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Le management contemporain ...


Invité Quasi-Modo

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Invité Quasi-Modo
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Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
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Un leitmotiv dans cette période de crise, où les entreprises sont écartelées, à la fois par leurs actionnaires, leurs employés et leurs cotisations, c'est que l'entreprise n'aurait au final aucun rôle social à jouer, que le seul intérêt et la seule raison d'être d'une entreprise (surtout dans les périodes économiquement difficiles) serait de "faire du chiffre" au seul bénéfice, ou presque, de leurs dirigeants et/ou leurs hauts responsables. Que l'entreprise soit une machine-à-faire-du-fric, cela me paraît incontestablement vrai dans une économie capitaliste fondée sur la recherche du profit et la libre concurrence, mais c'est également une analyse très insuffisante.

Emile Durkheim déjà, s'inquiétant de l'affaiblissement du pouvoir des religions en Occident, s'interrogeait sur ce qui permettrait encore aux hommes de tisser du lien social, de s'intéresser au vivre-ensemble et au collectif, pour avoir le sentiment d'appartenir à un même peuple, et au final, d'éprouver ce devoir de dompter l'égoïsme primitif de nos désirs pour faire les compromis nécessaires à toute vie en communauté. Sa réponse est aujourd'hui connue : la division du travail engendrée par des spécialisations dans à peu près tous les domaines, nous rend solidaires du fait que seuls ou en groupe restreints, nous ne saurions obtenir le(s) produit(s) fina(ux)l qui nous sont quotidiennement utiles ou simplement que nous convoitons. Le travail et sa division en différentes spécialités, dépendantes et distinctes, viendrait donc remplir le vide laissé par l'absence du sentiment religieux ; la religion jouant autrefois ce rôle, le travail serait le nouveau mortier permettant de maintenir les murs de toute nation contemporaine de type démocratie-libérale. Le travail est le moyen privilégié par lequel les citoyens se sociabiliseraient, chercheraient leur salut, s'épanouiraient, et s'impliqueraient finalement dans la communauté de leur nation.

Cependant, le fait est que, suite aux efforts répétés des salariés d'une entreprise, les seuls individus auxquels on pourrait garantir des avantages en monnaie d'argent soient les hauts responsables ou les actionnaires, ce qui engendre au final bien des vices, en allant de la mauvaise réputation des grands patrons ou des investisseurs (qui ne penseraient donc qu'à leur porte-feuille ou à leur réputation) à l'absence de motivation de la part d'employés s'en tenant au strict minimum, payés d'ailleurs souvent eux-mêmes de la sorte, et auprès desquels on maintient, en période de difficultés, l'illusion d'être constamment sur la sellette. Ainsi nous voyons naître des contrats de travail beaucoup moins stables qu'auparavant, voir carrément des travailleurs précaires qui dorment dans leurs véhicules, et les banques sont plus hésitantes que jamais à accorder des crédits aux simples consommateurs, même s'ils travaillent.

Si dans un pays tel que la France, le droit au travail fait partie intégrante des droits fondamentaux (DDHC), comment garantirait-on la viabilité d'un tel droit (qui serait donc uniquement de la poudre aux yeux), alors que le contexte social et économique actuel supposent, de façon intrinsèque, qu'il n'y a et qu'il n'y aura pas assez de places pour tout le monde? Cela revient à garantir le droit de s'asseoir, lors du jeu des chaises musicales!

J'arrive donc au fait que non seulement les entreprises ont un rôle économique à jouer, mais qu'elles ont également et incontestablement un rôle social à jouer, et ce justement dans les périodes de crise, au sens où elles sont le moyen privilégié, si ce n'est le seul moyen, pour un citoyen lambda, de réellement s'épanouir personnellement et de tisser du lien social pour investir la sphère publique et collective. Si chaque groupe humain fonctionne comme une micro-société (une classe d'écoliers, une famille, une entreprise, etc...), comment peut-on garantir que, comme citoyens d'une nation démocratique, nous soyons égaux en droits, alors que le seul moyen pour réussir notre vie (ou pour en avoir le sentiment) serait d'intégrer une entreprise qui fonctionnerait sur un mode monarchique, et non démocratique?

