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La dépendance affective et sexuelle : un vrai problème de santé


Invité Isadora.

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Bonjour, 

Je voudrais vous présenter la dépendance affective et sexuelle, essayer d'en expliquer les mécanismes et, je l'espère, en donner une image plus juste que celle qui apparaît quand on parle d'une personne en disant qu'elle est nympho ou que c'est un queutard. Je vais axer mon discours sur ce que j'ai pu lire/voir/entendre mais aussi sur mon expérience personnelle et mes analyses. 

________________________________________________________________

La dépendance affective et sexuelle a deux versants, elle est en elle-même profondément duelle. Certains vont surtout développer le versant affectif, d'autres le versant sexuel. Ça peut aussi être assez équilibré ou passer de l'un à l'autre. En général, les femmes sont plus sur la dépendance affective et les hommes sur la dépendance sexuelle mais pas nécessairement. 

Le point commun des dépendants, c'est une carence, une souffrance. Celle-ci s'équilibre, se fait oublier au travers de ces comportements, autrement dit, le comportement addictif offre une parenthèse de bien-être, en général absolument excessive, touchant parfois à l'extase et à l'oubli de toutes les contraintes réelles (travail, famille, etc). Comme un alcoolique peut totalement négliger le besoin d'être en forme le lendemain pour aller au travail et louper son réveil, un addict peut par exemple régulièrement passer la nuit à discuter avec l'être aimé et ne pas dormir, se détourner du travail pour la masturbation, prendre des risques en multipliant les rapports non-protégés, etc. Dans la bulle addictive, plus rien n'a d'importance et plus rien n'a de conséquence.

La plus grande difficulté de ce genre d'addiction, c'est que contrairement à la drogue, à l'alcool ou même aux jeux vidéos, on ne peut pas s'éloigner de son "produit" puisqu'il est le corps et qu'une vie normale inclut de la sexualité et des rapports (pas nécessairement sexuels) avec les autres. Aussi, dans les tentatives de se soigner, il y a le risque permanent de l'anorexie sexuelle, qui n'est pas une guérison. Ça consiste à s'isoler de toute rencontre amoureuse, à renoncer à toute sexualité et c'est souffrant aussi. En fait, l'enjeu, la "guérison", si l'on veut, c'est de restaurer une estime de soi solide et d'accéder à des relations réellement aimantes, authentiquement intimes dans lesquelles les relations amoureuses et sexuelles ne s'inscrivent pas dans des comportements de compulsion mais dans un échange.

Les mécanismes sont les mêmes que dans toutes les addictions : souffrance -> craving -> consommation -> honte -> souffrance -> etc. On observe aussi une montée en puissance des comportements, qui en l'occurrence vont vers le trash assez souvent (dans la consommation de pornographie, c'est particulièrement visible, on part de porno soft pour aller vers du porno contraire à l'appartenance sexuelle d'origine, kinky, SM, zoophile, etc). Comme pour toutes les autres addictions, on parle de dépendance à partir du moment où la vie sociale est entravée et à partir du moment où il y a souffrance. Assez souvent, les mises en danger arrivent, dans la dépendance affective et sexuelle : dépenses inconsidérées pour rendre la sexualité ou la relation amoureuse possible, manque de sommeil massif, prises de risques juridiques (relations avec des mineurs, exhibition, négligence d'enfants à charge, conduite en état d'ivresse ou autre, etc), négligence du travail et donc mise en péril de la carrière (parfois licenciement ou arrêt total de l'activité professionnelle), risque pour le couple (adultère, etc), tentative de suicide, alcoolisme, etc. En d'autre termes, l'impact psychologique et l'impact social doivent être majeurs pour constituer une addiction.

Alors, maintenant que tout cela est posé, comment se passe une crise de boulimie

________________________________________________________________

Dans le versant affectif, ça commence par une rencontre. Il n'est absolument pas rare de tomber, comme par hasard, sur une personne co-dépendante. Les échanges sont chronophages, très intenses, on se trouve face à l'autre comme face à une évidence, tout colle, tout est parfait, absolu, passionnel. Le besoin de liens, de contacts permanents se fait sentir. Puis, dès que l'autre détourne son attention, la souffrance de se sentir abandonné se manifeste et on tombe dans un état d'abattement total ou dans une hystérie. Dans les deux cas, ça ressemble à un amour romantique mais ça impacte excessivement les autres aspects de la vie. Et là, c'est l'expérience qui révèle la relation co-dépendante dans sa nature propre et radicalement différente de la rencontre amoureuse : il y a répétition de rencontres fulgurantes aboutissant à un échec rapide et cuisant. Il s'agit de relations qui retombent comme un soufflé : l'autre est idéalisé à l'extrême et paf, très rapidement, on se retrouve à se demander ce qui a pu motiver un tel engouement, puisque l'élu⋅e ne partage en fait quasiment rien avec soi, etc. La lucidité revient et, avec elle, la honte de s'être englué⋅e voire engagé⋅e dans une relation sans intérêt, avec quelqu'un qui ne nous plaisait même pas. On se sent pathétique, on se méfie, on se referme. En tout cas, on n'a pas fait l'expérience d'une relation authentiquement amoureuse puisque, généralement, on n'a montré de soi qu'une image idéalisée, fallacieuse, destinée à masquer le sentiment profond que l'être authentique n'est pas digne d'amour. La fin de la relation co-dépendante est donc un retour à cette évidence ; on n'est pas aimable en l'état, du moins on en est persuadé. 

