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Sarkozy, l'homme à abattre


Lou.Desplace

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Lou.Desplace Membre 1 331 messages
Baby Forumeur‚
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Par Carl Meeus et Solenn de Royer

«Sarkozy, je le surveille, je sais tout ce qu'il fait.» Anodine en apparence, quand François Hollande la prononce le 17 février à l'Elysée, devant la petite ­dizaine de jeunes députés PS réunis autour de lui, cette petite phrase a pris ces derniers jours une importance considérable. Depuis la révélation par Le Monde que Nicolas Sarkozy et son avocat, Me Thierry Herzog, étaient placés depuis près d'un an sur écoute téléphonique par deux juges d'instruction, ce qui pouvait apparaître comme une boutade ou une forfanterie risque désormais de passer pour la preuve d'une manipulation, voire d'une surveillance de l'ancien président.

Bien sûr, rien ne permet aujourd'hui d'assurer que le contenu des écoutes est parvenu sur le bureau du chef de l'Etat. Mais cette phrase sème le trouble. Malgré les démentis officiels, peu nombreux sont ceux qui croient que le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, son homologue de la Justice, Christiane Taubira, n'ont pas été informés de l'existence de ces écoutes. Même un ancien magistrat comme Bruno Thouzellier a reconnu lundi dernier, sur France 5: «Il paraît difficile d'imaginer qu'ils n'aient pas été au courant.» Dans ce contexte, il semble logique que le président de la République ait pu être informé lui aussi que son prédécesseur était écouté.

L'antisarkozysme, une obsession

L'obsession Sarkozy chez François Hollande n'est pas nouvelle. Il avait centré sa campagne présidentielle sur l'antisarkozysme. Une campagne qui s'est achevée le 2 mai 2012, lors du débat télévisé de l'entre-deux-tours, par la fameuse anaphore: «Moi, président de la République…» En décrivant quel président il voulait être, le candidat ­socialiste avait pris ce soir-là le contre-pied systématique de Sarkozy. À l'Elysée, les premiers mois de son mandat se sont inscrits dans cette lignée. «C'est l'antisarkozysme qui a conduit à certains choix du Président, ­décrypte un dirigeant socialiste. Cette obsession l'a empêché de comprendre que la pratique sarkozyste du pouvoir n'était pas uniquement liée à la personnalité de ce dernier, mais aussi aux bouleversements liés au quinquennat.»

François Hollande sera peut-être son futur adversaire en 2017. «Pendant un temps, décrypte un élu socialiste, il a pu considérer que le ­retour de Sarkozy serait la meilleure chose pour lui, parce que l'ancien président fait peur et ­remobiliserait immédiatement l'électorat de gauche. Mais depuis qu'il est au plus bas dans les sondages, Hollande a changé d'avis. Sa crainte est que Sarkozy revienne. Pour Hollande, ça va être très dur d'accéder au second tour.»

Guerre des images et des séquences

Alors le chef de l'Etat ne lâche pas d'une semelle son ancien adversaire. «Il a un œil en permanence sur Sarkozy», estime un député qui a vu récemment Hollande. Ses ­récents interlocuteurs en ont eu également la confirmation en l'entendant raconter le ­télescopage, sur les chaînes d'info en continu, des images de son arrivée pour sa visite d'Etat à Washington et celles de ­Nicolas Sarkozy au meeting parisien de Nathalie Kosciusko-Morizet. «Vous avez vu son opération pour parasiter ma séquence?» leur demande-t-il. Eux n'en sont toujours pas revenus de constater que rien ne lui avait échappé, alors même qu'il se trouvait avec Barack Obama! Les proches du ­Président peuvent bien minimiser l'impact de ces images: «Le Président était avec Obama, tandis que Sarkozy s'affichait avec NKM, celle qui va se prendre un râteau aux municipales. Si c'est ça le retour, c'est ridicule! Ce n'est même pas professionnel!»

N'empêche, les images de l'ancien président acclamé à chacune de ses sorties, lundi dernier à Nice, mardi soir à l'Olympia pour le concert de son épouse Carla Bruni, ne peuvent qu'agacer un homme contrarié par les sifflets du 11 Novembre sur les Champs-Élysées et à Oyonnax. De la même façon, l'année dernière, il n'avait pu s'empêcher de répondre à l'ancien président qui avait, selon un «confidentiel» paru dans la presse, critiqué l'intervention française au Mali: «On ne va jamais dans un pays qui n'a pas de gouvernement.» «Si certains s'interrogent pour savoir pourquoi la France est au Mali, c'est parce qu'il y avait des femmes qui étaient victimes de l'oppression et de la barbarie», avait publiquement répondu le Président, bien décidé à ne plus rien laisser passer.

