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"Si tu regardes l'abime, l'abime regarde aussi en toi"


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Comment comprenez vous cette phrase de Nietzsche ?

 

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Dompteur de mots Membre 1 841 messages
Forumeur activiste‚
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Voici la citation complète:

"Celui qui lutte contre les monstres doit veiller à ne pas le devenir lui-même. Et quand ton regard pénètre longtemps au fond d’un abîme, l’abîme, lui aussi, pénètre en toi."

C'est une mise en garde pour qui ambitionne de se frotter aux monstres de l'esprit.

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il y a 3 minutes, Dompteur de mots a dit :

C'est une mise en garde pour qui ambitionne de se frotter aux monstres de l'esprit.

Et quels sont-ils ?

On a aussi entendu ailleurs que pour combattre un monstre il faut devenir un monstre.

L'attirance pour le vide est une des formes du vertige, la vie c'est parfois lutter contre soi-meme.

 

 

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Membre, Posté(e)
shyiro Membre 15 609 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
il y a 53 minutes, swam a dit :

"Si tu regardes l'abime, l'abime regarde aussi en toi"

Comment comprenez vous cette phrase de Nietzsche ?

 

Je le comprendrais plutot de cette maniere : si on fait trop de fixation sur nos craintes, on risque plus d'y tomber dedans. Exemple : une personne qui a le vertige a plus de chance de tomber qu'une autre personne n'ayant pas de vertige. 

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Membre, 50ans Posté(e)
Crabe_fantome Membre 45 461 messages
Maitre des forums‚ 50ans‚
Posté(e)

Si Nietzsche nous l'enseigne alors il l'a expérimenté... où est alors la leçon? Nous demande t'il de lui faire confiance et de ne pas regarder l'abime? Ou nous invite t'il à regarder l'abime pour expérimenter notre coté obscure? Reste à savoir si l'abime est une entité à part entière ou si c'est une projection de notre noirceur... Un croyant aura sans doute tendance à croire qu'il s'agit du diable, un non croyant aura tendance à croire que le diable est la projection de nos faiblesses, de nos peurs, de nos désirs inavouables... Pour le savoir il ne faut pas craindre de fouiller au fond de soi et de se garder de nous juger... "par delà du bien et du mal"... 

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Membre, forumeuse acharnée, Posté(e)
querida13 Membre 45 120 messages
forumeuse acharnée,
Posté(e)

Regarde un film:Juge Dredd.c'est un nanar avec Stallone.

C'est un homme qui représente la loi mais il flingue, tue, éradique.Quand tu luttes contre des monstres tu risques d'être aussi monstrueux qu'eux,quand tu te penches sur le fin fond de l'enfer, tes démons aussi te regardent.Et tu vois le mal en toi, comme il est dans ceux contre lesquels tu luttes.

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Invité Quasi-Modo
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Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)

Toujours difficile d'interpréter Nietzsche correctement sans les clés de lecture.

J'ignore ce que Nieztsche voulait dire précisément quand il parle de monstres mais j'aurai assez tendance à y voir le nihilisme : si rien n'est vrai, alors tout est permis, que Nieztsche retourne à sa façon : si rien n'est vrai, rien n'est permis.

Quand il dit que regarder au fond de l'abîme fait pénétrer l'abîme en soi, c'est plutôt pour moi une espèce de mode d'emploi pour ne pas devenir un monstre, ou encore une invitation à jouer avec les constructions philosophiques humaines, ou encore avec les liens qui se font et se défont (l'ordre des forces actives et le chaos des forces réactives), puisque lorsque l'abîme est devant moi, alors l'abîme est aussi en moi et je peux le dépasser par la force de ma conscience qui fait retour sur elle-même.

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Invité Quasi-Modo
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Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)

En plus de nombreux aphorismes de Nieztsche sont polysémiques, ce qui est bon à savoir, c'est à dire qu'ils intègrent et cachent successivement plusieurs sens possibles comme un tiroir dans un tiroir.

Pour donner un exemple de tête, un aphorisme était à peu près (mais je ne retrouve plus la référence) : "Si le troupeau découvre la vérité, demande toi quelle erreur y aura présidé." qui pourrait s'interpréter comme si la masse était trop stupide pour jamais réaliser la vérité et que si elle la découvre ce n'est qu'un effet du hasard lié à ses préjugés.

Mais plus profondément encore, cela signifie plutôt (et c'est le véritable sens profond de cet aphorisme) qu'il n'y a de vérité que dans l'erreur qui donne lieu à la fausseté (cf. la vérité comme passage de l'erreur à la fausseté), et que si le troupeau croit à cet idole qu'il appelle vérité, c'est pour cette simple raison.

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Il y a 7 heures, swam a dit :

"Si tu regardes l'abime, l'abime regarde aussi en toi"

Comment comprenez vous cette phrase de Nietzsche ?