Dans le versant sexuel, il y a différentes formes : masturbation compulsive (j'inclus la consommation pornographique dans cette catégorie, l'addiction aux sex-toys, le cyber-sex par tchat, SMS, etc), les relations multiples et éphémères (y compris quand l'addict est engagé dans une relation stable, c'est là que c'st le plus problématique), les relations répétées dans la même séquence (on n'arrive pas à satiété, la fin du coït est le début du coït suivant). Je ne vais pas m'étendre sur les pratiques mais plutôt sur le mécanisme. Physiquement, le corps se comporte différemment : les pupilles sont dilatées, la voix change, tout le langage corporel est sexualisé. C'est comme un animal qui parade, on croit qu'on est dans la conscience mais on est juste dans un comportement instinctif de rut. Ces phases sont très exaltantes puisqu'elles procurent une sensation de toute-puissance et que le manque d'estime de soi est excessivement contre-balancé par des comportements de prédation. Pour la plupart des gens sains, la sexualité est sacralisée, elle met les individus face à la pudeur, à l'incertitude, etc alors la désinhibition de l'addict peut fasciner (comme un vampire) et l'addict le sait alors il se sent − enfin − puissant et valorisé dans la phase de chasse. L'autre, quant à lui, est consommé comme une proie ou un objet, que l'on utilise pour sa satisfaction sexuelle et égotique. Il n'y a qu'à voir l'absence de désir de revoir les personnes et de partager d'autres choses avec, la possibilité de révéler les détails de la relation sans avoir l'impression de raconter quelque chose d'intime, etc. Dans ces phases, n'importe qui peut faire l'affaire, et c'est souvent là que cela devient souffrant (chez les hommes comme chez les femmes), puisque c'est cette absence totale de sélection qui entraîne des sensations de honte très intenses après coup. On se demande : qui suis-je ? qu'est-ce que je vaux ? qu'est-ce que je fais de ma vie ? et, plus le temps passe, les amis se mettant en couple, construisant des relations fortes et saines, plus l'évidence s'impose et ramène à la honte et au dégoût de soi, au sentiment d'être inapte, incapable, amputé, monstrueux, etc.

________________________________________________________________

Une fois que c'est repéré et assumé, que faire ? L'une des grandes difficultés de cette maladie, et là je parle de manière un peu plus personnelle, c'est qu'elle est extrêmement adaptée à l'air du temps. Nous baignons dans une société romantique et trash à la fois, où l'on est censé vivre au moins un grand amour et avoir des vies sexuelles décomplexées… Alors avouer à quelqu'un que l'on est dépendant affectif et sexuel, c'est souvent le piège. Pour l'autre, qu'il soit romantique ou hypersexualisé, c'est du pain béni : la promesse d'une histoire d'amour passionnelle ou d'un porno à la maison en continu. On attire les prédateurs ou pire : on suscite la prédation. En somme, les gens veulent en profiter et cela commence en général par un intérêt particulier pour la maladie, une sollicitude fallacieuse, une empathie complètement surjouée (ah, t'as pas eu de chance, je comprends, les autres c'est tous des salauds, moi je vois un être humain en toi et patati et patata). D'autres vont moraliser et exprimer leur dégoût. Dans tous les cas, il est presque impossible d'en parler sans renforcer le sentiment d'être, excusez le terme, une merde. C'est le terrible retour de bâton : le prédateur devient la proie, puisqu'avouer sa maladie, c'est dire du vrai de soi, de l'intime. Celui qui souffre de l'addiction, ce n'est pas le personnage, c'est la vraie personne, alors mieux vaut ne pas en parler. 

Le monde médical n'est pas forcément très ouvert non plus. Certains professionnels refusent de prendre en charge ces problèmes, ne veulent pas entendre parler de sexualité, ce qui est affreusement vexant et douloureux aussi. Là encore, la honte gagne du terrain. 

Du coup, si vous vous reconnaissez dans cette pathologie, je vous conseille de vous rapprocher d'un addictologue volontaire pour vous prendre en charge ou des Dépendants Affectifs et Sexuels Anonymes (DASA), qui sont des groupes auxquels on peut participer via Skype aussi. Les amis proches, ouverts d'esprit et du sexe opposé (en cas d'hétérosexualité, l'inverse si homo, vous m'avez comprise) (EDIT : NON PAS DU SEXE OPPOSÉ, DU MÊME SEXE, PARDON !) et les autres addicts conscients de leur condition (on se repère facilement) peuvent être un soutien. Cela dit, toute parole représente un risque de dérive dans le fantasme et l'utilisation. C'est une maladie qui fascine, dégoûte et isole. Alors renseignons-nous. 

Pour moi, la guérison est dans l'humanité. 

 

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Membre, Chien Fou forumeur, 90ans Posté(e)
Promethee_Hades Membre 25 564 messages
90ans‚ Chien Fou forumeur,
Posté(e)
il y a 34 minutes, Isadora. a dit :

Bonjour, 

Je voudrais vous présenter la dépendance affective et sexuelle, essayer d'en expliquer les mécanismes et, je l'espère, en donner une image plus juste que celle qui apparaît quand on parle d'une personne en disant qu'elle est nympho ou que c'est un queutard. Je vais axer mon discours sur ce que j'ai pu lire/voir/entendre mais aussi sur mon expérience personnelle et mes analyses. 

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La dépendance affective et sexuelle a deux versants, elle est en elle-même profondément duelle. Certains vont surtout développer le versant affectif, d'autres le versant sexuel. Ça peut aussi être assez équilibré ou passer de l'un à l'autre. En général, les femmes sont plus sur la dépendance affective et les hommes sur la dépendance sexuelle mais pas nécessairement. 

