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Selon l'OCDE , il n'y a pas de corrélation entre protection de l'emploi et le taux de chômage


economic dream

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Membre, 32ans Posté(e)
economic dream Membre 3 028 messages
Baby Forumeur‚ 32ans‚
Posté(e)

Bonjour à tous ,

"

La protection de l'emploi n'a pas d'impact sur l'emploi

L'OCDE vient de publier son rapport 2013 intitulé "Perspectives de l'emploi". En plus de sa présentation habituelle de l'évolution du marché du travail, le chapitre 2 du rapport de cette année rend compte d'une révision complète et mise à jour de l'indice quantitatif de l'OCDE de la législation de protection de l'emploi (LPE). Ce chapitre contient un résumé utile de la littérature générale concernant les coûts et les avantages de l'EPL - bien que cela aurait bénéficié de l'inclusion des voix hétérodoxes importants qui ont écrit sur les effets sur l'emploi des institutions du marché du travail (comme Baker, Glyn, Howell et Schmitt). Le chapitre 2 contient également un examen détaillé de la méthodologie révisée derrière l'indice de l'OCDE.

Les scores réels du pays pour l'indice ne semblent pas être signalé dans le chapitre, mais ils sont disponibles par le biais base de données de l'emploi en ligne de l'OCDE.

Les principales conclusions du chapitre 2 sont les suivantes:

-L'EPL est généralement plus forte en ce qui concerne les licenciements collectifs que les licenciements individuels.

- Les variations entre les pays sont particulièrement larges en matière de réglementation sur le travail temporaire et les agences d'intérim.

- Les pays de la tradition common law ( ango-saxonne )ont généralement EPL faible.

- Des pays avec des règles plus strictes concernant la résiliation des contrats montrent généralement une approche plus activiste pour d'autres réglementations du marché du travail .

- Il y a une nette tendance à l'affaiblissement des normes EPL, avec plus d'un tiers des pays de l'OCDE ayant réduits leurs normes depuis 2008.

-Surtout dans les pays de common law, il n'y a pratiquement pas de limites réglementaires sur l'utilisation de travailleurs temporaires contractuels, des agences d'aide temporaire, et d'autres manifestations du marché du travail précaire.

Les pays avec des règles très faibles en matière de protection de l'emploi sont la Nouvelle-Zélande (avec le pire score), les Etats-Unis, au Canada et au Royaume-Uni dans ces pays (après la tradition britannique de common law), il y a très peu de protection pour les travailleurs licenciés, qui doivent poursuivre leurs propres indemnités de licenciement auprès des tribunaux (un système qui pourrait fonctionner pour les personnes à haut revenu avec l'argent et de patience pour entreprendre ce type d'action, mais pas pour la grande majorité des travailleurs). Les pays dont les normes EPL sont forts sont la Turquie, le Luxembourg, la France, la Belgique, l'Italie, le Mexique et l'Allemagne. Parmi les économies émergentes examinées par l'étude de l'OCDE, l'Argentine et la Chine ont des règles EPL fortes.

Le modèle néoclassique standard est que des EPL forts inhibent la "flexibilité et l'efficacité" des forces du marché, résultant en moins d'emploi à long terme (et donc vouée à l'échec l'objectif nominal de la EPL, qui est de "protéger l'emploi"). Il n'y a aucune preuve de cette corrélation dans les données de l'OCDE, cependant. Les États-Unis, bien sûr, a eu l'un des moins performants du marché du travail de l'OCDE au cours des dernières années - malgré ses protections travail extrêmement faibles dans tous les domaines. Certains pays à forte EPL ont obtenu de très bons résultats sur le marché du travail (comme l'Allemagne).

Une simple comparaison du score EPL moyenne pour chaque pays par rapport à l'évolution de son taux d'emploi de 2008 à 2012 (également indiqué dans l'annexe statistique de l'OCDE Perspectives de l'emploi) est fourni ci-dessous. [La modification du taux d'emploi est un meilleur indicateur de la performance de l'emploi dans les pays, en particulier en période de récession, en revanche, le taux de chômage est faussée par des facteurs comme la culture non-participation, l'admissibilité aux prestations de chômage et d'autres facteurs, et fournit donc une indication trompeuse de l'utilisation du marché du travail.]

oecd-epl-jobs.jpg?w=595&h=431

Il n'existe aucune corrélation statistiquement significative entre l'intensité de la performance du marché du travail et l'EPL. Selon l'histoire néo-classique, il devrait y avoir un modèle négatif clair sur le graphe (avec les pays où l'EPL est plus faible en profitant forte croissance de l'emploi par rapport à la population). En fait, la tendance linéaire des 34 observations suggèrent une faible relation positive (statistiquement non significative). Les 7 pays de l'OCDE avec la plus grande EPL selon l'OCDE ont tous dépassé la tendance linéaire illustré sur le graphique . Quatre de ces pays (Allemagne, Luxembourg, Turquie et Mexique) ont été parmi les rares pays de l'OCDE où le taux d'emploi a effectivement augmenté entre 2008 et 2012. Ce constat est pleinement compatible avec la recherche hétérodoxe (comme celle citée ci-dessus) qui ne trouve aucune incidence dans un sens systématique ou l'autre des interventions sur le marché du travail (y compris l'EPL) sur les résultats de l'emploi, mais plutôt, ce sont les facteurs sur la demande qui sont le capital déterminant de l'emploi.

