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L’Imam Abou Hanifa


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L’Imam Abou Hanifa _que Dieu le bénisse Fondateur de l’école hanafite ‎

L’Imam Abou Hanifa est l’une des plus grandes personnalités religieuse de l’histoire de l’Islam, qui a fondé l’une des écoles les plus importantes du sunnisme. Pour mieux comprendre l’école hanafite, il faut tout d’abord essayer de mieux connaître la vie, la situation sociale, les méthodes d’Idjtihad, les méthodes de la jurisprudence et les enseignements du fondateur de cette école islamique, c’est-à-dire, l’Imam Abou Hanifa _que Dieu le bénisse.

L’Imam Abou Hanifa et ses origines sociales :

Selon la plupart des sources historiques, le nom de l’Imam Abou Hanifa était Noman, fils de Sabet, petit-fils de Zouti ( نعمان بن ثابت زوطی ). En effet, la quasi-totalité des historiens confirme cette généalogie pour l’Imam Abou Hanifa, à l’exception peut-être d’un récit de Khatib Baghdadi selon lequel l’Imam Abou Hanifa aurait une autre ascendance. Cependant, comme nous venons de le dire, la plupart des documents historiques font remonter à Zouti la généalogie de la famille de l’Imam Abou Hanifa.

Quant à l’ascendance de l’Imam Abou Hanifa, « Les origines du passé » ( الجواهر المضیئه ) la décrit de la manière suivante : Noman, fils de Sabet, fils de Kavous fils de Hormoz, fils de Marzban, fils de Bahram, fils de Mahrkaz, fils de Mahin.

( نعمان بن ثابت بن کاوس بن هرمز بن مرزبان بن بهرام بن مهرکز بن ماحین )

Certaines sources historiques ont enregistré le nom du père de Zouti comme « Mah » ( ماه ). En tout état de cause, la plupart des documents historiques confirment que les origines de l’Imam Abou Hanifa remontaient à la ville de Kaboul. La conquête de Kaboul par les musulmans avait eu lieu probablement à l’époque du vivant de son ancêtre. Par conséquent, ce dernier a été prisonnier par la famille arabe Bani Tiam-allah ibn Salabah. L’ancêtre de l’Imam Abou Hanifa a été ensuite libéré, mais il est resté au service de cette famille. Certains autres documents historiques font remonter les origines généalogiques de l’Imam Abou Hanifa aux villes de Nessa, de Tarmaz ou Anbar.

Les différences parfois très importantes qui existent dans ces récits historiques en ce qui concerne les origines généalogiques et géographiques de l’Imam Abou Hanifa, ont conduit l’auteur Seraj Hindi à faire une étude comparative sur ces différents documents, afin de conclure finalement : « L’ancêtre de l’Imam Abou Hanifa était originaire de la ville de Kaboul. Il s’est déplacé ensuite vers Nessa, puis Tarmaz. Sabet est né à Tarmaz et il a grandi à Anbar. » Malgré ces différents récits historiques, le petit-fils de l’Imam Abou Hanifa, Ismaïl ibn Hammad a rejeté l’idée de l’emprisonnement de l’ancêtre de l’Imam Abou Hanifa. Il a écrit que cet emprisonnement n’a jamais eu lieu. Selon certains récits, le père de Sabet a offert au jour de Mehregan (fête traditionnelle iranienne) un grand cadeau au vénéré Imam Ali ibn Abou Taleb (béni soit-il). L’Imam Ali (SA) a accepté son présent et lui a dit : « Tous les jours sont Notre Mehregan et notre fête. » Les mêmes récits relatent que le vénéré Imam Ali a prié pour lui et sa descendance, et que la naissance de l’Imam Abou Hanifa a été la réalisation de cette même prière.

En tout état de cause, tous les documents confirment que les origines de l’Imam Abou Hanifa remontaient à la race iranienne et que ses ancêtres habitaient des régions orientales de l’Iran. En ce qui concerne sa descendance, les récits historiques n’ont enregistré que le nom d’un fils : Hamad. Par ailleurs, aucun document n’a enregistré la raison de l’alias « Abou Hanifa ». D’après la majorité des documents historiques, l’Imam Abou Hanifa est né en l’an 80 de l’hégire (700) à Koufa et il est décédé en l’an 150 de l’hégire (767) à Bagdad.

Les documents affirment que la famille de l’Imam Abou Hanifa avait une bonne situation économique. Il exerçait le commerce de la fourrure, ce qui confirme les récits qui relatent que la famille de l’Imam Abou Hanifa comptait parmi les riches familles de son époque, réputée par sa générosité. Par ailleurs, les récits sur les origines de son grand-père qui avait présenté un cadeau au vénéré l’Imam Ali _que Dieu le bénisse_, confirment de toute façon que la famille de l’Imam Abou Hanifa avait une situation économique supérieure à la moyenne.

L’éducation et les maîtres de l’Imam Abou Hanifa :

Etant donné la bonne situation économique et financière de sa famille, il était normal que le jeune Noman souhaite faire une carrière dans les sciences. Mais dans cette famille commerçante, la tradition de l’acquisition des savoirs et des sciences n’existait pas. Par conséquent, il fallait un événement extraordinaire pour que le jeune Noman mette pied sur le chemin de la science. Dès sa jeunesse, Abou Hanifa Noman ibn Sabet participait de temps en temps aux cours qui étaient organisés à la mosquée. C’est là qu’il a découvert pour la première fois sa vocation et son talent. De même, les maîtres de ces cours avaient bien saisi l’intelligence et la curiosité de ce jeune élève qu’ils encourageaient à se sacrifier aux sciences. Les encouragements des maîtres comme Chaabi ont éveillé dans son cœur l’amour pour la vérité. Abou Hanifa s’est décidé enfin à mettre pied sur le chemin de la connaissance.

A cette époque-là, l’éducation était surtout concentrée sur trois disciplines principales :

1- Les cours sur les principes, les dogmes religieux et le Kalam, notamment les croyances de différentes écoles et sectes ;

2- Les cours de hadiths qui étaient consacrés à l’examen des hadiths du vénéré Prophète (SA) sans tenir compte pour autant des aspects jurisprudentiels de ces hadiths. Probablement ce type de cours était rare à Koufa.

3- Et enfin, les cours de la jurisprudence et de la lecture jurisprudentielle du noble Coran et de la Sunna (traditions du Prophète).

Pendant un certain temps, le jeune Abou Hanifa s’est intéressé aux cours des principes et des dogmes religieux et du Kalam. L’ambiance politisée de la Mésopotamie et le sectarisme qui la caractérisait profondément à l’époque, avaient donc beaucoup d’attrait aux débats et aux polémiques sur les principes religieux et le Kalam. Mais pour diverses raisons, Abou Hanifa s’est dégagé plus ou moins rapidement du Kalam, pour se consacrer aux études dans le domaine de la jurisprudence. A propos de cette évolution, Khatib Bagdadi a écrit :

« Je me suis donné à la science du Kalam, et je suis devenu plus tard l’un des célèbres maîtres de cette discipline. Mes cours étaient organisés près de l’école de Hamad ibn Hassan Abi Soleiman. Un jour, une dame est venue me poser une question sur un certain aspect jurisprudentiel du divorce. Je ne connaissais pas la réponse. Je lui ai demandé d’aller poser sa question à Hamad, et qu’elle m’apprenne ensuite la réponse.

