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Les dettes auront – elles raison de la planète finance ?


Croissant

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Croissant Membre 7 messages
Baby Forumeur‚
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Les dettes auront – elles raison de la planète finance ?

'Le budget devrait être équilibré. Le Trésor devrait être renfloué. La dette publique devrait être réduite. Et l'arrogance des fonctionnaires devrait être contrôlée'. Cicéron 106-43 avant JC."

En 2000 ans, les choses n'ont pas beaucoup changé. En six ans non plus, d'ailleurs les fondamentaux sont les mêmes depuis 2007 et les raisons de la crise n'ont toujours pas été traitées.

Le 19 octobre 1987, le Lundi Noir fut la pire panique boursière de l'histoire moderne. La Bourse de New York perdit 22,6% en une journée. Pourtant, elle a paru incompréhensible sur le moment. "Cette chute des indices est intervenue en pleine période de prospérité de l'économie mondiale... personne n'y comprenait rien", se souvenait encore récemment un vendeur d'actions chez Global Equities.

Ce n'est pas différent en 2013. Après avoir survécu à la faillite de la Grèce et de Chypre, aux tourments portugais,espagnols, italiens et irlandais, c'est un événement mineur en apparence qui risque d'emporter la Zone euro par un effet de réaction en chaîne.

Comment en est-on arrivé là ?

L'explication est aussi simple que paradoxale : il y a trop d'argent !

Depuis le début des années 2000,on observe une augmentation considérable de la monnaie en circulation dans le monde. Celle-ci a été multipliée par six depuis 10 ans : c'est trois fois plus que les échanges mondiaux sur la même période (ils n'ont été multipliés"que" par deux).

Si on peut estimer que cette augmentation de monnaie a permis de financer l'incroyable essor des économies émergentes, Chine en tête, cet argent facile a aussi généré des phénomènes de bulles.

L'argent s'est stocké dans des placements attractifs dont la valeur a monté artificiellement à cause de cet afflux de liquidités : il y a eu la bulle internet au tout début des années 2000, puis la bulle immobilière américaine qui a déclenché la crise en 2008 et aujourd'hui la bulle obligataire d'Etat.

L'argent facile émis par les banques centrales a permis de financer les déficits des Etats occidentaux sans que ceux-ci aient besoin de mettre en place les réformes cruciales à leurs équilibres budgétaires.

Ainsi les dettes ont gonflé sansque leur coût n'incite à équilibrer les comptes publics.

Lorsque les dettes sont devenues problématiques, les banques centrales se sont mises à émettre encore plus d'argent pour sauver leurs Etats au bord de la faillite -- entraînant encore plus d'effet de bulle. C'est ainsi qu'en 2011, la BCE a racheté pour 1 000 milliards d'euros de dettes publiques de la Zone euro.

La Banque des règlements internationaux (BRI), vénérable grand-mère des banques centrales, n'a pas mâché ses mots lors de la publication de son rapport annuel l'année suivante. Il y est clairement précisé que : "l'extraordinaire persistance des politiques monétaires laxistes est à mettre sur le compte des gouvernements dont l'action est insuffisante pour régler leurs problèmes structurels". Avec notamment la remarque saillante qui indique sans ambages que : " les banques centrales sont acculées pendant que les gouvernements traînent des pieds et remettent leurs réformes à plus tard".

Même si la base monétaire a connu une baisse momentanée en 2008 avec l'éclatement de la bulle immobilière, elle commence à s'infléchir à nouveau en 2013... Ce qui pourrait laisser présager de l'éclatement de la bulle de dette.

La raison est simple. L'argent créé depuis 10 ans ne correspond pas à plus de création de valeur par l'économie mondiale. En fait, il ne correspond à rien !

Pyramide des liquidités d'EXTER

Il se trouve que la crise que nous vivons en ce moment avait été anticipée par un économiste trop méconnu : John EXTER, vice-président, en son temps, de la Réserve fédérale de New York.

Le constat d'EXTER est simple.L'argent prend différentes formes : or, pièces et billets, billets de trésorerie, actions, produits dérivés... Ces formes sont plus ou moins sûres,plus ou moins liquides. Par exemple, il est plus facile d'échanger un billet de banque qu'une action d'entreprise avec laquelle on ne pourra jamais acheter son pain.

A partir de là, John EXTER organisa les différentes formes de l'argent en strates plus ou moins sûres, plus ou moins liquides. Ces strates, qui forment une pyramide inversée, sont les suivantes :

1) - Les produits dérivés ;

2) - Les titres reposant sur de l’immobilier, des entreprises non cotées et des matières premières ;

3) - Les obligations de sociétés,les actions cotées et les créances titrisées ;

4) - Les obligations d’Etats et les bons du Trésor ;

5) - Les billets, pièces et les comptes courants ;

6) - L’or.

Selon EXTER, l'or est la forme de monnaie la plus sûre. Même si votre Etat fait faillite et que vos billets perdent toute valeur, vous pourrez toujours échanger une pièce d'or. De l'autre côté de la pyramide, les produits dérivés sont les actifs les moins sûrs, comme l'a d'ailleurs prouvé la crise de 2008.

L'idée d'EXTER est que la monnaie circule entre les différentes strates plus ou moins risquées.

La pyramide d'EXTER a été élaborée dans les années 1950 puis adaptée aux produits dérivés qui n'existaient pas à l'époque.

En temps de croissance, la confiance fait que la monnaie se déplace facilement vers les strates les plus hautes et les plus risquée de la pyramide. Au contraire, en temps de crise,incertitude et inquiétude font tomber les capitaux vers les strates les plus liquides de la pyramide, c'est-à-dire les plus basses, vers les formes dont l'investisseur pense qu'il pourra toujours les échanger.

Lors de la crise de 2008 la fuite des actifs s'est faite dans le sens de la circulation de haut en bas prévue au sein de la pyramide :

- D'abord les produits dérivés se sont effondrés suite à la crise du crédit subprime,

- l'immobilier américain s'est effondré lui aussi,

- puis les marchés financiers.

Les banques centrales ont alors tenté de stopper ce phénomène de contraction de la masse monétaire en imprimant sans limite de la nouvelle monnaie. Ce faisant, elles n'ont que déplacé, retardé et amplifié le dénouement de la crise. La masse de monnaie créée par les banques centrales s'est nichée dans les titres de dette des Etats et sur les marchés boursiers et obligataires.

Finalement, la cause de la crise (une trop grande abondance de monnaie) a été amplifiée. Pendant ce temps,aucune réforme d'envergure n'a été menée... et nous voilà en 2013 dans la même situation que 2007, sauf que les Etats ayant transféré le risque sur leurs comptes, une immense bulle financière est prête à exploser avec pertes et fracas. La fausse monnaie ne suffira plus à replâtrer les fissures de la pyramide qui se lézarde à nouveau !

