Aller au contenu

De l'essence du rire


Savonarol

Messages recommandés

Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

L'humour, qui est un échange très conceptuel menant au rire, désamorce les choses les plus violentes ou les plus graves, pour les ramener à hauteur d'homme, ou en-dessous, et nous rassurer. C'est une prise sur les choses qui nous dépassent ou nous effraient. C'est un peu plus qu'un simple réjouissement de la faiblesse devant la faiblesse, en tout cas dans l'humour de qualité. Il y a d'autres rires que le rire bête ou le rire méchant.

Le rire est une manifestation de joie. Et la joie est, selon Spinoza (eh oui, je vais encore vous bassiner avec mon Spinochou d'amour) un passage d'une perfection moindre à une perfection plus grande, ou une augmentation de la puissance d'être.

Ma thèse va donc à l'encontre de celle de Beaudelaire: le rire n'est pas le réjouissement de la faiblesse devant la faiblesse, mais bien le réjouissement de qui trouve soudainement un espace de plénitude insoupçonnée. Pour les blagues qui dédramatisent la mort: ce n'est pas rien de s'aménager un lieu de bien-être au-travers du thème de la mort. L'effet prend par surprise et provoque une joie soudaine, vive, qui se traduit par ce hoquet mystérieux qu'est le rire.

Maintenant, que le vulgaire se réjouisse de choses qui ne sauraient réjouir des âmes plus élevées, cela n'est pas à démontrer et par conséquent, son rire peut aussi porter sur des objets différents.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant
Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

D'ailleurs, pourquoi le rire aide t-il a dédramatiser ? Car il désacralise, il tourne en ridicule, et qu'on ne peut pas continuer à respecter ce qu'on vient de ridiculiser. Le ridicule n'est jamais respectable.

Le rire ne dédramatise pas: il est la manifestation d'une dédramatisation. Évidemment, "dédramatisation" est la formulation négative d'une réalité qui est en fait foncièrement positive: le rire est le signe que quelque chose a été trouvé, et non retiré.

Je ne suis pas d'accord avec l'idée que le rire désacralise. Au contraire, il peut même sacraliser. Par exemple, ma conjointe et moi avons parfois l'habitude, lorsque nous avons des élans d'amour, de les jouer à la manière des films hollywoodiens, ou avec cette image niaise de l'amour véhiculée dans la culture pop en général. "I'll never hurt you baby..." Ou alors, d'une manière hyper-sexualisée, à la manière du gangsta rap américain (je ne recopierai pas les choses indécentes que nous nous disons). J'y vois une manière d'écarter toutes les normes, les images ou les stéréotypes qui peuvent s'être inséminés dans nos consciences et qui pourraient polluer notre conception et notre vécu de l'amour. De ce fait, il sacralise ce qui reste: à savoir notre amour en dehors de toute image polluante, et il rend toute sa plénitude au geste d'amour.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 63ans Posté(e)
Rust Membre 83 messages
Baby Forumeur‚ 63ans‚
Posté(e)

D'un point de vue purement mécanique, le rire est une réaction. L'essence de ce rire, ce sont nos sensations et nos émotions. Nous rions quand certaines parties de notre corps sont soumises à des sensations, comme les chatouilles ou le contact avec un élément extérieur auquel notre corps va réagir. Ce qui donne au rire sa profondeur, c'est qu'il peut se manifester au ressenti d'émotions différentes, voire contradictoires. Nous rions par exemple quand nous sommes heureux, manifestant notre joie. Nous rions quand nous haïssons, manifestant notre méchanceté. Mais nous rions aussi quand nous sommes tristes, déguisant notre désespoir. Nous rions même sans savoir pourquoi, croyant rire d'une chose et ne comprenant pas la portée réelle de notre rire. Le rire est manifestation ou dissimulation d'émotion, Dérisoire ou dérision, ce qui rend son essence si riche, si profonde.

Voilà pourquoi le Sage ne rit qu’en tremblant, lui qui connaît les différentes significations profondes du rire.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Leveilleur
Invités, Posté(e)
Invité Leveilleur
Invité Leveilleur Invités 0 message
Posté(e)

Le lien en bas du post conduit à la version PDF de l'essai, c'est très instructif / intéressant / excitant !

