"Ma mère est toxique" Un sujet tabou

à l’instant, January a dit :

Je sais oui, c'est très dur. Peu de gens sont capables de l'entendre. Je précise qu'elle est morte pas seulement dans ma tête, elle est vraiment morte. J'avais 16 ans quand elle est morte, et c'est moi qui ai découvert son cadavre. Je ne l'ai jamais pleurée. 

Disons qu'il y a un deuil à faire, et que lorsque celui-ci est fait les affects douloureux s'estompent. Quand à l'idée que des parents toxiques abiment irremédiablement les enfants, tu as raison January de temoigner du fait que ce n'est heureusement pas toujours le cas. On est aussi ce que l'on choisit d'être, et l'on voit souvent des gens pour qui c'etait pas gagné au départ se servir des obstacles qu'ils ont eu sur leur chemin pour grimper dessus et même s'en servir quelque part de tremplin, plutôt que de baisser les bras et rester à l'arrêt.

il y a 19 minutes, hanss a dit :

C'est trés dit ce que tu dis là January tu as certainement t'es raisons,On en arrive jamais là par hasard Mais Je suppose que tu n'es pas dans l'indifférence alors Et On peut jamais l'être totalement dans ces conditions de toute facon.

C'est qu'en fait il y a notre mère physique, la personne qu'elle est qui ne colle jamais à ce qu'un enfant attend d'une mère. La Mère idéale imaginaire est une déesse toute puissante, c'est un peu trop demander à une femme. De fait, une mère en fera toujours trop ou pas assez, trop bien, ou trop mal, et c'est quand on envisage ça de ce point de vue que l'on peut entrevoir que notre mère, quels que soient ses qualités ou défauts, improvisait ce metier de mère comme elle pouvait.

Je ne sais pas si on se sert des obstacles, moi ça m'a pris quand même un peu de temps pour les réduire en poussière. J'ai bien grimpé dessus, mais pour leur sauter dessus à pieds joints jusqu'à ce qu'il n'en reste rien. C'était...très fatigant  

En revanche c'est bien ça oui, on est ce que l'on a fait de nous dans une certaine mesure et puis il y a ce que l'on choisit d'être, exactement. La proportion n'est pas toujours la même pour tout le monde, la volonté ne suffit pas, il existe des gens très, malheureusement trop abîmés

Tu as su/pu faire ce travail de deuil seule. C'est fatiguant oui, et tu as eu la vitalité necessaire, tant mieux. Bien sur que non, que la volonté ne suffit pas. C'est plus lié à la pulsion de vie à l'oeuvre differement en chaque individu qu'aux obstacles. Malheureusement cela ne se commande pas. Ceci dit, il y a aussi les rencontres avec des personnes qui se reveleront importantes et qui viendront compenser ce qu'un parent defaillant a abimé. On peut trouver cette part d'humanité qui fait defaut dans un tiers, et heureusement.

Oh non pas seule, et à mon avis s'en sortir seul(e) c'est impossible. Avoir eu d'affreux parents désoriente trop, on n'a pas de base, de repères, il faut quelqu'un d'équilibré pour nous montrer tout ça. Mais là, il faut savoir aussi prendre les mains qu'on nous tend (et choisir les bonnes !), pas simple.

Oui, c'est ça. Pas simple. Ce qui est par contre certain, c'est que ce qui est le plus dommageable pour quelqu'un, c'est de rester accroché à l'idée que le passé peut se réparer, et rester ainsi en attente que changent des choses qui ne le peuvent plus. Ceci dit, la "valeur" de quelqu'un est heureusement toujours intacte et l'enjeu est pour la personne d'en prendre conscience. C'est la fameuse histoire du billet:

Un conférencier bien connu commence son séminaire en tenant
bien haut un billet de 20 $. Il demande aux gens :
Qui aimerait avoir ce billet ?
Les mains commencent à se lever alors il dit :
Je vais donner ce billet de 20$ à quelqu'un de vous mais
avant, laisser moi faire quelque chose avec.
Il chiffonne alors le billet avec force et il demande :
Est-ce que vous voulez toujours de ce billet ?
Les mains continuent à se lever.

Bon, d'accord, mais que se passera-t-il si je fais cela. Il
jette le billet froissé par terre et saute à pied joints
dessus, l'écrasant autant que possible et le recouvrant
 des poussières du plancher. Ensuite il demande :
Qui veut encore avoir ce billet ?
 Évidemment, les mains continuent de se lever !

