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Bannir le terme "populisme" en démocratie

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Invité Daemon Fayt

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Membre, Animal sauvage, Posté(e)
Mr_Fox Membre 18 189 messages
Animal sauvage,
Posté(e)

Trouvez moi une seule loi destinée expressément à satisfaire une minorité et excluant la majorité dans notre droit.

On attend.

La loi Gayssot abolit la liberté d'expression du plus grand nombre au profit exclusif des membres d'une communauté restreinte.

La loi Taubira 1 a pour objet de rendre coupable de complicité de crime contre l'humanité l'intégralité du peuple.

La loi Taubira 2 a pour objet de changer la nature du mariage, ce qui concerne le plus grand nombre, au profit exclusif d'un groupe minoritaire.

J'ai cité juste ça de mémoire mais je suis sur qu'on peut en trouver d'autres.

C'est exactement la ritournelle démago de la plupart des politiques de tous bords.

Vous ne faites donc que reproduire à l'identique ce que vous reprochez aux "élites".

Ecoute mon vieux si tu ne sais pas lire abstiens toi de répondre.

Moi, je ne m'en tiendrais qu'aux faits (ce qui, au passage, ne relève en rien du "scientisme" mais juste du "réalisme").

Le scientisme c'est croire qu'un fait décrit comme "scientifique" alors qu'il émane d'un institut de sondage qui truque les chiffres pour le compte de l'état, est effectivement réel.

Lors de son meilleur résultat électoral (les régionales de 2015), le FN n'a réussit à réunir que 16% des inscrits.

Donc EN RIEN de quoi lui permettre d'affirmer être les "représentants du peuple".

Tu n'as toujours pas compris que le FN ça n'intéresse que toi ?

Enfin non il y a une palanquée d'obsedés du FN, tous ceux qui comptent sur lui comme repoussoir pour ramasser des votes.

Mais moi je n'ai rien à foutre du fn, je ne défends pas le fn je me branle totalement du fn.

Le seul intérêt du fn c'est jusque qu'il emmerde les mecs comme toi.

Tu as compris maintenant ?

Je ne représente pas le FN, il ne me représente pas. Pourquoi tu ne m'accuse pas d'être de la CGT ou du parti Baas ?

Tout argument reposant sur "le fn" est nul et non avenu.

C'est vu ?

Vous pouvez vous lancer dans des grands monologues poujadisto-intellos si ça vous amuse, ça ne changera rien à la réalité des faits ...

C'est un putain d'argument ça. Coller deux étiquettes sans répondre, super. J'ai une idée à partir de maintenant je vais dire que tu es du parti Baas. Ca fera un super dialogue.

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Membre, Posté(e)
frunobulax Membre 17 551 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

Le scientisme c'est croire qu'un fait décrit comme "scientifique" alors qu'il émane d'un institut de sondage qui truque les chiffres pour le compte de l'état, est effectivement réel.

Il ne s'agit pas de sondage mais du résultat officiel des élections.

Dommage que vous ne soyez pas en mesure de faire la différence entre les deux.

Tu n'as toujours pas compris que le FN ça n'intéresse que toi ?

Vouloir débattre du populisme en France sans "s'interesser" au FN ??

Vous êtes un grand comique.

C'est un putain d'argument ça. Coller deux étiquettes sans répondre, super.

C'est largement moins ridicule que de prétendre, comme vous le faites, pouvoir parler au nom du peuple parce que vous ... "discutez avec plein de gens" !

:smile2:

Modifié par frunobulax
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Membre, Animal sauvage, Posté(e)
Mr_Fox Membre 18 189 messages
Animal sauvage,
Posté(e)

Il ne s'agit pas de sondage mais du résultat officiel des élections.

Dommage que vous ne soyez pas en mesure de faire la différence entre les deux.

Car bien sur l'ensemble de mes propos à travers le temps et l'espace concernent ton post précédant sur les résultata du FN aux européennes.

Ou alors tu ne sélectionne que des tout petits bouts de réalité et en évacue les 999 millièmes au nom de la science tout en prétendant parler du réel.

Vouloir débattre du populisme en France sans "s'interesser" au FN ??

Vous êtes un grand comique.