Ainsi, il s'avère que la limitation de la puissance des entreprises pour mettre fin aux contrats existants et les remplacer par du personnel précaire, pourrait effectivement être bon pour le marché du travail après tout. C'est certainement une bonne chose pour les travailleurs."

Source en anglais

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 482 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
Posté(e)

Je trouve qu'il y a des failles méthodologiques dans cette étude.

Si elle permet d'apporter un indicateur intéressant dans une panoplie d'autres indicateurs, elle ne m'apparait pas prétendre apporter de conclusion.

On parle d'un score de protection de l'emploi donc on résume par une variable une série d'informations dont certaines peuvent être influentes sur le taux d'emploi quand d'autres ne le sont pas.

Il serait intéressant d'isoler dans ce score les critères corrélées des autres parce qu'en imaginant un score dont il n'est pas dit comment il est obtenu on masque cet effet discriminant.

D'ailleurs, ce score a par ailleurs pour inconvénient visible d'assembler 80% de la population entre 2 et 3.

Ensuite on compare un Taux de variation d'emploi donc un changement de situation entre 2008 et 2012 avec un score statique sur la période, un peu comme si les politiques de protection de l'emploi n'avaient pas changées d'un iota sur la période.

Et cette variation de taux d'emploi peut être nulle voire légèrement négative alors que la situtation du pays serait excellente alors qu'elle peut être fortement positive en passant d'une situation catastrophique a une situation médiocre.

On présume donc d'une variation de situation qui ne présume pas de la qualité d'une situation d'un côté qu'on rapproche d'une évaluation statique des conditions de la situation de l'emploi insuffisamment discriminante du point de vue statistiques.

Bref, la droite de régression d'Y en X peut être excellente comme approche si on s'assure d'une grande représentativité des points (32 c'est peu), si on retire l'impact des valeurs extrêmes (ici il y a des hétérogénéités mal pris en compte par la régression) et surtout si on s'assure que les variables X et Y à rapprocher sont cohérentes (rapprocher une variation de situation à une situation moyenne sur la période n'a pas un sens monumental).

Si on avait parlé de variation d'emploi et de variation de situation de protection de l'emploi, on aurait parlé d'élasticité mais cette notion là en revanche n'a pas grand sens.

Par ailleurs, il ne faut pas oublier que la corrélation ne présume pas de la causalité.

Bref, c'est peu convaincant.

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Membre, 32ans Posté(e)
economic dream Membre 3 028 messages
Baby Forumeur‚ 32ans‚
Posté(e)

La conclusion est dans le titre , il n'y a pas de corrélation constatée .

Et ce alors que du matin au soir , les économistes qui sont médiatisés pestent contre la lourdeur du code du travail qui empêcherait la création d'emplois , la nécessité de flexibiliser le marché du travail et bla, bla , bla , ...

Mesurer l'évolution du taux d'emploi ( et pas du taux de chômage ) est intéressant puisque l'argument de la doxa est qu'une économie avec un droit du travail libéral créera plus facilement de l'emploi , or on constate que non il n'y a pas d'impact tonitruant en tout cas.

Surtout que l'objectif ici est de comparer l'évolution des marchés de travail par rapport à la crise économique .

Ce qui permet de réfléchir à autre facette du marché du travail : est-ce vraiment si bon qu'il soit facile de licencier quand la situation économique s'aggrave , risquant de provoquer une chute de la demande et donc d'aggraver la crise ?

L'Allemagne est l'un des rares pays européens où les salaires ont augmenté ces dernières , certes lentement , mais quand même ; et pourtant le taux de chômage est resté stable ( quoi qu'il faut se méfier des manipulations statistiques ) .

La Grèce et l'Espagne ont complètement dérégulé leur marché du travail et le chômage a explosé en même temps ; le dogme du salaire = coût compétitif devrait être remis en question , ...

Et la flexibilité du marché du travail compresse fortement les salaires , c'est logique qu'il y aura une pression à la baisse sur les salaires lorsqu'on affaiblit le pouvoir de négociation des salariés .

Comme quoi un droit du travail "rigide " empêche des licenciements peut-être trop hâtifs en période de crise et permet de mieux absorber le choc d'une crise , c'est d'ailleurs l'un des arguments du keynésianisme.

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VIP, Gonade Absolutrice, Posté(e)
yop! VIP 20 446 messages
Gonade Absolutrice,
Posté(e)

Il faut aussi parler de la précarisation des emplois. C'est bien beau de créer de l'emploi mais faut-il que celui-ci soit décent.

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 482 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
Posté(e)

Mesurer l'évolution du taux d'emploi ( et pas du taux de chômage ) est intéressant puisque l'argument de la doxa est qu'une économie avec un droit du travail libéral créera plus facilement de l'emploi , or on constate que non il n'y a pas d'impact tonitruant en tout cas.

Surtout que l'objectif ici est de comparer l'évolution des marchés de travail par rapport à la crise économique .

Non.

La prétention d'un droit du travail libéral est d'ajuster rapidement les effectifs à la baisse en période de crise donc de faciliter les licenciements.

Contrairement à un droit du travail "contraignant" qui protège la situation des salariés.

En période de crise, ce serait plus qu'étonnant que le marché de l'emploi se dégrade plus fortement en situation protégée qu'en situation libérale.

L'autre prétention de ce régime libéral est de favoriser le plein emploi 'en moyenne'.

Donc de prétendre qu'en dehors de ces périodes d'ajustement, il sera supérieur.