Mais en gros, Baudelaire dit que le rire est un truc satanique et l'apanage des médiocres car il consiste à rire de l'infériorité des autres ( et donc de se glorifier de sa supériorité ) , il évoque les fous qui rient tout seul et qui ont toujours (écrit-il) une image supérieure d'eux-même)

Il dit que le rire est " La faiblesse qui se réjouit de la faiblesse" .

Merci de résumer, impossible de lire ce pavé.

En gros Baudelaire dit beaucoup de sottises, j'ai bien fait d’épargner mes yeux.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Esprit de contradiction, 48ans Posté(e)
Savonarol Membre 10 346 messages
48ans‚ Esprit de contradiction,
Posté(e)

Le rire ne dédramatise pas: il est la manifestation d'une dédramatisation. Évidemment, "dédramatisation" est la formulation négative d'une réalité qui est en fait foncièrement positive: le rire est le signe que quelque chose a été trouvé, et non retiré.

Je ne suis pas d'accord avec l'idée que le rire désacralise. Au contraire, il peut même sacraliser. Par exemple, ma conjointe et moi avons parfois l'habitude, lorsque nous avons des élans d'amour, de les jouer à la manière des films hollywoodiens, ou avec cette image niaise de l'amour véhiculée dans la culture pop en général. "I'll never hurt you baby..." Ou alors, d'une manière hyper-sexualisée, à la manière du gangsta rap américain (je ne recopierai pas les choses indécentes que nous nous disons). J'y vois une manière d'écarter toutes les normes, les images ou les stéréotypes qui peuvent s'être inséminés dans nos consciences et qui pourraient polluer notre conception et notre vécu de l'amour. De ce fait, il sacralise ce qui reste: à savoir notre amour en dehors de toute image polluante, et il rend toute sa plénitude au geste d'amour.

Raisonnement tortueux mais intéressant.

Peut-on encore placer ça sur le dos de l'humour, par contre ?

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

Ce qui donne au rire sa profondeur, c'est qu'il peut se manifester au ressenti d'émotions différentes, voire contradictoires. Nous rions par exemple quand nous sommes heureux, manifestant notre joie. Nous rions quand nous haïssons, manifestant notre méchanceté.

La méchanceté n'est pas un sentiment, elle découle plutôt d'un jugement moral. Nous ne manifestons pas notre méchanceté par le rire, mais bien notre joie: joie de dominer un autre individu, parce que cela marque une augmentation de notre puissance propre. Seul l'observateur pourra, suite à un jugement moral, décréter que ce rire était une marque de méchanceté.

Mais nous rions aussi quand nous sommes tristes, déguisant notre désespoir.

Faux. Encore une fois: nous rions à la suite d'un accès de joie, lequel peut très bien se manifester au travers d'accès de tristesse. Parfois, dans des situations de tritesse ou d'angoisse, nous éclatons d'un rire inquiétant, lequel rire manifeste que nous avons trouvé un espace de plénitude et de joie (limité et tortueux peut-être, mais espace de plénitude quand même) dans l'absurdité: la situation nous semble si désespérée que tous à coup, l'absurdité profonde de la situation nous apparaît. C'est le sens des événements qui nous plonge dans la tristesse ou l'angoisse (le sens de l'amour par exemple, dans le cas d'un décès), mais tout se passe comme si passé un certain seuil de souffrance, ce sens éclatait en morceaux et comme si nous captions cette intuition que c'est bien nous qui choisissons de souffrir en nous liant au monde (ou en nous liant dans l'amour, pour l'exemple cité plus haut), ce qui n'a évidemment pas de sens, car qui peut choisir la souffrance ? Alors on entend parfois ce rire étrange, de l'individu qui souffre, et qui intuitionne l'absurdité de sa souffrance, qui est plus que jamais enchaîné dans ce qu'il est, et qui s'en détache soudainement aussi, en quelque sorte.

Nous rions même sans savoir pourquoi, croyant rire d'une chose et ne comprenant pas la portée réelle de notre rire.

