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Lettres à Samuel

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aliochaverkiev

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aliochaverkiev Membre 1 978 messages
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Lettre 1

 

07/12/2017

 

Samuel,

 

Je vais te parler de l'identité juive puisque tu vas devoir prendre des décisions concernant la circoncision et la Bar-Mitzvah.

 

Pour parler de cette identité et éviter les errements des personnes qui se laissent aller à dire, autour de toi, que : « les Juifs sont différents », il est nécessaire que tu saches que les Juifs sont avant tout des hommes et des femmes comme les autres.

 

Comme tu le penses justement « : « Je suis un homme avant d'être un Juif ».

 

Pour t'en convaincre il me faudra revenir en arrière dans l'Histoire et même la Préhistoire. Ce qui distingue l'Histoire de la Préhistoire c'est l'apparition de l'écriture qui permit de fixer la mémoire des hommes dans le temps.

 

Tu constateras que les Juifs fondent leur réunion en une communauté dans une histoire commune (et non dans une origine prétendument raciale). Histoire et représentation spécifique du monde sont les deux piliers de la communauté.

 

Dans le cadre de cette représentation, des événements solennels rythment la vie de l'enfant de sexe masculin.

 

La circoncision, la Brit Milah est une petite opération chirurgicale qui consiste à couper le prépuce (la peau qui recouvre le gland). Cette opération est réalisée au huitième jour de la naissance de l'enfant. La circoncision est le signe de l’alliance établie entre Dieu et les Hébreux (Hébreux est le nom donné à l’origine aux Juifs, en tant que communauté physique, indépendamment de leur communauté religieuse). Si tu n'as pas été circoncis c'est en raison des problèmes de santé que tu as rencontrés quand tu étais bébé.

 

Toujours dans le cadre de cette représentation la Bar-Miztvah est une cérémonie qui signifie le passage de l'âge de l'enfance à l'âge adulte (la majorité, aux origines de l’histoire des Hébreux, était fixée à 13 ans).

 

C'est parce que tu as dépassé l'âge de treize ans depuis peu que ta tante notamment pose la question de ta Bart-Miztvah et celle de ta circoncision. Même si, sous beaucoup d'aspects (notamment ses discriminations par rapport aux Noirs, où là, oui, elle dit n'importe quoi) elle a le souci de t'inclure dans la communauté. Son souci reste affectif même si elle est assez maladroite.

 

Tout ce que je viens de t'écrire réfère à des notions que je développerai ultérieurement : Dieu, le fait religieux, l'Alliance, la race etc.

 

Tu vas sans doute assister dans les jours qui viennent à la fête de Hanoukka chez ta tante. Cette fête commence le 12 décembre .

 

La fête de Hanoukka commémore la reconquête du temple de Jérusalem par les Juifs.

 

Selon la tradition rabbinique, au cours de cette reconquête se produisit le miracle de la fiole d'huile permettant aux prêtres du Temple de faire brûler pendant huit jours une quantité d'huile à peine suffisante pour une journée. Ce fait est commémoré par l'allumage du chandelier à neuf branches pendant les huit jours de la fête. Il est possible que tu assistes à cette fête chez ta tante sans que, pour autant, celle-ci comprenne quoi que ce soit à cette fête !

(Rabbinique qualifie les rabbins, c'est-à-dire les hommes qui transmettent la mémoire juive)


C'est une fête historique qui commémore donc un événement historique. Tu verras que le judaïsme est une religion liée à l'histoire d'un peuple. A cet égard le judaïsme n'a rien à voir avec le christianisme dont les fêtes religieuses ne référent pas à des événements historiques propres aux peuples convertis au culte de Jésus (prophète juif dont je te parlerai).

 

Ta prof de français a ouvert un atelier où tous pourront parler de tout. Tu as la chance de bénéficier de l'enseignement américain ! Là bas tous discutent de tout, même à l’école.

 

Dans cet atelier tu pourras étudier ces questions :

D'où venons nous ?

Avons-nous une mission à accomplir en ce monde ?

A cette dernière question il y a multitude de réponses. Sache que, si tu penses que tu as une mission à remplir de ton vivant, alors cette mission c'est toi qui en décideras. Toi seul, personne d'autre. L’Hébreu n’obéit à aucune autre directive qu'à celle qu'il se donne lui-même.


 


 

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aliochaverkiev Membre 1 978 messages
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Lettre 2

 

10/12/2017

 

Samuel,

 

 

Tous les hommes descendent d'une souche unique : l'homo sapiens. Les hommes sont sortis d’Afrique entre 70 000 et 40 000 ans avant Jésus-Christ. Ils essaimèrent dans le monde entier. Ils étaient peu nombreux, ils formaient des petits groupes de 20 à 30 personnes, les conditions de vie étaient difficiles en raison d'un grand froid, c’était une ère glacière.

 

Il y a 20 000 ans le monde commença de se réchauffer, puis le réchauffement s’accéléra. Les glaces fondirent. Des mers apparurent. L'ensoleillement de la terre s'intensifia. Les végétaux et les animaux se multiplièrent. Les hommes trouvèrent plus facilement à se nourrir, ils se multiplièrent à leur tour.

 

Une région qui se trouve actuellement en Irak, située entre deux fleuves le Tigre et l’Euphrate, bénéficia particulièrement de ce changement climatique : la Mésopotamie. Là les hommes trouvèrent des céréales et des animaux sauvages qu'ils domestiquèrent. Alors qu'ils étaient jusque-là des nomades vivant de chasse, de pêche et de cueillette, se déplaçant pour trouver leur nourriture ils purent désormais se fixer et se livrer à l’agriculture et à l’élevage. Ils se sédentarisèrent.

 

La sédentarisation transforma les sociétés humaines : ce fut la révolution néolithique.

 

Cela se passa 9000 ans avant J.C.

 

Les hommes se regroupèrent, ils formèrent des villages puis des villes, ils enterrèrent leurs morts sous le sol de leurs maisons, ainsi les anciens restaient avec les vivants. Alors le culte des ancêtres se développa, les morts acquirent une dimension surnaturelle, les vivants entraient en communication avec eux pour trouver des réponses à leurs questions ou des conseils pour les prises de décision. Ce culte donna naissance aux dieux.

 

La vie en Mésopotamie fut très mouvementée, des changements climatiques rendirent plus difficiles l'exploitation des terres, des peuples situés à la périphérie du territoire arrivèrent. C'est ainsi que les sémites, les ascendants des Hébreux et des Arabes, et les sumériens arrivèrent en 3800 avant J.C.

 

Les difficultés conduisirent les hommes à se regrouper encore plus densément, à diviser le travail pour être plus efficaces, à établir des hiérarchies, à innover pour améliorer les outils et les armes de guerre, à centraliser la gestion des hommes. Apparut une grande ville Uruk, dirigée par les sumériens. Les nécessités de la gestion conduisirent les maîtres de la ville à tenir des registres contrôlant toutes les activités humaines sur des tablette d'argile : l’écriture fut inventée.

 

C'est ainsi que la Mésopotamie devint le berceau de la civilisation occidentale.

 

Cette nouvelle civilisation se répandit dans le monde occidental, d'autres régions se développèrent, d'autres cultures s’affirmèrent.

 

En Mésopotamie même les rivalités entre les cités et la venue de nouveaux peuples conquérants provoquèrent des guerres. Uruk tomba. En 2334 avant J.C. Akkad parut, dirigée par le sémite Sargon, puis Akkad tomba. En 2094 avant J.C. Our apparut dirigée par un homme appelé Shulgi.

 

C'est là dans la ville d'Our que, selon la tradition juive, Abraham, un sémite, vivait.

 

Toujours selon la tradition juive Dieu choisit Abraham pour se révéler à lui, comme étant le Dieu unique, créateur de l'univers. Ainsi naquit le monothéisme, vision du monde qui supplanta, à travers le développement de l'histoire, le polythéisme, c'est-à-dire la croyance en plusieurs dieux.

 

Par ce choix Dieu conclut une Alliance avec Abraham, alliance qu'Il voulut signifier par la circoncision. C'est ainsi que la religion juive naquit, conférant aux Hébreux leur identité actuelle.

 

La tradition juive a complété tout cela par des textes mythiques dont je te parlerai.

 

Mais au delà du mythe il apparaît certain aujourd'hui que des sémites vivaient bien à Our et en partirent entre 2000 et 1700 ans avant J.C. , que ces sémites croyaient dans un Dieu unique, même si l'affirmation définitive et exclusive de Dieu (exclusion de tous les autres dieux) fut sans doute plus tardive.

 

Cela importe peu. C'est un fait que les Hébreux révolutionnèrent les représentions occidentales du monde par l'affirmation d'un Dieu unique, créateur du monde, acteur de l'histoire.

 

Les Juifs d'aujourd'hui sont les héritiers culturels de ces origines.

 

 

Quand ta tante te dit que tu « dois » épouser les signes de la communauté, elle exagère. Tu ne dois obéir à personne dans le choix de tes croyances.

 

Tu es un homme libre qui choisit en son âme et conscience, non sous la volonté d'un autre.

Si tu veux épouser un jour l'identité juive ce sera ton choix. Pas celui des autres.

 

Ce n'est pas parce que tu refuses aujourd'hui la circoncision que tu perds la possibilité de choisir un jour d'épouser l'identité juive. Tu pourras toujours te faire circoncire plus tard, quand tu le voudras, quand tu auras décidé toi-même d’être ou de ne pas être circoncis. Par ton destin et ton passé tu es au-delà des traditions. Et si tu choisis la tradition alors ce sera parce que toi seul l'auras décidé, au moment où tu l'auras décidé.

