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Le Dernier Président des États-Unis


azaran

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azaran Membre 21 messages
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Le dernier Président des États-Unis

 

Essai


De quoi faire réfléchir :

« Quel sort l'espèce humaine s’attire-t-elle en permettant à la culture anglaise d'assouvir son ambition hégémonique au détriment de l'humanité ? »


Lettre aux Républicains

     Donald Trump est allé au “Detroit Economic Club” et, se tenant devant les cadres de l'exécutif de la “Ford Motor Company”, il leur a dit : « Si vous fermez vos usines comme vous le planifiez à Détroit, pour les construire au Mexique, je vais appliquer un tarif douanier de 35 pour-cent sur toutes les voitures que vous enverrez aux États-Unis, et personne ne va les acheter ».

     C'était stupéfiant à entendre ! Aucun politicien, républicain ou démocrate, n'avait jamais parlé de cette manière à ces cadres. C'était comme de la musique aux oreilles des gens du Michigan, de l'Ohio, de la Pennsylvanie et du Wisconsin, ces états qu'on qualifie de “Brexit” dans cette élection présidentielle.

     Vous habitez l'Ohio, vous savez de quoi je parle. Que Trump ait eu ou pas l'intention d'appliquer ce tarif douanier est pour ainsi dire non pertinent, parce qu'il fait ce genre de discours à des gens qui vivent des difficultés économiques. Et c'est pourquoi tous ces travailleurs oubliés, inconnus et vaincus, qui appartenaient auparavant à ce qu'on appelait la classe moyenne, aiment Trump.

     Il est le Cocktail Molotov humain qu'ils attendent depuis longtemps. La grenade humaine qu'ils peuvent légalement lancer dans un système qui leur a volé leur vie. Alors le 8 novembre, jour d'élection, quoiqu'ils aient perdu leur emploi, quoique la banque ait décidé de récupérer son prêt, puis vint le divorce, et maintenant la femme et les enfants sont partis, l'auto a été saisie, ils n'ont pas pris de vraies vacances depuis des années, et ils sont aux prises avec ce plan médical merdique “Obamacare Bronze” qui ne peut même pas leur procurer un foutu percocet. Ils ont essentiellement perdu tout ce qu'ils avaient.

     Sauf une chose ! La seule chose qui ne leur coûte rien, et qui leur est garantie dans la constitution : leur droit de vote ! Ils n'ont peut-être plus un sou en poche, ils n'ont peut-être plus de domicile, ils se sont peut-être fait enculer et sont fichus. Peu importe, car tout s'égalise le jour d'élection.

     Un millionnaire et un chômeur ont le même nombre de vote : un seul ! Et beaucoup plus d'ex-membres de la classe moyenne que de millionnaires vont aller voter. Alors, le 8 novembre, tous les dépossédés vont entrer dans l'isoloir avec un vote, tirer le rideau, et actionner le levier ou utiliser le crayon feutre ou l'écran tactile pour mettre un foutu gros X dans la case à côté du nom de l'homme – Donald J. Trump ! – qui a menacé chambarder ce même système qui a ruiné leur vie.  

     Ils savent que les élites qui ont ruiné leur vie haïssent Trump. Que les corporations états-uniennes haïssent Trump ! Que les financiers de “Wall Street” haïssent Trump ! Que les politiciens de carrière haïssent Trump ! Que les médias haïssent Trump ! Après l'avoir créé et aimé, maintenant vous le haïssez. Merci les médias. L'ennemi de mon ennemi est celui pour qui je vote le 8 novembre.

     Oui ! le 8 novembre, toi Joe Blow, Steve Blow, Bob Blow, Billy Blow, Billy Bob Blow, tous les Blows ! Vous allez pouvoir voter et faire sauter ce maudit système parce que c'est votre droit ! L'élection de Trump va être le plus assourdissant VA TE FAIRE FOUTRE ! jamais entendu dans l'histoire de l'humanité.

     Et vous allez vous sentir bien ! Pendant un jour... peut-être une semaine... possiblement un mois. Et puis, comme les Britanniques, qui voulaient envoyer un message, ont voté pour quitter l'Union européenne. Sauf qu'ils ont appris que, quand on vote pour quitter l'Union européenne, il faut réellement quitter l'Union européenne. Et maintenant ils le regrettent. Tous ces gens de l'Ohio, de la Pennsylvanie, du Michigan et du Wisconsin... l'Angleterre moyenne, n'est-ce pas ? Ils ont voté pour partir, et maintenant ils le regrettent. Et plus de 4 millions d'entre eux ont signé une pétition pour refaire le référendum. Ils veulent une autre élection. Mais ça n'arrivera pas parce qu'ils ont utilisé ce tour de scrutin comme outil de gestion de colère. Et maintenant, ils se sont enculés. Et le reste de l'Europe, le reste de l'Europe, ils leur font (tout en agitant la main) : « Adieu Félicia ! ».

     Alors quand les électeurs (légitimement) en colère de l'Ohio, du Michigan, de la Pennsylvanie et du Wisconsin découvriront, après quelques mois en poste, que le Président Trump n'avait pas l'intention de faire quoique ce soit pour eux, il sera trop tard pour revenir en arrière.

     Mais... je comprends. Vous vouliez envoyer un message. Votre colère était vertueuse et justifiée. Et bien... votre message a été reçu.

     Bonne nuit à tous les États-Uniens. Vous venez d'élire le dernier Président des États-Unis.

Lue par Michael Moore lors de ses spectacle “Michael Moore in TrumpLand”, le 7 et 8 octobre 2016, au théâtre Murphy à Wilmington dans l'Ohio. (Michael Moore avait prédit la victoire de Donald Trump dans une lettre à l'attention des internautes qui visitaient son site avant le 8 novembre.)

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« Une culture c'est l'ensemble des formes acquises de comportements, qui se transmettent par l'éducation, d'un groupe d'individus étant uni par une tradition [langue] commune. » – Margaret Mead (1901-1978) ; anthropologue états-unienne

     Le 8 novembre 2016, sur un des territoires* de la culture anglaise, baptisé les États-Unis, avait lieu l'élection du quarante-cinquième Président dans l'histoire de ce pays. Malgré une victoire de la candidate démocrate Hillary Clinton au suffrage universel, la majorité républicaine des Grands électeurs, désignés par le Collège électoral, accorda plutôt la victoire au candidat républicain. Ce choix décisif inversa, à l'insu du Parti républicain, les critères tant de sélection des prochains candidats présidentiels que du comportement présidentiel à venir sur le plan éthique et moral.

*Les territoires officiels de la culture anglaise sont : l'Angleterre, l'Australie, Le Canada, les États-Unis, la Jamaïque, la Nouvelle-Zélande.

     Dans le passé, les qualités et les vertus suivantes avaient été attendues – espérées – de tout candidat briguant le poste de Président des États-Unis : être courageux, être diplomate, être franc, être honnête, être fiscalement intègre, être intelligent, avoir un langage noble, être modeste, être pacifiste, être poli, être respectueux des autres cultures, être respectueux des femmes, être respectueux des autres races, et avoir un sens moral.

      On pouvait certes comprendre qu'un candidat n'ait pas toutes les qualités et les vertus énumérées ci-dessus, mais on pouvait au moins compter sur la présence de celles qui sont considérées par la plupart des gens comme étant essentielles.

     Mais le choix du Collège électoral s'est arrêté sur un individu étant affecté d'un trouble psychiatrique grave. Ce trouble, appelé la mégalomanie, consiste en une surestimation, par le malade, de ses capacités physiques et intellectuelles ainsi que de sa puissance et situation sociale. Cette disposition d'esprit peut aller de la simple appréciation exagérée de sa propre valeur jusqu'au délire de grandeur, vrai et systématisé. La mégalomanie est considérée par le corps médical comme étant justiciable d'un traitement psychiatrique.

     L'individu qui va être assermenté Président des États-Unis, le 20 janvier 2017, est arrogant, belliqueux, cupide, effronté, égoïste, hypocrite, possiblement incestueux, fiscalement irresponsable, malhonnête, malveillant, menteur, misogyne, narcissique, opportuniste, ordurier, philosophiquement déficient, raciste, revanchard, sexiste, tyrannique, vantard, vulgaire et xénophobe.

     À partir du 21 janvier 2017, les Anglais états-uniens vont être confrontés à une situation potentiellement tyrannique sur le plan politique. La Présidence du pays, la Chambre des représentants et le Sénat seront effectivement contrôlés par le Parti républicain. Cette mainmise sur les 3 pouvoirs – l'exécutif, le législatif et le judiciaire – va donner au Parti républicain un pouvoir absolu. On serait négligeant à ce moment-ci de ne pas rappeler cette citation de Machiavel (1469-1527), qui prévenait des conséquences néfastes d'un pouvoir absolu. En effet, l'écrivain et homme politique florentin avait avertit que « le pouvoir absolu corrompt absolument ».

     L'application de ce pouvoir absolu se vérifiera dans les 100 premiers jours de la présidence. Durant cette période, le Président pourra signer des décrets considérés comme étant des décisions écrites de l'exécutif, dont les effets immédiats sont analogues à ceux d'une loi.

Politique intérieure

     Il signera un décret annulant tous les décrets présidentiels de Barack Obama.

     Il signera un décret visant à démanteler l'Agence de protection de l'environnement (EPA). Une institution qui fut fondée le 2 décembre 1970 pour étudier et protéger la nature ainsi que la santé de la population.

     Il signera un décret permettant l'extraction, la production et l'utilisation des énergies fossiles – le charbon, le gaz et le pétrole – dans le pays.

     Il signera un décret annulant toute mesure fédérale visant à lutter contre le changement climatique dans le pays.

     Il signera un décret autorisant la formation d'une commission d'enquête afin de faire accuser et emprisonner Hillary Clinton pour le scandale des courriels (“e-mails”). On sait qu’il a changé d’idée après son élection le 8 novembre 2016. Mais il pourrait encore changer d'idée après son inauguration le 20 janvier 2017.

     Il signera un décret abrogeant la loi sur les soins médicaux abordables (the “Affordable Care Act”, ACA), institué par Barak Obama, que le parti républicain a surnommé “Obamacare”.

     Il signera un décret visant à expulser plus de 11.000.000 d'immigrants illégaux du pays, incluant leurs enfants.

     Il signera un décret visant à mettre fin à l'immigration de tout musulman venant d'un pays soupçonné d'héberger des terroristes ou dans lequel sévissent des activités terroristes.

     Il signera un décret autorisant la formation d'une commission visant à renverser le jugement de la Cour suprême qui avait légalisé l'avortement en 1973 (voir Roe versus Wade).

     Ayant affirmé durant sa campagne électorale que la possession d'une arme à feu est « un droit naturel et inaliénable » et « un droit donné par Dieu à l'autodéfense », il signera un décret visant à renforcer le deuxième amendement constitutionnel. Cet amendement dit : « Une milice bien réglementée étant nécessaire pour la sécurité d'un État libre, le droit d'avoir et de porter des armes ne sera pas enfreint »*. Ceci permettra assurément une prolifération d'armes à feu sans précédent sur le territoire états-unien.

*Jusqu'en 2008 (voir District de Colombie versus Heller), l'interprétation des juges et des érudits était que le deuxième amendement protégeait le droit d'avoir et de porter des armes, mais uniquement pour les besoins de service militaire et de sécurité de la collectivité.

     Démontrant son ignorance de la loi, le candidat républicain avait promis en campagne électorale que, s'il était élu, il signerait un décret autorisant la réécriture de la loi traitant de la diffamation. Et que, en tant que Président, il poursuivrait en justice quiconque ou tout média qui dirait, écrirait ou montrerait quoique ce soit lui étant défavorable. Sauf qu’il n'existe pas de loi spécifique traitant de la diffamation !

Politique extérieure

     Il signera un décret autorisant les États-Unis à se retirer de l'accord de Paris sur le climat, signé en 2015.

     Il signera un décret, annulant – pour les renégocier – les 2 ententes commerciales internationales : le traité de libre-échange nord-américain (NAFTA), et le partenariat trans-pacifique (TPP).

     Il signera un décret annulant les milliards de dollars de paiements à l'Organisation des Nations unies (ONU) qui sont prévus pour des programmes visant à lutter contre le changement climatique.

     Il signera un décret autorisant l'érection d'un mur qui fera la longueur de la frontière séparant les États-Unis du Mexique. Il a répété maintes fois durant sa campagne électorale que le Mexique devrait assumer les coûts de construction de ce mur.

     Ainsi qu'il l'avait répété de nombreuses fois durant sa campagne électorale, il signera un décret imposant un tarif douanier de 45 pour-cent sur toutes les exportations chinoises aux États-Unis. On ne sera pas surpris si, en guise de représailles, la Chine s'engage dans une guerre commerciale avec les États-Unis.

     Il signera un décret autorisant les États-Unis à se retirer du pacte de l'Atlantique Nord, annulant ainsi son adhésion à l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN).

      Il signera un décret, annulant – pour le renégocier – l'accord international sur le nucléaire signé par les grandes puissances pour empêcher l'Iran de se doter de la bombe atomique.

      Il signera un décret autorisant les États-Unis à vendre de l'armement nucléaire à des pays alliés, tels que l'Arabie Saoudite, le Japon et la Corée du Sud.

      Il est fort probable qu'il profitera des 100 premiers jours pour faire nommer 1 juge conservateur à la Cour suprême. Les Républicains pourraient faire nommer jusqu'à 4 juges conservateurs à la Cour suprême d'ici la fin du mandat présidentiel. Ce qui leur accorderait un avantage décisif dans la confirmation d’une loi conservatrice (la prière dans les écoles) ou dans l'abrogation d'une loi libérale (l’avortement).

