Affaire Fiona - Le procès

A l'époque il était le chef de l'Office Central pour la Répression des Violences aux Personnes - OCRVP

Il est aujourd'hui le patron de la BRI Paris.

Il s'est occupé des recherches sur le terrain mais aussi dans l'entourage de Fiona. Il raconte comme Fernandez les moyens impressionnants déployés.

Il dit qu'il y a bien eu des fouilles entreprises dans une déchetterie de Clermont.

Il explique les centaines d'appels, les 260 auditions qui ont été menées, les mois de travail

"Même si on avait compris qu'ils mentaient, on a fait notre travail, on est allé au bout de toutes les pistes"

il y a 4 minutes, titenath a dit :

Il a quoi de particulier lui ?

C'est un "super flic" comme on dit, il est le patron de la BRI (Paris), Molmy a fait beaucoup parlé de lui lors des derniers attentats.

Et les flics on un témoin (donc disparu bravo) qui leur parle de sac poubelle. Ils ont quand même - ou soi-disant - fait le lien comme quoi prendre une pelle pour creuser un trou c'était pas mal... et ben non : ils s'occupent pas sérieusement d'aller fouiller à la décharges et en profitent pour exposer leurs doléances en terme de manque d'effectifs !

Bordel, fou de rage : ils sont gonflés quand même !!!

"C'est un super-flic", conclusion de January !

Tu gobes n'importe quoi dès qu'il s'agit d'un expert d'un juge ou d'un flic en clair...

c'est dingue !

EDIT : ah ok : Molmy pas Fernandez.. j'enlève ce que j'ai dit.

... en espérant qu'il doit moins minable que l'autre !

Il explique de quelle façon le doute est apparu dans son équipe (le mensonge de CB et BM)

Il parle du "pronfond sentiment" que quelque chose ne collait pas, mais il fallait aller au bout de toutes les pistes. 

Le doute s'est accru avec les photos de la petite Typhaine dans l'ordi, les recherches similaires.. Il raconte l'interpellation de CB et BM à Perpignan. 

BM était excité, elle, était apathique, résignée, et elle avait un coquard. Les trois premières auditions de CB n'ont rien donné. Et puis.. à la quatrième audition, elle passe aux aveux. "Elle entend le bruit d'un coup. BM a frappé Fiona, hématome, vomi, Fiona trouvée morte au matin dans son lit". Elle dit que BM l'a empêchée d'appeler les secours le dimanche matin. "Ils ont déposé le corps de Fiona dans un sac, nue, sans doudou" ça m'a marqué dit C. Molmy... 

Pour faire parler BM, il lui dit juste : Je sais que tu as cassé le manche de la pelle. 

"Et là on a quelqu'un de calculateur qui veut savoir "ce qu'on a" (la police), il demande même à lire les PV de CB. Evidemment on ne "lui donne" rien. Et il finit par se décoincer.

BM dit que Fiona se faisait vomir pour imiter sa mère, alors enceinte..

BM était très agressif, très agité, il voulait "régler ça d'homme à homme"  O_O

Le commissaire Fernandez et ses hommes ont fouillés les poubelles de la résidence où ils habitaient ! Formidable... mais ils n'ont pas même fouillé les poubelles alentours !

Dingue...

C. Molmy pense qu'il y a bien eu enterrement : c'est ce détail, la pelle, qui fait basculer BM..

Au moment où CB parle, il y a un soulagement (pour elle), c'est courant. A un moment, il faut que ça sorte. Une fois que CB avoue, elle est très amicale avec nous et ç'en est gênant.

Je la crois quand elle parle de la violence de BM. Elle-même est marquée et Eva aussi a des traces.

Sur la suite du récit de CB, beaucoup de doutes.

Oui c'est sûr qu'il pouvait la taper elle. La petite je sais pas.

C. Molmy conclue son audition "Je ne suis pas naïf, je ne sais pas si CB nous a dit la vérité, en tout cas c'est sorti. 

Suspension d'audience. 

Les deux petites auraient donc été battues...puisque la petite avait des bleus, dixit le flic!

Ca remet en question le fait que CB cognait l'aînée parce qu'elle était dégouté de Fiona car elle ressemblait à son père alors qu'elle n'a jamais parlé de cela pour la petite Eva.....

Juste avant la suspension de midi, le gendarme Dunois à la barre

Il a travaillé principalement sur la téléphonie et le bornage

Le samedi le bornage du tél de CB et son itinéraire sont cohérents. 

Idem pour BM. 

Mais pas de bornage le dimanche, plus de crédit sur les deux téléphones. 

Les accusés sont interrogés sur la façon dont ils ont vécu leur arrestation.

"On savait que ça finirait par arriver"

A partir de cette réponse Me Grimaud essaie de savoir si à ce moment-là un nouveau mensonge commun s'est mis en place. 

Ils ne s'attendaient pas à être arrêtés en septembre. CB : On n'avait rien préparé en vue de l'arrestation

Me Grimaud insiste : Est ce que vous avez décidé de ce que vous diriez si vous étiez arrêtés ?

CB et BM : Non, on n'avait rien préparé.

Reprise de l'audience à 14h00

Un gendarme de l'ORCVP à la barre (a interrogé CB en GAV)

(Rappel : l'ORCVP a été saisi le lendemain de la disparition, 13 mai, en même temps que le SRPJ. )

CB avait des réponses évasives sur son emploi du temps. Sur les incohérences du récit de la disparition, ses réponses étaient (déjà) essentiellement : je ne sais plus, je ne me souviens pas. "Amnésie sélective" dit le gendarme. 

