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Naissance du concept d’existence

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satinvelours

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satinvelours Membre 3 006 messages
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Il y a 18 heures, aliochaverkiev a dit :

L'imbroglio vient de ce fait : nous nous coupons de l'action.

L'idée de cent thalers possibles ou de cent thalers réels est la même idée. Mais le réel n'est pas le possible. Pourtant l'idée est la même .

 

Il est intéressant que tu introduises Kant dans cet exposé et que Blaquière cite l’exemple kantien des thalers. 

Dans l’imbroglio linguistique que je développerai plus tard il sera question de ces fameux thalers réels ou fictifs.

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satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
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Si l'on se réfère à l'étymologie d'exister "ex-sistere" (se tenir à l'extérieur de soi), l'existence c'est essentiellement se projeter à l'extérieur de nous, se faire exister au travers de chacun de nos projets, être nous-mêmes un projet.  De ce point de vue exister est de l'ordre du possible, jamais de l'ordre du fait. 

C'est ce que Jaspers va développer, l'existence est projet. Dire cela va me révéler une nouvelle contradiction à laquelle je vais devoir répondre. Cela sera une des grandes ambitions de Sartre à savoir d'expliquer que je suis projet. J'existe maintenant pour projeter quelque chose, et, par définition, ce que je projette c'est ce qui n'est pas encore, qui est de l'ordre du futur.
 
Dans chacun de mes projets c'est un moi autre que celui que je suis en train de vivre maintenant, qui est en train d'être construit. Cela nous amène à nous concevoir, à nous comprendre. Il faudra vivre cela comme facticité, nous sommes de l'ordre du fait.  "Je suis, j'existe". C'est un fait, nous pouvons le constater, mais ce fait n'a de sens que dans cette notion même de projet. Que ce soit sur le mode du désir, de la crainte, de l'espoir, de l'attente, ce ne sont que modalités de ce qu'on appelle projet.
 
Je découvre une nouvelle contradiction en laquelle chacun de nous est tiraillé, ente ma propre facticité et ma propre transcendance. Si je suis descriptible, compréhensible qu'en tant que projet, je ne suis jamais ce que je suis.  Je ne peux jamais coïncider avec moi-même. Je suis toujours autre que ce que je prétends. Nous vivons tous avec ce désir cette illusion qui fait que nous pourrions, l'âge aidant, savoir ce que nous sommes. Mais les années n'y font rien.  Nous sommes poussés dans le devenir, et, à chaque instant "de devenir" nous continuons à nous transcender dans chacun de nos projets.

Ce terme d'"exister"  va être  en permanence négocié avec facticité et transcendance. C'est ce qui va donner son originalité à la démarche sartrienne qui va raccrocher à la facticité et à la transcendance des thèmes que l'on trouve chez Heidegger et Gabriel Marcel, à savoir finitude et liberté.

La facticité me renvoie à ma finitude : je suis un être limité dans l'espace et dans le temps. Si je suis ici, je ne suis pas là-bas. Je pars déjà limité. Mais cela m'offre une chance d'être délimité.

Transcendance s'accommodera davantage du terme liberté. Comment faire entre ma finitude et ma liberté ? Est ce que je suis capable d'assumer la finitude de ma liberté ? Le plus souvent non, nous dira Sartre. Toute la thématique de la mauvaise foi sartrienne ne peut se comprendre que comme cela.

Comme je n'arrive plus à supporter ma liberté infinie, quand la liberté me pèse trop, je la dénie, je me réfugie dans ce qui est qu'une partie de moi, ma facticité, donc ma finitude, et, à ce moment-là je suis de mauvaise foi. Je fais comme si je n'étais plus libre, je fais comme si je n'avais plus le choix, j'en rabats totalement avec ma transcendance,  j'essaie de mettre en avant les limites de ma facticité.

Quand je déroge à ma transcendance, donc à ma liberté, pour ne pas être jugé par les autres, pour essayer de sauver mon image sociale que je présente aux autres car elle est fondamentale, ici je suis dans les conditions de la mauvaise foi.

Dans "l'Être et le Néant"  Sartre analysera beaucoup de conduites de mauvaise foi. Ce n'est pas seulement un jeu psychologique, c'est le résultat d'une impossibilité d'exister, telle que la métaphysique définissait l'existence. C'est l'indice d'une difficulté d'exister au sens où les existentialistes appelleront, définiront, l'existence.

L’existence ne se réduirait pas à un concept. Elle se donne à construire un existant. Qu’est-ce qu’un existant ? 

« L’existant c’est celui qui prend en charge son existence, la modèle, l’oriente et l’assume » Heidegger. Il y a une chose commune à toutes les pensées existentialistes c’est cette très grande exigence de responsabilité. Tous nous disent que nous devons prendre en charge notre existence et l’assumer. L’assumer vis-à-vis de Dieu, l’assumer vis-à-vis des autres, mais surtout l’assumer vis-à-vis de soi. 

Même chez les penseurs chrétiens on ne commence pas à répondre de soi devant Dieu, mais c’est soi-même que l’on va chercher à assumer. C’est en ce faisant que l’on va pouvoir s’aider à vivre. Si on attend de sa foi religieuse qu’elle achève cette transcendance dans l’homme, cela ne provient pas d’une illumination que Dieu nous apporterait, c’est un travail de soi sur soi, c’est une certaine façon de se positionner vis-à-vis de l’existence, de la prendre en charge, qui alors va nous rapprocher de Dieu. 

