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January

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 62 005 messages
108ans‚ ©,
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Pétain ne cessera d’affirmer que la façon dont il réussit à surmonter les mutineries a été son « grand honneur » et son « grand bonheur ». Il lui donnait la primauté sur son commandement à Verdun, du moins dans l’intimité. Pershing dira : « Il est probable qu’aucun chef en France n’eût pu s’acquitter de cette tâche comme il put le faire ».

Avant que les mutineries aient pris de l’ampleur, Pétain est décidé à en finir avec la recherche de la percée ou de la rupture comme on le fait depuis 1915. Sa première directive indiquera qu’il faut user l’adversaire avec le minimum de pertes qu’il importe actuellement. Il adhère au rejet des soldats.

Mais les combattants ne peuvent pas entendre les projets de Pétain à ce moment-là. Ils n’ont plus confiance et la parole du commandement est discréditée par les promesses non tenues du 16 avril.

Malgré son expérience des désordres (dès l’été 1914 Pétain a été capable de mener les récalcitrants à la cravache, en 1915 à Verdun il a laissé des mutilés volontaires à leur mort lente, il a jugulé des incidents très sérieux avec une grande rigueur, fraternisation avec l’ennemi, désertion, redditions) Pétain n’est pas préparé à ces révoltes qui grandissent en mai 1917. Il applique, dans l’urgence, la répression. Il se crée de « nouveaux outils » : Le 1er juin est instauré le droit de juger sans instruction préalable et de référer au commandement par télégramme en cas de condamnation à mort. Le 8, est appliqué un décret supprimant le droit d’appel dans les cas de révolte ou d’incitation à  la révolte. Le 12, une circulaire du ministère de la Guerre autorise les exécutions sans en référer au pouvoir civil. En même temps, Pétain demande au président de la République de renoncer à gracier tous les cas de désobéissance collective et d’abandon de poste concerté.

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 62 005 messages
108ans‚ ©,
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Pétain a procuré à l’armée les moyens de punir. Reste à définir, qui punir ? Les officiers se retranchent derrière le fait que, les mouvements ayant un caractère collectif, il est difficile de trouver et punir les meneurs. Mais Pétain ne l’entend pas de cette oreille. La mutinerie sera définie comme le résultat de l’action de « meneurs ». Les actions collectives deviennent ainsi des crimes individuels.

428 condamnations à mort entre le 15 mai 1917 et janvier 1918 (Pétain a autorisé sous sa seule responsabilité 7 exécutions immédiates). 2 870 condamnations à des peines privatives de liberté, dont presque la moitié à des peines supérieures à cinq ans de travaux forcés. […] Devant le comité de guerre, il parle de « première impression de terreur indispensable ». […] Des officiers sont punis, déplacés ou mis à la retraite pour n’avoir pas su gérer la révolte à leur échelon. Les indésirables, indisciplinés, militants, délinquants, sont évacués du front et généralement envoyés aux colonies. Trois semaines après le début des troubles, Pétain constate que le pire pourra être évité et dresse un premier bilan, précisément celui de la répression.

« Je suis allé au plus pressé par la répression des faits d’indiscipline graves ; je maintiendrai cette répression avec fermeté, mais sans oublier qu’elle s’applique à des soldats qui, depuis trois ans, sont avec nous dans les tranchées et qui sont « nos soldats ». Des mesures de préservation à plus longue échéance sont amorcées ; je les compléterai sous peu en précisant les moyens destinés à relever le moral de l’armée. »

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 62 005 messages
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La réponse répressive n’est pas suffisante pour Pétain. Il faut chercher les causes et les remèdes. Il faut dresser très vite un constat de ce qui se passe ou non dans les unités mutinées. L’analyse immédiate qui est la plus évidente aboutira à la conclusion que l’action révolutionnaire et/ou défaitiste concertée est à l’œuvre, depuis l’arrière, et contamine le front. Cette analyse est aussi très « pratique » pour pouvoir rejeter certaines responsabilités sur l’intérieur et de minimiser celles du commandement.

