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histoire de mon enfance


youghortasalem

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Membre, 53ans Posté(e)
youghortasalem Membre 733 messages
Baby Forumeur‚ 53ans‚
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Histoire de mon enfance

Histoire de mon enfance

J’étais depuis mon jeune âge un garçon turbulent et très instable et aussi trop précoce. Je me souviens que des cousines m’emmenaient au hammam (bain turc) pour que je leur lave le dos. Bien que j’eusse été  très jeune, ma dextérité dans ce domaine était devenue presque légendaire. Mes cousines se disputaient mes services. Je me disais au fond de moi-même pourquoi ne pas en faire un petit métier, ainsi je pourrais m’acheter cette tenue de Zorro qui me nargue à chaque fois que je passais  devant ce magasin pour me rendre à l’école. c’était une idée que j’aie effectivement concrétisée.

« Salim vient vite me laver le dos avant que Manel n’arrive »  je prenais tout mon temps, et je pouvais de mon endroit voir l’impatience de ma cousine qui m’attendait avec un savon et sa lavette dans sa main. « Mais pourquoi tu marches comme ça, ce n’est pas de ton habitude ! » me lança t- elle excédée.

«  Tu ne vois pas que l’endroit est très glissant, d’ailleurs j’en ai marre de travailler pour rien, je vois bien des masseuses qui sont payées à bon prix. Moi je ne demande la moitie. Ça te va ? »

Ces paroles ont laissé ma cousine abasourdie. Ces yeux déjà trop grands étaient entrouverts comme si elle avait  vu Dracula en personne et sa bouche  restaient entrebâillée, pareilles à ses petits oiseaux qui s’agitent demandant  la pitance à leurs mamans. Elle paraissait comme une fille transformée par une sorcière en statue de marbre. Mais cette image me laissa moi aussi de marbre et je n’étais point impressionné, ma tenue de Zorro, je la veux coute que coute. Sa torpeur estompée, je revenais à la charge quitte à l’envouter une seconde fois.

« Alors que dis-tu de ma proposition ? » en guise d’envoutement c’est un savon sur la figure que j’ai reçu. Je me suis levé, pour sortir tout doucement comme je suis arrivé la première fois.

« Arêtes, petit chenapan, d’accord, c’est ok. » mon cœur avait fait un grand bond dans sa cavité. La tenue de Zorro était passée devant mes yeux, toute prête à sortir de ce magasin pour moi. Mais je gardais les pieds sur terre.

« L’argent avant, sinon je repars. » elle m’a bien fixé pour voir que je ne bluffais pas. Puis elle s’est dirigée dans la salle de repos pour extraire ses maudits pécules afin de me les donner.  Elle est revenue, toute triste, en se disant que désormais ce petit diable est un futur escroc. Pour les autres cousines, je ne me suis pas donné la peine de les informer de la nouvelle condition de mes services, ni du tarif, Manel s’en est occupée et je lui en suis reconnaissant. Elles me regardèrent étonnées sans plus et j’ai pu avoir le plaisir de gouter à leurs pécules qui ont été extraits de leur petit porte monnaie, en le comptant sou par sou comme, seules les vieilles femmes savent le faire.

J’étais orphelin de père, ce dernier je ne l’ai jamais connu et ma mère, continuait  à vivre comme une célibataire, elle ne savait peut-être pas qu’elle avait un fils. Je la voyais que rarement et je n’ai jamais senti qu’elle était ma mère. C’est entre mes grands parents et cousins et cousines que je vivais. Etant très discret et solitaire, je ne faisais presque pas parti de ce décor familiale et je n’apparaissais que pendant les repas, blottit dans un coin, seule, éloigné de l’ambiance familiale, à attendre que ma grand-mère allonge son bras pour me présenter mon assiette. Je ne lui ai jamais demandé de me servir un surplus car elle n’aimait pas que je le fasse et elle me faisait peur, bien qu’elle soit très gentille. Il faut dire qu’en ces temps la vie était trop dure.  

