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A propos de l'alchimie


curieux1

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Membre, 96ans Posté(e)
curieux1 Membre 944 messages
Baby Forumeur‚ 96ans‚
Posté(e)

Bonjour,

Avant tout, juste un rappel: https://fr.wikipedia.org/wiki/Alchimie

Eh bien, il se trouve encore en notre époque des alchimistes !

Incroyable ! Mais des exemples tirés d'autres disciplines ne devraient pourtant pas trop nous étonner face à l'inconscience de certains ignorants qui ne connaissent pas plus les sciences qu'ils prétendent revoir selon leurs "idées" que les "alchimistes" qui poursuivent de nos jours la quête de la pierre philosophale !

Ils ont un point commun : L'IGNORANCE.

Pourtant, lorsque les alchimistes d'autrefois cherchaient à transmuer le plomb et le mercure en or, ils n'étaient pas loin de la possibilité théorique d'arriver à leurs fins avec le mercure.

En effet, il suffit (?) de retirer à chaque noyau d'atome de mercure un proton pour obtenir un atome d'or ! Hélas, alors que pour extraire un électron d'un atome il faut dépenser seulement une quinzaine d'électrons-volt, c'est 4 millions d'électrons-volt qui sont nécessaire pour arracher un proton au noyau de l'atome. Imaginez le coût de l'énergie à mettre en jeu pour réaliser une telle opération ! Ce ne serait évidemment pas rentable !)

(Je rappelle qu'un électron-volt est l'énergie acquise par un électron soumis à une différence de potentiel de un volt).

Mais, peut-être que si on est patient et si on peut se munir d'une pince à épiler suffisamment fine, pourrait-on, après quelques siècles d'efforts transmuer un gramme de mercure en un gramme d'or.

Amicalement.

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Invité Karbomine
Invités, Posté(e)
Invité Karbomine
Invité Karbomine Invités 0 message
Posté(e)

Oui... Mais encore ?

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Membre, 96ans Posté(e)
curieux1 Membre 944 messages
Baby Forumeur‚ 96ans‚
Posté(e)

Encore quoi ?

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Membre, Posté(e)
holdman Membre 2 233 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Bonjour a tous, mais alors on s'étonne bien qu'étant ignorants ils savaient que se tenait la solution dans le mercure .

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Invité Karbomine
Invités, Posté(e)
Invité Karbomine
Invité Karbomine Invités 0 message
Posté(e)

D'abord, qui dit que la vile matière est du mercure ? Pour certains, il s'agit de l'antimoine, pour d'autres du cinabre.

De plus, l'alchimie n'est en rien comparable à une science moderne puisque l'épistémologie s'accorde à réserver le statut de scientifique à une croyance falsifiable et à un procédé reproductible universellement. L'alchimie a la prétention d'être un Art donc non reproductible, d'où le fait qu'elle travaille avant tout l'alchimiste. De plus, elle échappe au falsificationnisme.

Donc ce que vous avancez, c'est bien gentil mais c'est évident et totalement hors-sujet.

Essayez-vous d'attirer des revenants avec ce sujet ? Ou d'enfoncer des portes ouvertes ? Ou de parler d'alchimie ? En général, on évite de tirer sur l'ambulance.

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Membre, 96ans Posté(e)
curieux1 Membre 944 messages
Baby Forumeur‚ 96ans‚
Posté(e)

Bonjour a tous, mais alors on s'étonne bien qu'étant ignorants ils savaient que se tenait la solution dans le mercure .

Bonjour,

Bien sûr que non, ils ignoraient tout de la composition de la matière et ne se fiaient qu'au poids.

Pour répondre à d'autres objections un peu trop hâtivement formulées, j'ai simplement voulu faire un rapprochement entre les "alchimistes" d'aujourd'hui qui ne connaissent pas un mot de chimie et ceux qui prétendent refaire la physique sans en connaître un mot.

J'en ai aussi profité pour donner quelques précisions sur la possibilité théorique de la transformation du mercure en or.

Mais je salue les anciens alchimistes dont les résultats obtenus par tâtonnements et bien exploités par Lavoisier (guillotiné car la "république n'a pas besoin de savants"), ce Lavoisier père incontesté de la chimie.