La dame est partie et elle est revenue après quelque temps pour me communiquer la réponse de Hamad. Je me suis dit qu’il fallait abandonner la discipline du Kalam, pour devenir un élève de Hamad. Après quelque temps, je suis devenu l’un de ses meilleurs élèves. J’apprenais bien ses cours, et j’étais pendant une dizaine d’années son élève et son compagnon … »

L’ouvrage intitulé « L’essai sur l’histoire des princes et des nations » ( المنتظم فی التواریخ الملوک و الامم ) propose une autre version pour expliquer l’évolution dans les études de l’Imam Abou Hanifa et l’intérêt qu’il exprimait pour la jurisprudence. Selon cette version, ce qui a amené l’Imam Abou Hanifa à s’adonner à la science jurisprudentielle, était le prestige social de la jurisprudence et le respect que les gens exprimaient aux docteurs de jurisprudence. Mais cette version des choses n’est pas confirmée par tous les documents historiques. En effet, Certains documents prétendent que l’Imam Abou Hanifa faisait partie de ceux qui avaient rencontré en personne les vieux compagnons du Prophète (SA) et qu’ils en avaient appris directement des hadiths. Mais les historiens ne semblent pas être unanimes sur ce point. Cependant, dans son ouvrage, Ghazi Abou Youssef a cité l’Imam Abou Hanifa, en ces termes :

« Je suis né en l’an 80 de l’hégire. En l’an 96, je suis parti à la Mecque pour participer aux cérémonies du Hadj. Quand je suis entré dans la grande mosquée de la Mecque, j’ai vu les gens se rassembler autour d'un maître. J’ai demandé à mon père qui était le maître. Il m’a dit que c’était Abdallah ibn Djoz Zobeidi, un compagnon du Prophète (SA). Je me suis approché du cercle des élèves, et je l’ai entendu lire un hadith du messager de Dieu : A ceux qui font des recherches sur la religion divine, le Seigneur réserve une grande récompense inestimable ».

Bien que Hamad ibn Abi Soleiman compte parmi les maîtres principaux de l’Imam Abou Hanifa, mais ce dernier ne s’est jamais privé des cours d’autres grands maîtres de son époque. Jamaleddin Youssef Ramzi, auteur de « La biographie des grandes personnalités » (تهذیب الکمال فی أسماء الرجال ) a présenté une liste des maîtres de l’Imam Abou Hanifa, parmi lesquels : Tavous ibn Keissan, Assem ibn al-Nojoud, Akrameh Moula ibn Abbas, Mohammad ibn Chahab Zahri, ainsi que des maîtres et des imams chiites comme Abi Jaafar Mohammad ibn Ali ibn Hossein et Zayd ibn Ali ibn Hossein.

Abou Jaafar Mansour, calife abbasside a demandé à l’Imam Abou Hanifa : « A qui avez-vous appris les sciences ? » L’Imam Abou Hanifa a répondu : « Je les ai apprises à Hamad ibn Abi Soleiman, et aux adeptes d’Omar ibn Khatab d’Ali ibn Abou Taleb, d’Abdallah ibn Massoud et d’Abdallah ibn Abbas. »

Comme nous l’avons déjà indiqué, Hamad ibn Abi Soleiman était le maître le plus célèbre et le plus important de l’Imam Abou Hanifa. Hamad était lui-même un disciple d’Ibrahim Nakhaï qui lui avait enseigné la jurisprudence et les sciences religieuses. Les contemporains d’Ibrahim Nakhaï le considéraient comme l’homme le plus sage et le plus savant de son époque. Il est décédé en l’an 120 de l’hégire (738). Abou Hanifa a appris la jurisprudence auprès de Chaabi aussi. Ibrahim Nakhaï et Chaabi étaient eux-mêmes les disciples de plusieurs maîtres comme Charih, Alghama ibn Gheys et Sorough ibn Ajdah qui étaient des élèves d’Abdallah ibn Massoud et d’Ali ibn Abou Taleb _que Dieu les bénisse_. Ces deux derniers grands compagnons du Prophète (SA) s’étaient déplacés à Koufa et y avaient fondé les piliers d’une nouvelle école de la jurisprudence islamique. Il faut noter ici que la résidence à long terme d’Abdallah ibn Massoud à Koufa lui avait permis d’y jouer un rôle plus marquant dans ce domaine.

Nous pouvons dire que les fondements de l’école jurisprudentielle de Koufa telle que nous la connaissons aujourd’hui ont été instaurés par Abdallah ibn Massoud. Parmi les maîtres de l’Imam Abou Hanifa nous avons cité le nom de Zayd ibn Ali, fils de l’Imam Sadjad _que Dieu le bénisse), quatrième imam des chiites duodécimains. Zayd ibn Ali était le chef de l’école zaydite. Il était très célèbre en tant que l’un des meilleurs maîtres de son temps dans la lecture et le commentaire du texte coranique, la jurisprudence et les sciences islamiques. Les partisans du mutazilisme le considéraient comme l’un de leurs grands cheikhs, car ses pensées avaient laissé une très grande influence sur la philosophie du mutazilisme. Compte tenu de ce fait, il est même possible de trouver quelques liens entre les origines de la jurisprudence et les pensées des partisans du mutazilisme. Il est relaté que l’Imam Abou Hanifa était un élève de Zayd ibn Ali pendant deux ans. Par ailleurs, il a eu des liens scientifiques avec le sixième imam des chiite, le vénéré Imam Jaafar Sadeq _que Dieu le bénisse_. Lorsque le gouverneur omeyyade de Koufa, Ibn Hobayra s’est mis à exercer des pressions sur l’Imam Abou Hnifa, ce dernier a décidé de quitter Koufa pour la ville sainte de la Mecque. Il a eu ainsi la chance de se familiariser avec la jurisprudence d’Ibn Abbas dont les élèves tenaient des cours à la Mecque. Selon certaines sources historiques, pendant sa vie, l’Imam Abou Hanifa a réussi à présenter près de soixante mille questions de jurisprudence, chiffre que certains historiens élèvent jusqu’à trois cent mille. Pendant de longues années, l’Imam Abou Hanifa a formé de nombreux élèves et il s’est sacrifié à la classification des questions jurisprudentielles. Les résultats de ses travaux ont été regroupés par l’un de ses élèves, Mohammad ibn Hassan Cheibani. Cependant, l’Imam Abou Hanifa est l’auteur de plusieurs autres livres. Parmi les ouvrages attribués à l’Imam Abou Hanifa, nous pouvons mentionner « Le livre de la prière » ( کتاب الصلاه ), « Le livre des cultes » ( کتاب المناسک ), « Le livre des hypothèques » ( کتاب الرهن ), « Le livre des conditions » ( کتاب الشروط ), « Le livre des devoirs » ( کتاب الفرائض ), « Le rejet du déterminisme » ( الرد علی القدریه ), « Le livre de l’enseignant et des élèves » ( کتاب العالم و المتعلم ) et « Le grand livre de la jurisprudence » ( فقه الاکبر ). Ces deux derniers ouvrages portent sur les croyances religieuses et les sciences du Kalam.

Les éléments influents sur la jurisprudence de l’Imam Abou Hanifa :

De nombreux éléments semblent influer les pensées et les points de vue jurisprudentiels de l’Imam Abou Hanifa :

a) Il est évident que l’Imam Abou Hanifa a subi l’influence de son environnement. Les experts savent que le temps et l’époque où vit un docteur en jurisprudence ont une influence indéniable sur ses pensées jurisprudentielles. En effet, Ibn Ghayem Jouzi a consacré le premier chapitre du troisième volume de son livre précieux « L’influence des événements » ( اعلام الموقعین ) aux changements qui peuvent exister entre les fatwas émises à des époques et dans des environnements différents. Ceci étant dit, il faut tenir compte de la situation générale de la Mésopotamie, notamment de la ville de Koufa, à l’époque où sont apparus de grands docteurs en jurisprudence comme l’Imam Abou Hanifa. En réalité, l’environnement social et politique n’exerce pas son influence uniquement sur les pensées politiques, philosophiques ou littéraires d’un savant, mais aussi sur sa vie personnelle et intime. Il est évident qu’un docteur en jurisprudence vit dans son milieu social avec lequel il établit naturellement des liens étroits. Ceci prend une importance primordiale, lorsqu’il tente d’élaborer des points de vue et des décrets jurisprudentiels pour résoudre les problèmes de ses contemporains qui vivent dans le même milieu social. A l’époque de l’Imam Abou Hanifa, les pays islamiques étaient composés de territoires très vastes avec de nombreux habitants qui dont chaque groupe avait sa leur propre histoire, ses origines ethniques et raciales, sa culture, et ses us et coutumes. Cette diversité était surtout importante dans la région de la Mésopotamie. Il est évident que cette diversité et ce mélange ethnique et culturel ne pouvaient pas rester sans effet sur les points de vue jurisprudentiels de l’Imam Abou Hanifa.

b) L’Imam Abou Hanifa vivait une période de sa vie fructueuse où il était très connu dans des milieux savants, en tant qu’un docteur expérimenté en jurisprudence. Dans ces différents milieux savants, il y avait de nombreux débats et polémiques sur des questions diverses telles que le libre-arbitre, le déterminisme, la foi, le bilan des activités des compagnons du Prophète, etc. Parmi ces thèmes, les questions liées à la raison, le rationalisme et les méthodes de pensée notamment dans la science du Kalam, avaient une place très privilégiée.