Je continuais à me procurer de l’argent ce qui me permettait d’aller voir, James Steward, Clint eastwood et autres. J’adorais le cinéma, il me permettait de m’évader et comme un schizophrène, je me prenais pour ces héros que j’aimais beaucoup. Cette situation avait marqué ma vie et est resté jusqu’à aujourd’hui. Une fois j’avais vu un film ou il était question  de deux très belle filles qui se battaient dans une rivière à cause de l’acteur principale, j’ai rêvé en dormant cette nuit, qu’elles se battaient pour moi, j’avais pu les réconcilier  et je les ai prises toutes les deux. J’avais, ce jour là, passé la plus belle nuit de ma vie.

Mes parents ne savaient pas que je grandissais, mais ce qui se passa allait ruiner mon commerce. Au bain maure, les corps des femmes désormais me plaisaient beaucoup. Il y en avait de toutes sortes des plus grosses aux plus chétives. Bien sur je commençais déjà par apprécier et faire la différence entre le bon et le moins bon. Ces sortes de tissus collés sur leurs corps, ne cachaient presque rien  et je sentais maintenant un désir qui allait… là ou vous savez… Mes parents, disant adoptives, avaient oublié que normalement je ne devais plus aller au Hammam. je grandissais et que ces scènes dans la Hammam ne pouvaient me laisser indifférent. Jusqu’au jour ou ma cousine avait remarqué une chose d’inhabituelle au moment où je commençais à lui frotter le dos, alors qu’elle s’était allongée de face sur mes jambes. Une chose dure lui avait caressé la poitrine, elle s’est mise debout horrifiée tout en  me demandant de sortir immédiatement pour aller dans la salle de repos. C’est cette cousine qui avait tiré la sonnette d’alarme, pour que je ne fréquente plus le Hammam au féminin et qu’elle fit remarquer à ma grand-mère que je n’avais pas été encore circoncis, alors que je devenais un homme. Je connaissais déjà tout de la circoncision et le jour J, le tortionnaire était venu vers moi alors que j’étais sur le lit de la torture, la fête battait son plein, alors que mon cœur avait failli sortir de mes trippes tellement le coupeur des  zizis me faisait peur. Il est arrivé cachant derrière son dos le fameux dougdoug (le couteau ainsi appelé), il m’avait dit de regarder  le bel  oiseau qui volait sous le plafond. En guise de bel oiseau, je regardais sa vilaine gueule de meurtrier. Je lui avais dit : « tu veux me couper mon zizi avec ton couteau derrière ton dos. »  Je commençais à crier et injurier toutes ces personnes qui me tenaient par les bras, les jambes, le torse,  et la tete, en les traitants de criminels. je proférais des mots grossiers qui ont fait fuir plusieurs de mes parents, les parents entres eux ne devaient pas entendre des mots pareils. J’ai subi ce jour là une torture pratiquée par la gestapo elle même.

  Si cette vraie histoire vraie vous  plait je continuerais sur ma lancée, sinon j’arrête.

 

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Membre, Posté(e)
shyiro Membre 15 609 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

c'est une histoire vraie de ta propre vie ? 

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Invité PINOCCHIO
Invités, Posté(e)
Invité PINOCCHIO
Invité PINOCCHIO Invités 0 message
Posté(e)

Tu peux continuer , ça devient intéressant ton histoire, on frémit en pensant au coupeur de zizi :) 

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Membre, forumeuse acharnée, Posté(e)
querida13 Membre 45 128 messages
forumeuse acharnée,
Posté(e)

Brrr , quelle histoire!

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Membre, 53ans Posté(e)
youghortasalem Membre 733 messages
Baby Forumeur‚ 53ans‚
Posté(e)
Il y a 14 heures, shyiro a dit :

c'est une histoire vraie de ta propre vie ? 

oui Shyiro il n'y a pas plus et ce qui va venir aussi. j'ai passé une vie d'enfance et d'adulte très très tumultieuse

à l’instant, youghortasalem a dit :

oui Shyiro il n'y a pas plus et ce qui va venir aussi. j'ai passé une vie d'enfance et d'adulte très très tumultieuse

pardon Tumultueuse 

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Membre, 63ans Posté(e)
S.A.S Membre 3 368 messages
Baby Forumeur‚ 63ans‚
Posté(e)

J'aime bien le début de cette histoire ( autobiographique ) .

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Membre, 53ans Posté(e)
youghortasalem Membre 733 messages
Baby Forumeur‚ 53ans‚
Posté(e)
il y a 19 minutes, querida13 a dit :

Brrr , quelle histoire!

tu as froid au dos? 