Ainsi, en révolutionnant le management et l'entreprise, de telle sorte que cette dernière fonctionne sur un mode démocratique plutôt que monarchique, nous optimiserions dans le contexte actuel de crise, le bien-être de chacun. Bien que certaines entreprises ou certains dirigeants prennent dors-et-déjà à coeur de respecter leurs employés et de consulter leurs collaborateurs, il faudrait penser, au niveau global et structurel plutôt qu'isolément et localement selon le bon vouloir de chacun, l'équivalent managérial d'un fonctionnement démocratique, en rendant, par exemple, les employés comme actionnaires principaux de l'entreprise au sein de laquelle ils exercent, ou encore en cessant de déléguer tous les pouvoirs (embaucher ou licencier qui rappelle le droit de vie ou de mort que possède tout monarque absolu, proposer des primes ou des promotions) au seul dirigeant d'entreprise, voir à une petite poignée de hauts responsables, qui joueront alors malgré eux pour certains, le rôle de mécènes ou de philanthropes, ou au contraire le rôle de repoussoirs absolus ou de tyrans uniquement préoccupés par leur chiffre d'affaire et leurs actionnaires. Cette structure de type monarchique favorise également les inégalités sociales entre citoyens, puisque cela favorise la corruption et le copinage, étant donné qu'il suffit, en termes clairs, de connaître une personne haut placée pour avoir certaines garanties que d'autres n'auraient pas.

Ne faudrait-il pas révolutionner le management, de sorte à trouver l'équivalent démocratique, plutôt que monarchique, de la structure de l'entreprise? Peut-on ensuite s'étonner de la mauvaise réputation de certains grands patrons, de l'absence de dialogue et d'investissement de la part des employés, tout en reprochant à ceux qui votent dans les extrêmes (extrême-droite ou extrême-gauche) leur refus de cautionner un système qui manifestement les rejette?

EDIT : J'aère le texte pour le rendre moins indigeste : peut-être l'intérêt pour la chose collective aura-t-il raison de la paresse de certains mécontents?

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Membre, Serial profiler, 50ans Posté(e)
Bart_Sylvain Membre 1 696 messages
50ans‚ Serial profiler,
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la question paraissait intéressante, mais ... désolé : je suis incapable d'avaler un tel pavé

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Membre, 31ans Posté(e)
Ace-Kun Membre 165 messages
Baby Forumeur‚ 31ans‚
Posté(e)

Oui moi aussi j'ai un peu de mal mais je vais m'y mettre ^^

EDIT : Pour vous, qu'est-ce qu'un management démocratique ? Vous dites à un moment, que le dirigeant décide de qui est licencié et qui ne l'est pas, comme un monarque qui a le droit de vie ou de mort sur ses sujets, mais comment les licenciements pourraient-ils alors fonctionner ?

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)

Oui moi aussi j'ai un peu de mal mais je vais m'y mettre ^^

EDIT : Pour vous, qu'est-ce qu'un management démocratique ? Vous dites à un moment, que le dirigeant décide de qui est licencié et qui ne l'est pas, comme un monarque qui a le droit de vie ou de mort sur ses sujets, mais comment les licenciements pourraient-ils alors fonctionner ?

Je vous avoue que mon avis n'est pas tranché et que l'avenir reste, évidemment, à construire en commun ou à ne pas être. Après tout je suis comme chacun qui s'intéresse sérieusement à la politique : je m'intéresse à ce qui pourrait rendre notre société un peu meilleure, dans une situation tout à fait délicate et exceptionnelle.

C'est à voir au minimum comme une prise de conscience du rôle social de l'entreprise, rôle d'autant plus nécessaire que la conjoncture économique rend les plus défavorisés encore plus fragiles. Un peu comme la tolérance trouve avant tout à s'exercer dans l'adversité, une entreprise peut sauver des vies et jouer un rôle véritablement utilitaire en partageant un peu plus les bénéfices (s'il y en a) ou en valorisant certains comportements plutôt que d'autres.

J'ignore donc moi-même ce que j'entendrais précisément par management démocratique : j'y vois pour le moment l'appropriation par les salariés des grandes décisions qui les impliquent ou les concernent, selon le degré auquel ils sont concernés évidemment. Encourager le dialogue, la collaboration plutôt que la mesquinerie, le copinage et le harcèlement. Peut-être procéder par le vote ou le référendum à l'occasion.