Pour Pétain, les hommes doivent être ménagés, parce que sans eux plus de combats, et donc plus de victoire possible. Il faut donc les garder en vie et valides, opérationnels et décidés à se battre. Un soldat doit être bien nourri, équipé, réconforté et convaincu.

Les solutions de Pétain vont d’abord être concrètes :

- Il fixe la durée et le délai des permissions, - il fait rédiger un « guide du permissionnaire » avec horaires de train, itinéraires, - il revoit l’emplacement et l’organisation des cantonnements pour offrir un repos sécurisant, - Hygiène et détente sont équilibrées, l’instruction est reprise et la hiérarchie rétablie, - pour que la nourriture soit suffisante et satisfaisante, Pétain organise la formation des cuisiniers, l’installation de cuisines fixes et un approvisionnement réorganisé de façon à ce qu’il soit plus performant. La lutte contre l’alcoolisme est lancée, limitation des livraisons de vin, et mise en place d’une épargne forcée d’une partie de la solde jusqu’aux permissions.

Pétain multiplie les visites dans les cantonnements, écoute les soldats et s’adresse à eux. Fort de son fameux réalisme, il peut parler de confiance sans paraître payer de mots ceux qui l’écoutent. Ses mesures apaisent les soldats en leur fournissant des satisfactions immédiates, puis en leur montrant un infléchissement significatif dans la conduite de la guerre. En quelque sorte, le sacrifice ne serait plus requis qu’à bon escient.

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 62 005 messages
108ans‚ ©,
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En second lieu, Pétain s'intéresse aux officiers. Ils ne doivent plus craindre de passer pour timorés s'ils font part de difficultés pratiques pour la réussite des offensives. Ils sont au contraire tenus de renseigner leurs supérieurs pour favoriser la réussite des opérations. "Le confident professionnel de l'officier, c'est son chef." 

Mais les officiers doivent absolument s'interdire de faire part de leurs réserves ou de leurs critiques à d'autres personnes, en particulier aux hommes politiques, alors qu'ils n'ont pas osé parler à leurs supérieurs. "Il y a d'une part un manquement grave à la discipline, d'autre part une absence de courage professionnel qui confine à la lâcheté." A l'autre extrémité, les officiers subalternes doivent rétablir leur autorité mise à mal par la vie en commun et les revers militaires. 

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Constantinople Membre 18 329 messages
Maitre des forums‚
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Il faut dire que dans l’intelligentzia Militaire avant la Guerre de 14, vivaient une sorte d'idéologie, de geste, de conception presque métaphysique que ce qui était le plus honorable et tactiquement, décidait le sort des guerres, était l'assaut, brutal, massif, violent. C'est un facteur parmi d'autres expliquant la difficulté d'adaptation aux réalités techniques de la guerre de 14, des désastres comme le chemin des dames, et qui feront de la prise de pouvoir de Pétain (et von loseberg coté allemand) des facteurs clés de 14 18 avec des conceptions plus défensives de la stratégie.

Le souci des hommes de Pétain sera un facteur décisif à Verdun, malgré la disproportion des forces en faveur des allemands, car c'est grâce à la "voie sacrée", la "noria", où le moral des troupes françaises est rasséréné par une rotation constante des effectifs alors que les effectifs Allemands tournaient peu.

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 62 005 messages
108ans‚ ©,
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Pétain va réagir également contre la presse. Il va développer le Service d'information aux armées et encadrer l'activité des correspondants de guerre, en clair : censurer leurs écrits. Il est interdit de critiquer les opérations militaires, interdit d'écrire quoi que ce soit qui puisse entamer le moral des troupes, et les officiers sont priés de garder bien en tête ces consignes s'ils parlent à des journalistes.

Au sujet de la presse, Pétain va plus loin encore. Il soumet carrément au gouvernement un plan d'action dans lequel sont énumérés tous les sujets à proscrire ainsi que ceux à propager. 