 

Il y a 6 heures, PINOCCHIO a dit :

Tu peux continuer , ça devient intéressant ton histoire, on frémit en pensant au coupeur de zizi :) 

surtout que j'avais douze ans à cet age j'étais déjà prêt à l'abordage. c'était presque un viol.

il y a 2 minutes, S.A.S a dit :

J'aime bien le début de cette histoire ( autobiographique ) .

pourquoi le début seulement? 

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Membre, 63ans Posté(e)
S.A.S Membre 3 368 messages
Baby Forumeur‚ 63ans‚
Posté(e)
il y a 2 minutes, youghortasalem a dit :

 

pourquoi le début seulement? 

Tout simplement parce que tu a parlé d'une suite ( si ça pouvait intéresser les gens ) .

Ton premier texte me donne envie de connaître la suite ... en espérant que ce soit tout aussi intéressant . Amicalement

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Membre, 53ans Posté(e)
youghortasalem Membre 733 messages
Baby Forumeur‚ 53ans‚
Posté(e)
il y a 1 minute, S.A.S a dit :

Tout simplement parce que tu a parlé d'une suite ( si ça pouvait intéresser les gens ) .

Ton premier texte me donne envie de connaître la suite ... en espérant que ce soit tout aussi intéressant . Amicalement

merci beaucoup S.A.S. j'essaierai d’être à la hauteur. j'aime bien écrire et c'est mon histoire que je trouve intéressante qui vient m’interpeller 

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Invité PINOCCHIO
Invités, Posté(e)
Invité PINOCCHIO
Invité PINOCCHIO Invités 0 message
Posté(e)
il y a 20 minutes, youghortasalem a dit :

 

 

surtout que j'avais douze ans à cet age j'étais déjà prêt à l'abordage. c'était presque un viol.

 

Ah ! non, toi non plus tu vas pas t'y mettre aussi :p

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Membre, 53ans Posté(e)
youghortasalem Membre 733 messages
Baby Forumeur‚ 53ans‚
Posté(e)
à l’instant, PINOCCHIO a dit :

Ah ! non, toi non plus tu vas pas t'y mettre aussi :p

pas au sens féminin surtout si tout ce monde s'y mettaient je serais réduit en tamis 

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Membre, Posté(e)
shyiro Membre 15 609 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
il y a 24 minutes, youghortasalem a dit :

oui Shyiro il n'y a pas plus et ce qui va venir aussi. j'ai passé une vie d'enfance et d'adulte très très tumultieuse

pardon Tumultueuse 

OK continues alors ... J'aime bien lire des histoires intimes et reelles d'une personne qui a un parcours assez peu commun ...  :bo:

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Membre, 53ans Posté(e)
youghortasalem Membre 733 messages
Baby Forumeur‚ 53ans‚
Posté(e)
à l’instant, shyiro a dit :

OK continues alors ... J'aime bien lire des histoires intimes et reelles d'une personne qui a un parcours assez peu commun ...  :bo:

OK je vais de ce pas m'y mettre

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Invité PINOCCHIO
Invités, Posté(e)
Invité PINOCCHIO
Invité PINOCCHIO Invités 0 message
Posté(e)

Un émule de le merle, on a de la chance sur ForumFR :D

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Membre, 53ans Posté(e)
youghortasalem Membre 733 messages
Baby Forumeur‚ 53ans‚
Posté(e)

Je ne savais que des papas faisaient des enfants, je croyais que les mamans en mangeant beaucoup, leurs ventres se gonflaient et donnaient naissance à des enfants. Mais ma mère n’était pas  comme  les autres mamans, celles qui vivent avec mes cousins et oncles mangeaient beaucoup et à chaque année, elles fabriquaient un enfant. J’aimais bien ces moments, en général tout le monde est content et les cadeaux fusent de partout, sans compter les confiseries et autres. Je voulais bien en parler à ma mère de ce sujet, mais je n’avais pas osé. A une des fêtes des mères, mon oncle avait offert à sa maman, un parfum, moi qui n’avait rien, j’avais trouvé un croissant dans la cuisine, et croyant bien faire, je le lui ai fièrement présenté. Elle l’a regardé, un  instant, puis avec rage, elle m’a demandé de foutre le camp. Je ne sais pas, peut-être que ceux qui n’ont pas vécu des choses pareilles pensent que les enfants n’ont pas de sentiment, mais en réalité je peux l’attester, il n’y a pas plus sensible qu’un petit enfant. Depuis ce jour, je ne sais si c’était par fierté, j’ai toujours tenu mes distances entre moi et elle.