Ce qui est comique c'est de débattre de la politique sans s'intéresser au peuple, étrangement ça ne choque que les "populistes".

C'est largement moins ridicule que de prétendre, comme vous le faites, pouvoir parler au nom du peuple parce que vous ... "discutez avec plein de gens" !

:smile2:

Ecoute, tu supprime 80% de mes propos pour te concentrer sur des petits bouts de "réalité" je t'encourage à le faire de manière plus confidentielle. Sur ce tu me colle des étiquettes sans répondre.

Retourne dans "ados et problèmes".

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Membre, Posté(e)
frunobulax Membre 17 551 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

Ecoute, tu supprime 80% de mes propos pour te concentrer sur des petits bouts de "réalité" je t'encourage à le faire de manière plus confidentielle. Sur ce tu me colle des étiquettes sans répondre.

Retourne dans "ados et problèmes".

Je comprends parfaitement que les arguments aux quels vous ne pouvez répondre vous agacent, c'est un grand classique chez vous.

D'habitude, vous les balayez d'un revers de main dédaigneux en accusant de "scientiste" tout contradicteur ayant l'outrecuidance de vous demander d'étayer vos affirmations péremptoires, mais, forcément, au bout d'un moment, la ficelle, aussi grosse soit-elle, finit par être usée.

(On s'amusera au passage de constater que l'accusation de "scientisme" est également abondamment utilisée par certains croyants vis-à-vis des athées ...)

Ne reste donc plus à votre disposition que votre seconde "carte dans la manche" habituelle, l'invective sarcastique, dont l'ensemble de votre "œuvre" sur ce forum est assez abondamment pourvue.

Nous avons donc fait le tour de vos petites "astuces" habituelles, poursuivre le "débat" (?) n'a donc plus grand intérêt ...

Continuez donc d'être persuadé que vous représentez le peuple parce que "vous discutez avec plein de gens" si ça vous amuse ...

En tout cas, moi, ça m'amuse beaucoup !

:D

En vous souhaitant bonne continuation.

(Mais vu que vous nous annoncez d'autre part la fin du monde dans un holocauste nucléaire, il va falloir faire vite !!)

Modifié par frunobulax
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Membre, Posté(e)
PASCOU Membre 92 138 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

Vos pseudos sarcasmes n'y changeront rien, vous continuez obstinément à confondre démagogie et populisme.

:D

Petite explication fournie par Raphaël Liogier (sociologue)

"Le mot “démagogie” n’est pas synonyme de “populisme”.

La démagogie, c’est tenter de séduire le plus possible de gens, cette tentation existant dans tout régime démocratique et visant à caresser les gens dans le sens du poil, à répondre à leur désir : c’est ce que Habermas appelle le “marketing politique“.

Le démagogue ne parle pas forcément au nom du Peuple, il cherche seulement à donner des avantages aux uns et aux autres pour se faire bien voir.

Le populiste, lui, s’exprime au nom de l’esprit du Peuple, de la majorité brimée, qui serait réduite au silence, étouffée, dont il se fait le héros (il ose se lever en son nom contre le mal omniprésent, contre la corruption) et le héraut (le porte parole).

Un démagogue n’est pas forcément populiste, mais, en revanche, tout populiste est forcément démagogue."

Aucun sarcasme, juste la vérité, puis on s'en fiche un peu que Hollande ait fait de la démagogie ou du populisme de toute façon il s'est bien foutu de vous!!:smile2:

Il est capable de toute façon d'employer les deux.

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Membre, Posté(e)
frunobulax Membre 17 551 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

Aucun sarcasme, juste la vérité, puis on s'en fiche un peu que Hollande ait fait de la démagogie ou du populisme de toute façon il s'est bien foutu de vous!!

Ben, en fait, vu que j'ai voté blanc aux deux tours, je m'en fous un peu.

:cool:

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Invité The Black Cat
Invités, Posté(e)
Invité The Black Cat
Invité The Black Cat Invités 0 message
Posté(e)

La loi Gayssot abolit la liberté d'expression du plus grand nombre au profit exclusif des membres d'une communauté restreinte.