Théorie du complot

L'obsession Sarkozy est également alimentée par l'entourage du chef de l'Etat. Certains conseillers n'étaient pas loin de penser que les amis de Sarkozy n'étaient pas étrangers à la publication dans Closer des photographies de François Hollande casqué sortant d'un immeuble de la rue du Cirque après avoir passé la nuit avec l'actrice Julie Gayet! Les mêmes journalistes qui ont révélé l'affaire des écoutes téléphoniques, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, ont écrit dans Le Monde que le magazine people aurait pu être informé par «des relais sarkozystes de premier plan», et que François Hollande et Valérie ­Trierweiler avaient déjà vu «l'action de réseaux sarkozystes souterrains» dans la révélation par le même hebdomadaire de l'interpellation de l'un des fils de sa compagne de l'époque pour l'achat de cannabis. «Hollande pense que Sarkozy est capable de tout», assure un proche du Président.

Brice Hortefeux, lundi sur RTL, n'a pas dit autre chose quand il s'est interrogé: «Est-ce un hasard quand la garde des Sceaux réunit l'ensemble des procureurs pour leur ordonner de faire directement remonter à elle tous les dossiers sensibles? Est-ce un hasard quand on convoque le procureur général de Paris pour le remplacer par un socialiste? Est-ce un hasard quand, à 15 jours d'un scrutin lourd et difficile pour la majorité, on ­envoie autant de boules puantes dans la même direction? Est-ce un hasard quand François Hollande, recevant des députés et évoquant Nicolas Sarkozy, dit: «“Je sais très exactement ce qu'il fait”»

Surtout, le Président a fini par comprendre que son obsession antisarkozyste l'avait conduit à faire des erreurs. Aujourd'hui, il tente de faire marche ­arrière. Il en va ainsi de ses liens avec les élus socialistes. Hollande, qui avait promis de ne pas recevoir de parlementaires de la majorité à l'Élysée, comme son prédécesseur le faisait en grande pompe avec les députés UMP, s'est ainsi longtemps fait prier quand ses conseillers lui parlaient de la nécessité de voir les députés socialistes. Le chef de l'État a finalement plié.

«Mais comment faisait Sarkozy?»

Avec Jean-Marc Ayrault, François Hollande, qui avait lancé «Moi, Président, je ne traiterai pas mon Premier ministre de collaborateur», a d'abord voulu retrouver un fonctionnement institutionnel plus classique, avec une meilleure ­répartition des rôles entre l'Élysée et Matignon et un espace dévolu au Premier ministre. Mais au fil des mois et des «couacs» gouvernementaux, le Président a finalement recentré le pouvoir à l'Élysée. Lors de ses derniers vœux aux Français, il a même annoncé qu'il suivrait «personnellement» un certain nombre de dossiers, notamment celui des réductions budgétaires (50 milliards d'euros). Les réunions du comité stratégique de la dépense publique se tiennent désormais à l'Élysée.

Même au sujet de sa communication, Hollande a dû se résoudre à changer. Il s'est longtemps refusé à organiser son action en séquences, selon le principe du «story-telling» cher à Nicolas Sarkozy. Mais les critiques sur la communication de l'Élysée n'ont cessé de s'aggraver. Au point que de nombreux socialistes en ­devenaient presque nostalgiques du fonctionnement de Sarkozy. Un comble! «Sarkozy envoyait une carte postale par jour aux Français, rappelle un conseiller élyséen. Notre problème, c'est qu'on veut faire trop sérieux.» Du coup, rien n'imprime. «Sarkozy parlait aux Français, c'était sa force, ajoute un hollandais".

Hollande «a accepté de faire du story-telling»

Dans son livre Jusqu'ici, tout va mal, la journaliste Cécile Amar raconte une scène surprenante: devant des journalistes réunis discrètement par le Président pour évoquer les problèmes de communication de l'Élysée, il a soudain lancé: «Mais comment faisait Sarkozy?» Depuis sa conférence de presse du 14 janvier, Hollande - qui a ­demandé à son conseiller politique Aquilino Morelle de reprendre en main la communication de l'Élysée -, a décidé de changer les choses. «Il a accepté de faire du story-telling», confirme un proche.

