Déclin des oiseaux dans les campagnes françaises

Il y a 4 heures, Répy a dit :

En revanche je m'amuse à décompter les espèces ( et pas les individus) depuis 18 ans  à ma retraite et ma venue dans cette région. Je n'ai pas trouvé de différence dans la présence des diverses espèces : les oiseaux ça se voie bien et surtout ils ont un chant caractéristique.

Je vous crois sur la richesse spécifique inchangée par chez vous.

Je signale cependant qu'à d'autres échelles la richesse spécifique et, surtout, l'abondance des individus est estimée. Sans doute d’ailleurs participez-vous à cette estimation par les comptages que vous faites avec la LPO et le MNHN. Et cette estimation montre une tendance claire : la plupart des espèces évaluées au sein du programme STOC (Suivi Temporel des Oiseaux Communs) ont des populations dont les effectifs chutent depuis 1989 (régression linéaire sur la période 1989-2019). Si on analyse plus finement les données, le STOC a livré des indices agrégés par "groupe de spécialisation". C'est ainsi que :

• Les espèces généralistes ont des effectifs qui augmentent sur la période ;
• Les espèces des milieux forestiers ont des effectifs stables ;
• Les espèces des milieux bâtis ont des effectifs qui décroissent de 29% ;
• Les espèces des milieux agricoles ont des effectifs qui décroissent de 38 %.

Toutes les espèces présentent en France ne sont pas évaluées au sein du programme STOC. Néanmoins cette évaluation des effectifs d'espèces réputées communes donne une idée de la catastrophe écologique en cours dans les campagnes françaises. 

Jean

il y a une heure, williams a dit :

[...] Quand vous dites "En d'autres termes on ne retient que les faits qui montrent un dysfonctionnement en laissant de côté ceux, majoritaires, qui fonctionnent sans faire de bruit médiatique, et cela précisément car c'est le cours général des choses." C'est tout comme leur comportement quand vous voyez qu'ils voient le renard roux comme un animal nuisible par ce que cet animal va dans les poulaillers alors qu'ils laissent de coté ses effets positifs en mangeant les rongeurs, les taupes,... qui font des dégâts dans les champs... et dont après cela les agriculteurs (dont un certain nombre de chasseurs sont agriculteurs) râlent pour cela.[...]

La désignation de "nuisible" telle qu'elle est définie en France est une aberration. En tous cas elle ne repose sur aucune connaissance en écologie. Elle procède d'autres logiques. On parle maintenant dans le droit français "d'espèces susceptibles d'occasionner des dégâts". Après cette évolution sémantique, qui tente de moins essentialiser, nous attendons que les espèces non invasives ne soient plus tuées volontairement. 

Jean

il y a 23 minutes, Jean-EB a dit :

Je vous crois sur la richesse spécifique inchangée par chez vous.

Je signale cependant qu'à d'autres échelles la richesse spécifique et, surtout, l'abondance des individus est estimée. Sans doute d’ailleurs participez-vous à cette estimation par les comptages que vous faites avec la LPO et le MNHN. Et cette estimation montre une tendance claire : la plupart des espèces évaluées au sein du programme STOC (Suivi Temporel des Oiseaux Communs) ont des populations dont les effectifs chutent depuis 1989 (régression linéaire sur la période 1989-2019). Si on analyse plus finement les données, le STOC a livré des indices agrégés par "groupe de spécialisation". C'est ainsi que :

• Les espèces généralistes ont des effectifs qui augmentent sur la période ;
• Les espèces des milieux forestiers ont des effectifs stables ;
• Les espèces des milieux bâtis ont des effectifs qui décroissent de 29% ;
• Les espèces des milieux agricoles ont des effectifs qui décroissent de 38 %.

Toutes les espèces présentent en France ne sont pas évaluées au sein du programme STOC. Néanmoins cette évaluation des effectifs d'espèces réputées communes donne une idée de la catastrophe écologique en cours dans les campagnes françaises. 

Jean

La région dans laquelle j'habite estprivilégiée par plusieurs facteurs.

Campagne de type bocage et non pas les grands champs de la Beauce. Zones fluviales qui attirent les migrateurs, agriculture raisonnée et parfois écolo, présence de bosquets, recours aux insectivores pour protéger les vergers et les cultures maraîchères.

Donc honnêtement depuis 18 ans que je suis dans cette région, il n'y a pas de baisse générale des oiseaux. Les migrateurs arrivent un peu plus tôt ( coucou, rossignol et fauvette ont bien avancé d'une semaine : il fait un peu plus chaud plus tôt et donc les insectes qui leurs servent de casse-croûte sont en avance eux aussi.