« Restes ici je reviens dans quelques minutes ». Elle m’avait déposé, chez le photographe, comme un vulgaire sac de pomme de terre, pour qu’elle aille faire une chose qui me hanterait à jamais. Je ne sais pas pourquoi cette action aussi anodine, m’a causée un mal inouï. La  photo prise, je voulais prendre de l’air et attendre ma mère sur le palier du premier étage. Au palier du rez-de-chaussée j’entrevois une femme avec un homme qui l’embrassait, la soulevait, et riaient   ensemble. J’avais reconnu ma mère, aussitôt un choc  incroyable m’atteignit, je mordais  la rampe d’escalier, songeant que je  mordais cet homme, je pleurais, et les larmes ne voulaient pas sortir, je criais, mais le son refusais lui aussi de suivre mon chagrin pour rester au fond de moi à croitre  afin de me faire exploser. Je glissais sur la rampe des escaliers, je voulais me balancer du haut de ce premier étage pour me retrouver devant eux, gisant entre leurs jambes, et me venger ainsi de cette joie qui animait ces deux personnages. La faiblesse au départ avait freiné mon vœu, mais les rires qui montaient, bien qu’ils fussent presque inaudibles, avaient décuplé dans mon esprit et je m’apprêtais à sauter dans le vide quand une main rude m’attrapa par mon pull. Après cette action comme un film censuré dans mon esprit, je revois cet homme à coté de ma mère dans une voiture entrain de rire, je le regardais méchamment, je voulais être un homme pour avoir la capacité de le tuer. J’avais senti qu’ils se moquaient de moi mais je n’avais pour vengeance que l’expression de mon visage et c’est je pense, la raison de leur ironie. La nuit, de cette même journée mon oncle maternel avait frappé ma mère, il l’avait presque massacrée, je criais, je pleurais, je le mordais par la jambe, et je m’accrochais, j’étais semblable à cette sangsue qui se balançait au grès de ces mouvements, et d’un seul coup, il m’avait envoyé à quelques mètres de l’accrochage, je revenais à la charge, mais avant que je reprenne ma place de prédilection, je reçois une gifle magistrale qui m’assomme. Les mains de mon oncle étaient aussi dures que le granit, il était tôlier et n’utilisait jamais les moyens techniques modernes, il réparait des voiture traditionnellement. C’était un genre de fou, une fois en rentrant chez lui, il a vu sa femme devant le téléviseur qui entendait une chanson, et comme par hasard, le chanteur faisait les éloges de sa bien-aimée qui avait le même nom que son épouse. Sa femme en le voyant furieux, s’est enfuie, en la rattrapant il avait failli la tuer, si ce n’est les voisins et ses frères qui l’ont sauvée.  

J’avais compris ce jour-là que j’étais pareil à mon oncle et qu’en réalité cet homme, a pu la rendre heureuse, alors qu’en ma présence elle est malheureuse et  je ne suis en fait pour elle qu’un poids de trop qu’elle voudrait s’en défaire. J’étais jaloux, jaloux à en mourir, alors que mon oncle était jaloux de l’honneur de la famille. Mais je ne comprenais pas pourquoi elle ne m’aimait pas.

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Membre, 53ans Posté(e)
youghortasalem Membre 733 messages
Baby Forumeur‚ 53ans‚
Posté(e)