Le point commun des dépendants, c'est une carence, une souffrance. Celle-ci s'équilibre, se fait oublier au travers de ces comportements, autrement dit, le comportement addictif offre une parenthèse de bien-être, en général absolument excessive, touchant parfois à l'extase et à l'oubli de toutes les contraintes réelles (travail, famille, etc). Comme un alcoolique peut totalement négliger le besoin d'être en forme le lendemain pour aller au travail et louper son réveil, un addict peut par exemple régulièrement passer la nuit à discuter avec l'être aimé et ne pas dormir, se détourner du travail pour la masturbation, prendre des risques en multipliant les rapports non-protégés, etc. Dans la bulle addictive, plus rien n'a d'importance et plus rien n'a de conséquence.

La plus grande difficulté de ce genre d'addiction, c'est que contrairement à la drogue, à l'alcool ou même aux jeux vidéos, on ne peut pas s'éloigner de son "produit" puisqu'il est le corps et qu'une vie normale inclut de la sexualité et des rapports (pas nécessairement sexuels) avec les autres. Aussi, dans les tentatives de se soigner, il y a le risque permanent de l'anorexie sexuelle, qui n'est pas une guérison. Ça consiste à s'isoler de toute rencontre amoureuse, à renoncer à toute sexualité et c'est souffrant aussi. En fait, l'enjeu, la "guérison", si l'on veut, c'est de restaurer une estime de soi solide et d'accéder à des relations réellement aimantes, authentiquement intimes dans lesquelles les relations amoureuses et sexuelles ne s'inscrivent pas dans des comportements de compulsion mais dans un échange.

Les mécanismes sont les mêmes que dans toutes les addictions : souffrance -> craving -> consommation -> honte -> souffrance -> etc. On observe aussi une montée en puissance des comportements, qui en l'occurrence vont vers le trash assez souvent (dans la consommation de pornographie, c'est particulièrement visible, on part de porno soft pour aller vers du porno contraire à l'appartenance sexuelle d'origine, kinky, SM, zoophile, etc). Comme pour toutes les autres addictions, on parle de dépendance à partir du moment où la vie sociale est entravée et à partir du moment où il y a souffrance. Assez souvent, les mises en danger arrivent, dans la dépendance affective et sexuelle : dépenses inconsidérées pour rendre la sexualité ou la relation amoureuse possible, manque de sommeil massif, prises de risques juridiques (relations avec des mineurs, exhibition, négligence d'enfants à charge, conduite en état d'ivresse ou autre, etc), négligence du travail et donc mise en péril de la carrière (parfois licenciement ou arrêt total de l'activité professionnelle), risque pour le couple (adultère, etc), tentative de suicide, alcoolisme, etc. En d'autre termes, l'impact psychologique et l'impact social doivent être majeurs pour constituer une addiction.

Alors, maintenant que tout cela est posé, comment se passe une crise de boulimie

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Dans le versant affectif, ça commence par une rencontre. Il n'est absolument pas rare de tomber, comme par hasard, sur une personne co-dépendante. Les échanges sont chronophages, très intenses, on se trouve face à l'autre comme face à une évidence, tout colle, tout est parfait, absolu, passionnel. Le besoin de liens, de contacts permanents se fait sentir. Puis, dès que l'autre détourne son attention, la souffrance de se sentir abandonné se manifeste et on tombe dans un état d'abattement total ou dans une hystérie. Dans les deux cas, ça ressemble à un amour romantique mais ça impacte excessivement les autres aspects de la vie. Et là, c'est l'expérience qui révèle la relation co-dépendante dans sa nature propre et radicalement différente de la rencontre amoureuse : il y a répétition de rencontres fulgurantes aboutissant à un échec rapide et cuisant. Il s'agit de relations qui retombent comme un soufflé : l'autre est idéalisé à l'extrême et paf, très rapidement, on se retrouve à se demander ce qui a pu motiver un tel engouement, puisque l'élu⋅e ne partage en fait quasiment rien avec soi, etc. La lucidité revient et, avec elle, la honte de s'être englué⋅e voire engagé⋅e dans une relation sans intérêt, avec quelqu'un qui ne nous plaisait même pas. On se sent pathétique, on se méfie, on se referme. En tout cas, on n'a pas fait l'expérience d'une relation authentiquement amoureuse puisque, généralement, on n'a montré de soi qu'une image idéalisée, fallacieuse, destinée à masquer le sentiment profond que l'être authentique n'est pas digne d'amour. La fin de la relation co-dépendante est donc un retour à cette évidence ; on n'est pas aimable en l'état, du moins on en est persuadé. 

Dans le versant sexuel, il y a différentes formes : masturbation compulsive (j'inclus la consommation pornographique dans cette catégorie, l'addiction aux sex-toys, le cyber-sex par tchat, SMS, etc), les relations multiples et éphémères (y compris quand l'addict est engagé dans une relation stable, c'est là que c'st le plus problématique), les relations répétées dans la même séquence (on n'arrive pas à satiété, la fin du coït est le début du coït suivant). Je ne vais pas m'étendre sur les pratiques mais plutôt sur le mécanisme. Physiquement, le corps se comporte différemment : les pupilles sont dilatées, la voix change, tout le langage corporel est sexualisé. C'est comme un animal qui parade, on croit qu'on est dans la conscience mais on est juste dans un comportement instinctif de rut. Ces phases sont très exaltantes puisqu'elles procurent une sensation de toute-puissance et que le manque d'estime de soi est excessivement contre-balancé par des comportements de prédation. Pour la plupart des gens sains, la sexualité est sacralisée, elle met les individus face à la pudeur, à l'incertitude, etc alors la désinhibition de l'addict peut fasciner (comme un vampire) et l'addict le sait alors il se sent − enfin − puissant et valorisé dans la phase de chasse. L'autre, quant à lui, est consommé comme une proie ou un objet, que l'on utilise pour sa satisfaction sexuelle et égotique. Il n'y a qu'à voir l'absence de désir de revoir les personnes et de partager d'autres choses avec, la possibilité de révéler les détails de la relation sans avoir l'impression de raconter quelque chose d'intime, etc. Dans ces phases, n'importe qui peut faire l'affaire, et c'est souvent là que cela devient souffrant (chez les hommes comme chez les femmes), puisque c'est cette absence totale de sélection qui entraîne des sensations de honte très intenses après coup. On se demande : qui suis-je ? qu'est-ce que je vaux ? qu'est-ce que je fais de ma vie ? et, plus le temps passe, les amis se mettant en couple, construisant des relations fortes et saines, plus l'évidence s'impose et ramène à la honte et au dégoût de soi, au sentiment d'être inapte, incapable, amputé, monstrueux, etc.