Pétain attache énormément d'importance à la motivation des combattants qui pour lui, passe par une vision très réaliste des raisons de se battre et des résultats attendus. Il publiera dans le Bulletin des Armées de la République : 

"Nous nous battons parce que nous avons été assailli par l'Allemagne. Nous nous battons pour chasser l'ennemi de notre territoire et empêcher par une paix solide et complète, que pareille agression se reproduise jamais. Nous nous battons parce que ce serait un crime de trahir, par une honteuse défaillance, tout à la fois nos morts et nos enfants. Nous nous battons avec ténacité et discipline, parce que ce sont les conditions essentielle de la victoire."

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Invité Magus
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Invité Magus
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Le ‎21‎/‎02‎/‎2017 à 21:49, Magus a dit :

Suite de mon périple personnel dans cette mémoire et histoire, et les souvenirs familiaux, après m'être tapé F. Cochet (en tout bien tout honneur), baladé sur le chemin des dames, arpenté un bout du chemin du souvenir, j'ai acquis J. Y. Le Nahour, 1914, qui me faisait de l'oeil depuis un moment. J'en toucherai un mot ici dès que je l'aurai terminé.

Passionnant ouvrage qui met en avant l'histoire des mentalités au cœur des jeux diplomatiques, participant à resserrer les nœuds de la guerre. La plume facile fait oublier l'érudition parfois difficile à appréhender. On est plongé comme dans un roman dans les heures de tensions qui ont joué le sort de l'Europe, les plans, les bluffs, les erreurs funestes, les manipulations des masses par des médias achetés... Je recommande.

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Invité Magus
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Invité Magus
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il y a une heure, Anatole1949 a dit :

Puis-je te faire remarquer que si crise il y a, on est néanmoins à des années lumières de la crise de 1929...

Si Hitler est effectivement arrivé parce que cela allait mal en Allemagne, la faute à qui, sinon aux allemands responsables de la guerre de 14/18 ?

D'autre part si nos gouvernements de gauche du genre, "Font Populaire" avaient fait respecter le traité de Versailles  aux allemands et donc à Hitler, on n'aurait pas eu 39/45 !

 

Anatole et l'histoire c'est comme l'eau et l'huile : non miscible. Je profite d'un énième troll du triste sir dans la section politique pour revenir succinctement sur les "responsabilités morales" pour reprendre le terme de M. Le Naour.

 

Ce sont l'excitée Serbie, la Russie et l'Autriche-Hongrie antagonistes qui sont désignées par les historiens comme moralement ayant eu le plus de responsabilités dans le déclenchement de ce conflit. L'Allemagne a joué un jeu de dupes pour protéger les actions austro-hongroises motivées par le péril slave et voulant en finir avec la dissidence serbe, réclament à la France de retenir la Russie, pariant sur la localité d'un conflit qui, s'il était déclenché, n'aurait selon elle qu'une courte durée, sentiment basé sur la supputation de la neutralité anglaise et du désintérêt français pour les affaires orientales.

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Membre, Debout les morts..., 76ans Posté(e)
Anatole1949 Membre 37 333 messages
76ans‚ Debout les morts...,
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il y a 47 minutes, Magus a dit :

 

Anatole et l'histoire c'est comme l'eau et l'huile : non miscible. Je profite d'un énième troll du triste sir dans la section politique pour revenir succinctement sur les "responsabilités morales" pour reprendre le terme de M. Le Naour.

 

Ce sont l'excitée Serbie, la Russie et l'Autriche-Hongrie antagonistes qui sont désignées par les historiens comme moralement ayant eu le plus de responsabilités dans le déclenchement de ce conflit. L'Allemagne a joué un jeu de dupes pour protéger les actions austro-hongroises motivées par le péril slave et voulant en finir avec la dissidence serbe, réclament à la France de retenir la Russie, pariant sur la localité d'un conflit qui, s'il était déclenché, n'aurait selon elle qu'une courte durée, sentiment basé sur la supputation de la neutralité anglaise et du désintérêt français pour les affaires orientales.