Du cœur de ces débats et polémiques, est apparu le courant du mutazilisme, surtout dans le domaine de la raison et du Kalam. Il est à noter que l’Imam Abou Hanifa avait des croyances qui l’éloignaient naturellement du courant du mutazilisme, il faut admettre cependant que l’attention toute particulière qu’il accordait à la raison, l’appui qu’il cherchait plutôt dans le noble Coran que dans les hadiths, témoignent tous de l’influence des milieux savants de son époque. Beaucoup plus tard, au quatrième siècle de l’hégire, nous allons retrouver les débats et les divergences de vue parmi les partisans du mutazilisme et les acharites. Ces débats vont exercer une influence conceptuelle sur les pensées et les croyances des partisans du mutazilisme, et créer une évolution importante au sein du monde sunnite. L’origine de cette évolution était l’usage de différentes méthodes que les partisans du mutazilisme avaient introduites dans les sciences du Kalam.

c) Pendant près de dix-huit ans, l’Imam Abou Hanifa a participé aux cours de jurisprudence de son maître Hammad ibn Abi Soleiman à Koufa. L’école de jurisprudence du Koufa avait une méthode toute particulière et elle était fondée sur les opinions et les points du vue de l’un des compagnons du Prophète (SA), à savoir Ibn Massoud. Ibn Massoud était le plus grand maître de jurisprudence en Irak et il était considéré comme le continuateur des pensées du deuxième calife, Omar ibn Khattab. Ses pensées étaient caractérisées, en plus, par sa liberté d’esprit et son regard minutieux sur les questions jurisprudentielles. Ses adeptes et ses élèves, jusqu’à l’époque de l’Imam Abou Hanifa, ont poursuivi cette ligne directive et chacun d’entre eux a apporté une nouvelle chose à cette école. Hammad était le véritable héritier de cette école et il a transmis toutes ses sciences et connaissances jurisprudentielles à l’Imam Abou Hanifa. Ce dernier a transformé ces connaissances en une religion et une école caractérisées par des indices et critères indépendants et des tendances privilégiées qui sont connus aujourd’hui dans l’ensemble du monde de l’Islam.

Pour expliquer cette évolution, les anciens disaient : « La jurisprudence était un grain qu’Abdallah ibn Massoud avait planté dans le sol, Alghameh ibn Gheys Nakhaï l’a irrigué, Ibrahim Nakhaï l’a récolté, Hamad ibn Abi Soleiman en a fait de la farine, et finalement l’Imam Abou Hanifa en a fait du pain. En effet, ce dernier maître a développé les principes et les subdivisions des sciences jurisprudentielles, il a défini les différentes catégories de ces sciences et il les a mis à la disposition de ses contemporains et de la postérité. »

d) Les connaissances personnelles et l’expérience profonde que l’Imam Abou Hanifa avait du marché et du commerce ont laissé une influence directe sur ses opinions et ses points de vue jurisprudentiels. Les fatwas et les décrets de l’Imam Abou Hanifa dans le domaine du commerce et des transactions témoignent parfaitement de sa clairvoyance et de son réalisme dans ce domaine. En réalité, ses opinions dans le domaine du commerce et des transactions montrent qu’elles étaient plutôt le résultat d’une expérience pratique dans le marché, que des débats et des réflexions théoriques et académiques. Il faut rappeler que depuis la dynastie des Sassanides, les villes situées au centre et dans le sud de la Mésopotamie étaient des centres importants du commerce. Après l’arrivée des musulmans dans cette région et la suppression des frontières politiques entre la Mésopotamie et les régions avoisinantes, le commerce s’est développé entre les habitants de cette région et ceux des différentes villes iraniennes dont Ispahan et le Khorasan, situés sur la route de la Soie. Dans le même temps, les Arabes musulmans sont venus s’installer dans la région de Mésopotamie. Leurs expériences dans le domaine du commerce ont donné un double essor au développement des activités économiques et commerciales de cette région. Il est évident que le développement des opérations commerciales a créé de nombreuses nouvelles questions jurisprudentielles pour les oulémas musulmans, parmi lesquelles des questions originales et sans précédent. Il est très important de faire remarquer que même après son entrée dans le domaine des études et des recherches approfondies dans les sciences de la jurisprudence islamique, l’Imam Abou Hanifa n’a jamais cessé ses activités commerciales, et il n’a pas rompu ses liens avec le marché.

Les méthodes et les caractéristiques de la jurisprudence hanafite (jurisprudence des partisans de l’opinion) :

Comme nous l’avons déjà indiqué, l’Imam Abou Hanifa était un adepte de l’école de jurisprudence qu’Abdallah ibn Massoud avait fondée à Koufa. La méthode des disciples d’Abdallah ibn Massoud consistait à rechercher d’abord les réponses des questions jurisprudentielles dans le noble Coran ou dans des hadiths qui avaient été relatés du Prophète (SA) de façon crédible. Lorsqu’ils ne trouvaient pas des indices dans le livre, dans les hadiths ou dans les traditions (sunna), ils avaient recours à leur propre opinion. L’Imam Abou Hanifa et ses élèves ont repris cette même méthode, l’ont développé et en ont défini les cadres. A ce propos, l’Imam Abou Hanifa a écrit lui-même :

« Je pratique d’abord ce que je trouve dans le Livre. Si je n’en trouve pas des indices, j’ai recours à la sunna du Messager de Dieu (SA). Si je ne trouve pas la réponse dans les traditions prophétiques, je me réfère aux hadiths relatés par les compagnons du Prophète, et je préfère ne pas privilégier les dires des autres aux récits faits par les compagnons du Messager de Dieu(SA). Et lorsque j’ai affaire aux propos d’Ibrahim, de Chaabi, d’Ibn Sirin, de Hassan Bassri, d’Ata ibn Abi Rebah ou de Saïd ibn Mossayeb, je me souviens du fait que ce sont des oulémas qui ont fait leur Idjtihad pour présenter leur opinion. Alors là, je pratique mon Idjtihad, comme eux, pour présenter mon opinion. »

En réalité, l’école de jurisprudence de la ville de Koufa a eu très vite la réputation d’être l’école des partisans de l’opinion. Mais que veut dire l’opinion dans ce contexte particulier ? Est-ce que cela signifie une méthode jurisprudentielle analogique basée sur la découverte d’une réponse à une question donnée par l’analogie et la comparaison avec une réponse déjà connue pour une question similaire ? L’opinion est-elle prise ici dans un sens plus large ? En réalité, le terme opinion ( رأی ) avait une signification plus large de l’analogie, à l’époque des compagnons du Prophète (SA) et des contemporains de l’Imam Abou Hanifa ; et cela jusqu’à l’époque de l’apparition de différentes religions et écoles. C’est à partir de l’apparition et la formation des religions et des écoles islamiques que petit à petit, le commentaire et l’interprétation de chaque religion prennent la place de l’opinion. Cette évolution va jusqu’au rejet définitif des points de vue et des opinions d’autres écoles et religions, en les qualifiant d’«opinions erronées ». A cet effet, Ibn Ghayem Jouzi donne une définition de l’opinion à l’époque des compagnons du Prophète et de leurs adeptes : « L’opinion est un constat ultérieur à celui de la contemplation et de la réflexion afin d’acquérir une connaissance. » En tout état de cause, à l’époque des compagnons du Prophète et de leurs adeptes, l’opinion comprenait à la fois l’analogie, la réflexion et le compromis. Par conséquent, nous pouvons dire que l’opinion est l’ensemble des fatwas jurisprudentielles qu’un expert émet en se fondant sur sa conception générale de la religion dans sa totalité, sans recourir systématiquement au noble Coran et à la Sunna du Messager de Dieu (SA). Dans ce sens, l’opinion comprend aussi une méthode analogique pour trouver la réponse à une question donnée, en faisant la comparaison avec les questions similaires dont la réponse est déjà connue. En s’appuyant sur ce système, les partisans de la jurisprudence hanafite et de l’école de l’opinion pouvaient être sûrs de trouver la réponse à toutes sortes de questions dans le domaine de la jurisprudence. En réalité, les détracteurs de l’Imam Abou Hanifa critiquaient sa méthode, en prétendant qu’il éprouvait, selon eux, trop d’audace et de courage pour répondre aux questions jurisprudentielles.