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Une fois que c'est repéré et assumé, que faire ? L'une des grandes difficultés de cette maladie, et là je parle de manière un peu plus personnelle, c'est qu'elle est extrêmement adaptée à l'air du temps. Nous baignons dans une société romantique et trash à la fois, où l'on est censé vivre au moins un grand amour et avoir des vies sexuelles décomplexées… Alors avouer à quelqu'un que l'on est dépendant affectif et sexuel, c'est souvent le piège. Pour l'autre, qu'il soit romantique ou hypersexualisé, c'est du pain béni : la promesse d'une histoire d'amour passionnelle ou d'un porno à la maison en continu. On attire les prédateurs ou pire : on suscite la prédation. En somme, les gens veulent en profiter et cela commence en général par un intérêt particulier pour la maladie, une sollicitude fallacieuse, une empathie complètement surjouée (ah, t'as pas eu de chance, je comprends, les autres c'est tous des salauds, moi je vois un être humain en toi et patati et patata). D'autres vont moraliser et exprimer leur dégoût. Dans tous les cas, il est presque impossible d'en parler sans renforcer le sentiment d'être, excusez le terme, une merde. C'est le terrible retour de bâton : le prédateur devient la proie, puisqu'avouer sa maladie, c'est dire du vrai de soi, de l'intime. Celui qui souffre de l'addiction, ce n'est pas le personnage, c'est la vraie personne, alors mieux vaut ne pas en parler. 

Le monde médical n'est pas forcément très ouvert non plus. Certains professionnels refusent de prendre en charge ces problèmes, ne veulent pas entendre parler de sexualité, ce qui est affreusement vexant et douloureux aussi. Là encore, la honte gagne du terrain. 

Du coup, si vous vous reconnaissez dans cette pathologie, je vous conseille de vous rapprocher d'un addictologue volontaire pour vous prendre en charge ou des Dépendants Affectifs et Sexuels Anonymes (DASA), qui sont des groupes auxquels on peut participer via Skype aussi. Les amis proches, ouverts d'esprit et du sexe opposé (en cas d'hétérosexualité, l'inverse si homo, vous m'avez comprise) et les autres addicts conscients de leur condition (on se repère facilement) peuvent être un soutien. Cela dit, toute parole représente un risque de dérive dans le fantasme et l'utilisation. C'est une maladie qui fascine, dégoûte et isole. Alors renseignons-nous. 

Pour moi, la guérison est dans l'humanité. 

 

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Bonjour Isadora, gros bisous

Bien tu viens de dire complétement l'histoire de toute ma vie, c'est tout moi ceci. Quand à mon age, c'est fini, ça se guérit plus, ou comme moi on a trouvé le moyen pour ne plus en souffrir, dans l'ataraxie.

Puis je vais te dire au niveau affectif oui c'est ça en partie, au moins pour moi, mais c'est en fait bien plus compliqué et beaucoup plus complexe que ça. Tu parles très bien de l'aspect apparemment affectif, liè a la sexualité, je l'ai vécu, mais c'est pas vraiment de l'affectif, s'en ai une illusion. mais chez moi, le sexuel et l'affectif c'est deux monde qui s'ignorent complétement le gouffre et trop grand la distance trop lointaine pour qu'il puisse même s'entrevoir, à moins que j'ai jamais découvert celle qui soit comme moi. Ma femme actuelle s'en approche fort cependant.

Plus on est dans un extrême plus c'est difficile de trouver son pendant.

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Invité Isadora.
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Invité Isadora.
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il y a 2 minutes, Promethee_Hades a dit :

chez moi, le sexuel et l'affectif c'est deux monde qui s'ignorent complétement le gouffre et trop grand la distance trop lointaine pour qu'il puisse même s'entrevoir

Ah oui, j'ai oublié de développer ce point ! Pour les gens qui développent davantage le versant sexuel de l'addiction, il peut être très difficile, dans les cas extrêmes, d'avoir des relations sexuelles avec des personnes aimées. C'est presque comme si ça les rendait impuissants. 

C'est formidablement bien montré dans le film Shame

 

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Membre, Chien Fou forumeur, 90ans Posté(e)
Promethee_Hades Membre 25 564 messages
90ans‚ Chien Fou forumeur,
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il y a 24 minutes, Isadora. a dit :

Ah oui, j'ai oublié de développer ce point ! Pour les gens qui développent davantage le versant sexuel de l'addiction, il peut être très difficile, dans les cas extrêmes, d'avoir des relations sexuelles avec des personnes aimées. C'est presque comme si ça les rendait impuissants. 

C'est formidablement bien montré dans le film Shame

 

Certes chez moi ça pourrait mais c'est pas ça du tout.

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Invité Isadora.
Invités, Posté(e)
Invité Isadora.
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il y a 6 minutes, Promethee_Hades a dit :

Certes chez moi ça pourrait mais c'est pas ça du tout.