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aliochaverkiev Membre 1 978 messages
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Lettre 3

17/12/2017

Samuel,

Comme je te l'ai écrit dans ma deuxième lettre l’histoire d'Abraham est propre à la tradition juive. Celle-ci s'appuie sur des textes qui constituent le Livre de la Genèse, composé entre le VIII siècle et le VI siècle avant notre ère. Ce sont les Lévites, serviteurs du Temple de Jérusalem, qui écrivirent ce texte ainsi que les quatre autres textes de la Torah, le grand œuvre de la tradition juive.imageproxy.php?img=&key=37ea7d8334890f7b

Les Lévites voulurent doter Israël d'une histoire commune en vue de cimenter entre eux tous ses enfants. Sous l'emprise de cette Volonté ils ont idéalisé l'histoire. Ils ne disposaient pas d'écrits relatant précisément les origines. La mémoire était orale, la transmission se faisait par la parole, non par l'écrit, ce fut propice à toutes les interprétations.

Aujourd'hui, grâce aux recherches des archéologues notamment, nous pouvons tenter de reconstituer l'histoire des origines. Cette reconstitution s'appuie elle-même sur des hypothèses que l’avenir, au gré de nouvelles découvertes, modifiera ou confirmera.

Les Hébreux vivaient bien à Ur, cité mésopotamienne. C'étaient des éleveurs, ce qui les attachaient certes à la terre, par la nécessité de trouver des pâturages, mais de manière moins étroite que les agriculteurs. Ils pouvaient à tous moments partir explorer d'autres terres, en poussant devant eux leurs troupeaux, à la recherche de nouveaux pâturages. C'étaient des nomades.

Comme tous les peuples des premiers temps ils respectaient leurs morts et ils développèrent aussi le culte des ancêtres. Le souvenir idéalisé des ancêtres enfanta dans les esprits des hommes les dieux. Les dieux représentaient les ascendants les plus marquants qui continuaient ainsi de vivre parmi les hommes.


Les Hébreux évoluèrent vers une vision où existait un seul dieu. Il est probable que cette évolution est due à celle de leur structure familiale, construite autour du père, comme les autres peuples, mais avec cette particularité que le père formait une association avec les fils. Au lieu d'entrer dans une relation exclusivement autoritaire, propice à des conflits violents ou à l'indifférence entre pères et fils,les Hébreux choisirent l’alliance. Le père et les fils coopéraient entre eux. C'est là tout le sens de l’Alliance entre le dieu unique, symbole du père, et Abraham symbole du fils. Qui, à son tour, transmit cette alliance à ses propres fils et ainsi de suite. Cette alliance fut inscrite dans la chair des fils par le rite de la circoncision. C'est pourquoi la circoncision est le signe de l’appartenance des fils au peuple hébraïque. La circoncision est le souvenir de cette Alliance. Elle est le souvenir de la singularité des Hébreux dans leurs rapports familiaux.

Le dieu des Hébreux, Yahvé, fut donc d'abord un dieu familial. Les Hébreux ne rejetaient pas les dieux des autres peuples. Ils étaient monolâtres c'est-à-dire qu'ils adoraient un seul dieu, mais sans rejeter pour autant les autres dieux. Ils n'étaient pas encore vraiment monothéistes.

Dans ces temps anciens les hommes construisaient des édifices religieux, des ziggourats qui montaient vers le ciel. Les prêtres montaient au sommet de ces ziggourats et entraient en communication avec les dieux. Ils leur soumettaient leurs décisions et ils se recueillaient jusqu'à ressentir en eux, parfois en interprétant des signes, parfois en se fondant sur leur inspiration, un sentiment d’harmonie entre leurs décisions et la volonté des dieux.

C'est ainsi qu’Abraham entra en communication avec le dieu familial hébraïque. Dans ce recueillement, il fit silence en lui, de manière à recevoir la Parole de Yahvé. Ce n'est pas qu'il entendait une voix, c'est qu'il sentait que Yahvé lui parlait, même s'il n'entendait aucun mot.

C'est ainsi qu’Abraham après avoir senti dans son cœur que Yahvé approuvait le rite de l'alliance sentit aussi qu'Il approuvait son désir de partir d'Ur. Alors les Hébreux quittèrent la cité pour gagner le pays de Canaan.


Je te raconterai cette histoire fantastique dans une prochaine lettre.


 

Israël : la tradition biblique rapporte l’origine de ce nom dans le livre de la Genèse, quand le troisième des patriarches hébreux, Jacob, est renommé Israël (« Celui qui lutte avec Dieu » ou « Dieu est fort, Dieu triomphe») après avoir combattu avec un ange de Dieu.

Hébreu : le mot signifie "passer, passer à côté, traverser". Ce terme s'applique donc à Abraham lorsque, partant de la Mésopotamie, il franchit l'Euphrate avec son peuple pour partir vers le pays de Canaan.

Torah : le mot signifie « enseignement » en hébreu et désigne les cinq premiers livres de la Bible : Genèse, Nombres, Lévitique, Exode, Deutéronome. Ces cinq livres sont aussi appelés : le Pentateuque. Selon la tradition, la Torah a été donnée au peuple d’Israël par l'intermédiaire de Moïse sur le mont Horeb. Elle contient les lois et les Commandements, ainsi que l’histoire d’Israël depuis la création du monde jusqu’à la mort de Moïse, avant l’entrée imminente du peuple d’Israël en Terre promise. C'est Moïse qui fonda la religion juive. C'est sous son impulsion que fut définitivement proclamée l’existence d'un Dieu unique rejetant ainsi comme idoles tous les autres dieux. Moïse vécut réellement, vers 1250 avant notre ère, soit beaucoup plus tard qu'Abraham.


 


 

A propos de la relation entre l'étude de l'implication en mathématiques et la philosophie :

La logique fut d'abord étudiée par Aristote, notamment dans son œuvre : les Topiques. C'est lui qui le premier utilise un langage mathématique du type : si P alors Q (langage de l'implication).

C'est donc Aristote, un philosophe, qui a établi le premier les règles du raisonnement en général, règles dont dépendent aussi les mathématiques.

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  • 2 semaines après...
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Au commencement : Bereshit, berit, sh : dans le principe créateur, au commencement, traversé par le sh. Samuel (Shmuel) tout le texte est contenu dans la première lettre de ce texte, c'est un signifiant maitre qui plie tous les autres signifiants à venir.

Bar/Bath : milah signifie coupure et mot.

Tu comprendras que la circoncision du garçon est sexuelle, celle de la fille textuelle, car il faut trancher dans le texte de la genèse pour trouver Bath.

Tu comprendras aussi que si le mot est coupure d'avec d'autres, la scansion du texte est tout autant réel que symbolique, ce sens intervient à une époque où beaucoup d'autres peuples pratiquaient la circoncision.

https://www.idixa.net/Pixa/pagixa-0506151551.html

La première arche d'alliance est celle conclue avec Noah,  elle concerne tous les hommes, elle définit 7 lois "humanisantes", les 7 lois dites nohaïdes.

Plus loin une autre alliance sera engagée, c'est là que commence un autre chemin.

 

 

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aliochaverkiev Membre 1 978 messages
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Il y a 2 heures, soloandsolo a dit :

Au commencement : Bereshit, berit, sh : dans le principe créateur, au commencement, traversé par le sh. Samuel (Shmuel) tout le texte est contenu dans la première lettre de ce texte, c'est un signifiant maitre qui plie tous les autres signifiants à venir.

Bar/Bath : milah signifie coupure et mot.

Tu comprendras que la circoncision du garçon est sexuelle, celle de la fille textuelle, car il faut trancher dans le texte de la genèse pour trouver Bath.

Tu comprendras aussi que si le mot est coupure d'avec d'autres, la scansion du texte est tout autant réel que symbolique, ce sens intervient à une époque où beaucoup d'autres peuples pratiquaient la circoncision.

https://www.idixa.net/Pixa/pagixa-0506151551.html

La première arche d'alliance est celle conclue avec Noah,  elle concerne tous les hommes, elle définit 7 lois "humanisantes", les 7 lois dites nohaïdes.

Plus loin une autre alliance sera engagée, c'est là que commence un autre chemin.

 

 

Je vais réfléchir à ce que vous dites parce que, dans les faits, je suis en train de construire (en réel) Samuel (avec Nicole, Satinvelours).

Vous n'êtes pas, d'emblée, accessible.

Ce n'est pas une critique !

 

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  • 2 semaines après...
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aliochaverkiev Membre 1 978 messages
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Lettre 4

 

10/01/2018

 

Samuel,

 

Les Hébreux quittèrent Ur, s'arrêtèrent dans une autre ville, Haran, puis partirent vers le pays de Canaan (l’actuel Israël).

 

Cette migration fut provoquée par la nécessité de trouver de nouveaux pâturages pour leurs troupeaux.

 

Ils s’installèrent dans le pays de Canaan qu'ils durent partager avec d'autres peuples nomades. Ce partage n'engendra pas de conflits notoires.

 

A l'époque si les Hébreux croyaient en un dieu unique, ce dieu restait encore familial et n’exigeait pas le rejet des dieux des autres peuples. Ils gardaient toutefois leurs coutumes, notamment le respect des enfants comme en témoigne l’histoire d’Abraham et d'Isaac, son fils. Alors que les peuples de l’époque n’hésitaient pas à offrir leurs enfants en sacrifice à leurs dieux, afin de leur plaire et d'obtenir leurs faveurs, lorsque Abraham projeta à son tour de sacrifier Isaac à Yahvé, alors il eut cette révélation : Yahvé ne voulait pas, lui, d'un tel sacrifice. Alors Abraham épargna Isaac. Ici s'affirme, dans cette histoire, l'un des aspects familiaux originaux des Hébreux : le respect de la vie des enfants.

 

Abraham eut donc un fils Isaac qui lui-même eut deux fils Jacob et Esaü. Jacob eut à son tour douze enfants qui fondèrent les douze tribus d’Israël. N'oublie pas qu’Israël est le nom donné à Jacob après qu'il eut combattu pendant toute une nuit l'ange envoyé contre lui par Yahvé pour l'éprouver.