Comme lors de ma circoncision, on avait oublié de m’inscrire à l’école et ce n’est qu’à l’âge de sept ans que ma mère a commencé à me trimballer d’école à école, pour chercher où me caser. Elle marchait très vite et j’avais du mal à la suivre, et je n’osais pas ou plutôt je ne voulais pas m’en plaindre. Toute une matinée, pour revenir l’après-midi à la recherche d’une école qui acceptera un enfant de sept ans en première année. La première année était catastrophique, j’étais parmi les derniers de la classe. Je ne voyais pas l’utilité d’apprendre, pourquoi apprendre ces lettres de a jusqu’à z et de alif jusqu’à ya pour l’arabe. Pourquoi apprendre le français et l’arabe alors qu’à la maison on parlait Kabyle entre eux et en dialecte avec nous les enfants ? C’est chiffres à quoi servent-ils, je savais compter les billets et les dinars dans ma langue de tous les jours. Je trouvais l’école trop ennuyeuse et je n’ai rien vu qui puisse me la rendre intéressante. L’ainé de mes  oncle que j’aimais le plus, car je sentais que lui aussi m’aimait, avait remarqué que j’étais nul. Il avait chargé une de mes nombreuse cousines pour me donner des cours. Avec elle je pouvais avoir des libertés, elle m’avait expliqué que les lettres de l’alphabet il fallait les apprendre pour ensuite en faire des mots afin de les réunir entres eux et enfin faire des phrases et acquérir pour mon bien une langue supplémentaire. Et c’était la même philosophie pour tous les autres domaines. Tu apprends les chiffres, pour faire des opérations et résoudre des problèmes. Elle était plus explicite que mon enseignant à l’école et j’aimais rester avec elle, car elle était belle. Mais au bout de quelques jours seulement son père qui ne savait pas que je comprenais le kabyle, lui avait dit d’aller faire ces devoirs au lieu de perdre son temps avec ce fils de houria. Depuis ce jour, Je n’avais plus remis les pieds chez ma cousine, mais le coup de starter avait été déclenché par cette charmante demoiselle et désormais, je figurais toujours parmi les premiers dans tout mon cursus scolaire et universitaire.

Nous disons, oiseau de mauvais augure pour quelqu’un qui amène avec lui des mauvaises nouvelles ou que lui-même est incarné par le malheur et je pense que ma mère pense que je suis l’incarnation du malheur. Je l’avais su quand une fille plus vieille que moi de six ans est venue m’emmener chez elle.

« Je le rendrai dans deux jours d’accord ? » ma mère comme heureuse de se débarrasser de moi lui avait dit qu’elle pouvait le laisser autant de jour qu’elle le voudrait. Cette fille que je n’avais jamais vu auparavant a commencé à m’embrasser toute contente de m’emmener chez elle. Je n’avais rien compris, mais autant la suivre pour découvrir d’autres horizons. J’ai découvert une très belle villa, avec un grand jardin bien entretenu, des roses partout et quelques arbres fruitiers délimitant des lots de terre gazonnées. Un espace en macadam avait été prévu spécialement pour placer des sièges avec une grande table au milieu. Tout autour de cette table quelques arbres   pour lutter contre la chaleur de l’été méditerranéen. Il y avait des personnes autour de cette table, un homme, deux femmes, dont une vieille, et deux garçons plus grands que moi. La vieille femme en me voyant commençait à pleurer et l’homme affichait un grand sourire. Je m’avançais curieux et craintif en même temps.

« C’est lui craché, disait la vieille à l’homme. »

« Oui tout à fait », il répondit sans se départir de ce sourire qui irradiait son visage.

La vieille m’avait prise entre ses bras et commençait à m’embrasser fougueusement partout, sur mes cheveux, mon visage, mes oreilles, mon front…partout elle ne s’arrêta que lorsque l’homme à son tour me serra entre ses bras, m’embrassa, puis me dit. 

«  Assieds-toi mon fils » ouf je me suis dit, enfin libre. Il me présenta les deux garçons, qui sont Omar et Ali « tu ne les connais pas je suppose. » je répondis en hochant  craintivement ma tête , car je commençais à me demander si je ne suis pas chez des aliénés.

« Omar a neuf ans, Ali en a onze et cette fille qui t’a emmenée en a treize et toi tu as sept ans. » il s’est arrêté un instant  puis après avoir repris un souffle qui ressemblait à un apaisement, il me dit : « ces deux enfants sont tes frères et cette fille est ta sœur, moi je suis ton oncle paternel et cette femme est ta grand-mère » ma grand-mère a soudainement repris ses sanglots après cette présentation. Quant à moi, je suis resté de marbre, je ne sais si c’est l’émotion ou l’indifférence. Je me pencherai plutôt sur la deuxième, car de famille, je ne connaissais que celle de ma mère. Je ne savais pas que j’avais un père, comment connaitre ses parents et mes frères et sœur et que signifie réellement un père.