Je pose la question théorique suivante.

Un pays A qui passerait de 75% à 55% de taux d'emploi parce que licenciant massivement en période de crise serait il en situation plus criticable qu'un pays B extrêmement protecteur dont le taux d'emploi resterait à 30% avant et pendant la crise ?

Ce graphique dirait que B est largement plus performant que A.

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Membre, 80ans Posté(e)
bibifricotin Membre 12 828 messages
Mentor‚ 80ans‚
Posté(e)

Non.

La prétention d'un droit du travail libéral est d'ajuster rapidement les effectifs à la baisse en période de crise donc de faciliter les licenciements.

Contrairement à un droit du travail "contraignant" qui protège la situation des salariés.

En période de crise, ce serait plus qu'étonnant que le marché de l'emploi se dégrade plus fortement en situation protégée qu'en situation libérale.

L'autre prétention de ce régime libéral est de favoriser le plein emploi 'en moyenne'.

Donc de prétendre qu'en dehors de ces périodes d'ajustement, il sera supérieur.

Je pose la question théorique suivante.

Un pays A qui passerait de 75% à 55% de taux d'emploi parce que licenciant massivement en période de crise serait il en situation plus criticable qu'un pays B extrêmement protecteur dont le taux d'emploi resterait à 30% avant et pendant la crise ?

Ce graphique dirait que B est largement plus performant que A.

Un pays qui serait invariablement a' 30% de taux d'emploi fait simplement la preuve qu'il est incapable d'en créer plus et qu'en diminuant la protection il risquerait encore de faire baisser ce taux .

Le grand avantage du droit libéral du travail se situe au niveau statistique, qu'importe la qualité , la durée, ou les conditions de ce travail, pourvu qu'il ne soit plus comptabilisé dans les statistiques du chômage.

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 482 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
Posté(e)

Oui, je suis d'accord.

Un taux d'emploi, c'est un taux d'emploi mais ça n'en fait pas des emplois dignes.

Je trouves abject le fait qu'un emploi ne permette plus le minimum.

Le point où nous devons faire attention, c'est que si nous avons perdu les industries à valeur ajoutée faible dans lesquelles le coût de la main d'oeuvre était important (sidérurgie, textile, mines, ...) nous devions les substituer par des industries à valeur ajoutée forte (aérospatiale, nucléaire, biotechnologies...)

Or notre production industrielle a été carrément diminunée et notre balance commerciale est déficitaire.

En gros, nous sommes de moins en moins performants économiquement.

Comme notre système éducatif est à la ramasse, je ne vois pas le chemin d'excellence où nous nous distinguerons de la concurrence afin de préserver notre modèle social distinctif qu'il faut pourtant impérativement sauver.

Nous retrousser les manches dans tous les cas.

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Invité Magus
Invités, Posté(e)
Invité Magus
Invité Magus Invités 0 message
Posté(e)
Les mesures basées sur les flux d'emplois par contre ne donnent pas de différences significatives entre pays, et donc ne suggèrent pas d'impact négatif de la protection de l'emploi sur la réallocation des emplois.

concluait déjà en 2003 le rapport de Jean Tirole et Olivier Blanchard (Protection de l'emploi et procédure de licenciement, La documentation française, Paris 2003, p. 15) pour le compte du Conseil d'Analyse Economique.

L'inverse est vrai aussi : la déréglementation de la protection de l'emploi n'influence guère le marché du travail. C'est la leçon tirée du Contrat Nouvelle Embauche, né en 2006 et enterré en 2008, qui permettait le recrutement d'un "jeune" en CDI avec 2 ans probatoires et un licenciement possible sans motif. Sur tous les entrepreneurs qui y ont eu recours, seulement 8% ont déclaré qu'ils n'auraient pas embauché sans ce contrat.

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Membre, 80ans Posté(e)
bibifricotin Membre 12 828 messages
Mentor‚ 80ans‚
Posté(e)

Oui, je suis d'accord.

Un taux d'emploi, c'est un taux d'emploi mais ça n'en fait pas des emplois dignes.

Je trouves abject le fait qu'un emploi ne permette plus le minimum.

Le point où nous devons faire attention, c'est que si nous avons perdu les industries à valeur ajoutée faible dans lesquelles le coût de la main d'oeuvre était important (sidérurgie, textile, mines, ...) nous devions les substituer par des industries à valeur ajoutée forte (aérospatiale, nucléaire, biotechnologies...)

Or notre production industrielle a été carrément diminunée et notre balance commerciale est déficitaire.

En gros, nous sommes de moins en moins performants économiquement.

Comme notre système éducatif est à la ramasse, je ne vois pas le chemin d'excellence où nous nous distinguerons de la concurrence afin de préserver notre modèle social distinctif qu'il faut pourtant impérativement sauver.

Nous retrousser les manches dans tous les cas.

En quoi notre pays ne serait plus compétitif ?

Notre réseau routier, fluvial, ferroviaire ou nos aéroports seraient-ils moins performants ?

Nos réseaux de communications, d’énergie, d'eau sont-ils dépassés ?

Notre pays serait-il mal situé au sein de l'Europe ou du monde ?

Notre climat serait-il dissuasif ?

Nos villes sont-elles inhospitalières ?

Notre système de santé est-il inadapté ?

Nos étudiants, ingénieurs, chercheurs sont-ils mauvais ?

