Les mots pour dire

Claude Imbert

On ne pouvait évidemment en rester à un système culturel et social ultra-sélectif. Celui d'une époque sans télé, sans textos, sans portables, sans ordinateurs, où l'école et les élèves parlaient à peu près la même langue. Mais le malheur a voulu qu'en prônant, par idéologie, le contre-pied absolu de l'ordre ancien on ait, chez nous, imposé une durable révolution culturelle.

Elle a, peu à peu, jeté à la rivière - et d'abord dans le primaire - une méthode fiable d'enseignement élémentaire de la langue. Puis, au secondaire, ce culte du Beau et du Vrai qu'enseignaient les humanités. Pour décréter l'accès de tous au pinacle universitaire, on a baissé le niveau des examens, on a écrêté la langue, sa richesse et ses vertus. Une génération de Diafoirus aura plaqué sur cet impératif idéologique les emplâtres d'une pédagogie de cuistres. On a jugé l'enfant-roi capable de construire lui-même ses propres savoirs ; et propulsé l'inculture et ses tags créatifs en icônes de la modernité. Le relativisme qui écrase la hiérarchie du maître, qui hisse l'enseigné au niveau de l'enseignant et l'émotion de l'image à celui de la raison a fait le reste. Une crétinisation accélérée des masses, un désastre ! Ainsi a-t-on, je me répète, fabriqué des culs-de-jatte pour consoler les unijambistes !

j'aimerais savoir ce que c'est les emplâtres d'une pédagogie de cuistres dans ce contexte, j'ai regardé dans un dictionnaire Larousse mais je ne comprends toujours pas.

Merci pour votre aide

les réparations moles et inefficaces d'un enseignement de complaisance vers le bas.

Ce discours d'apparat est rebutant. J'en viens à préférer les crétins aux cuistres prétentieux.

Au lieu de créer 3 sujets différents, pour de courts extraits pourtant en lien les uns avec les autres puisque ils sont proviennent du même texte:

Vous auriez pu mettre directement un lien où se trouve le texte lui-même, non ? Cela aurait peut-être facilité les réponses. Mieux vaut voir l'ensemble du texte que d'essayer de se faire une idée sur quelques phrases sorties du contexte et disséminées dans différents sujets.

http://ac.matra.free.fr/FB/langimbert.htm

Ce discours, et je ne sais de quelle source tu l'as extrait, est le discours d'un nostalgique de temps où l'on avait le temps et les moyens de fabriquer une élite cultivée centrée autour des valeurs de l'humanisme et des humanités, de la sensibilisation à la beauté des arts académiques ,en regard de l'ignorance du bas peuple que les vieux textes et la culture antique et médiévale rebutaient...

A l'époque , on séparait très tôt le grain de l'ivraie et on écrémait vite: on envoyait les élèves intellectuellement et socialement limités garder les vaches, cultiver les champs et gratter le fond de la mine, parfois à partir de dix /douze puis ensuite quatorze ans  et on gardait au collège, au lycée et à l'universté les vrais lecteurs les curieux et les débrouillards pour en faire des savants.

Et  l'élite finissait par écraser les ignorants de sa science infuse, car acquise au prix de lectures, recherches, arides et incessantes...Car le rapport aux savoirs, aux gens, aux objets, à la recherche, aux professeurs, à la formation et aux diplômes était différent et largement moins accessible que maintenant ne serait ce que par l'espace qu'il fallait fréquenter en montrant patte blanche pour accéder aux savoirs.... C'est donc certainement le discours d'un vieux prof/universitaire du XXeme siècle qui sent un peu le déjà servi, le réchauffé, le ressassé et qui est nostalgique d'une culture de classe.

Mais hélas pour cet homme, la population mondiale est passée pendant le vingtième siècle de un milliard à sept milliards et, comme on ne nourrit plus les poulets au grain, dans la ferme,comme lorsque qu'on était relativement peu sur Terre,on cultive aussi les élèves comme les poulets :en batterie, lorsqu'ils sont innombrables...Et heureusement pour eux, désormais règne le fast savoir  conditionné sur tous les écrans, portables ou non, du monde.

Il ne reste plus qu'à espérer que les crétins d'autrefois aillent picorer le savoir un peu tout seuls sur des supports divers et variés (et l'élève devient constructeur de son propre savoir) et tant pis si dans le nombre beaucoup ne suivent pas le rythme, on aura mis  au final en place un calibrage en fin de cycle (un bac trop facilement donné) qui estampille le produit conforme  et qui indique que  le poulet (euh, l'élève)malgré la maigreur(de son savoir) est calibré. (On en fait de la pâte à nuggets comme au fast food et on dit que c'est du poulet label rouge).Et le voilà apte à aller à se débrouiller dans le cénacle autrefois fermé de l'université. Enfin, il paraît!

Parce que notre auteur lui, a goûté au poulet de grain élevé à la ferme d'autrefois et qu' avec ce poulet de fast food,il ne retrouve pas la même qualité d'avant ...D'abord, la'acquisition du langage cesse à désirer et il se prend à regretter les vieilles méthodes de lecture et d'apprentissage d'autrefois, l'étudiant ne connaît rien à la beauté et prend le street art pour de l'art tout court, et met sur le même plan Beethoven et le groupe I AM,

Bref l'esprit de l'élite est prête à gober tout ce qui est à la mode sans discernement et comme à la télé  dans les magazines de déco à se faire échanger un meuble en bois massif contre un meuble Ikea ou GIFI parce qu'il est branché, sans aucune autre forme de discernement entre ce qui est noble et ce qui est beau et de la pacotille de bas étage en bois de sciure reconstituée.

Au lieu de créer x topics pour des explications sur un même texte, on va plutôt continuer sur le premier topic: