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Avons nous encore réellement confiance en autrui?


deja-utilise

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 989 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Dans nos sociétés devenues individualisantes, où l'on peut avoir/obtenir ce que l'on a besoin/envie sans recourir à l'entraide, l'échange est devenu contractuel, voire purement économique.

Dans ce cas à quoi bon faire confiance, puisqu'il existe des lois, des règlements, des devoirs qui obligent un certain résultat, en contre partie, savons nous encore faire autrement que de conclure un contrat ou un équivalent, une parole peut-elle être suffisante et offrir une garantie?

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Membre, Explorateur de Nuages, 47ans Posté(e)
Pheldwyn Membre 25 229 messages
47ans‚ Explorateur de Nuages,
Posté(e)

J'avoues ne pas trop partager ce constat : déjà, l'entraide permet à certains d'obtenir le peu qu'ils ont (et dans bien des cas c'est insuffisant). Ensuite, je ne pense que tout le monde obtient ce dont il a envie.

L'échange est contractuel et économique dans le domaine du travail et de la vente, mais là, effectivement, comme nous tombons dans les 2 cas dans une forme d'exploitation, le contrat n'est pas anodin.

Maintenant, on peut tout à fait faire confiance à autrui : pas à tout le monde, certes, mais à certaines personnes (à tord ou à raison). Je ne vois pas trop en quoi les "règlements" ou "devoirs qui obligent un certain résultat" seraient opposés à la confiance.

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Membre, 79ans Posté(e)
Talon Membre 1 722 messages
Baby Forumeur‚ 79ans‚
Posté(e)

Pour ce qui est d'obtenir des biens matériels, il faut admettre qu'ils sont tous passés par le travail humain. Et nous lui faisons confiance, à ce travail; c'est "la main invisible" des économistes. Sans confiance, nous vivrions en autarcie, à consommer ce que nous produirions nous-mêmes. Et quand un outil serait usé ou cassé, nous serions bien tenus de nous adresser à d'autres et de leur faire confiance. La confiance est le support de la société. JJ Rousseau raconte que les premiers hommes qui se sont regroupés ont décidé de chasser un gibier assez important pour nourrir tout le clan. Chaque chasseur fut apposté, et la chasse commença. Vint à passer un lièvre à portée d'un chasseur qui quitta son poste pour se lancer à la poursuite du lièvre. Le gros gibier s'échappa, l'histoire ne dit pas si le lièvre fut consommé par un individu. Non, on ne peut pas faire confiance à ceux qui ne savent pas différencier le bien particulier et le bien commun. Nous connaissons mieux nos droits que nos devoirs.

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Membre, 51ans Posté(e)
ixtab Membre 1 162 messages
Baby Forumeur‚ 51ans‚
Posté(e)

L'entraide de nos jours ne se met en branle qu'après des catastrophes: les médias s'empressent de nous montrer alors la compassion et la générosité de l'humanité, ouf, la solidarité n'est pas un lointain souvenir. Mais pour avoir confiance en l'autre, faut-il que l'autre soit digne de confiance. Or dans cette société matérialiste qui ne croit qu'en l'assouvissement immédiat de ses désirs, la confiance et le respect d'autrui sont devenus des valeurs toutes relatives. Bref, à mon sens, à moins d'une catastrophe planétaire qui remette en cause le fonctionnement de nos sociétés consuméristes, rien n'ira en s'améliorant, l'homme restera un loup pour l'homme.

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Membre, ptitevalseuse, 54ans Posté(e)
ptitepao Membre 12 807 messages
54ans‚ ptitevalseuse,
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Il est des notions que je ne saurais concevoir sans y associer la confiance. L'amitié, par exemple, à que tu ne la considères, elle aussi, comme en voie de disparition....

Pour le reste, je fais confiance en mon boulanger pour me procurer un excellent pain, le tout sans le menacer de procès...

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Membre, Forumeur confit, Posté(e)
Enchantant Membre 17 391 messages
Forumeur confit,
Posté(e)

Nos sociétés ne sont pas plus individualisantes comparées aux anciennes, c’est la façon de réaliser les échanges qui s’est transformés.