 

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aliochaverkiev Membre 1 978 messages
Baby Forumeur‚
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Le ‎13‎/‎03‎/‎2018 à 12:40, satinvelours a dit :

Si l'on se réfère à l'étymologie d'exister "ex-sistere" (se tenir à l'extérieur de soi), l'existence c'est essentiellement se projeter à l'extérieur de nous, se faire exister au travers de chacun de nos projets, être nous-mêmes un projet.  De ce point de vue exister est de l'ordre du possible, jamais de l'ordre du fait. 

C'est ce que Jaspers va développer, l'existence est projet. Dire cela va me révéler une nouvelle contradiction à laquelle je vais devoir répondre. Cela sera une des grandes ambitions de Sartre à savoir d'expliquer que je suis projet. J'existe maintenant pour projeter quelque chose, et, par définition, ce que je projette c'est ce qui n'est pas encore, qui est de l'ordre du futur.
 
Dans chacun de mes projets c'est un moi autre que celui que je suis en train de vivre maintenant, qui est en train d'être construit. Cela nous amène à nous concevoir, à nous comprendre. Il faudra vivre cela comme facticité, nous sommes de l'ordre du fait.  "Je suis, j'existe". C'est un fait, nous pouvons le constater, mais ce fait n'a de sens que dans cette notion même de projet. Que ce soit sur le mode du désir, de la crainte, de l'espoir, de l'attente, ce ne sont que modalités de ce qu'on appelle projet.
 
Je découvre une nouvelle contradiction en laquelle chacun de nous est tiraillé, ente ma propre facticité et ma propre transcendance. Si je suis descriptible, compréhensible qu'en tant que projet, je ne suis jamais ce que je suis.  Je ne peux jamais coïncider avec moi-même. Je suis toujours autre que ce que je prétends. Nous vivons tous avec ce désir cette illusion qui fait que nous pourrions, l'âge aidant, savoir ce que nous sommes. Mais les années n'y font rien.  Nous sommes poussés dans le devenir, et, à chaque instant "de devenir" nous continuons à nous transcender dans chacun de nos projets.

Ce terme d'"exister"  va être  en permanence négocié avec facticité et transcendance. C'est ce qui va donner son originalité à la démarche sartrienne qui va raccrocher à la facticité et à la transcendance des thèmes que l'on trouve chez Heidegger et Gabriel Marcel, à savoir finitude et liberté.

La facticité me renvoie à ma finitude : je suis un être limité dans l'espace et dans le temps. Si je suis ici, je ne suis pas là-bas. Je pars déjà limité. Mais cela m'offre une chance d'être délimité.

Transcendance s'accommodera davantage du terme liberté. Comment faire entre ma finitude et ma liberté ? Est ce que je suis capable d'assumer la finitude de ma liberté ? Le plus souvent non, nous dira Sartre. Toute la thématique de la mauvaise foi sartrienne ne peut se comprendre que comme cela.

Comme je n'arrive plus à supporter ma liberté infinie, quand la liberté me pèse trop, je la dénie, je me réfugie dans ce qui est qu'une partie de moi, ma facticité, donc ma finitude, et, à ce moment-là je suis de mauvaise foi. Je fais comme si je n'étais plus libre, je fais comme si je n'avais plus le choix, j'en rabats totalement avec ma transcendance,  j'essaie de mettre en avant les limites de ma facticité.

Quand je déroge à ma transcendance, donc à ma liberté, pour ne pas être jugé par les autres, pour essayer de sauver mon image sociale que je présente aux autres car elle est fondamentale, ici je suis dans les conditions de la mauvaise foi.

Dans "l'Être et le Néant"  Sartre analysera beaucoup de conduites de mauvaise foi. Ce n'est pas seulement un jeu psychologique, c'est le résultat d'une impossibilité d'exister, telle que la métaphysique définissait l'existence. C'est l'indice d'une difficulté d'exister au sens où les existentialistes appelleront, définiront, l'existence.

L’existence ne se réduirait pas à un concept. Elle se donne à construire un existant. Qu’est-ce qu’un existant ? 

« L’existant c’est celui qui prend en charge son existence, la modèle, l’oriente et l’assume » Heidegger. Il y a une chose commune à toutes les pensées existentialistes c’est cette très grande exigence de responsabilité. Tous nous disent que nous devons prendre en charge notre existence et l’assumer. L’assumer vis-à-vis de Dieu, l’assumer vis-à-vis des autres, mais surtout l’assumer vis-à-vis de soi. 

Même chez les penseurs chrétiens on ne commence pas à répondre de soi devant Dieu, mais c’est soi-même que l’on va chercher à assumer. C’est en ce faisant que l’on va pouvoir s’aider à vivre. Si on attend de sa foi religieuse qu’elle achève cette transcendance dans l’homme, cela ne provient pas d’une illumination que Dieu nous apporterait, c’est un travail de soi sur soi, c’est une certaine façon de se positionner vis-à-vis de l’existence, de la prendre en charge, qui alors va nous rapprocher de Dieu. 

 

Le fait d'exister, pour beaucoup, ne conduit pas au projet. Cette idée de projet, de transcendance dans le projet est un acquit culturel. Tous ces hommes dont tu parles, Sartre, Heidegger, Gabriel Marcel, etc. ne se rendent pas compte que leur idée de projet ne découle pas de soi, de l'existence, mais de leur patrimoine culturel. Mais ce patrimoine culturel que leur milieu leur a légué ils n'en prennent absolument pas conscience à moins qu'ils ne veulent pas en prendre conscience.