Moi je ne le pense pas, par contre je pense que nous souffrons d'un manque cruel de patrons performants capables de jouer dans la cours des grands ( ils joueraient plutôt dans celle des glands)

Et en plus ils rejettent la faute sur les salariés en prétendant qu'ils ne sont pas assez flexibles comme s'ils étaient le seul facteur de compétitivité.

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Membre, 32ans Posté(e)
economic dream Membre 3 028 messages
Baby Forumeur‚ 32ans‚
Posté(e)

Il faut aussi parler de la précarisation des emplois. C'est bien beau de créer de l'emploi mais faut-il que celui-ci soit décent.

Comme au Royaume-Uni par exemple :

"Des salariés du Royaume-Uni sont toujours à l’époque de Dickens

Français un contrat de travail à "zéro heure" à la mode britannique cela vous tente ?

954058_employees-at-strasbourg-s-central-mcdonald-s-restaurant-serve-lunches-to-customers-965a8-699e7.jpgTout d'abord c'est quoi un contrat de travail à "zéro heure" ?

Un contrat de travail à "zéro heure" est une particularité du Royaume-Uni, il n'oblige pas l'employeur à fixer un temps de travail minimal et un salaire minimum. Il stipule par ailleurs quelque fois que l'on n'a pas le droit de travailler pour un autre employeur, histoire d'être toujours disponible. En contre-partie on n'est pas tenu d'accepter les heures de travail qu'on nous propose. Mais il semble que le droit de refus du travail accordé au salarié, soit très relatif. Il vaut mieux se rendre disponible, car sinon comme par malchance, les offres deviennent brutalement rares.

Les horaires vacillent suivant les semaines et le salaire fluctue considérablement. En conséquence, il est difficile pour le bénéficiaire de ce contrat de se fixer un budget, de rembourser des crédits ou bien d'établir un programme pour d'autres obligations de la vie. Car il est averti du travail qui lui est proposé que quelques heures avant sa prise de service

Ce qui fait dire à Larry Elliot, un éditorialiste du Guardian, dans un article paru mardi, que ce type de contrat de travail fleure le XIXème siècle : "De la pure exploitation, le genr de conditions de travail qui ont donné naissance aux syndicats (...) C'est comme si la Grande-Bretagne avait remonté le temps, retournantà un âge où l'employeur avait le fouet en main et où les droits dont jouissaient les travailleurs sous le système féodal avaient été supprimés."

Depuis quand ce contrat de travail existe au Royaume-Uni ?

Les contrats de travail "zéro heure" existent depuis longtemps en Grande-Bretagne. Leur mouture actuelle découle des lois sur l’emploi et les salaires de 1996 et 1998.

L’idée originelle de ces contrats était de permettre à des entreprises qui ont parfois des pics d’activité ou une demande ponctuelle d’y répondre sans avoir à embaucher des salariés permanents. D’ailleurs,l’exemple fourni sur le site officiel du gouvernement britannique est éclairant : il s’agit du recours à des traducteurs-interprètes.

Quels sont les employeurs qui utilisent ce type de contrat de travail ?

Aujourd’hui, ces contrats sont utilisés par de nombreuses grandes entreprises, généralement des commerces, pour avoir sous la main une main-d’œuvre disponible et docile. Comme notamment les chaînes de magasins de sport : Sports Direct, les cinémas : Cineworld, les pharmacies : Boots, la restauration rapide : McDonald’s, Burger King ou Subway. Ils sont parmi les plus gros employeurs de contrats "zéro heure".

Des collectivités locailes, depuis que le gouvernernement de David Cameron a décidé de couper dans leurs budgets, ont de plus en plus recours à ces contrats de travail, notamment les services municipaux d'assistance aux personnes âgées, ou les services d'accueil au public.

Ce qui fait que cela aboutit pour les entreprises ou les services publics d'avoir deux niveaux d'embauches. Par exemple l'entreprise Sports Direct embauche 90% de ses 23 000 employés sous des contrats "zéro heure" et les 10% restants sont des contrats à temps pleins pouvant gagner des primes allant jusqu'à 120 000 euros annuels puisque la part du "gâteau" est partagé seulement entre ces 10% de salariés. Une employée a d’ailleurs porté plainte. Selon le Guardian, le cas pourrait faire jurisprudence.

Quant à Cineworld, le second réseau de salles de cinéma du pays, il utilise exclusivement ce genre de contrat dans les 80 multiplexes qu’il possède. Les trois-quarts de ses 4500 salariés seraient sous ce régime.

McDonald les utiliserait depuis 1974. Jusqu'en 1998, les employés britanniques dans les fast-foods en "zéro heure" étaient même contraints de rester sur leur lieu de travail sans être payés en attendant d'être remis à la tâche.

Toujours selon le Guardian, même Buckingham Palace s’y est mis. La résidence de la famille royale à Londres s’ouvre à la visite, durant l'été et embauche pour ce faire 350 salariés à temps partiel. A temps parfois très partiel : les nouvelles recrues signent des contrats "zéro heure".Selon ces contrats, les personnes embauchées n’ont aucune heure de travail assurée : tout dépend de la fréquentation. Le contrat, qui est d’une durée de trois à quatre mois, stipule par ailleurs qu’elles n’ont pas le droit de travailler pour un autre employeur, histoire d’être toujours disponibles.

Ajoutons que même le gouvernement de David Cameron embauche ainsi 144 personnes.

Combien de Britanniques sont employés en contrat de travail "zéro heure" ?