Il y a 7 heures, Dompteur de mots a dit :

Voici la citation complète:

"Celui qui lutte contre les monstres doit veiller à ne pas le devenir lui-même. Et quand ton regard pénètre longtemps au fond d’un abîme, l’abîme, lui aussi, pénètre en toi."

[...]

 

Pour "Celui qui lutte contre les monstres doit veiller à ne pas le devenir lui-même", je préfère cette maxime : "Qui trop combat le dragon devient dragon lui-même". 
Et quitte à aller plus loin, autant dire "Combattre le mal par le mal" , que l'on récite aussi ainsi "Combattre le feu par le feu".

La pensé étant la même pour toutes ces phrases :

  • L'une des techniques pour combattre un "mal", c'est d'employer les mêmes outils que lui.
  • Il faut faire attention de ne pas abuser des outils du "mal".

Ces axes de réflexions nous emmèneront sur le contexte, les intentions, la morale, le jugement et l'action.
Et chacun verra midi à sa porte, même si la raison peut éliminer une bonne poignée d'opinion.

 

Quant à la deuxième phrase "Si tu regardes l'abime, l'abime regarde aussi en toi", je n'y vois là que le "lien" que l'on créer lorsqu'on prends contacte ! Et en corrélation avec le thème "le mal", que l'on personnifie ici.
Rien de transcendant, une bonne réflexion pour un gamin de 10 ans.

Quand tu regardes quelqu'un, cela veut dire qu'hypothétiquement cette personne à aussi les moyens de te voir (hors cas extrême) ! Autrement dit, ici, lorsqu'on s'adonne au "mal", le mal se répands (hypothétiquement) à travers nous.
Et la question redeviens "pourquoi/comment" s'adonner au "mal" ? Réponse : parce que parfois, c'est nécessaire (il faut bien le pourfendre le dragon) !
Et rebelote sur les axes de réflexions...

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Il y a 7 heures, Quasi-Modo a dit :

puisque lorsque l'abîme est devant moi, alors l'abîme est aussi en moi et je peux le dépasser par la force de ma conscience qui fait retour sur elle-même

Et si le monstre c'était le surhomme  ? Celui qui est venu a bout des montres.

Dans cet optique, le surhomme c'est celui qui a été capable d'accepter l'abime en lui pour mieux jeter un pont entre l'homme et...quoi ?

"L'homme est quelque chose qui doit etre surmonté"

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Posté(e)
il y a 22 minutes, swam a dit :

Et si le monstre c'était le surhomme  ? Celui qui est venu a bout des montres.

Dans cet optique, le surhomme c'est celui qui a été capable d'accepter l'abime en lui pour mieux jeter un pont entre l'homme et...quoi ?

"L'homme est quelque chose qui doit etre surmonté"

Le monstre, c'est nous-même.
"Notre pire ennemis, c'est nous-même", c'est notre ego, notre paresse, notre ignorance, notre fragilité, ...

C'est la peur de faire face à notre "nous-même" qui doit être surmonté, pour aller de l'avant.

[...]

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Il y a 3 heures, Demonax a dit :

Le monstre, c'est nous-même.
"Notre pire ennemis, c'est nous-même", c'est notre ego, notre paresse, notre ignorance, notre fragilité, ...

C'est la peur de faire face à notre "nous-même" qui doit être surmonté, pour aller de l'avant.

[...]

Et si le monstre en l'homme c'était sa part de vide ?

Un vide pret a tout dévorer pour combler son manque.

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Invité Petit pois
Invités, Posté(e)
Invité Petit pois
Invité Petit pois Invités 0 message
Posté(e)

La part du monstre de l'Homme serait plutôt son ego, à mon avis, qui ne laisse aucune place au vide justement et qui est l'usurpateur de ce que l'on est vraiment, qui nous fait "être" et réagir qu'au travers de lui, tant nous nous identifions, ne trouvons d'identité que par cet ego.

Sortir le monstre en nous, ce serait en sortir notre ego, s'en différencier, admettre qu'il n'est qu'une façade de nous même et alors, enfin se trouver soi-même.

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Il y a 4 heures, swam a dit :

Et si le monstre c'était le surhomme  ? Celui qui est venu a bout des monstres.

 

il y a 47 minutes, swam a dit :

Et si le monstre en l'homme c'était sa part de vide ?

Un vide pret a tout dévorer pour combler son manque.

Je pense intimement que tout est là.  "Toute philosophie n'est jamais que la biographie de son auteur ", "je vis du seul crédit que je m'accorde", voici les monstres de Nietzsche. Il est le philosophe de la santé, de sa santé,  lui le corps malade et fini doté d'une volonté de puissance infinie. C'est lui qui regarde l'abime,  le vide qu'il a créé lui-même, en tuant Dieu, philosophe de la faiblesse, obstacle à sa guérison. Ainsi, de l'abime, paraît Zarathoustra, Nietzsche sublimé, surhomme de santé et de puissance. Nietzsche naît posthume : ecce homo. 