Il est à rappeler que l’Idjtihad et la jurisprudence de l’Imam Abou Hanifa n’étaient pas le résultat d’une action et d’une entreprise individuelles. En outre, il faut souligner que la permanence des opinions jurisprudentielles, notamment dans les affaires qui se définissent en dehors de la foi et de l’adoration de Dieu – surtout la jurisprudence des transactions – est le fruit de ce type particulier d’Idjtihad. Les disciples et les adeptes de l’Imam Abou Hanifa ont assimilé très tôt ces principes et ces méthodes. Certains élèves de l’Imam Abou Hanifa, comme Abou Youssef ou Zafar faisaient preuve d’un tel talent dans ce domaine, qu’ils arrivaient souvent à défier très méthodiquement les fatwas de leur maître et à lancer des débats qui pourraient durer des heures et des heures. A la fin de chaque séance de débat, ils rédigeaient les résultats de leurs discussions scientifiques. Mais ils ne se contentaient jamais de s’arrêter sur une opinion fixe, et ils se donnaient le droit de revenir sur leurs positions, au fur et à mesure. En réalité, cela doit être considéré comme un signe de leur puissance intellectuelle et de leur maturité en matière de la jurisprudence islamique.

Le docteur Mustapha Zalmi a présenté brièvement les caractéristiques générales de la jurisprudence de l’Imam Abou Hanifa dans son ouvrage intitulé « Les origines des différends dans la jurisprudence des écoles et des religions » :

a) L’indulgence dans les questions liées à l’adoration et aux transactions. Il est vrai que d’autres oulémas avaient plus ou moins respecté ce principe d’indulgence, mais dans ce domaine, il paraît que l’Imam Abou Hanifa s’attachait plus que les autres à ce principe. Voici quelques exemples du principe d’indulgence dans les fatwas émises par l’Imam Abou Hanifa :

1- Lorsqu’il y a une impureté sur le corps ou le vêtement, il est permis de l’enlever par tous les moyens disponibles.

2- La personne dont le voyage est imprégné de péché, et la personne dont le voyage n’est pas imprégné de péché, peuvent l’un comme l’autre faire des prières abrégées (prière réduite à deux rakat au cours d’un voyage).

3- La personne qui a une dette de mille dinars, et qui a une créance de mille dinars, et qui a en même temps une somme de mille dinars en liquide, n’est pas contrainte d’en payer la zakat.

4- Pour la zakat, il est autorisé de payer au lieu d’un bien, le prix de ce bien. Par exemple, au lieu de payer un mouton en zakat, il est autorisé d’en payer le prix.

b) l’attention portée à la situation et aux conditions de vie des pauvres et des nécessiteux, telle que le noble Coran l’ordonne aux croyants. Cette attention particulière est clairement visible dans les fatwas et les opinions que présente l’Imam Abou Hanifa. Voici quelques exemples de fatwas qui montrent bien ce souci de l’Imam Abou Hanifa :

1- Pour tous les biens et intérêts extraits de la terre d’une manière ou d’une autre, il faut absolument payer la zakat.

2- Pour les parures en or et en argent, il faut absolument en payer la zakat.

3- Pour payer la charité de la fête de Fetr, il est préférable de payer aux pauvres de l’argent au lieu des biens et des matières.

c) Dans ses fatwas, l’Imam Abou Hanifa tendait vers l’autorisation des actes assurant les intérêts et des discernements. Voici quelques fatwas qui indiquent clairement l’existence de cette tendance chez l’Imam Abou Hanifa :

1- Le tuteur est autorisé à faire du commerce avec le bien restant d’un défunt, même si ces biens appartiennent aux orphelins sous la tutelle de la même personne.

2- Une personne qui achète une marchandise et qui tombe ensuite en faillite, ne peut prétendre l’annulation de la contraction. Par conséquent, le vendeur sera au nombre des autres créanciers.

d) Le respect envers la dignité et la liberté des êtres humains. Voici quelques exemples de fatwas qui indiquent l’attention que l’Imam Abou Hanifa accordait à ces valeurs humaines :

1- Une femme sage qui est arrivée à l’âge de la raison est autorisée à décider elle-même et indépendamment de son mariage. Elle pourra se marier avec la personne qu’elle choisit, si elle y voit du bien pour elle.

2- La célébration d’un lien de mariage n’exige que la présence et le témoignage d’un homme ou de deux femmes.

3- L’interdiction ou la privation légale de la disposition des biens ne sont autorisées que dans le cas de l’aliénation ou de la minorité. Mais la sottise ne suffit pas pour décréter l’interdiction ou la privation de la disposition des biens.

La jurisprudence hanafite a accordé, dès le début, une grande attention toute particulière à ce que nous pouvons appeler « la jurisprudence de probabilité » ou « la jurisprudence d’estimation ». Dans ce type de débats jurisprudentiels, les experts s’efforcent de trouver des réponses à des hypothèses ou aux questions abstraites et purement intellectuelles.

La jurisprudence hanafite s’intéresse également aux questions que l’on appelle souvent « les ruses jurisprudentielles ». En réalité, ce que l’on classifie comme « ruses » se divisent en plusieurs groupes : Il y a d’abord des ruses qui s’appliquent pour rendre licite une chose ou une affaire qui est généralement considérée comme illicite. Il y a ensuite des ruses qui s’appliquent afin de recouvrer un droit ou de s’abstenir d’un péché ou d’un acte blâmable. Selon les oulémas et les experts de jurisprudence, la première catégorie de ruses est illicite, tandis que la deuxième catégorie est autorisée. Pour justifier cette autorisation, les oulémas se réfèrent à la parole du Seigneur adressée au vénéré prophète Job _que Dieu le bénisse_. Job avait juré de donner cent coups de fouet à son épouse qui, pendant la maladie de Job, s’était laissée guider et tenter par Satan. Après avoir guéri, Job se sentait obligé de réaliser ce qu’il avait juré. Alors, Dieu lui dit : « En raison de la patience et de l’endurance de ton épouse pendant ta maladie, et pour rester fidèle pourtant à ce que tu as juré devant ton Seigneur, tu pourras prendre quelques herbes douces et longues et donner un seul coup à ton épouse. »

Il est à noter ici que le livre de Mohammad ibn Hassan Cheibani, intitulé « Les ruses » ( الحیل ) avait été rédigé, en fait, pour déterminer les questions liées à ce type de ruses jurisprudentielles qui préoccupaient depuis longtemps l’esprit des oulémas et des experts en jurisprudence, notamment en ce qui concernait « les ruses illites et blâmables ».