Le Cabinet administratif du Président
Âgé de 70 ans, le nouveau Président ne conduira pas seul la destinée de son pays. Il se fera seconder par une équipe triée sur le volet. Voici ceux qui l'assisteront :
Le Conseiller spécial du Président : À 62 ans, Stephen Bannon est un ancien militaire et un ancien diplômé d’Harvard qui a travaillé chez Goldman Sachs. C'est surtout l’ancien patron de l’agence de presse “Breitbart News”, un média Internet des plus extrémiste, raciste, antisémite, xénophobe et homophobe du pays.
Le Secrétaire d'État : À 64 ans, Rex Tillerson est président-directeur général de la société “Exxon Mobil”. La société a passé de nombreux contrats avec des pays qui ne sont pas tous démocratiques. Exxon a beaucoup d'activité pétrolière en Russie. Ceci est considéré comme un atout par le Président élu. Rex Tillerson sera aussi en charge du dossier sur le changement climatique. Contrairement au Président élu, Rex Tillerson n'hésite pas à dire que l'activité humaine perturbe le climat même si Exxon a souvent minimisé l'impact des gaz à effet de serre. Il est aussi en faveur du projet de l'oléoduc “Keystone”. Sa nomination, qui doit être approuvée par le Sénat, ne sera toutefois pas facile en raison des liens étroits noués avec de nombreux chefs d'État, dont Vladimir Poutine. Sans compter que sa nomination inquiète aussi puisque la promotion de l'industrie pétrolière par Rex Tillerson va à l'encontre de la lutte contre le changement climatique. On se rappellera que la société Exxon Mobil est responsable d'un important déversement de pétrole. En mars 1989, en Alaska, le navire pétrolier Exxon Valdez causa une marée noire de 7.000 kilomètres carrés de nappes de pétrole brut, polluant 800 kilomètres de côtes-pacifique.
Le Directeur du Cabinet administratif : À 44 ans, Reince Priebus est le patron du Parti républicain qui a réussi cette performance de laisser le milliardaire populiste mener sa campagne contre le parti, tout en s’assurant de son soutien dans les urnes.
Le Procureur général du pays : À 69 ans, Jeff Sessions, dit Jeff Beauregard Sessions IIIe, est un natif de l'Alabama. Il représente cet État au Sénat depuis 1997. C'est un partisan de politiques d'immigration strictes, Sa personnalité reste très controversée pour des propos racistes tenus plusieurs décennies passées. En effet, alors qu'il était procureur fédéral dans les années 80, il avait reproché à un avocat blanc de faire « honte à sa race » pour avoir défendu un client africain. Sa nomination doit être approuvée par le Sénat.
Le Directeur du conseil de Sécurité nationale (NSC) : À 57 ans, Michael Flynn, ancien Directeur du renseignement militaire, était l'une des rares figures du département de défense à avoir soutenu le Président élu pendant sa campagne électorale. Il a défendu une ligne très agressive face à l'extrémisme islamique, accusant Barak Obama de se montrer trop peu énergique face à cette menace. Il a défendu en revanche le rapprochement avec Moscou et Pékin, s'affichant même avec Vladimir Poutine lors d'un dîner en décembre 2015. « Nous avons un problème avec l'islamisme radical et je pense que nous pouvons travailler ensemble contre cet ennemi », avait-il expliqué au Washington Post.
Le Secrétaire à la Défense : À 66 ans, James Mattis est un général de la Marine à la retraite. Il détient une réputation de dur à cuire qui n'a pas la langue dans sa poche, d'où son surnom de chien enragé “Mad Dog”. Bien que son bilan au combat et ses compétences en tant que commandant soient généralement jugées positivement, James Mattis a peu d'expérience liée à la diplomatie – un aspect pourtant important du travail de secrétaire à la Défense. Mais James Mattis a connu son lot de controverses. Il a notamment été critiqué pour avoir avoué, en 2005, qu'il éprouvait du plaisir à tuer des gens. « C'est très agréable de se battre [...] C'est agréable de tuer certaines personnes. Je vais être très honnête avec vous, j'aime les bagarres », avait-il dit lors d'un rassemblement à San Diego. Lorsqu'il a pris les commandes du commandement central des États-Unis en 2010 – jusqu'à sa retraite en 2013 – il était responsable des guerres en Irak et en Afghanistan. Sa nomination doit être approuvée par le Sénat.
Le Directeur de l'Agence centrale de renseignement (CIA) : À 52 ans, Mike Pompeo est un parlementaire républicain qualifié de « faucon », un farouche adversaire du régime iranien et de l'accord international sur le nucléaire signé par les grandes puissances pour empêcher l'Iran de se doter de la bombe atomique. Il a été aussi l'un des membres en vue de la controversée commission d'enquête sur l'attaque en Libye du consulat états-unien à Benghazi en 2012. Après 2 ans d'enquête, cette commission avait finalement accusé Hillary Clinton, secrétaire d'État à l'époque, d'avoir minimisé la menace djihad en Libye.
Le Directeur de l'équipe de Transition : À 63 ans, Myron Ebell était anciennement Directeur de politique internationale sur l'environnement et le réchauffement global pour l'institut de Compétitivité entrepreneuriale (CEI). Quoiqu’il ne détienne aucun diplôme scientifique, il nie catégoriquement le changement climatique. Il a participé à une vidéo promotionnelle pour « la Coalition des imperturbables », une organisation dévouée à dissiper les mythes du réchauffement global en exposant la faille des analyses de risques économiques et scientifiques. Il dit dans la vidéo : « Je crois que l'argument du réchauffement global est stupide. Je crois que la très grande majorité des scientifiques pensent que c'est stupide. Et je me sens donc un peu embarrassé de gaspiller mon temps sur cette stupide question ».
Le Directeur de l'Agence de protection environnementale (EPA) : À 48 ans, Scott Pruitt était Procureur général de l'Oklahoma, et proche de l'industrie des énergies fossiles. C'est un allié loyal aux sociétés de pétrole et gaz dont il a reçu de nombreuses contributions électorales par le passé. Il a même défendu leur technique de forage gazier, appelée fracturation, même si celle-ci est responsable de l'augmentation du nombre de tremblements de terre dans son État. En effet, depuis que les sociétés gazières ont augmenté leurs activités de fracturation, le nombre est passé de 2 tremblements de terre en 2008 à 889 en 2015. Scott Pruitt a passé l'essentiel de son temps comme Procureur général à se battre contre l'agence à la tête de laquelle il vient d'être nommé. Il a ainsi mené une bataille judiciaire contre les mesures réglementaires, mises en place par l'EPA, pour réduire les émissions de gaz à effet de serre des centrales électriques au charbon. Il supervisera certainement le retrait des États-Unis de l'accord de Paris signé fin 2015 par 192 pays. Sous l'incitation de Scott Pruitt, 28 États ont entamé une action en justice contre les réglementations de l'EPA pour réduire les émissions des centrales électriques au charbon. Scott Pruitt veut déléguer la responsabilité de l'environnement à chaque État. Il y a fort à parier que Scott Pruitt démantèlera l'EPA jusqu'à ce que l'agence ne soit plus qu'une coquille vide sans aucun pouvoir.
Le Secrétaire au Trésor : À 53 ans, Steve Mnuchin est un ancien dirigeant de la banque d'affaires Goldman Sachs. Il n'a pas d’expérience politique, mais il a accordé son soutien au Président élu tôt dans la campagne. Il a été nommé malgré la promesse électorale du Président élu de rompre les liens entre “Wall Street”. Steve Mnuchin est l’un de ceux qui ont aidé à contracter toutes ces hypothèques merdiques qui non seulement ont affaiblit l'économie du pays le 15 septembre 2008, mais ont également ruiné des millions de propriétaires de maison. Après la crise, Steve Mnuchin a acheté “OneWest”, une banque qui est devenue notoirement infâme – qualifiée de machine à saisie de 36.000 maisons – dans sa façon de ruiner et d’expulser les propriétaires de maison incapables de rembourser leur hypothèque. Au sujet de sa nomination, la Sénatrice démocrate Elizabeth Warren a dit : « Et ce que fait le Président, c'est qu'il remet littéralement les clés du Trésor à un escroc de “Wall Street” qui a contribué à la crise financière mondiale de 2008 ». Il est fort probable que Steve Mnuchin conseillera au Président de réduire l'imposition pour les entreprises et les ménages aux revenus les plus élevés afin d'encourager la consommation, l'investissement et la croissance. Ce qui laisse supposer que rien ne sera fait pour réduire l'imposition des ménages à faibles revenus.
Le Secrétaire du Commerce : À 79 ans, Willbur Ross est un banquier qui gère son fonds d'investissement et s'est spécialisé dans le redressement d'entreprises en difficultés. On le surnomme « le roi des faillites », parce qu'il est passé maître dans l'art d'acheter des entreprises en péril avant de les revendre à profit. Il n'a pas d’expérience politique, mais il a accordé son soutien au Président élu tôt dans la campagne. Il sera chargé de mettre en application la politique économique du Président qui a promis durant sa campagne présidentielle de garder les emplois industriels aux États-Unis. Après avoir renégocié les 2 ententes commerciales de libre-échange internationales (NAFTA et TPP), Willbur Ross aura probablement recours aux mesures protectionnistes les plus franches et les plus anciennes qui sont : la protection du marché intérieur à l'aide de barrières fondées sur des tarifs douaniers et un monopole mercantile accordé aux entreprises nationales. Des campagnes nationales afin d'encourager la consommation des produits fabriqués au pays devraient aussi être régulièrement promues.
Le Secrétaire de l’Énergie : À 66 ans, Rick Perry, ex-Gouverneur du Texas, a été nommé à la tête d’un département qu'il avait promis d’abolir dans la primaire républicaine de l'élection de 2012. En 2006, Rick Perry a déclaré qu'il croyait en la véridicité de la Bible, et que ceux qui n'acceptaient pas Jésus comme leur Sauveur iraient en enfer. Perry se considère « un croyant indéfectible du concept intelligent [dans la création] comme étant une question de foi et d'intelligence », et a exprimé son soutien à l’enseignement du créationnisme parallèlement à l'évolution dans les écoles du Texas. Rick Perry a soutenu la Proposition 2 du Texas en 2005, une proposition votée qui a modifié la constitution du Texas pour définir « le mariage comme une union seulement entre un homme et une femme » et interdire à l'État de créer ou de reconnaître « tout statut juridique identique ou similaire au mariage ». Il est pour la peine de mort. Rick Perry pense que le changement climatique est artificiel et faux. Il a affirmé que les scientifiques ont falsifié leurs données afin d'obtenir des argents pour leurs recherches. Il ne possède aucun diplôme scientifique, contrairement à ces 2 prédécesseurs. Ernest Moniz, un physicien nucléaire qui enseigne au “Massachusetts Institute of Technology” (MIT), et Steven Chu, un physicien lauréat du prix Nobel.
Le Secrétaire du Travail : À 66 ans, Andrew Pozder est PDG de Hardee’s et Carl’s Jr. (2 compétiteurs de McDonald's), Andy Puzder s'oppose à toute augmentation du salaire minimum. Il a aussi affirmé qu'il aimerait remplacer ses employés par des robots. Ses sociétés ont été accusées de ne pas respecter les lois régissant les normes de travail, ces mêmes lois qu'il devra faire respecter lorsqu'il entrera en fonction. Andy Puzder a suscité la controverse dans le passé avec ses publicités télévisées qui montraient de jeunes femmes ne portant que des bikinis et mordant dans d'énormes “hamburgers”. Critiqué pour son exploitation des femmes pour vendre son produit, Andy Puzder se justifia ainsi le 20 mai 2015 : « J'aime mes publicités. J'aime voir de belles femmes ne portant qu'un bikini manger des hamburgers. Je pense que c'est très Américain [sic] ».
Le Secrétaire à la Santé et Services à la population (H & HS): À 62 ans, Tom Price est un opposant puissant à la réforme majeure du système de santé, surnommée “Obamacare” par les républicains. Ce représentant de la Georgie à la Chambre a dénoncé à plusieurs reprises la loi sur les soins médicaux abordables (the “Affordable Care Act”, ACA) du Président Barak Obama. Le Président élu n'a d'ailleurs pas fait de mystère de ce qu'il attend de Tom Price, soulignant « qu'il était exceptionnellement qualifié pour donner suite à notre engagement d'abroger et de remplacer Obamacare afin de fournir des soins de santé abordables et accessibles à tous les États-Uniens ». La semaine dernière, il avait avancé que le programme mis en œuvre les Républicains pour remplacer “Obamacare” aurait une « ressemblance significative » avec une loi adoptée par le Congrès l’an dernier, mais à laquelle Barak Obama avait opposé son veto. Cette loi mettra un frein à l’expansion du programme Medicaid, destiné à venir en aide aux citoyens les plus pauvres, en plus d'abolir les subventions aidant les États-Uniens de la classe moyenne à se procurer une police d’assurance privée, et entraînera l’élimination de toute sanction fiscale contre les citoyens qui refusent de se procurer une police d’assurance de soins médicaux. On apprit, suite à une enquête de CNN, que Tom Price avait acheté des parts sociales dans une société qui fabrique des appareils médicaux, quelques jours seulement avant de présenter un projet de loi au congrès qui avantagerait commercialement cette même société. Le Comité d'action politique (“Political Action Commity”, PAC) de la dite société procéda par la suite à de multiples contributions à la caisse de ré-élection de Tom Price.
La Secrétaire à l'Éducation : À 58 ans, Betsy DeVos est une richissime philanthrope républicaine. Elle n'a pas d’expérience politique, mais a contribué généreusement au Parti républicain. C'est une ardente partisane du droit de choisir entre l'école publique, privée ou l'enseignement à la maison. « Sous sa direction, nous allons réformer le système scolaire états-unien et supprimer la bureaucratie qui handicape nos enfants, afin que nous puissions offrir une éducation et un choix d'écoles de niveau mondial à toutes les familles », assure le Président élu des États-Unis. « Le statu quo n'est pas acceptable dans l'éducation », a-t-elle ajouté. Pour sa part, la Présidente de la Fédération états-unienne des enseignants (The “American Federation of Teachers”, AFT), Randi Weingarten, a fulminé : « Le Président élu a choisi la candidate la plus idéologue et hostile à l'école publique depuis l'institution du département de l'Éducation ».
Le Secrétaire du Logement et Développement urbain (HUD) : À 65 ans, le chirurgien retraité Ben Carson a été nommé à la tête d'une agence fédérale pour laquelle il n’a aucune expérience. Et qui plus est, le Président élu avait qualifié Ben Carson, lors des primaires républicaines, d’avoir un comportement léthargique aussi incurable que celui d’un agresseur d’enfants. La mission officielle du département du Logement et Développement urbain consiste à aider les citoyens à accéder à la propriété, à soutenir le développement des quartiers et localités, et à améliorer l’accès au logement à un prix abordable. Une mission que modifiera probablement Ben Carson en annulant cette règle de l’administration Obama qui force les villes et localités à publier des rapports sur la discrimination raciale en matière de logement sur leur territoire. Avec Ben Carson, Il ne se construira plus de logements abordables pour les ménages à faibles revenus dans des quartiers plus riches. Le Parti républicain maintient ainsi cette séparation inavouée entre la haute société et la classe moyenne.
L’Ambassadrice des États-Unis à l’ONU : À 44 ans, Nikki Haley, présentement Gouverneur de la Caroline du Sud, est la première femme, en plus d'être issue d’une minorité, à accepter un poste dans le Cabinet administratif du Président élu. Elle s’est fait remarquer en 2015 en acceptant de retirer le drapeau (de l'armée) Confédéré, qui était hissé devant la législature de l'État. Elle avait toutefois ouvertement critiqué le Président élu durant la campagne électorale. Elle avait plutôt fait campagne au côté de Marco Rubio en parlant d’un Parti républicain plus tolérant et inclusif. Elle avait même précisé en début d’année que le Président élu représentait tout ce qu’un Gouverneur ne voulait pas avoir chez un Président. Contrairement aux précédents ambassadeurs cependant, Nikki Haley n’a aucune expérience en politique étrangère. Sa nomination doit être approuvée par le Sénat.

Le mode de fonctionnement du Parti républicain

      On peut déjà avoir un aperçu du comportement d'un Congrès républicain détenant un pouvoir absolu.

      Une première conspiration des républicains fut de voter lundi le 2 janvier 2017, à huis clos et sans débat, – un jour avant la rentrée officielle des représentants à la Chambre – une transformation du Bureau de l’éthique du Congrès (The “Office of Congressional Ethics”, OCE). Une transformation qui se voulait en réalité un démantèlement du Bureau.

      L’OCE devait changer de nom pour ne devenir qu'un Bureau d’étude des plaintes du Congrès, contrôlé par le Comité d’éthique de la Chambre des représentants. Le but inavoué de ce complot était de rendre l’OCE dépendant d’un organe composé à parts égales de représentants démocrates et républicains. L’OCE perdrait ainsi son indépendance, un atout pourtant essentiel pour traiter efficacement des questions d’éthique. Selon les nouvelles règles, l’OCE ne pourrait plus enquêter à partir d’informations anonymes, n’aurait plus de porte-parole, et ne pourrait plus transmettre de dossiers au parquet sans l’aval du Comité d’éthique de la Chambre des représentants. Ce qui donnerait aux républicains le pouvoir d'arrêter toute procédure qu'ils jugeraient dommageable pour le ou les représentants républicains visés par la plainte.

      Les républicains durent faire marche arrière, cependant, en raison d'un gazouillis du Président élu sur son compte “Twitter”, qui les rappela à l'ordre en leur faisant remarquer que : « Avec tout ce qui attend le Congrès, ont-ils [les républicains] vraiment à faire de l’affaiblissement du Défenseur indépendant de l’éthique, aussi injuste qu’il puisse être, leur priorité numéro un ? Concentrez-vous donc sur la réforme fiscale, le système de santé ou bien d’autres choses beaucoup plus importantes ».

      Les républicains n'hésitèrent pas à défendre la réforme en prétendant qu'elle aurait plutôt l'effet contraire. Ainsi, selon Robert Goodlatte, le président du Comité judiciaire de la Chambre et l’initiateur de cette conspiration, les critiques n’avaient pas lieu d’être. Il prétexta que la réforme visait, au contraire, « à renforcer l’OCE, et à protéger les droits des individus soumis à une enquête, ainsi que ceux des témoins appelés à témoigner ».

      Les républicains décidèrent néanmoins, dans la journée du jour suivant, de ne pas interférer immédiatement mais d’étudier une réforme possible au mois d'avril.

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« Les États-Unis d'Amérique forment un pays qui est passé directement de la barbarie à la décadence sans jamais connaître la civilisation. » – Albert Einstein - Comment je vois le monde (1934)

      Les États-Unis d'Amérique furent le résultat d'un impérialisme d'expansion de la couronne royale d'Angleterre. Mû par leur attitude opportuniste et leur instinct belliqueux, les Anglais envahirent graduellement, à partir de 1607, ce territoire d'Amérique jusqu'alors inconnu de l'Europe. L'envahissement commença sur la côte atlantique du continent pour se répandre en proliférant vers le sud.

      L'attitude barbare des Anglais se révéla dans leur traitement des autochtones vivant sur le territoire. Ils combattirent à armes inégales toutes les tribus autochtones entre 1700 et 1850 : les Arapahos, les Blackfeet, les Cheyennes, les Crows, les Hidatsas, les Iowas, les Mandans, les Osages, les Pawnees, les Sioux, les Wichitas, les Apaches Kiowas et les Crees des Plaines – jusqu'à ce que leur nombre, estimé à plus de 1.000.000, soit réduit à environ 230.000 au début du XXe siècle. Ils emprisonnèrent ceux qui n'opposaient plus de résistance dans des réserves sous surveillance militaire. Le gouvernement fédéral n'hésita pas à laisser massacrer environ 5.000.000 de bisons, sous les regards complaisants de l'armée, afin de priver d'une ressource essentielle les autochtones qui refusaient de céder leur territoire ; les forçant ainsi à se soumettre à un exode humiliant, parfois même mortel, hors de leur territoire pour finir emprisonner dans les réserves.

      La tragédie autochtone prit fin après le massacre de “Wounded Knee”. 150 Sioux, principalement des femmes et des enfants, furent massacrés le 29 décembre 1890 par des soldats sur l'ordre d'un colonel de l'armée fédérale nommé James W. Forsyth. Dans la photo qui fut prise de l'enterrement des cadavres dans une fosse commune, on peut voir des soldats qui ont participé au massacre poser pour la caméra l'arme à la main.

     389 Traités furent passés et ratifiés entre les tribus autochtones et le gouvernement fédéral entre 1778 et 1871. Toutefois, les colons anglais violèrent chaque fois et sans scrupule chacun de ces Traités, sans subir aucune répression du gouvernement fédéral.

      On notera l'arrogance des Anglais qui envahirent un territoire avec l'intention volitive de ne jamais tenir compte de la vie des autochtones, qui y habitaient pourtant depuis des millénaires. Toutes les actions de la culture anglaise dans cette tragédie confirma sa psychose* d'une suprématie de la race blanche.

*Affection mentale grave, caractérisée par une atteinte générale de la personnalité avec altération de la perception de la réalité.

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      Même s'il est écrit dans le deuxième paragraphe du préambule de la Déclaration d'Indépendance de 1776 : « Nous tenons ces vérités comme étant évidentes en soi que tous les hommes sont créés égaux, qu'ils sont dotés par leur Créateur de certains Droits inaliénables, que parmi ceux-ci sont la Vie, la Liberté et la poursuite du Bonheur », l'esclavage fut pratiqué dès 1620 et se pratiqua jusqu'en 1865. Sur les 12 premiers Présidents des États-Unis, seuls John Adams et son fils, John Quincy Adams, ne possédèrent jamais d'esclaves. George Washington fut le premier Président des États-Unis, et il posséda des esclaves durant sa présidence.

     Il est estimé que, en 1861, on comptait presque autant que 40.000 propriétaires d'esclaves aux États-Unis, et presque 4.000.000 d'esclaves africains. Grâce à la culture du coton, appelée l'or blanc, tous les planteurs du Sud qui possédaient des esclaves se constituèrent des fortunes considérables étant estimées, dans l'ensemble, à $2 milliards de dollars.

     On notera l'hypocrisie des Anglais qui proclamaient l'égalité de tous les hommes, mais s'adonnaient à l'extermination ou à l'esclavage de tous ceux qui n'étaient pas blancs.

     Lors de l'élection d'Abraham Lincoln comme seizième Président des États-Unis en 1861, l'esclavage est encore légal au pays. La guerre de Sécession (ou guerre civile), issue de la contestation des droits et traditions sudistes d'esclavage, fera 600.000 morts avant son abolition officielle en 1865. Mais le gouvernement fédéral (républicain) n'instaura pas de politiques ou de lois concrètes afin d'intégrer tous les Africains affranchis dans la société des blancs. Et ce même gouvernement ne réalisa d'autant plus que les 245 années d'esclavage avaient finit par influer sur la psychologie de la plupart des habitants d'États esclavagistes. Par conséquent, ces 245 années d'esclavage y causèrent la manifestation en permanence d'une attitude raciste.