Mon oncle, continua les présentations : « celle-ci, en me présentant la femme qui se tenait un peu à distance, souriante aussi comme les autres, est ma femme Noura. » elle m’embrassa en disant. « Qu’il est beau, c’est le portrait craché de ton frère. » sans répondre, mon oncle acquiesça  en hochant la tête et ma grand-mère, à ces mots, me ravit, pour ne plus me lâcher pendant au moins deux heures. Les deux frères ne cessaient pas de me dévisager comme s’ils voulaient trouver quelques choses sur mon faciès ou peut-être à cause d’une naissance de la jalousie à mon égard.  Comment cet enfant vient d’accaparer tout cet amour en quelques minutes. Cet amour que je n’ai presque jamais connue de ma vie et qui me paraissait démesuré, car aucun sentiment à l’égard de cette famille, malgré tout cet étalage de sentiment, n’avait atteint mon cœur. Ce n’était que surprise que je ne comprenais pas. Ma grand-mère commençait à combler le vide d’ignorance de ma lignée. Elle m’avait appris que mon père était mort quand j’avais six mois, c’est alors que ma mère avait préféré  vivre avec sa famille en me prenant avec elle. Et ne pouvant plus m’allaitait, à cause du choc reçu par la mort tragique de mon père, j’avais gouté alors à différents lait des femmes du voisinage, ce qui fait que je devais faire attention plus tard à ne pas essayer de séduire les filles du voisinage, car elles sont mes sœurs par allaitement.

Tout en entendant cette histoire, je songeais à ma mère et sa maman, assise tout autour d’un kanoun (sorte de fourneau en argile séchée), accompagnées d’une sorte de sorcière, qui lisait l’avenir  en fondant du plomb qu’elle mettait sur le kanoun, puis elle le jetait dans l’eau afin de le récupérer et lire sur les traces de ce métal l’avenir de ces deux femmes.  Ma mère de tout temps croyait à ces genres de choses et au mauvais augure,  j’en étais un pour elle. Je venais enfin de découvrir pourquoi ma mère ne m’aimait pas. J’étais en fait un oiseau de mauvaise augure qui est responsable de la mort de son mari et qui lui avait brisé sa vie, si je n’étais pas né, mon père serait encore vivant, et elle serait presque une reine dans cette jolie villa. Ce n’est que très tardivement qu’elle avait apprise à m’aimer, alors que moi je ne l’ai toujours aimée.

 

 

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Membre, Posté(e)
le merle Membre 21 503 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
Le 13/02/2018 à 14:08, PINOCCHIO a dit :

Un émule de le merle, on a de la chance sur ForumFR :D

bonjour

je trouve très intéressant ce que d'autres ont vécus dans un autre pays sous d'autres moeurs et contraintes . en réalité , nous nous rejoignons sur la même question sans réponse ... POURQUOI ?

bonne soirée

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Membre, 57ans Posté(e)
safirfarid219 Membre 2 087 messages
Forumeur forcené ‚ 57ans‚
Posté(e)
Il y a 7 heures, youghortasalem a dit :

Comme lors de ma circoncision, on avait oublié de m’inscrire à l’école et ce n’est qu’à l’âge de sept ans que ma mère a commencé à me trimballer d’école à école, pour chercher où me caser. Elle marchait très vite et j’avais du mal à la suivre, et je n’osais pas ou plutôt je ne voulais pas m’en plaindre. Toute une matinée, pour revenir l’après-midi à la recherche d’une école qui acceptera un enfant de sept ans en première année. La première année était catastrophique, j’étais parmi les derniers de la classe. Je ne voyais pas l’utilité d’apprendre, pourquoi apprendre ces lettres de a jusqu’à z et de alif jusqu’à ya pour l’arabe. Pourquoi apprendre le français et l’arabe alors qu’à la maison on parlait Kabyle entre eux et en dialecte avec nous les enfants ? C’est chiffres à quoi servent-ils, je savais compter les billets et les dinars dans ma langue de tous les jours. Je trouvais l’école trop ennuyeuse et je n’ai rien vu qui puisse me la rendre intéressante. L’ainé de mes  oncle que j’aimais le plus, car je sentais que lui aussi m’aimait, avait remarqué que j’étais nul. Il avait chargé une de mes nombreuse cousines pour me donner des cours. Avec elle je pouvais avoir des libertés, elle m’avait expliqué que les lettres de l’alphabet il fallait les apprendre pour ensuite en faire des mots afin de les réunir entres eux et enfin faire des phrases et acquérir pour mon bien une langue supplémentaire. Et c’était la même philosophie pour tous les autres domaines. Tu apprends les chiffres, pour faire des opérations et résoudre des problèmes. Elle était plus explicite que mon enseignant à l’école et j’aimais rester avec elle, car elle était belle. Mais au bout de quelques jours seulement son père qui ne savait pas que je comprenais le kabyle, lui avait dit d’aller faire ces devoirs au lieu de perdre son temps avec ce fils de houria. Depuis ce jour, Je n’avais plus remis les pieds chez ma cousine, mais le coup de starter avait été déclenché par cette charmante demoiselle et désormais, je figurais toujours parmi les premiers dans tout mon cursus scolaire et universitaire.