Oui, mais est-ce que c'est souffrant et que ça a occasionné des difficultés sociales ? Parce que s'il n'y a pas les deux ingrédients, ce n'est pas ça. 

Dans mon post initial, j'ai mis en spoiler un documentaire avec des témoignages de membres des DASA. Différents profils sont présentés et c'est très représentatif des différentes formes. Est-ce qu'il y a un profil qui te ressemble ?

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Membre, Chien Fou forumeur, 90ans Posté(e)
Promethee_Hades Membre 25 564 messages
90ans‚ Chien Fou forumeur,
Posté(e)
il y a 25 minutes, Isadora. a dit :

Oui, mais est-ce que c'est souffrant et que ça a occasionné des difficultés sociales ? Parce que s'il n'y a pas les deux ingrédients, ce n'est pas ça. 

Dans mon post initial, j'ai mis en spoiler un documentaire avec des témoignages de membres des DASA. Différents profils sont présentés et c'est très représentatif des différentes formes. Est-ce qu'il y a un profil qui te ressemble ?

Je vais voir pour le DASA, mais bon tu sais la souffrance et moi, je suis capable de supporter bien des choses, puis j'ai la philosophie aussi , je suis un cynique , avec du stoïcien, comme du sceptique. 

 La Sobriété : notre volonté d'arrêter nos comportements limites de dépendance affective et sexuelle, un jour à la fois,

Heu heu , pour ça, que dalle, je suis comme je suis je n'ai nulle envie d’arrêter, c'est tout ou rien, si j'ai pas mon minimum, c'est rien, et je m'en passe avec quiconque, je suis assez grand pour me satisfaire moi même .

J'ai des besoins et alors, je suis comme ça, je n'ai pas à me changer pour être ce que je ne suis pas, j'ai fait une fois l'expérience dans un autre domaine, j'ai compris, que la douleur était encore plus forte, que ça servait à rien dans la société, que je finissais par me honnir .  Je m'accepte comme je suis, je suis pas comme tout le monde et alors, tout petit, déjà gros bébé on me l'a fait remarquer que j'étais pas dans la règle du jeu. Mais comme je veux pas jouer à un jeu qui me convient pas.

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Membre, 73ans Posté(e)
Morfou Membre 57 106 messages
Maitre des forums‚ 73ans‚
Posté(e)

Moi qui me pensais anormale du fait de n'avoir la dépendance ni de l'un ni de l'autre...

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Invité Isadora.
Invités, Posté(e)
Invité Isadora.
Invité Isadora. Invités 0 message
Posté(e)
il y a 11 minutes, Promethee_Hades a dit :

Je vais voir pour le DASA…

La Sobriété :… 

Heu heu , pour ça, que dalle, je suis comme je suis je n'ai nulle envie d’arrêter…

C'est très intéressant et épineux puisque d'un côté, tu sembles être tenté par l'étiquette et la prise en charge qui va avec et que de l'autre côté, tes protections de survie ont l'air très ancrées, au point que ça pourrait totalement être un style de vie alternatif mais non-pathologique. 

Vu qu'il y a des sessions par Skype, ça peut être intéressant d'y participer en expliquant que tu te poses des questions et d'écouter. Je ne sais pas quel est ton niveau en anglais mais une connaissance qui est dans le dispositif me disait que les DASA-US allaient beaucoup plus loin dans le partage des expériences et que des réunions en ligne avaient lieu 4× par jour.    

 

il y a 9 minutes, Morfou a dit :

Moi qui me pensais anormale du fait de n'avoir la dépendance ni de l'un ni de l'autre...

Je t'avoue qu'au fil de mes rencontres, entre les dépendants affectifs qui s'ignorent, les hypersexuels qui ne se posent pas de question et les phobiques de l'attachement/engagement, je me dis souvent que je suis la seule à savoir que j'ai une pathologie mais que les autres sont encore pires. (bon, après la manière dont je rencontre les gens n'aide pas trop…)

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Invité Vilaine
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Invité Vilaine
Invité Vilaine Invités 0 message
Posté(e)

Est-ce que les problèmes liés à la dépendance affective ne commencent pas beaucoup plus tôt? (Envie de plaire à tous prix, ce qui se manifeste par une envie de s’exhiber de long en large dans le but de chercher de l’affection).

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Invité Isadora.
Invités, Posté(e)
Invité Isadora.
Invité Isadora. Invités 0 message
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il y a 17 minutes, Vilaine a dit :

Est-ce que les problèmes liés à la dépendance affective ne commencent pas beaucoup plus tôt? (Envie de plaire à tous prix, ce qui se manifeste par une envie de s’exhiber de long en large dans le but de chercher de l’affection).

Alors, oui et non. 

Problèmes liés à l'enfance ou à l'adolescence : clairement oui, à tous les coups. La problématique principale est liée au fait d'avoir une très faible estime de soi et de se sentir indigne d'amour (donc utilisable / hyper flatté⋅e quand quelqu'un "accepte" un coït / en manque d'attention). Après, il suffit d'imaginer dans quelles conditions une personne peut se construire sur une absence d'estime de soi. Moi, j'ai été maltraitée psychologiquement, une amie a été tabassée et mini-violée par des camarades de classe en maternelle (il y a eu des jous d'ITT !), dans les témoignages que j'ai mis en spoilers on retrouve des histoires de ruptures familiales brutales, des débuts de vie amoureuse difficiles… Tout ce qui construit une image de soi merdique peut mener à ça. 

Pour le besoin d'attention/de surexposition, dois-je me sentir piquée ? En tout cas non, il y a des dépendants très discrets voire timorés. Après, me concernant, je pense que c'est une tentative inconsciente de faire coller ses différents masques mais aussi d'éviter le passage à l'acte par le récit. La parole, l'obscénité, appelle ça comme tu veux, fait soupape dans la recherche d'attention principale, qui est en fait une recherche de contact et d'amour mais ça n'est jamais qu'un ersatz à la consommation, qui est elle-même un ersatz au besoin de se sentir restauré dans son estime. 