 

A propos de cette lutte voici le récit biblique (dans la Genèse) :

 

« Jacob resta seul [dans la nuit, près d'un torrent]. Et quelqu'un lutta avec lui jusqu'au lever de l’aurore. Voyant qu'il ne maîtrisait pas Jacob, il le frappa à l’emboîture de la hanche, et la hanche de Jacob se démit. Il dit : «  Lâche-moi car l'aurore est levée », mais Jacob répondit : « Je ne te lâcherai pas, que tu ne m'aies béni ». Il lui demanda : « Quel est ton nom ? » « Jacob » répondit-il. Il reprit : « On ne t’appellera plus Jacob, mais Israël, car tu as été fort contre Dieu, et contre les hommes tu l’emporteras ». Jacob fit cette demande : « Révèle-moi ton nom, je te prie », mais il répondit : «  Et pourquoi me demandes-tu mon nom ? » et, là même, il le bénit. Jacob donna à cet endroit le nom de Penuel, « Car dit-il j'ai vu Dieu face à face et j'ai eu la vie sauve ».

 

 

Les Hébreux ne pratiquaient pas ou peu l'endogamie c'est-à-dire le mariage avec des femmes issues de leurs propres tribus. Il se mariaient avec des filles du pays, des Cananéennes, des Égyptiennes, des Hittites, des Ismaélites...des femmes donc issues des peuples vivant dans la région. [Se marier avec des femmes prises dans d'autres tribus que la sienne s'appelle : l'exogamie].

 

Le fils préféré de Jacob s’appelait joseph. Selon la tradition les frères de Joseph furent jaloux de cette préférence paternelle et ils vendirent leur frère à une caravane de chameliers ismaélites en route vers l’Égypte.

 

C’est ainsi que Joseph s'installa en Égypte. Il est plus raisonnable de penser que Joseph partit volontairement en Égypte attiré par l'hégémonie des maîtres de ce territoire. Y régnaient alors les Hyksos, peuple sémite , apparentés aux Hébreux. Il est probable que Joseph comptait réaliser en Égypte une vie plus séduisante que celle de berger. Il eut raison car il devint vice-roi d’Égypte. Plus tard Jacob et ses enfants rejoignirent Joseph en Égypte. Il facilita leur installation. Ainsi il sembla que les Hébreux avaient enfin trouvé un territoire, fait de terres fertiles, octroyé par le pharaon, le maître de l’Égypte. Leur errance semblait terminée.

 

Il n'en était rien.

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Lettre 5

 

 

13/01/2018

 

 

Samuel,

 

 

Comme je te l'ai écrit récemment, les Hébreux avant qu'ils s’installent en Égypte prenaient femme parmi les peuples qu'ils côtoyaient. Les traditions changèrent par la suite sous l’impulsion d'un personnage très important de l'histoire religieuse juive : Esdras le Scribe. Ce prêtre réforma la pratique religieuse (à partir de 457 avant J.C.) en imposant notamment l'obligation pour un juif de s'unir avec une juive pour que ses enfants soient considérés comme juifs. Cette pratique rigide est encore observée par les juifs orthodoxes qui se veulent les gardiens de la Loi. Pour eux pas d’innovations possibles. Mais, à côté du judaïsme orthodoxe il existe un judaïsme réformé appelé aussi judaïsme libéral, très dynamique aux USA, qui considère qu'il faut savoir évoluer. Les juifs libéraux estiment qu'un enfant né de père juif et de mère non-juive est juif s'il se reconnaît comme tel et observe les grands principes de la tradition (notamment la circoncision). D’une manière générale ils pensent qu'il convient de prendre ce qu'il y a de mieux dans le judaïsme : la langue, la civilisation, l’histoire, l'attachement à la terre etc. mais qu'il convient de rejeter le surnaturel.

 

 

Enfin il y a le cas particulier d'une femme juive, célibataire ou mariée à un non -juif. Ses enfants sont en principe juifs pour les orthodoxes comme pour les libéraux s'ils observent bien sûr les grandes règles de la tradition.

 

 

En résumé pour les juifs libéraux il suffit que l'un des deux parents, père ou mère, soit juif pour que les enfants du couple puissent, s'ils le désirent, devenir juifs.

Pour les orthodoxes il faut que les deux parents soient juifs (dans la réalité les hommes juifs orthodoxes, dans l’histoire, se marièrent bien avec des non-juives dont ils leur demandaient de se convertir).

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  • 4 semaines après...
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Lettre 6

3/02/2018

Samuel,

Les Hyksos furent renversés par les Égyptiens qui régnaient avant que les Hyksos arrivent au pouvoir. Les nouveaux maîtres du pays commencèrent à étendre leur pouvoir au-delà des limites de leur territoire sur les peuples sémites de Canaan.

De ce fait les Hébreux, qui sont aussi issus de peuples sémites, furent progressivement marginalisés. Les Égyptiens voyant en eux de possibles adversaires finirent par les réduire en esclavage, et, craignant leur développement démographique, ils décidèrent de faire périr leurs nouveaux-nés de sexe masculin.

Le Livre de l'Exode de la Thora raconte comment un enfant hébreu fut sauvé de la mort:

«Un homme de la tribu de Lévi s'en était allé prendre pour femme une fille de même lignée. Celle-ci conçut et enfanta un fils. Voyant qu'il était beau elle le dissimula». «Lorsqu'il fut impossible de le tenir caché plus longtemps elle se procura pour lui une corbeille en papyrus qu'elle enduisit d'asphalte et de poix. Elle y plaça le petit enfant et le déposa parmi les roseaux proches de la rive du Fleuve»

« Or la fille de Pharaon descendit au Fleuve pour s'y baigner» « Elle aperçut la corbeille parmi les roseaux et envoya sa servante la prendre. Elle l'ouvrit et vit : c'était un enfant qui pleurait. Touchée de compassion pour lui, elle dit: « C'est un petit Hébreu».

Alors la fille de Pharaon décida de l'adopter et de le sauver de la mort. Elle le traita comme un fils et lui donna le nom de Moïse, ce qui veut dire : « Sauvé des eaux».

Moïse est un personnage central pour les juifs car c'est lui qui a fondé le judaïsme. Or le judaïsme fonde à son tour l'identité des Hébreux. Aussi est-il essentiel de bien connaître la vie et l’œuvre de Moïse.

C'est lui qui libéra les Hébreux de l'esclavage, les fit sortir d’Égypte et les conduisit jusqu'à la Terre Promise en pays de Canaan (Israël d’aujourd’hui). Cette marche à travers le désert dura 40 ans, elle est appelée : l'Exode. Pendant cette errance Moïse reçut de Dieu les tables de la Loi sur le mont Sinaï, tables qui fondent le judaïsme.

C'est le livre de l'Exode qui compose l'un des cinq livres de la Thora qui raconte cette épopée. Ce livre fut écrit au plus tôt vers 750 avant J.C. alors que Moïse vécut vers 1250 avant J.C. Aussi nul n'est vraiment sûr de l’existence réelle de Moïse, ni de celle de l'Exode ni même de celle de la délivrance des tables de la Loi sur le mont Sinaï. La tradition orale fabriqua peut-être ces étonnantes aventures mais elle les fabriqua à partir d’histoires réelles qui furent fondues entre elles en un seul récit.

Même si Moise n'exista pas, même s'il n'exista pas un Dieu qui dicta la Loi, il exista une inspiration, une révélation qui se déposa en intuitions dans l'esprit des Hébreux et donna naissance au récit de leur Histoire.

Le départ d’Égypte est aujourd'hui fêté chaque année (en mars ou en avril) par les juifs au cours de la fête de Pessah, ou « Pâque », mot qui signifie : « Passage».

Dans une prochaine lettre je te raconterai l'exode des Hébreux depuis leur départ d’Égypte jusqu'à l'arrivée devant la Terre promise.

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aliochaverkiev Membre 1 978 messages
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Lettre 7

7 février 2018

Samuel,

Je vais maintenant te raconter l’histoire de Moïse et celle de la sortie d’Égypte des Hébreux.

Un jour, devenu grand, Moïse vivant donc à la cour de Pharaon, rendit visite aux Hébreux qui vivaient désormais dans des conditions difficiles. Il put constater à quel point ils étaient maltraités. Voyant un Égyptien rouer de coups un Hébreu, Moïse le tua. Pharaon, mis au courant, voulut faire périr Moïse. Celui-ci dut s'enfuir de la cour de Pharaon. Il alla vivre dans un endroit retiré hors d’Égypte où nul ne put le trouver.

Un jour Moïse qui était devenu berger assista à un événement étrange : une flamme de feu jaillit d'un buisson. Mais le buisson bien qu'embrasé ne se consumait pas. Moïse s'approcha. Il entendit cette voix, venant du buisson, lui dire : « Moïse c'est moi le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham, le dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob. J'ai vu, j'ai vu la misère de mon peuple » « Je suis résolu à le délivrer et à le faire monter vers une contrée où ruissellent lait et miel, demeure des Cananéens»

Moïse demanda alors à celui qui parlait ainsi quel était son nom. Dieu répondit : « Je suis celui qui suis. Voici en quels termes tu parleras aux Hébreux: « Je suis » m'a envoyé vers vous. C'est le nom que je porterai à jamais »

Selon les textes donc, Moïse ainsi jette la base d'une nouvelle religion, dont le dieu se nommera désormais «Je suis» ou « Je suis celui qui suis», nom qui sera représenté par le tétragramme YHVH ( tétragramme veut dire : quatre lettres). Ce tétragramme par ajout de voyelles se prononce Jéhovah ou Yahvé.

La question qui se pose est celle-ci: Moïse a-t-il réellement entendu la parole de Yahvé ou a-t-il introduit une nouvelle façon d’entrer en relation avec un Être, posé comme tout puissant, nommé Yahvé, qui ne parlerait qu'à certains humains?

Aujourd'hui les historiens s'interrogent sur la personnalité réelle de Moïse. Certains pensent qu'il ne fut pas un Hébreu mais un Égyptien de haute lignée. Or il arriva du temps de Moïse qu'un pharaon, nommé Akhenaton, instaura en Égypte le culte d 'un Dieu unique, Aton, qui vint en opposition avec le polythéisme traditionnel.

