Les stigmates d'un connard

Je voulais écrire, j’avais l’envie, j’avais la réelle motivation pour le faire... mais les mots, les syllabes, les lettres même, dans leur infinie solitude, se moquaient de moi. Elles s’affichaient gaiement sur mon clavier, criant que leur utilité étaient plus qu’essentielle, riant de mon incapacité à les utiliser. Je les voyais, postées les unes à côté des autres, rangées comme des petits soldats, prêtes à fabriquer des lignes noires sur fond blanc. Elles n’avaient pas d’autre dessein que celui-là et pourtant… elles se refusaient à m’obéir.

Et ça me foutait des excuses.

I'm just a gigolo and everywhere I go,

People know the part I'm playin'.

Pay for every dance, sellin' each romance,

Ooohh what they're sayin'?

There will come a day, when youth will pass away,

What will they say about me?

When the end comes I know, there was just a gigolo's

Life goes on without me.

Lorsque j’ai mal au ventre, j’mettrai tout parterre.

Les assiettes, les couverts et les aliments.

Les éléments.

Les continents.

Les êtres.

Alors...

Le monde peut bien me regarder de travers, je m’en moque.

Le monde peut bien continuer de tourner en m’ignorant, je suffoque.

Oui, je manque d’air.

Alors, j’allume une cigarette, ce tabac parfumé de toute ma lassitude, il grille vite… mais jamais assez. Assez de toutes ces rêveries, assez d’imaginer ce que pourrait être ma vie si j’allais parfois à l’essentiel. J’ai encore posé ma main là, juste au creux de mon envie de solitude, moment intime de plaisir inouï, moment animal de cris retenus, moment où le mot ment. J’écoute Deep Purple en boucle et je pars dans des délires existentiels.

'Coz I... Ain't got nobody and there's

Nobody cares for me, there's

Nobody cares for me

I'm so sad and lonely, sad and lonely, sad and lonely

Won't some sweet mama come and take a chance with me?

Cause I ain't so bad.

Et puis quoi ?

Je ne saurais jamais écrire ton sourire, à toi, ma fille, je ne saurais jamais parler de tes yeux, je ne saurais jamais garder le secret de tes pensées, je ne les retiens pas.

Bercer l’illusion qu’un jour le bonheur de faire ce que l’on a osé penser prendra forme et sera alors notre unique but. Vomir sur un trottoir où trop de pieds se sont mouchés, touchés, choqués, oui, vomir, dégueuler les mots que ne font jamais qu’apparaître sur cet écran trop brillant… j’ai les yeux qui clignent, qui pèsent, qui plombent... j'ai les yeux qui baisent, moi madame.

Je voudrais les fermer là, face à cette poésie binaire, cette fantaisie lunaire, cette posture insolente qui me fait jouir de mille façon… maux associés pour mots à scier. A chier, ouais !

Mais ne t'en fais pas, ma petite, lorsque je prends le temps de contempler les prémices de la vie des autres, je me rassure. Qu’est-ce qu’ils peuvent être cons les autres ! C’en est presque indécent d’impolitesse… ne peuvent-ils pas garder leur bonheur secret ? Ne peuvent-ils pas garder leurs joies enfouies dans leurs cerveaux de lilliputiens ? Et tous leurs projets qui les rendent vivants… ils me débectent.

Ok, dans ma vie d’homme, je n’ai pas toujours fait ce qu’il fallait, ok, j’ai abandonné mes gosses aux mains d’une folle qui souffrait d’être en vie, ok, j’ai procrastiné chaque instant, chaque seconde, pensant que j’avais le temps d’être celui que je suis au fond de moi, ok.

Mais, j’ai souffert de tout ce gâchis, oui, j’ai pleuré parfois ; toujours en publique, il est vrai...

Je suis un cabotin comme disait cette connasse de Bérangère.

Je suis un flambeur comme disait cette connasse de Constantine.

Je suis un mari comme dit ma connasse de femme.

Et mes gamins, ils pensent de moi que je suis un brave enculé ! Hein ?

Alcoolique aussi, je bois chaque jour, j’ai mal au ventre.

Mais lorsque je prends ma guitare et que je chante avec cette voix fausse, celle qui vient de ma gorge, celle qui n’a jamais laissé l’autre sortir de mes tripes, je sais que je suis admiré… c’est comme ça. La lucidité est une de mes plus grande qualité et je peux me targuer d’être le plus honnête des connards sur Terre.

Pardon, je deviens vulgaire.

Si j’avais un fond d’humanité, je ne pourrais plus me blairer ! Pas que le monde soit laid, pas qu’il soit monstrueux… Juste que l’humain n’a pas de fond, pas de limites…

Baby, mama, sugar, darling

I ain't got nobody baby

And there is nobody

...