     Et cette attitude raciste s'imposa malgré l'institution en 1870 d'un département de Justice par le gouvernement fédéral (républicain). Dès 1875, l'État du Tennessee adopta une loi imposant la séparation raciale dans les transports en commun. Suivirent l'interdiction des mariages mixtes et la sanction des relations sexuelles entre blancs et noirs. Dans les États du Sud, la ségrégation, qu'elle soit de droit ou de fait, fut introduite peu à peu dans tous les lieux publics et conduisit à une séparation raciale, particulièrement sévère dans les écoles. Ce ne fut que 93 ans plus tard, en 1968, que le Congrès (composé de la Chambre des représentants et du Sénat) vota une loi fondamentale interdisant toute forme de ségrégation raciale.

     Mais le racisme perdure au XXIe siècle. Depuis le début de ce millénaire, la population états-unienne a pris connaissance d'autant de meurtres d'hommes noirs par des policiers blancs. Cependant, ni la population ni le gouvernement fédéral (démocrate) n'ont clamé leur indignation ou exigé la condamnation d'un seul policier blanc. 986 meurtres d'hommes noirs par des policiers blancs ont été enregistrés dans la seule année de 2015. Ce nombre représente plus que le double de la moyenne annuelle rapportée au cours des 10 dernières années par le Bureau fédéral d'investigation (FBI).

     On notera que l'augmentation du nombre de ces meurtres coïncide avec l'élection en 2008 du premier homme noir en tant que Président des États-Unis.

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     Mais revenons en arrière pour revoir l'entrée des États-Unis dans le XXe siècle.

     C'est toutefois en Angleterre que l'on doit se rendre, car c'est dans ce berceau de la culture anglaise que le concept de la consommation de masse, tel qu'on le connaît aujourd'hui, fut inventé avec la révolution industrielle de 1800. La consommation de masse se développa grâce à une industrie qui fonctionnait à plein régime, actionnée par la machine à vapeur, tout en étant favorisée par l'essor du chemin de fer. La puissance industrielle et commerciale de l'Angleterre atteignit son apogée entre 1850-1870. Elle fut couronnée avec la première Exposition universelle de 1851. Par cette manifestation gigantesque, l'Angleterre entra de plein-pied dans une modernité qui la plaça au rang de puissance économique mondiale. À titre d'exemples : entre 1800 et 1870, la production du textile fut multipliée par 14, celle du charbon par 10. On appela l'Angleterre à cette époque l'atelier du monde. L'économie du pays profita aussi des Traités de libre-échange de 1846 et 1860 avec d'autres nations. Maîtresse des mers et propriétaire du plus vaste empire que le monde ait connu – dominant le quart de la population mondiale et des terres émergées –, l'Angleterre exerça une influence de premier plan. La culture anglaise s'imposa au monde. Le faste du jubilé de la reine Victoria 1ère, en 1897, manifesta cette ambition hégémonique.

     L'élévation de l'Angleterre à ce rang, cependant, ne fut pas sans conséquences néfastes pour une partie de sa population. L'incroyable richesse générée par toute cette activité capitaliste ne profita en effet qu'au groupe sélecte de la haute société, sans être équitablement partagée avec le reste de la population. On constatera l'édification dans la ville de Londres de quartiers agréables dans l'ouest de la “City” (son centre financier), près de Westminster (le “West End”) versus une prolifération de la misère dans l'est (le “East End”) et sa périphérie. La ville de Londres, qui s'est autoproclamée la capitale du monde, compte un nombre très élevé, mais non recensé, de pauvres et de chômeurs qui vivent dans des conditions horribles et malsaines : dans des taudis sordides quand ce n'est pas dans la rue, dans des quartiers malfamés où ivrognes, malfrats, prostitués et voleurs côtoient les enfants des familles obligées d'y vivre.

     De l'autre côté de l'Atlantique, toute l’activité mercantile de l'Angleterre inspira ces autres Anglais qui occupaient une partie de l'Amérique récemment libérée du joug de leur mère patrie. Ils ont donné le nom d'États-Unis au territoire qu'ils occupent, et qu'ils n'ont pas fini de conquérir à l'ouest.

     On notera l'arrogance des Anglais dans le gentilé qu'ils se choisirent. Au lieu d'utiliser le nom de leur pays comme le dicte la coutume – par exemple, en France = Français ; en Italie = Italien ; en Allemagne = Allemand, etc. –, ces Anglais, qui étaient incapables de différencier un pays d'un continent, démontrèrent leur ignorance en s'attribuant erronément le gentilé Américain.

     3 facteurs intervinrent dans la révolution industrielle états-unienne :

1- La découverte de nouvelles ressources naturelles dans la conquête de l'Ouest.

2- Les nombreuses découvertes et inventions technologiques.

3- L'abondance d'une main-d'œuvre bon marché d'esclaves affranchis et d'immigrants européens (plus de 64 millions d'immigrants légaux de 1820 à 1998).

     Cet essor démographique s'accompagna d'un vaste mouvement d'urbanisation. En 1900, la moitié de la population états-unienne vit dans les villes.

      C'est aussi à partir de 1861 que, censément incité par l'élan d'un sentiment religieux de la population, le gouvernement fédéral (républicain) songea à frapper la devise en Dieu nous faisons confiance (“in God we trust”) sur sa monnaie. Une loi du Congrès, signé en 1865, décréta que cette devise serait dorénavant frapper sur toutes les monnaies. Toutefois, on ne commença à imprimer la devise sur les billets de banque qu'en 1957.

      On notera l'arrogance des Anglais qui agirent à l'encontre de leur propre Constitution, qui pourtant stipulait : « Le Congrès ne passera pas de loi respectant l'établissement d'une religion,... »*. Frapper ou imprimer le nom d'une divinité sur une pièce de monnaie ou sur un billet de banque émis par le Trésor fédéral constituait de facto une entorse constitutionnelle. On notera du même coup l'hypocrisie des Anglais qui proclament pourtant à qui veut l'entendre qu'aux États-Unis il existe une séparation de l'église et de l'État.

*Premier Amendement - Ratifié le 15 décembre 1791

      Entre-temps, de 1865 jusqu'après la Première Guerre mondiale, les États-Unis devinrent une grande puissance économique et s'affirmèrent sur la scène internationale. En 1890, sa production industrielle dépassa celles de l'Angleterre et de l'Allemagne.

      Pour faire face à la concurrence et à la baisse des prix, ces capitalistes utilisèrent un outil financier provenant de l'Angleterre : le “Trust”, qui désignait originairement une société de gestion de capitaux. Aux États-Unis, un Trust consistait en une concentration structurée d'entreprises industrielles, commerciales ou/et financières qui étaient soumises à une Direction unique ; s'assurant ainsi la prépondérance, voire le monopole, sur un produit ou dans un secteur particulier.

     L'urbanisation rapide et l'industrialisation forcenée apportèrent certes la prospérité, mais uniquement à une minorité. Les ouvriers – représentant un tiers de la population en 1900 – n'en profitèrent pas. L'orientation de l'industrie vers une production de masse et la nécessité d'abaisser les coûts, afin d'améliorer le rendement, exigèrent le développement de nouvelles méthodes de travail. L'invention de la chaîne de montage, utilisée une première fois dans l'usine de Henry Ford (1863-1947), conduisit à la production en série d'automobiles grâce au travail à la chaîne, mais aussi à la baisse du niveau de qualification des ouvriers ainsi qu'à une déshumanisation du travail. En 1900, l'ouvrier moyen travaille 60 heures – souvent 7 jours – par semaine, sans espoir de pension ou d'allocation en cas de maladie. Le gouvernement fédéral (républicain) laissa le patronat agir entièrement à sa guise, tout en lui fournissant une coercition policière en cas de grève des ouvriers pour les forcer à retourner au travail.

      Agissant ainsi, les John  D. Rockefeller (le pétrole), Andrew Carnegie (l'acier), J.P. Morgan (les banques), la famille Guggenheim (les mines), Philip Armour (les conserves de viande) ou C. Vanderbilt (les chemins de fer et l'expédition) se constituèrent des fortunes considérables. Ce système de Trust leur permit de contrôler le marché et les prix. En 1890, la “Standard Oil Trust” raffina 90 pour-cent du pétrole des États-Unis. La réussite de ces barons pillards (“Robber Barons”) fut la manchette qui figura souvent sur la première page des journaux, et devint l'un des éléments constitutifs du rêve états-unien (“The American Dream”).

     On notera la cupidité des Anglais dans la manière de diriger leurs entreprises afin de s'enrichir au détriment de leurs compétiteurs et des travailleurs.

     Ce jugement péremptoire : « L'homme d'affaires a remplacé l'homme d'État, le prêtre, le philosophe en tant que promoteur des valeurs éthiques et morales » devint une litanie dans la presse écrite au début du XXe siècle. Entre-temps, le message de ces richissimes capitalistes pour manipuler une population admirative fut toujours le même : « Seuls la vertu et le travail conduisent de la pauvreté à la richesse ».

     On notera l'hypocrisie des Anglais, étalant vaniteusement leur autosatisfaction dans un pharisaïsme honteux.

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      Durant cette période, Le courage moral et la capacité de jugement des Anglais furent mis à l'épreuve à 2 reprises. Et à 2 reprises ils échouèrent !

L'amendement pour la Prohibition

      Au début du XXe siècle, un certain nombre d'Anglais, suite à une prise de conscience, constatèrent les nombreux ravages sociaux causés par les excès de l'industrialisation, de l'urbanisation, du capitalisme, et de la corruption. Ils constatèrent aussi l'inefficacité du gouvernement fédéral (républicain) à empêcher ces excès. Une mobilisation d'associations de bienfaisance et de mouvements de charité s'organisa donc pour venir en aide aux immigrés récents ainsi qu'aux chômeurs. De nombreuses sociétés de tempérance engagèrent aussi une lutte sans merci contre un fléau qui avilissait la vie sociale dans le pays : l'alcoolisme. Dès 1914, l'une de ces sociétés, appelée la ligue contre les saloons (“The Anti-Saloon League”), obtint que certains États prohibent la vente et la consommation d'alcool. En 1919, un dix-huitième amendement constitutionnel en interdit la vente et la consommation sur tout le territoire des États-Unis. Mais l'amendement fut abrogé en 1933 sous un gouvernement fédéral (démocrate).

      Par malheur, 14 années de prohibition d'alcool ne suffirent pas à l'ensemble de la population, aux hommes surtout, pour réaliser que les bienfaits de l'abstinence d’alcool compensaient amplement le sacrifice exigé. La volonté populaire manqua de courage, préférant les problèmes sociaux et les troubles de santé causés par les abus de l'alcool. On notera que la prise du pouvoir fédéral par le Parti démocrate en 1932 n'aida pas la cause. Il est notoire que le Parti démocrate est le parti de la permissivité ; n'étant pas enclin à faire usage de répression envers des comportements non-conformistes. Mais ce qui révéla parfaitement le manque de jugement des citoyens est que pas un seul d'entre eux, durant ces 14 années de prohibition, n'affirma le fait suivant, pourtant si évident : l'alcool n'est pas un élément nutritif bénéfique pour la santé.

L'amendement pour l'Égalité des sexes

      En 1923, un amendement prônant l'égalité des sexes, appelé L'Amendement pour des Droits Égaux (The “Equal Rights Amendment”, ERA), fut écrit par Alice Paul et Crystal Eastman. Leur but était de faire inclure l'amendement dans la Constitution afin de garantir à toutes les femmes des droits égaux à ceux des hommes. L'amendement fut présenté au Congrès la même année. Mais ce n'est que 49 ans plus tard, en 1972, qu'il fut soumis au corps législatif pour ratification, après avoir subi un examen par le Congrès.

      L'amendement était sur la voie d'être rapidement ratifié jusqu'à ce qu'une conservatrice, Phyllis Schlafly, mobilisa les femmes de l'opposition républicaine pour faire obstacle au projet, arguant que l'amendement prônant l'Égalité des sexes désavantagerait les femmes au foyer. Le Congrès avait établi le 22 mars 1979 comme date limite de la ratification. Durant l'année 1977, l'amendement avait reçu 35 des 38 ratifications nécessaires, mais 5 États rescindèrent leur ratification avant la date limite. En 1978, le Congrès prolongea la date limite jusqu'au 30 juin 1982, mais aucun autre État ne ratifia l'amendement, rendant impossible de facto son inclusion dans la Constitution.

      Ces femmes états-uniennes, à titre de cofondatrices du pays, aspirait à un juste traitement de la part de leur gouvernement fédéral (républicain). Mais l'opposition qu'elles rencontrèrent tout au long de leur frustrante démarche révéla la mentalité réactionnaire du Parti républicain ainsi que la mesquinerie des intérêts corporatistes.

      On notera que les hommes du Parti républicain sont majoritairement des adeptes du créationnisme. Leur principale source d'inspiration, tant morale que philosophique, est la Bible. Pour ces hommes, le récit fabuleux de la création de l'homme à l'image d'un dieu masculin – qui fit apparaître une femme grâce à une côte provenant de l'homme – leur est entièrement véridique. Pour ces adeptes, leur dieu masculin a créé l'homme en premier parce qu'il est supérieur à la femme.

      Ajoutons à cela le début de la phrase, citée ci-dessus, qui dit : « Nous tenons ces vérités comme étant évidentes en soi que tous les hommes sont créés égaux,... ». Pour les hommes du Parti républicain, l'absence du mot femme confirme que les Pères fondateurs n'avaient nullement l'intention d'accorder l'égalité aux femmes.

      Mais la vraie raison qui incita le Parti républicain à ne pas ratifier l’amendement se cachait derrière des faux-fuyants et des lieux communs.

      C'est un secret de polichinelle que les mots capitalisme et argent sont les équivalents de religion pour le Parti républicain. Il est aussi notoire que le Parti républicain s'est en tout temps acoquiné avec les intérêts corporatistes afin de privilégier la défense de ces derniers plutôt que de défendre les intérêts de la population.

      C'est donc la mesquinerie qui fut la vraie raison du refus des droits égaux pour les femmes. Les intérêts corporatistes, contrôlés principalement par des hommes, virent assurément dans l'Égalité des sexes l'augmentation future d'une masse salariale représentant des sommes colossales qu'il faudrait verser à des femmes qu'ils considéraient comme leur étant inférieures. Complice dans cette attitude méprisante, les hommes du Parti républicain mirent alors tout en œuvre pour empêcher la ratification de l'amendement. Le but inavoué de cette manœuvre était de plaire aux intérêts corporatistes qui contribuaient généreusement à leur caisse électorale.

      Mais un fait démontra parfaitement le manque de courage de ces hommes égoïstes et ingrats qui refusèrent d'accorder des droits égaux à leurs compatriotes féminins. Ce fait est que chacun de ces hommes devait son existence à une femme.

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      Entre-temps, une invention technologique allait infuser la volonté d'expansion territoriale et économique des Anglais états-uniens. Ce fut le Kinétoscope inventé par Thomas Edison (1847-1931). Cette nouvelle technologie fut mise à profit pour promouvoir l'hégémonie des États-Unis. Dès 1910, des Anglais firent la propagande des valeurs morales et religieuses du pays dans un film intitulé la Manière de vivre états-unienne (“The American way of life”). Les États-Unis, par le biais de cette propagande, promurent le pays comme étant un nouveau lieu d'héritage culturel, face aux traditions plus anciennes des cultures européennes. L'ensemble des ressources utilisées – l'investissement financier, l'infrastructure des studios de cinéma, l'équipement cinématographique, la main-d'œuvre – permit au cinéma non seulement d'occuper une place exceptionnelle dans le pays, mais de se hisser aussi au premier rang des industries exportatrices.

      On notera l'arrogance des Anglais états-uniens qui s'arrogèrent d'être une culture alors que la langue qu'ils parlaient leur venait d'Angleterre, que presque toutes leurs valeurs éthiques et morales leur venaient aussi d'Angleterre, et que la Constitution de leur pays n'avait que 123 ans.

      Les Anglais états-uniens mirent tout en œuvre pour frustrer l'entrée de toute concurrence étrangère au pays. Le Kinétoscope de Thomas Edison permettait le visionnage d'un film que par une personne à la fois. Les frères Lumière (Louis et Auguste) inventèrent en France le Cinématographe : un projecteur qui permettait un visionnage grand publique. Le succès de la démonstration du Cinématographe dans la ville de New York et dans les principales villes des États-Unis suscita la rancœur de Thomas Edison. Se croyant un droit d'antériorité et comprenant l'intérêt de la nouvelle invention, Thomas Edison déclencha une guerre des brevets.

      Au nom d'un chauvinisme clamant Les États-Unis aux États-Uniens (“America for Americans”), Thomas Edison eut non seulement raison du Cinématographe – forçant les opérateurs Lumière à retourner en France en 1897 –, mais voulut, en outre, exercer un contrôle absolu sur toute la production cinématographique. Les hostilités avec les autres concurrents durèrent jusqu'en 1908, et elles nuisirent à la production. En effet, cette dernière garda un caractère improvisé et favorisa la formation d'un puissant Trust, la compagnie de brevet des films (“The Motion Pictures Patent Company”), qui était contrôlé par Thomas Edison.

      C'est au début du XXe siècle, en Californie, qu'un complexe immobilier résidentiel nommé Bois de houx (“Hollywood”) donna naissance en 1903 à un lieu mythique ainsi qu'à un style de vie inédit. Hollywood devint par la suite une usine à films qui fut, pendant un demi-siècle, le plus formidable producteur de rêves illusoires au monde ; une nouvelle industrie qu'on appela le septième art. À titre d'exemple : entre 7.000 et 8.000 films furent produits à Hollywood entre 1920 et 1929. L'adulation témoignée par les admirateurs envers leurs vedettes de cinéma fut telle qu'elle engendra une industrie fondée singulièrement sur l'exploitation commerciale du vedettariat des actrices et des acteurs comme nul part ailleurs dans le monde. À cette exploitation commerciale s'ajoute, aujourd'hui, le vedettariat de toute personne qui donne des spectacles à la télévision ou devant des foules considérables à un niveau international.