Nous disons, oiseau de mauvais augure pour quelqu’un qui amène avec lui des mauvaises nouvelles ou que lui-même est incarné par le malheur et je pense que ma mère pense que je suis l’incarnation du malheur. Je l’avais su quand une fille plus vieille que moi de six ans est venue m’emmener chez elle.

« Je le rendrai dans deux jours d’accord ? » ma mère comme heureuse de se débarrasser de moi lui avait dit qu’elle pouvait le laisser autant de jour qu’elle le voudrait. Cette fille que je n’avais jamais vu auparavant a commencé à m’embrasser toute contente de m’emmener chez elle. Je n’avais rien compris, mais autant la suivre pour découvrir d’autres horizons. J’ai découvert une très belle villa, avec un grand jardin bien entretenu, des roses partout et quelques arbres fruitiers délimitant des lots de terre gazonnées. Un espace en macadam avait été prévu spécialement pour placer des sièges avec une grande table au milieu. Tout autour de cette table quelques arbres   pour lutter contre la chaleur de l’été méditerranéen. Il y avait des personnes autour de cette table, un homme, deux femmes, dont une vieille, et deux garçons plus grands que moi. La vieille femme en me voyant commençait à pleurer et l’homme affichait un grand sourire. Je m’avançais curieux et craintif en même temps.

« C’est lui craché, disait la vieille à l’homme. »

« Oui tout à fait », il répondit sans se départir de ce sourire qui irradiait son visage.

La vieille m’avait prise entre ses bras et commençait à m’embrasser fougueusement partout, sur mes cheveux, mon visage, mes oreilles, mon front…partout elle ne s’arrêta que lorsque l’homme à son tour me serra entre ses bras, m’embrassa, puis me dit. 

«  Assieds-toi mon fils » ouf je me suis dit, enfin libre. Il me présenta les deux garçons, qui sont Omar et Ali « tu ne les connais pas je suppose. » je répondis en hochant  craintivement ma tête , car je commençais à me demander si je ne suis pas chez des aliénés.

« Omar a neuf ans, Ali en a onze et cette fille qui t’a emmenée en a treize et toi tu as sept ans. » il s’est arrêté un instant  puis après avoir repris un souffle qui ressemblait à un apaisement, il me dit : « ces deux enfants sont tes frères et cette fille est ta sœur, moi je suis ton oncle paternel et cette femme est ta grand-mère » ma grand-mère a soudainement repris ses sanglots après cette présentation. Quant à moi, je suis resté de marbre, je ne sais si c’est l’émotion ou l’indifférence. Je me pencherai plutôt sur la deuxième, car de famille, je ne connaissais que celle de ma mère. Je ne savais pas que j’avais un père, comment connaitre ses parents et mes frères et sœur et que signifie réellement un père.