Par exemple rire d'une blague que l'on a pas compris ? Ou tout simplement rire parce que l'autre rit ? C'est une joie diffusée. La joie d'un être que nous aimons suscite notre propre joie (je pense que Spinoza établit cette idée par une proposition précise dans son Éthique mais je n'ai pas le bouquin sous la main pour vérifier).

Voilà pourquoi le Sage ne rit qu’en tremblant, lui qui connaît les différentes significations profondes du rire.

Voilà une idée ridicule. Ou alors méfiez-vous des sages qui ne savent pas rire. Comme si la connaissance neutralisait la faculté de sentir ou la faculté d'expression du corps...

Raisonnement tortueux mais intéressant.

Disons qu'on pourrait appeler ça une tendance névrotique créativement sublimée.

Peut-on encore placer ça sur le dos de l'humour, par contre ?

Nous rions beaucoup ! :)

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Esprit de contradiction, 48ans Posté(e)
Savonarol Membre 10 346 messages
48ans‚ Esprit de contradiction,
Posté(e)

Disons qu'on pourrait appeler ça une tendance névrotique créativement sublimée.

Nous rions beaucoup ! :)

Donc rire serait une conséquence plutôt qu'un moyen...

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Leveilleur
Invités, Posté(e)
Invité Leveilleur
Invité Leveilleur Invités 0 message
Posté(e)

Donc rire serait une conséquence plutôt qu'un moyen...

Un moyen de quoi, si le rire est naturel, "non forcé" ?

Le rire est une réaction, donc aussi un besoin. Un besoin vital même. Comme pipi/caca.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

Donc rire serait une conséquence plutôt qu'un moyen...

C'est ce que je pense.

Lorsque l'on dit "il vaut mieux en rire", il s'agit en fait d'une façon de signifier qu'il vaut mieux s'efforcer de voir l'absurdité de l'événement concerné plutôt que d'y rester accroché et de s'appesantir. Comme le rire est la manifestation éventuellement spectaculaire de cette attitude, on l'utilise pour la décrire.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 63ans Posté(e)
Rust Membre 83 messages
Baby Forumeur‚ 63ans‚
Posté(e)

La méchanceté n'est pas un sentiment, elle découle plutôt d'un jugement moral. Nous ne manifestons pas notre méchanceté par le rire, mais bien notre joie: joie de dominer un autre individu, parce que cela marque une augmentation de notre puissance propre. Seul l'observateur pourra, suite à un jugement moral, décréter que ce rire était une marque de méchanceté.

(...)

Faux. Encore une fois: nous rions à la suite d'un accès de joie, lequel peut très bien se manifester au travers d'accès de tristesse. Parfois, dans des situations de tritesse ou d'angoisse, nous éclatons d'un rire inquiétant, lequel rire manifeste que nous avons trouvé un espace de plénitude et de joie (limité et tortueux peut-être, mais espace de plénitude quand même) dans l'absurdité: la situation nous semble si désespérée que tous à coup, l'absurdité profonde de la situation nous apparaît. C'est le sens des événements qui nous plonge dans la tristesse ou l'angoisse (le sens de l'amour par exemple, dans le cas d'un décès), mais tout se passe comme si passé un certain seuil de souffrance, ce sens éclatait en morceaux et comme si nous captions cette intuition que c'est bien nous qui choisissons de souffrir en nous liant au monde (ou en nous liant dans l'amour, pour l'exemple cité plus haut), ce qui n'a évidemment pas de sens, car qui peut choisir la souffrance ? Alors on entend parfois ce rire étrange, de l'individu qui souffre, et qui intuitionne l'absurdité de sa souffrance, qui est plus que jamais enchaîné dans ce qu'il est, et qui s'en détache soudainement aussi, en quelque sorte.

(...)

Par exemple rire d'une blague que l'on a pas compris ? Ou tout simplement rire parce que l'autre rit ? C'est une joie diffusée. La joie d'un être que nous aimons suscite notre propre joie (je pense que Spinoza établit cette idée par une proposition précise dans son Éthique mais je n'ai pas le bouquin sous la main pour vérifier).

Le rire est une réaction nerveuse. La plupart du temps provoquée par la joie, c'est vrai. Mais cette nervosité peut être provoquée par nombre de facteurs, notamment inconscients. Et se manifester de différentes façons. Il arrive que la tristesse nous fasse rire malgré nous. Réaction inconsciente, donc par définition dont nous ne savons rien, et qui nous prendrait longtemps souvent si nous voulions savoir.