Le grand seigneur a causé, prosternez-vous....

"Ce sont l'excitée Serbie, la Russie et l'Autriche-Hongrie antagonistes qui sont désignées par les historiens comme moralement ayant eu le plus de responsabilités dans le déclenchement de ce conflit."

Qui dit le contraire ?

Néanmoins c'est quand même l'Allemagne qui a déclaré la guerre à la France le 3août 14 et envahi la Belgique (pays neutre) etc...

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Invité Magus
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Invité Magus
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Simple application du plan Schlieffen connu depuis 1905. Tout le monde sait que la guerre aura lieu depuis juillet. Ouvre des livres s'il te plait, tu pourras vérifier.

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 62 005 messages
108ans‚ ©,
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(Suite partage)

La méthode Pétain s'applique jusqu'au bout, avec la mise en place d'attaques de précision, aussitôt l'armée suffisamment reprise en main. Trois offensives vont permettre de prouver qu'on continue à se battre et à rechercher la victoire en réussissant des offensives au prix de faibles pertes (Forêt d'Houthulst, à proximité de Verdun, fort de la Malmaison). Le "Bulletin des Armées" ne bat ensuite plus le rappel des raisons de se battre, mais loue avec emphase la victoire. 

Ce "Bulletin des Armées" est supprimé en décembre 1917. La raison la plus probable, c'est le commentaire de la bataille de la Malmaison qui n'est ni plus ni moins qu'un panégyrique du général Pétain, stratège génial et infaillible, détenant les clés de la victoire. Il semble que Clémenceau, président du conseil depuis le 16 novembre, n'ait pas souhaité voir le Bulletin se transformer en chambre d'écho hebdomadaire de la gloire de Pétain.

Pendant toute cette crise les relations de Pétain avec le pouvoir civil ont été délicates. Pétain jugeait le pouvoir inefficace et même gênant. On doit tenir compte de ses angoisses au plus fort des mutineries. Malgré un sang-froid fort affiché, imaginez ses craintes de devenir le général d'une armée défaillante ou celui d'une défaite par abandon ?  

Dans ses lettres à Eugénie, il évoque sa condition insupportable d'avoir à convaincre, pousser, affronter un gouvernement trop mou et trop indécis. D'autant qu'il rejette la faute initiale non pas sur l'échec de l'offensive du Chemin des Dames, mais bien sur l'expansion de la propagande pacifiste à l'intérieur. 

Comment Pétain explique-t-il cette attitude inefficace et démissionnaire ? On le devine aisément, connaissant son opinion en général sur les hommes politiques. Pour lui, ils n'ont jamais le courage de voir les choses telles qu'elles sont. Même s'ils sont avertis, ils atermoient parce qu'ils ont toujours un parti, une clientèle, une faction à ménager. Ils sont trop occupés de combinaisons politiques pour s'élever à la hauteur de l'intérêt national, fût-ce au moment du pire péril. [...] Il utilisera tous les moyens disponibles pour obtenir une réaction gouvernementale, jusqu'à menacer de démissionner.

Louis Jean Malvy, alors ministre de l'Intérieur, va faire les frais de toute la vindicte de Pétain. Ce dernier ne prend pas beaucoup de risques à s'acharner sur lui. Il est déjà vilipendé de tous côtés (grévistes, syndicalistes, droite nationaliste, parlementaires...). Clémenceau assènera le coup de grâce au ministre par un véritable réquisitoire qui poussera Louis Jean Malvy à démissionner fin Août 1917. Accusé ni plus ni moins de trahison, Malvy demandera lui-même son renvoi devant la haute cour afin de prouver sa bonne foi. Il sera condamné à cinq ans de bannissement en 1918...