Les sources que l’Imam Abou Hanifa utilisait pour aborder et interpréter les questions jurisprudentielles étaient les suivantes :

a) Le Coran. L’Imam Abou Hanifa était l’un des premiers oulémas à déterminer l’aspect argumentatif du noble Coran. L’une des questions les plus controversées dans ce domaine, dans laquelle l’Imam Abou Hanifa s’oppose à l’opinion de la majorité des docteurs en jurisprudence, consiste en l’aspect définitif de l’argumentation générale, et la relativité des conceptions contraires.

b) La Sunna.

c) Le consensus. Dans les cas où le consensus a été prouvé et confirmé, l’Imam Abou Hanifa s’y référait de façon directe et absolue.

d) Les dires des compagnons du Prophète (SA). Selon l’Imam Abou Hanifa, les dires des compagnons du Prophète (SA) primaient la méthode analogique.

e) L’analogie. En s’appuyant sur son talent et sa précision pour découvrir les ressemblances et les différences entre les questions diverses, l’Imam Abou Hanifa a merveilleusement réussi à développer la méthode analogique qu’il a utilisée dans ses interprétations jurisprudentielles beaucoup plus que ses prédécesseurs.

f) Le discernement. L’Imam Abou Hanifa n’était pas le premier ouléma à prendre le discernement comme une source de la jurisprudence, mais il est confirmé par ses travaux, il l’a utilisé plus que les autres chefs d’écoles jurisprudentielles.

g) Les mœurs. L’Imam Abou Hanifa était d’avis que les mœurs correctes et convenables pourraient devenir une source de l’émission des fatwas. Au cas où les mœurs étaient en contradiction avec la méthode analogique, il préférait donner la priorité aux mœurs.

h) Les intérêts.

i) L’interprétation des récits faits par les compagnons du Prophète (SA).

Les croyances et l’idéologie de l’Imam Abou Hanifa :

A l’époque où vivait l’Imam Abou Hanifa, il n’y avait pas de grandes divergences de foi et d’idéologie religieuse entre les musulmans. En réalité, toutes les religions et toutes les écoles islamiques de l’époque avaient des points de vue communs ou très similaires en ce qui concernait les conceptions de base telles que l’unicité du Créateur, le principe de la prophétie et de la révélation ou celui de la résurrection. Mais il ne faut pas ôter l’éventualité de l’existence des divergences et des discordes entre certains oulémas, en ce qui concernait quelques détails dans les commentaires et les interprétations que l’on pouvait présenter sur ces principes fondamentaux. Les questions qui relevaient souvent de tels divergences ou discordes parmi les oulémas et les experts en jurisprudence portaient sur le principe de califat ou de l’imamat, la question du libre-arbitre ou le fatalisme, ou la situation de la foi des personnes qui commettent des péchés capitaux, etc. Etant donné que ces questions controversées étaient liées d’une manière ou d’une autre au contexte politique et social de la communauté musulmane pendant les deux premiers siècles de la période islamique, il convient ici de faire un rappel historique sur cette période où les différentes écoles et sectes religieuses ont pris forme.

Pendant les deux premiers siècles de la période islamique, sont apparus différentes écoles et sectes religieuses dans la communauté musulmane dont les kharidjites, les chiites, les mutazilites, les qadarite (fatalistes, déterministes), les murdjites, les jahmites, etc. L’apparition de ces écoles et sectes n’était pas sans rapport avec les évolutions politiques, sociales et idéologiques qui se produisaient au sein de la communauté musulmane. Pendant cette période tourmentée du point de vue social et politique, les partisans de différentes écoles et sectes n’hésitaient pas à prendre position les uns contre les autres, et de prendre même des armes contre l’école ou la secte adversaire, ce qui avait déstabilisé et fragilisé considérablement les sociétés musulmanes. L’une des questions les plus controversées qui engendrait de nombreuses divergences était celle de l’Etat et de sa légitimité. L’établissement ou le déclin d’un gouvernement favorable ou hostile à une telle ou telle secte risquaient de créer de changements fondamentaux dans les principes et les croyances de cette secte religieuse. Ces changements brutaux et violents pouvaient même influencer les milieux de savants et de docteurs de jurisprudence, entraînant des divergences de vue entre eux. En effet, il est très difficile de trouver des points de repère pour réunir ces écoles et sectes, surtout en ce qui concernait les murdjites, Il est à souligner que de nombreuses sources historiques attribuent l’Imam Abou Hanifa aux pensées murdjites. Mais il faut savoir que le murdjisme a connu de nombreuses évolutions dès son apparition à l’époque de Hassan ibn Mohammad Hanifa, décédé en l’an 99 de l’hégire (748) jusqu’à la fin de la période des Omeyyades. La pensée murdjite se fonde essentiellement sur l’abstention du jugement sur les personnes ayant commis des péchés capitaux. Ses origines remontent aux troubles politiques de la fin du califat d’Osman _que Dieu le bénisse_. Les murdjites s’interrogeaient sur diverses questions dont les liens qui existent entre la foi et l’acte, la diminution ou l’augmentation de la foi, la question des exceptions dans la foi, ou la non éternité du feu et du châtiment pour les pécheurs. Il n’y a pas de doute que les croyances murdjites puisaient leurs sources dans les événements politiques de l’époque. Après l’effondrement du pouvoir politique des Omeyyades, le murdjisme a connu des hauts et des bas, ce qui témoigne de l’influence des événements politiques et sociaux dans sa genèse et ses évolutions. En tout état de cause, le murdjisme a trouvé sa forme définitive en opposition avec les sectes adversaires. Lorsque les sectes rivales se sont mises à définir strictement leurs principes pour tracer les lignes distinguant leurs adeptes de ceux d’autres groupes, les murdjites ont réagi de la même façon, en procédant parfois à des exagérations et au radicalisme. Cela était peut-être dû à la rivalité qui existait antérieurement entre les Kharidjites et les chiites. A cette occasion, il est utile ici d’évoquer la prise de position de l’Imam Abou Hanifa par rapport aux autres écoles et sectes religieuses. D’une part, il s’opposait nettement aux croyances des kharidjites, et soutenait de l’autre les alaouites et les zaydites. Il rejetait la proposition de coopération avec les Omeyyades, puis les Abbassides, et dans le même temps, il s’opposait aux idées des chiites en ce qui concernait la question de l’imamat. Dans ce contexte, nous ne pouvons pas conclure que l’idée de la non éternité du feu et du châtiment pour les personnes qui ont commis des péchés capitaux à l’époque où les kharidjites condamnaient les musulmans à la mort car ils ne croyaient pas à leurs opinions sur les conditions du gouverneur de l’Etat islamique, n’est pas du tout la même à l’époque où les pensées kharidjites ont fait leur déclin dans la communauté musulmane. Il est certain que dans le premier cas, cette idée était très vive, tandis que pendant les périodes ultérieures, elle a considérablement perdu sa signification.

Le murdjisme peut avoir deux significations différentes : d’abord « reporter », ensuite « encourager ». Dans ce sens, le murdjisme exigeait que la punition des individus ayant commis des péchés capitaux soit reportée, en encourageant ces individus à la clémence et au pardon du Seigneur au jour du jugement dernier. Le murdjisme a commencé avec la première signification, et il a atteint son apogée avec sa deuxième signification, c’est-à-dire à l’époque où les murdjites ont activement participé à la vie politique. Dans les pensées et les croyances murdjites, il y avait un esprit égalitariste entre les Arabes et les non Arabes, ce qui expliquait l’intérêt affiché par les non Arabes pour le murdjisme. Nous pouvons aussi dire que le murdjisme s’oppose dans son premier sens au chiisme et dans son deuxième sens au mutazilisme. En effet, dans sa deuxième signification, le murdjisme peut évoquer l’idée selon laquelle avec la foi aucun péché n’est préjudiciable, et qu’avec la mécréance aucune œuvre bonne n’est utile. C’est une idée qu’avançaient plutôt les partisans du mutazilisme qui croyaient que les individus ayant commis des péchés capitaux resteraient éternellement dans l’enfer.

Dans son ouvrage intitulé « Les peuples et les religions » ( ملل و نحل ), Sharestani présente un commentaire dans lequel il oppose le chiisme au murdjisme, en s’appuyant sue le fait que les murdjites placent le vénéré Imam Ali _que Dieu le bénisse_ au quatrième rang des compagnons du Prophète (SA), alors que les chiites le considèrent supérieur à tous les compagnons.