Je ne suis pas du tout sûre que d'autres que moi se reconnaîtraient dans ce dernier paragraphe mais voilà au moins ma réponse. 

 

EDIT : en fait pour te répondre, ce que tu vises me semble être un début de résistance à la dépendance. Les dépendants dans le déni sont parfois (souvent) très discrets sur leurs histoires mais d'autant plus actifs. Après, le lien peut se faire dans ce sens : j'imagine qu'on peut chercher de l'attention et avoir une vie sexuelle non-pathologique. 

EDIT 2 (décidément !) : le cercle tourne autour de honte -> sexe -> honte -> sexe. Donc un des moyens de sortir de ça, c'est de casser la honte en assumant. Tu continues de baiser comme un lapin, d'avoir des compulsions, de compenser tes manques MAIS tu essaies de faire en sorte que ton masque de prédateur devienne ton "moi" principal. J'imagine que ça peut marcher (j'imagine aussi que pas mal de stars du X sont dans cette configuration). Or, pour assumer, il faut en parler et (sur)exposer. 

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Invité Vilaine
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Invité Vilaine
Invité Vilaine Invités 0 message
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il y a 9 minutes, Isadora. a dit :

Alors, oui et non. 

Problèmes liés à l'enfance ou à l'adolescence : clairement oui, à tous les coups. La problématique principale est liée au fait d'avoir une très faible estime de soi et de se sentir indigne d'amour (donc utilisable / hyper flatté⋅e quand quelqu'un "accepte" un coït / en manque d'attention). Après, il suffit d'imaginer dans quelles conditions une personne peut se construire sur une absence d'estime de soi. Moi, j'ai été maltraitée psychologiquement, une amie a été tabassée et mini-violée par des camarades de classe en maternelle (il y a eu des jous d'ITT !), dans les témoignages que j'ai mis en spoilers on retrouve des histoires de ruptures familiales brutales, des débuts de vie amoureuse difficiles… Tout ce qui construit une image de soi merdique peut mener à ça. 

Pour le besoin d'attention/de surexposition, dois-je me sentir piquée ? En tout cas non, il y a des dépendants très discrets voire timorés. Après, me concernant, je pense que c'est une tentative inconsciente de faire coller ses différents masques mais aussi d'éviter le passage à l'acte par le récit. La parole, l'obscénité, appelle ça comme tu veux, fait soupape dans la recherche d'attention principale, qui est en fait une recherche de contact et d'amour mais ça n'est jamais qu'un ersatz à la consommation, qui est elle-même un ersatz au besoin de se sentir restauré dans son estime. 

Je ne suis pas du tout sûre que d'autres que moi se reconnaîtraient dans ce dernier paragraphe mais voilà au moins ma réponse. 

 

EDIT : en fait pour te répondre, ce que tu vises me semble être un début de résistance à la dépendance. Les dépendants dans le déni sont parfois (souvent) très discrets sur leurs histoires mais d'autant plus actifs. Après, le lien peut se faire dans ce sens : j'imagine qu'on peut chercher de l'attention et avoir une vie sexuelle non-pathologique. 

EDIT 2 (décidément !) : le cercle tourne autour de honte -> sexe -> honte -> sexe. Donc un des moyens de sortir de ça, c'est de casser la honte en assumant. Tu continues de baiser comme un lapin, d'avoir des compulsions, de compenser tes manques MAIS tu essaies de faire en sorte que ton masque de prédateur devienne ton "moi" principal. J'imagine que ça peut marcher (j'imagine aussi que pas mal de stars du X sont dans cette configuration). Or, pour assumer, il faut en parler et (sur)exposer. 

Non pas du tout. Parce que ton rapport aux autres est différent de la plupart des gens de ce forum. Tu ne cherches pas à plaire, à soigner ton image, à vendre du rêve. Tu es juste...toi, sans filtre. Tu es quelqu’un de généreux et de profondément gentil, et ton exposition s’inscrit dans cette démarche.

 

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il y a 9 minutes, Vilaine a dit :

Non pas du tout. Parce que ton rapport aux autres est différent de la plupart des gens de ce forum. Tu ne cherches pas à plaire, à soigner ton image, à vendre du rêve. Tu es juste...toi, sans filtre. Tu es quelqu’un de généreux et de profondément gentil, et ton exposition s’inscrit dans cette démarche.

Figure-toi que je peux accepter ces compliments, alors merci beaucoup ! :blush:

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Il y a 1 heure, Isadora. a dit :

Figure-toi que je peux accepter ces compliments, alors merci beaucoup ! :blush:

Je suis obligée d’être gentille, tu es la seule à connaître mon identité sur ce forum :D 

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Il y a 2 heures, Isadora. a dit :

Alors, oui et non. 

Problèmes liés à l'enfance ou à l'adolescence : clairement oui, à tous les coups. La problématique principale est liée au fait d'avoir une très faible estime de soi et de se sentir indigne d'amour (donc utilisable / hyper flatté⋅e quand quelqu'un "accepte" un coït / en manque d'attention). Après, il suffit d'imaginer dans quelles conditions une personne peut se construire sur une absence d'estime de soi. Moi, j'ai été maltraitée psychologiquement, une amie a été tabassée et mini-violée par des camarades de classe en maternelle (il y a eu des jous d'ITT !), dans les témoignages que j'ai mis en spoilers on retrouve des histoires de ruptures familiales brutales, des débuts de vie amoureuse difficiles… Tout ce qui construit une image de soi merdique peut mener à ça. 