Mais je fus longtemps comme eux, et j'ai construit ma vie, comme tu as construit ta vie, dans cet héritage culturel : le projet, la transcendance dans le projet, donc dans l'action et la responsabilité (nous sommes tous responsables de tout). En pensant que cette démarche était naturelle. D'où ma colère contre ceux qui, n'ayant aucune transcendance ni aucun sens de la responsabilité au sens où je viens de l'écrire, ne peuvent que le faire exprès, d'être ainsi, volontairement démissionnaires (et là encore, même ce mot "démissionnaire" est un acquit de mon patrimoine culturel, car eux ne se sentent pas démissionnaires, eux ce qu'ils veulent : se sauver de ce monde qu'ils ressentent comme étant un monde de merde dont ils ne veulent pas être solidaires).

Sartre suit la  voie du jugement moral lorsqu'il attaque ceux qui ne choisissent pas le projet, la responsabilité, etc; en les traitant de lâches ou de salauds.

Mais je suis revenu de cette attitude, de cette manière de juger.

L'écrasante majorité des femmes et des hommes voient bien dans l'existence un fait contingent, mais la conséquence qu'ils en tirent est celle-ci : comment se sauver des conditions de l'existence pour vivre à jamais dans une félicité immobile ?

Comment se sauver, seul, ou avec sa famille ?

Doit-on les juger ?

Après tout, face à une situation traumatisante (la vie) il est tout autant légitime de faire face que de fuir. Et d'ailleurs pourquoi certains font face finalement ? Parce qu'ils savent que la fuite est impossible. 

 

 

 

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satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
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Ce travail sur soi nous le retrouvons dans toutes les écoles socratiques. C’est un mensonge altruiste de penser que nous allons d’abord nous tourner vers les autres, et ensuite reconstruire le bonheur. 

L’une des grandes découvertes de ces philosophies, ce qui les rend humaines, c’est qu’elles montrent bien à la fois la nécessité d’autrui, le rôle de médiation d’autrui, pour certaines de Dieu, mais toujours en nous ramenant à nous-mêmes, en nous poussant par certaines questions qui sont des exigences, à nous assumer sans jamais chercher d’excuses. 

L’existant est donc celui qui accepte d’assumer l’existence. 

« De l’existentialisme à Heidegger » Jean Beaufret, Vrin 2000. Premier article de 1945 : « A propos de l’existentialisme » :  

« L’existentialisme se présente d’abord et avant tout comme une manière de philosopher. La philosophie a pour but essentiel d’exposer l’homme à lui-même de telle sorte qu’il s’y reconnaisse authentiquement » 

Cela concerne une manière de penser et non l’adhésion à des idées. 

Le manifeste de Sartre doit être remis dans son contexte de l’époque. Etant attaqué de tous bords il a rédigé ce manifeste qu’il ne faut pas prendre comme un corpus auquel nous sommes censés adhérer. L’existentialisme n’est pas un courant de pensée, c’est plutôt une manière de philosopher. Une certaine façon de poser les problèmes. 

Exposer l’homme à lui-même. 

Il faut d’une part montrer l’homme à lui-même, le faire se découvrir lui-même. L’existence étymologiquement, nous l’avons dit, nous conduit à nous situer à l’extérieur de nous-mêmes. En même temps cette situation n’est pas sans risque.

Exposer l’homme cela veut dire le livrer à certains dangers. Mais l’idée sous-jacente est que si l’on n’expose pas l’homme à ce danger, il rate son existence. Pour lui, il n’y a aucune possibilité de se reconnaître dans son humanité donc d’assumer son existence et de la vivre de la façon la plus authentique qui soit. 

Le but de toutes les philosophies existentialistes, c’est d’amener l’homme à prendre en charge son existence et à s’assumer lui-même. Le désir d’exister est alimenté par cela. 

Toute la question sera de savoir par quel biais allons-nous exposer l’homme à lui-même et qu’entendons-nous par exposer. Ambiguïté du terme qui veut dire d’abord montrer, manifester, étymologiquement poser à l’extérieur mais aussi : livrer, être menacé par quelque chose.  

C’est en oscillant entre ces deux termes que les philosophies existentielles vont se dérouler. 


 

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satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
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Le 15/03/2018 à 10:10, aliochaverkiev a dit :

Après tout, face à une situation traumatisante (la vie) il est tout autant légitime de faire face que de fuir. Et d'ailleurs pourquoi certains font face finalement ? Parce qu'ils savent que la fuite est impossible. 

Comment vivre dans notre existence et comment l’assumer ? Comment faire que celle-ci soit un accomplissement de soi, même si celui-ci est long et douloureux, et non pas une méprise ou encore une fuite. 

Il y a chez Kierkegaard  une stratégie de la fuite.

Je sais que j’ai envie de fuir telle chose et c’est dans cette fuite que peut-être je vais me rencontrer. C’est en assumant la conduite de fuite qu’alors je vais pouvoir faire apparaître de moi non seulement une réalité, mais une vérité. Et cette vérité je vais peut-être pouvoir en faire quelque chose dans un temps ultérieur.

Mais il n’en n’est rien.

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aliochaverkiev Membre 1 978 messages
Baby Forumeur‚
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Il y a 2 heures, satinvelours a dit :

Comment vivre dans notre existence et comment l’assumer ? Comment faire que celle-ci soit un accomplissement de soi, même si celui-ci est long et douloureux, et non pas une méprise ou encore une fuite. 

Il y a chez Kierkegaard  une stratégie de la fuite.

Je sais que j’ai envie de fuir telle chose et c’est dans cette fuite que peut-être je vais me rencontrer. C’est en assumant la conduite de fuite qu’alors je vais pouvoir faire apparaître de moi non seulement une réalité, mais une vérité. Et cette vérité je vais peut-être pouvoir en faire quelque chose dans un temps ultérieur.

Mais il n’en n’est rien.

A l'armée, parmi les premières instructions, je me souviens de celle-ci : "repérez toujours sur le terrain une ligne de fuite possible"

Le fuite est parfois nécessaire, pour éviter le pire.