Cela reste un chantier à bâtir : j'évoquais aussi l'appropriation collective de l'entreprise (par le biais des actions?) de telle sorte à ce que les employés participent et bénéficient positivement ou négativement de tout effort ou de tout déclin. Concernant l'embauche, j'imagine qu'il pourrait être utile de déléguer cette fonction à une entreprise externe (c'est une vague idée pour le moment) : Une espèce de séparation des pouvoirs comme l'aurait défendue Montesquieu, c'est juste une piste.

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Membre, forumeuse acharnée, Posté(e)
querida13 Membre 48 699 messages
forumeuse acharnée,
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Manquerait plus que le fondateur et l'investisseur dans l'entreprise n'ait pas droit de regard sur la gestion .C'est beau ,les rêves .

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 62 246 messages
108ans‚ ©,
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J'évoquais aussi l'appropriation collective de l'entreprise (par le biais des actions?) de telle sorte à ce que les employés participent et bénéficient positivement ou négativement de tout effort ou de tout déclin. Concernant l'embauche, j'imagine qu'il pourrait être utile de déléguer cette fonction à une entreprise externe (c'est une vague idée pour le moment) : Une espèce de séparation des pouvoirs comme l'aurait défendue Montesquieu, c'est juste une piste.

Plus que des scop ?

Pourquoi externaliser le recrutement ?

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)

Plus que des scop ?

Pourquoi externaliser le recrutement ?

Bien vu! J'ignorais que le concept existait déjà : les scop ne sont pas un scoop (sauf pour moi visiblement mdr)... :sleep:

Voir ici : source

Oui, ce pourrait être une retranscription de ce que j'essaie d'exprimer. J'imagine qu'on pourrait construire, à partir de cette même idée, bon nombre de structures et de modèles.

Il n'y aurait pas nécessité d'externaliser le recrutement, je cherchai par là une illustration de la "séparation des pouvoirs". Nous pourrions considérer simplement que le recrutement devra s'effectuer dans un service différent du service qui s'occupe de la gestion pure et simple du personnel.

Peut-être que la politique pourrait maîtriser tous ces instincts dominateurs qu'un pouvoir de type absolu permet, au grand malheur des humains que nous sommes tous, galvaniser au delà du raisonnable.

Il faudrait faire une cartographie des pouvoirs éventuellement en jeu lors du fonctionnement-type d'une entreprise (embauche/licenciement, prime/promotion, sanctions disciplinaires, etc...) afin de répartir de façon systématique et équitable (certaines entreprises le faisant déjà, j'insiste bien là dessus) les responsabilités et les gains/pertes. Peut-être le PDG ou certains employés concernés conserveraient-il une espèce de droit de véto?

La volonté politique pourrait soulever des montagnes, mais il restera difficile d'obtenir un succès certain si ces initiatives restaient isolées et locales.

L'entreprise idéale ressemble plus, dans mon esprit, à un puzzle ou un radeau qu'à un arbre dont chaque branche dépendrait d'un tronc commun ou de racines indélogeables. Peut-on dire qu'une pièce de puzzle est plus importante que l'autre? Qu'un rouage du mécanisme d'une machine est plus important qu'un autre? Enlevez-en un seul, et vous n'obtiendrez plus le résultat escompté ; il s'agirait, pour rester rationnels, de troquer une vision dogmatique et arborescente de la hiérarchie (structure d'arbre dont le PDG serait le tronc), vers une vision cohérentiste et morcelée de sorte à éviter les excès.

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Membre, Posté(e)
LUVIA Membre 35 messages
Baby Forumeur‚
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L'esprit de l'art contemporain est une fabulation;la seule pose café est une solution pour lutter contre le stress.

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Membre, forumeuse acharnée, Posté(e)
querida13 Membre 48 699 messages
forumeuse acharnée,
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Je crois que c'est très généreux de vouloir humaniser le travail mais n'oublie pas que pour le patron tout salarié n'est rien de plus qu'un citron à presser et que quand il l'a bien pressé ,il n'y a plus qu'à jeter la peau .