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Invité Magus
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Invité Magus
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Meeeh, tu me spoiles : j'aurai jamais le temps d'aller jusqu'à 1918 de Le Naour avant que tu dévoiles la fin :/

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Invité Magus
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Invité Magus
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Je plaisantais : ce n'ai pas un bouquin, mais 4 ^^' Chers d'ailleurs, c'est terrible.

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Invité Magus
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Invité Magus
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Conférence passionnante sur les arrières cuisines anglaises, les services secrets britanniques pendant le conflit, Pascal Le Pautremat :

 

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  • 3 semaines après...
Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 62 005 messages
108ans‚ ©,
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Dernier petit extrait de la biographie, en ce qui concerne les mutineries de 1917 :

Pétain a su se montrer indispensable et il en est directement récompenser par sa nomination comme grand-croix de la Légion d'honneur à Verdun, le 29 août 1917. Il ne peut être question de féliciter directement le généralissime pour avoir maté les mutineries. On en revient donc à Verdun et celui qui avait été éclipsé par Nivelle et Mangin devient, dans sa citation, le "vainqueur de Verdun" en titre.

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  • 1 mois après...
Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 62 005 messages
108ans‚ ©,
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Le bilan des mutineries 

Cette grande crise au sein de l'armée française amena son lot de sanctions contre les mutins. Environ 3 500 condamnations, en rapport avec ces mutineries, furent prononcées par les conseils de guerre avec une échelle de peines plus ou moins lourdes. Il y eut entre autres 1381 condamnations aux travaux forcés ou à de longues peines de prison et 554 condamnations à mort dont 49 furent effectives4 parmi lesquelles 26 l'ont été pour actes de rébellion collective commise en juin ou juillet 19175.

Ce nombre a toujours, compte tenu des enjeux idéologiques, été un sujet de controverses du fait de l'impossibilité d'accéder librement aux archives avant 100 ans. Il varie également en fonction de la période retenue pour les mutineries et de la date des procès, certains mutins ne passent en jugement qu'en 1918 et quelques procès de 1917 se rattachent à des évènements des années antérieures. De plus, on estime que 10 à 15 % des archives militaires sont définitivement perdues. Quoi qu'il en soit, le nombre des exécutions de 1917, souvent mis en avant lorsque l'on parle des fusillés pour l'exemple reste relativement faible rapporté au nombre de fusillés des derniers mois de 1914 (près de 200) ou de l'année 1915 (environ 260). On peut l'expliquer par l’utilisation du droit de grâce par le président Poincaré : il gracie 90 % à 95 % des cas qui lui sont présentés.

Après sa création en 1920, le Parti communiste cherche à faire libérer les soldats mutins envoyés dans les camps de travaux forcés6.

Le traitement des mutineries par la hiérarchie (soldats dégradés, fusillés, envoyés à une mort certaine dans des assauts impossibles…) a contribué aux séquelles psychologiques de cette guerre.

(Wiki)

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  • 4 mois après...
Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 62 005 messages
108ans‚ ©,
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En Novembre 1917 fut lancé en France le troisième emprunt de la défense nationale. 

Mais qu'est ce que c'est ? 

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Ces emprunts nationaux ont lieu en temps de guerre lorsque les finances publiques sont mises à mal, ainsi qu'en temps de paix lorsqu'il faut lancer certains projets.

Pour inciter la population à être généreuse, les gouvernements ont fait œuvre de propagande, notamment à travers des affiches.

Examinons par exemple l'affiche du deuxième emprunt : 

deuxieme-emprunt-de-la-defense-nationale

Réalisée par le peintre et illustrateur français, Alcide Robaudi (1850-1928), cette affiche annonce l’emprunt de la Défense nationale lancé en octobre 1916, alors que s'achèvent les batailles meurtrières de Verdun et de la Somme. Elle insiste sur l'idée que les Français de l'arrière doivent totalement se mobiliser pour la victoire de nos armées, en faisant des sacrifices financiers et établit un parallèle entre l'armée des soldats au front et l'engagement total de l'arrière, en lui donnant une valeur équivalente.