Mais elle ne peut être que temporaire, elle ne peut être qu'un repli passager.

Laborit aussi : "l' Eloge de la fuite", il faut fuir plutôt que de ressortir détruit à l'issue d'une situation donnée.

Fuir. 

Pour revenir.

Kierkegaard est déprimant ! Il tente une fuite définitive. Mais la fuite définitive n'est pas possible, sauf dans le suicide. Ou alors la thébaïde. Il y a des hommes qui parviennent à se retirer définitivement du monde. Les anachorètes. Rimbaud les admirait.

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Membre, 68ans Posté(e)
Maroudiji Membre 6 485 messages
Forumeur expérimenté‚ 68ans‚
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il y a une heure, aliochaverkiev a dit :

Les anachorètes. Rimbaud les admirait.

Puisque Rimbaud les admirait, on ne peut qu'être impressionné !

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Membre, Posté(e)
aliochaverkiev Membre 1 978 messages
Baby Forumeur‚
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il y a 19 minutes, Maroudiji a dit :

Puisque Rimbaud les admirait, on ne peut qu'être impressionné !

Rimbaud fait partie du quotidien des Français, Maroudiji, c'est leur patrimoine, comme vous, le vôtre, c'est le Mahabharata.

Quand arriverez-vous à vous défaire de votre complexe d'infériorité ? 

Ne mourrez pas aigri, ce serait triste.

 

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Membre, 68ans Posté(e)
Maroudiji Membre 6 485 messages
Forumeur expérimenté‚ 68ans‚
Posté(e)
il y a 1 minute, aliochaverkiev a dit :

Rimbaud fait partie du quotidien des Français, Maroudiji, c'est leur patrimoine, comme vous, le vôtre, c'est le Mahabharata.

Mais je suis français, ne vous en déplaise. C'est écrit sur mon passeport. Et puis
depuis quand le Mahabharata fait partie du patrimoine Algérien ou Canadien ?
Tu saurais des choses que l'on cache aux Algériens ?

Parce que Rimbaud fait partie du patrimoine français, il est une référence quant aux anachorètes ?
Tu peux nous expliquer la logique. :D Kierkegaard, le déprimé, lui, les dénigre ? Sérieux, Rimbaud, lui,
n'a pas entrepris une fuite en avant ?!?

il y a 15 minutes, aliochaverkiev a dit :

Ne mourrez pas aigri, ce serait triste.

Toi, le loup aux longs crocs, tu vas mourir heureux, c'est mon pouce* qui me le dit.

* Voir le pouce de Franz-Olivier Giesberg dans À bâtons rompus, publié à l'instant.
 

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Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
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Il y a 3 heures, aliochaverkiev a dit :

 Kierkegaard est déprimant ! Il tente une fuite définitive. Mais la fuite définitive n'est pas possible, sauf dans le suicide. Ou alors la thébaïde. Il y a des hommes qui parviennent à se retirer définitivement du monde. Les anachorètes. Rimbaud les admirait.

Juste un mot sur Kierkegaard.

En effet il est déprimant. Mais il est l’enfant du péché. Le père sera la figure toute puissante qui va déterminer sa vie, sa pensée, son œuvre.  Sont très long journal donne de nombreux renseignements sur sa vie. C’est un père religieux, chrétien de tradition piétiste. Le piétisme est un courant qui fait de la religion quelque chose de sinistre.

 Le père a écrasé son fils de sa propre culpabilité. Et cette culpabilité ravageuse qui a miner la vie du père s’est exercée sur ses enfants au travers de leur éducation et particulièrement sur ce petit dernier très sensible et qui va réagir dès sa  plus tendre enfance à ce côté tourmenté, angoissé.

Dès lors on comprend pourquoi Kierkegaard est déprimant.

 

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 857 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
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Le 3/13/2018 à 12:40, satinvelours a dit :

Si l'on se réfère à l'étymologie d'exister "ex-sistere" (se tenir à l'extérieur de soi), l'existence c'est essentiellement se projeter à l'extérieur de nous, se faire exister au travers de chacun de nos projets, être nous-mêmes un projet.  De ce point de vue exister est de l'ordre du possible, jamais de l'ordre du fait. 

 

Je bloque déjà là ! Et ce n'est que le début ! L'étymologie, oui, certes ! " Se tenir à l'extérieur de soi"... Quoi se tient à l'extérieur de quoi ? Quand je dis ou pense "j'existe" quelle est la partie de moi que je considère ou que je reconnais être  à l'extérieur de moi ?

Puisque quand je pense, je suis mon esprit, et que je pense depuis mon esprit, mon esprit n'est pas en dehors de lui-même ?... alors, c'est mon "corps matériel ou existant" que je considère en dehors de mon esprit ?

Mais si je dis "ma pensée ou mon esprit existe" (ce qui n'est pas faux) est-ce que c'est cette pensée ou cet esprit qui existent en dehors de mon corps... existant ?

Si aucune de ces deux conceptions n'est satisfaisante, ne faudrait-il pas passer directement outre l'étymologie ? Et ne pas s'en embarrasser ? Et définir directement et l'une par rapport à l'autre ce que l'on peut concevoir comme étant d'une part l'existence et de l'autre l'essence ?

Avant d'en arriver à des questions sur la responsabilité, l'engagement, il me semble qu'il faudrait éclaircir ce qu'est notre essence (ou notre esprit) les influences culturelles qui la composent, par exemple, et si elle est composée de plusieurs instances... son fonctionnement... etc.). J'ai l'impression que conclure à des engagements précis sur la vie en général, à partir de l'opposition existence-essence pas très bien arrêtée c'est aller vite en besogne.