La loi Gayssot n'abolit strictement en rien la liberté d'expression, se contentant de la limiter. Elle dispose qu'on ne peut nier (d'après l'article 9 de la loi) les crimes contre l'humanité définit selon la Charte de Londres (article 6). Elle n'est édifiée en aucun cas pour une minorité ( :hehe: ), car un crime contre l'humanité défini selon la Charte est "l’assassinat, l’extermination, la réduction en esclavage, la déportation et tout autre acte inhumain commis contre toutes populations civiles, avant ou pendant la guerre, ou bien les persécutions pour des motifs politiques, raciaux ou religieux, lorsque ces actes ou persécutions, qu’ils aient constitué ou non une violation du droit interne du pays où ils ont été perpétrés, ont été commis à la suite de tout crime rentrant dans la compétence du Tribunal, ou en liaison avec ce crime. "

Cela ne concerne pas qu'une communauté restreinte. Cela concerne aussi bien les déportés pour des raisons politiques, religieuses, raciales, etc. Ce qui fait plus qu'une communauté, car le processus a commencé dès 1933 pour cette époque.

La loi Taubira 1 a pour objet de rendre coupable de complicité de crime contre l'humanité l'intégralité du peuple.

Rigoureusement faux, car cette loi ne fait que reconnaître le passé colonialiste de la France. Il n'affirme en rien la complicité du peuple français actuel avec ce passé.

La loi Taubira 2 a pour objet de changer la nature du mariage, ce qui concerne le plus grand nombre, au profit exclusif d'un groupe minoritaire.

Je l'attendais celle-là et c'est rigoureusement faux. La loi Taubira sur le mariage a été écrite dans le but d'intégrer dans le droit au mariage une minorité qui sera également soumise aux devoirs qu'implique un mariage. Le mariage civil, qu'il soit célébré par des hétéro ou des homos, sera strictement le même mariage, avec les mêmes droits et devoirs et n'offre aucun droit différent aux homos.

Raté comme choix.

J'ai cité juste ça de mémoire mais je suis sur qu'on peut en trouver d'autres.

Et vous vous êtes planté en beauté. On vous pardonne pour votre ignorance (nulle ne peut être savant en tout).

Quoi qu'il en soit, ces lois citées n'exclue en rien la majorité, puisque la première concerne bien plus de monde qu'une seule communauté, la seconde ne sert qu'à reconnaître un passé qui n'a aucune raison d'être nié (et n'implique en aucun cas la culpabilité par association du peuple, contrairement à ce que vous affirmez) et la troisième voit au contraire son champs d'application étendu à une minorité pour que cette dernière soit égale en droits à la majorité (ce qui revient à intégrer dans la majorité cette minorité sur un plan juridique).

Modifié par The Black Cat
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Membre, Posté(e)
PASCOU Membre 92 138 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

Ben, en fait, vu que j'ai voté blanc aux deux tours, je m'en fous un peu.

:cool:

Oui, je sais plus personne n'a voté pour lui!:smile2:

Mais moi je ne m'en fiche pas qu'il ait été élu, c'est 5ans de perdus.

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Invité Daemon Fayt
Invités, Posté(e)
Invité Daemon Fayt
Invité Daemon Fayt Invités 0 message
Posté(e)

Alors, tu devrais expliquer ce que signifie ce que tu écris là et que j'ai déjà souligné :

Qu'est-ce qu'un rouage essentiel et dont le peuple serait la clef ? D’où tiens-tu cette idée ?

Pour ma part, c'est ce que j'appelle du populisme.

Le populisme, c'est faire croire que le peuple a raison de désirer ce qu'il désire. Que son désir, surtout s'il est majoritaire, est bon pour lui et la nation. Et le démagogue joue sur cette corde sensible. Et il utilisera tous les artifices possibles pour la faire vibrer. Et c'est très facile pour quelqu'un qui a du talent.

Dans cette phrase, il y a l'idée que le peuple est monolithique et qu'il sait ce qui est bien pour la société. C'est bien cela ? Tu connais l'exemple d'un peuple qui t'inspire cette foi ? Veux-tu t,expliquer, et me corriger s'il y a lieu...

PS. En quoi et comment on (sic) a la possibilité de changer la situation, comme tu l'écris ?