Aux Etats–Unis

Les Etats-Unis ont atteint ,au début de l’année 2013, la limite légale de leur dette publique, alors fixée à 16 432 milliards de dollars, au-delà de laquelle le pays ne peut théoriquement plus emprunter. Rapportée à la valeur nominale du PIB des Etats-Unis (15 864 milliards de dollars), elle représente désormais 104% du PIB.

La Fed estime que le total des dettes financées par les marchés du crédit (Total credit market debt outstanding) s'est établi à 56 280 milliards de dollars fin 2012. Or la Fed,dans sa publication "Flow of Funds" chiffre la dette américaine, tous secteurs confondus (total liabilities) à 125 313 milliards de dollars pour 2012, soit le double de la valeur du marché du crédit.

Tous secteurs confondus, la dette financée par le marché du crédit représente 354% du PIB américain et l'ensemble de la dette (total liabilities) 789% !

La Fed a acheté jusqu'au 15/03/2013 pour 1 965 milliards de dollars de bons du trésor alors que le déficit budgétaire américain a atteint, au cours des 12 derniers mois,1 352 milliards de dollars.

La question centrale est de savoir si la Fed peut cesser (à tout moment) sa politique monétaire ultra accommodante. La réponse est que l’arrêt brusque du QE (Quantitative Easing) déstabiliserait profondément les marchés habitués à l'impression monétaire.

La Fed, il faut le dire, ne peut tout simplement plus céder les obligations qu'elle détient déjà ni réduire son portefeuille en limitant ses futurs investissements obligataires. Qui, dans cette éventualité, financera le nouveau déficit budgétaire?

Dans ce contexte pour le moins préoccupant : "le marché ne sera pas stable et fera preuve d'une extrême volatilité", a souligné un courtier d'IG.

Note

- Aux Etats-Unis, il y a encore 297 500 milliards de dollars de dérivés sur les marchés.

En Allemagne

Le montant total d'exposition des banques allemandes aux dettes de pays périphériques se monte à 390 milliards de dollars, soit environ un dixième du PIB allemand (3 600 milliards de dollars).

Les obligations souveraines des pays du sud de la zone euro sont très loin d'être l'unique source d'inquiétude – et de défaillance – pour les banques allemandes. Selon Niels Jensen, d'Absolute Return Partners, le niveau d'exposition global de la seule Deutsche Bank aux différentes catégories de produits dérivés atteint 55 000 milliards de dollars – à rapporter toujours au PIB allemand.

Autant dire qu'en cas deproblèmes sur la dette italienne – ou espagnole – l'Allemagne aura le plusgrand mal à voler au secours de ses banques.

C'est par l'Allemagne que l'euro chutera prédisent les analystes. Non pas que l'Allemagne le veuille, mais l'économie qui porte toute la zone à bout de bras est en train de flancher. Depuis quelques mois, les chiffres sont décevants. La croissance n’est pas tout à fait au rendez-vous et surtout le ralentissement chinois fait craindre pour les exportations germaniques.

De plus, le 17 avril dernier,Egan-Jones, une petite agence de notation indépendante -- la seule qui ne soit pas liée à Wall Street -- a dégradé la note de l'Allemagne, dernière grande économie de la Zone euro à détenir le précieux sésame du ‘AAA’.

Or si les dégradations des notes financières des Etats-Unis, de la France ou de l’Italie n'ont pas eu de grands effets sur les économies de ces pays, la situation est différente avec l'Allemagne. Celle-ci joue tout d'abord le rôle de rempart pour les économies plus faibles de la Zone euro, elle n'a donc pas le droit de fléchir.

En Europe

2013 est une année chargée en refinancement. Au total, c'est 30% de la dette de long terme des pays de l'OCDE et donc de l'Europe qui doit être refinancée dans les trois prochaines années.Par "refinancer", comprenez que pour rembourser la dette venant à échéance, il faut en émettre une nouvelle. Le procédé passe comme une lettre à la poste lorsque les taux baissent... mais ce n'est plus du tout la même chose lorsque les taux d'intérêt augmentent.

L’agence de notation Moody's a affirmé que si un des pays 'AAA' de la Zone euro devait être dégradé, le Fonds européen de stabilité financière (FESF) le serait aussi.

Comme déjà 15 pays de la Zone euro sur 17 sont placés sous surveillance négative, cela provoquerait une réaction en chaîne : les taux d'émission de dette augmenteraient rapidement, empêchant les Etats de se refinancer et entraînant l'éclatement de la zone.

En Chine

Dans une interview accordée à Bloomberg le 29 mai dernier, la responsable senior de la branche institutions financières de Fitch Rating, Charlene Chu, révélait une situation explosive du secteur bancaire en Chine résumée comme suit :

"Ces cinq dernières années, les banques chinoises ont engrangé des actifs égaux à ceux du système bancaire américain. Le montant total des prêts s'est monté à 198% du PIB contre 125% quatre ans plus tôt. Il ne peut y avoir de solution à ce problème, quand le crédit est deux fois plus élevé que le PIB et qu'il progresse deux fois plus vite.

La hausse de 45 points au Japon de 1985 à 1990 et celle de 47 points en Corée de 1994 à 1998 ont toutes les deux déclenché des crises bancaires. Une telle hausse du ratio crédit/PIB de 75% est sans précédent. C'est l'un des indicateurs avancés les plus fiables en matière de crises financières.

Les entreprises ont accumulé des dettes, le ralentissement de la croissance entraîne une baisse de la rentabilité des investissements et à un moment donné, elles auront des difficultés à rembourser leurs dettes."

En faisant simple, les Chinois,ne pouvant plus honorer leurs dettes, vont devoir vendre les produits spéculatifs, puis leurs actifs les plus solides. C'est ce qui s'était passé de 2007 à fin 2008. Les bourses avaient chuté lentement, puis de manière accélérée jusqu'à provoquer un sell-off complet notamment sur les mines, les juniors aurifères ou pétrolières, qui avaient chuté pour certaines de plus de 90%.

Actuellement, le ratio du service de la dette des entreprises chinoises correspondrait à 30% du PIB. Pour la Banque des règlements internationaux (BRI), "les pays ayant eu un tel ratio (même inférieur) ont été confrontés à une crise financière et économique de grande ampleur". La spécialiste de la Chine, chez SG Cross Asset Research, Wei Yao, est très affirmative : "une part non négligeable des entreprises n'est pas en mesure de rembourser ni le principal ni les intérêts, ce qui revient à un financement (pyramidal) de type Ponzi."