Lorsque vous observez des éleveurs de bestiaux faire leurs marchés, ils scrutent les animaux qu'ils veulent acheter, discutent et marchande de vive voix avec le vendeur, puis une simple tape dans la main suffit pour signifier que l'accord est conclu.

Or ce type d'engagement économique est un mode opératoire qui fonctionne très bien dans un milieu relativement fermé où tout le monde se connaît.Ou chacun sait que tel bête a été élevé par untel. Si l’on apprenait, sous la pression de la corporation, qu’un vendeur ne respecte pas cette convention d’accord tacite, plus personne ne traiterait avec lui pour des raisons évidentes, il serait immédiatement exclu.

De nos jours, lorsque l’on achète un produit, l’on ne sait pas d’où il vient, qui l’a fabriqué, qui l’a assemblé, qui nous le revend.

La collectivité, le politique, sachant que le contrôle de l’opinion locale ne peut plus servir de moyen de pression d’une part et que des arnaques surviennent toujours par ailleurs, la notion d’établir des règles écrites, des étiquetages, d’écrire le prix, les termes d’un contrat écrit et signé par les deux partis, acheteur et vendeur, fut la réponse qui s’imposait à cette transformation de l’environnement des échanges.

La parole des uns ou des autres perdant leur crédibilité au profit de l’écrit, sans qu’il soit question de moralité ou d’immoralité ici.

Ne dit on pas que les écrits restent, mais que les paroles s’envolent ?

Ceci ayant pour conséquence, une hypertrophie et une demande de judiciarisation extrêmes de nos sociétés . Puisque les partis, au nom de ses écrits, exigent, pas nécessairement de façon honnête toujours, d'obtenir réparation systématiquement en cas de litige.

Mais par respect de soi, il n’est pas interdit d’engager sa parole, c’est même fortement conseiller pour mettre du lubrifiant dans nos rapports aux autres.

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Invité Leopardi
Invités, Posté(e)
Invité Leopardi
Invité Leopardi Invités 0 message
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à voir aussi qu'il est assez récent que l'on s'engage personnellement. Une pression redoutable était exercée par la famille ou disons le clan dans le sens où celui qui trahissait la parole engageait tous les autres.

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Invité The Black Cat
Invités, Posté(e)
Invité The Black Cat
Invité The Black Cat Invités 0 message
Posté(e)

Dans nos sociétés devenues individualisantes, où l'on peut avoir/obtenir ce que l'on a besoin/envie sans recourir à l'entraide, l'échange est devenu contractuel, voire purement économique.

Dans ce cas à quoi bon faire confiance, puisqu'il existe des lois, des règlements, des devoirs qui obligent un certain résultat, en contre partie, savons nous encore faire autrement que de conclure un contrat ou un équivalent, une parole peut-elle être suffisante et offrir une garantie?

Parce que la confiance est la base du fonctionnement des sociétés individualisées. En réalité, l'interdépendance liée à la division du travail "oblige" à une confiance (qui n'échappe pas aux normes, formelles ou non) des différents acteurs économiques et sociaux. S'il y a crise de confiance, c'est une potentielle conséquence inhérente à une surcharge normative ou au contraire par manque de normes.

L'individualisme n'est pas fondamentalement un problème, car on est à la fois des individus ayant un besoin de socialisation et d'autonomie. Le problème si situe dans le juste équilibre entre ces deux paramètres. Et il faut se méfier d'un point : ces rapports ne sont pas strictement économiques, mais sociaux : il existe une nécessaire confiance dans l'oeuvre d'acteurs au rôle économique secondaire (ne créant pas, à proprement parlé, de richesse), comme le médecin, l'instituteur, etc... En qui nous faisons plus ou moins confiance pour nous soigner ou apporter l'instruction nécessaire à nos enfants.

En réalité, on baigne dans une permanente confiance indispensable pour le bon fonctionnement d'une société. Et bien qu'il existe des lois pour régir les rapports, il n'empêche qu'un contrat reste fondé sur un rapport de confiance, car les deux parties ont malgré tout la possibilité d'approuver ou non ce dernier (les lois n'ayant d'empire que sur la façon de fonctionner d'un accord, pas sur les raisons de notre choix).