Au sujet de la relation entre l’Imam Abou Hanifa et le murdjisme, Shahrestani écrit : « Ce qui semble très étrange, c'est qu’il [ Ghassan Koufi, le murdjite ] relate que l’Imam Abou Hanifa Koufi _que Dieu le bénisse_ était comme lui un murdjite. Ce n’est qu’un pur mensonge et une falsification de la réalité d’attribuer l’Imam Abou Hanifa au murdjisme. En effet, les murdjites essayaient de faire croire que l’Imam Abou Hanifa était l’un des leurs afin de faire la propagande pour leurs croyances. Ils s’appuient sur une phrase de l’Imam Abou Hanifa qui dit : ‘La foi est une chose intérieur et intime dans le cœur de l’homme, et elle ne peut ni augmenter ni diminuer.’ C’est pourquoi les partisans du murdjisme croient que l’Imam Abou Hanifa aurait cru au report de l’action par rapport à la foi. Comment pourra-t-on accepter qu’un homme sage et pieux croie une chose pareille et émette une telle fatwa, alors qu’il avait consacré sa vie à l’action pieuse, à la prière et à l’adoration du Seigneur ? »

Une autre raison pour cette illusion dans le cœur de Ghassan était peut-être l’opposition qu’exprimait l’Imam Abou Hanifa _que Dieu le bénisse_ aux fatalistes (qadarites) et aux mutazilites, ces derniers étant farouchement opposés, eux aussi, aux premiers. A la même époque, les mutazilites et les kharidjites étaient les ennemis des murdjites. Donc, ce n’est pas un hasard si certains gens attribuent l’Imam Abou Hanifa aux kharidjites ou aux mutazilites.

Au-delà des divergences que nous avons mentionnées plus haut, l’Imam Abou Hanifa croyait, comme la majorité des sunnites à la justesse et à la légitimité des califes « bien guidés » ( راشدین ). Quant à la question du libre-arbitre et la fatalité, l’Imam Abou Hanifa croyait que « l’homme applique sa volonté dans certains actes pour lesquels il méritera la punition ou la récompense, mais qu’il y a aussi des choses qui sont au-delà de sa volonté. » Dans la jurisprudence de l’Imam Abou Hanifa, les gens ayant commis des péchés capitaux ne sortent pas de la foi. Par ailleurs, il est d’avis que la pratique des bonnes œuvres est un élément du renforcement de la foi, tandis que le péché et la pratique des actes blâmables affaiblissent la foi dans le cœur des humains.

Les prises de position politiques de l’Imam Abou Hanifa :

L’Imam Abou Hanifa est né à l’époque du règne du calife omeyyade Abdel Malek ibn Marwan, deuxième calife de la lignée marwanite (26-86 de l’hégire = 646-705). A cette époque-là, le gouvernement omeyyade subissait encore les conséquences déstabilisatrices du changement de lignée princière et de la révolte d’Abdallah ibn Zubayr (1-73 de l’hégire = 622-692). Après la répression de la révolte des partisans de Zubayr, Abdel Malek a nommé Hajaj ibn Youssef Saghafi (40-95 de l’hégire = 660-714) au poste de gouverneur de Bassora, de Koufa et du Hedjaz. Abou Hanifa était un jeune enfant à cette époque-là, mais il a été un témoin des crimes sauvages que Hajaj a commis en Irak. La violence et la cruauté de Hajaj a amené beaucoup de gens dont des oulémas à s’éloigner de plus en plus des Omeyyades.

Il est à noter que l’Imam Abou Hanifa a hérité de son père et de sa mère, l’amour et l’amitié pour les descendants du vénéré Prophète (SA). En outre, les pressions que les Omeyyades exerçaient contre les non arabes et contre les descendants du Prophète (SA) étaient à l’origine de l’amitié et la vénération que les musulmans exprimaient aux descendants du messager de Dieu(SA). A ce propos, Zahabi relate ses sentiments dans son ouvrage intitulé « La biographie des grands » ( اعلام النبلاء ) :

« L’Imam Abou Hanifa était en train de répondre aux questions que lui posaient les habitants de la ville de Médine. Certains gens s’étaient assis autour de lui et d'autres étaient restés debout. A ce moment-là, Abou Hanifa a vu le vénéré Imam Jaafar Sadeq (SA) parmi les gens debout. Il s’est levé aussitôt et il a dit : Il ne convient pas que je sois assis lorsque vous êtes debout. »

A l’époque du règne du calife omeyyade Hocham ibn Abdel Malek (71-122 de l’hégire = 690-740), l’Imam Abou Hanifa a soutenu la révolte de Zayd ibn Ali (80-122 de l’hégire = 699-740). Certains historiens sont allés plus loin jusqu’à dire que l’Imam Abou Hanifa avait même l’intention de se rallier à cette révolte, en encourageant les gens à soutenir Zayd et en y consacrant ses moyens financiers et ses richesses. A l’époque de cette révolte, l’Imam Abou Hanifa n’avait que quarante-deux ans. Après le décès de son maître Hammad ibn Abi Soleiman, il était devenu fraîchement le chef de l’école de jurisprudence des partisans de « l’opinion » à Koufa. Les Omeyyades ont appris que l’Imam Abou Hanifa soutenait la révolte des partisans de Zayd ibn Ali, et ils ont décidé d’examiner le taux de l’amour de l’Imam Abou Hanifa pour les descendants du vénéré Prophète (SA). En outre, dans cette situation de faiblesse et de déstabilisation, les Omeyyades souhaitaient pouvoir gagner le soutien des grands oulémas. Alors, le gouverneur de la ville de Koufa, Yazid ibn Hobayra a proposé à l’Imam Abou Hanifa d’accepter le poste prestigieux de juge de Koufa. L’Imam Abou Hanifa a rejeté cette proposition et il n’a pas accepté ce poste. Le gouverneur de la ville de Koufa a condamné l’Imam Abou Hanifa à 110 coups de fouet, et il a fait exécuter cette peine à l’ordre de 10 coups de fouet par jours pendant dix jours. Après cet incident, l’Imam Abou Hanifa a préféré quitter pendant un certain temps la ville de Koufa. Alors il s’est réfugié à la ville sainte de la Mecque. Sa résidence à la Mecque a duré jusqu’en 132 de l’hégire (750), date de l’établissement du califat des Abbassides. A leurs débuts, l’Imam Abou Hanifa a soutenu la montée au pouvoir des Abbassides. Mais dès que les Abbassides se sont mis à reprendre les mêmes méthodes que les Omeyyades, il a cessé de les soutenir. A l’époque de la révolte de Mohammad ibn Abdallah (alias Nafs Zakiya) et de son frère Ibrahim ibn Abdallah (tous les deux descendants du vénéré Imam Hassan Mujtaba), l’Imam Abou Hanifa les a soutenus ouvertement. Le soutien qu’il a accordé à cette révolte a suscité la colère et l’indignation d’Abou Jaafar Mansour. Nafs Zakiya avait déclenché la révolte dans la ville de Médine, et il a expédié aussitôt son frère à Bassora. En peu de temps, ils ont réussi à prendre en main le contrôle de Bassora, d’Ahwaz, du Fars et de Wasset. Ensuite, ils ont attaqué la ville de Koufa. Les Abbassides ont essayé dans un premier temps de réprimer cette révolte par leurs ruses, mais ils n’ont pas réussi à le faire. Après plusieurs combats, les Abbassides ont réprimé enfin cette révolte. L’Imam Abou Hanifa a envoyé une somme de quatre mille dirhams à Bassora pour soutenir Ibrahim. En outre, il a persuadé le commandant militaire d’Abou Jaafar ibn Mansour, un dénommé Hassan ibn Ghahtabeh, à ne pas se battre contre Abdallah (Nafs Zakliya). Abou Jaafar ibn Mansour a compris cela, et il a décidé d’en finir avec l’Imam Abou Hanifa et de se venger de lui. Pour réaliser son dessein, il a choisi la ruse et il a proposé à l’Imam Abou Hanifa le poste de juge de Koufa. Les messages qui ont été échangés entre l’Imam Abou Hanifa et le calife abbasside Mansour, montrent clairement le courage de l’Imam Abou Hanifa, mais aussi son vif mécontentement des actions du calife abbasside. Selon les récits historiques, l’Imam Abou Hanifa n’a pas accepté le poste du juge. Par conséquent, il a été condamné et emprisonné. L’Imam Abou Hanifa est décédé en prison.