- Mes amis, vous venez d'apprendre une leçon ...Peu
 importe ce que je fais avec ce billet, vous le voulez
 toujours parce que sa valeur n'a pas changé, il vaut
 toujours 20 $.

Nous sommes d'accord

Il y a 8 heures, PINOCCHIO a dit :

Fuir, mais pas abandonné parce que après ça te rattrape, ne dit on pas que tu dois porter assistance à tes parents en toute circonstance , il en est de même de chaque côté , il me semble bien

Si si ABANDONNER et je persiste.

Il y a des parents qui sont loin de porter assistance à leurs enfants, et des médecins qui savent qu'il n'y a rien à y faire.

C'est curieux ce besoin de donner des conseils sur des choses que l'on ne connait pas...

il y a 1 minute, AREINE a dit :

Si si ABANDONNER et je persiste.

Il y a des parents qui sont loin de porter assistance à leurs enfants, et des médecins qui savent qu'il n'y a rien à y faire.

C'est curieux ce besoin de donner des conseils sur des choses que l'on ne connait pas...

 

Tu fais comme tu veux , tu verras bien plus tard, si maman te sollicite, elle serait pas en peine de réclamer, et c'est son droit, c'est le tribunal qui tranchera, ........fille indigne , va

Les carences et vulnérabilités liées à une mère toxique se reproduisent de génération en génération. On ne peut jamais faire la paix avec une mère toxique ; au mieux on ignore, on fait "comme si...".

Mais moins on affronte le problème avec elle, plus on absorbe ; on fait l'éponge et c'est couteux pour celui qui se tait.

La mère toxique a sans doute eu elle-même des parents toxiques et le problème c'est de répercuter les effets délétères sur plusieurs générations.

Comment arrêter cela ? Comment créer une rupture dans cette chaine pernicieuse ? La question d'avoir ou non des enfants se pose alors.

Une chaîne de répetitions ça se rompt. C'est ce que nous disons plus haut, qu'heureusement chaque individu a à un moment donné le choix de,soit faire subir ce qu'il a subi, et ainsi de n'être qu'un maillon de la chaîne de répetitions, soit au contraire d'en sortir et de transmettre à ses propres enfants tout le contraire. Ceci dit oui, pour "sortir d'où l'on nait pour devenir ce que l'on est" ça demande une certaine "force" qu'hélas pas tout le monde n'a en soi.

il y a 1 minute, ping a dit :

Une chaîne de répetitions ça se rompt. C'est ce que nous disons plus haut, qu'heureusement chaque individu a à un moment donné le choix de,soit faire subir ce qu'il a subi, et ainsi de n'être qu'un maillon de la chaîne de répetitions, soit au contraire d'en sortir et de transmettre à ses propres enfants tout le contraire. Ceci dit oui, pour "sortir d'où l'on nait pour devenir ce que l'on est" ça demande une certaine "force" qu'hélas pas tout le monde n'a en soi.

Ainsi les violeurs ont parfois eux memes subis des abus. Les violents ont eux memes subis des violences....

Oui bien sur. Mais heureusement pas tous. Heureusement que ce n'est pas automatique. Certains pour "reparer" les violences subies par eux deviendront des gens très biens et des parents super aimants. C'est en fait la meilleure revanche à prendre sur la vie que de pouvoir aimer malgré tout.

il y a 17 minutes, ping a dit :

Une chaîne de répetitions ça se rompt. C'est ce que nous disons plus haut, qu'heureusement chaque individu a à un moment donné le choix de,soit faire subir ce qu'il a subi, et ainsi de n'être qu'un maillon de la chaîne de répetitions, soit au contraire d'en sortir et de transmettre à ses propres enfants tout le contraire. Ceci dit oui, pour "sortir d'où l'on nait pour devenir ce que l'on est" ça demande une certaine "force" qu'hélas pas tout le monde n'a en soi.

ça se rompt si on a conscience du risque de reproduire les effets pernicieux d'une mère toxique, et encore... comme tu le précises cela demande une certaine force.

Quand on est en âge de procréer, on n'a pas toujours le recul nécessaire pour analyser les situations ni la maturité pour en percevoir les répercussions possibles.

Bonjour, je vous remercie pour ce partage ! C’est vraiment très triste pour ces enfants qui ne connaîtront peut-être jamais l’amour d’une mère :(. J’ai lu un peu vos réponses, et personnellement je ne vois pas vraiment de solutions pour ce genre de cas. Le mieux selon moi serait de rester loin de cette toxicité.