Si la reprise économique chinoise de 2009 à 20111 a permis aux emprunteurs de faire face à leurs emprunts, une prolongation de la crise amènerait des défauts en série, des saisies de garantie et des liquidations de plus en plus brutales d'actifs.

Pour l'instant, le gouvernement chinois soutient le système (la PBOC aurait injecté d'urgence 150 milliards de yuans) mais jusqu'où et jusqu'à quand ?

Au Japon

Bien déterminée à relancer la consommation, la Banque centrale japonaise (BoJ) n'arrive cependant pas à réinverser durablement la balance commerciale courante. La (BoJ) déstabilise les marchés financiers mondiaux, a constaté Convictions AM dans son Point mensuel de gestion de juin 2013. "Elle veut faire en quelques mois ce que la Fed a fait en cinq ans", résume Alexandre HEZEZ, expert pour qui la question de la crédibilité de l'institution nippone se pose plus que jamais. "Sortir de la déflation n'est pas chose aisée, mais avoir des taux réels négatifs encore moins", souligne le gérant, qui estime en outre que "le niveau des taux d'intérêt japonais est aujourd'hui le principal défi pour les marchés".

Il faut souligner (à l’encre rouge) que le problème auquel est confronté aujourd’hui le Japon est de taille.Ce pays est tout simplement insolvable. Même avec une croissance de 3%, 4% ou même 5%, une dette à hauteur de 235% du PIB ne peut être remboursée.

Si la majeure partie de la dette est achetée en interne (90%), il faut savoir que c'est essentiellement des investisseurs institutionnels qui sont acheteurs.

Seulement voilà, jusqu'à présent, les investisseurs japonais acceptaient des rendements obligataires très bas (autour de 0,5%) parce que l'inflation était négative, à environ -0,5%. Au final, le rendement réel atteignait donc 1%. Mais maintenant que l'objectif officiel d'inflation est de 2%... un rendement de 0,5% devient beaucoup moins attractif, voire carrément dissuasif.

Pour retrouver un rendement réel d'1%, il faudrait donc que le rendement non corrigé de l'inflation des obligations japonaises dépasse les 2%. Ce qui rend la situation particulièrement dangereuse, c'est que le Japon est coincé :

- si les rendements n'augmentent pas – et c'est ce qui semble être le cas actuellement –, les acheteurs de dettes nippones vont s'en détourner pour préférer des placements plus intéressants.

- si les rendements augmentent, le poids de la dette va devenir très difficile à gérer pour le pays. Pour faire face à ses obligations, le Japon sera tenté d'imprimer encore plus... déclenchant un véritable cycle obligataire infernal.

Le 11 Juin dernier, la BoJ a décidé de ne pas amplifier son récent programme d'assouplissement monétaire destiné à stimuler la croissance du pays. Cette décision a alimenté les craintes des acteurs du marché de voir la Fed, elle aussi, commencer à revenir sur ses propres mesures de soutien.

A Tokyo, les cours se sont effondrés le jeudi 13 juin. L'indice Nikkei a plongé de 6,35%. Il s’agit de la deuxième plus importante chute de l'année après celle observée le 23 mai. Sont mis en cause :

- un net regain du yen ;

- la forte volatilité générée par les soubresauts des monnaies ;

- et les spéculations sur les politiques monétaires et économiques des banques centrales et du gouvernement japonais.

Diagnostic de la situation

1) - Le comité de Bâle regroupe les grandes banques centrales,celles-là mêmes qui rachètent les dettes souveraines douteuses après avoir incité les banques commerciales à les acheter...

2) - Les politiques monétaires profitent bien évidemment aux Etats exsangues et impuissants et au système bancaire chargé de mauvaises dettes qui ne seront jamais remboursées…

3) - Les bilans des banques centrales augmentent considérablement. Le montant des titres détenus par la Fed va passer de moins de 1 000 milliards de dollars en 2007 à 6 000 milliards en 2016. Au cours de la même période, le montant des titres détenus par la Banque du Japon sera passé de 20% du PIB à 60% et pour la BCE de 15% à 45%. Dans ces conditions, comment peut-on imaginer que les banques centrales pourront revenir à une structure"normale" des taux, sans provoquer une crise extrêmement grave ?

4) - Actuellement, les réserves de change mondiales ont atteint le niveau record d'environ 10 953 milliards de dollars. Or le statut de monnaie de réserve nécessite des fondamentaux économiques solides et une forte stabilité des prix, du système financier, du commerce extérieur, de la situation politique, etc. Au regard du surendettement des Etats, aucune monnaie de réserve ne remplit ces exigences.

5) - La capitalisation boursière du marché obligataire est de 98 000 milliards de dollars à comparer aux 60 000 milliards de PIB mondial.

6) - Le montant du marché des dérivés OTC (*) pour "Over The Counter" (le plus souvent des dérivés d'intérêt) exprimé en valeur notionnelle atteint l'incroyable montant de 700 000 milliards de dollars (source : BRI)

(*) Un marché OTC est un marché sur lequel les titres financiers s’échangent de gré à gré.

7) - Les bulles sur les actifs boursiers ou immobiliers découlent directement de la création monétaire à outrance de la Fed car l'argent du 'QE' n'alimente pas l'économie réelle (qui est de fait manipulée) mais les marchés financiers.

Evolution de la crise

Un autre acte de la crise commence à se jouer. Il se résumeen quatre points :

1 - Les investissements sur les marchés monétaires et obligataires qui financent théoriquement les nouveaux équipements industriels subissent une moins-value puisqu'ils ne compensent même pas l'inflation et les impôts.

2 - Toute la courbe des taux est déformée. Les crédits ne vont plus de manière optimale vers les investissements productifs et prometteurs.

3 - Le ralentissement de la croissance mondiale va devenir de plus en plus patent. L'ensemble des matières premières va en pâtir car dans certains domaines (métaux de base) les investissements passés portent leurs fruits et les capacités de production arrivent à contretemps.

4 - La manipulation des marchés par le maintien de taux d'intérêt anormalement bas et la création monétaire va introduire des distorsions de plus en plus flagrantes entre l'économie réelle et les marchés physiques d'un côté et l'économie financière et les marchés des contrats à terme de l'autre.

Conclusion

L'effondrement sec et brutal de la pyramide de la dette pourrait être imminent. Quand la bulle des dettes publiques éclatera, que ce soit en yen, en euro ou en dollar, les dégâts seront énormes. Il se traduira par l'explosion de la Zone euro, entre autres.

Pour contrecarrer cette chute aux enfers, il ne restera plus qu'une solution : toujours plus d'impression monétaire (John Williams, de ShadowStats, prévoit l'hyper inflation pour fin 2014 aux Etats-Unis)... et d'une manière ou d'une autre, la faillite des systèmes bancaires et des Etats.