Ou alors méfiez-vous des sages qui ne savent pas rire. Comme si la connaissance neutralisait la faculté de sentir ou la faculté d'expression du corps...

Mon idée est justement que c'est tout le contraire. Leur tremblement est dû justement au fait qu'ils savent rire. La connaissance justement permet la faculté de sentir et la faculté d'expression du corps. Le sage tremble, parce qu'il sait que le rire peut avoir différentes significations, dont lui-même ne pressent qu'une infime partie.

Le sage ne rit qu'en tremblant. Il sait que sait que si le rire a une signification plus profonde derrière son apparence joyeuse, il en va de même pour son tremblement. On peut trembler de peur ou de plaisir, ou d'autres choses encore.

Voilà une idée ridicule.

Voilà une idée. Fausse, peut-être. Mais ridicule, rien de plus subjectif. Je réponds à l'exigence minimale de reflexion. Mes idées ne sont pas transcendantes, mais chacun son niveau.

Je n'ai pas ton niveau, et quand je te lis, je ne souhaite pas l'avoir. Tu es très cultivé, c'est tout. À quoi te sert ta culture? à faire de la philosophie. Rien de plus. Tu la pratiques parfaitement, parce que tu ne fais que ça. C'est ta zone de confort. Tu n'en sors pas. Pour toi, le rire ne peut être que de joie ou le tremblement de peur. Tout le reste n'est pas philosophie. Tu as une vision étriquée du monde, une vision philosophique. La philosophie n'est qu'un moyen de compréhension, tu l'envisages comme une fin. Tu es un perroquet savant. Tu sais répéter tout ce qu'on dit les philosophes. On attend d'entendre ta propre voix.

On peut à ton sujet paraphraser l'adage: quand le philosophe nous montre le monde, l'imbécile regarde le doigt. Et aussi Pascal Quignard: "Vous faite de la philosophie, monsieur. Vous n'êtes pas philosophe."

Tu réclames un minimum de rigueur, un effort de réflexion. Tu as de la rigueur. reste à faire l'effort de réflexion. C'est à dire de réfléchir par toi-même.

À ce sujet, laisse-moi rire.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)
Le rire est une réaction nerveuse. La plupart du temps provoquée par la joie, c'est vrai. Mais cette nervosité peut être provoquée par nombre de facteurs, notamment inconscients. Et se manifester de différentes façons. Il arrive que la tristesse nous fasse rire malgré nous. Réaction inconsciente, donc par définition dont nous ne savons rien, et qui nous prendrait longtemps souvent si nous voulions savoir.

J’ai pourtant proposé une explication crédible au sujet de certaines manifestations surprenantes du rire. Pour à ton tour donner de la crédibilité à cette thèse du mystère inexplicable et inconscient du rire, il faudrait au moins démonter mon explication. Autrement, l’espace du débat est condamné à se refermer sous le poids de telles affirmations unilatérales.

Mon idée est justement que c'est tout le contraire. Leur tremblement est dû justement au fait qu'ils savent rire. La connaissance justement permet la faculté de sentir et la faculté d'expression du corps. Le sage tremble, parce qu'il sait que le rire peut avoir différentes significations, dont lui-même ne pressent qu'une infime partie.

Le sage ne rit qu'en tremblant. Il sait que sait que si le rire a une signification plus profonde derrière son apparence joyeuse, il en va de même pour son tremblement. On peut trembler de peur ou de plaisir, ou d'autres choses encore.

Franchement, je ne suis pas certain que je saisis ce que signifie ce raisonnement.

