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La différance


aiou

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Membre, 11ans Posté(e)
aiou Membre 93 messages
Baby Forumeur‚ 11ans‚
Posté(e)

Quelqu'un pourrait-il m'expliquer le concepte de "différance" (avec un a) et ce qui change de mettre un e ou un à dans l'orthographe de ce mot ? (Parce que je comprends pas trop l'article de Wikipédia...)

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Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 32ans Posté(e)
Jedino Membre 48 051 messages
32ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
Posté(e)

Si j'en crois le "wiktionnaire" :

Concept créé par le philosophe Jacques Derrida, en modifiant différence.Le mot différance joue sur le fait que différer signifie à la fois « ajourner » et « différencier ».

  1. Concept que les mots et les signes ne peuvent jamais pleinement réaliser de suite ce qu'ils signifient, mais ne peuvent être définis que par le biais de recours à d'autres termes desquels ils diffèrent.
  2. Force des éléments qui différencie les uns des autres.

http://fr.wiktionary...diff%C3%A9rance

Est-ce clair avec ça ? Ou je dois tenter de te l'expliquer avec mes mots? :p

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Membre, 11ans Posté(e)
aiou Membre 93 messages
Baby Forumeur‚ 11ans‚
Posté(e)

Ben, euh, c'est ça justement que j'ai lu et que je n'ai pas compris... ^^'

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Membre, Posté(e)
PeterElvinger Membre 11 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

je n'y comprends rien mais je pense que c'est d'origine canadienne

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Membre+, I. C. Wiener, 33ans Posté(e)
konvicted Membre+ 26 925 messages
33ans‚ I. C. Wiener,
Posté(e)

Non, c'est pire, c'est d'origine philosophique, apparemment.

Ça m'a l'air de vouloir dire que pour définir un terme, on est obligé d'employer d'autres termes qui lui ressemblent mais qui ne veulent pas dire tout à fait la même chose.

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Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 32ans Posté(e)
Jedino Membre 48 051 messages
32ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
Posté(e)

Le mot « différance » apparaît probablement pour la première fois sous la plume de Derrida dans le texte d'une conférence intitulée « Genèse et structure » et la phénoménologie, prononcée à Cerisy-la-Salle en 1959, reprise ensuite dans L'écriture et la différence (Ed. du Seuil 1967), p. 239. Mais surtout, La différance est le titre d'une conférence prononcée par Derrida le 27 janvier 1968, publiée ensuite dans le Bulletin de la société française de philosophie (juillet-septembre 1968) et dans Théorie d'ensemble (collection Tel Quel) Éditions du Seuil 1968, puis republiée dans Marges – de la philosophie (Éditions de minuit, Paris, 1972, p. 1-29) Dès l'ouverture, Derrida prévient que ce néo-graphisme (la différance) n'est, à la lettre, ni un mot ni un concept, et que l'intervention graphique qui consiste à remplacer le e par un a, « a été calculée dans le procès écrit d'une question sur l'écriture » (p. 4). Si elle concerne bien deux voyelles, elle crée une différence qui « s'écrit ou se lit, mais [...] ne s'entend pas. »(p. 4). Ainsi s'ouvre une série de questions au sujet de l'écriture : « Il n'y a pas d'écriture purement et rigoureusement phonétique » (p. 5). Sous toute écriture dite phonétique prétendant pouvoir dire le sens idéalement et ainsi se passer de l'écriture au sens courant, celle-ci ayant toujours été secondarisée par la métaphysique, il y a un jeu silencieux (donc non-phonétique) de différences (par espacement-temporisation) qui déjà la travaille. Autrement dit, il y a déjà une écriture dans la parole. Il s'agit donc moins, pour Derrida, de reconduire l'opposition entre écriture et parole que de montrer que la seconde inclut (tout en la refoulant) la première.

Plus loin, insistant sur le fait que la différance n'est ni un mot ni un concept, Derrida fait remarquer que le verbe différer dit aussi bien ne pas être identique que remettre à plus tard. Mais le nom de différence, lui, n'évoque pas la temporisation, le délai, le détour du remettre à plus tard. Différance au contraire « devrait compenser cette déperdition de sens » (p.8), le a « provenant immédiatement du participe présent (différant) et nous rapprochant de l'action en cours du différer, avant même qu'elle ait produit un effet constitué en différent ou en différence. » (pp.8-9) Derrida souligne qu'en français, la terminaison en ance « reste indécise entre l'actif et le passif » (p. 9). Ainsi, ajoute-t-il, « ce qui se laisse désigner par "différance" n'est ni simplement actif ni simplement passif » (p. 9).

La problématique du signe et de l'écriture se précise : c'est parce que la « structure classiquement déterminée du signe [...] présuppose que le signe, différant la présence, n'est pensable qu'à partir de la présence qu'il diffère et en vue de la présence différée qu'on vise à se réapproprier » (p.9), que Derrida interroge ce « caractère de secondarité provisoire du substitut [le signe] » (p.10) et lui oppose une différance « originaire » [guillemets nécessaires, faute de quoi le mot dénote encore une présence], laquelle remet en question l'autorité de la présence ou de son simple contraire symétrique, l'absence ou le manque » (p. 10).

Derrida rappelle deux motifs que Saussure estimait inséparables et corrélatifs : l'arbitraire du signe et son caractère différentiel. « Il ne peut y avoir d'arbitraire que parce que le système des signes est constitué par des différences, non par le plein des termes. » (p. 11). La signification ne s'annonce qu'à partir du fonctionnement d'un réseau d'oppositions et de distinctions ; c'est-à-dire de différences « sans termes positifs » (p. 11). Les mots ne sont pas des noyaux compacts. Par conséquent, « le concept signifié n'est jamais présent en lui-même, dans une présence suffisante qui ne renverrait qu'à elle-même. » (p. 11). Tout concept s'inscrit nécessairement dans une chaîne, dans un jeu de différences. La différance est « le mouvement de jeu qui "produit" [...] ces différences, ces effets de différence » (p. 12).

La différance est le mouvement « producteur » des différences : elle est le « processus » par lequel les signifiants se substituent à l'infini, entraînant le besoin d'un idéal qui porterait son sens au langage [réf. nécessaire]. Contemporain du structuralisme, Derrida a repensé la différence qui, chez Ferdinand de Saussure (Cours de linguistique générale), donne sens aux éléments signifiants, par rapport à la répétition de la trace durable de l'institution d'un signifié, comme absence au cœur de la présence. Aussi, la « trace »[réf. nécessaire] ne permet pas de remonter à une quelconque origine : les concepts diffèrent, ne sont jamais pleinement en eux-mêmes et sont intriqués malgré leurs apparentes oppositions : il n'y a aucune vérité première externe puisque le supplément constitue l'origine, il n'y a aucune différence transcendantale à poursuivre[réf. nécessaire].

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Derrida

Il y a une description plus importante du mot en question sur la page du philosophe qui en est l'origine. C'est du charabia philosophique pas forcément limpide, mais konvicted ne touche pas si loin, dixit la dernière phrase : "les concepts diffèrent, ne sont jamais pleinement en eux-mêmes et sont intriqués malgré leurs apparentes oppositions : il n'y a aucune vérité première externe puisque le supplément constitue l'origine, il n'y a aucune différence transcendantale à poursuivre".

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Membre, 46ans Posté(e)
Abilucinée Membre 335 messages
Baby Forumeur‚ 46ans‚
Posté(e)

Ça me rappelle mes cours de fac, il y a bien longtemps que je n'avais pas entendu parler de Saussure !

Un partage intéressant, merci.

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