Mon oncle, continua les présentations : « celle-ci, en me présentant la femme qui se tenait un peu à distance, souriante aussi comme les autres, est ma femme Noura. » elle m’embrassa en disant. « Qu’il est beau, c’est le portrait craché de ton frère. » sans répondre, mon oncle acquiesça  en hochant la tête et ma grand-mère, à ces mots, me ravit, pour ne plus me lâcher pendant au moins deux heures. Les deux frères ne cessaient pas de me dévisager comme s’ils voulaient trouver quelques choses sur mon faciès ou peut-être à cause d’une naissance de la jalousie à mon égard.  Comment cet enfant vient d’accaparer tout cet amour en quelques minutes. Cet amour que je n’ai presque jamais connue de ma vie et qui me paraissait démesuré, car aucun sentiment à l’égard de cette famille, malgré tout cet étalage de sentiment, n’avait atteint mon cœur. Ce n’était que surprise que je ne comprenais pas. Ma grand-mère commençait à combler le vide d’ignorance de ma lignée. Elle m’avait appris que mon père était mort quand j’avais six mois, c’est alors que ma mère avait préféré  vivre avec sa famille en me prenant avec elle. Et ne pouvant plus m’allaitait, à cause du choc reçu par la mort tragique de mon père, j’avais gouté alors à différents lait des femmes du voisinage, ce qui fait que je devais faire attention plus tard à ne pas essayer de séduire les filles du voisinage, car elles sont mes sœurs par allaitement.

Tout en entendant cette histoire, je songeais à ma mère et sa maman, assise tout autour d’un kanoun (sorte de fourneau en argile séchée), accompagnées d’une sorte de sorcière, qui lisait l’avenir  en fondant du plomb qu’elle mettait sur le kanoun, puis elle le jetait dans l’eau afin de le récupérer et lire sur les traces de ce métal l’avenir de ces deux femmes.  Ma mère de tout temps croyait à ces genres de choses et au mauvais augure,  j’en étais un pour elle. Je venais enfin de découvrir pourquoi ma mère ne m’aimait pas. J’étais en fait un oiseau de mauvaise augure qui est responsable de la mort de son mari et qui lui avait brisé sa vie, si je n’étais pas né, mon père serait encore vivant, et elle serait presque une reine dans cette jolie villa. Ce n’est que très tardivement qu’elle avait apprise à m’aimer, alors que moi je ne l’ai toujours aimée.

 

 

Ce que tu viens d’écrire yough est beau. Tu racontes une histoire d’amour et de haine, dans un milieu difficile. D’un amour contradictoire qui veut que la mère soit négligente et trop dure pour son enfant, alors que toi, tu es attaché justement à ce  symbole qui te rejette, un symbole qui te permet  de te repérer dans un monde inconnu, non conventionnel. Toute cette famille dans un seul endroit alors que toi tu seul, Négligé, seul dans ton coin pour te faire tout petit au milieu d’un monde mu par l’égoïsme de ce père qui demande  à sa fille hypocritement de refuser de t’instruire, ou de tes parents négligeant ta circoncision ou ton inscription à l’école.

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Membre, 63ans Posté(e)
S.A.S Membre 3 368 messages
Baby Forumeur‚ 63ans‚
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C'est une belle histoire et triste en même temps.

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Membre, 53ans Posté(e)
youghortasalem Membre 733 messages
Baby Forumeur‚ 53ans‚
Posté(e)
il y a 22 minutes, safirfarid219 a dit :

Ce que tu viens d’écrire yough est beau. Tu racontes une histoire d’amour et de haine, dans un milieu difficile. D’un amour contradictoire qui veut que la mère soit négligente et trop dure pour son enfant, alors que toi, tu es attaché justement à ce  symbole qui te rejette, un symbole qui te permet  de te repérer dans un monde inconnu, non conventionnel. Toute cette famille dans un seul endroit alors que toi tu seul, Négligé, seul dans ton coin pour te faire tout petit au milieu d’un monde mu par l’égoïsme de ce père qui demande  à sa fille hypocritement de refuser de t’instruire, ou de tes parents négligeant ta circoncision ou ton inscription à l’école.

C’est vrai que paradoxalement j’étais entouré, de tous mes oncles et tantes, avec des cousins et cousine et je me sentais tout seul. La misère dans certains endroits est propice pour l’union, alors que pour nous elle était individuelle. C’est la grand-mère qui gérait cette misère, c’est elle qui savait l’atténuer. Elle était aussi la garante de la préservation des coutumes. Je me souviens que quand mon oncle frappé sa femme, elle disait c’est elle (sa femme) qui le voulait. Les hommes avaient le droit de tout faire alors que les femmes devaient se taire.

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