rente à vie aux descendants de la famille de Robespierre pour copyright révolutionnaire.