Mais ce pharaon fut renversé (en tout cas sa mort est entouré de mystère) et le culte d'un dieu unique fut supprimé. Il est possible que Moise fut un Égyptien voué au culte d'Aton, qui dut s'enfuir lorsque ce culte fut rejeté. Il est alors possible qu'il trouva près des Hébreux un peuple prêt à accepter l'idée d'un dieu unique dans la mesure où ils croyaient déjà en un seul dieu.

Mais le dieu unique d'Abraham était un dieu familial, issu du souvenir des Ancêtres. Alors que Moïse institua le culte d'un dieu beaucoup plus vindicatif, jaloux de son autorité au point de nier tous les autres dieux, un dieu de plus assez directif qui parle par la bouche des prophètes et qui impose sa volonté.

Quoi qu'il en soit le génie de Moïse fut de persuader les Hébreux, réduits à l'esclavage, que YHWH était le même Dieu que celui de leurs ancêtres. Et c'est grâce à cette persuasion qu'ils le suivirent et qu'il les délivra.

 

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aliochaverkiev Membre 1 978 messages
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Leçon 26

Bonjour Samuel,

J'espère que tu vas bien. Je pense toujours à toi, chaque jour, il est important que tu le saches, je t'accompagne partout où tu vas.

Cette leçon doit être la vingt-sixième, la précédente, que je n'ai pas numérotée, était la vingt-cinquième.

Ici je vais faire quelques remarques concernant le chapitre 4 de ton manuel, « Équations et inéquations »

D'abord quelques rappels.

Racine carrée

Lorsque tu tombes sur une égalité de ce type : A² = b

N'oublie pas que A est alors égal soit à + √ b soit à - √ b

Bien sûr l'égalité A² = b n'a de sens que si b est positif (car un carré ne peut jamais être négatif).

Ainsi si A² = 121 alors A = + √ 121 ou - √ 121

Soit A = + 11 ou – 11.

Résolution d'une équation ou d'une inéquation

Lorsque tu as une expression de ce type :

3x -7 = 5x + 9 (voir page 76 de ton manuel) tu n'es pas obligé de faire toutes les opérations indiquées. Tu vois rapidement que tu peux prendre chaque terme de la somme ou de la différence et le passer de l'autre côté de l'égalité en changeant son signe.

C'est ainsi que 3x -7 = 5x + 9 peut devenir à ta guise :

3x – 7 – 5x = 9, ou 3x – 7 – 5x - 9 = 0, ou - 7 = 5x + 9 – 3x, bref tu fais ce que tu veux, de manière à faciliter les calculs, dès lors que tu respectes cette règle : si tu déplaces un terme d'un côté du signe égal vers l'autre côté du signe égal tu dois en changer le signe.

Cela vaut pour une inéquation aussi.

En revanche, n'oublie surtout pas cela, dès lors que tu divises deux termes d'une inéquation (deux termes séparés par le signe > , < , ≥ ou ≤ ) par un nombre négatif tu dois alors impérativement changer le sens de l'inégalité.

Nouvelles notions.

Équation produit

Maintenant nous allons travailler les équations produits.

Qu'est-ce qu'une équation produit ?

C'est une équation de ce type :

(2x + 3) (4x + 5) = 0

C'est-à-dire que c'est une équation qui comporte d'un côté du signe égal un produit de facteurs et de l'autre côté du signe égal le nombre zéro.

D'une manière générale c'est une équation de ce type :

A(x) multiplié par B(x) = 0, ou A(x) et B(x) sont des expressions qui dépendent de x.

Quand un produit de facteurs est égal à zéro il faut et il suffit que l'un des facteurs soit égal à zéro.

Donc si tu as une expression de ce genre :

A(x) x B(x) x C(x) x D(x) … = 0, tu as forcément au moins un des facteurs égal à zéro.

Donc si tu as à résoudre l'équation produit citée ci-dessus : (2x + 3) (4x + 5) = 0

tu dois poser les deux solutions possibles :

soit 2x + 3 = 0 et x = -3/2

soit 4x + 5 = 0 et x = -5/4

Tu dois conclure en écrivant que les deux solutions possibles de l'équation produit sont :

x = - 3/2 ou x = - 5/4

 

Inéquation et représentation

Alors que la solution d'une simple équation est un nombre donné, la solution d'une inéquation couvre tout un champ de valeurs.

Par exemple la solution de l'inéquation :

2x + 3 < 0 est x < -3/2,

C'est-à-dire que x peut prendre toutes les valeurs allant de : - l'infini jusqu'à - 3/2, -3/2 étant ici non compris car l'inégalité est, ici, stricte.

Si nous avions eu à résoudre l'inéquation suivante :

2x + 3 ≤ 0, alors la solution de cette inéquation aurait été x ≤ - 3/2 et x aurait pris ses valeurs entre – l'infini et -3/2 compris.

On visualise souvent l'ensemble des solutions d'une inéquation en recourant au dessin d'une droite numérique (ou d'une droite réelle, c'est-à-dire une droite qui représente les nombres réels).

Par exemple si tu prends ton manuel et que tu l'ouvres à la page 82, au bas de la page ( titre : Une méthode) la solution de l'inéquation, ici x ≤ - 2, est représentée par une droite (ici graduée de - 4 à + 1) sur laquelle on a tracé un gros trait rouge pour indiquer l'ensemble des solutions de l'inéquation, ensemble qui, ici, va donc de – l'infini à – 2, - 2 étant compris dans cet ensemble de solutions (car il s'agit d'une inégalité ≤ au sens large, plus petit ou égal). Pour bien signifier que – 2 fait partie de l'ensemble des solutions on fait un crochet tourné vers l'intérieur de l'ensemble des solutions.

Sinon, si -2 avait été exclu (inégalité au sens strict) alors le crochet aurait été tourné de l'autre côté pour bien signifier que -2 ne fait pas partie des solutions possibles.

Il ne faut pas négliger ce type de représentation car tu y auras recours plus tard, en terminales S notamment.

Il existe une autre manière de signifier les solutions d'une inéquation, une manière algébrique que tu emploieras couramment plus tard (tandis que la représentation par une droite numérique sera plus anecdotique).

Pour signifier que x ≤ -2, on emploie cette forme d'écriture :

x ϵ ] - ∞ ; - 2 ]

Le signe : ∞, représente l'infini (qui peut être - ∞ ou + ∞)

Le signe ϵ signifie « appartient ».

Cette forme d'écriture :

x ϵ ] - ∞ ; - 2 ]

Signifie que x appartient à l'intervalle de valeurs qui va de - ∞ jusqu'à -2 ( -2 compris ici).

Quand une borne de l’intervalle est l'infini le crochet est toujours ouvert (c'est-à-dire tourné vers l’extérieur) car l'infini n'est pas « possessible » donc on ne peut pas l'inclure dans l'intervalle.

Exemples :

Si j'écris

x ϵ ] -3 ; 3 [ cela signifie que x prend toutes les valeurs appartenant à l'intervalle des valeurs qui vont de -3 à 3, les deux valeurs -3 et 3 étant exclues (crochets ouverts)

[La formulation ci-dessus est la traduction de l'inégalité suivante : -3 < x < 3 ]

Mais si j'écris

x ϵ [ -3 ; 3 ] cela signifie que x prend toutes les valeurs appartenant à l’intervalle des valeurs qui vont de -3 à 3, les deux valeurs – 3 et 3 étant incluses dans les valeurs possibles (crochets fermés).

[La formulation ci-dessus est la traduction de l'inégalité suivante : -3 ≤ x ≤ 3 ]

Bien sûr peuvent aussi exister ces formulations :

x ϵ ] -3 ; 3 ], -3 exclu et 3 inclus ce qui correspond à – 3 < x ≤ 3

x ϵ [ -3 ; 3 [, -3 inclus, 3 exclu ce qui correspond à -3 ≤ x < 3

Bien sûr nous écrirons sur le même principe des inégalités où interviennent les signes > ou ≥ .

Il est important que tu retiennes ces formulations car ce sont elles que tu emploieras pratiquement toujours dans l'avenir (à partir de la seconde) pour exprimer les intervalles d’appartenance de x, non seulement dans le cadre des inéquations, mais aussi dans le cadre d'autres questions mathématiques.

Je t'embrasse très fort,

 

Le 9 février 2018

 

 

 

 

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aliochaverkiev Membre 1 978 messages
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Lettre 8

11 février 2018

Samuel,

Selon les textes Moïse revint en Égypte où tous ceux qui, jadis, voulait qu'il périsse étaient morts.

Accompagné par son frère Aaron, il alla voir le nouveau Pharaon et lui demanda de libérer les Hébreux et de leur permettre de partir hors d’Égypte. Mais Pharaon refusa. Alors, selon la tradition, Yahvé frappa les Égyptiens de dix plaies :

 

L'eau du Fleuve fut changée en sang, provoquant la mort de tous les poissons,

Le pays fut infesté de grenouilles,

Puis de moustiques,

Puis de taons,

Le bétail se mit à mourir,

Un nuage de suie recouvrit le pays provoquant des maladies,

La grêle tomba du ciel et détruisit les cultures,

Des sauterelles arrivèrent par essaims innombrables et dévorèrent tout ce qui restait des cultures,

Les ténèbres chassèrent le soleil,

Enfin les premiers-nés Égyptiens furent tués par Yahvé lui-même (selon ceux qui rédigèrent le Livre de l'Exode).

 

Alors Pharaon céda et laissa partir les Hébreux.

Mais alors que les Hébreux étaient déjà partis Pharaon revint sur sa décision et décida de les rattraper avec son armée. Or les Hébreux étaient arrivés devant la mer des Joncs et ne pouvaient plus avancer.