Cette année la récolte de miel a été exceptionnelle : hiver doux, printemps clément, floraisons précoces, lutte contre le frelon asiatique, moins de pesticides. je n'ai pas de ruches mais mon voisin en a une centaine disséminées dans divers bosquets et en lisière de champs fleuris ( colza, luzerne et prés divers.

il y a 38 minutes, Jean-EB a dit :

La désignation de "nuisible" telle qu'elle est définie en France est une aberration. En tous cas elle ne repose sur aucune connaissance en écologie. Elle procède d'autres logiques. On parle maintenant dans le droit français "d'espèces susceptibles d'occasionner des dégâts". Après cette évolution sémantique, qui tente de moins essentialiser, nous attendons que les espèces non invasives ne soient plus tuées volontairement. 

Jean

De toute façon, tout les êtres vivants sont plus ou moins nuisibles donc commet des dégâts envers d'autres êtres vivants, c'est la loi de la nature.

L'homme est l'être vivant le plus nuisible sur Terre vu tout les déchets qu'il émet, tout les êtres vivants qu'il tue directement ou indirectement (chasse ou pêche ou avec divers produits (pesticides,...) ou encore les déchets dans la mer ou...).

Voilà ce qu'il se passe lorsque le travail de contrôle passe à la trappe ! 
Des centaines de tortues sont écrasées par les bulldozers et pelleteuses.
Regardez ceci : https://www.facebook.com/watch/GlobalEarthKeeperGroupeFrance/

Ceci est qu'un exemple 

Il y a 13 heures, Répy a dit :

La région dans laquelle j'habite est privilégiée par plusieurs facteurs.

Vous habitez dans quelle région ? 

Jean

Il y a 4 heures, Jean-EB a dit :

Vous habitez dans quelle région ? 

Jean

à l'est de l'Anjou 

le Ministère de la Transition Écologique ré-autorise les chasses traditionnelles de 115 000 oiseaux, alors que ces chasses avaient été jugées illégales par le Conseil d'État le 6 août 2021 au vu de la directive européenne « Oiseaux » du 30 novembre 2009.
Par exemple l'alouette des champs a bien diminué ces dernières années et n'est pas nuisible vue sa quantité et malgré ceci la ministre de l'écologie ré-autorisé sa chasse 

Tout ceci pour récupérer des points pour la présidentielle  ce qui montre que E Macron se moque de l'environnement 

pauvres tortues , un vrai massacre !

pour les oiseaux  dans mon département  Haute Vienne  , il y a une chute des effectifs !

de méme pour les insectes !

ce qui est étonnant  puisqu'il n'y a pas d'agriculture intensive  ni de grosses industries !!

la pollution invisible doit venir d'autres régions !

Europe : les oiseaux déclinent,
l’agriculture intensive pointée du doigt

Depuis 1980, 20 millions d’oiseaux disparaissent chaque année en moyenne. Les chercheurs mettent en cause les pesticides et engrais utilisés par l’agriculture intensive.

Le Point, le 16/05/2023

Il est dit qu'il aurait une baisse d’un quart de l’abondance des espèces depuis 1980 

oui, il y avait des moineaux dans les haies de la rue. Il n'y en plus. On hésite entre l'empoisonnement, année après année et les chats non domestiqués ou abandonnés, du coin.

Le 20/03/2018 à 17:46, Répy a dit :

Donc la raréfaction des oiseaux a des causes multiples mais à la base c'est toujours l'homme le premier responsable.

les pies font un massacre sur les petit oiseaux ...dans les nids . 

il y a 9 minutes, Elbaid1 a dit :

les pies font un massacre sur les petit oiseaux ...dans les nids . 

Elle ferait mieux de s'occuper des pigeons ramiers qui eux prolifèrent comme chez moi et chient partout , mais il est vrai que c'est la même taille alors personne si frotte même la pie 

il y a 41 minutes, Gepetto a dit :

Elle ferait mieux de s'occuper des pigeons ramiers qui eux prolifèrent comme chez moi et chient partout , mais il est vrai que c'est la même taille alors personne si frotte même la pie 

chez moi  les pigeons ont un adversaire de taille : un faucon qui est installé en haut de la cathédrale !!

merci aux utilisateurs de pesticides et autres produits !!

on voit , hélas , les résultats !!

la France est quand méme le 2 eme pays au monde  , aprés les USA , pour la quantité de pesticides utilisés  !!

je croyais que  les  agriculteurs devaient  en  réduire l' utilisation .....

