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La Colombie à la croisée des chemins


carnifex

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Membre, 44ans Posté(e)
carnifex Membre 5 710 messages
Baby Forumeur‚ 44ans‚
Posté(e)

Les résultats du premier tour :

Participation : 53,38%

Iván Duque : 39,14%

Gustavo Petro : 25,08%

Sergio Fajardo : 23,73%

Germán Vargas Lleras : 7,28%

Umberto De La Calle : 2,06%

Jorge Antonio Trujillo Sarment : 0,39%
 

Les Colombiens étaient appelés aux urnes ce dimanche 27 mai pour le premier tour de l’élection présidentielle.

Sont arrivés en tête Ivan Duque, avec 39,1% (7569693 voix), candidat de l’extrême-droite soutenu par le parti Centro Democrático (Centre Démocatique) de l’ancien président Alvaro Uribe (2002-2010), devançant Gustavo Petro, ancien maire de Bogotá, et ancien guérilléro du M19, candidat de Colombia Humana (Colombie Humaine), 25,1% (4851254 voix) et Sergio Fajardo, ancien maire de Medellín, soutenu par la Coalición Colombia (Coalition Colombie), composée du Polo Democrático (Pôle Démocratique), qui est le parti de la gauche colombienne, et du Partido Verde (Les Verts).

Le négociateur des accords de paix et candidat du Partido Liberal (Parti Libéral), Humberto de la Calle, est arrivé loin derrière avec 2,06% (399180 voix). Le bulletin de vote en faveur du vote blanc a obtenu 0,3% (60312 voix).

L’ancien vice-président Vargas Lleras, représentant de l’oligarchie traditionnelle, enregistre un échec cuisant avec 7,28% (1407840 voix), alors même que tout laissait croire qu’il allait bénéficier de ce que l’on appelle traditionnellement “la maquinaria” (c’est-à-dire les puissants relais clientélistes qui maillent une partie du pays, et qui pèsent lourd lors des élections). Le résultat de l’ancien vice-président a été l’un des symboles de cette élection, l’une des plus propres sans doute de l’histoire politique du pays. Les réseaux clientélistes dont il semblait disposer devait le hisser au second tour, et il n’en fut rien. Cela ne signifie pas que ces réseaux n’ont pas agi. Mais leur action a été moindre, et au bénéfice de Duque.

[…]

Dans un pays très longtemps dominé par les deux partis traditionnels, Parti Conservateur et Parti Libéral, le panorama électoral est pour le moins surprenant.

Le Parti Conservateur n’était déjà plus en capacité de présenter seul un candidat à l’élection présidentielle puisque l’une des siennes, Marta Lucía Ramírez, l’a quitté pour devenir la candidate à la vice-présidence de Duque [extrême droite], et le résultat du premier tour marque une forme d’acte de décès du Parti Libéral, gangrené depuis des décennies par la corruption, sa collusion avec le trafic de drogue et les groupes paramilitaires, et aujourd’hui condamné à jouer les seconds rôles, faute de stratégie et d’orientation.

Le candidat libéral, Humberto de la Calle, a été lâché par son parti, dirigé par l’ancien président Gaviria, qui n’a guère tardé à rallier le candidat uribiste [Duque]. Les bases libérales ne sont pas unanimes dans ce soutien qui marque une rupture dans l’histoire du parti. Il en est de même des figures montantes du libéralisme. En ralliant Duque, la direction du Parti Libéral se prive d’un rôle de premier plan au congrès.

[…]

Dans la compétition électorale entre l’oligarchie traditionnelle et les nouvelles élites régionales, liées bien souvent aux groupes paramilitaires, ces dernières sont en train de gagner la bataille, qui dure depuis deux décennies.

A l’uribisme triomphant se soumettent désormais les adversaires d’hier, conservateurs et libéraux. Les élites, de l’ancien et du nouveau monde, font corps contre le candidat Gustavo Petro.

[…]

Elle [La Coalition Colombie] est en grande partie l’expression de ce que l’on a coutume d’appeler en Colombie le vote d’opinion qui est un vote d’adhésion, en opposition au vote clientéliste, la plupart du temps urbain, et d’un électorat en général plus éduqué que la moyenne. Son positionnement, depuis sa création, la situe dans un centre extrême, rejetant la polarisation de la vie politique colombienne, faisant de la lutte contre la corruption son principal axe de bataille, de la rénovation de la participation politique un élément, en fait peu concret, de leur offre, ainsi que la défense des minorités sexuelles. 

[…]

Il n’en reste pas moins que pour la première fois dans l’histoire du pays un candidat issu des rangs de la gauche [Gustavo Petro] parvient à un tel résultat. Il y parvient, qui plus est, sans l’appui d’un parti, mais grâce au recueil de 846 000 signatures. Il réussit son pari en mobilisant un électorat populaire éloigné du vote, et méfiant à l’égard des institutions. Colombie Humaine s’inscrit dans la foulée du Mouvement progressiste que Petro avait lancé après son départ du Pôle Démocratique dans la conquête de la mairie de Bogotá.

Colombie Humaine réussit à mettre en mouvement la plupart des secteurs de la gauche sociale et politique, des responsables communautaires et des associations des quartiers défavorisés. La campagne fut en grande partie portée et organisée par plate-forme numérique donnant lieu à des manifestations monstres dans les rues et les places, évènements rares dans la vie publique colombienne.

Ses propositions se sont articulées sur trois axes : combattre la ségrégation et les discriminations, renforcer le secteur public (santé, éducation ...), et lutte contre le changement climatique.

Sa campagne s’inscrit dans le cadre très large des soutiens aux accords de paix et aux discussions avec l’ELN. Son ticket présidentiel est Angela Robledo, candidate à la vice-présidence et membre des Verts.

[…]

Sergio CORONADO et Christian RODRIGUEZ

https://www.legrandsoir.info/la-colombie-a-la-croisee-des-chemins.html
 

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Membre, Debout les morts..., 76ans Posté(e)
Anatole1949 Membre 37 765 messages
76ans‚ Debout les morts...,
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www.legrandsoir. site conspirationniste par excellence !

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