 

Voici le récit de l'Exode :

« Yahvé dit à Moïse : toi, lève ton bâton, étends ta main sur la mer et fends-la en deux, que les enfants d’Israël puissent pénétrer à pied sec dans son lit» « Moise étendit sa main sur la mer. Yahvé refoula la mer » « Les enfants d’Israël s’engagèrent dans le lit asséché de la mer, avec une muraille d'eau à leur droite et à leur gauche» « Les Égyptiens les poursuivirent » « Yahvé dit à Moïse : « Étends ta main sur la mer, que les eaux refluent sur les Égyptiens, leurs chars et leurs cavaliers» « Les eaux, dans leur reflux, submergèrent les chars et les cavaliers de toute l'armée de Pharaon » « Pas un d'eux n'échappa » « Ce jour-là Yahvé délivra Israël des mains des Égyptiens et Israël vit les Égyptiens étendus morts sur la grève »

 

C'est ainsi que les Hébreux s'arrachèrent à leur condition d’esclavage et entreprirent leur longue route vers la Terre Promise (le pays de Canaan).

 

Ce récit du départ d’Égypte et du passage de la mer des Joncs repris dans le livre de l'Exode de la Thora (écrite donc au plus tôt en 750 avant J.C.) n'est en revanche repris dans aucun document égyptien de l'époque considérée (vers 1250 avant J.C.). Or si ce récit avait relaté des faits réels, aussi dramatiques pour les Égyptiens, nul doute que nous en trouverions la citation dans leurs écrits. Or rien de tel.

Aussi pense-t-on que ce récit a été largement romancé par les chefs religieux d’Israël pour impressionner le peuple, les convaincre de la toute puissance de Yahvé et les enjoindre à avoir peur de ce dieu.

Néanmoins tout le monde s'accorde à dire qu'il y a un fond de vérité dans cette Histoire, que les Hébreux retenus en Égypte réussirent bien à s'enfuir, sans doute sous la conduite de chefs intrépides, dont Moïse.

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aliochaverkiev Membre 1 978 messages
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Leçon 27

Samuel,

 

Je t'ai promis dans une précédente leçon de t'expliquer comment il est possible de relier l'implication mathématique au syllogisme de la logique d’Aristote.

Les grands principes de la logique qui gouverne aussi les mathématiques ont été pensés par Aristote.

 

Les voici :

1) Le principe d'identité : ce qui est, est, ce qui en termes mathématiques s'écrit ainsi : si A (si A est posé) alors A = A.

2) Le principe de non-contradiction, c'est-à-dire qui si une proposition est vraie alors elle ne peut pas être fausse, et si elle est fausse, alors elle ne peut pas être vraie.

3) Le principe du tiers exclu, c'est-à-dire qu'une proposition est soit vraie, soit fausse, elle ne peut donc pas être autre chose que vraie ou fausse.

4) Le principe de raison suffisante : rien n'arrive sans qu'il y ait une cause.

 

Même si ce principe est attribué à des penseurs d'une époque postérieure à celle d’Aristote, ce dernier l'avait tout de même pressenti dans cet écrit : « rien n'est mû par hasard, mais il faut toujours que ce soit par quelque chose »

Voyons maintenant en quoi consiste le syllogisme.

Le syllogisme est une figure de rhétorique (rhétorique : art de bien parler) inventé par Platon, puis théorisé par Aristote.

Le syllogisme est une forme de raisonnement déductif qui fait appel à deux propositions, appelées prémisses, qui entraînent une troisième proposition appelée conclusion.

 

Le syllogisme le plus connu est celui-ci :

Tous les hommes sont mortels (prémisse majeure)

Socrate est un homme (prémisse mineure)

Donc Socrate est mortel (conclusion)

 

Nous voyons donc que le syllogisme démarre sur un jugement général de ce type :

« Tel ensemble a telle qualité »

Puis il détermine un élément de cet ensemble.

Enfin il en conclut que cet élément a la même qualité que l'ensemble.

 

Par exemple :

L'ensemble des nombres entiers naturels pairs est divisible par 2

10 est un nombre pair

Donc 10 est divisible par 2.

 

L'implication se rapproche du syllogisme.

 

Prenons le théorème de Pythagore.

Utilisons un syllogisme qui s'appuie sur ce théorème.

Nous énoncerons ainsi ce syllogisme :

Tous les triangles rectangles sont tels que le carré de l’hypoténuse est égal à la somme des carrés des 2 autres côtés (prémisse majeure)

Tel triangle ABC est rectangle (prémisse mineure)

Donc dans ce triangle ABC le carré de l’hypoténuse est égal à la somme des carrés des 2 autres côtés (conclusion)

 

L'implication déroule quant à elle le raisonnement suivant :

 

La proposition : « si le triangle ABC est rectangle alors le carré de son hypoténuse est égal à la somme des carrés des 2 autres côtés» est vraie.

Le triangle ABC est rectangle (il est vrai que le triangle ABC est rectangle)

Donc le carré de l’hypoténuse est égal à la somme des carrés des 2 autres côtés (la conclusion est vraie).

 

Dans l'implication la notion de Vrai (et de Faux) intervient, ce qui fait que l'implication est plus rigoureuse que le syllogisme.

 

En effet dans le syllogisme on ne s'assure pas, par la démonstration, que la majeure est vraie, ce qui fait que nous pouvons aboutir, malgré un raisonnement exact, à des conclusions fausses si nous ne nous assurons pas clairement de la vérité de la majeure.

Ainsi si je dis :

Tous les animaux ailés sont des animaux volants (majeure)

Cette poule est ailée (mineure)

Donc cette poule vole ( conclusion),

J'arrive à une conclusion fausse, malgré un raisonnement juste, parce que je ne me suis pas assuré de la vérité de la majeure.

 

Reprenons l'implication précédente :

 

La proposition « si le triangle ABC est rectangle alors le carré de son hypoténuse est égal à la somme des carrés des 2 autres côtés» est vraie

Le triangle ABC est rectangle (il est vrai que le triangle ABC est rectangle)

Donc le carré de l’hypoténuse est égal à la somme des carrés des 2 autres côtés (la conclusion est vraie).

 

Et faisons-en une traduction mathématique.

 

Appelons A la proposition « le triangle ABC est rectangle », B la proposition « le carré de son hypoténuse est égal à la somme des carrés des 2 autres côtés»

 

La première affirmation « si le triangle ABC est rectangle alors le carré de son hypoténuse est égal à la somme des carrés des 2 autres côtés» est vraie sera ainsi traduite :

(A => B) vraie

 

La deuxième affirmation, le triangle ABC est rectangle (il est vrai que le triangle ABC est rectangle), sera ainsi traduite :

A vraie

 

La troisième affirmation sera ainsi traduite

Donc B vraie.

 

Ou encore :

Si (A => B) vraie et si A est vraie, alors B est vraie.

 

L'implication est encore présentée ainsi :

Si A, alors B, vrai

A vrai

alors B vrai

Présentée ainsi l'implication est aussi appelé le « modus pollens »

 

Si A, alors B est appelé « jugement hypothétique » ( par Aristote et Kant), il est l'expression de la causalité. La causalité c'est l'acte de poser deux événements ensemble, ici A et B. Si A « est » alors B « est ». D'où l'on tire la causalité : A est la cause de B.

 

Partons de cette proposition : (A => B) vraie.

Si B est faux, c'est-à-dire si B n'est pas vérifié (le carré du plus grand côté du triangle considéré n'est pas égal à la somme des carrés des deux autres côtés) alors A est faux (A n'est pas un triangle rectangle).

C'est le raisonnement par la contraposition que je t'ai expliqué dans une précédente leçon. Ce raisonnement est aussi appelé : « modus tollens » (la fausseté de la conséquence présuppose alors celle du principe, si nous appelons B : conséquence et A : principe, selon le vocabulaire des Grecs).

 

Nous pouvons constater que les deux propositions :

(A => B) vraie et ( non B => non A) vraie sont équivalentes (non B = B est faux, ou B n'est pas vérifié, pas constaté).

Cette équivalence permet d'inférer (inférer : déduire) que si (A => B) vraie alors ( non B => non A) vraie. Ou encore si ( non B => non A) vraie alors (A => B) vraie.

 

Comme tu peux le constater tous ces raisonnements partent de ce préalable : la démonstration que, d'une manière générale, tous les triangles rectangles sont tels que le carré de leur hypoténuse est égal à la somme des carrés des autres côtés. C'est dans ce cadre-là que prend place l'implication. Car si je n'ai pas réalisé une telle démonstration je ne peux pas affirmer que (A => B) est vraie et je ne peux plus dérouler le raisonnement par l'implication.

 

Je vais conclure en comparant de manière plus précise encore le syllogisme et l'implication.

 

Syllogisme

 

  1. Tous les triangles rectangles sont tels que le carré de leur hypoténuse est égal à la somme des carrés des deux autres côtés

  2. ABC est un triangle rectangle

  3. Donc le carré de son hypoténuse est égal à la somme des carrés des deux autres côtés

 

Implication

 

  1. Préalable à l'implication : j'ai démontré que tous les triangles rectangles sont tels que le carré de leur hypoténuse est égal à la somme des carrés des deux autres côtés

  2. Si ABC rectangle, alors le carré de son hypoténuse est égal à la somme des carrés des deux autres côtés

  3. ABC est rectangle

  4. Donc le carré de son hypoténuse est égal à la somme des carrés des deux autres côtés

 

Comme tu peux le constater l'implication est plus rigoureuse et précise que le syllogisme.

 

Mais l'implication est issue, dans sa conception, du syllogisme. C'est en ce sens que je t'écrivais que le raisonnement mathématique est bien issu de la philosophie grecque.

 

 

Le 16 février 2018

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( Erratum, leçon 27, corriger le mot "pollens" et le remplacer par "ponens").

 

Lettre 9

18 février 2018

Samuel,

Les Hébreux connurent ensuite une errance de 40 ans dans le désert avant d'arriver devant la Terre promise.

Selon la tradition sept semaines après la sortie d’Égypte, Moïse monta au sommet du mont Sinaï. Là, Yahvé lui demanda de proposer aux Hébreux une nouvelle alliance en renouvellement de la première alliance conclue avec Abraham. Moïse proposa cette nouvelle alliance au peuple qui l’accepta.