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Membre, Posté(e)
aliochaverkiev Membre 1 978 messages
Baby Forumeur‚
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Le ‎18‎/‎03‎/‎2018 à 14:15, satinvelours a dit :

Ce travail sur soi nous le retrouvons dans toutes les écoles socratiques. C’est un mensonge altruiste de penser que nous allons d’abord nous tourner vers les autres, et ensuite reconstruire le bonheur. 

L’une des grandes découvertes de ces philosophies, ce qui les rend humaines, c’est qu’elles montrent bien à la fois la nécessité d’autrui, le rôle de médiation d’autrui, pour certaines de Dieu, mais toujours en nous ramenant à nous-mêmes, en nous poussant par certaines questions qui sont des exigences, à nous assumer sans jamais chercher d’excuses. 

L’existant est donc celui qui accepte d’assumer l’existence. 

« De l’existentialisme à Heidegger » Jean Beaufret, Vrin 2000. Premier article de 1945 : « A propos de l’existentialisme » :  

« L’existentialisme se présente d’abord et avant tout comme une manière de philosopher. La philosophie a pour but essentiel d’exposer l’homme à lui-même de telle sorte qu’il s’y reconnaisse authentiquement » 

Cela concerne une manière de penser et non l’adhésion à des idées. 

Le manifeste de Sartre doit être remis dans son contexte de l’époque. Etant attaqué de tous bords il a rédigé ce manifeste qu’il ne faut pas prendre comme un corpus auquel nous sommes censés adhérer. L’existentialisme n’est pas un courant de pensée, c’est plutôt une manière de philosopher. Une certaine façon de poser les problèmes. 

Exposer l’homme à lui-même. 

Il faut d’une part montrer l’homme à lui-même, le faire se découvrir lui-même. L’existence étymologiquement, nous l’avons dit, nous conduit à nous situer à l’extérieur de nous-mêmes. En même temps cette situation n’est pas sans risque.

Exposer l’homme cela veut dire le livrer à certains dangers. Mais l’idée sous-jacente est que si l’on n’expose pas l’homme à ce danger, il rate son existence. Pour lui, il n’y a aucune possibilité de se reconnaître dans son humanité donc d’assumer son existence et de la vivre de la façon la plus authentique qui soit. 

Le but de toutes les philosophies existentialistes, c’est d’amener l’homme à prendre en charge son existence et à s’assumer lui-même. Le désir d’exister est alimenté par cela. 

Toute la question sera de savoir par quel biais allons-nous exposer l’homme à lui-même et qu’entendons-nous par exposer. Ambiguïté du terme qui veut dire d’abord montrer, manifester, étymologiquement poser à l’extérieur mais aussi : livrer, être menacé par quelque chose.  

C’est en oscillant entre ces deux termes que les philosophies existentielles vont se dérouler. 


 

J'essaye d'être un peu pratique, de revenir à une réalité expérimentée, tu sais qu'à la différence des métaphysiciens j'ai toujours en moi cette volonté : tout expérimenter, expérimenter aussi les idées, même si ce n'est que psychologiquement.

L'idée donc ici, l'idée de l'existence, dérive dis -tu (ou dit Sartre) de ex-istérer, se tenir en dehors, nous situer à l'extérieur de nous-même. Et c'est un fait que, si je tente d'expérimenter cette idée d'existence, pour me savoir exister, pour me sentir exister, je dois me tenir en effet à l'extérieur de moi-même, je dois prendre une distance telle que je puisse sentir, voir, ressentir que j'existe. Nous sommes là dans la conscience réflexive. Cette conscience qui étonne encore les neuropsy, lesquels ne parviennent pas (encore) à en rendre compte.

Si je tente une expérience mentale, si je tente de contempler l'évolution, si je tente de voir comment un animal, nommé homme, se distingue soudain du reste des vivants, je ne vois pas comme distinction la conscience (de quelque chose) conscience que je pense être le fait de tout vivant, même à un degré infinitésimal, je vois la conscience de soi. L'homme sait  qu'il existe, il peut se retirer de lui-même,  s'extérioriser et se savoir exister. C'est la conscience réflexive qui est une nouveauté, me semble-t-il, chez l'homme.

Dans cette conscience réflexive, je me tiens à l'extérieur de moi-même. Je me sais exister. Je me sens exister.

Mais se savoir exister, à mon avis, n'engendre en soi aucun devoir, aucun : "il faut". Cela n'engendre pas d'autre morale, pas d'autre exigence que celle dont je dépends, l'exigence de ma culture propre, de mon temps propre, de ma civilisation propre.

Il est absolument impossible de déduire quelque action que ce soit de ce fait-là : je me sais exister. Je peux ne pas assumer cette existence ou je peux l'assumer, mais qui peut me dire que je dois l'assumer, au nom de quelle exigence ? C'est là que je ne suis plus du tout Sartre.

 

 

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 857 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
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Dans cette conscience réflexive, je me tiens à l'extérieur de moi-même. Je me sais exister. Je me sens exister.

Dans cette conscience réflexive, je ne fais que semblant de me tenir à l'extérieur de moi-même. Je me sais exister, je me sens exister, mais toujours de l'intérieur de moi même.

 

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aliochaverkiev Membre 1 978 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
Il y a 8 heures, Blaquière a dit :

Dans cette conscience réflexive, je ne fais que semblant de me tenir à l'extérieur de moi-même. Je me sais exister, je me sens exister, mais toujours de l'intérieur de moi même.

 

Ce que vous appelez "semblant" est tout ce qui est de l'ordre de l'imaginaire. Vous êtes dans la dévaluation de l'imaginaire, lequel pour vous, est un "semblant". C'est votre "façon" de penser, le made in "Blaquiere". 