      Lorsque éclata la Première Guerre mondiale de 1914, Hollywood, qui possédait déjà une industrie structurée, devint, avec l'assentiment du gouvernement fédéral (démocrate), une formidable machine de propagande qui fut utilisée pour promouvoir la puissance militaire des États-Unis.

      En 1927, lors de l'invention du cinéma parlant, l'industrie cinématographique états-unienne tourne à plein régime pour fournir les 15.000 salles de cinéma du pays et les 50.000 autres salles éparpillées dans le monde. Hollywood s'adapta rapidement à la technologie sonore, et cette mutation entraînera une organisation encore plus industrielle des studios. 5 compagnies, appelées les “Majors” (Paramount, MGM, Twenty Century Fox, Warner Brothers et RKO), auxquelles s'ajoutèrent 3 “Minors” (Columbia, United Artists et Universal) dominèrent ainsi le spectacle cinématographique partout dans le monde jusqu'au lendemain de la Seconde Guerre mondiale (1945).

      On serait négligeant de ne pas mentionner l'anthropomorphisme qui se retrouva – et se retrouve aujourd’hui – dans de nombreux films d’animation destinés aux enfants (et aux adultes de nos jours). Selon l'arrogance anglaise, être humain est tellement merveilleux que ça justifie d'attribuer aux animaux – parfois même aux objets et aux phénomènes naturels – des pensées, des manières d'être et d'agir qui sont humaines. Sans oublier que sur le nombre de films – estimés à 20.000 – que produisit Hollywood, du commencement jusqu'à la fin des grands studios, plus de 80 pour-cent promurent diverses formes de violence (verbale, physique, politique, psychologique, sexuelle) comme étant du divertissement normal, et servirent aussi d'exutoire à l'instinct belliqueux de nombreux hommes.

      On notera l'hypocrisie des Anglais qui proclament la valorisation de l'intégrité dans la majorité de leurs films, pendant que des actrices et des acteurs dans ces mêmes films feignent d'éprouver des émotions, de ressentir des sentiments, de posséder des qualités, des habiletés ou des vertus qui ne sont nullement vraies.

      Cette propension des Anglais états-uniens à idolâtrer l'hypocrisie se révéla parfaitement lorsqu'ils élurent un acteur d'Hollywood comme Président des États-Unis en 1980. Il se nommait Ronald Reagan (1911-2004). Il était membre du Parti républicain, et c'était un acteur sans talent qui n'obtint jamais de premier rôle dans un film.

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      Entre-temps, l'arrogance des Anglais états-uniens trouva un autre moyen de s'affirmer. Dans l'État du Dakota du Sud, un projet vit le jour visant à défigurer la majesté d'une montagne nommée “Rushmore”. S'inspirant des statues géantes d'Abou-Simbel en Égypte, un historien du nom de Doane Robinson évoqua, en 1923, l'idée de sculpter des personnages à même le Mont Rushmore pour attirer des touristes dans la région des “Black Hills”. Il convainquit un sculpteur et son fils de participer à son projet. Avec l'approbation du gouvernement fédéral (républicain) et l'argent nécessaire, Gutzon Borglum et son fils Lincoln mirent 14 ans pour sculpter 4 têtes géantes de 18 mètres de hauteur, couvrant une surface de 5,17 kilomètres carrés.

      Commençant en 1927, Gutzon Borglum et 400 ouvriers sculptèrent 4 visages présidentiels afin de commémorer les 150 ans d'histoire des États-Unis. George Washington (premier) et Thomas Jefferson (troisième) avaient été propriétaires d'esclaves. Théodore Roosevelt (vingt-sixième) et Abraham Lincoln (seizième) avaient été des politiciens de carrières. Théodore Roosevelt s'était rendu célèbre pour s'être attaqué à la corruption policière de New York. Abraham Lincoln était passé à l'Histoire pour son abolition de l'esclavage aux États-Unis. Le mémorial, terminé en 1941, fut décrété monument commémoratif en 1942.

      On notera l'hypocrisie des Anglais qui firent semblant d’honorer 2 esclavagistes et 2 politiciens carriéristes, alors que la vraie raison de cette mascarade était de promouvoir l'industrie du tourisme mercantile dans la région des “Black Hills”.

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      Si, pendant un demi siècle, l'industrie cinématographique enrichit le Trésor du gouvernement fédéral en impôts, on ne peut pas en dire autant de son industrie financière.

      L'Histoire nous apprend que la Bourse, cette invention remontant au XVIe siècle en Europe, constituait à l'origine un marché où s'effectuaient des transactions – des opérations d'achat et de vente – sur des différentes valeurs : les métaux précieux, les monnaies, des papiers de commerce et des marchandises.

      Aux États-Unis, la Bourse fut établie dans la ville de New York en 1792, sur une petite rue appelée “Wall Street”.

      Dès son ouverture, la Bourse de New York ne limita pas ses activités financières qu'à des transactions. Elle s'adonna aussi à la spéculation sur différentes valeurs, ainsi qu'à des pratiques et des pyramides financières très fragiles. Les agents de change (“The Brokers”), mus par cette attitude opportuniste typiquement anglaise, transgressèrent le règlement, qui limitait toute transaction au comptant, pour faire des avances jusqu'à 90 pour-cent de la valeur des titres en empruntant aux banques. Ces courtiers accrédités élaborèrent ainsi un échafaudage de crédits, ne reposant que sur l'espoir d'une hausse permanente de spéculations effrénées, qui faisaient grimper la valeur des actions d'une manière excessive par rapport aux dividendes qu'elle rapportait.

      La Bourse de New York vécut 6 crises financières (1797, 1819, 1837, 1857, 1884, 1901) qui eurent des répercussions nationales. Mais ce fut la crise du 29 octobre 1929, aussi appelée le Mardi Noir, qui eut des répercussions internationales. Le krach de “Wall Street” fut le plus dévastateur dans l'histoire des États-Unis, si l'on tient compte de l'ampleur et de la durée de ses retombés. Une bulle spéculative des années folles (“The Roaring Twenties”) prit fin lorsque la Banque d'Angleterre releva ses taux d'intérêt de 6,5 pour-cent, amenant toutes les banques états-uniennes à réclamer leurs prêts sur marge. Le krach marqua le début des 10 ans d'une Grande Dépression qui toucha tous les pays industrialisés occidentaux.

      La consommation stagnant, les inventaires s'accumulèrent et les patrons licencièrent leurs employés, entraînant par le fait même l'économie dans un marasme où les produits ne trouvèrent plus d'acheteurs. Le nombre de chômeurs (ouvriers et employés de bureaux) augmenta considérablement. De 4 millions en 1930, leur nombre grimpa jusqu'à 13 millions en 1933. les faillites bancaires et industrielles se multiplièrent, et les fermiers endettés furent expulsés de leurs terres.

      Pas un seul des responsables du krach de 1929 ne fut arrêté, traduit en justice ou emprisonné.

      Une autre crise d'envergure nationale fut aussi causée en raison d'une dérégulation d'une durée de 30 ans des marchés financiers, commencée en 1981 sous la présidence de l'acteur d'Hollywood Ronald Reagan. Cette dérégulation permit à la société “Savings & Loan” de faire des investissements risqués avec l'argent de ses déposants. Vers la fin de la décennie, des centaines de succursales “Savings & Loan” avaient fait faillite. Le coût de cette crise, se chiffrant à $124 milliards de dollars, fut refilé aux contribuables par le gouvernement fédéral (républicain) en plus de faire perdre l'épargne de toute une vie à des milliers de personnes. Ce fut l'unique fois où des centaines de cadres d’une société allèrent en prison pour le pillage de leur entreprise.

      C'est toutefois le Président (démocrate) Bill Clinton qui, le 12 novembre 1999, fit abroger la loi “Glass–Steagall” qui régulait les institutions bancaires. Cette loi équitable avait été instaurée par Franklin D. Roosevelt en 1933, suite au Krach de 1929, afin de réglementer Wall Street. Roosevelt avait justifié cette loi en disant qu'il fallait empêcher les capitalistes de Wall Street de piller les épargnes de la population. Le prétexte de Bill Clinton pour abroger cette loi fut son besoin impérieux de fonds nécessaires pour financer sa campagne électorale présidentielle.

      Au début du millénaire, un nombre de banques de New York alimentèrent une énorme bulle de titres Internet qui fut suivie d'un éclatement en 2001, causant la perte de $5 milliards* de dollars en investissements. La Commission des échanges et des valeurs mobilières (“The Securities and Exchange Commission” SEC) – un organisme fédéral institué en 1934 durant la Grande Dépression afin de réglementer le secteur de l'investissement bancaire – ne fit absolument rien pour les en empêcher. Inculpés en décembre 2002 pour infraction aux règles de la SEC, 10 banques d'investissements – Bear Stearns, Crédit Suisse, Deutsche Bank, JP Morgan, Lehman Brothers, Merrill Lynch, Morgan Stanley, UBS, Goldman Sachs, Citigroup – réglèrent la cause judiciaire, sans toutefois admettre une seule action répréhensible, et payèrent une amende de $1,4 milliard de dollars avec la promesse de corriger leurs mœurs (ce qu'ils ne firent jamais).

*$5,000,000,000.00 dollars

      En 2001, lors de sa comparution en Cour, l'ancien Président Directeur général d'Enron, Kenneth Lay, plaida non coupable à des accusations de fraude portées contre lui dans le cadre de l'enquête sur la faillite frauduleuse retentissante (en 24 jours) de sa société. Kenneth Lay fut un ami proche de George W. Bush dont il finança la première campagne présidentielle. Des enquêteurs du Congrès découvrirent « une preuve substantielle d'activité illégale » par la société. Les procès-verbaux des réunions qui eurent lieu entre la fin de 1997 et la mi-2000 révélèrent que Kenneth Lay, Jeffrey Skilling (chef de la Direction), Andrew Fastow (chef des Finances) ainsi que d'autres dirigeants avaient des informations détaillées sur le réseau complexe de sociétés associées – autour de 3.000 en tout – qui leur permirent de cacher des pertes s'élevant à $500 millions de dollars. Aidé dans sa dissimulation par le cabinet comptable d'apurement Arthur Andersen, et en utilisant des entrées comptables irrégulières imposées par Jeffrey Skilling – valeur du marché et valeur hypothétique future –, la société surestima ses revenus du troisième trimestre de 2000 au troisième trimestre de 2001 de presque $1 milliard de dollars. Enron fit faillite en décembre 2001 après que ses actions, ayant une valeur de $90 dollars l'action vers la moitié de l’an 2000, chutèrent à moins de $1 dollar à la fin de novembre 2001. Des cadres supérieurs, Kenneth Lay et d'autres, se versèrent $55 milliards de dollars en primes avant l'effondrement de la société. La faillite entraîna la perte d'emplois ainsi que le fond d'assurance médicale pour 20.000 employés qui ne reçurent en moyenne que $4,500 dollars en indemnités de départ. Ces employés perdirent également $1,2 milliards de dollars en fonds de retraite, et les retraités d'Enron perdirent $2 milliards de dollars en fonds de pension tandis que des cadres supérieurs encaissèrent $116 millions de dollars d'actions.

      Le 15 septembre 2008, une crise financière mondiale fut déclenchée par la faillite de la société “Lehman Brothers” ainsi que l'effondrement de la plus importante compagnie d'assurance au monde, Le Groupe international états-unien (The “American International Group”, AIG). Il en résulta une récession mondiale qui fit disparaître des milliards de dollars en perte d'investissements, força 30 millions de personnes au chômage à travers le monde et doubla la dette nationale des États-Unis. Une enquête révéla que 2 nouveaux outils financiers, autorisés par le gouvernement fédéral (républicain), avaient été à l'origine de la crise. Le produit dérivé : un regroupement d'hypothèques sous des titres endossés par d'autres hypothèques, et l'échange compensatoire de non-remboursement : une assurance contre les hypothèques non remboursées. Le gouvernement fédéral, qui avait pourtant été prévenu des dangers du produit dérivé, n'intervint pas en raison des centaines de millions de dollars en impôts que lui rapportait les frais administratifs ajoutés à tous les contrats de produit dérivé ou d'échange compensatoire de non-remboursement.

      C'est lors de cette crise que l'Angleterre eut l'opportunité, au moins une fois dans son histoire, de prendre conscience de la conséquence de son expansionnisme. En effet, le Secrétaire au Trésor, Henry Paulson, communiqua par téléphone directement avec le Chancelier de l'Échiquier d'Angleterre, Alistair Darling, afin de lui demander d'accélérer l'achat de la défaillante “Lehman Brothers” par la société anglaise “Barclays”. La réponse de Alistair Darling fut : « Désolé. Nous ne voulons pas importer votre cancer ».

      Pas un seul des responsables de la crise financière mondiale de 2008 ne fut arrêté, traduit en justice ou emprisonné.

      Et qui plus est, le gouvernement fédéral n'exigea pas des banques responsables de la crise qu'elles absorbent le déficit et qu'elles remboursent les milliards de dollars d'investissements perdus. Au contraire, durant la même année, un Programme de Secours d'Actifs en Difficultés (“Troubled Assets Relief Program”, TARP), instauré par le gouvernement fédéral, prêta $125 milliards de dollars, sans intérêt, à 9 grandes banques new-yorkaises, avec la suggestion d'utiliser ces argents pour relancer l'économie. Mais les 9 banques n'en firent rien, et remboursèrent le montant prêté en 2010. Dans la même année, la rémunération des cadres de ces 9 grandes banques atteignit un niveau record de $135 milliards de dollars. Depuis, 10 banques d'investissements détiennent 77 pour-cent de tous les actifs des banques états-uniennes. Elles ont été proclamées [par le gouvernement fédéral] trop importantes pour faire faillite.

      On notera l’arrogance des institutions bancaires de Wall Street qui, en raison de leur cupidité insatiable, causèrent l’inversion d’une proposition faite par Abraham Lincoln lors de son discours à Gettysburg en Pennsylvanie le 19 novembre 1863 : « …que un gouvernement du peuple, pour le peuple, par le peuple, perdurera sur la Terre ». Après le 15 septembre 2008, l’élite économique du pays, avec l’assentiment du gouvernement fédéral, envoya un message parfaitement clair à la population ainsi qu’au reste du monde. Désormais, les États-Unis d’Amérique n’étaient plus une démocratie mais une ploutocratie. La proposition de Lincoln était devenue : « un gouvernement des riches, pour les riches, par les riches ». Cette arrogance avait d’ailleurs été exprimée par un des doyens de cette élite, Warren Buffet, qui avait déclaré dans une entrevue accordée au New York Times le 26 novembre 2006 : « Il y a certes une lutte des classes, mais c'est ma classe, celle des riches, qui fait la guerre, et nous la gagnons ! ».

      On notera l'arrogance des Anglais états-uniens qui, ayant causé 2 crises financières mondiales en moins d'un siècle, ne présentèrent jamais d'excuse à un seul des pays ayant été affecté. C'est ce qui assurément explique la vantardise de la revue “Forbes” – fondée en 1917 et portant aujourd'hui le surnom d'outil capitaliste – qui, à partir de 1982, énuméra annuellement les 400 plus riches capitalistes des États-Unis. La même revue en rajouta en 1987, en énumérant annuellement les plus riches milliardaires capitalistes de la planète.

      La débâcle financière de Wall Street prit fin le 11 décembre 2008. Un courtier en valeurs mobilières, Bernie Madoff, âgé de 70 ans avec plus de 4 décennies d'expérience, fut arrêté pour la plus grande fraude de titres boursiers de l'Histoire. Agissant avec dissimulation, en utilisant des fonds de couverture (“Hedge Funds”), Bernie Madoff mit en place la plus grande chaîne de Ponzi jamais vue, qui dura presque 30 ans et frauda $65 milliards de dollars de tous ceux qui lui firent confiance. Le désormais célèbre sonneur d'alarme Harry Markopolos, qui découvrit la chaîne, tenta à 5 reprises, à partir de mai 2000, d'attirer l'attention de la SEC sur l'opération de Bernie Madoff. Même sa deuxième tentative, avec des drapeaux rouges, ainsi que des lettres provenant d'autres sources exprimant la suspicion d'un système pyramidal frauduleux sophistiqué, furent infructueuses. La SEC enquêta finalement sur Bernie Madoff en janvier 2006, mais le disculpa par la suite. Puis survint l'éclatement de la bulle immobilière au printemps de 2007, qui causa l'effondrement des marchés et entraîna une grave baisse de 40 pour-cent du marché des fonds de couverture en novembre, ce qui déclencha conséquemment de nombreux retraits des comptes de fonds de couverture. Ce fut l'augmentation de ces retraits qui exposa finalement la chaîne de Ponzi. Bernie Madoff avoua fièrement, sans aucun remords, aux agents du Bureau fédéral d'enquête (FBI) qui étaient venus, en ce jour fatidique, uniquement pour lui demander s'il avait une explication à offrir au sujet de soupçons allégués de fraude.

      Si le cinéma anglais révéla son idolâtrie de l'hypocrisie, la finance anglaise révéla sa glorification de la cupidité.

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      À l'aube de la menace hitlérienne en Europe et des inquiétudes éveillées par la politique d'expansion du Japon vis-à-vis de la Chine à partir de 1931, le gouvernement fédéral (démocrate) fit construire un édifice inédit dans l'Histoire. Originairement appelé « le Bureau du département de la guerre », le Pentagone fut construit en 1941. Il devait servir, temporairement, à regrouper en un seul endroit les 17 édifices à bureaux de l'armée éparpillés dans la capitale. C'était le plus grand édifice à bureaux du monde. Il occupait une surface de près de 14 hectares. Sa fortification était constituée de 5 enceintes concentriques, de 5 étages chacune, pouvant accueillir 40.000 personnes. Et il disposait d’un terrain pouvant stationner 10.000 automobiles.

      Quoique certains pays d'Europe et d'Asie étaient déjà engagé dans des guerres – le Japon contre la Chine ; L'Allemagne contre la France, l'Angleterre et la Russie –, Les États-Unis n'entrèrent en guerre que le 7 décembre 1941, après la destruction à Pearl Harbor d'une partie de sa flotte navale par un escadron japonais d'avions de chasse.