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Membre, Talon 1, 78ans Posté(e)
Talon 1 Membre 23 468 messages
78ans‚ Talon 1,
Posté(e)

Les Grecs avaient imaginé l'existence des atomes. Démocrite ou Héraclite. Je ne sais plus.

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Invité Karbomine
Invités, Posté(e)
Invité Karbomine
Invité Karbomine Invités 0 message
Posté(e)

Bonjour,

Pour répondre à d'autres objections un peu trop hâtivement formulées

J'imagine que c'est là que je suis censée me reconnaître.

j'ai simplement voulu faire un rapprochement entre les "alchimistes" d'aujourd'hui qui ne connaissent pas un mot de chimie et ceux qui prétendent refaire la physique sans en connaître un mot.

C'est un peu facile de critiques "les" alchimistes contemporains et de leur attribuer une ignorance mais de qui parlez-vous ? Parce que ça pourrait tout changer, en fait.

J'en ai aussi profité pour donner quelques précisions sur la possibilité théorique de la transformation du mercure en or.

Franchement, qui n'est pas déjà au courant ?

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Membre, 96ans Posté(e)
curieux1 Membre 944 messages
Baby Forumeur‚ 96ans‚
Posté(e)

Les Grecs avaient imaginé l'existence des atomes. Démocrite ou Héraclite. Je ne sais plus.

Bonjour,

C'est en effet principalement Démocrite qui a introduit ce concept d'atome. Il imaginait des atomes sphériques pour les liquides et les gaz, crochus pour les autres.

Là encore on ne peut que respecter ces premiers chercheurs qui n'ont pas pris le monde tel qui l'est sans se poser de questions et tenter d'y répondre. Ces gens là ont mis la physique sur les rails.

Amicalement.

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Membre, 96ans Posté(e)
curieux1 Membre 944 messages
Baby Forumeur‚ 96ans‚
Posté(e)

J'imagine que c'est là que je suis censée me reconnaître.

C'est un peu facile de critiques "les" alchimistes contemporains et de leur attribuer une ignorance mais de qui parlez-vous ? Parce que ça pourrait tout changer, en fait.

Franchement, qui n'est pas déjà au courant ?

"Franchement, qui n'est pas déjà au courant ? "

Si je vous comprends bien, le seul fait que vous connaissiez quelque chose implique obligatoirement cette connaissance chez les autres !

Puissiez-vous, en généralisant, avoir raison ! Alain Connes connaît bien, et pour cause, la géométrie non commutative. Cela ne m'en donne hélas pas automatiquement sa connaissance pour autant !

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Membre, Posté(e)
holdman Membre 2 233 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Les alchimistes étaient quant même des chercheurs, il y a quant même une différence entre un ignorant qui cherche rien, et celui qui cherche .l'origine du savoir c'est fait par des gens qui ne savaient pas ,ils étaient ignorants.

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Membre, Posté(e)
holdman Membre 2 233 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

pas de contenu

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Membre, 96ans Posté(e)
curieux1 Membre 944 messages
Baby Forumeur‚ 96ans‚
Posté(e)

Les alchimistes étaient quant même des chercheurs, il y a quant même une différence entre un ignorant qui cherche rien, et celui qui cherche .l'origine du savoir c'est fait par des gens qui ne savaient pas ,ils étaient ignorants.

Je ne pense pas avoir dit le contraire !

J'ai toujours rendu hommage à ces grands esprits d'autrefois dont les travaux nous ont petit à petit amenés à la Science d'aujourd'hui.

Je pense surtout aux grands philosophes grecs qui ont tout inventé :

La philosophie,

L'Histoire (Hérodote et Thucydide principalement),

La Tragédie : Aristophane, Eschyle, ...)

La géométrie : (Thalès, Théétète, Euclide ...)

La science en général : Aristarque de Samos, Xenophon, Protagoras, Eratosthène, Anaximandre de Millet, Architas (qui a inventé la crécelle !)...

La logique : Parménide, Chrysippe, Aristote, et même Socrate ...