Principales références

Simone WAPLER (ingénieur,économiste et rédactrice aux Publications Agora), Adrian ASH (directeur de recherche de BullionVault), Eberhardt UNGER (économiste), Michel SANTI (économiste) et Cyrille JUBERT (analyste économique).

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Invité sfc
Invités, Posté(e)
Invité sfc
Invité sfc Invités 0 message
Posté(e)
la faillite des systèmes bancaires et des Etats.

c'est sa le but que certain ce sont mis pour une soit disant (mondialisation) sa passe obligatoirement par l’effondrement et tant mieux , c'est la seul solution devant des gens qui veulent maintenir a tout pris un système Caduc , par contre après l’effondrement faudrait pas recommencer éternellement la même connerie .

la haut y a des tête qui vont tomber :smile2:

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Membre, Posté(e)
rupert801 Membre 826 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

La chute de 1987 est du a une faute de frappe d'un opérateur qui avait vendu 100 fois plus d'ibm que prévu, alors qu'a l’époque ibm était la plus grosse valeur de la cote.

Ensuite c'est du a la multiplication des micro ordinateurs : les tradeurs en avaient tous et avaient placé des ordres de ventes automatiques si la bourse tombait en dessous d'un certain niveau, ce qui arriva avec l'erreur ibm et en un instant tous les ordres de ventes furent exécutés ce qui fit descendre encore plus la bourse qui atteignit un nouveau palier où de nouveau ordres de ventes pour sauver les meubles furent automatiquement lancés et ainsi de suite.

Aujourd'hui ce n'est plus possible car il y a des coupes circuit.

N’empêche qu'en 91 avec le coup d'etat russe et la capture de gobatchev on était a -16% en matinée, avec des rumeurs d'avions de l'otan abattu...

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Membre, Forumeur confit, Posté(e)
Enchantant Membre 15 630 messages
Forumeur confit,
Posté(e)

Cicéron faisait preuve d’une clairvoyance d’économiste, lorsqu’il qu’il affirmait :

Le budget devrait être équilibré. Le Trésor devrait être renfloué. La dette publique devrait être réduite. Et l'arrogance des fonctionnaires devrait être contrôlée'.Cicéron 106-43 avant JC."

Or, un économiste, c’est quelqu’un qui saura très bien vous expliquer demain pourquoi ce qu’il a prévu hier ne s’est pas produit.

Si l’économie était un facteur dépendant exclusivement des monnaies que sont l’or, pièces ou billets, billet de trésorerie, action, produit dérivé, sous des formes plus ou moins liquides, les prévisions des économistes seraient vraisemblablement exactes et prévisibles.

Or si l’économie d’un pays est effectivement pour partie,tributaire d’une monnaie et de ses échanges, elle n’en est pas moins dépendante de ce qui se passe aussi chez ses voisins.

Or, en économie réelle, tout le monde se tient par la barbichette et dépend surtout de l’état de santé économique de son voisinage.

La prière du paysan normand est très significative et pleine de bon sens économique, lorsqu’il s’écrie :

« Mon Dieu, je ne vous demande point de biens, mettez-moi seulement à côté d’un qui en a, j’arrangerai »

Si la Chine achète massivement des bons du Trésor américain,alors que les USA n’ont cessé depuis des décennies, d’inonder le monde de papiers dollars, la crise réelle surviendra,non pas dans l’arrêt programmé ou pas de l’imprimerie des dollars, ou d’une révolte massive de la population chinoise, mais lorsque les partenaires économiques cesseront de manifester la confiance qu’ils ont, l’un en l’autre.

Par extension, tous les pays du monde sont économiquement interdépendants, c’est cela qu’il faut avoir à l’esprit. USA et Chine sont pris pour imager mon exemple.

Or, la confiance, c’est comme la météorologie, la pluie, le soleil, cela ne se décrète pas sur commande.

Je sais, c’est dur à admettre pour ceux qui croient ou prétendent, exercer un pouvoir sans limites sur le cours des événements.

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Membre, Posté(e)
rupert801 Membre 826 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

La fed imprime 40 milliards de dollars par mois ce qui aide bien le gouvernement us a payer les factures...

http://www.economiematin.fr/eco-digest/item/1354-reserve-federale-quantitative-easing-planche-billets-reserve-federale-40-milliards

Du coup la révolte contre le dollar a déjà commencé :

- la chine paie le petrole iranien non en dollar mais en or, comme l'inde.

http://www.egaliteetreconciliation.fr/L-Inde-paie-son-petrole-iranien-en-or-10122.html

- la russie et la chine ont abandonné le dollar dans leurs echanges bi lateraux pour le remplacer par le yuan et le rouble. La chine a conclu le même accord avec le brésil

http://fr.rian.ru/economic_news/20101123/187940867.html

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Membre, Dégonfleur de baudruches, 67ans Posté(e)
Dinosaure marin Membre 24 125 messages
67ans‚ Dégonfleur de baudruches,
Posté(e)

Principales références

Simone WAPLER (ingénieur,économiste et rédactrice aux Publications Agora), Adrian ASH (directeur de recherche de BullionVault), Eberhardt UNGER (économiste), Michel SANTI (économiste) et Cyrille JUBERT (analyste économique).

Je me disais aussi !!!

La principale activité de Mme WAPLER est de prédire des catastrophes pour vendre ses solutions financières.

M. ASH est à la tête du premier fond de placement en or.

On sent les conseils désintéressés et l'objectivité rigoureuse...

La fed imprime 40 milliards de dollars par mois ce qui aide bien le gouvernement us a payer les factures...

http://www.economiem...le-40-milliards

Du coup la révolte contre le dollar a déjà commencé :

- la chine paie le petrole iranien non en dollar mais en or, comme l'inde.

http://www.egaliteet...n-or-10122.html

- la russie et la chine ont abandonné le dollar dans leurs echanges bi lateraux pour le remplacer par le yuan et le rouble. La chine a conclu le même accord avec le brésil

http://fr.rian.ru/ec.../187940867.html

Ce qui favorise la montée de l'Euro comme monnaie de réserve.:D

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Membre, #GauloisRéfractaire, Posté(e)
LulzLamo Membre 4 233 messages
#GauloisRéfractaire,
Posté(e)

En gros que du bonheur pour les banquiers & Co.

