Proust Proust Proust

Sujet devoir du soir, Bonsoir,

je suis en train actuellement de faire un commentaire de texte extrait d'un roman de Marcel Proust (que je n'ai pas fini de lire), je voulais savoir ce qu'il y a d'intéressant à lire chez Marcel Proust parce que franchement pour moi les pages et les pages de descripitions qui tournent autour du pot, ça m'est plutôt indigeste.

Du coup que pensez vous Marcel Proust?

il y a 6 minutes, gribouilla a dit :

Sujet devoir du soir, Bonsoir,

 

je suis en train actuellement de faire un commentaire de texte extrait d'un roman de Marcel Proust (que je n'ai pas fini de lire), je voulais savoir ce qu'il y a d'intéressant à lire chez Marcel Proust parce que franchement pour moi les pages et les pages de descripitions qui tournent autour du pot, ça m'est plutôt indigeste.

Du coup que pensez vous Marcel Proust?

Marrant de parler des longueurs de Proust, quand on a comme signature Balzac, le roi de la description d'une salle à manger en 52 pages...Mdr !

il y a 1 minute, philkeun a dit :

Marrant de parler des longueurs de Proust, quand on a comme signature Balzac, le roi de la description d'une salle à manger en 52 pages...Mdr !

En effet c'est pas faux... mais c'est juste une citation de son avant propos parce que Illusions Perdues je galère tout autant à le lire mais je trouve que c'est un peu plus intéressant dans son contenu alors que Proust euh... ben... j'ai l'impression que le temps passe et voilà le temps est perdu (lol)

Sûrement pour ça qu’il le recherche le temps perdu 

Je trouve que le meilleur volume est "du côté de chez Swann". Proust, ce n'est pas de la description c'est beaucoup beaucoup plus que ça. Proust parvient à mettre en mots non seulement les images mais aussi les ressentis et les pensées, tout ça simultanément. Pour moi c'est ça la magie de Proust. Je n'ai pas retrouvé la même puissance "du fil de la pensée" chez d'autres auteurs. 

Il y a 3 heures, January a dit :

Je trouve que le meilleur volume est "du côté de chez Swann". Proust, ce n'est pas de la description c'est beaucoup beaucoup plus que ça. Proust parvient à mettre en mots non seulement les images mais aussi les ressentis et les pensées, tout ça simultanément. Pour moi c'est ça la magie de Proust. Je n'ai pas retrouvé la même puissance "du fil de la pensée" chez d'autres auteurs. 

C'est exactement ce qu'on a vu en cours aujourd'hui mais on a parlé de l'art et ce qu'il représentait dans un passage d' A l'ombre des jeunes filles en fleurs, par rapport à l'atelier de Elstir et tout ça, c'était le passage choisi pour le commentaire que j'ai du faire et j'ai eu l'immense honneur de passer devant tout le monde pour le faire... Même le jour de mon anniversaire, la chance n'est pas présente

Ah m.. Bon anniversaire quand même !! 

(Je me souviens de ce passage, pas particulièrement "prenant" en prime )

il y a 3 minutes, January a dit :

Ah m.. Bon anniversaire quand même !! 

(Je me souviens de ce passage, pas particulièrement "prenant" en prime )

Merci ! Je m'en suis assez bien sortie au final c'est que je développe pas les choses assez en profondeur et ma problématique était bof bof... Enfin bon c'est le prof qui a choisi le passage

tiens si jamais pour le (re)découvir :

"Au moment où j’entrai, le créateur était en train d’achever, avec le pinceau qu’il tenait dans sa main, la forme du soleil à son coucher.

Les stores étaient clos de presque tous les côtés, l’atelier était assez frais, et, sauf à un endroit où le grand jour apposait au mur sa décoration éclatante et passagère, obscur ; seule était ouverte une petite fenêtre rectangulaire encadrée de chèvrefeuilles, qui après une bande de jardin, donnait sur une avenue ; de sorte que l’atmosphère de la plus grande partie de l’atelier était sombre, transparente et compacte dans la masse, mais humide et brillante aux cassures où la sertissait la lumière, comme un bloc de cristal de roche dont une face déjà taillée et polie, çà et là, luit comme un miroir et s’irise. Tandis qu’Elstir, sur ma prière, continuait à peindre, je circulais dans ce clair-obscur, m’arrêtant devant un tableau puis devant un autre.

Le plus grand nombre de ceux qui m’entouraient n’étaient pas ce que j’aurais le plus aimé à voir de lui, les peintures appartenant à ses première et deuxième manières, comme disait une revue d’Art anglaise qui traînait sur la table du salon du Grand-Hôtel, la manière mythologique et celle où il avait subi l’influence du Japon, toutes deux admirablement représentées, disait-on, dans la collection de M^me de Guermantes. Naturellement, ce qu’il avait dans son atelier, ce n’était guère que des marines prises ici, à Balbec. Mais j’y pouvais discerner que le charme de chacune consistait en une sorte de métamorphose des choses représentées, analogue à celle qu’en poésie on nomme métaphore, et que si Dieu le Père avait créé les choses en les nommant, c’est en leur ôtant leur nom, ou en leur en donnant un autre qu’Elstir les recréait. Les noms qui désignent les choses répondent toujours à une notion de l’intelligence, étrangère à nos impressions véritables, et qui nous force à éliminer d’elles tout ce qui ne se rapporte pas à cette notion."

Quand on lit ça quand même, et qu'on lit les espèces de romans qui sortent aujourd'hui comme des petits pains, c'est pas la même chose hein. Mais bien sûr il y a de très bons auteurs aujourd'hui. La langue a évolué aussi, c'est pour ça je crois qu'il nous est difficile parfois de lire l'oeuvre d'un ancien auteur. Mais quelle gueule ça a quand même !