Le 14 janvier, date clé dans l'affrontement qu'il prépare. Le jour où il abat ses cartes afin de compliquer le retour de son adversaire. «Hollande a vu que Sarkozy avait bougé en novembre dans son discours sur Chaban-Delmas, assure un élu socialiste. Le 14 janvier, il se met au centre en vantant la politique de l'offre pour lui fermer la porte.» En novembre, Nicolas Sarkozy surprend effectivement avec un hommage à l'ancien Premier ministre qui voulait construire une «nouvelle société»: «Le dialogue, la participation".

l'État, l'ouverture, l'absence de sectarisme ­doivent permettre à une vieille nation de se réformer dès lors qu'elle prend collectivement conscience du poids de ses archaïsmes et du danger de ses conservatismes», ­rappelait Nicolas Sarkozy avant d'ajouter: «J'aime chez Chaban cette ambition généreuse de s'ouvrir à toutes les compétences et à toutes les volontés, de quelque bord qu'elles viennent.»

Ce jour-là, François Hollande comprend que son ancien adversaire ne recommencera pas sa campagne à droite toute de 2012 et qu'il se prépare à occuper le centre. Impossible de lui laisser cet espace décisif pour gagner en 2017. Il anticipe donc le mouvement dès le 14 janvier. «2017 se jouera à trois, veut croire un socialiste spécialiste des élections présidentielles. Le ticket d'entrée pour le second tour se jouera à 20 %.» Il est donc vital pour le président sortant d'avoir face à lui un adversaire affaibli.

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Membre, Dégonfleur de baudruches, 68ans Posté(e)
Dinosaure marin Membre 24 125 messages
68ans‚ Dégonfleur de baudruches,
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Pauvre Sarkozynounet !

Pauvre petite chose fragile !

Lui qui a toujours été exemplaire !

Comment les socialo-gaucho-bobo-islamistes-reptiliens-illuminati peuvent-il être aussi meuchant avec ce quasi-saint ?

497111pointCalimero.gif

PS : je constate que, certainement par inadvertance, vous avez omis de préciser que ce pavé vient du Figaro, journal éminemment objectif et pas du tout de parti pris en faveur de Saint-Sarko des Sept Douleurs.

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Membre, Obsédé textuel, 73ans Posté(e)
Gouderien Membre 38 422 messages
73ans‚ Obsédé textuel,
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Ce gouvernement de bras-cassés va finir par me rendre Sarkozy sympathique. Ils ont tous les atouts dans leur manche... et ils se plantent comme des débutants. Pitoyable.

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Membre, Posté(e)
Blatte Membre 3 683 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

PS : je constate que, certainement par inadvertance, vous avez omis de préciser que ce pavé vient du Figaro, journal éminemment objectif et pas du tout de parti pris en faveur de Saint-Sarko des Sept Douleurs.

C'est vrai ça, et j'espère que loulou s'est donné la peine de demander l'autorisation de l'auteur de l'article avant de le reproduire ici sans le citer. Mais certains sont plus prompts à donner des leçons de morale qu'à obéir à une certaine déontologie :D

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Membre, Posté(e)
Lou.Desplace Membre 1 331 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

C'est sûr que "Le Monde" est un modèle en ce qui concerne les leçons de morale. :smile2:

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Membre, Posté(e)
Blatte Membre 3 683 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Ca n'a aucun rapport.

Quand ton cites un article, un minimum de respect pour l'auteur est au moins de citer l'auteur en question. C'est de toi dont je parle, pas du Figaro ni de quoi que ce soit d'autre :hehe:

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Membre, Marxiste tendance Groucho, 64ans Posté(e)
Alain75 Membre 27 401 messages
64ans‚ Marxiste tendance Groucho,
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Par Carl Meeus et Solenn de Royer

Publié dans Le Figaro.

Voila qui complète la source après avoir donné le nom des auteurs.

Faut faire tout le boulot ici laugh.gif

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Membre, 80ans Posté(e)
bibifricotin Membre 12 828 messages
Mentor‚ 80ans‚
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Je me disais bien, ce n'est pas Loulou qui a pu écrire ça.

Maintenant je pense que Sarko alias Bismuth ne pose aucun problème, il n'y a qu'a l'UMP où il est encore pris au sérieux.

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Membre, Posté(e)
Constantinople Membre 18 329 messages
Maitre des forums‚
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Contrairement à hollande qui n'est plus pris au sérieux nulle part. Si toutefois un jour il fut pris au sérieux.

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