Pour d'autres l'imaginaire n'est pas un semblant, mais une source de création, c'est-à-dire que l'imaginaire permet d'ajouter au réel. Quand vous examinez la manière de penser de certains scientifiques vous constatez qu'ils partent de l'imaginaire. Quand Einstein "crée" le photon (qu'il n'appelle pas photon d'ailleurs) il le crée à partir de son imaginaire. Il n'a rien observé du tout qui s'appelle aujourd'hui photon. Bien sûr, ensuite les profanes ou les apprentis scientifiques partent à la traque du photon comme s'il s'agissait d'un réel ! Mais observez bien ces profanes qui rationalisent sans cesse sur la science en pensant arriver à quelque chose en raisonnant : ils n'arrivent à rien. Car ce n'est pas la raison qui est créatrice c'est l'imaginaire, ils sont incapables d'imagination.  C'est cela le génie : c'est la capacité à imaginer, ce n'est pas la capacité à raisonner. 

Cette puissance de l'imaginaire vous ne la percevez pas. C'est bien pourtant à partir de cette capacité à l'imagination reproductrice (pas encore productrice) que l'homme se "voit" exister. Quand il se voit exister, il inaugure une nouvelle façon d'être, une nouvelle façon de philosopher comme l'explique satinvelours.

Sort-on du "moi" alors ? oui, car le moi est un concept restrictif, qui a ses vertus heuristiques certes, mais qui, aussi, finit par empêcher l'exploration de soi. Le "moi" est un concept qui doit être dépassé. Se voir exister c'est bien sortir du "moi" c'est en vérité "étendre" le concept du moi, étendre au sens : l'étirer, lui donner plus d'espace, plus de volume. C'est agrandir le champ d'action dévolu à ce que nous appelons le "moi".

Se voir exister est un acte. C'est l'acte qui est créatif. 

Comment vous expliquer simplement cela ? Par exemple ce n'est pas la marche qui permet l'acte de marcher, c'est l'acte de marcher qui engendre le concept de "la marche". Ce n'est pas le moi qui engendre la conscience, c'est le fait de se savoir conscient qui engendre le concept du moi. C'est l'action qui engendre le monde. Le Verbe est premier, or le Verbe c'est ce qui conjugue, c'est l'action.

Autre exemple : ce n'est pas le concept "espace" qui vous permet de vous déplacer, c'est l'action réelle ou possible du déplacement qui engendre, en vous, la notion d'espace.

Donc, pour en revenir à satinvelours, oui, Sartre et les existentialistes inaugurent une nouvelle façon de philosopher, encore que cette nouvelle façon a été en fait inaugurée bien avant lui par les philosophes allemands.

Cette nouvelle façon de philosopher modifie les concepts usuels, dont celui du "moi". Se savoir exister est un acte qui arrache du "moi". Se savoir exister inaugure tout un champ d'action nouveau (dont celui de l'introspection par exemple).

Sommes-nous pour autant dans un extérieur à soi absolu ? (notez que je ne dis plus le "moi" mais le "soi", je dépasse les limites du "moi" pour aller me cogner contre d'autres limites, plus éloignées, limites qu'un jour ou l'autre nous saurons dépasser quand nous ne nous identifierons plus au "moi", ni au "soi" mais à une totalité incluant aussi bien le conscient que l'inconscient).

Non  l'absolu de l'extraction à soi est impossible. Mais l'extraction du "moi" est possible. Sartre ne parvient pas à accomplir totalement cette extraction, il sort du moi mais il emporte avec lui trop d'incidents culturels qu'il ne voit pas : l'exigence morale, le goût (c'est à dire une certaine notion du "beau", puisque, quand il perçoit l'existence il ressent la..nausée !!!) etc.

 

 

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Membre, 55ans Posté(e)
ping Membre 6 305 messages
Baby Forumeur‚ 55ans‚
Posté(e)
il y a 54 minutes, aliochaverkiev a dit :

Ce que vous appelez "semblant" est tout ce qui est de l'ordre de l'imaginaire. Vous êtes dans la dévaluation de l'imaginaire, lequel pour vous, est un "semblant". C'est votre "façon" de penser, le made in "Blaquiere". 

Pour d'autres l'imaginaire n'est pas un semblant, mais une source de création, c'est-à-dire que l'imaginaire permet d'ajouter au réel. Quand vous examinez la manière de penser de certains scientifiques vous constatez qu'ils partent de l'imaginaire. Quand Einstein "crée" le photon (qu'il n'appelle pas photon d'ailleurs) il le crée à partir de son imaginaire. Il n'a rien observé du tout qui s'appelle aujourd'hui photon. Bien sûr, ensuite les profanes ou les apprentis scientifiques partent à la traque du photon comme s'il s'agissait d'un réel ! Mais observez bien ces profanes qui rationalisent sans cesse sur la science en pensant arriver à quelque chose en raisonnant : ils n'arrivent à rien. Car ce n'est pas la raison qui est créatrice c'est l'imaginaire, ils sont incapables d'imagination.  C'est cela le génie : c'est la capacité à imaginer, ce n'est pas la capacité à raisonner. 

Cette puissance de l'imaginaire vous ne la percevez pas. C'est bien pourtant à partir de cette capacité à l'imagination reproductrice (pas encore productrice) que l'homme se "voit" exister. Quand il se voit exister, il inaugure une nouvelle façon d'être, une nouvelle façon de philosopher comme l'explique satinvelours.