Le 16/05/2023 à 22:29, guernica a dit :

oui, il y avait des moineaux dans les haies de la rue. Il n'y en plus. On hésite entre l'empoisonnement, année après année et les chats non domestiqués ou abandonnés, du coin.

si les chats aiment bien manger des oiseaux , il n'en reste pas moins vrai , que l'utilisation massive de produits chimiques limitent la reproduction

des oiseaux !

pas d' insectes , donc pas de nourriture !!

idem pour certaines riviéres , pas de larves et ni  autres bestioles pour les poissons !!

il y a une heure, Gepetto a dit :

Elle ferait mieux de s'occuper des pigeons ramiers qui eux prolifèrent comme chez moi et chient partout , mais il est vrai que c'est la même taille alors personne si frotte même la pie 

ET les tourterelles on en est envahie .

Le 16/05/2023 à 22:29, guernica a dit :

oui, il y avait des moineaux dans les haies de la rue. Il n'y en plus. On hésite entre l'empoisonnement, année après année et les chats non domestiqués ou abandonnés, du coin.

Le moineau ne niche pas dans les haies et buissons. Il n'y va que pour dormir.

Le moineau niche dans des trous de falaises ou des trous de murs ou sur le sommet d'un mur sous les tuiles.

Oui les chats sont gros chasseurs de juvéniles apprenant à voler. c'est plus facile à chasser qu'un adulte.

Cette année, on observe qu'il y a moins d'oiseaux insectivores. C'est une des conséquences de la sècheresse de l'an dernier. Par temps sec l'an dernier, il y a eu moins d'insectes et donc les couvées ont été moins nombreuses. La mortalité globale en migration étant à peu près constante , ces oiseaux sont moins nombreux à venir cette année et leur descendants seront eux aussi en décroissance pour l'an prochain. Le coucou est lui aussi moins abondant : c'est la preuve  que ses naissances l'an dernier ont été moins nombreuses. Les écolos parlent toujours des insecticides alors que leur emploi est en baisse importante et ils ne sont pas utilisés dans les parcs et jardins où pourtant les migrants ont leurs habitudes en particulier les fauvettes, les rouge-queue...

Il y a 6 heures, Répy a dit :

Les écolos parlent toujours des insecticides alors que leur emploi est en baisse importante et ils ne sont pas utilisés dans les parcs et jardins où pourtant les migrants ont leurs habitudes en particulier les fauvettes, les rouge-queue...

Les écolos parlent aussi de changement climatique, il me semble, avec bien sûr des conséquences sur la sécheresse en France.

Quelles mesures te paraîtraient indispensables pour que l'on continue longtemps à s'émerveiller du spectacle de nos oiseaux ?

Il y a 2 heures, Greenouille a dit :

Quelles mesures te paraîtraient indispensables pour que l'on continue longtemps à s'émerveiller du spectacle de nos oiseaux ?

Les oiseaux migrateurs viennent chez nous soit pour avoir un hiver moins froid soit pour avoir de la nourriture pour élever leurs couvées.

Pour ces derniers, l'été 2022 a été très sec et les oiseaux ont manqué d'insectes, des chenilles et autres protéines animales pour élever leurs couvées. Donc leurs effectifs étaient en baisse et n'ont pas compensé les morts habituelles. Donc en 2023 les passereaux migrateurs sont moins nombreux alors que la météo est plus humide et la nourriture abondante. Donc ce déficit dans les migrateurs va se répercuter pendant quelques années. L'homme n'y est pour rien et ne peut pas faire grand chose car des été très secs il y en a eu d'autres tout comme les étés pourris.

Quand à l'évolution climatique vers un réchauffement global, les migrateurs  venant d'Afrique feront quelques centaines de km de plus et iront vers des climats moins secs.

De-même les cigognes venant du nord ne vont plus passer l'hiver dans les marais du Guadalquivir en Espagne, elles restent dans les marais entre Loire et Gironde.

L'homme "moderne" a inventé l'agriculture et donc la sédentarisation. Mais nos ancêtres chasseurs-cueilleurs suivaient les troupeaux de rennes qui eux-mêmes suivaient la fonte des neiges et l'apparition des pâturages. Selon les années, le dégel venait plus ou moins tôt et donc les déplacements de nos ancêtres suivaient la végétation et les fluctuations météorologiques.

C’est les pies et les migrateurs iront un peu plus loin pour trouver la fraîcheur. Tout va bien donc selon les Jean-Michel Apeuprès qui cependant feraient mieux de comprendre la littérature scientifique des deux dernières décennies plutôt que de raconter des histoires qui valident leurs présupposés mais jamais le réel sous nos yeux.

Sinon, l’étude est là : Farmland practices are driving bird population decline across Europe | Rigal et al., PNAS, 2023

Jean