      Suite à l'attaque surprise par le Japon, Le gouvernement fédéral (démocrate) des États-Unis se vengea en procédant à l'internement forcé de tous ses ressortissants japonais à partir de février 1942. Soupçonnés d'espionnage – sans aucune preuve –, ils connurent un sort malheureux. 120.000 d'entre eux, la plupart résidant en Californie, furent internés dans des camps répartis dans tout l'Ouest états-unien. Expropriés, ruinés et méprisés, les survivants ne se virent rendre justice que vers 1990.

      L'intervention des États-Unis dans la guerre fut décisive. Le pays fournit aux Alliés, particulièrement dans le domaine de l'aviation, une supériorité d'armement finalement écrasante sur les puissances adverses. Tout l'effort de ses industries fut concentré dans la fabrication de matériels de guerre, pour leurs alliés comme pour eux-mêmes. Entre le moment de son entrée en guerre (décembre 1941) et son débarquement en Normandie (juin 1944), ses usines et ses chantiers produisirent 160.000 avions, 225.000 pièces d'artillerie, 130.000 chars d'assaut, 1.300.000 camions et 4 millions de tonnes de navires de guerre. En juin 1944, les États-Unis avaient sous les drapeaux 11.500.000 hommes, soldats, marins ou aviateurs. Le pays devint ainsi, rapidement, la puissance dominante du côté des Alliés ; les États-Unis se battirent dans le Pacifique contre le Japon et préparèrent l'offensive contre l'Allemagne nazie à partir de la Grande-Bretagne et de l'Afrique du Nord. Après leur débarquement en Normandie, les troupes états-uniennes libérèrent la France, puis pénétrèrent en Allemagne pour obtenir sa capitulation.

     Mais le Japon refusa de capituler. Et ce malgré qu'il soit coupé de ses approvisionnements et à portée de bombardiers qui bombardaient systématiquement toutes les grandes villes de l'archipel. Le gouvernement fédéral (démocrate) ne voulut pas revivre la meurtrière bataille de 82 jours qui fut nécessaire avant que ses soldats s'emparent finalement de l'île d'Okinawa le 24 juin 1945. Le Président Harry Truman autorisa donc l'utilisation d'une arme atomique sur laquelle des scientifiques travaillaient en secret depuis 1943.

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     2 facteurs incitèrent les Anglais à aller de l'avant dans la recherche, la conception, l'élaboration et la fabrication d'une arme atomique :

1. La peur que les Anglais éprouvaient, tant aux États-Unis qu'en Angleterre, devant l'avancé scientifique de la culture allemande dans le domaine de la fission nucléaire de l'uranium.

2. L'impossibilité, dû à l'absence d'un Service d'espionnage états-unien, de déterminer l'avance des chercheurs allemands et, plus spécifiquement, s'ils avaient la capacité de fabriquer une arme atomique. Les informations et les rumeurs glanées au sein de la communauté scientifique européenne n'avaient rien pour rassurer les États-Unis.

     La désormais célèbre lettre d'Albert Einstein, écrite à l'automne de 1939, convainquit le Président Franklin D. Roosevelt de l'urgence de travailler sur la fission de l'uranium à des fins militaires. Un nouveau département fut établi afin de déterminer l'utilisation militaire potentielle de l'uranium. Le responsable de la construction du Pentagone, le Colonel Leslie R. Groves, fut nommé à la tête du projet. Dans un laboratoire secret sous étroite surveillance de l'armée à Los Alamos au Nouveau-Mexique, 13 scientifiques – Robert J. Oppenheimer (1904-1967), David Bohm, Leo Szilard, Eugene Wigner, Otto Frisch, Rudolf Peierls, Felix Bloch, Niels Bohr, Emilio Segre, James Franck, Enrico Fermi, Klaus Fuchs et Edward Teller – travaillèrent à la recherche, la conception, l'élaboration ainsi que la fabrication d'une arme atomique.

     Entre-temps, le gouvernement fédéral (démocrate) ordonna la construction de 2 énormes complexes industriels destinés à produire l'uranium et le plutonium nécessaires à la fabrication d'une arme atomique. Le premier complexe fut situé à Oakridge dans l'État du Tennessee. Le second complexe fut situé à Hanford dans l'État de Washington. Cet effort énorme produisit les 2 éléments nécessaires pour fabriquer la première arme atomique.

     Afin d'établir une échelle de comparaison, et de calibrer l'explosion d'une arme atomique ayant une puissance inconnue, l'armée détona le 7 mai 1945, à Alamogordo au Nouveau-Mexique, plus de 90 tonnes de trinitrotoluène, un explosif communément appelé TNT. L'explosion produisit un champignon similaire à l'explosion d'une bombe atomique, mais n'ayant toutefois qu'une puissance destructrice de 1 kilotonne.

     Puis, le 16 juin 1945 à 05 h 29, la première bombe atomique, utilisant du plutonium et de l'uranium, fut explosée au sommet d'une tour métallique de 30 mètres à Los Alamos au Nouveau-Mexique. L'explosion fit immédiatement grimper la température à plus de 5,5 millions de degrés Celsius, relâchant du même coup une pression de plus de 450.000 kilogrammes, vaporisant la tour ainsi que toute forme de vie désertique jusqu'à près de 1 kilomètre à la ronde. L'intensité lumineuse fut suffisante pour aveugler temporairement un observateur situé à un peu plus de 16 kilomètres de l'explosion. La puissance destructrice de la bombe atteignit 21 kilotonnes. Avec un effet 200 fois plus grand qu'une explosion utilisant 90 tonnes métriques d'explosifs TNT, la boule de feu produite par l'explosion creusa un cratère mesurant près de 1 kilomètre de diamètre, et fusionna les grains de sable du désert en verre, d'une couleur verdâtre, contenant encore des éléments de radioactivité 50 ans plus tard. Elle plongea dans l'effroi les savants qui l'avaient mise au point.

     La culture anglaise venait d'inventer et d'utiliser la première arme de destruction massive.

     Des 5 témoignages recueillis de l'événement, c'est celui du physicien Robert J. Oppenheimer, le chef de l'équipe scientifique, qui révèle parfaitement le bellicisme de la culture anglaise. « Ce fut un spectacle d'une émotion solennelle qui nous força à nous avouer que la vie ne serait jamais plus la même. La solennité même de l'instant nous absorba tout entiers. J'étais avec le Général Farell ; nos passés étaient sans doute bien différents, rien de sa vie ne correspondait à la mienne, cependant tout cela ne comptait plus. Nous étions semblables. Un texte sanscrit que j'avais lu à Berkeley me revint brusquement à la mémoire : « Je suis devenu la mort, un destructeur de mondes ». Oui, ces mots me remontèrent à la mémoire instinctivement et je me rappelle aussi le sentiment de piété profonde que j'éprouvai. »

     Même si, après sa capitulation le 8 mai 1945, on découvrit que l'Allemagne n'avait jamais eu la capacité de fabriquer une arme atomique, le gouvernement fédéral (démocrate) décida quand même d'utiliser la bombe atomique, qui devait originairement être utilisée contre l'Allemagne, et ce pour 4 raisons :

1. Les Anglais avaient compris que, contrairement à eux, les soldats japonais se faisaient un point d'honneur de se battre jusqu'à la mort plutôt que de se rendre ; ce qui assurerait des pertes énormes en soldats si les Anglais devaient conquérir le Japon en utilisant les moyens militaires conventionnels.

2. Les Anglais voulaient aussi se venger de l'attaque surprise à Pearl Harbor.

3. Ils voulaient du même coup envoyer un message clair en Russie qu'ils disposaient maintenant d'une arme terrifiante si jamais la Russie décidait d'attaquer un pays de l'Europe ou même d'attaquer les États-Unis.

4. Nombre de politiciens avaient fait pression sur le gouvernement fédéral de justifier cette dépense de $2 milliards de dollars – considérables pour l'époque – qui avaient été investis dans la réalisation de l'arme atomique.

     Le Président des États-Unis, Harry Truman, autorisa donc l'utilisation de l'arme atomique contre le Japon, et ce malgré l'opposition de nombreux scientifiques ayant travaillé sur le projet.

     Le 5 août 1945, sur l'île de Tinian, l'engin – ainsi qu'on appelait la bombe atomique – fut assemblé en pleine nuit, puis chargé à bord d'un bombardier B-29 qu'on avait modifié pour la circonstance. Le pilote, un colonel du nom de Paul W. Tibbets, âgé de 29 ans, savait que l'engin qu'il allait larguer causerait un massacre de vies humaines sans précédent. Il fit néanmoins peindre sur l'extérieur de la carlingue du B-29 le nom de sa mère, Enola Gay, lui dédiant peut-être le massacre qu'il allait commettre.

     La deuxième bombe atomique – n'utilisant que de l'uranium et surnommée Petit Garçon – qui fut larguée sur Hiroshima, le 6 août 1945 à 8h 15m 17s, mesurait 4 mètres 50 centimètres de long par 76 centimètres de diamètre et pesait 4½ tonnes. 45 secondes plus tard, à plus de 540 mètres d'altitude, l'explosion de l'engin causa la mort instantanée de 80.000 personnes, et l'on dénombra 70.000 blessés dont beaucoup moururent en raison de blessures inguérissables ou suite aux nombreux cancers causés par la radiation. La bombe atomique larguée sur Hiroshima avait une puissance équivalant à 20.000 tonnes de TNT.

     La culture anglaise venait d'inventé, à son insu, les mathématiques de l'horreur. Dans la ville de Dresde en Allemagne, le 13 février de la même année, plusieurs centaines d'avions avaient été nécessaires pour tué 150.000 personnes en utilisant des bombes (incendiaires) au phosphore, Tandis qu'à Tokyo en mars, un bombardement impliquant 279 avions avaient largué 1.667 tonnes de bombes afin de tuer 83.600 personnes. À Hiroshima le 6 août, 1 avion + 1 bombe avaient suffi pour massacrer une bonne partie de la population de la ville.

     Plus tard, des scientifiques vinrent à Hiroshima pour filmer les dégâts et mesurer la radiation. Lors d'un premier survol à haute altitude au-dessus de la ville, ils remarquèrent que, en de nombreux endroits, le sol était blanc comme s'il avait neigé. Une fois à terre, cependant, ils constatèrent que ce qu'ils avaient pris pour de la neige était en réalité les ossements de toutes les personnes qui se trouvaient à l'extérieur au moment de l'explosion. La chaleur produite par la boule de feu avait causé la vaporisation de tout tissu organique, ne laissant que des ossements blanchis. Des bébés, des enfants, des adolescents, des adultes, des personnes âgées et des vieillards, des 2 sexes et civils pour la plupart, qui vivaient à Hiroshima le 6 août 1945 à 8h 15m 17s, il ne restait plus que des ossements.

     Le 6 août 1945, la Maison Blanche émit le communiqué suivant :

« Il y a plus de 16 heures, un avion états-unien a largué une bombe sur Hiroshima, une importante base de l'armée japonaise. Cette bombe avait plus de puissance que 20.000 tonnes de TNT. Elle avait plus de 2.000 fois le pouvoir explosif du « 10 tonnes » d'Angleterre, qui est la plus grosse bombe jamais utilisée dans l'histoire de la guerre.

Les Japonais ont commencé la guerre de l'air à Pearl Harbor. Ils ont été plus que largement punis. Et ce n'est pas encore terminé. Avec cette bombe, nous avons maintenant ajouté une nouvelle et révolutionnaire arme de destruction pour compléter le pouvoir croissant de nos forces armées. Dans leur forme actuelle, ces bombes sont maintenant en production et des formes encore plus puissantes sont en développement.

(Dernier paragraphe) Je recommanderai au Congrès des États-Unis d'envisager rapidement l'institution d'une commission appropriée pour contrôler la production et l'utilisation de l'énergie atomique aux États-Unis. J'examinerai également et je ferai d'autres recommandations au Congrès sur la manière dont le pouvoir atomique peut devenir une puissante et coercitive influence pour le maintien de la paix dans le monde. »

     On notera l'hypocrisie du gouvernement fédéral qui n'hésita pas à mentir à sa propre population ainsi qu'au reste du monde. Même si le commandement impérial ainsi que des installations militaires navales s'y trouvaient, Hiroshima n'était pas une base militaire en soi. Avant le début de la Deuxième Guerre mondiale, la ville comptait environ 340,000 à 350,000 habitants. Le gouvernement fédéral avait menti afin de tenir la population dans l'ignorance de tous ces civils qui avaient été massacrés.

     On notera aussi l'attitude revancharde des Anglais dans la deuxième phrase du deuxième paragraphe : « Ils [les Japonais] ont été plus que largement punis ». On serait négligeant de ne pas rappeler que l'escadron japonais avait attaqué la flotte navale des États-Unis à Pearl Harbor, alors que le bombardier B-29 qui largua la bombe atomique sur Hiroshima massacra des civils sans défense.

     On notera également la dernière phrase du dernier paragraphe dans laquelle les Anglais états-uniens s'arrogèrent le droit d'imposer le maintien de la paix dans le reste du monde. On serait aussi négligent de ne pas rappeler que le capitalisme états-unien faisait intrinsèquement parti du maintien de cette paix.

     Le 9 août 1945, une deuxième bombe atomique – utilisant du plutonium et de l'uranium, et surnommée 'Gros bonhomme' – fut larguée sur la ville de Nagasaki. La puissance destructrice de 20 kilotonnes ne massacra toutefois que 20.000 personnes et fit 50.000 blessés. Le Japon annonça sa reddition le 15 août, et signa les Actes de capitulation le 2 septembre 1945.

     On se rappellera que non seulement le colonel Paul W. Tibbets ne regretta jamais le massacre auquel il avait participé, considérant qu'il avait accomplit son devoir patriotique, mais il en rajouta en l'an 2000 lors d'une entrevue à la Radio publique nationale (NPR). Il affirma sans ambages que l'argument voulant que l'attaque atomique d'Hiroshima soit diamétralement opposée aux valeurs morales de l'humanité était sans aucune importance.

     En 1976, Paul W. Tibbets fut critiqué pour avoir reconstituer le largage de la bombe atomique lors d'un spectacle aérien à Harlingen au Texas. Alors qu'il pilotait un bombardier B-29 au-dessus de la foule, une pièce pyrotechnique placée en bout de piste explosa en produisant un champignon similaire à celui d'une bombe atomique. Il justifia ainsi son geste : « Je n'avais pas l'intention d'insulter personne ». Son geste, toutefois, obligea le gouvernement fédéral des États-Unis à présenter des excuses officielles au peuple japonais.

     Paul W. Tibbets défendit à nouveau le massacre d'Hiroshima en 1995, lorsqu'un tollé s'éleva contre la planification d'une célébration du cinquantième anniversaire du B-29, portant le prénom Enola Gay, qui était exposé à l'institution “Smithsonian” à Washington.

     Les dernières volontés de Paul W. Tibbets, furent de ne pas avoir de funérailles et que sa fosse n'ait pas de pierre tombale. Son confident, Gerry Newhouse, expliqua que Tibbets éprouvait de l'anxiété à l'idée que ses détracteurs puissent venir manifester devant sa tombe.

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     Les bombardements atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki hâtèrent le dénouement de la Deuxième Guerre mondiale, et révélèrent l'avance considérable prise par les Anglais états-uniens dans la maîtrise de cette nouvelle arme.

     Sa puissance militaire s'imposait maintenant à tout l'Occident ainsi qu'au reste du monde, sa prospérité suscitait l'admiration et la fascination. En 1941, Henry Luce, le patron du groupe de presse “Time Life”, n'avait put empêcher son arrogance de prophétiser l'avènement d'un siècle états-unien. L'hégémonie de la culture anglaise était désormais proclamée haut et fort.

     Auparavant, c'était l'Angleterre qui avait imposé sa puissance à travers le monde. Après 1945, ce furent les États-Unis qui prirent la relève. Les valeurs éthiques et morales, qui désormais influenceraient le monde, seraient propagées par un capitalisme arrogant, les industries de l'armement, du cinéma, du pétrole, de la musique, de l'érotisme jusqu'à la pornographie, de la production de masse, de la finance spéculative et prédatrice ainsi que par le gouvernement fédéral des États-Unis lui-même.

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     Entre-temps, la griserie de l'arme atomique dans son arsenal incita le Pentagone à ordonner 331 essais nucléaires entre 1945 et 1962. Ce nombre n'inclut pas les essais sous-marins et sous-terrains ou les essais toujours classés secrets.

     Les 2 premiers essais nucléaires atmosphériques que le Pentagone ordonna eurent lieu 11 mois après Hiroshima et Nagasaki, sur un atoll nommé Bikini, situé à plus de 4.000 kilomètres à l'ouest d'Hawaï. Sous la supervision de l'Amiral William H. P. Blandy, 2 bombes atomiques furent tour à tour explosées en utilisant les mêmes composantes que pour les explosions de Trinité et Nagasaki : du plutonium et de l'uranium. La radiation produite par la deuxième explosion fut telle qu'un certain temps d’attente fut nécessaire avant de pouvoir s’approcher des différents vaisseaux – anglais, allemands, japonais – qui avaient servi de cibles afin d'évaluer les dommages matériaux causés par l'explosion.

     À son retour de l'atoll Bikini, l'Amiral William H. P. Blandy prononça des discours publics, accorda des entrevues et écrivit des articles dans lesquels il fit une recommandation importante concernant la bombe atomique : « Il est essentiel qu'aucun pays n'acquiert une supériorité sur les États-Unis dans le développement, la fabrication et l'utilisation tactique d'armes atomiques ».

     On notera l'arrogance des Anglais états-uniens qui proclamèrent qu'ils devaient être les seuls à posséder la suprématie militaire sur la planète.

     De 1940 à 1996, les États-Unis dépensèrent $5,5 billions* de dollars pour la recherche, la conception, l'élaboration ainsi que la fabrication d'armes nucléaires. Ce montant représente presque $20,000,00 dollars pour chaque enfant, chaque femme et chaque homme vivant aux États-Unis. Vers la moitié de 1950, le gouvernement fédéral avait des contrats avec plus de 40.000 sociétés qui fournissaient le Pentagone en armes de toutes sortes et en équipements militaires.

*$5,500,000,000,000,00 de dollars

     En 1959, Les États-Unis disposèrent du missile balistique inter-continental (“Inter Continental Ballistic Missile”, ICBM). Il pouvait parcourir un peu plus de 5.500 kilomètres pour atteindre et détruire des villes entières.