Sort-on du "moi" alors ? oui, car le moi est un concept restrictif, qui a ses vertus heuristiques certes, mais qui, aussi, finit par empêcher l'exploration de soi. Le "moi" est un concept qui doit être dépassé. Se voir exister c'est bien sortir du "moi" c'est en vérité "étendre" le concept du moi, étendre au sens : l'étirer, lui donner plus d'espace, plus de volume. C'est agrandir le champ d'action dévolu à ce que nous appelons le "moi".

Se voir exister est un acte. C'est l'acte qui est créatif. 

Comment vous expliquer simplement cela ? Par exemple ce n'est pas la marche qui permet l'acte de marcher, c'est l'acte de marcher qui engendre le concept de "la marche". Ce n'est pas le moi qui engendre la conscience, c'est le fait de se savoir conscient qui engendre le concept du moi. C'est l'action qui engendre le monde. Le Verbe est premier, or le Verbe c'est ce qui conjugue, c'est l'action.

Autre exemple : ce n'est pas le concept "espace" qui vous permet de vous déplacer, c'est l'action réelle ou possible du déplacement qui engendre, en vous, la notion d'espace.

Donc, pour en revenir à satinvelours, oui, Sartre et les existentialistes inaugurent une nouvelle façon de philosopher, encore que cette nouvelle façon a été en fait inaugurée bien avant lui par les philosophes allemands.

Cette nouvelle façon de philosopher modifie les concepts usuels, dont celui du "moi". Se savoir exister est un acte qui arrache du "moi". Se savoir exister inaugure tout un champ d'action nouveau (dont celui de l'introspection par exemple).

Sommes-nous pour autant dans un extérieur à soi absolu ? (notez que je ne dis plus le "moi" mais le "soi", je dépasse les limites du "moi" pour aller me cogner contre d'autres limites, plus éloignées, limites qu'un jour ou l'autre nous saurons dépasser quand nous ne nous identifierons plus au "moi", ni au "soi" mais à une totalité incluant aussi bien le conscient que l'inconscient).

Non  l'absolu de l'extraction à soi est impossible. Mais l'extraction du "moi" est possible. Sartre ne parvient pas à accomplir totalement cette extraction, il sort du moi mais il emporte avec lui trop d'incidents culturels qu'il ne voit pas : l'exigence morale, le goût (c'est à dire une certaine notion du "beau", puisque, quand il perçoit l'existence il ressent la..nausée !!!) etc.

 

 

Ca fait un peu gloubi-glouba tout ça mais c'est un peu la mode. A force de vouloir à tout crin changer les vieilles theories psychanalytiques ou celle de la psychologie des profondeurs, de les melanger avec de la philo,  on en arrive à tout embrouiller. Le moi= fonction imaginaire-conscience. L'inconscient= ça et surmoi pour la psychanalyse, inconscient personnel et inconscient collectif pour la psychologie des profondeurs. Et le Soi= Totalité de l'être, conscient et inconscient lorsque ceux-ci sont pacifiés etré-unis. Le soi ne s'explore pas, il s'atteint quand on a la chance de s'individuer.

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 857 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
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@aliochaverkievCe que vous appelez "semblant" est tout ce qui est de l'ordre de l'imaginaire. Vous êtes dans la dévaluation de l'imaginaire, lequel pour vous, est un "semblant". C'est votre "façon" de penser, le made in "Blaquiere". 

Pour d'autres l'imaginaire n'est pas un semblant, mais une source de création, c'est-à-dire que l'imaginaire permet d'ajouter au réel.

 

Merci de me l'expliquer : c'est mon "métier" !!!

Tu te rends compte que tu dis la même chose que moi "parce que" tu n'es pas du tout d'accord ?

Moi : je me sens exister, mais toujours de l'intérieur de moi même.

Toi : Non  l'absolu de l'extraction à soi est impossible.

Bon, puisqu'on est d'accord, on ne va pas épiloguer. C'est sur autre chose que je voudrais revenir. Sur l'étymologie d'exister...

Wiki :

"Cependant, au sens étymologique, « existence » possède une signification plus précise. Existere (en latin archaïque exsistere, soit ex + sistere), signifie littéralement « être hors de soi », donc être auprès des choses. "

!!!

ça m'a empêché de dormir une partie de la nuit cette absurdité ! Comment peut-on en arriver à imaginer à un mot une étymologie qui lui fait dire le contraire de ce qu'il dit ? .Je le dirai simplement : cette étymologie est fausse ! Exister, c'est être là, bien au centre de soi-même et tout le monde le comprend bien comme ça.

J'en ai ressorti le Gaffiot ce matin qui m'a bien confirmé ça ! Exsisto, exsistere, c'est "sortir de", "naître", "provenir de" mais bien entendu, ce n'est pas "sortir de soi" ! Si on garde le "ex" comme "sortir de", c'est sortir de "stare" que cela signifie, sortir de la stabilité, de l'immobilité de la non-vie. Advenir à la vie, à "l'existence" au mouvement. Ne plus être une statue, mais un être vivant. Exister, ce n'est pas sortir de soi mais sortir ("ex") de la non-existence.

Partant de là tous les raisonnements qui servent à recoller les morceaux d'un contre sens n'ont plus lieu d'être.

Mais bien entendu nous retombons sur nos pieds : exister est (étymologiquement !) inséparable de l'action. C'est sortir de l'inaction. On est d'accord ! C'est naître, sortir du néant de la non existence. C'est être auprès des choses au sens d'être soi aussi, une chose. Une chose bringuebalée, mouvante, "battue du flot..."

Ex-sistere comme "sortir de soi", ça m'a tout l'air d'une de ces étymologies imaginaires et... amusante comme les affectionnait Lacan... Qu'on aurait tort de prendre au sérieux. De prendre pour un thaler comptant... (ok, celle-là elle était facile...)

Modifié par Blaquière
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satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
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On peut parler de l’essence d’un objet certes, mais l’homme ?