There is nobody

...

There is no one

...

There is no one

...

Nobody

Nobody cares for me !

Ce que je pense de la vie est un enseignement qui devrait être donné dès le cours élémentaire… mon cher Watson.

Ce que je crois de la vie est la croyance que tous devraient adopter pour être enfin tranquilles dans leur âme.

Dans le silence de ses âges insolubles, il guettait le rêve.

Il aurait voulu penser que tout ne valait rien, il aurait tant voulu.

Son unique geste le rendait trouble et l’humeur attendrie de son chien faisait de lui un ignare.

Tant d’impuissance à jouir ! Comment croire que la vie puisse enfanter ? Toujours lever le bras, encore, toujours !

Dans son silence d’âge insoluble, le rêve se guettait. Il pensait que rien ne valait le tout et pour ça, il aurait tué… mais jamais… Non ! … jamais ne le fît.

Sur la pierre, il est gravé ceci :

A.K

Paraît que "les Misérables" finissent sur une espèce de gravure aussi. Je ne les ai jamais lu, mais j'y ai songé tout de même.

Un texte plus personnel que ce que j'ai l'habitude peut-être de lire sur ce forum. Encore que, ce côté "personnel" peut n'être qu'une apparence ?

J'espère que quelqu'un, passant par là, pourra nous confirmer ou nous infirmer le triste sort des "Misérables"... je n'ai pas lu non plus.

Qu'entends-tu par "personnel" ?

Par personnel, j'entends quelque chose d'assez intime, introspectif. Le merle, par exemple, raconte davantage les choses.

Oh ! Alors dans ce cas, tu as raison, il est personnel dans la mesure où je me mets dans la peau d'un pauvre connard pour écrire au nom d'un Je.

J'aime cet exercice... j'ai déjà écrit en tant que chien pendu dans un restaurant vietnamien ou encore en tant que psychopathe. C'est torturant.

Merci, Jedino.

Bonjour, c'est personnel dans le sens où l'écrit te ressemble d’après tes posts sur ce forum et c’est un plaisir non une surprise bien que c’est encore plus agréable de pouvoir te lire dans cette rubrique.

Merci samira, mon ADN me suit partout, donc. ^^

Je mettrais ici en partage le "Je" d'un assassin psychopathe si je parviens à le retrouver... en espérant qu'il soit tant agréable à lire.

Blaquière, je te réponds donc ici plutôt que sur l'album photo de tes vacances avec François.

Pour ton Gigolo, si on en croit Flaubert qui aurait dit "Madame Bovary c'est moi", est-ce toi ?

Le gigolo, c'est un type. Clés en mains. Qui laisse assez peu de libertés.

Une sorte d'archétype. Comme dans la chanson.

Une façon de ne pas se dévoiler ?

Je me demande si un gigolo peut avoir des réflexions si subtiles, si fines, aléatoires en quelque sorte.

Ses pensées me semble parallèles à la réalité. Autrement dit plus les tiennes sur lui que les siennes

Mais peut-être que tu as raison et qu'il est ce qu'il est pour masquer sa trop grande sensibilité ?

(Comme le sadomasochisme qui est codifié au plus serré pour ne pas se laisser déborder par ses vrais fantasmes ?

Un jeu.

A partir du moment où j'endosse le "Je" d'un autre, il y a forcément le mien qui s'y mélange... peut-être serais-je capable, un jour, de m'extraire totalement de moi-même pour écrire un "Je" sans moi... mais, si ce jour arrive, je pense que certains médecins pourront me diagnostiquer un bon gros trouble de la personnalité multiple.

Ce connard-ci est alcoolique et saoul lorsqu'il s'adresse à sa fille, à lui, à nous, on ne sait plus trop.

Il est désinhibé... peut-être est-ce ainsi qu'il parvient à rejoindre une sensibilité qu'il doit recouvrir d'un masque la plupart du temps ? Je ne sais pas trop, Blaquière... ton point de vue me donne à réfléchir, merci beaucoup.

Oh ! Une petite question tout de même : gagnerait-il en crédibilité en s'abstenant de chanter Louis Prima ?

Joker !

Je crains de me sentir à la fois trop et pas du tout concerné :

"Mais lorsque je prends ma guitare et que je chante avec cette voix fausse, celle qui vient de ma gorge, celle qui n’a jamais laissé l’autre sortir de mes tripes, je sais que je suis admiré… c’est comme ça. La lucidité est une de mes plus grande qualité et je peux me targuer d’être le plus honnête des connards sur Terre."

ça, ça pourrait être exactement moi.

Et là,

" assez d’imaginer ce que pourrait être ma vie si j’allais parfois à l’essentiel."

c'est tout mon contraire.

ça me reposerait plutôt de ne plus aller toujours à l'essentiel (Ou de vouloir y aller) ça me reposerait d'être juste un gigolo !