Le populisme c'est un problème de dialogue de sourds où les deux parties croient détenir la vérité sans essayer d'écouter l'autre. Comme je l'ai répété si il y a une idée qui se répand au sein de la population, fausse soit-elle, c'est également qu'elle a une origine, qu'elle trouve un écho dans la réalité de certaines personnes et balayer cela d'un revers de la main n'est pas la solution. Non, je n'ai jamais dit que le peuple savait ce qui était bon pour lui (puisqu'il ne change pas sa façon de faire: vote pour les mêmes personnes et ne prend rien en main) ni qu'il pouvait parler d'une seule voix (puisqu'il est composé de personnes qui n'agissent que par intérêts personnels). Par "rouage essentiel" je vais faire le plus simple et le plus clair possible: si il y a une pyramide avec des dirigeants au sommet, forcément minoritaires, il y a aussi une base plus conséquente sur laquelle s'appuyer et si les "dirigeants" n'en ont plus l'appui ils n'ont aucun pouvoir. Par extrapolation c'est comme lutter contre la drogue: nous pourrons démanteler tous les réseaux que nous voulons tant qu'il y aura un abruti de consommateur il y aura toujours des vendeurs. Le peuple n'est pas un pantin dépourvu de volonté surtout quand l'état forme des citoyens qui développent un esprit critique. Et l'argent dont se gave les FTN, les élus, il vient de qui? Du peuple. Alors on pourra toujours tourner et retourner la question dans tous les sens, tant que le peuple ne prendra pas conscience de cela, qu'il se laisse aller à la facilité, qu'il attende un sauveur ou se morfonde dans sa torpeur et bien... il pourra toujours attendre, souffrir jusqu'à ce que ça devienne intolérable, puis agir mais à ce moment là il sera déjà trop tard.

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Membre, 69ans Posté(e)
Maroudiji Membre 6 485 messages
Forumeur expérimenté‚ 69ans‚
Posté(e)

Le populisme c'est un problème de dialogue de sourds .

Non ce n'est pas cela, ce que je comprends du populisme. Tu dois connaître Trump, il fait du populisme. Donc tu devrais savoir mieux que cela en quoi consiste le populisme. Il est un exemple parfait. Mais si tu ne connais pas son histoire, alors c'est autre chose, cela peut être un dialogue de sourd...

Je voulais savoir le critère sur lequel tu fondes ton jugement à propos d'un peuple capable de "prendre conscience" de l'enjeu politique. As-tu des exemples dans l'histoire ?

je te demande ces questions parce qu'ailleurs je développe la thèse que la notion de démocratie est biaisée dès le départ. Tu peux m,aider en y répondant. Merci.

PS. Je trouve que tout cela est bien confus.

si il y a une pyramide avec des dirigeants au sommet, forcément minoritaires, il y a aussi une base plus conséquente sur laquelle s'appuyer et si les "dirigeants" n'en ont plus l'appui ils n'ont aucun pouvoir.

La minorité est-elle plus légitime que la majorité ou l'inverse ?

Et comment le peuple doit-il agir pour que cela ne soit pas trop tard ?

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Invité Daemon Fayt
Invités, Posté(e)
Invité Daemon Fayt
Invité Daemon Fayt Invités 0 message
Posté(e)

Non ce n'est pas cela, ce que je comprends du populisme. Tu dois connaître Trump, il fait du populisme. Donc tu devrais savoir mieux que cela en quoi consiste le populisme. Il est un exemple parfait. Mais si tu ne connais pas son histoire, alors c'est autre chose, cela peut être un dialogue de sourd...

Je voulais savoir le critère sur lequel tu fondes ton jugement à propos d'un peuple capable de "prendre conscience" de l'enjeu politique. As-tu des exemples dans l'histoire ?

je te demande ces questions parce qu'ailleurs je développe la thèse que la notion de démocratie est biaisée dès le départ. Tu peux m,aider en y répondant. Merci.

PS. Je trouve que tout cela est bien confus.

La minorité est-elle plus légitime que la majorité ou l'inverse ?

Et comment le peuple doit-il agir pour que cela ne soit pas trop tard ?