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 989 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Nos sociétés ne sont pas plus individualisantes comparées aux anciennes, c’est la façon de réaliser les échanges qui s’est transformés.

Lorsque vous observez des éleveurs de bestiaux faire leurs marchés, ils scrutent les animaux qu'ils veulent acheter, discutent et marchande de vive voix avec le vendeur, puis une simple tape dans la main suffit pour signifier que l'accord est conclu.

De nos jours, lorsque l’on achète un produit, l’on ne sait pas d’où il vient, qui l’a fabriqué, qui l’a assemblé, qui nous le revend.

La parole des uns ou des autres perdant leur crédibilité au profit de l’écrit, sans qu’il soit question de moralité ou d’immoralité ici.

Mais par respect de soi, il n’est pas interdit d’engager sa parole, c’est même fortement conseiller pour mettre du lubrifiant dans nos rapports aux autres.

Je n'étais forcément orienté échange économique, mais ce que tu dis est vrai, s'y rajoute aussi les transactions de pierres précieuses entre experts et les ventes aux enchères. Mais ce sont des exceptions et non une règle, même dans le monde des échanges commerciaux.

Je pensais plus volontiers à la vie quotidienne entre gens ordinaires.

Ce qui me pousse à penser à l'engament moral que revêt cette part de confiance, et pourquoi pas comme le dit Léopardi celui d'un clan, d'une famille par le passé.

Dans cet individualisme, les personnes ne sont elles pas devenues opportunistes, "retourne leur veste" si c'est plus profitable pour elles. Qui a des principes de vie, et s'y tient, quoi qu'il advienne? Quand j'ai la notion de confiance en tête, ce n'est pas tant défendre ses intérêts futurs, que l'image de soi-même et celle que l'on a de soi, dépendamment du sentiment d'avoir bien agi, d'un jugement de valeur. La confiance est justement quelque chose qui doit être parfaitement prévisible, et quoi de mieux que de se référer au passé de l'individu pour reconnaitre cette valeur intrinsèque, et ma foi, indépendante d'un bénéfice immédiat ou attendu/en retour.

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Invité Leopardi
Invités, Posté(e)
Invité Leopardi
Invité Leopardi Invités 0 message
Posté(e)

Parce que la confiance est la base du fonctionnement des sociétés individualisées. En réalité, l'interdépendance liée à la division du travail "oblige" à une confiance (qui n'échappe pas aux normes, formelles ou non) des différents acteurs économiques et sociaux.

Très juste.

Cela dit, c'est assez "théorique" (ce bon vieux Durkheim :) )

Je ne suis pas certain que ceux qui viennent à la conscience dans une société individualisante (pour parler comme Déjà), qui ne connaissent donc pas le passage d'une confiance localisée et manifestée comme telle, à un ensemble d'échanges où elle est "intégrée" et pour ainsi dire désincarnée, aient toujours conscience que leur monde repose sur une sorte de "contrat". Au contraire, puisqu'elle semble en quelque sorte acquise, être ce qui va de soi, il devient plus tentant de s'en détacher, voire de devenir un "filou" (il est joli ce mot) : on ne perçoit plus vraiment ce qui nous lie au boulanger, à l'ambulancier, au policier etc, et il semble que de petits écarts soient sans conséquences.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 989 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Merci de ton intervention soutenue,

Parce que la confiance est la base du fonctionnement des sociétés individualisées. En réalité, l'interdépendance liée à la division du travail "oblige" à une confiance (qui n'échappe pas aux normes, formelles ou non) des différents acteurs économiques et sociaux. S'il y a crise de confiance, c'est une potentielle conséquence inhérente à une surcharge normative ou au contraire par manque de normes.

Si c'était bien la base de notre société, on n'en serait pas réduit à faire de la prohibition d'à peu près tout, on ne peut pas faire confiance à l'individu, c'est pour cela qu'il y a des lois et surtout des sanctions. L'interdépendance du travail est surtout un intérêt individuel convergent avec les autres, si je travail ce n'est pas pour autrui, mais pour moi car j'en ai besoin, et ces différents besoins sont mis à profits par des dirigeants ( petits ou grands ) pour maximiser/développer leur propres intérêts.