L'arithmétique: Les pythagoriciens et tous ceux en plus qui gravitaient dans l'orbite du grand Platon (Nul n'entre ici s'il n'est géomètre),

N'oublions pas non plus, et avant eux, les Babyloniens qui savaient déjà résoudre une équation du second degré.

Et puis, Homère et son Odyssée n'est-il pas le précurseur de "l'héroic fantasy" ? Et Platon, son Timée ne frise-t-il pas la science fiction ...

Et Aryabhata, qui, avec un peu plus tard, Brahma Gupta, ont inventé le zéro considéré comme un nombre et ont inventé aussi le système décimal !

Il ne faudrait pas oublier non plus les Sumériens qui ont inventé l'écriture précédés peut-être de ce très lointain ancêtre qui, ayant entassé quelques pierres pour retrouver son chemin a, lui d'abord, inventé la première forme d'écriture.

Oui, rendons hommage à ces phares de l'Humanité qui ont mis la civilisation en mouvement !!

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Membre, scientifique, Posté(e)
Répy Membre 23 089 messages
scientifique,
Posté(e)

Les alchimistes étaient quant même des chercheurs, il y a quant même une différence entre un ignorant qui cherche rien, et celui qui cherche .l'origine du savoir c'est fait par des gens qui ne savaient pas ,ils étaient ignorants.

------------------

Il y a quelques années j'avais fait une conférence sur les molécules extraites de plantes et grandement utilisées par la pharmacie.

A la fin de a conférence quand presque tout le mode était parti quelqu'un est venu me montrer quelque chose à laquelle il semblait tenir comme à la prunelle de ses yeux. dans un papier soigneusement plié il m'a montré une boulette terreuse ressemblant aux billes de terre que l'on avait a pour jouer après la guerre ( 1948). il me dit "j'ai acheté fort cher du mercure purifié". J'ai failli exploser de rire ! Le mercure est un métal liquide à la température ordinaire et bien brillant (on l'appelait le vif-argent).

Je lui ai dit qu'il avait été victime d'un charlatan. Il aurait mieux fait de consulter une encyclopédie pour avoir les bonnes infos.

Mis en confiance il m'a avoué qu'il faisait des recherches en "alchimie".

- Vous avez trouvé quoi ?

- Rien mais je progresse !

Je lui ai répondu que depuis Lavoisier, (en 1785) plus aucun scientifique ne s'essayait à l'alchimie !

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Membre, nyctalope, 39ans Posté(e)
Criterium Membre 2 852 messages
39ans‚ nyctalope,
Posté(e)

Salut curieux, j'imagine que tu fais ce topic pour décrier les alchimistes d'aujourd'hui et dérape en une critique de l'alchimie toute entière malgré ce que la science moderne lui doit.

Même pour ne parler que de l'aspect matériel de l'alchimie, il faut bien se souvenir qu'à l'époque l'on ne connaissait pas la nature de la matière. Et c'est justement l'une des grandes questions, à la fois avec une démarche expérimentale et de l'imagination, que les alchimistes cherchaient à comprendre; au début avec les quatre éléments, puis avec Paracelse qui voyait en chaque substance un mélange de sel, de soufre et de mercure, par exemple.

Déjà, le vocabulaire n'a pas été standardisé, et il ne faut pas confondre le mercure de l'alchimie avec le mercure que l'on connaît maintenant. Par exemple chez Paracelse il est assez clair que ce qu'il entendait par ces trois termes étaient les trois catégories de matière qui étaient dissoutes: (1) les volatils (mercure) (2) les huiles et hydrophobes (soufre) et (3) le reste qui se carbonisait ou précipitait (les sels). — De même, extraire l'esprit d'une matière se réfère généralement à sa distillation. Si l'on recommençait la chimie à zéro (c'est-à-dire en ayant seulement comme matières premières ce que l'on peut ramasser çà et là sur terre, et sans connaître la structure chimique des éléments), l'on ré-obtiendrait une démarche expérimentale similaire à celle de l'alchimie. L'on ré-obtiendrait des modèles faux de la Nature, également, confondant à nouveau ce qui est vrai et ce qui est imaginé pour expliquer les résultats expérimentaux obtenus.