Pour le besoin d'attention/de surexposition, dois-je me sentir piquée ? En tout cas non, il y a des dépendants très discrets voire timorés. Après, me concernant, je pense que c'est une tentative inconsciente de faire coller ses différents masques mais aussi d'éviter le passage à l'acte par le récit. La parole, l'obscénité, appelle ça comme tu veux, fait soupape dans la recherche d'attention principale, qui est en fait une recherche de contact et d'amour mais ça n'est jamais qu'un ersatz à la consommation, qui est elle-même un ersatz au besoin de se sentir restauré dans son estime. 

Je ne suis pas du tout sûre que d'autres que moi se reconnaîtraient dans ce dernier paragraphe mais voilà au moins ma réponse. 

 

EDIT : en fait pour te répondre, ce que tu vises me semble être un début de résistance à la dépendance. Les dépendants dans le déni sont parfois (souvent) très discrets sur leurs histoires mais d'autant plus actifs. Après, le lien peut se faire dans ce sens : j'imagine qu'on peut chercher de l'attention et avoir une vie sexuelle non-pathologique. 

EDIT 2 (décidément !) : le cercle tourne autour de honte -> sexe -> honte -> sexe. Donc un des moyens de sortir de ça, c'est de casser la honte en assumant. Tu continues de baiser comme un lapin, d'avoir des compulsions, de compenser tes manques MAIS tu essaies de faire en sorte que ton masque de prédateur devienne ton "moi" principal. J'imagine que ça peut marcher (j'imagine aussi que pas mal de stars du X sont dans cette configuration). Or, pour assumer, il faut en parler et (sur)exposer. 

Alors je n’ai pas l’habitude de parler de moi ici, mais je vais le faire. (Une fois n’est pas coutume!).

Je pense et agis très différent de toi. Pour autant, je te respecte beaucoup. Pour moi, l’intimité, la sexualité sont des choses précieuses qui ne doivent pas être exposées. Je ne parle pas seulement de ce forum, mais de manière générale. C’est peut-être lié à l’éducation que j’ai reçue, qui sait? Mais j’ai remarqué que la pudeur était le meilleur moyen d’attirer quelqu’un (sur du court terme) mais aussi de se protéger. On ne peut pas être rabaissé quand on n’a pas livré grands choses. On ne peut pas être blessé quand on ne s’est pas donné entièrement. 

Est-ce que je suis dépendante affectivement? Oui, je pense, mais je pense aussi que j’ai réussi avec le temps à surmonter ça en développant d’autres dépendances plus saines car plus spirituelles. 

Et sexuellement? Non, je n’ai pas ce problème et je pense ne jamais l’avoir eu.

 

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il y a 25 minutes, Vilaine a dit :

Je pense et agis très différent de toi. Pour autant, je te respecte beaucoup. Pour moi, l’intimité, la sexualité sont des choses précieuses qui ne doivent pas être exposées. Je ne parle pas seulement de ce forum, mais de manière générale. C’est peut-être lié à l’éducation que j’ai reçue, qui sait?

Ah mais la dernière dépendante avec laquelle j'ai parlé fonctionnait un peu comme moi, sur une alternance affectif/sexuel et elle m'a juste fait comprendre, très pudiquement, que le second versant la concernait aussi. L'éducation incite à la pudeur mais la honte aussi. Je ne dis pas que c'est ton cas mais c'st le complément de ma réponse : non, tout le monde n'en parle pas. 

 

il y a 25 minutes, Vilaine a dit :

Mais j’ai remarqué que la pudeur était le meilleur moyen d’attirer quelqu’un (sur du court terme) mais aussi de se protéger. On ne peut pas être rabaissé quand on n’a pas livré grands choses. On ne peut pas être blessé quand on ne s’est pas donné entièrement. 

Alors, je ne suis pas forcément d'accord sur le fond (personnellement, j'ai besoin d'être respectée même dans les parts de moi qui me dégoûtent mais c'est un autre sujet) mais je suis dorénavant d'accord sur la nécessité d'ériger la discrétion en règle d'or dans une certaine mesure. 

Révélation

 

Ça peut sembler étonnant, vu toutes les infos intimes que j'ai pu balancer ici, alors je m'explique. Dans les treize derniers mois, j'ai connu deux drames amoureux majeurs liés à internet, où je parle très librement sous pseudo… ce qui m'a coûté très cher. Le premier a été un choc très brutal qui m'a donné des envies suicidaires fortes, suite à l'abandon post-coït immédiat (genre : dégage tout-de-suite de chez moi, débouille-toi pour trouver un endroit où dormir) de la part d'un homme en couple qui soi-disant m'aimait et qui me parlait depuis cinq mois tous les jours. Il m'avait amadouée en me lisant très attentivement et en feignant une espèce de gémellité spirituelle quasi-surnaturelle (d'ailleurs en théorie, les hommes en couple, je n'y touche pas). Le second a été une relation de co-dépendance affective qui s'est arrêtée de mon côté d'abord d'où la rupture et… ce qui m'a menée au commissariat récemment. 

 

Se laisser approcher par des gens à qui on a donné les clefs sans condition de réciprocité des informations, c'est se jeter dans la gueule du loup manipulateur et/ou du co-dépendant. La personne attend les infos et n'a qu'à dire : je te comprends, moi aussi, c'est tout pareil, on est pareils… viens, on fait n'importe quoi ensemble. Et après, poubelle, laissant la personne en miettes. 

Les dépendants affectifs peuvent être des proies autant que des prédateurs. Alors en effet, plutôt se taire est la meilleure solution. 

Là, je parle mais ma porte est fermée ici. 