Vous venez de prouver vous-même que le populisme est un dialogue de sourd puisque tous ceux qui sont qualifiés de populiste ne font que retranscrire des préoccupations de l'électorat qui ne sont pas écoutées sinon personne ne voterait pour eux (ce qui ne signifie en rien qu'ils ont raison mais qu'une partie du peuple s'y reconnaît puisqu'ils votent pour cette personne). Vous vous posez les mauvaises questions mais ce n'est pas grave vous êtes loin d'être le seul... je me suis répété inlassablement et il n'y aucun contre-argument cohérent puisque vous ne me lisez qu'à moitié. Si vous voulez vous enfermer dans la thèse que le peuple ne peut rien qu'il en soit ainsi. Tant que le peuple ne change pas de comportement et de raisonnement il ne peut pas changer le monde qui l'entoure, ce n'est pas à moi de porter ce fardeau pour vous. Je vois que nous sommes dans une impasse mais je suis ravi que ce sujet ai eu autant de réponse avec des points de vue si différents, de toute façon nous ne pouvons quasiment rien changer derrière l'écran de notre ordinateur et encore moins l'opinion de quelqu'un.

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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

Aucun sarcasme, juste la vérité, puis on s'en fiche un peu que Hollande ait fait de la démagogie ou du populisme de toute façon il s'est bien foutu de vous!!:smile2:

Il est capable de toute façon d'employer les deux.

il n'est pas le seul:

http://sarkofrance.blogspot.fr/2012/01/labecedaire-des-promesses-non-tenues-de.html

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Membre, Posté(e)
PASCOU Membre 92 138 messages
Maitre des forums‚
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Mais tout à fait!!Ce sont les mêmes technocrates.

Vincent Coussedière: En 2012, à la suite de mon essai Eloge du populisme, je définissais dans un entretien le populisme comme le «retour du refoulé des peuples européens». Il semble qu'on puisse aussi parler d'un retour du refoulé du peuple américain dont le phénomène Trump est le symptôme… Poursuivons la métaphore freudienne, on sait qu'une pulsion, lorsqu'elle est refoulée, n'est pas détruite, elle disparaît de la conscience pour poursuivre son existence sous une forme inconsciente, elle reviendra donc se manifester sous forme de symptôme. Il en va de même avec le peuple dont le populisme est le retour symptômatique: le peuple a été refoulé par les élites de leur vision de la politique. Ce n'est pas d'abord le peuple qui s'est détourné des élites, ce sont les élites qui se sont détournées du peuple, qui ont fait sécession, comme l'a remarquablement compris très tôt Christopher Lasch. Lorsque je parle donc désormais de «retour du peuple», cela ne signifie pas que j'annonce le retour du peuple comme acteur collectif, cela signifie que je tente de comprendre de quel refoulement le peuple a été l'objet, et pourquoi le peuple revient s'exprimer désormais sous la forme du «populisme». Le retour du peuple, c'est aussi son retour comme question politique et philosophique.

On reproche au « populiste » de s'adresser au peuple, la belle affaire ! On ne voit pas à qui d'autre devrait s'adresser un homme politique dans les conditions de la démocratie…

Ces phénomènes sont-ils comparables, en quoi?

L'utilisation du terme de «populisme» pour qualifier et unifier une offre partisane par delà les contextes nationaux me paraît artificielle et fausse. Elle crée la confusion et évite d'examiner chaque discours en lui accolant l'étiquette disqualifiante de «populisme». Trump n'a pas la même conception de l'économie que Marine le Pen, ni même de l'immigration ou de l'islam. On reproche au «populiste» de s'adresser au peuple, la belle affaire! On ne voit pas à qui d'autre devrait s'adresser un homme politique dans les conditions de la démocratie… On lui reproche de faire œuvre de démagogie, de proposer des solutions irréalistes, de flatter le peuple. Soit. Mais alors il faut faire l'effort de montrer en quoi ces solutions sont irréalistes, ce dont le qualificatif de «populiste» dispense justement. Bref, l'usage du terme permet de faire l'économie d'un débat politique et vérouille la démocratie.