J'ai raté ma vie dans l'autre sens !

Y'a quelque temps, je revois une copine de lycée :

"Qu'est-ce que tu étais beau ! tu en aurais eu du succès si tu avais voulu !"

Déjà je le savais pas, et en plus, je perdais mon temps à aller... à l'essentiel !

J'ai raté ma superficialité...

Ou ma publicité !

A 30 ans un copain m'a dit : "tu en as déjà trop fait" !...

Non, je rigole.

Puisque je continue !

à ma première lecture, "délires existentiels" c'est exactement ce que j'ai pensé de ce que tu écrivais.

L'alcool me semble une bonne explication.

(Eh ? pas pour toi , pour ton héros, hein ?!)

Comme quoi, nous envions toujours le sort des autres sans prendre en compte ce qu'il peut impliquer comme souffrance ou délire existentiel. Le gigolo se voudrait plus essentiel et l'intello se voudrait plus light.

Paradoxe, quand tu nous foutra la paix... ^^

L'alcool me semble une bonne explication.

(Eh ? pas pour toi , pour ton héros, hein ?!)

J'ai arrêté de boire lorsque je n'ai plus pu vomir.

'sous un ciel immense .. cette terre brulante '

NJ, Angie, Haine Gît, ci.

Sous ce ciel, je jubile d'une piètre intention,

Je caresse un nuage de mes cils empourprés

Et

Du coin de la Terre, je le guette... ce fêlé.

Celui qui se croyait folle, ou

Cette-là qui se pensait fou.

J'aime bien, ça me plaît !

Quand je le vois,

J'ai envie de l'regarder.

Et puis je couche avec le soleil

Moi, la Terre brûlée d'un Monde inconnu...

...

sur ma peau ..Anna

une poétique tort.. tueuse

active

qui creuse dans ma cervelle

et met a jour des fragment d os

une constellation de signes

des mots qui se promène et s efforce d en dire

le moins possible

des souvenirs qui attendent le soir

pour défaire leur liens

enserrer a un rêve

brûlante de désir

je t entend ..

un affect sensuels

prêt à apprivoiser le chaos

entre nous

cette Matière noire

cette encre encore tiède

cette chose nue .. vivante rempli de rages

repliée sur elle même

pleine de mains et d'ombres

qui s attardent là nuit

espérant trouver l étincelle qui lui ouvrira le crane

ce rapport trouble en territoire secret

une sémiotique de l ombre

voila ..C est l heure

la nuit entière penche ses racines et se déchaine en moi

mes regrets sur le sol

il n y a plus d étape

juste ce sentiment étrange

d être plus sombre que la nuit

en plein déséquilibre

...l immobile résigné

retraçant le lointain sous les hangars

l errance d un monde a l horizon titubant

j efface

j efface pas j efface

j efface pas ;\

si fo

nan laisse un peu

encore stp

nan !!!!

de quoi reve t elle .. ?

Lorsque j’ai mal au ventre, j’mettrai tout parterre.

Les assiettes, les couverts et les aliments.

Les éléments.

Les continents.

Les êtres.

j’allume une cigarette

?

?

Pré-ménopause... :p

Le noir n'est qu'une matière endormie,

Angie.

Il n'est ni un trou, ni un oiseau, ni un courant,

Néant.

Sont-ce nos prunelles qui l'agitent comme un feu qu'aucun souffle ne pourrait nourrir ni qu'aucun rêve de papier dormant sur le lobe temporal de nos fragments binaires aux parfums d'étoiles ne saurait dessiner.

Il se touche du bout de l'esprit,

Angie.

Le noir est une connerie inventée par des Saints pour des sains à la jouissance atrophiée par une sagesse qui leur échappe car elle ne sort pas de leur bouche encombrée d'une morale qui fait rire les chiens dansants des places publiques. C'est une histoire racontée aux insensés qui n'ont jamais su être libres.

Et ils nous la dégoulinent sur le front... de leur haleine chargée d'hypocrisie...

N'y crois pas.

N'y crois pas !

Sans lumière, il ne peut pas exister...

Et merci pour No light, no light... je découvre... j'ai découvert... un peu de mon âme pour l'entendre.

Malgré le froid, certes,

mais j'ai suivi la légende :

"Cliquez pour agrandir"...

pour agrandir l horizon

j ai cliqué là

et j ai vu l’Être réfugié sous tes mots

qui s endort

et dérive dans une impasse

malgré le froid

et un avenir incertain

il n y a plus d océan

plus d horizon

et dieu vie dans ce vide

a moitié nu

la bouche pleine de miracle

errant de mondes en mondes

écrasé a terre

dieu est devenu une fables mélancolique

ce chemin ou s achève la nuit