Alors Moïse remonta au sommet du Sinaï où Dieu, selon la Thora, prononça ces paroles qui constituent le décalogue (déca = dix en grec) soit les dix paroles (certains disent : les dix commandements).

 

Voici ces dix paroles, fondement de la nouvelle alliance :

 

  1. Je suis l’Éternel, tu n'auras point d'autre dieu que moi

  2. Tu ne feras point d'idole, ni une image quelconque de ce qui est en haut dans le ciel, ou en bas sur la terre, ou dans les eaux au-dessous de la terre, tu ne te prosterneras pas devant elles [les idoles], tu ne les adoreras pas

  3. Tu n'invoqueras point le nom de l’Éternel ton Dieu à l'appui du mensonge

  4. Pense au jour du sabbat pour le sanctifier, durant six jours tu travailleras et t'occuperas de toutes tes affaires, mais le septième jour est la trêve de l’Éternel ton Dieu : tu n'y feras aucun travail

  5. Honore ton père et ta mère

  6. Ne commets point d’homicide

  7. Ne commets point d'adultère

  8. Ne commets point de larcin

  9. Ne rends point contre ton prochain de faux témoignage

  10. Ne convoite pas la maison de ton prochain, ne convoite pas la femme de ton prochain, son esclave ni sa servante, son bœuf ni son âne, ni rien de ce qui est à ton prochain.

 

 

Quelle que soit l'époque à laquelle furent réellement écrites ces dix paroles, quand bien même elles n'eussent pas été dites par un dieu à Moïse mais qu'elles fussent pensées par des hommes, le décalogue est extrêmement important aussi bien pour les Hébreux que pour l'ensemble de l’humanité. Car c'est l'un des premiers code de conduite, en tout cas le premier en importance dans l'histoire de l'humanité qui soumet à une Loi (ici une loi divine) les relations sociales entre les hommes.

C'est ainsi que les chrétiens en ont fait le socle de leur morale. Les chrétiens croient aussi en un seul dieu, de même que les musulmans. Les musulmans n'ont pas repris le décalogue comme fondement de leur morale. Les chrétiens et les musulmans se sont inspirés du monothéisme des Hébreux.

Le décalogue, reçu par Moïse institue un monothéisme exclusif : « tu n'auras point d'autre dieu que moi», mais cela n’empêchera pas les Hébreux de rendre encore longtemps hommage aux dieux d'autres peuples au plus grand dam de leur chefs religieux.

Le décalogue rejette aussi toutes les idoles. En ce temps-là parmi les idoles figuraient la lune et le soleil que certains peuples se donnaient pour dieux.

Aujourd’hui une idole ce serait plutôt un homme ou une femme connue, une actrice, un savant, un artiste, ou encore ce pourrait être l'argent...bref les Hébreux considèrent qu'aucune idole ne mérite d'être adorée.

Les six dernières paroles font partie aujourd’hui du code moral de l'humanité. C'est dire la grandeur d’esprit du décalogue, au moins dans ses directives concernant le comportement moral quotidien. Quant à la quatrième parole même si le monde ne respecte pas le Sabbat des Hébreux il n’empêche que dans tous les pays le repos est institué au moins un jour chaque semaine (le dimanche en général).

Le décalogue et la nouvelle alliance fondent le judaïsme, c'est pourquoi de nombreux juifs considèrent que l’identité de leur peuple trouve là sa racine. Ceux-là privilégient la religion comme identité alors que d'autres privilégient l’Histoire du peuple juif comme étant leur identité, histoire dont la religion est un aspect parmi d'autres.

 

On appelle de manière générale : « religion » tout système de pensée dans lequel une réunion de personnes est soumise à l’autorité d'un principe supérieur.

Cette autorité peut être un dieu, une idée, un homme (ou une femme). Quand l’autorité est directement tenue par un homme ou une femme une telle religion est appelée : secte.

Souvent entre l'autorité et l' assemblée des croyants il existe des intermédiaires (mais pas toujours) appelés prophètes. Les prophètes prétendent connaître la volonté de l’autorité et leur but est de révéler à l’assemblée cette autorité.

 

Enfin les religions s'appuient en général sur un ou des textes de référence.

Dans le judaïsme, le Livre de référence est la Thora et le prophète principal est Moise, dans le christianisme le Livre de référence est l’Évangile et leur prophète est Jésus (qui fut d'ailleurs un Hébreu), dans l’islam le Livre de référence est le Coran et leur prophète est Mahomet.

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Lettre 10

23 février 2018

Samuel,

Puis Yahvé, toujours selon la tradition, instruisit Moïse de quantité de préceptes et de règles de vie.

Moïse descendit de la montagne, informa le peuple des dires de Yahvé puis il écrivit toutes les directives de ce dernier. Mais Yahvé interpella à nouveau Moïse et lui dit qu'il allait lui-même lui donner des tables de pierre, où seront écrites par Yahvé lui-même les commandements et les principes, ces tables sont appelées : les tables de la Loi.

Chapitre 31 de la Thora « Dieu donna à Moïse, lorsqu’il eut achevé de s’entretenir avec lui sur le mont Sinaï, les deux tables du Statut [les deux tables de la Loi] burinés par le doigt de Dieu »

Mais Moïse resta si longtemps au sommet du Sinaï que le peuple en eut assez d’attendre et se décida à se donner un autre chef. Ils se rappelèrent aussi des dieux qu'ils avaient appris à respecter en Égypte et ils firent un moule avec leurs bijoux d'un dieu égyptien, le taureau Apis, qu'ils représentèrent par un veau d'or, considérant en définitive que c'était grâce aux dieux égyptiens qu'ils étaient sortis de ce pays.

Moise descendit alors de la montage, de colère il brisa les tables de la Loi, puis il détruisit le veau d'or et il appela à l'aide sa propre tribu, les Lévites afin qu'ils punissent le peuple pour son insubordination. Trois mille hébreux furent tués, le peuple fit taire sa révolte, ainsi le nouveau dieu invoqué par Moise, Yahvé, s'imposa dans le sang. Moise tailla deux nouvelles tables de pierre, il remonta au sommet du Sinaï et Yahvé à nouveau écrivit sur ces tables ses paroles.

C'est ainsi que le peuple hébreu est considéré depuis cette époque par les chefs religieux comme un peuple rétif, rebelle, à la nuque raide, peu enclin en définitive à réellement croire qu'il existe un dieu nommé Yahvé, occupé à dicter sa Loi et à réprimer le peuple dans le sang.

Depuis cette époque il y a les Hébreux qui se proclament juifs, c'est à dire religieux, qui imposent par la force la religion au peuple, jadis par le biais de leur tribu les Lévites, aujourd’hui par le biais des orthodoxes (les juifs avec des papillotes qui passent leur temps à prier).

Mais avant d'être juifs, les Hébreux furent des Hébreux, et ils resteront des Hébreux, même quand la religion mosaïque ne sera plus qu'un souvenir. Car ils existaient bien avant que Moïse existe, et ils existeront bien après que la mémoire de Moise s'éteigne.

Après cette rébellion matée dans le sang la tradition biblique raconte qu'une longue errance fut imposée au peuple afin que l'ancienne génération encore sceptique et insubordonnée soit remplacée par une nouvelle génération acquise aux idées de Moise.

Après quarante années d'errance dans le désert, les Hébreux enfin arrivèrent jusqu'aux steppes de Moab au mont Nébo d'où Moise put contempler la vallée du Jourdain et la Terre promise, mais Yahvé ne lui donna pas la grâce de fouler cette terre. Moise mourut avant de pouvoir y faire un pas.

C'est à son disciple Josué qu'il échut de conquérir la terre de Canaan.

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  • 2 semaines après...
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Lettre 11

4 mars 2018

Samuel,

 

Dans ta classe de troisième, les collégiens t'appellent Jacob. Ils simplifient ton patronyme qui devient ainsi celui de l'un des premiers ascendants des Hébreux.

Je vais reprendre l’histoire de Jacob.

Je te l'ai enseignée dans ma lettre 4.

Rappelle-toi bien que Jacob fait partie des Patriarches, il existe avant que Moïse existe.

Abraham eut deux fils, Ismaël, dont descendent les Ismaélites dont descendent les Arabes, et Isaac dont descend le peuple d’Israël.

Isaac eut deux fils Jacob et Esaü.

Jacob eut notamment pour fils Joseph celui qui s'installa en Égypte.

A l'époque de Jacob les Hébreux étaient des nomades qui parcouraient le pays de Canaan en cherchant des pâturages. Ils n’étaient donc pas encore fixés sur une terre.

S'ils croyaient en un seul dieu, c’était un dieu familial, lui-même issu de la mémoire des ancêtres. Ils ne cherchaient pas à nier les dieux des autres peuples.

Dans l'un de ses voyages Jacob vécut cette aventure que je vais, cette fois-ci, te relater dans sa totalité :

[Jacob est dans la nature, près d'un torrent, il fait nuit. Texte de la Torah, Genèse, chapitre 32, versets 25 à 31]

 

[25] Jacob étant resté seul, un homme lutta avec lui, jusqu'au lever de l'aube.

[26] Voyant qu'il ne pouvait vaincre Jacob, il lui pressa la cuisse ; et la cuisse de Jacob se luxa tandis qu'il luttait avec lui.

[27]L'homme dit :« Laisse-moi partir car l'aube est venue.» Il répondit : « Je ne te laisserai point que tu m'aies béni. »

[28]Il lui dit alors : « Quel est ton nom?» « Il répondit «Jacob»

[29] Il reprit : « Jacob ne sera plus désormais ton nom, mais bien Israël ; car tu as jouté contre des puissances célestes et humaines et tu es resté fort »

[30]Jacob l'interrogea en disant : « Apprends-moi, je te prie, ton nom.» Il répondit : « Pourquoi t'enquérir de mon nom ? » Et il le bénit alors.

[31]Jacob appela ce lieu Penïel « parce que j'ai vu un être divin face à face et que ma vie est restée sauve. »

 

C'est ainsi qu'aujourd'hui nous parlons aussi du peuple hébreu comme étant  le peuple d'Israël, le peuple de Jacob [Israël : « celui qui a lutté avec le divin »]

L’État hébreu actuel a choisi comme nom de son territoire : Israël.