Cette éventuelle crise de confiance est corrélée à celle de " l'extrêmisation " de l'indépendance de l'individu au sein de sa société, comme dit au-dessus à Enchantant il a aussi une part d'opportunisme qui va avec la satisfaction individuelle comme prérogative. Nous sommes actuellement dans une phase de néo-hédonisme, les Ego sont particulièrement mis en avant, et valorisés comme tel.

L'individualisme n'est pas fondamentalement un problème, car on est à la fois des individus ayant un besoin de socialisation et d'autonomie. Le problème si situe dans le juste équilibre entre ces deux paramètres. Et il faut se méfier d'un point : ces rapports ne sont pas strictement économiques, mais sociaux : il existe une nécessaire confiance dans l'oeuvre d'acteurs au rôle économique secondaire (ne créant pas, à proprement parlé, de richesse), comme le médecin, l'instituteur, etc... En qui nous faisons plus ou moins confiance pour nous soigner ou apporter l'instruction nécessaire à nos enfants.

Effectivement, à la base ce n'est pas malsain, mais le concours de circonstances du plaisir individuel et son incitation sous plusieurs formes, de la ( relative ) indépendance de chacun et des lois qui protègent, mais aussi de l'augmentation sans cesse de la densité de population en chaque endroit, pousse à rechercher une contre partie à nos vies anxiogènes.

Tu parles à juste titre du prof, du médecin, du mécano pourquoi pas, mais avons nous le choix de faire autrement? Éduquer ses enfants n'est possible que si on a du temps, pris sur le temps de travail et donc ses revenus, pour le docteur il est fort improbable d'acquérir son savoir au moment où nous en avons besoin, idem pour le mécanicien s'y rajoute le coté non-valorisant de mettre les mains dans le cambouis et les difficultés physiques au montage et démontage, voire les imprévus et le temps imparti pour la réparation, ce qui demande des compétences et de l'outillage de professionnel. Nous n'avons pas vraiment d'autres alternatives, et si il en existe, le chemin le plus facile/directe est bien souvent choisi, car cela pourrait aller à l'encontre de notre plaisir sur un autre point.

Accorder sa confiance ce n'est ( ça ne devrait ) pas utiliser une voie obligatoire, toute faite/tracée, incontournable, cela se mérite!

En réalité, on baigne dans une permanente confiance indispensable pour le bon fonctionnement d'une société. Et bien qu'il existe des lois pour régir les rapports, il n'empêche qu'un contrat reste fondé sur un rapport de confiance, car les deux parties ont malgré tout la possibilité d'approuver ou non ce dernier (les lois n'ayant d'empire que sur la façon de fonctionner d'un accord, pas sur les raisons de notre choix).

En réalité, on baigne dans des habitudes, des moeurs, une culture, des lois, des conditionnement, des obligations pratiques ou légales, pour le bon fonctionnement de la société.

C'est vrai que le contrat est là pour les modalités pratiques et les conséquence de celui-ci vis à vis de la loi, mais toutes nos relations humaines ne tournent pas autour de la loi, il reste donc à voir ce qui se passe en dehors de ce cadre bien régi ( cf. en gras ).

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Invité Leopardi
Invités, Posté(e)
Invité Leopardi
Invité Leopardi Invités 0 message
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A faire confiance, on prend un risque, on fait un pas dans l'inconnu. Alors si cette confiance est méritée, n'est-on pas plutôt du côté du calcul ?

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Membre, Forumeur confit, Posté(e)
Enchantant Membre 17 391 messages
Forumeur confit,
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Je n'étais forcément orienté échange économique, mais ce que tu dis est vrai, s'y rajoute aussi les transactions de pierres précieuses entre experts et les ventes aux enchères. Mais ce sont des exceptions et non une règle, même dans le monde des échanges commerciaux.

Je pensais plus volontiers à la vie quotidienne entre gens ordinaires.

Ce qui me pousse à penser à l'engament moral que revêt cette part de confiance, et pourquoi pas comme le dit Léopardi celui d'un clan, d'une famille par le passé.