Selon un sondage publié lundi par le Chartered Institute of Personnel and Development (CIPD), une organisation qui rassemble des professionnels des ressources humaines, il y aurait environ 1 million de personnes employé sous ce type de contrat. Ce qui fait entre 3 et 4% de la population active.

Un nombre bien supérieur aux chiffres officiels, qui font état de seulement 250.000 contrats "zéro heure". L'Office des statistiques nationales (ONS) avait d'ailleurs reconnu qu'ils ne reflétaient pas forcément la réalité et qu'un plus grand nombre d'employés étaient susceptibles d'être concernés.

Le gouvernement, l'opposition et les syndicats britanniques que pensent-ils de ces contrats ?

David Cameron, lui, se vante d’avoir contenu le taux de chômage en Grande-Bretagne, malgré l'économie stagnante. Depuis le début de la crise financière, la Grande-Bretagne se targue d’avoir maintenu un taux de chômage relativement bas (8 %) au regard de ses homologues européens.Et cela s’est fait grâce au recours massif à des contrats de travail précaires.

La coalition gouvernementale, qui rassemble les libéraux-démocrates et le Parti conservateur du Premier ministre, David Cameron, considère que ces contrats contribuent à une souplesse nécessaire à la solidité de l'emploi britannique. Mais face aux révélations sur l’ampleur du recours aux contrats zéro heure, la classe politique s’est faite relativement discrète.

Les syndicats sont bien entendu montés au créneau pour dénoncer cette pratique, mais le parti travailliste est demeuré en retrait. Seul le shadow minister, en français le ministre fantôme, (en démocratie parlementaire chaque mininistre est doublé par un ministre de l'opposition) en charge de l’éducation, Andy Burnham, s’est prononcé pour une interdiction de ces contrats, alors que le leader de son parti, Ed Milliband, s’est contenté d’annoncer que, s’il parvient au pouvoir, il encouragera les entreprises qui paient leurs employés au-delà du salaire minimum. Les députés de base du parti travailliste ont, de leur côté, organisé un débat sur le sujet au Parlement. Débat auquel aucun député conservateur n’a pris part.

Cependant l’actuel ministre des Affaires du gouvernement Cameron, le libéral-démocrate Vince Cable, est en train d’envisager une plus grande régulation de ces contrats. Mais, il a totalement exclu de mettre un terme à la pratique pour de bon.

Il faut dire que le lobby des patrons, l’Institute of Directors, pèse de tout son poids en arguant que ces contrats répondent à un besoin de flexibilité du marché du travail. Ils prennent en exemple des pays comme l’Espagne ou l’Italie, où l’absence de tels statuts créent un manque de flexibilité qui pénalise l’économie de ces pays.

En France ce type de contrat peut-il exister ?

En théorie, une telle flexibilité n'est pas possible en France, même si certains employés précaires se retrouvent parfois dans des situations comparables. Par exemple en termes d'horaires, le temps partiel permet de travailler moins de 35 heures par semaine. Mais contrairement au contrat "zéro heure" britannique la durée du travail est inscrite sur le contrat du salarié. De plus à partir du 1er janvier 2014, cette durée devra être d'au moins 24 heures. L'employé peut aussi travailler pour plusieurs entreprises non-concurrentes.

Le travail le plus aléatoire est à chercher du côté des contrats très courts : CDD d'usage, intermittents, vacations, piges, etc., dont il existe une liste, établie par décret, Certains salariés ne sont ainsi employés par les entreprises que quelques heures par-ci par-là. Et, s'ils sont libres d'aller voir ailleurs, mais ils se rendent souvent disponibles en permanence plutôt que de risquer de refuser du travail au pied levé...

La situation de ces extras-là n’est finalement pas très éloignée de celle des "zéro heure" de nos "amis" britannique , si ce n’est qu’elle est limitée à certains secteurs. En revanche, en France, il est interdit"d’interdire" de travailler pour un autre employeur (sauf pour un concurrent). L’honneur est sauf n'est-ce pas !

Sources : The Guardian, CIPD, L'Express, easycdd.com, Capital.fr, Géopolis, Médiapart, La Tribune,"

Source : http://www.agoravox....uni-sont-139417

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 482 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
Posté(e)

En quoi notre pays ne serait plus compétitif ?

Notre réseau routier, fluvial, ferroviaire ou nos aéroports seraient-ils moins performants ?

Nos réseaux de communications, d’énergie, d'eau sont-ils dépassés ?

Notre pays serait-il mal situé au sein de l'Europe ou du monde ?

Notre climat serait-il dissuasif ?

Nos villes sont-elles inhospitalières ?

Notre système de santé est-il inadapté ?

Nos étudiants, ingénieurs, chercheurs sont-ils mauvais ?

Moi je ne le pense pas, par contre je pense que nous souffrons d'un manque cruel de patrons performants capables de jouer dans la cours des grands ( ils joueraient plutôt dans celle des glands)

Et en plus ils rejettent la faute sur les salariés en prétendant qu'ils ne sont pas assez flexibles comme s'ils étaient le seul facteur de compétitivité.

Je vais rentrer dans le champs de l'appréciation subjective et dans un côté "bouteille vide".

1. A ce jour seules les grandes entreprises parviennent à trouver un rythme de développement intéressant que ce soit dans le domaine de l'aéronautique, des télécommunication, de l'aviation civile, de l'armement, de l'industrie automobile, de la grande distribution.....