Dans la description de ce combat entre Jacob et cet être étrange, tu vois combien le divin est décrit de manière subtile, sans tomber dans les tirades péremptoires de Moise.

L'être est ici « homme et divin », il est un trait d'union entre un « être » qu'il n'est pas possible de nommer (cet « être » que les gens de culture courante nomment Dieu) et Jacob.

Jacob est honoré par cet « être » qui ne veut pas se nommer (car nommer c'est simplifier, c'est posséder, c'est réduire la réalité que tu nommes, et le divin ne peut pas être réduit, ni localisé, ni cerné, aussi le divin ne peut pas être nommé).

Dans ce passage de la Torah « l'être divin » ne donne pas d'ordre, il ne donne pas de nom, mieux : il honore Jacob car Jacob a su lui tenir tête et que Jacob est resté fort face à lui.

Ce que cet « être » honore en Jacob c'est son esprit d'indépendance, c'est son refus de la soumission. Jacob n'est pas dans la soumission à celui que le commun appelle Dieu il est dans un rapport de dialogue avec cet « être ».

A propos de Moïse, il importe peu que Moïse soit un Hébreu d’origine ou un Égyptien. Ce qui est important c'est de souligner combien il rompt avec la culture hébraïque. C'est pourquoi il est parfois considéré comme étant Égyptien car sa façon de voir est parente et peut-être même issue de la religion monothéiste dure que voulut instaurer Pharaon Akhenaton sans succès.

Que Moïse soit considéré comme « égyptien » de culture (ou de nature s'il naquit peut-être hébreu) est une thèse défendue par de grands penseurs issus eux-mêmes du peuple Hébreu, notamment Freud, que tu étudieras plus tard, qui a écrit « Moise et le monothéisme » où il émet l'hypothèse que Moïse était égyptien. Aujourd'hui une « histoire des Juifs » très documentée a été écrite par Michel Abitbol, lui-même juif, qui souligne l'identité entre « le grand hymne » akhétonien ( écrit qui loue le nouveau dieu unique égyptien Aton) et le psaume 104 de la Bible. Abitbol pense que Moïse était hébreu mais acquis aux idées du pharaon Akhenaton.

Tu vas bientôt fêter Pessa'h ou Pessah, « Pâque », qui est la célébration de la sortie d’Égypte. C'est une fête qui dure 8 jours, au cours de laquelle il y a beaucoup de rites à observer, tous à forte signification symbolique.

Je t'en parlerai dans un autre lettre.

Même si tu peux être agacé par ces rites tu peux aussi donner à cette fête une signification universelle comme étant la fête de tous les peuples qui s'affranchissent de la servitude partout où elle leur a été imposée.

Même s'il existe des Juifs comme ta tante qui « privatisent » avec obstination cette fête en l'enfermant dans une identité fermée sur le seul peuple d’Israël, il existe aussi d'autres Juifs qui tendent sans cesse à offrir au monde entier les richesses de la symbolique de leur histoire.

Dans cet esprit-là Moïse du coup n'est pas le « chef » mais il est le moyen par lequel les Hébreux ont acquis leur liberté.

 

 

 

 

 

 

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Lettre 12

6 mars 2018

Samuel,

 

Après la Torah, appelée aussi le Pentateuque, s'ouvre, dans la Bible, le cycle des Livres historiques.

La Torah comprend cinq récits :

 

La Genèse qui décrit les origines du monde et de l’humanité jusqu'à l'installation de Joseph en Égypte. Ce récit est aussi celui de la vie des Patriarches.

 

L’Exode, récit dominé par la figure de Moise, récit qui relate la sortie d’Égypte et la nouvelle alliance conclue entre le peuple d’Israël et Yahvé par l’intermédiaire de Moise.

 

Le Lévitique qui énumère les préceptes de vie que les Hébreux désormais doivent respecter selon les Lévites, la tribu des religieux.

 

Les Nombres, récit qui poursuit le Lévitique et qui raconte l'errance des Hébreux dans le désert.

 

Le Deutéronome qui poursuit les deux précédents récits : énumération de préceptes à suivre, errance dans le désert et arrivée devant la terre Promise.


 

C'est notamment dans le Deutéronome qu'est formulée la loi du talion :

«Vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied»

Cette loi du talion incite à la réflexion : faut-il suivre cette loi ou faut-il en sortir quand la nécessité de dépasser les conflits s'impose ?

 

Les Livres historiques racontent l'installation du peuple d’Israël dans le pays de Canaan.

Le premier Livre historique est le Livre de Josué. Rappelle-toi que Moïse est mort avant de pouvoir fouler la Terre promise. C'est à Josué qu'est assigné le devoir de conquérir cette terre.

Le récit de cette conquête est violent . Des peuples en effet occupaient cette terre, aussi les Hébreux leur firent la guerre. Guerres brutales à en croire la Bible au cours desquelles des populations entières seront exterminées. Mais personne (sauf les traditionalistes) ne croit aujourd'hui en la véracité de ces récits sanguinaires écrits des siècles après les événements par des religieux soucieux d'endoctriner le peuple.

Israël Finkelstein, israélien, et Neil Asbher Silberman, américain, deux archéologues juifs pensent que le peuple qui a fini par se donner une identité israélite commune en pays de Canaan est issu du brassage et de la fusion progressive et séculaire de différentes ethnies, à partir du treizième siècle avant J.C. Ethnies composées certes d'Hébreux venus d’Égypte mais aussi d'Hébreux restés sur place (qui n'auraient pas été vivre en Égypte) et des populations diverses ayant d'autres origines : esclaves égyptiens, réfugiés mésopotamiens, vieilles populations demeurant là bien avant l’ère mésopotamienne, etc.

Pour en revenir au récit du Livre de Josué, les Hébreux donc conquirent le pays de Canaan et s'y installèrent, puis Josué distribua les terres ainsi conquises aux tribus d’Israël.

Il y a un récit qui est resté célèbre dans ce livre, même s'il est mythique, c'est celui de la prise de Jéricho. Les Hébreux viennent de franchir le Jourdain et s'attaquent à Jéricho, ville située de l'autre côté du Jourdain, sur sa rive occidentale.

Mais Jéricho est une ville fortifiée qu'il semble impossible de prendre. Sur instructions de Yahvé, selon les rédacteurs de la Bible, les Hébreux tournèrent autour de la ville pendant sept jours, sept prêtres portant sept trompes en corne de bélier et étant suivis de l'Arche d'Alliance. Puis le septième jour ils firent sept fois le tour de la ville et les prêtres sonnèrent de la trompe. En même temps que les prêtres sonnaient de la trompe le peuple poussait de formidables cris de guerre. Alors les remparts de la ville s’écroulèrent et les Hébreux s’emparèrent de la ville (l'Arche d'Alliance est un coffre qui contient les tables de la Loi reçues par Moise).

 

 

 

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aliochaverkiev Membre 1 978 messages
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Lettre 13

 

11 mars 2018

 

Samuel,

 

Le Livre des Juges qui suit le Livre de Josué relate une période trouble dans l’histoire d’Israël. Les Hébreux conquirent des terres puis les perdirent et connurent de sérieux revers. Selon les rédacteurs religieux de la Bible ces revers sont dus au fait que les Hébreux se mirent à respecter, non seulement Yahvé, mais aussi les dieux des autres peuples, ce qui déplut à Yahvé qui décida de les punir. Il paraît plutôt probable comme le pensent les archéologues juifs dont je t'ai parlé dans la lettre précédente que ces troubles illustrent ce fait que les Hébreux cohabitèrent avec d'autres peuples et fusionnèrent progressivement avec eux.

 

Pendant cette période les Israélites eurent une succession de chefs appelés : les Juges.

 

L'histoire de l'un d'eux marque l'imaginaire de tous, juifs ou pas, que cette histoire soit vraie ou pas.

 

C'est l'histoire de Samson et Dalila.

 

Samson était hébreu et, à l'époque, son peuple était dominé par les Philistins.

 

Quand il fut arrivé à l'âge d'homme il prit pour épouse la fille d'un philistin (ce qui ne plut pas à son père qui aurait voulu qu'il épousât une fille d’Israël mais Samson n'en fit qu'à sa tête).

 

Mais les choses se passèrent mal avec les Philistins. Ceux-là voulurent reprendre à Samson sa femme, la fille de leur peuple. Samson ne l'entendit pas ainsi, et, pris de colère, il tua trente philistins. Du coup le père de sa femme la reprit et la donna à un autre homme. Cela ne fit qu’accroître le courroux de Samson qui brûla tous les champs des Philistins. Ces derniers, n'en pouvant plus, exigèrent des Hébreux dont ils étaient alors les maîtres d e leur livrer Samson (il s’était réfugié dans une grotte). Les Hébreux convainquirent Samson de se rendre arguant que, sinon, les Philistins allaient se livrer à de cruelles représailles.

 

Samson accepta mais quand il fut au milieu des Philistins « l'esprit de Yahvé, selon la Bible, fondit sur Samson, les cordes qu'il avait sur les bras furent comme des fils de lin brûlés au feu et les liens semblèrent avoir fondu de ses mains. Avisant une mâchoire d'âne encore fraîche il étendit la main, la ramassa et avec elle il abattit mille hommes.»

 

Après cet exploit Samson s'éprit d'une femme appelé Dalila.

 

Les Philistins soudoyèrent Dalila afin qu'elle obtienne de Samson le secret de sa force herculéenne. Samson mentit plusieurs fois à sa femme puis il finit par lui dire la vérité : « Le rasoir n'a jamais passé sur ma tête...Si on me rasait alors ma force se retirerait de moi et je perdrai ma vigueur.»

 

Alors Dalila appela les Philistins, ceux-ci rasèrent la somptueuse chevelure de Samson alors qu'il s'était endormi sur les genoux de sa femme. Ils s'emparèrent de lui, lui crevèrent les yeux et l’enchaînèrent à une meule qu'il dut faire tourner dans sa prison.