            L'affiche représente la procession du peuple français qui vient déposer aux pieds de Marianne – vêtue du drapeau tricolore – les fonds nécessaires pour poursuivre la guerre. Tous les Français doivent soutenir la guerre menée par les forces alliées contre les empires centraux : c’est « l’Union sacrée » mise en œuvre lors du déclenchement de la Première Guerre mondiale. Cette « armée de l'épargne » englobe des personnes d'origines sociales diverses – des plus modestes aux plus aisées - unies pour la défense de la patrie.  Le défilé est mené par un paysan en blouse bleue, suivi d’une ouvrière économe, d’un employé coiffé d’un chapeau melon et d’un bourgeois portant un canotier. Aux pieds de Marianne, une petite fille montre l'exemple aux adultes en s'apprêtant à briser sa tirelire afin de souscrire à l'emprunt national : aucune personne ne doit s'imaginer que ce sacrifice ne la concerne pas.

            Au centre de la composition, Marianne, figure allégorique de la République française, est représentée immobile, les paumes ouvertes, telle une madone. Alcide Robaudi parvient ainsi à rassembler la France républicaine et la France chrétienne. En surplomb, le pilier de l’Arc de triomphe est orné par la statue « La Marseillaise » de François Rude inaugurée en 1836 sous Louis-Philippe. Cette œuvre célèbre – qui rappelle le départ des volontaires français afin d’aller défendre la patrie déclarée « en danger » en 1792 - donne le signal du départ des soldats vers le front. Un petit garçon nu, s'apparentant aux chérubins de la peinture romantique, coiffé d'un casque de « poilu » et portant un glaive, vient renforcer cette composition patriotique et guerrière. Tel un enfant aux pieds de sa mère, il évoque l'adhésion infaillible des Français à leur nation afin d' assurer la victoire. Il rappelle également aux parents qu'ils doivent souscrire à l'emprunt national afin d'assurer à leurs enfants un meilleur avenir. L'enfant est mis au service de la guerre patriotique et victorieuse qu'il faut exalter. 

            Les Français, en particulier les paysans, sont souvent critiqués à cette époque pour former des pécules sans les placer : ils sont donc mis à contribution afin de faire couler l’argent en abondance pour l'emprunt national. Pris tel quel, ce document peut donner à penser qu’un élan patriotique puissant et continu caractérise la société française durant le premier conflit mondial. Cela est vrai en partie, et références employées ici renvoient à certaines représentations des contemporains. Mais les choses se présentent aussi de façon un peu plus prosaïque, puisque les emprunts de la défense nationale sont aussi des placements avantageux pour les nombreux épargnants ciblés par ces affiches. D'autre part, la population française est bouleversée par les terribles combats de 1916 (Verdun, Somme) qui se déroulent à cette période. La coupure entre la société de l’arrière et le front est réelle : pour financer la guerre, l’État doit développer une intense propagande. L'emprunt national de 1916 rapporte 10 milliards de francs, soit nettement moins que celui de 1915 (15 milliards).

(Becker J.J. "Les français dans la grande guerre")

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  • 2 semaines après...
Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 62 005 messages
108ans‚ ©,
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Centenaire de la bataille de Cambrai

Du 18 au 26 novembre, la Ville de Cambrai et le Cambrésis célèbrent l’une des dernières grandes batailles de la Première Guerre mondiale au cours de laquelle 90 000 soldats sont morts.  Cette attaque a été menée en novembre 1917 contre les défenses allemandes de la ligne Hindenburg et fait hélas partie de la longue liste des offensives aussi meurtrières qu’inutiles menées sur le front ouest. Elle est également marquée par des innovations techniques dans les deux camps comme, pour la première fois, l’utilisation massive de chars d’assaut par les Britanniques. Ils constitueront l’un des éléments décisifs de la bataille de Cambrai. 

Tout le programme des commémorations ici : https://www.tourisme-cambresis.fr/manifestations-centenaire-bataille-cambrai.html

 

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