Les moyennes et petites entreprises sont dans une situation difficile et n'investissent que modérément depuis la crise ce qui ne prépare pas les emplois de demain.

J'ai du mal à comprendre comment des aventures à la google ou à la facebook seront rendues possibles en France donc l'économie du futur, la start up qui s'emballe.

Il faut trouver le modèle de promotion de l'entreprenariat qui permette aux pépites de se développer.

2. La formation est catastrophique.

D'une part on ne parvient pas à proposer aux élites suffisamment d'opportunités intéressantes et on assiste à une fuite de cerveaux aux états unis, en australie et au canada notamment.

D'autre part, on a alourdi le dispositif éducatif en proposant 80% d'élèves au Bac et en allongeant la durée des études dont peu se révèlent adaptées aux potentialités du marché de l'emploi.

Cela signifie que non seulement nous ne trouvons pas de personnel qualifié dans des secteurs tels que le bâtiment ou la restauration par exemple alors que la demande est forte, mais nous trouvons un stock de jeunes diplômés dont le Bac +5 est en disproportion relativement aux opportunités du marché.

Il n'est pas rare de voir des Bac +5 à la caisse de supermarchés ou aligner des jobs étudiants.

Par ailleurs, la qualité de formation est faible et inégale.

L'ascenseur social est totalement en panne et seules les écoles extrêmement couteuses sont internationalement reconnues.

On sélectionne par tirage au sort dans les universités les places disponibles par exemple.

Manque de techniciens qualifiés, médiocrité de l'apprentissage et accessoirement entrée tardive sur le marché de l'emploi.

Alors qu'on s'interroge sur la durée des années de cotisation, personne ne s'intéresse à l'efficience du système éducatif dont les cursus devraient être plus pointus, plus passerelles, plus courts.

Ce qui permettrait adaptation au marché plus forte, montée des années de cotisation et diminution du cout de l'enseignement.

Accessoirement la sélection se ferait par le talent et non par l'argent.

3. La pyramide des âges est défavorable.

Nous passerons dans 30 ans à 2 inactifs pour un actif.

Economiquement, comment ça marche ?

Prime à la casse ?

4. Le vieux continent est en panne.

Les pays émergents développent leurs classes moyennes qui génèrent à la fois une nouvelle demande intérieure et à la fois de nouvelles énergies.

J'ai un peu l'impression que nous n'avons pour motivation que la préservation de privilèges qui n'ont plus de raison d'être et la préservation d'un modèle social que nous n'avons plus les moyens d'entrenir pleinement.

Bref, la confiance n'est pas là et nous sommes dans la morosité.

L'euro tire le social vers le bas et non vers le haut.

Ou est l'Europe des peuples ?

Ou est le gouvernement européen ?

L'Europe ? Ok, quel téléphone ?

5. L'industrie est morose

Nous sommes parvenus à une baisse de 25% de notre production industrielle depuis l'euro.

Nous fonctionnons sur la consommation des ménages et sommes dépendants de la plupart des matières premières et machines outils.

6. Ou est l'ennivrement ?

Finis les idéaux, finis les énergies dévorantes, nous sommes blasés.

Ou est la culture d'entreprise ? Nous sommes des mercenaires qui offrons nos services aux plus offrants qui nous prennent eux mêmes pour des kleenex.

L'efficacité a tué le projet du groupe et nous ne parlons que d'oppositions, jamais de constructions.

Quand je vois ce qu'était France Telecom par exemple et l'image qu'elle s'est donnée aujourd'hui ....

On est dans le royaume de la compression du ciboulot pour filer droit.

Le salarié à de rares exceptions près ne se voit pas encouragé s'il n'est pas blasé.

7. Nos politiques ne sont plus crédibles.

Ou est le projet de société ? Ou est le projet économique du pays ? Ou est la politique industrielle ? Quid de la vision énergétique ?

Ou est la confiance des français en leurs politiques ?

Ou est le renouvellement ?

8. Les arbres ne grimpent pas au ciel.

Ou va s'arrêter la croissance mondiale et comment gérerons nous la diminution de notre influence relative ?

Dans ce village monde, des idées, va falloir en trouver.

Je peux faire le côté bouteille pleine aussi heureusement... suis pas optimiste ça se voit à peine.

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Membre, 80ans Posté(e)
bibifricotin Membre 12 828 messages
Mentor‚ 80ans‚
Posté(e)

Je vais rentrer dans le champs de l'appréciation subjective et dans un côté "bouteille vide".

1. A ce jour seules les grandes entreprises parviennent à trouver un rythme de développement intéressant que ce soit dans le domaine de l'aéronautique, des télécommunication, de l'aviation civile, de l'armement, de l'industrie automobile, de la grande distribution.....

Les moyennes et petites entreprises sont dans une situation difficile et n'investissent que modérément depuis la crise ce qui ne prépare pas les emplois de demain.

J'ai du mal à comprendre comment des aventures à la google ou à la facebook seront rendues possibles en France donc l'économie du futur, la start up qui s'emballe.

Il faut trouver le modèle de promotion de l'entreprenariat qui permette aux pépites de se développer.

2. La formation est catastrophique.

D'une part on ne parvient pas à proposer aux élites suffisamment d'opportunités intéressantes et on assiste à une fuite de cerveaux aux états unis, en australie et au canada notamment.

D'autre part, on a alourdi le dispositif éducatif en proposant 80% d'élèves au Bac et en allongeant la durée des études dont peu se révèlent adaptées aux potentialités du marché de l'emploi.