« L’homme n’est rien d’autre que ce qu’il se fait ». L’homme est d’abord un projet, il se projette tout au long de sa vie vers un avenir. Et pour employer le vocabulaire très imagé de Sartre ce n’est ni « une mousse, une pourriture ou un chou-fleur ».

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Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
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Près des philosophes de l’existence il existe une autre race de philosophes qui « s’efforcent de tirer au clair la structure générale du tout de l’existence. S’ils parviennent finalement à l’homme ce n’est qu’au terme de leurs recherches attentives. Ils ne le rejoignent qu’à travers des vues abstraites sur Dieu, l’être, le monde, la société et les lois de la nature ou celles de la vie. L’homme est pour eux un point d’aboutissement ou si l’on veut le point de fermeture d’un système »  Jean Beaufret ouvrage cité plus haut.

« Le réel est rationnel » Hegel.

C’est-à-dire que la raison peut en rendre compte, mais nous pouvons renverser la proposition et la comprendre comme l’idée suivante : ce qui est rationnel est réel. Ce qui est pensable, constructible par notre raison accède à la réalité.

Pour Hegel n’existe pas ce dont on ne pourrait pas rendre compte, ce qui échapperait partiellement ou totalement à la raison, à cette tentative de rendre compte des choses et de pouvoir en comprendre le principe. Hegel retrouve ici ce qui, chez les premiers penseurs de notre culture, était résumé sous le terme de chaos.

Le chaos désigne ce qui, par définition échappe à la pensée. Chez Hegel même la mort est rationnelle. La mort ne fait pas ouverture, ce n’est pas sur quoi la pensée bute, c’est ce qui sera intégré dans le système hégélien. C’est le système le plus achevé et le modèle le plus parfait illustrant l’idée même de système.

Le système par définition est rationnel, il obéit aux exigences de la raison. Conséquemment tout système propose forcément une clôture. On ne peut parler de système que si nous pouvons fermer un ensemble sur lui-même, l’isolant de l’extérieur. Qui dit système dit nécessairement clôture du réel et donc de la pensée.

Essayer d’enfermer la pensée à l’intérieur d’un système, lui faire produire ses connaissances sous forme de système, une fois cette tâche terminée plus rien n’existe à penser et la pensée est vouée à redire, reproduire une nouvelle fois ce qu’elle a déjà reproduit. Il n’est pas exagéré de dire que tout système pour la pensée comporte peut-être la mort de celle-ci en germe à l’intérieur de lui-même.

Le système va à un certain moment épuiser la pensée, la bloquer par ce phénomène de clôture. Évidemment le système comble nos mauvaises tendances dogmatiques, cela satisfait l’être intellectuel que je peux être. Donc rationalité implique clôture, risque de mort, d’asphyxie de la pensée. En outre c’est toute la question de la liberté qui se trouve résolue avant d’être posée.

Mais le vivant en tant que vivant pose un problème.

Au XIXème siècle on a substitué aux sciences de la vie les sciences du vivant. Le participe présent (vivant) met l’accent sur l’ensemble des processus biochimiques qui définissent traditionnellement ce qu’on appelle la vie, alors que la vie est un ensemble d’effets que produisent ces processus, effets qui aussi transforment le milieu.

Par définition la vie est ouverture, changement permanent, évolution, adaptation, transformation, reproduction, tous ces termes qui gravitent autour du concept même de vivant. Tout ceci ne s’accommode pas du tout de cette idée de clôture ou de fermeture. 

L’ensemble des philosophies existentialistes méprisent le système, vilipendent le système. La philosophie qui continuerait de regarder du côté du système, à vouloir penser d’une façon systématique ne sera plus reconnue désormais comme une véritable philosophie.

A terme les philosophies de l’existence vont avoir à renouveler totalement l’approche de l’homme en partant du principe que ce n’est pas de l’Homme, être générique, que nous allons partir, mais de l’homme en tant qu’individu, chaque être humain en tant qu’humain avec son histoire, ses expériences, sa façon de se lancer  dans l’existence, de la fuir et de l’assumer tour à tour.

On ne part pas de ces grandes théories abstraites, on ne repart pas de l’anthropologie kantienne mais on part de la vie telle qu’elle va s’offrir à chacune et chacun d‘entre nous. On considère que les expériences les plus modestes, les plus humbles de notre vie sont riches d’enseignement et c’est précisément celles-ci qu’il va falloir observer  dans un premier temps, sur lesquelles ensuite  il va falloir méditer  et analyser. 

On reconnaitra ici la grande influence  de la phénoménologie, très prononcée chez Sartre et Heidegger (beaucoup moins chez Jaspers et Kierkegaard puisque le mouvement n’existait pas encore).

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Membre, Posté(e)
aliochaverkiev Membre 1 978 messages
Baby Forumeur‚
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il y a une heure, satinvelours a dit :

On peut parler de l’essence d’un objet certes, mais l’homme ?

« L’homme n’est rien d’autre que ce qu’il se fait ». L’homme est d’abord un projet, il se projette tout au long de sa vie vers un avenir. Et pour employer le vocabulaire très imagé de Sartre ce n’est ni « une mousse, une pourriture ou un chou-fleur ».

Oui c'est pourquoi je ne vois pas du tout ce que Blaquière veut signifier quand il parle de l'essence de l'homme. Qu'est-ce que c'est, ça, l'essence de l'homme ? Je ne vois rien de tel chez un homme, rien qui soit une essence.

Cela dit, cher Blaquière je vais vous répondre quant à votre précédent post, pour une fois que vous vous investissez, pour une fois que vous n'affectez pas une attitude de dilettante dévoré par l'ennui ! 

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