C'est bien dans cette démarche que certains cherchaient alors à pénétrer plus profondément dans la matière pour savoir de quoi elle était constituée, et ainsi l'on recherchait particulièrement la substance qui permettrait de tout séparer et de tout dissoudre en leurs atomes (au sens grec: α-τομός que l'on ne peut pas couper, l'unité la plus petite qui puisse être). Cette substance avait autant de noms que d'auteurs, le dissolvant universel, l'alkahest... C'est comme cela que l'on a découvert l'aqua regia. L'idée que l'on puisse classer les éléments n'est pas venue par enchantement à Lavoisier au XVIIIe; l'on retient son nom comme celui d'un chimiste moderne surtout parce que lui ne s'intéressait pas aux élucubrations non-matérielles et donc nous paraît plus rationnel et scientifique, car cette démarche nous est plus proche. — Autre exemple, les noces entre les éléments, l'amalgame, où l'on voyait se combiner deux substances qui changeaient de nature et semblaient former un tout complètement différent à la somme de ses parties...

Voilà: et tout cela ne touchait qu'à la partie matérielle de l'alchimie. — Berthelot au XIXe comprit la structure cyclique du benzène en réfléchissant sur l'alchimie. Il a d'ailleurs passé une grande partie de sa vie à essayer de comprendre la partie matérielle qu'il trouvait dans les anciens textes, il a écrit lui-même des œuvres faisant le pont entre alchimie et chimie moderne (La Chimie au Moyen-Âge, les Origines de l'Alchimie...). — Si tu es curieux, tu devrais les lire.

Décrier l'alchimie, même dans sa partie la plus bassement matérielle, c'est comme se séparer d'un vieux portrait de famille qui nous fait terriblement honte, c'est quasiment ré-écrire l'histoire et se couper de ses racines, ce que l'on fait au demeurant, beaucoup préférant faire table rase et effacer pour toujours les erreurs de nos aïeux au risque de perdre plus que cela.

Comme ce topic est dans "Sciences" je ne vais pas trop me pencher sur le côté spirituel de l'alchimie. Il est pourtant fondamental, car elle était décrite comme une discipline "entière", nécessitant l'homme entier. Ars totem requirit hominum. En gros, l'idée est que comme l'homme est l'opérateur, l'agent actif qui connecte le microcosme et le macrocosme, l'on peut imaginer que par analogie toutes les réactions sur la matière peuvent de même être opérées sur de l'im-matière, sur l'esprit. — La recherche alchimique la plus connue et galvaudée - le mercure en or - est une opération spirituelle, ce sur quoi ont insisté tous les alchimistes sérieux depuis le Moyen-Âge. Cela était tellement admis, et non gardé comme un secret, que l'on le retrouve décrit comme un pré-requis triant les adeptes, même dans de vieux romans. C'était une démarche à proprement parler mystique. On peut la comparer avec intérêt avec des écrits décrivant les étapes de la progression de l'âme sans utiliser ses analogies chimiques, comme par exemple la Nuit Noire de l'Âme de St. Jean de la Croix. — Il y a également eu C.G. Jung, qui a intégré avec brio cette démarche mystique dans une optique psychanalytique, et l'on retrouve, clin d'œil de l'étymologie, cela dans le terme même: lyse (en ses éléments) de l'âme (ψυχή, λύσις).

D'autres complications de l'alchimie:

— Les personnes n'ayant pas de démarche spirituelle ne peuvent généralement pas bien comprendre celles des autres.

— Les livres étaient codés, à la fois pour se protéger des persécutions, des soupçons de magie noire, des idiots croyant qu'il suffirait de mettre un peu de mercure (l'élément Hg) dans une éprouvette et d'y appliquer une petite poudre pour transformer immédiatement le mélange en une poudre d'or.

— Des arnaqueurs et bateleurs insistaient au contraire sur cet aspect et, un peu comme les princes nigérians nous offrant des caisses de papier noir avec un produit chimique pour les laver et les transformer en billets de banque, faisaient des démonstrations de prestidigitation avec de l'eau régale dans laquelle avait été dissous de l'or. Déjà au XVIe l'on se foutait d'eux, par exemple dans le Cymbalum Mundi.