     Suite à la signature cependant, en 1963, du Traité de ratification d'interdiction limitée d'essais nucléaires atmosphériques, 100 pays endossèrent le Traité visant à arrêter la menace d'une pollution radioactive due aux essais nucléaires atmosphériques. Toutefois, 1 an plus tard, la Chine fit exploser sa première bombe nucléaire atmosphérique.

     La volonté des Anglais états-unien de s'arroger le droit de concevoir, d'élaborer, de fabriquer et d'utiliser l'arme atomique eut 3 conséquences graves pour l'humanité :

1.  L'acquisition de la technologie nucléaire par la culture russe qui eut recours à de l'espionnage pour l’obternir ; ce qui provoqua une course à l'armement nucléaire entre les États-Unis et la Russie.

2. Le développement d'un complexe militaire-industriel composé de toutes les sociétés qui produisirent l'acier, le carburant, l'uranium et le plutonium, et fournirent toutes les composantes électroniques pour les bombes et, plus tard, pour les fusées transportant les bombes. Ces mêmes sociétés n'hésitèrent pas à soudoyer des politiciens du gouvernement fédéral avec des contributions à leur caisse électorale et à soudoyer des généraux du Pentagone avec des pots de vin de toutes sortes pour assurer leur relation commerciale avec le gouvernement fédéral.

3. L'acquisition inévitable de cette même technologie nucléaire par d'autres cultures ; causant ainsi une prolifération d'armes nucléaires capable de détruire plus de 1.000 fois toute forme de vie sur la planète. Il est admis que, présentement, 8 États Souverains (l'Angleterre, la Chine, la Corée du Nord, les États-Unis, la France, l'Inde, le Pakistan et la Russie) possèdent des armes nucléaires. Ce nombre n'inclut pas les États qui se partagent des armes nucléaires (l'Allemagne, la Belgique, l'Italie, les Pays-Bas et la Turquie) ni les États qu'on soupçonne de posséder des armes nucléaires (l'Afrique du Sud, la Biélorussie, le Kazakhstan et l'Ukraine) ni l'État qui ne veut pas admettre publiquement qu'il possède des armes nucléaires : Israël.

     Aujourd'hui, 76 ans plus tard, le Pentagone est devenu en permanence ce qu'il avait été appelé à l'origine : le Bureau du département de la guerre. Plus de 30.000 personnes y travaillent afin de concevoir des stratégies en vue de préparer une guerre ou d'en assurer la conduite contre n’importe quel pays, et ce n'importe quand. Et toujours avec un seul objectif : la victoire !

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     En 1945, l'arrogance des Anglais états-uniens est évidente. Ses ennemis ont été vaincus. Ils se croient invincibles, et, surtout, ils vont s'arroger le droit de tout se permettre.

     Leur territoire possède la moitié du pétrole mondial, les 2 tiers de l'or, et compte une population d'environ 140 millions d'individus. Leur ambition ne connaîtra aucune limite.

     Une famille états-unienne gagne en moyenne à cette époque 15 fois plus qu'en Europe. L'innovation et l'invention vont propulser l'activité industrielle et, conséquemment, l'économie des États-Unis en avant.

     Mais l'énormité du territoire états-unien menace son unité. Sa superficie comprend plus de 23 millions de kilomètres carrés, mais aucun système d'autoroutes national ne relie le pays. Le vieux système routier ne relie que les villes les unes aux autres. C'est impossible de traverser tout le pays en automobile. La moitié des routes n’est pas asphaltée. Le Président des États-Unis, Dwigth D. Eisenhower, l'a constaté par lui-même. Alors qu'il était jeune soldat, il a traversé tout le pays. 62 jours lui furent nécessaires pour compléter difficilement le trajet.

     Mais le paysage urbain des États-Unis a été façonné par le transport. Après le 10 mai 1869, la traversée du continent en train ne prend que 6 jours, alors qu'elle avait nécessité 6 mois avant. Le transcontinental rendit accessible à la population plus de 2 millions de kilomètres carrés de territoire et 8 nouveaux États. Plus de 300 kilomètres de rails furent posés, parfois en des endroits impraticables. Ses rivières furent les premières autoroutes. Il y eut les bateaux à aubes, en 1811, qui transportèrent passagers et marchandises tant en aval qu'en amont du Mississipi. Il y eut le canal Érié qui, en 1825, relia toute la région côtière Est de l'Atlantique jusqu'aux Grands lacs. La ville de New York lui doit d'ailleurs son quadruple accroissement en étendue.

     Les Anglais états-uniens montrèrent au reste du monde qu’ils étaient capables de défigurer tout un territoire afin de permettre à des millions de véhicules polluants de circuler partout au pays. Le Président donna le coup d'envoi avec un projet de loi visant la construction d'un système national d'autoroutes reliant tous les États, de la côte atlantique jusqu'à la côte pacifique. Ce fut le plus ambitieux projet d'ingénierie de l'histoire des États-Unis. Il coûta $129 milliards de dollars. Il employa 2,4 milliards d'heures de durs labeurs en ouvriers. Il requit 1½ million de tonnes d'explosifs. Il obligea le déplacement de plus de 32 millions de mètres cubes de sol ; suffisamment pour remplir 8 millions de terrains de “Football”. Le résultat fut qu'aujourd'hui un peu plus de 64,000 kilomètres d'autoroutes relient les États ; suffisants pour faire 2 fois le tour de la Terre. Une traversée de tout le territoire qui, en 1950, nécessitait 62 journées ardues pouvait maintenant être accomplie aisément en 4 jours. Le message est clair : l'automobile offre une liberté de mouvement illimitée sur tout le territoire états-unien.

     L'accroissement substantiel du système routier invita inévitablement plus de véhicules. En 1946, les États-Unis fabriquaient environ 2 millions de véhicules. Ce fut le début de l'âge d'or de l'automobile. L'Anglais états-unien développa, à son insu, un engouement malsain pour l'automobile. $65 milliards de dollars furent dépensés pour l'achat d'automobiles en 1955. 8 millions d'entre elles étaient vendues à tous les 12 mois. À ce rythme, les États-Unis fabriquaient 80 pour-cent des automobiles dans le monde. Les chaînes de montage des usines assemblèrent plus de 20.000 automobiles par jour ; 4 fois plus que le “Model T” d'Henry Ford vendu à plus de 15 millions d'unités jusqu'en 1927. La population fut endoctrinée dans l'achat de l’automobile comme d’un bien nécessaire à sa vie. Il y eut 1 automobile dans l'allée de presque chaque maison, parfois même 2 (une deuxième pour l'épouse) ou 3 (la troisième pour l'aîné des enfants).

     Le rêve états-unien de la population ne consista qu'en 1 seul modèle : 1 cellule familiale (le père, la mère, 2 enfants + 1 animal de compagnie) + 1 maison + 1 automobile. Le gouvernement fédéral encouragea les familles à conduire leur automobile sur le système routier national pour visiter les États et des lieux qui les encouragaient à dépenser leur argent.

     On notera l'arrogance du gouvernement fédéral qui, en construisant ce nouveau système routier, ne se soucia nullement du fait que de nombreuses villes, dont la survie économique dépendait de l'achalandage amené par le vieux système, furent totalement ruinées. Tellement de villes disparurent que, pour l'expliquer, on formula l'expression : Morte dû à l'autoroute nationale (“Death By Interstate”).

     Le contournement de nombreuses villes, en raison du nouveau système d'autoroutes, eut aussi comme conséquence l'invention de la banlieue. En utilisant la technologie améliorée des méthodes de construction, un projet résidentiel national fut entrepris sur une échelle jamais vue auparavant. 13 millions de maisons furent construites au cours d'une décennie.

     332 bébés naissaient à chaque heure aux États-Unis en 1946 ; cela représente 1 bébé à toutes les 10 secondes. On appela ce phénomène l'Explosion démographique (“The Baby Boom”). Et toutes ces nouvelles familles eurent besoin d'une résidence.

     La prochaine innovation consista à construire des maisons à l'extérieure des villes afin d'offrir une nouvelle vie à toutes ces nouvelles familles. Ce fut la conversion, approuvée par les États, de terres agricoles en banlieues de résidences. L'exemple de la société de construction résidentielle “Levitt & Son” donne un aperçu tant de l'avancée technologique en construction que de l'ampleur du résultat obtenu. Le nom de la société fut d'ailleurs attribué à nombre de ces villes : la ville de Levitt (“Levittown”).

     Sur un de ses sites de construction, le concept de la chaîne de montage fut utilisé afin de construire des maisons presque aussi rapidement que naissent les bébés : 1 maison à toutes les 16 minutes. Plus de 4.000 kilomètres carrés de terrain furent apprêtés en lot résidentiel durant les années 50 ; cela représente 12 kilomètres carrés par jour. À 8 heures du matin les camions déchargent les matériaux de construction. À 9 heures la plomberie est installée. À 11 heures on coule le ciment du plancher de la maison. On installe 300 fenêtres et 30 baignoires par jour. La maison est devenue un élément de production de masse. “Levitt & Son” appelle d'ailleurs leur technique : la chaîne de production Ford de construction de maison (“The Ford Production Line of House Building”).

     En 1951, la ville de “Levittown” à New York comprend 17.000 nouvelles maisons toutes identiques. Un second “Levittown” est construit à Philadelphie, un troisième au New Jersey. 1 maison familiale se vend pour moins de $8,000.00 dollars cette année-là, ce qui reviendrait à $71,000.00 dollars aujourd'hui.

     L'endoctrinement du consommateur se confirme chez tous ces individus qui acceptèrent d'acheter et de vivre dans une maison qui est l'équivalent d'une cellule de prison identique à toutes les autres. Ce qui n'était, somme toute, qu'un phénomène de consommation de masse fut pourtant interprété par les promoteurs du capitalisme comme étant : « Une répartition de l'aisance financière et de la prospérité, inspirant une confiance dans le futur ».

     Si on remonte au début de la Deuxième Guerre mondiale jusqu'aux alentours de 1940, seulement que 40 pour-cent la population possédait une maison. 60 pour-cent de la population était propriétaire d’une maison vers 1960.

     Le gouvernement fédéral promut la cellule familiale comme étant censément l'unité sociale la plus importante aux États-Unis. Dans les années 60, la philosophie de l'Anglais états-unien se résume dans ce commentaire typique d’un père, le chef de famille : « J'veux rentrer chez moi après le travail, j'veux boire quelques bières, j'veux regarder mon “Football”, et j'veux utiliser mon “Bar-B-Q” pendant que j'fête le 4 juillet ».

     Inventé en 1902 à New York, le climatiseur causa un déplacement démographique vers les États du Sud. On vend pour $250 millions de dollars de climatiseurs en 1952. C'est ce qui causa l'accroissement démographique des États du Sud vers 1960, qui avait pourtant substantiellement diminué après la Guerre Civile. Les États de la Californie et de la Floride bénéficièrent aussi du confort qu'offrait le climatiseur.

     Une autre innovation qui contribua à l'avancé technologique et économique des États-Unis fut dans la production de l'acier. En 1875 à Pittsburgh, Andrew Carnegie imagina une production de masse de l'acier à un prix réduit. Grâce à sa méthode, l'acier devint le meilleur matériau de construction au monde : solide, versatile, malléable, et maintenant abordable. Il fut utilisé de nombreuses façons : du gratte-ciel jusqu'au réfrigérateur. On utilisa l'acier pour fabriquer des appareils électroménagers destinés à sauver du temps à son utilisateur. La cuisinière, la laveuse à linge, la sécheuse, l'aspirateur firent leur apparition.

     Les industries capitalistes vont utiliser, au cours des prochaines décennies, l'inventivité, l'innovation et la technologie de production de masse pour déverser sur une population de consommateurs endoctrinés une quantité de biens de consommation et de services qui n'est pas prêt de s'arrêter.

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     C'est l'arrogance qui incita les Anglais états-uniens à proclamer que l'espace leur était accessible.

     On se rappellera qu'environ 300.000 avions de tout genre furent construits entre 1941 à 1945 aux États-Unis. En moins d'une décennie, toute cette technologie accumulée et améliorée propulsa le reste du monde dans l'ère de l'avion à réaction. En 1959, un avion commercial, le “Boing 707” vola de New York jusqu'à Los Angeles. Un trajet qui avait nécessité 4 jours en automobile ne prit que 6 heures. Aujourd'hui, plus de 2.000.000 de personnes font ce trajet à chaque année.

     L'ambition des Anglais états-uniens de voler plus vite et plus loin est insatiable. C'est l'avion à réaction qui fut à l'origine du développement d’un programme spatial. En 1961, le Président John F. Kennedy proclama que, dans la prochaine décennie, les États-Unis allaient envoyer un homme sur la Lune.

     L'envolée spatiale d'Apollo 11, qui envoya finalement un homme sur la Lune le 20 juillet 1969, nécessita la participation de 400.000 employés : des scientifiques, des ingénieurs, des contrôleurs aériens, des employés d'entretien, de maintenance, de préparation de lancements, etc. 17.000 personnes furent nécessaires uniquement pour son décollage en Floride. 131 techniciens assurèrent la mission dans la salle de contrôle située à Houston, au Texas. La fusée de 3.000 tonnes de métal avait à son bord 3 astronautes. Elle disposait de plus de puissance que toutes les chutes d'Amérique du Nord. Elle dépassait de 18 mètres en hauteur la statue de la Liberté. Elle contenait plus de 3 millions de litres de carburant ; suffisants pour permettre à 1 automobile d'effectuer 400 fois la circonférence de la Terre. Le coût total pour l’ensemble du projet Apollo fut évalué, en 1969, à environ $20 milliards et $25,4 milliards de dollars.

     On notera l'arrogance des Anglais états-uniens qui ne voyait dans le système solaire qu'une opportunité d'expansion territoriale. On se rappellera que, après avoir aluni, être descendu de la capsule et avoir marcher sur la Lune, ce n'est pas un drapeau de l'Organisation des Nations unies (ONU) qui fut planté dans le sol lunaire. Ce geste aurait pourtant rendu moins mensonger cette déclaration de Neil Armstrong : « Un petit pas pour l'homme, un bond de géant pour l'humanité ! ». C'est plutôt le drapeau des États-Unis qui fut planté ; une coutume qui remonte au XVIe siècle à l'époque où les conquérants de nouveaux territoires en prenaient possession au nom de leur monarque.

     Ce qui confirme l'arrogance des Anglais états-uniens est si l'on s'attarde à examiner de près tous les participants visibles de cette longue aventure spatiale. Les premiers astronautes étaient tous des hommes, blancs. Les techniciens dans la salle de contrôle (“Mission Control”) étaient tous des hommes, blancs. Les employés s'occupant de l'entretien, de la maintenance et de la préparation des lancements étaient tous des hommes, blancs. Ces hommes habitaient, pour la plus part, le Texas où se trouve le centre Administratif National de l'Espace et d'Aéronautique (“National Aeronautics and Space Administration”, NASA) pour l'entraînement de vol spatial, la recherche et le contrôle de vol. L'opportunisme devient patent quand on apprend que nombre de sociétés qui bénéficièrent du programme spatial étaient situées au Texas.

     On est en droit de se demander : Est-ce que les 9 missions Apollo de décembre 1968 jusqu’en décembre 1972 – avec ses 12 astronautes qui foulèrent le sol lunaire – améliorèrent la qualité de vie du citoyen moyen ? Est-ce qu'elles corrigèrent les iniquités sociales ? Est-ce qu'elles éradiquèrent le racisme ? Est-ce qu'elles assurèrent une meilleure redistribution de la richesse aux États-Unis ? Il appert que les réponses à ces questions sont négatives.

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azaran Membre 21 messages
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    Quand on prend le temps de lire l'Histoire, on constate que chaque culture a, en quelque sorte, contribué à l'évolution de l'espèce humaine. Voici une très courte liste de certaines contributions.

     C'est la culture arabe qui inventa la morale avec Zarathoustra (VIIIe ou VIIe siècle avant Jésus‑Christ). Si l'homme n'était pas encore considéré comme responsable de ses actes, il le devint avec Zarathoustra. Puis vint ensuite le prophète Mahomet (vers 570-632) qui, plagiant le monothéisme de la culture juive, inventa la religion islamique qui fut transcrite dans le Coran. La particularité du Coran est son examen, très détaillé, de tous les aspects de la vie du musulman, qui doit en observer à la lettre toutes les prescriptions religieuses. C'est la culture arabe qui, effectivement, inventa l'endoctrinement systématisé. Et c'est ce même endoctrinement qui fait que, même si différents dialectes de la langue sont parlés dans chaque pays – l'Algérie, l'Arabie Saoudite, le Bahreïn, l'Égypte, les Émirats arabes, l'Iran, l'Iraq, la Jordanie, le Liban, le Maroc, l'Oman, le Qatar, la Syrie, la Tunisie et le Yémen –, le Coran n'est lu et récité qu'à partir d'une seule édition égyptienne qui fut établie en 1923 par un comité d'experts. C'est cet endoctrinement qui engendra aussi, chez certains musulmans, le radicalisme religieux qui, depuis l'an 2000, causa une quantité d'attentats terroristes sans précédents à travers le monde.

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     La culture chinoise inventa l'acupuncture, l'arbalète, le bateau à roue à aubes, la brouette, le confucianisme, l'écluse, le halage, le papier, l'imprimerie, le premier dictionnaire, la monnaie, le papier-monnaie, le premier usage de la boussole, la poudre à canon, et fut aussi responsable de la première surpopulation terrestre. Vers 1650, on estime que la Chine comptait environ 150 millions d'habitants ; en 1749, un recensement, avec ce qu'il suppose d'incertitude à cette époque, dénombra 177 millions d'habitants, puis 430 millions en 1851. Ainsi, en 2 siècles, la culture chinoise tripla, puis tripla de nouveau en 150 ans, atteignant cette fois environ 1.295.000.000 d'individus en l'an 2000. Cette surpopulation, néfaste à moyen terme pour la biosphère, révèle l'incompétence patente d'un gouvernement central qui, malgré l'inventivité de la culture chinoise, est incapable de contrôler son accroissement démographique.