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Membre, 30ans Posté(e)
economic dream Membre 3 028 messages
Baby Forumeur‚ 30ans‚
Posté(e)

L'article est intéressant , sauf qu'il accuse les Etats d'intoxiquer l'économie avec l'endettement alors que c'est surtout le secteur privé qui est endetté et plus particulièrement la finance :

us-debt-to-gdp-ratio.jpg

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Invité David Web
Invités, Posté(e)
Invité David Web
Invité David Web Invités 0 message
Posté(e)

Je vous jure c'qui faut pas lire... bah oui c'est le secteur privé qui est le plus endetté, mais grâce à qui et lorsqu'une entreprise coule le pays est-il pour autant en faillite ? La différence ? elle est juste là : dans le secteur privé tu déposes le bilan alors que dans le secteur public tu rackettes les gens pour continuer à dépenser sans compter, investir connaissent pas ces gens là, faire des bénéfices ? inconnu au bataillon...

Sinon merci pour la petite leçon d'histoire et comme dirait l'autre Cicéron c'est Poincaré...

En attendant exemple : Pourquoi le Portugal ne pourra sans doute jamais rembourser sa dette

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Membre, 64ans Posté(e)
caprepublic Membre 421 messages
Baby Forumeur‚ 64ans‚
Posté(e)

La monnaie ,scripturale,est créée par les banques privées en compensation de dette

http://monnaie.wikis...+mon%C3%A9taire

La monnaie est de la dette circulante ( l'or n'est pas de la monnaie scripturale,c'est une richesse intrinsèque)

Tout emprunt générant des intérêts à payer ,avec de la monnaie

Donc toute création de monnaie génére un besoin supplémentaire de monnaie à créer

La croissance monétaire continue est une nécessité de notre système

http://jcbonsai.free.fr/cc/CH8.html

Pour cela on monétise tout ce qu'on peut :les produits dérivés par exemple et en privatisant les droits à la retraite par répartition

Mais si la croissance de l'économie réelle est inférieure aux intérêts à payer il y a création de dettes non solvables

traces-endettement.jpg

http://detteeurofina...ur%20Total.html

C'est la situation de l'emprunteur qui ne peut payer l'usurier et qui voit sa dette augmentée tous les mois .La richesse de l'usurier augmente ,en écriture mais pas celle du debiteur et quand l'usurier saisit les biens de son débiteur il perd souvent sa mise

Resultat il faut changer ce systeme monetaire fou en un système utile aux peuples le 100% money par exemple

http://revolution-mo...une-courte.html

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Membre, 30ans Posté(e)
economic dream Membre 3 028 messages
Baby Forumeur‚ 30ans‚
Posté(e)

Je vous jure c'qui faut pas lire... bah oui c'est le secteur privé qui est le plus endetté, mais grâce à qui et lorsqu'une entreprise coule le pays est-il pour autant en faillite ? La différence ? elle est juste là : dans le secteur privé tu déposes le bilan alors que dans le secteur public tu rackettes les gens pour continuer à dépenser sans compter, investir connaissent pas ces gens là, faire des bénéfices ? inconnu au bataillon...

Sinon merci pour la petite leçon d'histoire et comme dirait l'autre Cicéron c'est Poincaré...

En attendant exemple : Pourquoi le Portugal ne pourra sans doute jamais rembourser sa dette

Je parle de la dette "du " secteur privé puisque l'on parle toujours de "la" dette publique , dans les 2 cas on ne subdivise pas la dette ( investissement, intérêts , emprunts pour payer les dépenses courantes, finance , ... ) .

Mais il y a toujours cette fixette sur la dette publique alors qu'une explosion de l'endettement privé , c'est vraiment pas mieux .

La question n'est pas de dire " c'est la faute à l'Etat " ou "c'est la faute au secteur privé " , c'est plus complexe que ça ( par exemple , le fait que l'Etat s'endette dans les années 70 a permis l'expansion des marchés financiers ; pour pouvoir s'endetter , les Etats ont libéralisé la finance et libéralisé les mouvements de capitaux , etc . )

Si la dette publique diminue un peu mais que l'endettement privé augmente fortement ( par exemple au Royaume-Uni ) , ça reste une situation économique non-viable sur le long-terme .

graph_euro.jpg

total-uk-debt.png

Sur la même période :

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USEurope_Finsector_debtGDP_Minack.png

Bref, l'endettement stimule bien plus le secteur financier que l'investissement réel ces dernières années .

@caprepublic :

Même le FMI a étudié ce plan, c'est dire si la situation est grave :

http://www.imf.org/e...012/wp12202.pdf

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Invité David Web
Invités, Posté(e)
Invité David Web
Invité David Web Invités 0 message
Posté(e)

Pff... C'est lassant de te faire comprendre des choses pourtant simple, le ménage qui veut s'acheter une barraque aujourd'hui doit emprunter, sauf s'il est déjà plein de fric, tu comprends ? il s'endette et rembourse un prêt pour un truc où il peut habiter, vivre, avoir des gosses, et demain la revendre s'il ne peut plus rembourser son emprunt ou s'il veut acheter plus grand ou plus petit ou ...

Après si c'est une entreprise, bah le gars va voir sa banque pour demander de la tune pour investir, pas que ça lui fait plaisir, mais pour développer son affaire dans 95 % des cas et non pour payer ses employers ? tu saisis pas la différences ?... bah dommage....

Tu auras beau nous balancer tes graphiques que t'as rien compris à la dette privée et publique... la dette publique m'sieur c'est tes sous qu'on dépense sans demander ton avis pour investir dans rien le plus souvent et la rembourser sur ce que le secteur privé gagne... et viens me parler de ce que gagne le secteur public actuellement on va vite rigoler...

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Membre, 64ans Posté(e)
caprepublic Membre 421 messages
Baby Forumeur‚ 64ans‚
Posté(e)

@caprepublic :

Même le FMI a étudié ce plan, c'est dire si la situation est grave :

http://www.imf.org/e...012/wp12202.pdf

MAZETTE! je ne me savais pas si populaire

Serieusement le 100% money consiste principalement à confier la creation monétaire à l'état donc aux politiques.

De peur des politiques démagogues,ça peut exister :hehe:, on a confié la création monetaire au secteur privé,qui a fait ce que l'on sait ,demandant l'aide des états pour les sortir de la m....,où nous sommes encore

Il faut trouver un compromis entre les deux une création monetaire d'etat supervisée par un conseil des sages et controlé par un organisme independant publiant les informations

@ david web

ilest evident qu'il y a 2 sortes de dettes

une pour investir :elle est garantie par l'investissement c'est la bonne acheter sa maison par ex construire un tgv

l'autre pour payer ses depenses courantes c'est la mauvaise :payer ses factures de fin de mois ou les salaires des fonfons :il n'y a aucun actif en face

c'est valable pour le secteur public et privé

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Membre, 30ans Posté(e)
economic dream Membre 3 028 messages
Baby Forumeur‚ 30ans‚
Posté(e)

Pff... C'est lassant de te faire comprendre des choses pourtant simple, le ménage qui veut s'acheter une barraque aujourd'hui doit emprunter, sauf s'il est déjà plein de fric, tu comprends ? il s'endette et rembourse un prêt pour un truc où il peut habiter, vivre, avoir des gosses, et demain la revendre s'il ne peut plus rembourser son emprunt ou s'il veut acheter plus grand ou plus petit ou ...