De nos jours la majorité des alchimistes s'intéressent plutôt à son côté spirituel qu'expérimental, ou alors sont des fans d'Harry Potter (tout comme certaines adolescentes ayant lu Twilight croient croire aux loups-garous). Ou alors sont les pigeons de bateleurs, cf. l'exemple donné par Répy. — En conclusion: un sujet très complexe que l'on ne peut pas balayer du revers de la manche, y compris si l'on ne s'intéresse qu'à sa dimension purement matérielle.

Les centrales nucléaires ne nous prouvent-elles pas que la transmutation des éléments est finalement possible? Il faut certes un athanor un peu plus grand qu'à l'époque...

:noel:

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Membre, 96ans Posté(e)
curieux1 Membre 944 messages
Baby Forumeur‚ 96ans‚
Posté(e)

Salut curieux, j'imagine que tu fais ce topic pour décrier les alchimistes d'aujourd'hui et dérape en une critique de l'alchimie toute entière malgré ce que la science moderne lui doit.

Même pour ne parler que de l'aspect matériel de l'alchimie, il faut bien se souvenir qu'à l'époque l'on ne connaissait pas la nature de la matière. Et c'est justement l'une des grandes questions, à la fois avec une démarche expérimentale et de l'imagination, que les alchimistes cherchaient à comprendre; au début avec les quatre éléments, puis avec Paracelse qui voyait en chaque substance un mélange de sel, de soufre et de mercure, par exemple.

Déjà, le vocabulaire n'a pas été standardisé, et il ne faut pas confondre le mercure de l'alchimie avec le mercure que l'on connaît maintenant. Par exemple chez Paracelse il est assez clair que ce qu'il entendait par ces trois termes étaient les trois catégories de matière qui étaient dissoutes: (1) les volatils (mercure) (2) les huiles et hydrophobes (soufre) et (3) le reste qui se carbonisait ou précipitait (les sels). — De même, extraire l'esprit d'une matière se réfère généralement à sa distillation. Si l'on recommençait la chimie à zéro (c'est-à-dire en ayant seulement comme matières premières ce que l'on peut ramasser çà et là sur terre, et sans connaître la structure chimique des éléments), l'on ré-obtiendrait une démarche expérimentale similaire à celle de l'alchimie. L'on ré-obtiendrait des modèles faux de la Nature, également, confondant à nouveau ce qui est vrai et ce qui est imaginé pour expliquer les résultats expérimentaux obtenus.

C'est bien dans cette démarche que certains cherchaient alors à pénétrer plus profondément dans la matière pour savoir de quoi elle était constituée, et ainsi l'on recherchait particulièrement la substance qui permettrait de tout séparer et de tout dissoudre en leurs atomes (au sens grec: α-τομός que l'on ne peut pas couper, l'unité la plus petite qui puisse être). Cette substance avait autant de noms que d'auteurs, le dissolvant universel, l'alkahest... C'est comme cela que l'on a découvert l'aqua regia. L'idée que l'on puisse classer les éléments n'est pas venue par enchantement à Lavoisier au XVIIIe; l'on retient son nom comme celui d'un chimiste moderne surtout parce que lui ne s'intéressait pas aux élucubrations non-matérielles et donc nous paraît plus rationnel et scientifique, car cette démarche nous est plus proche. — Autre exemple, les noces entre les éléments, l'amalgame, où l'on voyait se combiner deux substances qui changeaient de nature et semblaient former un tout complètement différent à la somme de ses parties...

Voilà: et tout cela ne touchait qu'à la partie matérielle de l'alchimie. — Berthelot au XIXe comprit la structure cyclique du benzène en réfléchissant sur l'alchimie. Il a d'ailleurs passé une grande partie de sa vie à essayer de comprendre la partie matérielle qu'il trouvait dans les anciens textes, il a écrit lui-même des œuvres faisant le pont entre alchimie et chimie moderne (La Chimie au Moyen-Âge, les Origines de l'Alchimie...). — Si tu es curieux, tu devrais les lire.