Dans cet individualisme, les personnes ne sont elles pas devenues opportunistes, "retourne leur veste" si c'est plus profitable pour elles. Qui a des principes de vie, et s'y tient, quoi qu'il advienne? Quand j'ai la notion de confiance en tête, ce n'est pas tant défendre ses intérêts futurs, que l'image de soi-même et celle que l'on a de soi, dépendamment du sentiment d'avoir bien agi, d'un jugement de valeur. La confiance est justement quelque chose qui doit être parfaitement prévisible, et quoi de mieux que de se référer au passé de l'individu pour reconnaitre cette valeur intrinsèque, et ma foi, indépendante d'un bénéfice immédiat ou attendu/en retour.

Je maintiens que la société d'autrefois n'était ni plus, ni moins vertueuse que celle d'aujourd'hui.

Par contre, que notre société du moment, paradoxalement appelé société de communication, souffre d'isolement est un effet réel de cette judiciarisation rampante.

Dans le monde du travail, au nom de la traçabilité, du contrôle qualité, de la transparence, on exige de l’individu qu’il vienne avouer publiquement ses fautes.

Or personne ne peut prétendre qu’il n’a jamais fait de fautes,ni dans sa profession, ni ailleurs du reste.

L’individu a pour réaction normal, afin de se protéger, de faire du contractuel avec ses collègues de travail, ce qui lui donne en retour ce sentiment bien compréhensible d’être absolument seul et isolé, face aux responsabilités.

Dans les années 1990, lorsque la norme ISO9000 est arrivée,norme applicable au nucléaire et à l’aviation, tous les employeurs ou presque ce sont dit, mais c’est génial cette traçabilité, cet autocontrôle des tâches, enfin nous allons savoir tout sur tout et pouvoir désigner le « coupable »en cas de défaillance.

Je vous laisse le soin de retrouver des correspondances et des extensions logiques dans le comportement des individus, en réaction à ce phénomène social.

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Invité The Black Cat
Invités, Posté(e)
Invité The Black Cat
Invité The Black Cat Invités 0 message
Posté(e)

Merci de ton intervention soutenue,

Si c'était bien la base de notre société, on n'en serait pas réduit à faire de la prohibition d'à peu près tout, on ne peut pas faire confiance à l'individu, c'est pour cela qu'il y a des lois et surtout des sanctions. L'interdépendance du travail est surtout un intérêt individuel convergent avec les autres, si je travail ce n'est pas pour autrui, mais pour moi car j'en ai besoin, et ces différents besoins sont mis à profits par des dirigeants ( petits ou grands ) pour maximiser/développer leur propres intérêts.

Cette éventuelle crise de confiance est corrélée à celle de " l'extrêmisation " de l'indépendance de l'individu au sein de sa société, comme dit au-dessus à Enchantant il a aussi une part d'opportunisme qui va avec la satisfaction individuelle comme prérogative. Nous sommes actuellement dans une phase de néo-hédonisme, les Ego sont particulièrement mis en avant, et valorisés comme tel.

Effectivement, à la base ce n'est pas malsain, mais le concours de circonstances du plaisir individuel et son incitation sous plusieurs formes, de la ( relative ) indépendance de chacun et des lois qui protègent, mais aussi de l'augmentation sans cesse de la densité de population en chaque endroit, pousse à rechercher une contre partie à nos vies anxiogènes.

Tu parles à juste titre du prof, du médecin, du mécano pourquoi pas, mais avons nous le choix de faire autrement? Éduquer ses enfants n'est possible que si on a du temps, pris sur le temps de travail et donc ses revenus, pour le docteur il est fort improbable d'acquérir son savoir au moment où nous en avons besoin, idem pour le mécanicien s'y rajoute le coté non-valorisant de mettre les mains dans le cambouis et les difficultés physiques au montage et démontage, voire les imprévus et le temps imparti pour la réparation, ce qui demande des compétences et de l'outillage de professionnel. Nous n'avons pas vraiment d'autres alternatives, et si il en existe, le chemin le plus facile/directe est bien souvent choisi, car cela pourrait aller à l'encontre de notre plaisir sur un autre point.

Accorder sa confiance ce n'est ( ça ne devrait ) pas utiliser une voie obligatoire, toute faite/tracée, incontournable, cela se mérite!