Cela dit, je vois très bien l’image du sage dont le rire est plus discret que le commun. Mais je pense que cette discrétion est essentiellement due au fait que les préoccupations du sage et de façon générale que sa pensée repose en des profondeurs qui sont inconnues au commun. Untel s’amusera que son prochain ait un gros nez, parce que cette caractéristique lui conférera le sentiment de puissance et la joie qui viennent avec l’idée de se trouver dans la normalité, ou de se trouver mieux qu’un autre. Mais qu’importe cette sorte de sentiment de puissance au sage, lui qui travaille à saisir le sort de la collectivité des hommes en sa pensée ? Que peuvent bien lui importer toutes ces petits motifs sordides de réjouissance que le vulgaire trouve dans son quotidien ? Il est tout simplement à la recherche de quelque chose d’autre, de plus ample, de plus profond. Quand elles ne sont pas trop méprisables, il sourit à ces sortes de réjouissance par sociabilité, par égard pour l’hygiène des rapports humains. Ce qui le fait vraiment rire, c’est lorsque le réel se déchire soudainement, çà et là, sous le poids de l’absurdité et que se trouve exposée la profondeur possible des choses.

Voilà une idée. Fausse, peut-être. Mais ridicule, rien de plus subjectif. Je réponds à l'exigence minimale de reflexion. Mes idées ne sont pas transcendantes, mais chacun son niveau.

Je n'ai pas ton niveau, et quand je te lis, je ne souhaite pas l'avoir. Tu es très cultivé, c'est tout. À quoi te sert ta culture? à faire de la philosophie. Rien de plus. Tu la pratiques parfaitement, parce que tu ne fais que ça. C'est ta zone de confort. Tu n'en sors pas. Pour toi, le rire ne peut être que de joie ou le tremblement de peur. Tout le reste n'est pas philosophie. Tu as une vision étriquée du monde, une vision philosophique.

Tu as un esprit qui peut être articulé et réfléchi Rust, cela ne fait pas de doute, un esprit fier (cette manifestation d’orgueil en est la preuve !), un esprit de philosophe. Le qualificatif de « ridicule », c’est à l’idée que tu énonçais que je le réservais, et non à toi-même. Et cette affirmation de ridicule suppose en effet toute ma subjectivité (d’où le fait que je préfère la dire « ridicule » plutôt que « fausse ») – ce qui ne signifie pas pour autant qu’elle soit du coup automatiquement dénuée de valeur. Je maintiens cette idée parce que je trouve éminemment triste que l’on accole à la philosophie une image d’austérité. Comme s’en indignait Montaigne, à propos de la philosophie : « Qui me l’a masquée de ce faux visage pâle et hideux ? Il n’est rien de plus gai, de plus allègre et peu s’en faut que je ne dise folâtre. » Que je n’aie pas de manières, j’en conviens et m’en excuse.

Pour le reste, je suis toujours réceptif à des arguments convaincants. Je n’ai pas vu jusqu’ici de théorie plus convaincante que la mienne à propos du rire. Cela ne fait pas en sorte que j’ai une vision étriquée du monde.

La philosophie n'est qu'un moyen de compréhension, tu l'envisages comme une fin. Tu es un perroquet savant. Tu sais répéter tout ce qu'on dit les philosophes. On attend d'entendre ta propre voix.

On peut à ton sujet paraphraser l'adage: quand le philosophe nous montre le monde, l'imbécile regarde le doigt. Et aussi Pascal Quignard: "Vous faite de la philosophie, monsieur. Vous n'êtes pas philosophe."

Tu réclames un minimum de rigueur, un effort de réflexion. Tu as de la rigueur. reste à faire l'effort de réflexion. C'est à dire de réfléchir par toi-même.

À ce sujet, laisse-moi rire.

Un vieux sage chinois a dit : « Méfie-toi du maître, doute du maître, irrite-toi du maître, tu peux même le haïr, et accumuler ta rage pour le terrasser lorsque le moment sera venu, mais ne le méprise jamais car ton mépris te le fera frapper trop tôt et bien mal. »

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 6 005 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Le rire ce n'est qu'un renforcement opérant, en vu de satisfaire les bonnes relations humaines, principalement d'acceptation, un message visuel immédiat/instantané bien avant la moindre justification/explication verbale!

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
Demsky Membre 11 421 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

@ COM ( + Texte ) :

frontière désabusé( e ) / joyeux(se) = frontière sarcasme / rire ... ( ? )

[ état ( être) ]

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

  • 4 mois après...
Membre, Posté(e)
Demsky Membre 11 421 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
un spasme involontaire

02 : 00 -----> 02 : 14 :

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

×