Faut-il humaniser les monstres ?

Je viens juste de terminer de regarder l'excellente mini-série sur Saddam Hussein et je me souviens avoir aussi bien aimé le film sur Hitler.

Dans ces fictions, ces dictateurs sont humanisés. Mon avis personnel est que oui; il faut bien montrer que ces gens sont bien des humains et donc qu'il vivent comme nous tous; qu'ils aiment leur enfants/femmes/familles ... etc.

Par exemple, jusqu'au moment de la 2e guerre du Golfe, Quoussay, le deuxième fils de Saddam Hussein est présenté dans la série comme un homme censé, quelqu'un que le téléspectateur pourrait s'identifié; de même que pour la première femme de Saddam.

De même que dans le film La Chute; Himmler et Jodl sont présenté comme des gens "bien"...

Pensez-vous que dans les fictions, les monstres doivent être humanisé ?

La série en question : La maison Saddam.

Il n'y a pas à humaniser les monstres.

Ils sont déjà humains.

C'est bien ça le problème.

Tout serait tellement plus simple s'ils étaient une espèce à part.

Seulement ce n'est pas le cas.

Nous partageons tous avec eux les mêmes gênes...

Tiens c'est marrant, j'ai regardé le 1er épisode de la série hier, j'ai trouvé ça pas mal.

Dès l'instant où l'on est honnête, on montre les gens soumis au poids de leur rôle, Saddam Hussein n'est devenu un monstre que parce que l'occident l'a décrété, idem pour Kadhafi, idem pour Poutine.

La démocratie "créé" le monstre dans l'opinion publique, mais c'est toujours subjectif, ce qui permet de sortir Hitler de l'espèce humaine mais pas Napoléon, Saddam Hussein mais pas Jules César.

Tout cela n'est qu'idéologie.

Tiens c'est marrant, j'ai regardé le 1er épisode de la série hier, j'ai trouvé ça pas mal.

Dès l'instant où l'on est honnête, on montre les gens soumis au poids de leur rôle, Saddam Hussein n'est devenu un monstre que parce que l'occident l'a décrété, idem pour Kadhafi, idem pour Poutine.

La démocratie "créé" le monstre dans l'opinion publique, mais c'est toujours subjectif, ce qui permet de sortir Hitler de l'espèce humaine mais pas Napoléon, Saddam Hussein mais pas Jules César.

Tout cela n'est qu'idéologie.

Ouais enfin faudrait pas exagérer non plus hein.

Le rôle, c'est eux qui l'ont choisi.

Personne ne les a obligé à prendre les décisions qu'ils ont prises.

Nous sommes responsables de nos actes, mêmes les monstres.

Obama est responsable de tortures et de guerres, mais il est "cool". Un américain qui a le système médiatique avec lui aura toujours moins de sang sur les mains , voire pas du tout, aux yeux du public parce qu'il aura une bonne agence de comm.

http://youtu.be/pBWQxE3mQyQ

Faut-il monstrer monstrualiser monstroriser des hommes en premier lieu ? Je répondrais que c'est la solution de facilité. Si seuls les monstres sont monstrueux, alors on n'est pas responsable de leurs monstruosités, c'est la faute à pas de chance, et surtout on ne risque pas d'en faire soi-même.

♪ Est-ce qu'ils nous ressemblent ?

Dites-moi que non,

Qu'on ne peut pas nous confondre

Qu'on est loin, c'est évident

Du type normal qui se découvre

Au hasard d'un conflit

Une vocation de tueur tardive,

Il suffisait d'un ennemi,

Il suffisait d'un ennemi. ♪

Bénabar, Différents

Je suis du même avis que Nephalion. Je pense que c'est important de faire comprendre aux gens que les monstres se cachent parmi nous, et même en chacun de nous. Sans pour autant entrer dans la psychose, bien entendu.

Selon moi, certains individus ont commis des actes tellement horribles qu'ils devraient tout simplement être déchus de leur statut d'être Humain. Prenez par exemple le mec aux States qui a enlevé et séquestré pendant des années des jeunes femmes dans sa cave... Cet individu n'a même pas eu le temps de moisir en prison étant donné qu'il s'est donné la mort dans sa cellule... Alors je ne dis pas de réinstaurer la torture (car on deviendrait des monstres à notre tour) mais je suis de ceux qui pensent que certaines personnes devraient perdre leur statut d'être Humain et par de ce fait, de tirer leur révérence via une injection létale. Soyons réaliste, il y a des individus que l'on ne pourra jamais réinsérer dans la société. Alors à quoi bon les maintenir en cage jusqu'à la fin de leurs jours ?

L'idée qu'on puisse retirer le statut d'être humain à une personne laisse sous-entendre que notre espèce n'est pas une donnée biologique, mais une donnée sociale. Est-ce acceptable ? Je ne pense pas. Nous sommes homo sapiens sapiens, et nous le resterons.

Au final, ce que cette monstruosité révèle, c'est à la fois une volonté sociale de se déresponsabiliser de ce qu'elle créé (croire que Hussein ou Hitler sont issus du néant est une vraie blague) mais également une sorte "d'idée" de la civilisation au final. Cette même idée qui, il y a quelques siècles, faisait fonctionner l'esclavage, en séparant en deux l'humanité.

C'est cette même idée de l'axe du mal, cette dichotomie qui sépare l'un et l'autre, et permet de justifier les exactions du dominant, et pas celui de "l'autre".

Les monstres ne devraient pas avoir à être humanisés. Mais il le faut en effet, étant donné que notre société continue de créer cette dichotomie malsaine.

Nous sommes homo sapiens sapiens, et nous le resterons.

Je réagis juste sur ça : Homo sapiens suffit.

Au fond de nous, nous pourrions tous devenir des monstres. Dans la plupart des cas, ce n'était que de simples êtres humains qui se sont fait emporter par un système et par des idées (leurs idées) jusqu'à se retrouver piégé. Et quand on a commis un certain nombre d'atrocité, on ne peut plus reculer, nous sommes trop souvent trop fiers pour avouer nos erreurs et le déshonneur que cela pourrait provoquer. Le déni peut aller jusqu'à l'inconscient.

Chaque personne est ou a été un monstre, ou le monstre de quelqu'un, que cela soit volontaire ou non. Juste que selon son pouvoir, on n'agit pas tous à la même échelle. Certains ruinerons la vie d'une personne, certains extermineront des populations.

La seule chose qui peut nous permettre de redevenir humain, c'est d'accepter et de reconnaître ses fautes, quel qu'en soit le prix. Mais parfois, il est trop tard pour réparer le mal qu'on a fait.