En réalité, on baigne dans des habitudes, des moeurs, une culture, des lois, des conditionnement, des obligations pratiques ou légales, pour le bon fonctionnement de la société.

C'est vrai que le contrat est là pour les modalités pratiques et les conséquence de celui-ci vis à vis de la loi, mais toutes nos relations humaines ne tournent pas autour de la loi, il reste donc à voir ce qui se passe en dehors de ce cadre bien régi ( cf. en gras ).

Il y a une forme de déterminisme social que je n'exclue pas (jamais). Mais à l'exemple de l'instituteur, même si en l'état on est "obligé" de s'y conformer par la loi et la norme sociale admettant que l'éducation ne peut être que l'oeuvre d'un professeur, il n'en reste pas moins que les acteurs gravitant autour peuvent interférer dans la façon d'opérer : définir un programme différent, modifier la méthode d'enseignement, émettre des critiques/soumettre à un contrôle, etc... Qui offre la possibilité de modifier le comportement de l'acteur qu'est le professeur.

En conséquence, il existe une nécessaire confiance qui n'est pas totalement rigidifiée, codifiée. De surcroît, je tiens à souligner un point : on sanctionne bien moins sévèrement qu'avant les écarts de comportement, en raison du modèle de société fondé sur l'interdépendance. En l'état, le droit devient de plus en plus réparateur et non strictement punitif (c'est tout particulièrement visible dans le droit commercial et de plus en plus dans le droit pénal).

Pour le reste, ce ne serait que répétition puisqu'on dit la même chose en plusieurs point ! tongue.gif Notamment sur le point de l'interdépendance : je n'ai jamais affirmé que cette interdépendance est portée d'intention strictement altruistes. J'affirme seulement qu'elle existe et repose sur une confiance un minimum nécessaire, même et SURTOUT s'il y a des intérêt individuels à l'oeuvre derrière. Si l'interdépendance n'est pas liée à des intérêts individuels mais communs, on entre dans une autre forme de solidarité qui serait mécanique et davantage liée à la ressemblance et non à des compétences complémentaires. Le genre de solidarité qu'on retrouve dans un clan, une tribu ou la famille.

Très juste.

Cela dit, c'est assez "théorique" (ce bon vieux Durkheim :) )

Je ne suis pas certain que ceux qui viennent à la conscience dans une société individualisante (pour parler comme Déjà), qui ne connaissent donc pas le passage d'une confiance localisée et manifestée comme telle, à un ensemble d'échanges où elle est "intégrée" et pour ainsi dire désincarnée, aient toujours conscience que leur monde repose sur une sorte de "contrat". Au contraire, puisqu'elle semble en quelque sorte acquise, être ce qui va de soi, il devient plus tentant de s'en détacher, voire de devenir un "filou" (il est joli ce mot) : on ne perçoit plus vraiment ce qui nous lie au boulanger, à l'ambulancier, au policier etc, et il semble que de petits écarts soient sans conséquences.

Ah ben tu sais, les habitudes ont la vie dure... blush.gif

Je partage l'idée que ce n'est pas conscient comme mode de fonctionnement. Je reste cependant persuadé qu'il existe, car il suffit de voir le comportement d'un consommateur à l'instant ou il dispose d'une information qui mettrait en cause la confiance qu'il accorde à son commerçant (et plus globalement de ses habitudes comme consommateur) : regardons l'affaire de la viande de cheval. Au-delà de la réglementation (qui a été bafouée), il s'avère que la confiance accordée dans un produit supposé n'être que du boeuf existait jusqu'à l'obtention d'une infos affirmant le contraire. Conséquence : la vente de produits préparés à base boeuf se sont écroulés (au grand regret des commerçants honnêtes d'ailleurs).

Il existe toujours une base de confiance élémentaire, rien qu'en admettant que l'autre ne nous veut pas du mal, qu'il est a priori honnête. Une société qui commence à fonctionner en partant du principe qu'il faut d'abord prouver sa bonne foi avant tout engagement est une société qu'on pourrait qualifiée à ce titre de malade, car sous tension croissante. Après, je m'abstiendrais de toute prévision à ce sujet, ne m'appelant pas Madame Irma.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 989 messages
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A faire confiance, on prend un risque, on fait un pas dans l'inconnu. Alors si cette confiance est méritée, n'est-on pas plutôt du côté du calcul ?