Les récits relatés dans les ouvrages biographiques comme « La biographie du grand imam » ( مناقب الامام الاعظم ) de Kordi et « La biographie du grand imam Abou Hanifa » ( مناقب الامام الاعظم ابی حنیفه ) de Muwafaq Maki, ainsi que l’ouvrage de Jessas intitulé « Les principes du Coran » ( احکام القرآن ) nous permettent de classifier les pensées et les prises de position politiques de l’Imam Abou Hanifa de manière suivante :

1- La question de l’Etat : Selon la jurisprudence de l’Imam Abou Hanifa, le vrai gouverneur est Dieu, et le Prophète qui est l’envoyé du Seigneur doit être respecté et obéi par les croyants. La Charia, la loi établie par Dieu, et Son messager sont les meilleures sources de lois, et aucun musulman n’est autorisé à se soumettre à une autre loi que la loi de l’Islam.

2- La question du califat : D’après l’Imam Abou Hanifa, le califat ne devait pas s’instaurer par la force. Il était d’avis que le choix d’un calife devait s’effectuer par la consultation et un consensus des experts de la communauté musulmane.

3- La question de la justice : Selon les croyances de l’Imam Abou Hanifa, l’imamat et le califat des oppresseurs n’étaient pas acceptables. Il insistait, en effet, sur le fait que la justice était la condition sine qua non du califat et du choix du calife. Cependant, il disait qu’après la nomination d’un tyran ou d’un oppresseur, sa domination sur les affaires sociales et sur le système judiciaire seraient admissibles.

4- L’origine qurayshite pour le calife : L’Imam Abou Hanifa croyait que le calife devait être désigné parmi les personnalités de l’origine qurayshite. En réalité, à cette époque-là, les qurayshites avaient plus de force pour mobiliser les populations musulmanes, et les gens semblaient se soumettre plus facilement à eux.

5- L’indépendance de la justice : L’Imam Abou Hanifa défendait fermement l’indépendance des juges par rapport au pouvoir politique de la communauté musulmane. Dans l’un de ses dernières paroles relatées par ses élèves, il est dit : « Si le calife commet un délit par rapport aux droits d’un tiers, le juge des juges doit se charger de ce délit et d’émettre le verdict. » En effet, le fait qu’il s’est abstenu d’accepter le poste de juge que les Abbassides lui ont proposé, provenait du fait qu’il était conscient que le pouvoir politique de son temps ne respectait pas le principe de l’indépendance des juges.

6- La lutte contre la tyrannie : l’Imam Abou Hanifa défendait la révolte contre les gouverneurs oppresseurs et tyrans. En effet, il soutenait pratiquement les mouvements qui s’érigeaient contre les tyrans, à condition que ces mouvements respectent eux-mêmes les principes de la justice et de la piété.

La récusation et la déclaration de la crédibilité :

Les détracteurs de l’école jurisprudentielle des partisans de « l’opinion » n’ont jamais pardonné l’Imam Abou Hanifa d’avoir répondu aux questions qui se posaient dans le domaine de la jurisprudence des probabilités et des hypothèses. Il est à noter que les savants spécialisés dans le domaine de la récusation et la déclaration de la crédibilité des hadiths sont divisés en ce qui concerne les hadiths relatés par l’Imam Abou Hanifa, mais aucun d’entre eux n’a jamais accusé l’Imam Abou Hanifa d’avoir falsifié ou manipulé les hadiths. Dans une conclusion finale, nous pouvons dire que les hadiths relatés par l’Imam Abou Hanifa sont crédibles. Pour confirmer cette opinion, nous pouvons mentionner ici les jugements de plusieurs experts renommés de la science des hadiths : Yahya ibn Moïn (158-233 de l’hégire = 775-848) et Yahya ibn Saïd (décédé en 143 de l’hégire = 760) confirment l’un comme l’autre la crédibilité des hadiths relatés par l’Imam Abou Hanifa. Par ailleurs, l’Imam Mohammad ibn Idris Chafi (150-204 de l’hégire = 767-820) dit : « Tous les savants et docteurs en jurisprudence sont redevables envers l’Imam Abou Hanifa. » Sufyan Souri et Abdallah ibn Moubarak disent : « Abou Hanifa était le plus grand docteur en jurisprudence de son temps ». Cependant des gens comme Ahmad ibn Chuayb Nessaï et Abdallah ibn Odaï ne considéraient pas l’Imam Abou Hanifa comme un grand expert de la science des hadiths. Certains autres sont allés plus loin jusqu’à à mettre en doute la crédibilité de certains hadiths relatés par l’Imam Abou Hanifa.

Nous pouvons croire que les divergences de vue et les discordes qui existent dans ce domaine peuvent provenir, en réalité, du système d’argumentation et des méthodes que l’Imam Abou Hanifa utilisait pour ressortir ses fatwas des principes de la jurisprudence islamique. Conscient des grands avantages intellectuels de l’Imam Abou Hanifa dans le domaine de la jurisprudence islamique, les grands savants musulmans, notamment les spécialistes dans le domaine de la récusation et la déclaration de la crédibilité des hadiths qui ont une connaissance approfondie en matière de la jurisprudence reconnaissent tous la place importante que l’Imam Abou Hanifa s’était attribuée dans le monde de la jurisprudence. En effet, ce groupe de savants musulmans ne donne qu’une importance très infime aux arguments avancés par les détracteurs de l’Imam Abou Hanifa en matière des hadiths. Par ailleurs, les récits qu’on relate, dans des ouvrages historiques, montrent qu’aux yeux des grands maîtres de la science des hadiths, à des époques différentes, tout le monde accordait une place très privilégiée aux œuvres de l’Imam Abou Hanifa et de ses disciples en matière de la jurisprudence islamique.

Il est important de rappeler ici que certains gens procédaient à manipuler et falsifier les hadiths afin d’obtenir certains intérêts ou de déstabiliser la place de leurs adversaires au sein de la société musulmane. L’existence de ces tendances est en grande partie responsable des accusations proférées contre les savants des hadiths, d’où d’ailleurs des récits parfois falsifiés ou même contradictoires à propos de l’Imam Abou Hanifa, notamment dans la ville de Bagdad. Beaucoup de gens étaient jaloux de la place qu’il avait occupée parmi les savants musulmans, et ils n’hésitaient pas à propager des mensonges pour mettre en doute le statut scientifique de l’Imam Abou Hanifa. Pour mettre en question, son statut, ils se servaient de tous les moyens pour mettre en doute ses opinions jurisprudentielles.

Derniers mots sur l’Imam Abou Hanifa :

L’Imam Abou Hanifa était un homme calme, d’un tempérament équilibré. Il était doté d’une intelligence extrême et d’un talent exceptionnel. Il était maître à la fois en jurisprudence, en prière et piété, et en générosité. Il n’acceptait pas les faveurs que lui accordait le pouvoir politique. Face à ses ennemis et ses détracteurs, il était extrêmement patient et indulgent. Les paroles désagréables et les critiques des ignorants ne le mettaient jamais en colère. Il avait un esprit très profond en matière d’analyse et d’examen des questions scientifiques. Il ne se contentait jamais de l’apparence des questions religieuses et ne s’arrêtait pas à la lecture superficielle des livres. Par contre, il lisait entre les lignes les significations profondes des textes religieux. Ces caractéristiques lui ont donné, à juste titre, une place très élevée parmi les savants et les oulémas musulmans, tout en lui donnant une lumière qui éclairait son cœur et ses yeux.

http://www.taqrib.info/french/index.php?option=com_content&view=article&id=456:limam-abou-hanifa-que-dieu-le-benisse-fondateur-de-lecole-hanafite-&catid=37:1388-06-14-07-04-07&Itemid=65

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Membre, 114ans Posté(e)
stvi Membre 20 709 messages
Mentor‚ 114ans‚
Posté(e)

"Cependant, l'Islam est devenu si étrange que des musulmans et certains Oulémas ne savent plus s'il faut ou pas détruire des statues d'êtres vivants, Inna Lillah Wa Inna Ilayhi Raji'oune(certes nous sommes à Allah, et c'est à Lui que nous retournerons). Le véridique Muhammad (bénédiction et paix d'Allah sur lui) a dit: "L'Islam a débuté en toute étrangeté et il revient étrange comme il a débuté."

il détruit des bouddhas géants qui ont traversés des siècles , car ce sont des idoles ,même pour un autre peuple que le leur ,et érige des hommes en idole comme si le musulman avait besoin de se rassurer en montrant qu'il n'est pas seul à devenir un obsédé de son dieu ....