Petit hs:  Quand Zarathoustra quitte sa grotte, ne peut-on rapprocher cet épisode du prologue de l'allégorie de la caverne de Platon : Zarathoustra est celui qui quitte la caverne, l'illusion pour la réalité .  En poussant plus loin, ne peut-on y voir une "désincarnation" : Nietzsche se désincarne en Zarathoustra, pour se réincarner à travers lui eternellement dans le surhomme futur. 

J'ai toujours du mal à considérer Nietzsche comme un philosophe, je le vois toujours comme un malade voulant désespérément survivre. C'est pour moi cette magnifique volonté de survie qui en fait à la fois la grandeur et le pathétique. C'est toujours une lecture émouvante...

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zeugma Membre 670 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

peut-être cette affirmation fatidique de Nietzsche pose-t-elle l'ambiguïté même de la pensée philosophique...

car regarder l'abime c'est regarder dans l'inconnue profondeur de notre insondable ignorance, et cette attirance vers une connaissance possible, opère cette fixation de notre intelligence sur un lieu indéfini et ouvre en nous un dialogue, car autant de fois nous voulons savoir et questionnons, autant de fois l'abime de l'inconnaissance nous répond...

il y a quelque chose de schopenhauerien dans cette phrase, peut-être aussi était-ce un adieu à son maitre, puisque Friedrich avait décidé de regarder vers les sommets...

"Quand tu es arrivé au sommet de la montagne, continue de grimper"

 

 

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Membre, Posté(e)
Totolasticot Membre 826 messages
Forumeur accro‚
Posté(e)

Y'en a pas un qui lui fait dire la même chose à Nietzsche. Il a tellement voulu ne pas être compris par tout le monde que personne ne le comprend. Alors vrai Nietzsche ou pas... Il me saoule maintenant ! Et beaucoup de ses aphorismes finissent en slogan publicitaire.

Je suis passé à Schopenhauer, plus adulte. D'ailleurs le meilleur Nietzsche, c'est sa considération inactuelle sur "Schopenhauer éducateur". Je poursuis mon enquête mais je crois bien qu'il n'a jamais dépassé le pessimisme de son maître et qu'en plus il lui a beaucoup piqué. Concept de volonté à peine différent, lutte contre les illusions c'est à dire l'idéalisme (christianisme, romantisme, socialisme, féminisme), ses idées sur l'ennemi par exemple. Bref, je l'ai à l'oeil, ce GRAND MYSTIFICATEUR.

Affaire à suivre.

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Membre, Posté(e)
zeugma Membre 670 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
il y a une heure, Totolasticot a dit :

Y'en a pas un qui lui fait dire la même chose à Nietzsche.

i t o u . . .

 

 

 

N.B ...le christianisme n'est pas un idéalisme...

mais le catholicisme, le protestantisme et l'orthodoxie en partie seulement, dans la formulation dogmatique de leur définition des professions de foi qui rassemblent respectivement ces trois branches de la chrétienté...

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Invité Marpletree
Invités, Posté(e)
Invité Marpletree
Invité Marpletree Invités 0 message
Posté(e)

J'évite de regarder l'abîme, trop le vertige. Pas envie de me faire happer par le vide.:sleep:

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Il y a 2 heures, Totolasticot a dit :

Y'en a pas un qui lui fait dire la même chose à Nietzsche. Il a tellement voulu ne pas être compris par tout le monde que personne ne le comprend. [...]

La "raison" peut éliminer beaucoup d'interprétation abusive ... (Il y a BEAUCOUP de sophiste professionnel sur ce forum)
Mais, nous sommes là pour tolérer (et réfléchir sur) la diversité, car elle nous grandis :bo:

Les propos de Nietzsche sont explicites, pour ceux qui ont les moyens de les comprendre (nous ne sommes pas tous égaux, à tous les niveaux :().
Mais, toutes réflexions (sans allez jusqu'à la masturbation intellectuel) est bonne à prendre.

 

L'humanité a déjà du mal à définir l'intelligence, à définir la neurodiversité, à définir ces erreurs, à définir les sciences cognitives... Alors, la philosophie d'un mort ... On peut lui faire dire tout et n'importe quoi.
Et c'est aussi bien, que dangereux ! Bien, car la diversité est une source de stimulation intellectuel. Et dangereux, car n'importe qui viendra dire n'importe quoi, avec persuasion !

 

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Il y a 23 heures, Petit pois a dit :

La part du monstre de l'Homme serait plutôt son ego, à mon avis, qui ne laisse aucune place au vide

Si l'ego est monstrueux c'est peut etre parce qu'il n'a pas conscience d'etre fait de vide, ou parce qu'il s'y refuse.

Regarder l'abime, accepter qu'il regarde en nous, ce sont peut etre des étapes nécessaires  pour etre moins monstrueux.

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