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     C'est la culture juive, qui inventa le monothéisme (la croyance en une seule divinité), par opposition au polythéisme (la croyance en plusieurs divinités) qui fut inventé par d'autres cultures : akkadienne, égyptienne, grecque, indienne, romaine, etc. Mais c'est la culture juive qui contribua la première manifestation d'arrogance en proclamant que non seulement sa divinité régnait sur toutes les cultures de la Terre, mais que sa divinité avait aussi conclu une alliance particulière avec la culture juive ; l'ayant choisie entre toutes. Et cette même culture est aussi responsable de l'arrogance des occidentaux qui s'inspirèrent du vingt-huitième verset du premier chapitre de la Genèse, de son Ancien Testament, qui dit : « ...soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre, et assujettissez-la ». En effet, la surpopulation et la surexploitation dont les occidentaux s'arrogèrent, pour infliger à la biosphère toute la pollution causée depuis la révolution industrielle de 1800, provint de l'inspiration puisée dans ce vingt-huitième verset.

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     La culture grecque inventa la pensée rationnelle et la philosophie. Ce développement du rationalisme engendra d'autres disciplines telles que : la logique, la métaphysique, la théologie, l'esthétique, l'éthique, la théorie politique et les sciences naturelles. Ces 2 inventions furent inspirées par les mathématiques, l'astronomie, la médecine ainsi que d'autres techniques que les Grecs découvrirent suite à leurs multiples contacts avec les civilisations mésopotamienne et égyptienne. Ce corpus de connaissances occupa une place primordiale dans l'évolution de la pensée grecque aux VIe et Ve siècles avant Jésus-Christ. C'est probablement la culture grecque qui est responsable de l'ajout des dernières facultés de raison et de jugement à la structure cognitive du cerveau humain. C'est aussi de la culture grecque que provient l'invention du théâtre duquel est né tout le théâtre de l'Europe occidentale.

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     La culture anglaise n'a malheureusement contribué que une seule chose positive à l'humanité. C'est l'œuvre du naturaliste anglais Charles Darwin (1809-1882).

     S'étant éloigné de l'influence de sa propre culture pendant 5 ans à bord d'un vaisseau nommé le “Beagle” (1831-1836), Charles Darwin se plongea dans des observations géologiques sur les côtes sud de l'Amérique, il collectionna des fossiles inédits (des squelettes de tatous et de rongeurs géants) ainsi que des spécimens de toutes sortes d'animaux actuels (des oiseaux, des amphibiens, des crustacés, des insectes). Son catalogue répertoria 3.907 spécimens différents ramenés sur le bateau à la fin du voyage. De cette longue immersion objective dans la nature de l'Univers, le naturaliste procéda ensuite à une longue réflexion durant laquelle il dut affronter son endoctrinement religieux.

     Charles Darwin accoucha finalement de son ouvrage fondamental De l'origine des espèces par voie de sélection naturelle (1859). Cet ouvrage démontra pour la première fois que l'évolution des espèces était une réalité et, du même coup, fit s'effondrer la vision chrétienne qui avait dominé le monde occidental jusqu'au XIXe siècle.

     Sur le plan philosophique, la portée de l'œuvre de Charles Darwin fut immense, car elle constitua une véritable révolution dans la conception de la place de l'homme dans l'Univers. Plus exactement, Darwin acheva le mouvement amorcé 3 siècles plutôt par Nicolas Copernic (1473-1543), consistant à détrôner l'homme de sa position dominante dans l'Univers.

     Comme d'autres, la culture anglaise contribua aussi des découvertes et des inventions pratiques telles que : la gravitation (Isaac Newton, 1642-1727) ; la machine à vapeur (Thomas Savery, 1650-1715) ; la thermodynamique (James Prescott Joule, 1818-1889) ; l'échelle des températures (Lord Kelvin, 1824-1907) ; l'électricité (Faraday, 1791-1867) ; la machine analytique, précurseur des ordinateurs (Charles Babbage, 1792-1871), pour ne nommer que celles-la.

     Mais, par malheur, l'origine de la culture anglaise, et ses conséquences, ont éclipsé ces contributions.

     L'Histoire nous apprend que l'île d'Angleterre, peuplée dès le IIe millénaire avant Jésus-Christ, fut maintes fois inondée de sang au cours de plusieurs vagues successives d'invasions celtes contre les tribus autochtones de l'île. Un rituel qui se répéta lors d'expéditions par César en 55 et 54 avant Jésus-Christ, et qui fut suivi d'un autre épanchement lors d'une véritable conquête romaine entre 43 et 85 après Jésus-Christ. Si Rome en retira ses troupes au Ve siècle, le répit ne fut que de courte durée. L’île, baptisée Britannia par l'empereur romain Claude, fut définitivement envahie par des peuplades germaniques (les Angles, les Jutes et les Saxons), et ce malgré la résistance des tribus autochtones. Force est de constater que cette île d'une superficie de 131.760 kilomètres carrés, qui allait finalement être baptisée Angleterre : terre des Angles (“England”), fut le lieu où se livra d'innombrables combats sanglants.

     Toute cette violence et tout ce sang versé dès le début mirent la table avec ce qui allait devenir le plat de résistance pour toutes les générations anglaises à venir.

     Et comme un malheur ne vient jamais seul, l’isolement insulaire de cette culture naissante ne fit que renforcer ce comportement. Il eut lieu en Angleterre, à partir du IXe siècle, une succession de règnes divers, qui furent toujours accompagnés d'invasions venant de l'extérieur ou d'invasions chez les pays avoisinants. Cela inclut aussi les guerres civiles entre les habitants de l'île ainsi que les querelles intestines des familles royales pour prendre ou garder le pouvoir. Les Vikings furent les derniers envahisseurs à occuper la parti Nord-Est de l'Angleterre. La résistance au tumultueux Danois fut brisée, et le roi Knud inclut l'Angleterre dans l'Empire danois de la mer du Nord (de 1016 à 1042). Mais les héritiers du roi furent chassés par Édouard le Confesseur qui devint le premier roi d'Angleterre en 1042.

     À partir de cette année-là, la culture anglaise allait, à son tour, inscrire ces contributions à l'Histoire.

     Sa première contribution fut l'arrogance. Les hommes de la culture anglaise s'arrogèrent le droit d'envahir tout territoire qu'ils convoitaient en raison de ses ressources. On ne trouve pas un seul territoire ou pays que les Anglais n'envahirent pas sans violence. Et lorsque l'empire anglais fut bien établi à maints endroits sur la planète, il s'en trouva même pour s'en vanter. C'est de cette arrogance qu'émana l'expression : « Le Soleil ne se couche jamais sur l'empire anglais ! ».

     La deuxième fut la cupidité. Pour les hommes de la culture anglaise, l'accumulation de la richesse est depuis toujours prioritaire. Guidé par l'une des 2 seules philosophies qu'ils considèrent, le pragmatisme, les hommes de la culture anglaise croient que, pour arriver à ses fins, tous les moyens sont bons. C'est cette apologie qui les incita, tant en Angleterre qu'aux États-Unis, à pratiquer pendant plus de 2 siècles l'esclavage des Africains. Vers la fin du XVIIIe siècle, plus de 11 millions d'hommes, femmes et enfants africains avaient été enlevés d'Afrique et vendus comme esclaves aux Antilles et aux colonies états-uniennes. L'Angleterre était alors la plus grande puissance terrestre, et son empire s'était bâti sur le dos de l'esclavage. Et les grandes fortunes des États esclavagistes, dans le sud des États-Unis, s'étaient constituées de la même manière.

     La troisième fut l'hypocrisie. En effet, durant presque 2 siècles les hommes de la culture anglaise acceptèrent et vénérèrent une femme comme monarque suprême de la nation. Il y eut Élisabeth 1ère (1558-1603), Victoria 1ère (1837-1901) et Élisabeth II (1926- ). Mais ces mêmes hommes n'accordèrent jamais de considérations (l'égalité sociale et l'égalité devant la loi) aux semblables de leur souveraine qu'ils côtoyaient quotidiennement. Et qui plus est, pas une de ces reines ne fit quoi que ce soit pour aider ses sœurs à obtenir l’égalité sociale ou l’égalité devant la loi. Ces compatriotes féminines durent affronter seules le mépris, la dérision et même la violence dans le mouvement des suffragettes, qui se développa dans la seconde moitié du XIXe siècle en Angleterre et aux États-Unis. Dans le premier pays, les femmes obtinrent satisfaction par les lois de 1917 et 1928; dans le second, ce fut le vote du dix-neuvième amendement à la Constitution (1920), qui leur permit enfin de voter.

     Les moules avaient été coulés. Dorénavant, la plupart des actions des hommes de la culture anglaise s'y conformeraient.

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     C'est l'arrogance qui incita les Anglais états-uniens à attribuer l'invention de la bombe atomique à toute l'humanité le 24 janvier 2001.

     Dans une télé série intitulée “The West Wing”, on diffusa ce mensonge sur les ondes dans l’épisode nommé “The Drop In”. Un acteur d'Hollywood nommé John Spencer (1946-2005) prononça la phrase suivante : « Je pense que le monde a inventé l'arme nucléaire. Je pense que le monde se doit de vérifier s'il ne peut inventer quelque chose qui la rende obsolète ».

     Ce n'est pas l'humanité qui a inventé l'arme atomique. C’est la culture anglaise qui l’a inventée. La preuve se trouve sur le site où le premier engin nucléaire fut explosé à Los Alamos au Nouveau-Mexique. Il consiste en 1 obélisque commémoratif mesurant plus de 2 mètres, sur lequel est fixé une plaque sur laquelle on peut lire : Le site Trinité où le premier engin nucléaire au monde fut explosé le 16 juin 1945 - Érigé en 1965 sur le site de la zone d'essai “White Sands”. En dessous, se trouve une autre plaque, plus petite et plaquée or, sur laquelle on peut lire : Le site Trinité a été désigné Lieu Historique National - Ce site a une signification nationale dans la commémoration de l'histoire des États-Unis – le Département de l'intérieur – le Service des parcs nationaux 1975.

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     C'est la cupidité et l’arrogance qui incitèrent l’Anglais états-unien Hugh Hefner à publier une revue masculine destinée aux hommes en 1953. S’appuyant sur le premier amendement de la constitution garantissant la liberté de parole, et sous prétexte de publier une revue édifiante tant par ses sujets que la qualité de ses articles, Hugh Hefner exploita la nudité de la femme de façon érotique pour démarrer une revue masculine mensuelle. Le nombre croissant d’abonnés masculins s’ajoutant à celui des publicitaires permirent à Hugh Hefner de se constituer une fortune considérable, sans parler de mener un train de vie reflétant tout à fait le nom de sa revue : “Playboy” ; que l’on peut grossièrement traduire par Libertin sexuel !

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     C’est l’arrogance des Anglais états-uniens qui causa une autre mutation néfaste de la morale durant la campagne électorale du quarante-cinquième Président des États-Unis.

     Durant toute sa campagne électorale, le candidat républicain déversa une telle quantité de mensonges et de désinformation qu’il causa une mutation de la morale. Auparavant, il y avait une primauté de la vérité et des faits sur le mensonge et la désinformation. Au lendemain de l’élection du 8 novembre 2016, le mensonge et la désinformation allaient désormais avoir la primauté sur la vérité et les faits.

     Le parfait exemple de ce nouveau paradigme moral se confirme dans l’anecdote suivante.

     On se souviendra que de mettre en doute publiquement la légitimité de naissance de Barak Obama en tant que citoyen états-unien fut la pièce maîtresse du lancement de la carrière politique du Président élu. Il répéta maintes fois, commençant en 2011 et ce durant 5 ans, que Barak Obama n'était pas un citoyen états-unien. Par conséquent, il ne pouvait pas légalement être Président des États-Unis.

     Parmi ses nombreuses déclarations calomnieuses, on retrouve ce gazouillis sur son compte “Twitter”, émis le 6 août 2012 à 13 h 23m, qui dit : « Une source extrêmement fiable m'a appelé pour me dire que le certificat de naissance de Barak Obama est un faux ».

     Mais le 16 septembre 2016, profitant de l'ouverture de son nouvel hôtel à Washington, le Président élu déclara que c'était Hillary Clinton qui avait mis en doute la légitimité de naissance de Barak Obama en tant que citoyen états-unien. Puis, sans offrir d'explication ou d'excuse pour son action passée, le Président élu déclara qu'il mettait un terme à cette calomnie en affirmant catégoriquement que Barak Obama était un citoyen états-unien.

     Hormis quelques émissions humoristiques télévisées (Bill Maher – “Real Time”, John Oliver – “Last Week Tonight”, Seth Meyers – “A Closer Look”, Stephen Colbert – “Late Night”) qui le mentionnèrent, pas un seul média d’importance (“The Washington Post”, “The New York Times”, ABC, NBC, CBS, CNN, MSNBC, Fox News) ne reprit le mensonge pour le dénoncer ou le corriger officiellement.

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     Il est fort probable que, avant la fin de ce siècle, l'humanité va regretter de s'être aveuglée de l'ambition hégémonique – voire psychotique – de la culture anglaise. Une psychose qui l'incite à vouloir être à tout prix une superpuissance avec prépondérance économique et militaire sur toutes les autres cultures.

     Il est étonnant, pour ne pas dire ahurissant, que l'humanité n'ait pas encore réalisé que l'unique raison d'être de la culture anglaise sur Terre est de promouvoir son arrogance, de glorifier sa cupidité, et d'idolâtrer son hypocrisie. Son discours de démocratie, de libertés et de poursuite du bonheur est peut-être envoûtant, mais ses actions, tout au long de son histoire, ont incontestablement fait mentir ses prétentions éthiques et morales.

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     Une anecdote de l'histoire des États-Unis révèle parfaitement la raison de l'élection de celui qui en sera le quarante-cinquième Président.

     Les annales racontent que John Adams, le deuxième Président des États-Unis, fut le premier à habiter la Maison Blanche. John Adams et son épouse Abigail, une femme remarquable tant pour son intelligence que pour sa lucidité, arrivèrent à la Maison Blanche pour habiter ce qui allait être leur demeure durant le mandat présidentiel. La construction de la bâtisse était terminée, mais l'aménagement de l'intérieur ainsi que du terrain autour n'était pas encore complété. Un coche, tiré par 2 chevaux et conduits par un cocher, transportait le couple présidentiel. Le coche s'arrêta tout près d'un escalier et une passerelle en bois qui facilitaient l'accès à l'édifice. Un maître d'esclaves ouvrit l'une des portes afin de permettre au couple de descendre sur un sol détrempé et boueux.

     Après avoir gravi les marches de l'escalier, Abigail Adams s'arrêta sur la passerelle pour regarder autour d'elle. Elle constata que, peu importe où elle regardait, elle ne voyait que des esclaves. Elle réalisa probablement que, hormis les maîtres d'esclaves, son époux et elle-même, ils étaient les seuls blancs sur place. Le maître d'esclaves s'empressa vers la porte d'entrée de la Maison Blanche pour l'ouvrir afin que le couple y pénètre.

     À l'intérieure, John et Abigail Adams constatèrent qu'on était rendu à l'étape d'application du plâtre sur les murs de ciment. On avait allumé des feux dans les nombreux foyers répartis dans la bâtisse, et fermé les conduits de cheminées pour conserver la chaleur afin d'accélérer le séchage du plâtre. Traversant un vestibule enfumé, le couple présidentiel entra dans la partie habitable de la Maison Blanche, qui n'était autre qu'une vaste salle sans cloison.

     Abigail Adams s'arrêta à nouveau pour regarder autour d'elle. Elle constata que la Maison Blanche était remplie d'esclaves travaillant à diverses tâches. À son époux qui était tout près, elle dit : « Des esclaves mal nourris pour construire la capitale de notre nation. Quel bienfait possible peut-il provenir d'un tel endroit ? ».

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Membre, Posté(e)
zeugma Membre 670 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

si ce que vous avez écrit est un sujet, il est ouvert par une constatation : la signification de l'histoire a une importance proportionnelle à son interprétation...

car on ne peut faire un compte rendu descriptif comme le votre, que dans la mesure où un certain fil de lecture est suivi, une intentionnalité, et certaines motivations...

...mais les deux se distinguent pourtant, car autant l'intentionnalité est le ressort de la volonté, autant les motivations proviennent du choix de l'intelligence...

votre texte n'est pas uniquement descriptif, journalistique,  il pose une suite logique et circonstancié d’événements, pour alerter notre attention à prendre conscience, à mettre en perspective certains faits en vue de voir notre monde sous un angle révélateur...

et bien que je sois entièrement d'accord avec cet angle (angle-terre) que vous nous donnez, je voudrais juste ajouter que c'est un système qui s'est imposé, oui c'est vrai par le peuple anglo-saxon, mais qui aurait pu être aussi hispanique ou portugais, français, hollandais, russe ou italien...la configuration historique que vous nous donnez ne nous dit pas les vrais rouages de cette montée en puissance de l'individualisme et de la domination de la finance sur notre monde, il est encore nécessaire de rechercher les causes propres à ce terrible échouage de la civilisation occidentale...au moins celle qui vie sous le joug de la culture anglo-saxonne...

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Membre, Obsédé textuel, 72ans Posté(e)
Gouderien Membre 34 705 messages
72ans‚ Obsédé textuel,
Posté(e)

Impressionnant, même si j'ai pas tout lu - trop long. Mais pourquoi appeler les Américains "Anglais états-uniens"?

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Membre, 64ans Posté(e)
pila Membre 18 571 messages
Baby Forumeur‚ 64ans‚
Posté(e)

Les baveux sont improductifs.

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Membre, Posté(e)
zeugma Membre 670 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
il y a 24 minutes, pila a dit :

les baveux sont improductifs.

qu'est ce que vous voulez dire par là Pila ?

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Membre, Posté(e)
azaran Membre 21 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
Le ‎2017‎-‎01‎-‎21 à 02:49, zeugma a dit :

c'est un système qui s'est imposé, oui c'est vrai par le peuple anglo-saxon, mais qui aurait pu être aussi hispanique ou portugais, français, hollandais, russe ou italien...la configuration historique que vous nous donnez ne nous dit pas les vrais rouages de cette montée en puissance de l'individualisme et de la domination de la finance sur notre monde, il est encore nécessaire de rechercher les causes propres à ce terrible échouage de la civilisation occidentale...au moins celle qui vie sous le joug de la culture anglo-saxonne...