C'est tout à fait cela!

Lorsque tu confies un de tes enfants à un gendarme ( non en service ) pour qu'il aille à un anniversaire et que celui-ci fait monter 5 enfants dans sa voiture de 5 places, y'a comme quelque chose qui ne passe pas!

Lorsque tu te maries et que par la suite il y a un divorce et que c'est l'étripage, alors qu'il y a eu une confiance forte pendant des années.

Lorsque tu achètes ton pain au boulanger, et tu apprends que celui ne se lave pas les mains après un passage aux toilettes, pareils avec le pizzaiolo ambulant.

Lorsque par empathie tu laisses passer un truc au travail, et que tu demandes à la personne de le faire/refaire quand même, et qu'elle te dit oui, mais que tu reviens et c'est toujours pas le cas.

Lorsque je vois les accidents qu'il y a eu autour des piscines, dû à un manque de vigilance parentale.

Lorsque tu commandes sur Internet via un site populaire de vente aux enchères ou d'occasions, et que l'objet arrive dans un état différent de l'annonce.

Lorsqu'un de tes amis dit vouloir se débarrasser de sa voiture à problèmes en la revendant sans en spécifier les anomalies

Lorsque ta propre mère/père, a ruiné ta vie d'enfant.

Lorsque tu te fais soigner à l'hôpital et que tu reviens pire que lorsque tu y es rentré ( erreur opératoire, oubli de matériel dans le corps, mauvaise hygiène etc... ).

Et j'en passe des pires et des meilleurs....

Faire confiance à qui, pour quoi?

Moi je dis qu'il vaut mieux prévenir que guérir, prendre ses précautions dans un monde qui n'a rien perdu de la jungle, de la loi du plus fort, pour ne pas avoir à ramer pour rattraper/vivre après un abus de confiance!

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Invité Leopardi
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Invité Leopardi
Invité Leopardi Invités 0 message
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Je partage l'idée que ce n'est pas conscient comme mode de fonctionnement. Je reste cependant persuadé qu'il existe, car il suffit de voir le comportement d'un consommateur à l'instant ou il dispose d'une information qui mettrait en cause la confiance qu'il accorde à son commerçant (et plus globalement de ses habitudes comme consommateur) : regardons l'affaire de la viande de cheval. Au-delà de la réglementation (qui a été bafouée), il s'avère que la confiance accordée dans un produit supposé n'être que du boeuf existait jusqu'à l'obtention d'une infos affirmant le contraire. Conséquence : la vente de produits préparés à base boeuf se sont écroulés (au grand regret des commerçants honnêtes d'ailleurs).

Ce serait une confiance négative : là où de la méfiance est apparue, c'est qu'il y avait confiance ?

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Invité The Black Cat
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Invité The Black Cat
Invité The Black Cat Invités 0 message
Posté(e)

Ce serait une confiance négative : là où de la méfiance est apparue, c'est qu'il y avait confiance ?

Entre autre. La confiance n'est pas quelque chose de quantifiable intrinsèquement, ni complètement consciente, car c'est une construction avant tout émotionnelle soumise énormément à la personnalité et à l'environnement du sujet. D'où le fait qu'en période de crise, la confiance accordée aux représentants politiques ou sur le futur du pays est plutôt faible (plus en tout cas qu'avant la crise). Il s'en faut de peu parfois pour anéantir un rapport de confiance.

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Invité Leopardi
Invités, Posté(e)
Invité Leopardi
Invité Leopardi Invités 0 message
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Faire confiance à qui, pour quoi?

C'est toute la question. On pourra bien définir la confiance comme on veut, dans l'abstraction du Sujet, revenir sur les différentes "confiances" observables entre amis, par rapport à un contrat, au contrat en général, c'est toujours là qu'on aboutira finalement s'il s'agit de convertir ces mots. A qui faire confiance, et pour quoi ?