Cela signifie que non seulement nous ne trouvons pas de personnel qualifié dans des secteurs tels que le bâtiment ou la restauration par exemple alors que la demande est forte, mais nous trouvons un stock de jeunes diplômés dont le Bac +5 est en disproportion relativement aux opportunités du marché.

Il n'est pas rare de voir des Bac +5 à la caisse de supermarchés ou aligner des jobs étudiants.

Par ailleurs, la qualité de formation est faible et inégale.

L'ascenseur social est totalement en panne et seules les écoles extrêmement couteuses sont internationalement reconnues.

On sélectionne par tirage au sort dans les universités les places disponibles par exemple.

Manque de techniciens qualifiés, médiocrité de l'apprentissage et accessoirement entrée tardive sur le marché de l'emploi.

Alors qu'on s'interroge sur la durée des années de cotisation, personne ne s'intéresse à l'efficience du système éducatif dont les cursus devraient être plus pointus, plus passerelles, plus courts.

Ce qui permettrait adaptation au marché plus forte, montée des années de cotisation et diminution du cout de l'enseignement.

Accessoirement la sélection se ferait par le talent et non par l'argent.

3. La pyramide des âges est défavorable.

Nous passerons dans 30 ans à 2 inactifs pour un actif.

Economiquement, comment ça marche ?

Prime à la casse ?

4. Le vieux continent est en panne.

Les pays émergents développent leurs classes moyennes qui génèrent à la fois une nouvelle demande intérieure et à la fois de nouvelles énergies.

J'ai un peu l'impression que nous n'avons pour motivation que la préservation de privilèges qui n'ont plus de raison d'être et la préservation d'un modèle social que nous n'avons plus les moyens d'entrenir pleinement.

Bref, la confiance n'est pas là et nous sommes dans la morosité.

L'euro tire le social vers le bas et non vers le haut.

Ou est l'Europe des peuples ?

Ou est le gouvernement européen ?

L'Europe ? Ok, quel téléphone ?

5. L'industrie est morose

Nous sommes parvenus à une baisse de 25% de notre production industrielle depuis l'euro.

Nous fonctionnons sur la consommation des ménages et sommes dépendants de la plupart des matières premières et machines outils.

6. Ou est l'ennivrement ?

Finis les idéaux, finis les énergies dévorantes, nous sommes blasés.

Ou est la culture d'entreprise ? Nous sommes des mercenaires qui offrons nos services aux plus offrants qui nous prennent eux mêmes pour des kleenex.

L'efficacité a tué le projet du groupe et nous ne parlons que d'oppositions, jamais de constructions.

Quand je vois ce qu'était France Telecom par exemple et l'image qu'elle s'est donnée aujourd'hui ....

On est dans le royaume de la compression du ciboulot pour filer droit.

Le salarié à de rares exceptions près ne se voit pas encouragé s'il n'est pas blasé.

7. Nos politiques ne sont plus crédibles.

Ou est le projet de société ? Ou est le projet économique du pays ? Ou est la politique industrielle ? Quid de la vision énergétique ?

Ou est la confiance des français en leurs politiques ?

Ou est le renouvellement ?

8. Les arbres ne grimpent pas au ciel.

Ou va s'arrêter la croissance mondiale et comment gérerons nous la diminution de notre influence relative ?

Dans ce village monde, des idées, va falloir en trouver.

Je peux faire le côté bouteille pleine aussi heureusement... suis pas optimiste ça se voit à peine.

Je retiens simplement le numéro 8 qui résume tout.

Il faut réinventer un nouveau modèle et personne ne l'a encore trouvé.

Les émergents précipitent encore la fin de l'ancien système, facebook est un gadget risible par rapport aux nouveaux enjeux, la mondialisation sera revue en fonction des problèmes d’énergie et environnementaux, même les matières premières seront recyclées a' cause des pénuries,etc, etc....

Tout est a repenser, les cartes rebattues et les premiers actuels ne finiront pas forcement en tête.

Aujourd'hui c'est moins une question de moyens, mais surtout d'anticipation et de choix des bonnes options.

L'avenir me semble plutôt.........exaltant.

Enfin, il ne faut s’inquiéter pour notre modèle social, il repose simplement sur la solidarité. Les societes les plus primitives fonctionnaient sur ce principe, c'est un fonctionnement naturel.

.

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Membre, Posté(e)
Duval1887 Membre 112 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Il est assez évident qu'en temps de crise les protections qu'ont obtenus les salariés au fil des décennies permettent de limiter les dégâts. S'il n'y avait aucune protection la stratégie de chaque capitaliste pour sauver sa peau (=son capital) mènerait, prises ensemble, le capitalisme droit dans le gouffre.

Maintenant les économistes néoclassiques ont sans doute quelques raisons de penser qu'en période de croissance la possibilité de faire travailler des salariés à n'importe quel prix et de les renvoyer sans justification, peut permettre de réduire le chômage. En effet avec un coût du travail dérisoire on peut embaucher des gens pour des travaux très peu productifs ou superflus (servir de l'eau dans les resto, remplir les sacs au supermarché, me gratter le dos...). Le problème c'est que cela ne mène nullement à l'équilibre général mais accentue considérablement les contradictions du capitalisme. Des armés de salariés sous-payés cela ne permet pas d'écouler la production et cela n'améliore pas la condition des plus démunis.