Décrier l'alchimie, même dans sa partie la plus bassement matérielle, c'est comme se séparer d'un vieux portrait de famille qui nous fait terriblement honte, c'est quasiment ré-écrire l'histoire et se couper de ses racines, ce que l'on fait au demeurant, beaucoup préférant faire table rase et effacer pour toujours les erreurs de nos aïeux au risque de perdre plus que cela.

Comme ce topic est dans "Sciences" je ne vais pas trop me pencher sur le côté spirituel de l'alchimie. Il est pourtant fondamental, car elle était décrite comme une discipline "entière", nécessitant l'homme entier. Ars totem requirit hominum. En gros, l'idée est que comme l'homme est l'opérateur, l'agent actif qui connecte le microcosme et le macrocosme, l'on peut imaginer que par analogie toutes les réactions sur la matière peuvent de même être opérées sur de l'im-matière, sur l'esprit. — La recherche alchimique la plus connue et galvaudée - le mercure en or - est une opération spirituelle, ce sur quoi ont insisté tous les alchimistes sérieux depuis le Moyen-Âge. Cela était tellement admis, et non gardé comme un secret, que l'on le retrouve décrit comme un pré-requis triant les adeptes, même dans de vieux romans. C'était une démarche à proprement parler mystique. On peut la comparer avec intérêt avec des écrits décrivant les étapes de la progression de l'âme sans utiliser ses analogies chimiques, comme par exemple la Nuit Noire de l'Âme de St. Jean de la Croix. — Il y a également eu C.G. Jung, qui a intégré avec brio cette démarche mystique dans une optique psychanalytique, et l'on retrouve, clin d'œil de l'étymologie, cela dans le terme même: lyse (en ses éléments) de l'âme (ψυχή, λύσις).

D'autres complications de l'alchimie:

— Les personnes n'ayant pas de démarche spirituelle ne peuvent généralement pas bien comprendre celles des autres.

— Les livres étaient codés, à la fois pour se protéger des persécutions, des soupçons de magie noire, des idiots croyant qu'il suffirait de mettre un peu de mercure (l'élément Hg) dans une éprouvette et d'y appliquer une petite poudre pour transformer immédiatement le mélange en une poudre d'or.

— Des arnaqueurs et bateleurs insistaient au contraire sur cet aspect et, un peu comme les princes nigérians nous offrant des caisses de papier noir avec un produit chimique pour les laver et les transformer en billets de banque, faisaient des démonstrations de prestidigitation avec de l'eau régale dans laquelle avait été dissous de l'or. Déjà au XVIe l'on se foutait d'eux, par exemple dans le Cymbalum Mundi.

De nos jours la majorité des alchimistes s'intéressent plutôt à son côté spirituel qu'expérimental, ou alors sont des fans d'Harry Potter (tout comme certaines adolescentes ayant lu Twilight croient croire aux loups-garous). Ou alors sont les pigeons de bateleurs, cf. l'exemple donné par Répy. — En conclusion: un sujet très complexe que l'on ne peut pas balayer du revers de la manche, y compris si l'on ne s'intéresse qu'à sa dimension purement matérielle.

Les centrales nucléaires ne nous prouvent-elles pas que la transmutation des éléments est finalement possible? Il faut certes un athanor un peu plus grand qu'à l'époque...

:noel:

Bonjour,

Je vous cite !

« et dérape en une critique de l'alchimie toute entière malgré ce que la science moderne lui doit. »

FAUX :

N’ai-je pas écris plus haut (facile à vérifier) :

« Mais je salue les anciens alchimistes dont les résultats obtenus par tâtonnements et bien exploités par Lavoisier (guillotiné car la "république n'a pas besoin de savants"), ce Lavoisier père incontesté de la chimie »

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Membre, nyctalope, 39ans Posté(e)
Criterium Membre 2 852 messages
39ans‚ nyctalope,
Posté(e)

Mea culpa, je n'avais pas vu cette partie de ton post. Ça me fait plaisir, inutile de tout mettre en gras et de me crier dessus comme si j'étais l'un de ceux qui ici réécrivent Einstein et la second loi de la thermodynamique, curieux susceptible.

:|

Du coup l'intérêt du topic me paraît encore moindre.