Poussé à son extrême ,cette philosophie donne les japonais qui choisissent le karochi.

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 62 246 messages
108ans‚ ©,
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Toutes les scop que j'ai vues se monter ont mis la clé sous la porte rapidement. Pour l'une d'entre elles, l'activité n'avait même pas commencé que les différents protagonistes se bouffaient déjà le nez sur les investissements. Conclusion il n'est resté qu'une personne qui a monté son petit truc tout seul.

La petite dizaine d'exemples que j'ai me dit qu'il n'y a rien à faire, il faut une figure de tête, celle qui analyse et qui prend la décision, qui tranche (ça ne veut pas dire ne pas tenir compte des avis de chacun).

J'ai vu une autre société mettre en place un système de vote pour toutes les décisions. Ils ont mis la clé sous la porte huit mois après avoir commencé, alors qu'ils étaient fiers de leur procédure puisqu'ils nous l'avaient expliqué en long en large et en travers.

Il semblerait que dans une voiture, lorsque l'un veut tourner à droite et l'autre à gauche, c'est dans le platane d'en face qu'on s'encastre...

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Membre, 65ans Posté(e)
pila Membre 18 571 messages
Baby Forumeur‚ 65ans‚
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Le mot management me hérisse. J'ai connu des "managers". Généralement des gens qui ne comprennent rien et qui finissent par être licenciés.

Tout salarié n'est pas un citron à presser. Il y a des salariés que les patrons chouchoutent parce qu'ils savent qu'ils ont comme employés des perles. Ces perles finissent souvent par foutre le camp chez le concurrent ou se mettent à leur compte. J'ai vu cela. C'est pitoyable. Ils ont beau être chouchoutés, un jour ou l'autre, le patron trouve quelque chose à redire.

Dans "contrat de travail", il y a "contrat". Et un contrat, ça se respecte; dans un camp comme dans l'autre.

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Membre, forumeuse acharnée, Posté(e)
querida13 Membre 48 699 messages
forumeuse acharnée,
Posté(e)

Comme par exemple quand on te promet la retraite à un âge et que ça change en cours de route ?

Comme quand on te change tes horaires et ta vie entière sur coup de tête d'un ministre réformateur ?

Comme quand on bloque ton salaire après x années et qu'on finit par être les diplômés les moins bien payés de l'Europe ?

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)

Toutes les scop que j'ai vues se monter ont mis la clé sous la porte rapidement. Pour l'une d'entre elles, l'activité n'avait même pas commencé que les différents protagonistes se bouffaient déjà le nez sur les investissements. Conclusion il n'est resté qu'une personne qui a monté son petit truc tout seul.

La petite dizaine d'exemples que j'ai me dit qu'il n'y a rien à faire, il faut une figure de tête, celle qui analyse et qui prend la décision, qui tranche (ça ne veut pas dire ne pas tenir compte des avis de chacun).

J'ai vu une autre société mettre en place un système de vote pour toutes les décisions. Ils ont mis la clé sous la porte huit mois après avoir commencé, alors qu'ils étaient fiers de leur procédure puisqu'ils nous l'avaient expliqué en long en large et en travers.

Il semblerait que dans une voiture, lorsque l'un veut tourner à droite et l'autre à gauche, c'est dans le platane d'en face qu'on s'encastre...

Ca ne marche pas

En 10 ans, 1 750 Scop et près de 12 000 nouveaux emplois ont été créés par création ou reprise et 9 200 emplois par le développement de Scop existantes. Depuis 2007, 200 nouvelles Scop naissent chaque année, par création, reprise ou transmission d'entreprise. Ces créations et reprises génèrent 1 100 emplois par an en moyenne depuis 2007. Le taux de survie à 3 ans des entreprises créées en Scop s’élève à 82 % au dessus de la moyenne nationale (66 % source Insee) ; à 5 ans, le taux de survie est de 65 % contre 50 % pour l'ensemble des entreprises françaises.

http://www.les-scop.coop/sites/fr/les-scop/idees-recues.html

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 62 246 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

Merci pour les stats :)

C'est pas de bol, je n'ai vu que des échecs dans mon secteur.

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