Si le terme de «populisme» me semble cependant pertinent à conserver, c'est à condition de l'utiliser pour décrire une certaine situation des peuples eux-mêmes. Ce qui est comparable dans les phénomènes dont vous parlez, c'est la situation des peuples et non l'offre politique «populiste» qui ne vient qu'après, et tente de capter cette situation. C'est du côté de la demande des peuples qu'il y a quelque chose de comparable: les peuples veulent continuer à être des peuples, c'est-à-dire qu'ils veulent continuer à conserver une certaine unité de mœurs, une forme «nationale», et une souveraineté, une capacité libre de prendre les décisions qui leur importe. Ceci s'exprime par une inquiétude profonde quant à l'impact de l'immigration sur les mœurs auxquelles on tient, et par une inquiétude toute aussi profonde quant à une souveraineté paralysée par des alliances post-nationales. Bref, l'unité du phénomène vient de la résistance de vieux peuples politiques à leur dissolution dans la mondialisation.

. Nos élites « avancent masquées », comme le dit très justement Marcel Gauchet dans son dernier essai, et les Français ont mis beaucoup de temps à comprendre qu'ils étaient menacés de désintégration.

«La crise de souveraineté et de légitimité de nos gouvernements actuels est tout aussi grave que celle qui souleva De Gaulle contre Vichy», écrivez-vous. N'est-ce pas un peu exagéré?

Que signifie l'épisode de Vichy, si ce n'est d'avoir été l'expérience d'un gouvernement qui a cherché à se maintenir en conservant les apparences de la république, c'est-à-dire de la souveraineté et de la légitimité? Nous nous trouvons dans la même situation, dans une apparence de république qui a en réalité perdu sa légitimité comme sa souveraineté. La différence ne réside pas dans la situation elle-même, qui approche du point où, comme le dit Marc Bloch: «le sort de la France a cessé de dépendre des Français.». La différence réside dans la rapidité du «blitzkrieg» qui a conduit à la situation de 1940, et dans la lenteur et le carcatère souterrain et masqué d'une «guerre» menée par nos élites contre le peuple, et qui a conduit à la situation actuelle. Nos élites «avancent masquées», comme le dit très justement Marcel Gauchet dans son dernier essai, et les Français ont mis beaucoup de temps à comprendre qu'ils étaient menacés de désintégration. Au final le résultat est le même: nous héritons d'une république qui est une coque vide: privée de souveraineté comme de l'unité d'un peuple qui puisse la rendre légitime. Tout est à recommencer. Il ne s'agit pas seulement de refonder une république mais de réinstituer un peuple. Lorsque je développe ce parallèle dans mon livre, ce n'est pas pour en rajouter par rapport à notre dépression collective, c'est au contraire pour montrer que nous nous sommes déjà relevés d'un précédent aussi grave.

Quelle responsabilité de l'Europe dans cette «étrange défaite»? Le populisme est-il le problème ou la solution?

La responsabilité de l'Europe n'est que seconde dans cette affaire, puisque c'est en grande partie nous qui avons voulu cette Europe, en tout cas nos dirigeants, qui se sont accrochés à elle comme à une utopie de remplacement de l'utopie socialiste. J'explique en effet dans mon livre que le populisme est à la fois le problème et la solution. Il est le problème parce qu'il ne trouve pas encore d'expression politique et partisane qui soit à la hauteur des enjeux: non seulement refonder la république, mais réinstituer un peuple qui la fasse vivre. Il est la solution parce qu'il témoigne d'un attachement à la nation républicaine, et non d'un retour aux «heures les plus sombres de notre histoire», comme voudraient nous le faire croire les interprètes paresseux, qui sont, comme le disait Marc Bloch à propos des élites de 1940,: «Mals instruits des ressources infinies d'un peuple resté beaucoup plus sain que des leçons empoisonnées ne les avaient inclinés à le croire (…).

Car pour moi le populisme n'est ni de droite ni de gauche, en tant qu'attachement à la nation républicaine, il est un phénomène trans-partisan. J'ai défini dans Eloge du populisme le populisme comme « le parti des conservateurs qui n'ont pas de partis »

Selon vous, «il existe en France une majorité conservatrice qui peine à prendre une forme politique tant elle est écartelée entre la droite républicaine et la droite populiste». Qui regroupez-vous au sein de cette majorité éclatée? Est-ce la France du non au Traité constitutionnel européen? Comment réconcilier nation et république?