Tous les parents maltraitants ont été maltraités. En revanche tous les enfants maltraités ne deviendront pas forcément maltraitants. 

Il faut de la force certes, mais plus important encore, il faut être accompagné. A un certain niveau de désorientation, de repères au zéro absolu, il n'est pas possible de s'en sortir tout seul. Si depuis tout petit vous avez appris qu'une pomme est un légume vous continuerez pendant des années à l'affirmer si personne ne vient vous dire et vous prouver l'inverse. Après il faudra vous adapter à cette nouvelle information. Tant que c'est les pommes, ça va  , mais quand on vous explique qu'on n'agit pas comme ceci ou comme cela alors que ça a toujours été votre quotidien, ça devient très compliqué. 

Rompre la chaîne n'est pas donné à tout le monde, quelque chose est à l'oeuvre, quelque chose de puissant, qui s'appelle le déni. On veut tous avoir eu de bons parents. Jusqu'à un certain point on ferait tout pour les excuser. Pourquoi ? Parce qu'on se sent responsable de ce qui nous est arrivé (à tort). Les enfants battus réclament leurs parents... 

Ce déni est puissant même lorsqu'on a à son tour des enfants. J'ai connu comme ça une mère (et pas une maman attention je fais la différence) qui insultait ses enfants, c'était normal, pas grave, même rigolo quoi. Alors qu'on lui opposait que son comportement était indigne d'un bon parent et qu'on l'engageait à se poser des questions sur ce défaut de langage, qu'on la soutenait dans son travail sur elle, une phrase revenait sans cesse : "Oui bon ! Moi aussi mes parents me traitaient de p'tite connasse et j'suis pas morte hein ?"

Ben si. T'es morte en fait : tu traites tes gamins comme de la m.... 

Il y a 15 heures, January a dit :

En revanche tous les enfants maltraités ne deviendront pas forcément maltraitants.

Va expliquer cela aux têtes pensantes de l'ASE et aux pseudo-professionnels de la petite enfance par ce que grâce à eux, j'ai appris qu'il existait un déterminisme lorsqu'on devient parents. On devient OBLIGATOIREMENT un parent maltraitant après avoir été un enfant maltraité.

Je n'ai jamais cru au déterminisme (qu'il soit social ou autre) et les institutions de la petite enfance veulent me faire le contraire . J'ai bien prouver ces andouilles de l'Education Nationale que j'ai réussis à avoir mon brevet des collèges et mon bac (même si j'ai quatre ans pour le décrocher) alors qu'on m'a toujours dit que je ne ferais jamais d'études (j'ai une licence en histoire option géographie).

Pour en revenir au sujet, les mères toxiques démollisent leurs enfants et j'en ai un cas à la maison avec mon mari qui a une mère toxique, qui elle-même avait une mère toxique. En plus d'être le petit dernier, mon mari est aussi le seul garçon de la fratrie et ce statut, il l'a payé très cher (quoi que ma belle-soeur en a elle aussi beaucoup bavé et elle a mis de la distance physique entre elle et sa mère) ce qui fait que mon mari ne veut plus entendre parler d'elle mais certains matins, il a des colères terribles.

C'est la capacité d’analyser de façon réaliste les liens à ses propres parents qui permet de ne pas répéter. Sans cela il y aura répétition. Mais on ne fait pas ce travail tout seul et il se poursuit pendant la vie entière, dans les échanges avec les autres, qu'ils soient nos amis, nos collègues, des professionnels de santé, conjoint(e) etc.

Quand l'histoire se répète c'est que les parents n'ont pas pu faire entendre le malheur de leur enfance. Ils n'ont pas été reconnus dans leur souffrance. 

Bonjour ,

J'en ai eu une et la rupture nette et franche a été libérateur ....ça peut demander du temps mais refuser de porter sur ses épaules ce qui ne nous appartiens pas et se défaire de toute culpabilité est très salvateur et permet de se construire et d'ETRE soi .....

J'ai ensuite été moi même maman et j'ai pu vivre ce merveilleux rôle pleinement , sereinement et mes enfants aujourd'hui adultes me le montre ....

Oui , c'est important de témoigner pour les personnes qui n'ont pas encore réussi à sortir de cette relation .....

La fuite était pour moi la solution , pour d'autres se sera peut être autre chose mais l'essentiel est de trouver son équilibre , d'être bien avec soi-même ....

Je souhaite à tous ceux et celles étant dans cette situation de trouver ce qui les aidera à s'en sortir :o)