 

Un jour que les Philistins décidèrent d’offrir un sacrifice à leur dieu Dagôn, ils firent venir Samson pour s'en amuser. Entre temps sa chevelure avait repoussé. Alors qu'il s'approchait du temple, Samson, aveugle, demanda au jeune garçon qui le guidait de lui faite toucher les colonnes du temple. «Samson, selon la Bible, tata les deux colonnes du milieu sur lesquelles reposait l'édifice, il s'arc-bouta contre elles, contre l'une avec son bras droit, contre l'autre avec son bras gauche, et il s'écria : « Que je périsse avec les Philistins ! » Il poussa de toutes ses forces et l'édifice s’écroula sur les princes et sur tout le peuple qui se trouvait là...Ses frères et toute la maison [la famille ] de son père descendirent et l’emportèrent. Ils l’ensevelirent dans le tombeau de son père Manoah.»

 

Samson avait jugé [ c'est-à-dire dirigé ] Israël pendant vingt ans.

 

Cette histoire a inspiré beaucoup d'artistes. Notamment : Camille Saint-Saëns en fit un opéra, Cecil B. DeMille en fit un film.

 

Les livres historiques s’ouvrent ensuite sur les livres de Samuel. Alors apparut Samuel, le prophète, qui va préparer les esprits à l’établissement d'un régime monarchique dont les grandes figures seront Saul, David et Salomon.

 

 

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Lettre 14

16 mars 2018

Samuel,

Dans les lettres qui vont suivre j'emploie le mot « Éternel » plutôt que le mot Yahvé pour désigner Dieu car les Hébreux considèrent que le respect dû à Dieu interdit qu'il soit nommé. Prononcer ou écrire « l’Éternel » c'est désigner Dieu par un attribut : l'éternité, d'où le mot « Éternel » qui n'est plus un nom mais un qualificatif.

Par ailleurs toutes les parties du texte de mes lettres introduites par des guillemets sont des écrits tirés de la bible hébraïque, appelée aussi Tanakh.

 

La bible est divisée en trois parties :

La Torah ou le Pentateuque

Les Prophètes ou les Nevi'im (dont font partie les livres historiques auxquels je me réfère en ce moment)

Les Hagiographes ou les Ketouvim

 

Tu entendras aussi parler de la bible de Jérusalem, le livre des chrétiens. Cette bible reprend les textes de la bible hébraïque (en les classant autrement) sous le nom : l'Ancien Testament. Elle comprend aussi le Nouveau Testament, ensemble de textes qui référent au prophète Jésus fondateur du christianisme. Les Hébreux considèrent que Jésus est bien un hébreu et un prophète mais ils ne le suivent pas dans cette nouvelle religion. Ils sont restés fidèles au judaïsme.

Toutefois il y a beaucoup de parenté entre les deux religions car les chrétiens fondent leur religion non seulement sur le Nouveau Testament mais aussi sur l'Ancien Testament c'est-à-dire sur la bible hébraïque.

Je reviendrai ultérieurement sur toutes ces questions en détaillant le contenu de la bible hébraïque, fondement de la loi écrite des Hébreux et pour développer aussi ce que sont les livres de la loi orale (commentaires de la loi écrite) livres très importants du judaïsme (dont le Talmud).

 

Je reprends mon récit.

Les Livres de Samuel, premier livre.

Samuel se fit connaître alors qu'il était encore jeune car il apparut que l’Éternel entrait en communication avec lui alors « qu'à cette époque, la parole de l’Éternel était rare, la vision prophétique peu répandue ». Cela impressionna beaucoup Israël [Israël = le peuple des Hébreux] qui alors reconnut « l'autorité de Samuel, comme prophète du Seigneur» [Prophète : celui qui porte la parole de Dieu].

La guerre contre les Philistins continuait avec des défaites mais aussi des victoires. Sous l'autorité de Samuel, devenu Juge, Israël parvint à contenir les Philistins.

Quand il fut âgé Samuel pensa confier le gouvernement à ses fils. Mais le peuple refusa car ses fils étaient trop corrompus.

Le peuple demanda à Samuel un roi.

Samuel n'était pas trop enthousiaste. Comme il avait accès à L’Éternel, il lui en parla. L’Éternel trouva que le désir des Hébreux exprimait une certaine défiance vis à vis de lui, l’Éternel ( Ils ne veulent plus de moi comme roi dit l’Éternel à Samuel) mais il ne s'en formalisa pas et il recommanda à Samuel d'aller dans le sens du désir du peuple tout en le mettant tout de même en garde contre les dangers d'un tel choix.

Samuel revint devant le peuple et expliqua qu'un roi, à la différence d'un Juge, simple chef militaire, exercerait tous les pouvoirs. Le peuple devra travailler pour lui, cultiver ses terres, payer des impôts pour financer ses projets.

Mais le peuple ne voulut rien entendre, il déclara à Samuel « il nous faut un roi! Nous voulons être comme les autres peuples nous aussi; et notre roi nous jugera, et marchera à notre tête, et il combattra avec nous »

Samuel retourna débattre avec l’Éternel qui lui conseilla d'accéder aux désirs du peuple.

C'est ainsi que Saül, choisi par Samuel, devint le premier roi d’Israël.

 

Note : à propos du mot «juif»

 

L'hébreu biblique nomme « yehoudi» soit « judéen » tout israélite habitant la Judée (territoire faisant partie d’Israël). Puis le mot fut repris sous la forme « yehoudaïé » en araméen, puis sous la forme « Ioudaios » en grec ancien, puis sous la forme « judaeus » en latin. Au X siècle après J.C l’ancien français note « judeu », puis « juiu », puis, au XII siècle, « juieu ». Enfin apparaît au XIII siècle la forme : « juif ».

Le mot juif dans son sens religieux est dérivé du mot judaïsme, religion des Hébreux, nommée ainsi à leur retour de l'exil de Babylone vers 500 ans avant J.C. (je te raconterai cet événement ultérieurement, pour le moment le livre de Samuel se situe à environ 1025 ans avant J.C.)

Donc entre l’apparition d’Abraham (entre 2000 et 1700 ans avant J.C.) et le retour de l'exil il n'est pas possible d'appeler les Hébreux : « juifs », puisque ce mot n'existait même pas dans son sens religieux.

Le récit biblique jusqu'au retour d'exil n'emploie que les mots Hébreux, Israélites ou Israël pour désigner les Hébreux.C'est seulement après ce retour que les traductions de la bible emploient parfois le mot juif.

Donc ceux qui disent que les mots « hébreux » ou autres que « juif » ne signifient rien ne connaissent pas leur propre histoire et n'ont même pas lu la bible dans le texte.

 

 

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Lettre 15

18 mars 2018

Samuel,

Première partie

Dans cette première partie je reviens sur le mot « yéhoudi ».

Le mot « yéhoudi » n'est absolument pas une insulte, mais il est devenu une insulte dans la bouche des antisémites, absolument pas dans la bouche des Hébreux.

Et pour cause : le mot « yéhoudi » est écrit en hébreu et prononcé ainsi, pour sa première apparition, dans le Livre d'Esther (livre qui fait partie des Ketouvim).

(Il faut toutefois connaître l'hébreu pour pouvoir lire ce mot dans la bible hébraïque sous sa suite de phonèmes yé/hou/di, en hébreu : יהודי )

Esther : 2-5-6

«A Suez vivait un yehoudi ( יהודי ) portant le nom de Mardochée»

Les chrétiens traduisent dans leur bible (bible de Jérusalem) ce mot yéhoudi par « juif ». En revanche dans la bible hébraïque, Tanakh (Tanakh est un mot composé à partir de : Thora, Neviim Ketouvim), traduite en français par le rabbin Zadoc Kahn, en 1899, le mot yéhoudi est ainsi traduit : « homme originaire de Judée ».

« Judée » est lui-même un mot qui n'existe pas ainsi dans la bible, il existe sous la forme phonétique « yéhuda » (Judée est donc une francisation du mot yéhouda.). Yehouda est le nom donné par Jacob et Léa à leur quatrième fils.

Pour les chrétiens yéhoudi est identique à juif.

Les chrétiens ont développé un puissant courant antisémite au cours des siècles tant et si bien que le mot juif  a pris un sens non seulement péjoratif mais aussi dégradant.

Les juifs originaires du Maghreb ne savent pas toujours que le mot juif était devenu un mot à la signification très dégradée en Europe, non seulement en Allemagne mais aussi dans tous les autres pays de l’Europe continentale.

Dans les pays du Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie), les chrétiens (les Français en l’occurrence) ont introduit leur antisémitisme, mais ils ont préféré employer le mot yéhoudi, ou youdi, plutôt que juif, car yéhoudi percutait plus les esprits dans ces pays de culture sémite. Il est vrai qu'ils insultaient aussi les Arabes en ne les appelant pas Arabes mais en les nommant le plus souvent par des mots dégradants.

Ce n'est pas parce que les antisémites ont transformé les mots yéhoudi et juif en insultes que les juifs sont obligés de s'aplatir devant les antisémites en donnant à leur tour à ces mots-là un sens péjoratif voire dégradant.

Le mot yéhoudi existe aussi en yiddish sous la forme yéhudi. C'est ainsi que le grand violoniste américain Menuhin a été prénommé par ses parents Yehudi. Si ce mot était une insulte nul doute que ses parents ne l'auraient pas appelé ainsi ! Yehudi, en yiddish signifie : louange, c'est loin d'être une insulte.

Cette signification renvoie d'ailleurs à la bible, genèse 29-35 :

(Léa, la deuxième femme de Jacob, mit au monde un quatrième fils alors qu'elle était restée longtemps stérile)

« Elle conçut encore et mit au monde un fils et elle dit « pour le coup je rends grâce à l’Éternel » c'est pourquoi elle le nomma Jehuda (en français: Judas) »

Rendre grâce à l'éternel = louange.

Dans la deuxième partie de cette lettre je te parlerai de Pessah.

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