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Je propose dans l'essai 2 éléments qui, selon moi, sont responsables de l'évolution hégémonique de la culture anglaise. Il s'agit de l'attitude opportuniste ainsi que l'instinct belliqueux qui sont, si l'on accepte le concept d'évolution, des éléments qui font partie de l'héritage comportemental de l'espèce humaine, remontant à son étape d'hominidé.

Je fais aussi mention du fait que, selon moi, l'isolement insulaire de la culture anglaise a renforcé ces 2 éléments. L'évolution de la culture anglaise fusse-t-elle la même si sa naissance avait eu lieu sur le continent européen ?

Pour ce qui est de cette montée en puissance de l'individualisme,  7 juges de la Cour suprême états-unienne, du XIXe et XXe siècle, avaient prévenu que la démocratie, qui contenait bien des défauts malgré sa vertu initiale, menaçait d'encourager un individualisme indisciplinée si elle n'était pas surveillée.

Lorsqu'on observe attentivement le comportement du Parti républicain au commande des États-Unis, le pays le plus puissant du monde, ayant comme Président un mégalomane psychotique, ne peut-on dire que la menace s'est avérée ?

.

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Membre, Posté(e)
azaran Membre 21 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
Le ‎2017‎-‎01‎-‎21 à 02:50, Gouderien a dit :

Impressionnant, même si j'ai pas tout lu - trop long. Mais pourquoi appeler les Américains "Anglais états-uniens"?

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Ma réponse risque d'être "trop courte";-)

L'anthropologue états-unienne, Margaret Mead, l'a très bien défini. Ce n'est pas un gouvernement qui détermine la culture à laquelle un individu appartient. C'est la langue qu'il parle. Un héritage remontant bien avant l'existence du gouvernement qui déforme un phénomène naturel (l'évolution d'une langue et sa transmission) en un attribut artificiel appelé le nationalisme.

Les territoires officiels de la culture anglaise sont : l'Angleterre, l'Australie, Le Canada, les États-Unis, la Jamaïque, la Nouvelle-Zélande. Hormis l'Angleterre, tous les autres pays ont comme langue de communication l'anglais.

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Membre, 68ans Posté(e)
Maroudiji Membre 6 485 messages
Forumeur expérimenté‚ 68ans‚
Posté(e)
il y a 35 minutes, azaran a dit :

 Il s'agit de l'attitude opportuniste ainsi que l'instinct belliqueux qui sont, si l'on accepte le concept d'évolution, des éléments qui font partie de l'héritage comportemental de l'espèce humaine, remontant à son étape d'hominidé.

 

Et si l'on accepte pas c'est quoi le plan b ?

Citation


Pour ce qui est de cette montée en puissance de l'individualisme,  7 juges de la Cour suprême états-unienne, du XIXe et XXe siècle, avaient prévenu que la démocratie, qui contenait bien des défauts malgré sa vertu initiale, menaçait d'encourager un individualisme indisciplinée si elle n'était pas surveillée.

 

Quelle était donc sa vertu

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Membre, Posté(e)
zeugma Membre 670 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

ce qui me semble un point fort intéressant de votre sujet, Azaran, c'est la pré-valorisation culturelle de l'Angleterre par sa langue...

vous dites : " C'est la langue qu'il parle. Un héritage remontant bien avant l'existence du gouvernement qui déforme un phénomène naturel (l'évolution d'une langue et sa transmission) en un attribut artificiel appelé le nationalisme."

cette induction porte en elle une désignation du type morphosyntaxique spécifique de l'anglais, dans sa compréhension des points les plus évidents aux plus subtils, du positionnement du sujet dans le groupe, et qui passe au court de l'enseignement scolaire et parentale...

ainsi il me semble que l'anglais soit favorisé pour être la langue du commerce à cause de ces points de références, car le commerce cherche à valorisé l'individu par le groupe...

je ne suis pas sémiologue, et encore moins connaisseur de la langue anglaise pour vous donner une explicitation précise de ce phénomène, toutefois j'en ai eu connaissance par des études sur la sémantique comparée...

 

 

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Membre, Posté(e)
azaran Membre 21 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
Le ‎2017‎-‎01‎-‎24 à 11:45, Maroudiji a dit :
Citation

 

Et si l'on accepte pas c'est quoi le plan b ?

Quelle était donc sa vertu

 

 

.

 

Et si l'on accepte pas c'est quoi le plan b ?

Compte tenu de la qualité rhétorique de votre question – sans parler de son agenda cachée –, je vous suggère d’utiliser la lubie impérieuse de votre choix en guise de réponse.

 

Quelle était donc sa vertu

C’est bien que vous ayez utilisé l’imparfait pour parler de sa vertu passée. La vertu initiale de la démocratie à laquelle les 7 juges faisaient référence était l’égalité sociale de chaque citoyen.

 

.

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Membre, 68ans Posté(e)
Maroudiji Membre 6 485 messages
Forumeur expérimenté‚ 68ans‚
Posté(e)
il y a une heure, azaran a dit :

.

 

Et si l'on accepte pas c'est quoi le plan b ?

Compte tenu de la qualité rhétorique de votre question – sans parler de son agenda cachée –, je vous suggère d’utiliser la lubie impérieuse de votre choix en guise de réponse.

 

Quelle était donc sa vertu

C’est bien que vous ayez utilisé l’imparfait pour parler de sa vertu passée. La vertu initiale de la démocratie à laquelle les 7 juges faisaient référence était l’égalité sociale de chaque citoyen.

 

.

On parle bien de la Grèce, de la vertu initiale de la démocratie en Grèce ? Vous ne prenez pas en compte dans votre référence que 80 à 90 % des habitants de ce pays étaient des esclaves ?! Et vous ne prenez pas en compte non plus que parmi les citoyens qui avaient droit à l'égalité sociale, c'est-à-dire les mieux nantis, s'ils avaient le malheur de proposer des idées qui aillent à l'encontre des bonnes conventions se retrouvaient jugés à mort ou devenaient des esclaves.

Voilà pour la vertu initiale. Mais on pourrait utiliser un autre mode que l'imparfait. Savez-vous quand pour la première fois aux US le mariage entre noir et blanc a été reconnu finalement par la cour suprême sans que des couples  soient jetés en prison pour avoir violé la loi ? Dans les années 60.

Croyez-moi, il n'y a pas d'agenda caché ni de rhétorique et je n'ai pas utilisé une lubie impérieuse pour cette démonstration...

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Membre, Posté(e)
shyiro Membre 15 609 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
Le 21/01/2017 à 05:41, azaran a dit :

     C'est la culture juive, qui inventa le monothéisme (la croyance en une seule divinité), par opposition au polythéisme (la croyance en plusieurs divinités) qui fut inventé par d'autres cultures : akkadienne, égyptienne, grecque, indienne, romaine, etc. Mais c'est la culture juive qui contribua la première manifestation d'arrogance en proclamant que non seulement sa divinité régnait sur toutes les cultures de la Terre, mais que sa divinité avait aussi conclu une alliance particulière avec la culture juive ; l'ayant choisie entre toutes.

Oui le monotheisme est une ideologie intolerante par son mode de pensée-unique. 

Pourtant la religion juive n'a pas l'air d'avoir une politique expansioniste/proxelitiste, contrairement aux 2 grandes religions expansionistes : christianisme et islam.

 

Citation

Et cette même culture est aussi responsable de l'arrogance des occidentaux qui s'inspirèrent du vingt-huitième verset du premier chapitre de la Genèse, de son Ancien Testament, qui dit : « ...soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre, et assujettissez-la ». En effet, la surpopulation et la surexploitation dont les occidentaux s'arrogèrent, pour infliger à la biosphère toute la pollution causée depuis la révolution industrielle de 1800, provint de l'inspiration puisée dans ce vingt-huitième verset.

Est ce qu'il y a un verset equivalent dans l'islam ?

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Membre, Posté(e)
zeugma Membre 670 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
Il y a 15 heures, shyiro a dit :
Citation

Et cette même culture est aussi responsable de l'arrogance des occidentaux qui s'inspirèrent du vingt-huitième verset du premier chapitre de la Genèse, de son Ancien Testament, qui dit : « ...soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre, et assujettissez-la ». En effet, la surpopulation et la surexploitation dont les occidentaux s'arrogèrent, pour infliger à la biosphère toute la pollution causée depuis la révolution industrielle de 1800, provint de l'inspiration puisée dans ce vingt-huitième verset.

Est ce qu'il y a un verset equivalent dans l'islam ?

shyiro, si vous lisez et comprenez les textes bibliques uniquement à la lumière des terribles dérives que nous devons essayé de gérer aujourd'hui, alors oui vous pouvez affuter le tranchant de votre sabre et faire tomber toutes les "têtes pensantes" de nos civilisations occidentales...

et se n'est pas moi qui retiendrais votre bras, comme le fit l'ange pour celui d'Abraham quand il eu reçu l'ordre de sacrifier son propre fils Isaac...

en effet nous nous sommes multiplié sans aucune sagesse et retenue, copulant frénétiquement pour s'assurer une domination territoriale et idéologique sur le monde naturel et intellectuel, ce que je condamne aussi fortement que vous, puisque cette surpopulation n'est pas seulement quantitative, mais anti-qualitative, voulant profiter de la prolixité vitale : la multiplicité, sans respecter la diversité...

la nature comme matière vivante, en son équilibre interne, permet à la diversité d'être première avant la multiplicité, c'est le principe d'individuation, nous autres trop détournés de cette simple loi naturelle, nous avons caricaturer honteusement cette loi, et par le commerce, et par la guerre, et par l'injustice, et pas les pollutions, et par la destruction de la biodiversité,  nous sommes la preuve vivante de cette caricature...

mais j'ai pour ma part décidé de ne pas enfiler la cagoule du bourreau, ni même de me couvrir de la toque du juge, j'ai choisi de rechercher une autre voie de rectification des tords causés à la vie naturelle...

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 866 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)

Je ne voudrais pas m'avancer, mais j'ai comme l'impression qu'il n'aime PAS TROP les anglais !...

Pour le Coran, je ne sais pas s'il y est conseillé de se multiplier, mais je sais qu'il y est dit quelque part que le mari pouvait "labourer sa femme" comme il lui plaisait... Je n'ai pas dit qu'il pouvait "la bourrer, sa femme comme il lui plaisait" mais le résultat semble le même...

Au fait il n'aime pas trop les arabes non plus... ni les juifs ?... Mais qui c'est qu'il aime alors ?

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Membre, Posté(e)
shyiro Membre 15 609 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

 

Il y a 7 heures, zeugma a dit :

shyiro, si vous lisez et comprenez les textes bibliques uniquement à la lumière des terribles dérives que nous devons essayé de gérer aujourd'hui, alors oui vous pouvez affuter le tranchant de votre sabre et faire tomber toutes les "têtes pensantes" de nos civilisations occidentales...

et se n'est pas moi qui retiendrais votre bras, comme le fit l'ange pour celui d'Abraham quand il eu reçu l'ordre de sacrifier son propre fils Isaac...

en effet nous nous sommes multiplié sans aucune sagesse et retenue, copulant frénétiquement pour s'assurer une domination territoriale et idéologique sur le monde naturel et intellectuel, ce que je condamne aussi fortement que vous, puisque cette surpopulation n'est pas seulement quantitative, mais anti-qualitative, voulant profiter de la prolixité vitale : la multiplicité, sans respecter la diversité...

la nature comme matière vivante, en son équilibre interne, permet à la diversité d'être première avant la multiplicité, c'est le principe d'individuation, nous autres trop détournés de cette simple loi naturelle, nous avons caricaturer honteusement cette loi, et par le commerce, et par la guerre, et par l'injustice, et pas les pollutions, et par la destruction de la biodiversité,  nous sommes la preuve vivante de cette caricature...

mais j'ai pour ma part décidé de ne pas enfiler la cagoule du bourreau, ni même de me couvrir de la toque du juge, j'ai choisi de rechercher une autre voie de rectification des tords causés à la vie naturelle...

pas de panique ... ici je n'ai fait que citer des textes de l'auteur du topic et en commenter ou demander plus de precision ...

 

il y a 15 minutes, Blaquière a dit :

Je ne voudrais pas m'avancer, mais j'ai comme l'impression qu'il n'aime PAS TROP les anglais !...

Pour le Coran, je ne sais pas s'il y est conseillé de se multiplier, mais je sais qu'il y est dit quelque part que le mari pouvait "labourer sa femme" comme il lui plaisait... Je n'ai pas dit qu'il pouvait "la bourrer, sa femme comme il lui plaisait" mais le résultat semble le même...

Au fait il n'aime pas trop les arabes non plus... ni les juifs ?... Mais qui c'est qu'il aime alors ?

je suis misanthrope    :D

Nan mais dans la vie de tous les jours j'apprecie plutot la culture et population occidentale, y compris anglo-americaine (les quelques americains avec qui j'ai eu l'occasion de discuter en France sont des gens ayant l'air d'etre tout à fait aimables et respectueux, contrairement à l'image hyper arrogante donné par nombreux de leurs dirigeants/politiques/medias), mais dans les relations internationales je constate simplement que l'occident est trop agressive, trop invasive, et meme hypocrite (consciemment ou inconsciemment), incompatible à ce qu'elle pretend etre modele en Liberté, Respect des cultures, Paix, etc ... Donc j'essaie de defendre le droit des autres pays à ne pas vouloir s'occidentaliser par la force s'ils n'en veulent pas ...

Mais je constate aussi que dans la vie de tous les jours, certains peuples ont une proportion de gens agressifs nettement plus élevés que la population occidentale ... Certains disent plus ou moins directement que par le fait que des populations de type "arabes" ont une proportion de gens agressifs nettement plus élevés qu'ailleurs, il faut laisser faire l'occident pour les occidentaliser meme par la force (par exemple pdt la campagne pro-guerre contre l'Irak, des medias anglo-saxons ont repondu à l'opposition francaise "on ne peut pas discuter avec ces gens là !" à propos des irakiens, et montrant des images des irakiens narguant l'Amerique). 

Je pense que c'est une erreur de penser de cette maniere, car les dirigeants/politiques/medias occidentaux peuvent etre aussi agressifs envers certains pays asiatiques sous pretextes qu'ils sont coco ou autre, alors que dans la vie de tous les jours les asiatiques ne sont pas connus pour avoir une proportion de voyous agressifs plus élevés que la population occidentale).   

  

 

 

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Membre, Posté(e)
zeugma Membre 670 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
Il y a 18 heures, shyiro a dit :

pas de panique ... ici je n'ai fait que citer des textes de l'auteur du topic et en commenter ou demander plus de précision ...

dac o dac Shyiro san...

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Membre, Posté(e)
azaran Membre 21 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
Le ‎2017‎-‎01‎-‎27 à 11:42, Maroudiji a dit :

On parle bien de la Grèce, de la vertu initiale de la démocratie en Grèce ? Vous ne prenez pas en compte dans votre référence que 80 à 90 % des habitants de ce pays étaient des esclaves ?! Et vous ne prenez pas en compte non plus que parmi les citoyens qui avaient droit à l'égalité sociale, c'est-à-dire les mieux nantis, s'ils avaient le malheur de proposer des idées qui aillent à l'encontre des bonnes conventions se retrouvaient jugés à mort ou devenaient des esclaves.

Voilà pour la vertu initiale. Mais on pourrait utiliser un autre mode que l'imparfait. Savez-vous quand pour la première fois aux US le mariage entre noir et blanc a été reconnu finalement par la cour suprême sans que des couples  soient jetés en prison pour avoir violé la loi ? Dans les années 60.

Croyez-moi, il n'y a pas d'agenda caché ni de rhétorique et je n'ai pas utilisé une lubie impérieuse pour cette démonstration...

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Eussiez-vous lu plus attentivement vous auriez remarqué à quelle époque les 7 juges ont qualifié la démocratie à laquelle je fais référence.

Si il n'y a pas d'agenda caché ni de rhétorique dans votre question alors pourquoi ne pas avoir les données de « votre plan B » ?

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Membre, Posté(e)
azaran Membre 21 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
Le ‎2017‎-‎01‎-‎28 à 11:33, shyiro a dit :

Oui le monotheisme est une ideologie intolerante par son mode de pensée-unique. 

Pourtant la religion juive n'a pas l'air d'avoir une politique expansioniste/proxelitiste, contrairement aux 2 grandes religions expansionistes : christianisme et islam.

 

Le ‎2017‎-‎01‎-‎28 à 11:33, shyiro a dit :

Et cette même culture est aussi responsable de l'arrogance des occidentaux qui s'inspirèrent du vingt-huitième verset du premier chapitre de la Genèse, de son Ancien Testament, qui dit : « ...soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre, et assujettissez-la ». En effet, la surpopulation et la surexploitation dont les occidentaux s'arrogèrent, pour infliger à la biosphère toute la pollution causée depuis la révolution industrielle de 1800, provint de l'inspiration puisée dans ce vingt-huitième verset.

Est ce qu'il y a un verset equivalent dans l'islam ?

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Réponse à la première citation :

Pourquoi la religion juive s'adonnerait-elle à l'expansionnisme ou au prosélytisme quand, selon cette dernière, il revient à tous les peuples de la Terre de se convertir à la religion juive ?

Selon un érudit musulman que j'ai consulté, si un musulman convertit un infidèle (toute personne qui n'est pas de religion islamique), sa place au paradis lui est assurée.

Réponse à la deuxième citation :

Point besoin ! L'Ancien Testament est accepté comme Tradition dans la religion islamique parce que la « Patriarche » de la culture arabe - Abraham - en fait intrinsèquement partie.

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Membre, 68ans Posté(e)
Maroudiji Membre 6 485 messages
Forumeur expérimenté‚ 68ans‚
Posté(e)
il y a 9 minutes, azaran a dit :

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Eussiez-vous lu plus attentivement vous auriez remarqué à quelle époque les 7 juges ont qualifié la démocratie à laquelle je fais référence.

Si il n'y a pas d'agenda caché ni de rhétorique dans votre question alors pourquoi ne pas avoir les données de « votre plan B » ?

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Je peux répondre à toutes les questions que vous voulez mais il faut que la discussion soit ouverte et que l'on ne joue pas les vierges effarouchées lorsqu'on se sent mal à l'aise. Il faut soit assumer ou mettre de l'eau dans son vin, en le montrant clairement, ou encore, ce qui est le plus respectable, admettre que l'on se trompe.

La première question était en quoi la démocratie grecque était un exemple de vertu ?

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