Je n'en sais strictement rien. En tout cas, je n'ai pas confiance en "autrui". M'efforce d'avoir confiance en moi, d'en être digne. Et constate qu'il y a des êtres humains en qui j'ai confiance. Avec qui je suis prêt à faire ce pas. Quant à autrui entendu comme l'étranger, c'est au feeling. De petits détails te disent beaucoup de choses. Et parfois tu te plantes.

On peut aussi évoquer cet effet affreux depuis qu'il a été mit à jour par le management : si tu poses une atmosphère de confiance, si tu te positionnes par rapport à l'autre comme s'il était digne de confiance, tu augmentes sensiblement les chances qu'il te donne raison.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 989 messages
If you don't want, you Kant...,
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On peut aussi évoquer cet effet affreux depuis qu'il a été mit à jour par le management : si tu poses une atmosphère de confiance, si tu te positionnes par rapport à l'autre comme s'il était digne de confiance, tu augmentes sensiblement les chances qu'il te donne raison.

C'est finalement, ou presque, le dilemme du prisonnier!

Tucker suppose deux prisonniers (complices d'un crime) retenus dans des cellules séparées et qui ne peuvent communiquer; l'autorité pénitentiaire offre à chacun des prisonniers les choix suivants:

  • si un des deux prisonniers dénonce l'autre, il est remis en liberté alors que le second obtient la peine maximale (10 ans) ;
  • si les deux se dénoncent entre eux, ils seront condamnés à une peine plus légère (5 ans) ;
  • si les deux refusent de dénoncer, la peine sera minimale (6 mois), faute d'éléments au dossier.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 989 messages
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Nos sociétés ne sont pas plus individualisantes comparées aux anciennes, c’est la façon de réaliser les échanges qui s’est transformés.

nothing.pngdeja-utilise, le 18 janvier 2014 - 14:03, dit :

Je n'étais forcément orienté échange économique, mais ce que tu dis est vrai, s'y rajoute aussi les transactions de pierres précieuses entre experts et les ventes aux enchères. Mais ce sont des exceptions et non une règle, même dans le monde des échanges commerciaux.

Je pensais plus volontiers à la vie quotidienne entre gens ordinaires.

Ce qui me pousse à penser à l'engament moral que revêt cette part de confiance, et pourquoi pas comme le dit Léopardi celui d'un clan, d'une famille par le passé.

Dans cet individualisme, les personnes ne sont elles pas devenues opportunistes, "retourne leur veste" si c'est plus profitable pour elles. Qui a des principes de vie, et s'y tient, quoi qu'il advienne? Quand j'ai la notion de confiance en tête, ce n'est pas tant défendre ses intérêts futurs, que l'image de soi-même et celle que l'on a de soi, dépendamment du sentiment d'avoir bien agi, d'un jugement de valeur. La confiance est justement quelque chose qui doit être parfaitement prévisible, et quoi de mieux que de se référer au passé de l'individu pour reconnaitre cette valeur intrinsèque, et ma foi, indépendante d'un bénéfice immédiat ou attendu/en retour.

Je maintiens que la société d'autrefois n'était ni plus, ni moins vertueuse que celle d'aujourd'hui.

Je parle bien de l'augmentation de l'individualisme, pas de la qualité des gens ou de la société.

http://www.volle.com...ividualisme.htm

Par contre, que notre société du moment, paradoxalement appelé société de communication, souffre d'isolement est un effet réel de cette judiciarisation rampante.

Pas certain que le lien que tu donnes soit aussi direct, mais là n'est pas le débat.

Dans le monde du travail, au nom de la traçabilité, du contrôle qualité, de la transparence, on exige de l’individu qu’il vienne avouer publiquement ses fautes.

Or personne ne peut prétendre qu’il n’a jamais fait de fautes,ni dans sa profession, ni ailleurs du reste.

L’individu a pour réaction normal, afin de se protéger, de faire du contractuel avec ses collègues de travail, ce qui lui donne en retour ce sentiment bien compréhensible d’être absolument seul et isolé, face aux responsabilités.

On ne peut donc pas faire confiance aujourd'hui dans le monde du travail?

Et dans la vie de tous les jours, en va t-il de même, pour les mêmes raisons ou d'autres, comme avec la suprématie des supermarchés et la consommation de masse standardisée? ( standard => stable => confiance )

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