En GAV, CB nie fermement un scénario lors de ses premières auditions. Puis elle arrive aux aveux à la 4ème audition. Ce que raconte le gendarme est la même chose que précédemment. Les coups de BM, le vomi, la découverte de Fiona morte dans son lit le dimanche, l'enterrement.

(Les aveux ont été filmés et seront visionnés tout à l'heure.)

"Lors des recherches du corps, CB était très vague et peu intéressée". 

"Sur certains points, comme sa non-présence lors des coups portés, je ne suis toujours pas sûr de ses révélations"

Le gendarme pense qu'elle a révélé des faits, pas forcément "les" faits.

Le président : Qu'est ce qui déclenche ses aveux ? 

Témoin : On lui a dit que mentir toute seule c'était facile, à deux c'est plus compliqué.

"Sur la date des faits, je n'ai pas de certitude"

Me Portejoie : Vous êtes là, vous n'êtes pas convaincu qu'elle a dit la vérité ?

Le témoin : En partie seulement.

Me Portejoie : Si CB et BM n'avaient pas avoué, ils n'auraient pas été mis en examen ce jour-là.

Le président : Vous plaidez maître ? 

Le témoin dit que la décision de mise en examen ne lui appartenait pas. 

(Ce que Portejoie essaie de faire, c'est d'opposer entre eux les dépositions des policiers)

Fin de l'audition

Une pédiatre médecin légiste à la barre, Dr Rey-Salmon de l'Hôtel Dieu / Paris

Le président lui propose un mannequin de la taille de Fiona. "Pas besoin" dit-elle. 

Fiona n'avait pas de problèmes médicaux d'après son dossier médical ; régulièrement suivie par le médecin, vaccins à jour, croissance normale.

Le dernier examen de Fiona remonte à avril 2013 (en milieu scolaire) : Bon développement psycho-moteur, pèse 18 kilos pour 1m10. Elle a cinq ans et quatre mois.

Le Dr Rey-Salmon se base maintenant sur les déclarations des accusés : claque, hématome, bandeau.

Les symptômes de Fiona (d'après les déclarations de BM et CB en GAV) sont essentiellement digestifs : nausées, douleurs abdominales, vomissements

Le légiste explique les mécanismes de protection des voies respiratoires en cas de vomissement. Déglutition, toux, fermeture de la glotte. Les centres nerveux qui commandent ces réactions seront inactifs dans le cas d'un coma. 

En clair, Fiona n'aurait pu s'étouffer avec son vomi que si elle avait été dans le coma. 

Sur le fait que Fiona se faisait vomir pour imiter sa mère : possible mais en tout cas impossible que ça provoque un étouffement.

Le dimanche, le corps était blanc, froid, rigide : elle était morte depuis plusieurs heures.

Le médecin rappelle qu'elle déclare uniquement d'après les dépositions de BM et CB.

"J'envisage un traumatisme abdominal fatal" 

2ème cause de mortalité chez les enfants maltraités (hypothèse privilégiée par le médecin) - 

Ou : lésion intra-crânienne fatale, hypothèse qui ne peut pas être écartée même si les symptômes comme les maux de tête n'ont pas été décrits. 

Dernière hypothèse : absorption de drogue ou de médicaments.

Fiona n'a pas pu régurgiter sans trouble majeur de la conscience. 

Le président : Les trois causes peuvent-elles se cumuler ?

Le médecin : Oui, mais une seule suffit.

- Un traumatisme crânien peut durer plusieurs jours avant d'entraîner le décès ?

Le médecin : Oui, mais elle n'aurait vraiment, vraiment pas été bien... En déduction des dires des accusés, je privilégie l'hypothèse abdominale. 

- Absoption de drogue ou de médicaments ?

- Le médecin : En 20 ans je n'ai connu que deux cas d'intoxication, c'est rarissime. 

Le président pose beaucoup de questions sur les effets des drogues.

- Le médecin : je ne suis pas toxicologue. 

L'AG questionne. 

- Et l'asthme ? 

- Pas de vomissements ni d'asphyxie

L'AG s'énerve parce que CB discute avec son avocat.

- Et ce traumatisme (abdominal) provoque des lésions sur la peau ? 

- Il est rare d'avoir des signes extérieurs sur la peau, il faut une échographie pour détecter les lésions

- Si trauma intra-crânien, a-t-elle pu ne pas s'en plaindre (des maux de tête) ? 

- Les enfants qui subissent des violences répétées verbalisent peu, par peur de nouvelles violences.

Le président reprend à l'ordre CB qui discute encore avec son avocat.

Le Dr Rey-Salmon prend toutes les précautions, ses déclarations se basent sur les dires de CB et BM. C'est néanmoins une spécialiste très reconnue dans son domaine (la maltraitance des enfants)

"Souvent les parents parlent de claques, de fessées, c'est très rare que les constatations médico-légales correspondent". 

(Comprendre : Les parents mentent ou minimisent la nature des coups)

L'audition se termine sur la question de Me Portejoie qui demande au légiste de citer formellement la cause de la mort de Fiona. 

"En l'absence du corps et d'analyses, je ne peux pas conclure formellement, mais j'ai déduit des hypothèses"