Il perd son humanité au profit de son intransigeance religieuse et se croit seul au monde à détenir une vérité qui s'avère être de pacotille ...

s'il a débuté en toute étrangeté ,en revenant à ses fondamentaux il va forcément arriver au moment initial et se désintégrer ..inch Allah ...

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Membre, Zigbu, 77ans Posté(e)
Zigbu Membre 6 639 messages
77ans‚ Zigbu,
Posté(e)

A part l'islam, tu n'as pas d'autres sujets de conversation ?

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Invité PINOCCHIO
Invités, Posté(e)
Invité PINOCCHIO
Invité PINOCCHIO Invités 0 message
Posté(e)

Sa prière c'est cinq fois par jour, elle faut qu'elle médite entre deux tours :smile2:

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  • 3 mois après...
Membre, Posté(e)
anna23 Membre 1 287 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Mon préféré parmi les quatre imams,

Paix à son âme.

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Membre, 76ans Posté(e)
Murat1949 Membre 3 616 messages
Baby Forumeur‚ 76ans‚
Posté(e)

légèrement indigeste le bourrage de crane :smile2:

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Invité Tar Baby
Invités, Posté(e)
Invité Tar Baby
Invité Tar Baby Invités 0 message
Posté(e)

@ chaouiya

Désolée, je n'ai pas tout lu. Mais pourquoi cette présentation , si je peux m'exprimer ainsi, de cet imam ?

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Membre, 76ans Posté(e)
Pales Membre 23 646 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
Posté(e)

chaouiya nothing.png

Tu M'excusera mais celui qui est le plus "Grand" et qui a "Fondé" L'Islam c'est Allah (SWT) ,Message porté au Commun des Mortels que nous sommes TOUS par son Messager Mohamed (SWS)

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Membre, 14ans Posté(e)
yazid2 Membre 1 637 messages
Baby Forumeur‚ 14ans‚
Posté(e)

"Cependant, l'Islam est devenu si étrange que des musulmans et certains Oulémas ne savent plus s'il faut ou pas détruire des statues d'êtres vivants, Inna Lillah Wa Inna Ilayhi Raji'oune(certes nous sommes à Allah, et c'est à Lui que nous retournerons). Le véridique Muhammad (bénédiction et paix d'Allah sur lui) a dit: "L'Islam a débuté en toute étrangeté et il revient étrange comme il a débuté."

il détruit des bouddhas géants qui ont traversés des siècles , car ce sont des idoles ,même pour un autre peuple que le leur ,et érige des hommes en idole comme si le musulman avait besoin de se rassurer en montrant qu'il n'est pas seul à devenir un obsédé de son dieu ....

Il perd son humanité au profit de son intransigeance religieuse et se croit seul au monde à détenir une vérité qui s'avère être de pacotille ...

s'il a débuté en toute étrangeté ,en revenant à ses fondamentaux il va forcément arriver au moment initial et se désintégrer ..inch Allah ...

et... à cet instant là, il ne restera que les mécréants, seuls assisteront à la fin du monde, et le monde ce pliera sur eux (encore vivants) comme du papyrus.

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Membre, 114ans Posté(e)
stvi Membre 20 709 messages
Mentor‚ 114ans‚
Posté(e)
Tu M'excusera mais celui qui est le plus "Grand" et qui a "Fondé" L'Islam c'est Allah (SWT) ,Message porté au Commun des Mortels que nous sommes TOUS par son Messager Mohamed (SWS)

En clair tu veux dire qu'Allah swt est le compositeur du coran et que Mohamed sws n'en est que l’interprète ....

Tu ne crains pas ses foudres ! :rtfm:

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Membre, Posté(e)
lili09099 Membre 32 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Wallaho a3lam, wa la hawla wa la kawata ila bilah

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Membre, 76ans Posté(e)
Murat1949 Membre 3 616 messages
Baby Forumeur‚ 76ans‚
Posté(e)

chaouiya nothing.png

Tu M'excusera mais celui qui est le plus "Grand" et qui a "Fondé" L'Islam c'est Allah (SWT) ,Message porté au Commun des Mortels que nous sommes TOUS par son Messager Mohamed (SWS)

Mahomed était donc un facteur, pourtant il ne savait ni lire ni écrire, vrai que dans le désert le nom des rues :smile2:

et... à cet instant là, il ne restera que les mécréants, seuls assisteront à la fin du monde, et le monde ce pliera sur eux (encore vivants) comme du papyrus.

:smile2: :smile2: :smile2:

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Membre, 114ans Posté(e)
stvi Membre 20 709 messages
Mentor‚ 114ans‚
Posté(e)

et... à cet instant là, il ne restera que les mécréants, seuls assisteront à la fin du monde, et le monde ce pliera sur eux (encore vivants) comme du papyrus.

si tu crois t'en sortir comme ça uniquement parce que tu es musulman ,tu te plantes ...

«  Ne pense pas que Dieu perde de vue ce que font les méchants. Il retarde seulement leur châtiment jusqu'au jour où les yeux se figeront hagards. » (Sourate « Ibrahim »: 42)

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)

Je me demande si certains ne feraient pas semblant d'être des filles pour paraître plus sympathiques...

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Membre, 63ans Posté(e)
Aglaglae Membre 2 503 messages
Baby Forumeur‚ 63ans‚
Posté(e)

C'est un profil collectif :D

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)

Les gens aspirent à l’arrivée d’un imam éloquent

Prêchant dans le tintamarre d’une foule médusée.

Quelle chimère ! Nul besoin d’imam hormis la raison,

Les confessions n’ont pour dessein

Que de remettre la terre aux mains des puissants.

AbulʿAlaAl-Maʿarri أبوالعلاءالمعر

973-1057

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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

j'ai pris la peine de lire le premier paragraphe, puis je suis allé à la fin de cette purge

finalement ce n'est qu' une grande page de prosélytisme....

sans aucune question, aucun sujet de discussion n'est lancé, aucun problème n'est soulevé........

alors de quoi faut-il débattre?

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Membre, 68ans Posté(e)
jeansanterre Membre 64 messages
Baby Forumeur‚ 68ans‚
Posté(e)

Bonne question, à part connaitre un peut plus le

comment du pourquoi... Mais quel cirage de pompe!!

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Membre, Pourfendeur d'idées reçues, 35ans Posté(e)
toto51 Membre 1 147 messages
35ans‚ Pourfendeur d'idées reçues,
Posté(e)

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Tu M'excusera mais celui qui est le plus "Grand" et qui a "Fondé" L'Islam c'est Allah (SWT) ,Message porté au Commun des Mortels que nous sommes TOUS par son Messager Mohamed (SWS)

Est-ce qu'on pourrait arrêter de faire du prosélytisme sur ce forum ? Je respecte toutes les religions mais ras le bol qu'on ne parle que de l'Islam. On ne parle quasiment pas des cathos des juifs et encore moins des bouddhistes et des hindous. Ce monopole d'une religion sur l'actualité, au coeur de tous les débats doit cesser. Ca serait déjà un premier pas vers une détente, un apaisement et pourquoi pas une réconciliation.

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Maitre des forums‚ 76ans‚
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Est-ce qu'on pourrait arrêter de faire du prosélytisme sur ce forum ? Je respecte toutes les religions mais ras le bol qu'on ne parle que de l'Islam. On ne parle quasiment pas des cathos des juifs et encore moins des bouddhistes et des hindous. Ce monopole d'une religion sur l'actualité, au coeur de tous les débats doit cesser. Ca serait déjà un premier pas vers une détente, un apaisement et pourquoi pas une réconciliation.

Personne ne t'interdit de parler des Religions

Sache que l'Islam (Qui signifie soumission) est la Religion des Monothéistes

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