Après si c'est une entreprise, bah le gars va voir sa banque pour demander de la tune pour investir, pas que ça lui fait plaisir, mais pour développer son affaire dans 95 % des cas et non pour payer ses employers ? tu saisis pas la différences ?... bah dommage....

Tu auras beau nous balancer tes graphiques que t'as rien compris à la dette privée et publique... la dette publique m'sieur c'est tes sous qu'on dépense sans demander ton avis pour investir dans rien le plus souvent et la rembourser sur ce que le secteur privé gagne... et viens me parler de ce que gagne le secteur public actuellement on va vite rigoler...

Et c'est quoi l'immense différence avec une collectivité locale qui construirait des logements et s'endette pour cet investissement ?

J'ai l'impression que tu penses que j'accuse les entreprises et les PME , mais ce n'est pas vrai .

Je dis simplement que l'économie est de plus en plus endettée , que c'est le secteur privé qui s'est le plus endetté ces dernières années en général, ...

Et le secteur financier qui s'endette de manière explosive, ce n'est vraiment pas bon pour l'économie .

Je vois les choses de manière plus macro-économique :

il faut qu'il y ait de la dette nouvelle pour que la machine économique tourne , l'important n'est pas tellement de savoir si c'est un secteur financier spéculatif qui le fait ou un Etat dépensier .

C'est un peu le problème de l'argent-dette qu'a expliqué caprepublic .

Si tous les acteurs se désendettent , il y a moins de consommation donc il y a récession et donc l'endettement est plus lourd (puisque les revenus diminuent ) .

Donc , dans certains pays ( Royaume-Uni, Etats-Unis , ...) , c'est le secteur privé qui a été poussé à s'endetter pour faire tourner la machine économique ( car ils ont horreur de l'endettement public )

Dans d'autres pays , comme la France , c'est l'Etat qui s'est endetté ( car les ménages français aiment moins s'endetter que les anglo-saxons ) .

Ne pas oublier qu'une épargne publique négative ( = déficit public ) publique, c'est une épargne privée positive ( =surplus ) et vice-versa.

Les entreprises s'enrichissent à court-terme lors d'un déficit public , tu comprends ?

"

Pourquoi un déficit 0 est impraticable

9 mai 2012 par Gabriel Galand | Catégorie: Déficit public | 7 commentaires

Le président Hollande a inscrit à son programme le retour à l’équilibre budgétaire en 2017. Son challenger malheureux avait également cet objectif en 2016. La fameuse « règle d’or » qui est en débat en France et qui a été adoptée dans plusieurs pays européens, est précisément un objectif constitutionnel de retour à l’équilibre budgétaire. C’est dire que cet objectif semble être un critère de bonne gestion reconnu. Nous voudrions pourtant montrer qu’il ne peut être atteint dans le contexte actuel, sauf à entrer en récession.

Nous pouvons en donner la raison simplement, avant de développer la démonstration en Annexe. En effet, le PIB augmente chaque année, sinon en volume, du moins en valeur à cause de la hausse des prix. Même si celle-ci est faible, l’augmentation en valeur du PIB est entre 2 et 5%. C’est pourquoi il faut augmenter aussi la quantité de monnaie pour payer le total des transactions. Il faut donc que quelqu’un s’endette pour générer cette nouvelle monnaie, puisqu’il en est ainsi aujourd’hui dans notre système monétaire(1) .

Même sans parler de monnaie, à partir du moment où le PIB augmente en volume (ce qu’il faut souhaiter), on ne peut financer par l’épargne des agents que les investissements courants, ceux qui permettent de rester à l’équilibre. En effet, si on veut financer un investissement supplémentaire, il faudrait épargner encore plus, donc amputer la consommation d’équilibre, et donc provoquer la récession. L’endettement est donc globalement nécessaire également par ce raisonnement non monétaire, pour financer la croissance.

Qui plus est, en plus du financement de la croissance de la masse monétaire et du volume des transactions, si, comme c’est le cas pour la France, le pays a une balance commerciale déficitaire, la Nation dans son ensemble doit aussi s’endetter vis-à-vis de l’étranger pour le même montant.

Par conséquent, si l’Etat ne s’endette pas pour financer ces deux postes, quelqu’un d’autre doit le faire à sa place(2) . Les ménages français sont toujours structurellement épargnants, comme tous les ménages des pays développés (les anglo-saxons qui sont les moins épargnants sont autour de zéro). On ne peut donc compter sur eux pour s’endetter. D’ailleurs, comment justifier une telle incitation alors que l’Etat lui-même se serrerait la ceinture par idéologie ? Et puis, la crise de 2008 a montré qu’un endettement excessif des ménages américains a eu des conséquences dramatiques.

Restent les entreprises, qui devraient alors financer par leurs dettes non seulement l’avenir et la balance commerciale, mais aussi l’épargne des ménages.

Est-ce possible ? En tout cas on ne peut le garantir. Notamment en temps de crise, les entreprises ont plutôt tendance à se désendetter, et les banques, contraintes par des créances douteuses et par des règlements prudentiels plus stricts (Bâle 3) prêtent beaucoup moins Nous verrons en Annexe par des statistiques qu’il est peu probable que les entreprises se comportent ainsi. C’est pourquoi imaginer que le déficit public peut être en permanence à zéro, c’est nier tout simplement le fait que c’est l’Etat qui a l’obligation de réguler l’économie est qui est donc en quelque sorte un « emprunteur en dernier ressort ».

Que se passe-t-il s’il ne le fait pas, s’il maintient son déficit à zéro et si la Nation devient globalement épargnante ? Dans ce cas elle s’engage évidemment sur le chemin de la récession, puisqu’elle retire des moyens de paiement du circuit chaque année.

On peut d’ailleurs observer que dans notre pays, le solde budgétaire n’a jamais été positif sur de longues périodes.

Comment alors régler le problème de la dette ? Dans le passé, celui-ci a été réglé soit par l’inflation, soit par un endettement des entreprises et de l’Etat dans un système de crédits aidés (voir Annexe). En fait, si on ne veut pas compter, ou pas trop, sur l’inflation, la solution est là. Elle n’est pas de supprimer l’endettement, mais de le rendre moins douloureux pour l’Etat ou les entreprises, ou de le remplacer par une génération de moyens de paiements qui n’endette personne.