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Membre, 96ans Posté(e)
curieux1 Membre 944 messages
Baby Forumeur‚ 96ans‚
Posté(e)

------------------

Il y a quelques années j'avais fait une conférence sur les molécules extraites de plantes et grandement utilisées par la pharmacie.

A la fin de a conférence quand presque tout le mode était parti quelqu'un est venu me montrer quelque chose à laquelle il semblait tenir comme à la prunelle de ses yeux. dans un papier soigneusement plié il m'a montré une boulette terreuse ressemblant aux billes de terre que l'on avait a pour jouer après la guerre ( 1948). il me dit "j'ai acheté fort cher du mercure purifié". J'ai failli exploser de rire ! Le mercure est un métal liquide à la température ordinaire et bien brillant (on l'appelait le vif-argent).

Je lui ai dit qu'il avait été victime d'un charlatan. Il aurait mieux fait de consulter une encyclopédie pour avoir les bonnes infos.

Mis en confiance il m'a avoué qu'il faisait des recherches en "alchimie".

- Vous avez trouvé quoi ?

- Rien mais je progresse !

Je lui ai répondu que depuis Lavoisier, (en 1785) plus aucun scientifique ne s'essayait à l'alchimie !

"- Vous avez trouvé quoi ?

- Rien mais je progresse !"

C'est curieux, j'ai l'impression du déjà lu !

------------------

Il y a quelques années j'avais fait une conférence sur les molécules extraites de plantes et grandement utilisées par la pharmacie.

A la fin de a conférence quand presque tout le mode était parti quelqu'un est venu me montrer quelque chose à laquelle il semblait tenir comme à la prunelle de ses yeux. dans un papier soigneusement plié il m'a montré une boulette terreuse ressemblant aux billes de terre que l'on avait a pour jouer après la guerre ( 1948). il me dit "j'ai acheté fort cher du mercure purifié". J'ai failli exploser de rire ! Le mercure est un métal liquide à la température ordinaire et bien brillant (on l'appelait le vif-argent).

Je lui ai dit qu'il avait été victime d'un charlatan. Il aurait mieux fait de consulter une encyclopédie pour avoir les bonnes infos.

Mis en confiance il m'a avoué qu'il faisait des recherches en "alchimie".

- Vous avez trouvé quoi ?

- Rien mais je progresse !

Je lui ai répondu que depuis Lavoisier, (en 1785) plus aucun scientifique ne s'essayait à l'alchimie !

"- Vous avez trouvé quoi ?

- Rien mais je progresse !"

C'est curieux, j'ai l'impression du déjà lu !

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Membre, scientifique, Posté(e)
Répy Membre 23 089 messages
scientifique,
Posté(e)

J'ai bien aimé le long texte de Criterium.

Moi aussi je n'ai pas l'intention de critiquer l'alchimie d'avant Lavoisier. En effet dans leur caves secrètes ils ont testé une foule de mélanges et de réactions et même certains l'ont payé de leur vie.

Mais du jour où en chimie on a commencé à peser les réactifs et les produits, on ne pouvait que progresser efficacement. L'analyse de l'air par Lavoisier et de l'eau par Cavendish sont des étapes primordiales pour la chimie.

Ce qui est étrange c'est de voir qu'il existe encore de nos jours des alchimistes convaincus !

C'est du même tonneau que les croyances en la génération spontanée comme si Pasteur n'avait jamais prouvé qu'elle n'existe pas.

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Membre, 96ans Posté(e)
curieux1 Membre 944 messages
Baby Forumeur‚ 96ans‚
Posté(e)

Bonjour,

Je vous cite !

« et dérape en une critique de l'alchimie toute entière malgré ce que la science moderne lui doit. »

FAUX :

N’ai-je pas écris plus haut (facile à vérifier) :

« Mais je salue les anciens alchimistes dont les résultats obtenus par tâtonnements et bien exploités par Lavoisier (guillotiné car la "république n'a pas besoin de savants"), ce Lavoisier père incontesté de la chimie »

Mais je n'ai pas crié ! J'ai simplement souligné ce que j'avais déjà dit et qui n'avait pas retenu votre attention.

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