Cette phrase n'est pas de moi mais de Mathieu Bock Côté, je la trouve excellente, et je la reprends en élargissant encore la perspective. Car pour moi le populisme n'est ni de droite ni de gauche, en tant qu'attachement à la nation républicaine, il est un phénomène trans-partisan. J'ai défini dans Eloge du populisme le populisme comme «le parti des conservateurs qui n'ont pas de partis». Mais le conservatisme, contrairement à la doxa régnante sur le sujet, n'est pas forcément de droite. Conservatisme et progressisme sont des catégories qui en elles-mêmes ne veulent rien dire, tout dépend de ce qu'on veut conserver et de ce que vers quoi on veut progresser. Il y a eu une droite révolutionnaire qui ne voulait rien conserver comme une gauche révolutionnaire… Sortons donc de ce clivage droite-gauche idéologique et demandons-nous ce que nous voulons conserver et ce vers quoi nous voulons progresser. Cela permettra peut-être de redéfinir des clivages qui permettent de recouper des options politiques réelles… La caractéristique de la France du non au Traité contitutionnel de 2005 est justement qu'elle dépassait ce clivage droite-gauche. Le populisme est une situation qui va forcer les clivages partisans à se redéfinir autour de la conservation de mœurs qui sont à la fois nationales et républicaines. Nous avons à droite comme à gauche des gens qui ne sont plus attachés à des mœurs nationales, ni à des institutions républicaines, mais à une autre proposition «politique» que j'analyse dans mon livre, et qui est celle du multiculturalisme. Nous avons d'autre part des gens qui ne peuvent concevoir l'horizon de la république en dehors de la nation. Que chacun éclaircisse ses positions et en tire les conséquences… Mon propos dans Le retour du peuple est effectivement de réconcilier nation et république. Nous nous apprêtons à vivre une campagne présidentielle qui va opposer les «nationaux» et les «républicains», cette opposition est idéologique. Dépasser l'idéologie, c'est revenir à la philosophie, pour faire revivre une tradition perdue de la république qui comprenait la «nation» comme son horizon indépassable. C'est cette tradition perdue du nationalisme républicain que je tente de redécouvrir dans mon livre pour en tirer les leçons qui s'imposent.

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Membre, 69ans Posté(e)
Maroudiji Membre 6 485 messages
Forumeur expérimenté‚ 69ans‚
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Vous venez de prouver vous-même que le populisme est un dialogue de sourd ---

D'accord,mais je te demandais aussi un renseignement pratique :

Je voulais savoir le critère sur lequel tu fondes ton jugement à propos d'un peuple capable de "prendre conscience" de l'enjeu politique. As-tu des exemples dans l'histoire

La démocratie a été inventée il y a plus de deux milles ans en Grèce. L'Occident a adopté cette politique. On te demande un exemple pour illustrer tes propos. On comprendra mieux.

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Invité Daemon Fayt
Invités, Posté(e)
Invité Daemon Fayt
Invité Daemon Fayt Invités 0 message
Posté(e)

D'accord,mais je te demandais aussi un renseignement pratique :

La démocratie a été inventée il y a plus de deux milles ans en Grèce. L'Occident a adopté cette politique. On te demande un exemple pour illustrer tes propos. On comprendra mieux.

Même si elle a été un précurseur elle n'était pas si démocratique puisqu'elle écartait les femmes et les esclaves de la décision, mais là n'est pas le problème certes. En ce qu'il s'agit d'un exemple historique de prise de conscience d'un enjeu politique et bien par exemple: lorsque les peuples souhaitent accéder à la liberté ils se dotent d'une Constitution qui leur assure des droits et libertés fondamentaux. Et la base de nos démocraties ce sont les normes constitutionnelles dont les peuples se sont dotées qui l'assure, bien que le système démocratique est encore aujourd'hui imparfait donc nos Constitutions par la même occasion.