La solution radicale est que les moyens de paiements soient générés par la Banque Centrale et mis à la disposition de l’Etat (solution de Maurice Allais), sans endettement aucun. Elle est un peu brutale.

Une solution moins extrême est que la Banque Centrale rachète une partie des dettes. Ceci n’est pas dangereux tant qu’on est en récession et tant que cet endettement répond à la régulation définie plus haut. Une fois la dette revenue dans le périmètre de l’Etat elle est beaucoup moins pénalisante (les intérêts restent dans les recettes du secteur public) et on pourrait imaginer que la banque centrale et l’Etat conviennent entre eux d’annuler tout ou partie des titres possédés par la banque centrale (défaut concerté). Evidemment tout ceci est pure spéculation car il est impossible de procéder ainsi dans le cadre des traités européens existants

Un autre moyen qui implique les entreprises est de remettre à l’honneur leur financement par les banques par un circuit de prêts bancaires organisé pour ce faire (et qui implique la Banque Centrale) au lieu que les entreprises se financent auprès des épargnants ou par leur propre épargne (autofinancement). Cet endettement plus important des entreprises a été pratiqué dans le passé jusqu’au début des années 1980, dans des conditions très différentes d’aujourd’hui (voir en Annexe).

Il faut ajouter que pour impulser cet endettement des entreprises, l’Etat doit s’engager aussi par le financement de commandes d’investissement. Il nous semble donc qu’un plus grand endettement des entreprises, à supposer qu’il soit possible, accompagnerait et amplifierait l’endettement de l’Etat, mais ne permettrait pas de le supprimer.

En conclusion, l’objectif de déficit zéro semble bien être une idée étrange et suicidaire. Si on reste dans le système actuel cet objectif revient pour l’Etat à renoncer à son rôle de régulation de l’endettement, avec une récession assurée. La seule politique raisonnable est alors de continuer à s’endetter jusqu’à ce que la croissance revienne. Ou bien, si on accepte de réformer le système, la réforme doit porter sur le rôle régulateur de l’Etat et de la Banque Centrale avec une génération de moyens de paiements « indolore » par l’Etat et/ou la Banque Centrale.

ANNEXE

Nous développons ici l’idée de l’interdépendance des endettements des agents économiques, avec une illustration historique utilisant des chiffres de l’INSEE pour la France.

D’abord pour ceux qui aiment bien que tout soit démontré rigoureusement, ils peuvent se reporter à la Fiche Technique N°16, qui permet d’arriver à la relation

Solde Entreprises +Solde Ménages + Solde Etat = Balance Commerciale

Dans cette relation le « solde » d’un secteur est la différence entre ses recettes et ses dépenses (dépenses courantes et investissements non financiers). Ce solde peut être positif (secteur épargnant) ou négatif (secteur endetté). Pour le secteur public, le solde de l’Etat est en général négatif et on l’appelle le « déficit de l’Etat ».

La « balance commerciale » est un solde des échanges extérieurs calculés de la même manière que pour les autres secteurs, mais elle n’est identique à aucun des agrégats habituels de la balance des paiements. L’agrégat le plus proche est la balance courante, mais il manque certains investissements. Nous conservons pour tous nos chiffres et graphiques ce « solde extérieur », qui est égal à la somme de tous les autres soldes, et qui est un sous ensemble de la balance des paiements comprenant la balance courante ainsi que le solde des investissements non financiers.

L’évolution de ces épargnes nettes en France dans les 20 dernières années est représentée Figure 1 (données INSEE, en % du PIB).On y retrouve la complémentarité des soldes, car on peut vérifier que partout la somme des soldes des secteurs est égale à la balance commerciale. Précisons aussi que les soldes étant donnés en pourcentage de PIB, l’endettement nécessaire pour financer la hausse de ce PIB en valeur n’y figure pas. Ceci n’altère pas la valeur du raisonnement, mais il faut s’en souvenir.

Deficit_0_img001.gif

On voit aussi à la fois certaines tendances avant la crise de 2008 et un changement important lors de cette crise. Avant la crise, on note que

- les ménages sont structurellement épargnants, autour de 4% du PIB.

- Les entreprises sont légèrement positives en début de période et légèrement négatives en fin de période.

- Les APU (Administrations Publiques), qui sont entre -4% et -6% du PIB dans les années 1992-1996, reviennent dans la zone -2% à -4% jusqu’à 2008.

- La balance commerciale, qui s’améliore jusqu’à 1998 et culmine à +3% du PIB, entame une chute continue et devient négative en 2005 (-2% en 2007).

En 2008, avant la crise, on a donc une situation relativement saine, bien que la balance commerciale soit à -2%. En effet, en face de l’épargne de 3% des ménages, les entreprises s’endettent au niveau de -2% et les APU peuvent se contenter de -3% pour équilibrer l’épargne nationale.

La crise de 2008 change la donne. Le graphique montre que tous les agents privés augmentent brutalement leur épargne nette (ou se désendettent). Au total, il y a une hausse de plus de 4% du ratio de l’épargne au PIB. Que se passe-t-il si l’Etat ne fait rien ? Il suffit de regarder comment sont calculés les soldes financiers pour voir que

- Du côté des entreprises, les ventes ayant chuté, le seul moyen d’améliorer le solde est de diminuer les revenus distribués vers les ménages et les impôts versés à l’Etat ;

- Du côté des ménages, si les revenus diminuent, le seul moyen d’améliorer le solde est de diminuer les achats.

Au total la récession était certaine. L’Etat a donc compensé intégralement cette correction des soldes financiers en dégradant le sien du même montant, c’est-à-dire en s’endettant au niveau de plus de 7% du PIB. S’il ne l’avait pas fait, la baisse des revenus distribués aurait entrainé la récession et forcé les agents privés à baisser leur épargne (ou augmenter leurs dettes). Mais autant, en situation de croissance l’endettement anticipe cette croissance et l’accompagne, autant, en situation de récession, l’endettement forcé entraîne une spirale récessive, voire le piège de la déflation.

Regardons maintenant l’avenir et la volonté apparente du président de ramener le déficit public à zéro, tout en obtenant une croissance modérée mais non nulle (environ 2% par an). Dans un tel contexte, on ne voit pas pourquoi les ménages changeraient de comportement. Compte tenu de la persistance et même de la hausse probable du chômage, ils seront peut-être un peu contraints de baisser leur épargne, mais il ne faut pas compter sur un excédent inférieur à 3% du PIB. Pour donc que l’Etat puisse être à zéro, il faudrait que les entreprises s’endettent suffisamment pour compenser les 3 à 4% des ménages et les 2 à 2,5% du déficit commercial soit un endettement nécessaire de -5 à -7%. Alors qu’elles ne sont jamais descendues en dessous de -3% dans les 20 dernières années, on ne voit pas comment cela pourrait devenir réalité, d’autant plus que les banques ne prêtent pas volontiers, comme nous l’avons déjà expliqué.