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Membre, Chien Fou forumeur, 90ans Posté(e)
Promethee_Hades Membre 25 564 messages
90ans‚ Chien Fou forumeur,
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Il y a 3 heures, Vilaine a dit :

Je suis obligée d’être gentille, tu es la seule à connaître mon identité sur ce forum :D 

Bonjour Vilaine, bisous

Ah bien tu te force à être gentille, enfin tu fais comme tu veux, mais être vraie, entre nous c'est mieux. Tu sais les gens qui portent un masque tôt ou tard le masque tombe, et souvent c'est à leur détriment.

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Invité Vilaine
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il y a 25 minutes, Promethee_Hades a dit :

Bonjour Vilaine, bisous

Ah bien tu te force à être gentille, enfin tu fais comme tu veux, mais être vraie, entre nous c'est mieux. Tu sais les gens qui portent un masque tôt ou tard le masque tombe, et souvent c'est à leur détriment.

Mais non, je suis une vraie gentille.

 

**réajuste son masque**

Il y a 3 heures, Isadora. a dit :

Ah mais la dernière dépendante avec laquelle j'ai parlé fonctionnait un peu comme moi, sur une alternance affectif/sexuel et elle m'a juste fait comprendre, très pudiquement, que le second versant la concernait aussi. L'éducation incite à la pudeur mais la honte aussi. Je ne dis pas que c'est ton cas mais c'st le complément de ma réponse : non, tout le monde n'en parle pas. 

 

Alors, je ne suis pas forcément d'accord sur le fond (personnellement, j'ai besoin d'être respectée même dans les parts de moi qui me dégoûtent mais c'est un autre sujet) mais je suis dorénavant d'accord sur la nécessité d'ériger la discrétion en règle d'or dans une certaine mesure. 

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Ça peut sembler étonnant, vu toutes les infos intimes que j'ai pu balancer ici, alors je m'explique. Dans les treize derniers mois, j'ai connu deux drames amoureux majeurs liés à internet, où je parle très librement sous pseudo… ce qui m'a coûté très cher. Le premier a été un choc très brutal qui m'a donné des envies suicidaires fortes, suite à l'abandon post-coït immédiat (genre : dégage tout-de-suite de chez moi, débouille-toi pour trouver un endroit où dormir) de la part d'un homme en couple qui soi-disant m'aimait et qui me parlait depuis cinq mois tous les jours. Il m'avait amadouée en me lisant très attentivement et en feignant une espèce de gémellité spirituelle quasi-surnaturelle (d'ailleurs en théorie, les hommes en couple, je n'y touche pas). Le second a été une relation de co-dépendance affective qui s'est arrêtée de mon côté d'abord d'où la rupture et… ce qui m'a menée au commissariat récemment. 

 

Se laisser approcher par des gens à qui on a donné les clefs sans condition de réciprocité des informations, c'est se jeter dans la gueule du loup manipulateur et/ou du co-dépendant. La personne attend les infos et n'a qu'à dire : je te comprends, moi aussi, c'est tout pareil, on est pareils… viens, on fait n'importe quoi ensemble. Et après, poubelle, laissant la personne en miettes. 

Les dépendants affectifs peuvent être des proies autant que des prédateurs. Alors en effet, plutôt se taire est la meilleure solution. 

Là, je parle mais ma porte est fermée ici. 

Les rencontres se sont faites sur un autre forum? Sur un site de rencontre? J’espère que tu as pu t’en remettre.

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Il y a 2 heures, Vilaine a dit :

Les rencontres se sont faites sur un autre forum? Sur un site de rencontre? J’espère que tu as pu t’en remettre.

Sur un autre forum et sur le tchat qui l'accompagne. Et ouais, ça va beaucoup mieux, merci. ;)

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Membre, aventurière petit format, 46ans Posté(e)
arwena Membre 8 973 messages
46ans‚ aventurière petit format,
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Il y a 10 heures, Isadora. a dit :

Ah oui, j'ai oublié de développer ce point ! Pour les gens qui développent davantage le versant sexuel de l'addiction, il peut être très difficile, dans les cas extrêmes, d'avoir des relations sexuelles avec des personnes aimées. C'est presque comme si ça les rendait impuissants.

Je découvre ce post et ce passage m'interpelle vraiment puisque c'est quelque chose que je connais et qui m'a à chaque fois "inquiété"

Dans une moindre mesure, j'ai aussi énormément de mal à prendre dans mes bras ou à me laisser toucher par une personne aimé. C'est précisément le point que je bosse actuellement avec ma psy
Bizarrement je n'aurai jamais pensé à lier ça à une certaine "dépendance sexuelle" et pourtant en lisant ta description, je me reconnais assez (du moins avant plus jeune...Là ça fait 3 ans que rien nada...)

Merci pour la nouvelle piste à explorer ;)

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il y a 7 minutes, arwena a dit :

Je découvre ce post et ce passage m'interpelle vraiment puisque c'est quelque chose que je connais et qui m'a à chaque fois "inquiété"

Dans une moindre mesure, j'ai aussi énormément de mal à prendre dans mes bras ou à me laisser toucher par une personne aimé. C'est précisément le point que je bosse actuellement avec ma psy
Bizarrement je n'aurai jamais pensé à lier ça à une certaine "dépendance sexuelle" et pourtant en lisant ta description, je me reconnais assez (du moins avant plus jeune...Là ça fait 3 ans que rien nada...)

Merci pour la nouvelle piste à explorer ;)

Pour aller un peu plus loin dans les pistes, je pense − et si je me trompe, je te prie de m'en excuser − qu'une autre piste de réflexion intéressante a à voir avec la notion d'amour inconditionnel. Et ça vaut pour les deux versants, d'après ce que j'ai pu en vivre ou en observer. 

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