Évidement ce que ne comprennent pas les thuriféraires (ceux qui en font l'éloge) du capitalisme, c'est que tout ce qu'il détestent (sécurité sociale, droit du travail...) permet à leur tête d'être encore accrochée sur leurs épaules.

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Membre, 44ans Posté(e)
carnifex Membre 5 710 messages
Baby Forumeur‚ 44ans‚
Posté(e)

Les politiques de réduction des droits sociaux, quels qu'ils soient, n'ont dans l'ensemble donné des résultats qu'en un seul domaine : l'accroissement des inégalités sociales.

Les résultats économiques attendus en termes de croissance ou d'emploi n'ont toujours été que médiocres, quand ils n'ont pas été négatifs.

Ce sont en sus des politiques « non-coopératives », c'est-à-dire qui nuisent à tout le monde si tout le monde les pratiquent simultanément, ce qui est le cas.

Il y a une chance sur un million d'obtenir le plein emploi avec une économie de marché, parce que rien n'y est prévu pour que cela se produise. Pire : les employeurs ont intérêt à ce que le plein emploi ne règne pas, afin de faire pouvoir faire leur choix sur le marché du travail et d'obtenir ce qu'ils veulent en payant les salaires les plus bas.

Quand l'on souhaitera réellement le plein emploi, on cessera de prétendre y parvenir dans une économie à 100% de marché.

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Membre, 38ans Posté(e)
getalife Membre 1 417 messages
Baby Forumeur‚ 38ans‚
Posté(e)

Evidemment, lorsqu'on isole un seul paramètre explicatif du chômage comme "la protection du travail", on ne risque pas de trouver une corrélation très forte entre les deux car ce paramètre peut être contrebalancé par d'autres paramètres comme le niveau du SMIC ou le niveau général des taxes et réglementations.

Le problème c'est quand on est mauvais sur tous les paramètres ... comme la France.

Il y a aussi des études plus pertinentes qui montrent la corrélation entre niveau de liberté économique et faiblesse du chômage.

http://www.innovations-report.com/html/reports/economy_finances/report-85587.html

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Membre, 80ans Posté(e)
bibifricotin Membre 12 828 messages
Mentor‚ 80ans‚
Posté(e)

Vous trouvez que la France est mauvaise parce que nous avons une meilleure protection sociale, un droit du travail plus protecteur et un smic plus élevé ?

Ah bon, j'aurais pensé le contraire

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 482 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
Posté(e)

Non je me suis mal exprimé.

Je suis pour la protection du salarié et si je devais me situer sur l'échiquier politique, je suis de centre gauche.

Mais je suis un pragmatique qui sait que nous devons bâtir un projet de société efficace et pérenne.

Alors la protection sociale, je la prends comme un atout lorsqu'elle permet aux collaborateurs de se projeter dans la vie, faire des enfants, acheter une maison, consommer, obtenir la confiance des banques.

Et je suis contre la rigidité sociale lorsqu'on parle de privilèges, d'acquis définitif, d'exploitation des défaillances du système social.

Je suis persuadé d'être totalement incapable de définir ce genre d'équilibre et je plains ceux qui en ont la charge.

En revanche, je trouve qu'on manque d'un projet national et européen, d'une certaine fierté, de dévouement, d'engagement, de lucidité.

Et nos politiques sont des marionnettes.

je pense que le Grand Homme ou la Grande Femme de demain sera celui qui fera l'unité de l'europe et imposera un projet qui emmène les citoyens vers la croissance en donnant du sens.

En ce moment, celui qui répond le plus à cette définition est Michael Vendetta.

On a personne.

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Membre, 53ans Posté(e)
hep-hep Membre 346 messages
Baby Forumeur‚ 53ans‚
Posté(e)

Mais si, la marine toute bleue... quand il y a personne en face ....

J 'ai découvert les contrats 0 heures sur sur ce fil.

Chaque pays fabrique ses contrats précaires ... Et les emplois précaires de la fonction publique ? et les stagiaires ?

et tous ces contrats politisés pour jeunes ou vieux etc ...

Privé ou public, l'esclavage c'est kif kif sur le principe : créer des emplois d'ajustement ou kleenex.

Pourquoi ne pas boycotter tous ces emplois indécents ? faire une manif sans masques ?

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Invité Magus
Invités, Posté(e)
Invité Magus
Invité Magus Invités 0 message
Posté(e)

A mon avis le hiatus se situe plutôt sur les définitions :

A quoi sert l'emploi et pourquoi le protéger ? Le protéger de quoi d'ailleurs ?

Pas si simple(s) comme réponse(s) ^^'

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Membre, 80ans Posté(e)
bibifricotin Membre 12 828 messages
Mentor‚ 80ans‚
Posté(e)

Non je me suis mal exprimé.

Je suis pour la protection du salarié et si je devais me situer sur l'échiquier politique, je suis de centre gauche.

Mais je suis un pragmatique qui sait que nous devons bâtir un projet de société efficace et pérenne.

Alors la protection sociale, je la prends comme un atout lorsqu'elle permet aux collaborateurs de se projeter dans la vie, faire des enfants, acheter une maison, consommer, obtenir la confiance des banques.

Et je suis contre la rigidité sociale lorsqu'on parle de privilèges, d'acquis définitif, d'exploitation des défaillances du système social.

Je suis persuadé d'être totalement incapable de définir ce genre d'équilibre et je plains ceux qui en ont la charge.

.

En résumé vous êtes partisan du contrat de travail unique.

C'est une piste de réflexion.

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