Deficit_0_img002.gifNous avons indiqué que dans le passé les entreprises se sont endettées plus volontiers que depuis les années 1980. En effet, le graphique (figure 2) le montre. A cette époque, les banques prêtaient volontiers aux entreprises, d’autant qu’elles étaient aidées par une politique active du crédit (crédits préférentiels, bonifications) adossée à un soutien de la Banque Centrale, qui escomptait facilement ces crédits pour refinancer les banques.

De plus, les principales banques françaises étaient nationalisées et l’Etat pouvait aisément leur imposer cette politique du crédit. Revenir à des conditions similaires impliquerait donc un bouleversement de l’organisation bancaire.

On améliorerait un peu les choses en réduisant le déficit commercial extérieur. Mais comment réduire ce déficit ? Certains invoquent plus de compétitivité et la baisse des charges d’impôt et de salaires. Mais de telles baisses des charges des entreprises augmenteraient celles de l’Etat et des ménages et donc leur endettement. Une amélioration de la balance commerciale ne semble donc possible qu’avec un minimum de protectionnisme. A contrario, si on ne fait rien, il est à craindre que la balance commerciale ne se dégrade encore et ne rende l’équilibre budgétaire plus difficile encore.

Une mise en œuvre par l’Etat d’une réduction du déficit à zéro ne peut donc s’imaginer qu’en contexte de déflation. Dans un tel contexte, la valeur relative des dettes augmente mécaniquement et l’équilibre se rétablit aux dépens des revenus des agents."

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Membre, Posté(e)
Duval1887 Membre 112 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Qu'elle soit privée ou publique c'est le secteur financier qui profite de la dette. Ce qui signifie que la ponction opérée par la finance sur la production est de plus en plus lourde. On en est à un point où grandes entreprises comme états s'endettent principalement parce que le le service de leurs dettes réduit drastiquement leurs capacités d'autofinancement.

Il est donc urgent de mettre en cause le coût du capital et de sa bureaucratie pléthorique (eh oui la bureaucratie n'est pas l'apanage du secteur public!).

Il y a tout un panel de solutions selon la profondeur des changements que l'on veut imprimer:

- régulation drastique (par exemple les "taxes couperets" proposée par F.Lordon)

- la collectivisation du système bancaire (et non pas son étatisation)

- la mise en place d'une cotisation investissement sur le modèle des cotisation retraite ou santé assise pour financer l'économie sans recours au capital.

Dans tous les cas l'essentiel des dettes actuelles devra être épuré car ces dettes ne correspondent à rien d'autre qu'une inflation monétaire, la question est de savoir dans quelles conditions cette opération se fera et par quoi remplacer un système qui prend l'eau de toutes parts.

Ce qui est certain c'est que quand le parasite devient plus gros que la bête sur le dos de laquelle il se trouve il est grand temps d'agir...

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Membre, 64ans Posté(e)
caprepublic Membre 421 messages
Baby Forumeur‚ 64ans‚
Posté(e)
La solution radicale est que les moyens de paiements soient générés par la Banque Centrale et mis à la disposition de l’Etat (solution de Maurice Allais), sans endettement aucun. Elle est un peu brutale.

:plus:

au moins pour le secteur public

L'Etat est son propre assureur pourquoi pas son propre banquier.

Nous pourrions économiser un peu des 47 milliards d'interets que nous coute la dette tous les ans.Bizarrement cette dépense n'est jamais attaquée

on préfère s'attaquer aux retraites :snif:

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Invité David Web
Invités, Posté(e)
Invité David Web
Invité David Web Invités 0 message
Posté(e)
Et c'est quoi l'immense différence avec une collectivité locale qui construirait des logements et s'endette pour cet investissement ?

J'ai l'impression que tu penses que j'accuse les entreprises et les PME , mais ce n'est pas vrai .

Je dis simplement que l'économie est de plus en plus endettée , que c'est le secteur privé qui s'est le plus endetté ces dernières années en général, ...

Et le secteur financier qui s'endette de manière explosive, ce n'est vraiment pas bon pour l'économie .

Je vois les choses de manière plus macro-économique :

il faut qu'il y ait de la dette nouvelle pour que la machine économique tourne , l'important n'est pas tellement de savoir si c'est un secteur financier spéculatif qui le fait ou un Etat dépensier .

C'est un peu le problème de l'argent-dette qu'a expliqué caprepublic .

Si tous les acteurs se désendettent , il y a moins de consommation donc il y a récession et donc l'endettement est plus lourd (puisque les revenus diminuent ) .

Donc , dans certains pays ( Royaume-Uni, Etats-Unis , ...) , c'est le secteur privé qui a été poussé à s'endetter pour faire tourner la machine économique ( car ils ont horreur de l'endettement public )

Dans d'autres pays , comme la France , c'est l'Etat qui s'est endetté ( car les ménages français aiment moins s'endetter que les anglo-saxons ) .

Ne pas oublier qu'une épargne publique négative ( = déficit public ) publique, c'est une épargne privée positive ( =surplus ) et vice-versa.

Les entreprises s'enrichissent à court-terme lors d'un déficit public , tu comprends ?

Je ne peux pas répondre à ça, tout est mélangé, le privé le public, la macro économie, la finance, son rôle, ce que font les autres, ce que ne fait pas la France, j'arrive pas à trouver le bon angle pour te faire comprendre que l'argent dette c'est une machine à broyer et à faire des bulles financières et l'intérêt de pouvoir investir ou consommer en s'endettant un peu... un effet de levier... une façon d'aller plus vite...

L'Etat s'est endetté pour pouvoir profiter du système mis en place avec des taux moindres, comme les particuliers et entreprises, dans les années 90 l'Etat empruntait encore à des taux de 15 % aujourd'hui c'est du 3 % voir du zéro %, faut être con pour ne pas emprunter à ces taux là, et le privé à la différence de l'Etat c'est que c'est pas pour finir les fins de mois qu'ils empruntent, quoi que si on regarde les chiffres du surendettement de plus en plus de personnes se font piégés, mais pour se développer...

Après, quand on coupe les robinets, forcément y'a un gros malaise et planète finance s'écroule et planète économie réelle s'effondre...

Tu veux raisonner en terme de macro économie, alors qu'au niveau micro c'est pratiquement pareil et que lorsqu'on se ruine à payer des intérêts au lieu de rembourser le capital, faire des emprunts pour rembourser des emprunts, on a juste eu les yeux plus gros que le ventre et misère de misère, faut se priver pour nourrir des vautours et bouffer des patates à l'eau tous les jours.

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