Modifié par Daemon Fayt
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Membre, 69ans Posté(e)
Maroudiji Membre 6 485 messages
Forumeur expérimenté‚ 69ans‚
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lorsque les peuples souhaitent accéder à la liberté ils se dotent d'une Constitution qui leur assure des droits et libertés fondamentaux. Et la base de nos démocraties ce sont les normes constitutionnelles dont les peuples se sont dotées qui l'assure, bien que le système démocratique est encore aujourd'hui imparfait donc nos Constitutions par la même occasion.

Oui, mais je te demande un exemple qui te satisfasse et qui te permet de croire que nous pouvons suivre cette voie. Un modèle historique de démocratie qui, basé sur une Constitution, a permis un équilibre sain entre le peuple et les élites. Tu viens de le dire, la Grèce c'était mitigé (je dis que c'était l'horreur). Après la Grèce, qu'est-ce que l'on a qui justifie notre passion pour la démocratie ?

Je ne m'adresse pas seulement à Daemon Fayt, d'autres, ici, qui font partie du peuple, des élus ou des élites, sont les bienvenus pour nous renseigner sur la situation. En ce qui me concerne, je suis ce que l'on appelle un déraciné, je n'ai jamais voté de ma vie, et je ne me suis jamais intéressé à la politique. Mais j'ai assez de curiosité pour me faire une opinion de la chose. Je constate que très peu de gens sont assez outillés intellectuellement ou seulement culturellement pour se faire une bonne idée des enjeux que requiert l'engagement que les politiciens ou des individus comme Daemon Fayt exigent du peuple.

alors, je demande, parce qu'il y a qqch qui m'échappe dans votre enthousiasme pour la démocratie.

C'est normal, non ? La démocratie, ça se discute...

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Invité Daemon Fayt
Invités, Posté(e)
Invité Daemon Fayt
Invité Daemon Fayt Invités 0 message
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Oui, mais je te demande un exemple qui te satisfasse et qui te permet de croire que nous pouvons suivre cette voie. Un modèle historique de démocratie qui, basé sur une Constitution, a permis un équilibre sain entre le peuple et les élites. Tu viens de le dire, la Grèce c'était mitigé (je dis que c'était l'horreur). Après la Grèce, qu'est-ce que l'on a qui justifie notre passion pour la démocratie ?

Je ne m'adresse pas seulement à Daemon Fayt, d'autres, ici, qui font partie du peuple, des élus ou des élites, sont les bienvenus pour nous renseigner sur la situation. En ce qui me concerne, je suis ce que l'on appelle un déraciné, je n'ai jamais voté de ma vie, et je ne me suis jamais intéressé à la politique. Mais j'ai assez de curiosité pour me faire une opinion de la chose. Je constate que très peu de gens sont assez outillés intellectuellement ou seulement culturellement pour se faire une bonne idée des enjeux que requiert l'engagement que les politiciens ou des individus comme Daemon Fayt exigent du peuple.

alors, je demande, parce qu'il y a qqch qui m'échappe dans votre enthousiasme pour la démocratie.

C'est normal, non ? La démocratie, ça se discute...

Justement, il n'y a pas d'exemple historique car la démocratie est encore en construction et elle n'a pas seulement vocation à associer le peuple à la gestion des affaires publiques mais aussi et principalement à lui donner des libertés et des droits que personne ne peut lui soustraire. Lorsque les peuples essayent de se doter d'une Constitution, donc d'un système démocratique, ils essaient de donner une égalité de droit aux personnes qui le compose par l'action de l'état. Alors que dans les régimes autoritaires (Corée du Nord, Chine ou certains pays Africains par ex) des minorités sont massacrées, torturées et c'est beaucoup plus compliqué de changer les pratiques lorsque l'état ne protège pas ou est complice. Je ne sais plus qui le disait mais j'ai entendu en cour de droit "la démocratie est le pire des systèmes à l'exception de tous les autres". Le problème qui m'a frappé quand j'ai commencé ma première année de licence c'est qu'en fait pendant mes années de collège, lycée je n'avais rien appris du fonctionnement de nos droits et libertés. Je ne connaissais absolument rien de l'histoire constitutionnelle française et honnêtement, ça m'a laissé un goût amer. Comment un citoyen peut-il être bien formé s'il ne connaît pas les normes, les institutions etc. qui font fonctionner la société?

Modifié par Daemon Fayt
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