Le mal entendu

Il se regarde en face à travers le miroir. Devant lui, le reflet de son visage et de son âme. Qui est-il? Que peut-il? On ne décide pas de qui l'on est. Lui ne le pense pas, en tout cas. Il faut dire qu'il n'a jamais eu la chance de choisir. De réellement choisir. Peut-être qu'il en avait eu l'opportunité. A vrai dire, il l'ignore. Et cela n'a plus la moindre importance maintenant. Dès lors qu'on emprunte un chemin, il est difficile de retourner en arrière. Personne ne va dans le passé. Sauf pour s'y perdre. Mais, il est plutôt de ceux qui se sont égarés dans le présent. Au fond, sa vie actuelle est plus trompeuse encore que l'ensemble de son existence qui l'y a menée. Il ne rejette pas sa responsabilité car responsable, il l'est. Ne le sommes-nous pas tous? Mais lui l'est sans doute un peu plus que les autres. Il le sent. Il le souhaite.

Vraiment, comment ses yeux sont-ils devenus si sombres? Il n'y voit qu'un manque de profondeur, qu'une souffrance abandonnée. Son seul don est de pouvoir fuir sa douleur, de rechercher ses maux. Cela, c'est sa volonté. Il sait que l'on décide de ce que l'on ne sera pas. Et lui, il ne sera jamais comme il le faudrait. Ses traits le lui racontent. Trop creusés pour être remblayés. Les trous abyssaux ne se comblent pas : ils se couvrent à peine. Sa déception est à la hauteur de sa peine. Déçu par la vie qu'il aurait aimé, déçu par ce qu'il aurait pu être, déçu par ce qu'il semble être. Un néant qui tente de trouver de quoi exister. Mais, ce qui n'est pas substance ne peut pas se mouver. Il est la peinture de son autre vie.

Au fond, le contrôle, il l'a délaissé depuis ce jour où il a failli par en être empoisonné. Trop de retenues, trop de politesses, trop peu de naturel. Il avait eu le sentiment qu'il s'aliénait de jour en jour, que son âme méritait un autre envol. Cet envol, il le prend. Oh non! Il ne vise pas l'éternel, bien qu'il soit en chaque acte. Non, ce qu'il tente d'atteindre, voilà longtemps qu'il l'a loupé. Voilà le désespoir. Il n'y a qu'en bas qu'on remarque à quel point les choses sont ce qu'elles ne sont pas tout à fait. Quand on est capable de le supporter. Vivre, ce combat contre l'existence.

Sa mine lui paraît bonne. La mort semble s'y immiscer. Peut-être y est-elle déjà cachée? Ne sommes-nous pas un peu de cette étrangeté? Il croit que la mort, c'est l'arrivée. Il sait pourtant que la mort, ce n'est pas même avoir débuté. Quoi? Il ne le sait. Peu lui importe. Il ne la craint pas, ou plus, depuis qu'il en est. Son essence est absence. Quoi que tout se brouille. Tout se fend.

Il cherche les morceaux. Comment recoudre ce qui ne peut se lier? Il voudrait tellement pouvoir ressentir l'unité, la fatalité. Est-ce pour cela qu'il s'en va défaire les faibles noeuds? L'autre ne doit-il pas comprendre sa vanité? Le monde devient flou. Il ne se voit plus. Il peine à marcher. Où aller? L'enfer est déjà juste à côté. Disloqué. Devenu oeuvre de paix. Il n'y a bien que le silence pour taire les bavards silencieux. Le silence, et la vie.

pas mal à 19 ans

vraiment pas mal

Merci d'avoir lu sylvia :)

j'ai du mal à croire que t'as 19 ans ,

t'es sur ?

Bien sûr que je suis sûr. Pourquoi je mentirais sur mon âge?

ouai mais il y en a qui mette n'importe quoi.

merci pour ce joli texte.

Merci à toi d'avoir pris de ton temps pour le lire, surtout, oui :)

Waow , chapeau bas l'artiste ! :)

Merci bien m'dame

bonjour

oui , tu à un certain talent pour ne pas dire , un talent certain .

bonne journée

N'allons pas trop vite, mais merci aussi^^'

Et bonne soirée, pour le coup!

Serait-il aussi un mort vivant?

Là, c'est toi qui vois!

voila ce que j'adore dans ce texte :

Il se regarde en face à travers le miroir. Devant lui, le reflet de son visage et de son âme. Qui est-il? Que peut-il?On ne décide pas de qui l'on est.Il faut dire qu'il n'a jamais eu la chance de choisir. De réellement choisir. Peut-être qu'il en avait eu l'opportunité. A vrai dire, il l'ignore. Et cela n'a plus la moindre importance maintenant. Dès lors qu'on emprunte un chemin, il est difficile de retourner en arrière. Personne ne va dans le passé. Sauf pour s'y perdre. Mais, il est plutôt de ceux qui se sont égarés dans le présent. Au fond, sa vie actuelle est plus trompeuse encore que l'ensemble de son existence qui l'y a menée. Il ne rejette pas sa responsabilité car responsable, il l'est. Ne le sommes-nous pas tous? Mais lui l'est sans doute un peu plus que les autres. Il le sent. Il le souhaite.

Il sait que l'on décide de ce que l'on ne sera pas. Et lui, il ne sera jamais comme il le faudrait. Ses traits le lui racontent.

Sa déception est à la hauteur de sa peine. Déçu par la vie qu'il aurait aimé, déçu par ce qu'il aurait pu être, déçu par ce qu'il semble être. Un néant qui tente de trouver de quoi exister.

et ça aussi j'aime bien :

Il n'y a bien que le silence pour taire les bavards silencieux. Le silence, et la vie.

c'est vrai je pense qu'on ne décide pas de qui l'on est

mais qu'on décide de ce qu'on ne sera pas.

Mais ceci est vrai dans les grandes perspectives de la vie.

si on ne peut pas décider de grand chose on décide de ce qu'on ne sera pas.

Et ce qu'on ne sera pas, devient donc aussi ce qu'on est, comme en creux de cet autre monde fait des autres,

Et cela nous définit aussi,

Même si on ne s'y attend pas que ça nous définisse.

C'est fou non

J'aime bien ce genre de folie la.

Et j'aime bien cette phrase aussi :

Au fond de cette mise au point sur sa vie et sur soi-même :

"Un néant qui tente de trouver de quoi exister. "

cette sorte de petite mort, ce retour au point mort.

qui rappelle qui re-situe ce qu'on est ,ce centre.

c'est encore cette chose toute petite à la rencontre du grand univers.

C'est curieux parce que là tu interprètes le néant comme la petitesse par rapport à l'univers. Un peu comme le roseau pensant de Pascal, finalement. Pourquoi pas, d'ailleurs. C'est, disons, plus optimiste.

Mais, j'aime bien aussi ce genre de folies-là, ma foi, et, le fait de me donner les passages les plus, disons, intéressants, m'aident à mieux voir où ça pêche pour les autres. Du coup, et bien, merci.

oui et moi je suis une optimiste dans ce domaine,

je crois que devant cette immensité et cette beauté qui touche à la féérie

il y a pas de raison de pas l'être, non ?

mais le néant ça marche aussi ,parce que ça amplifie cette notion d'exister,

ce désir d'exister cet imperatif d'exister,

mais c'est pas pour autant qu'on est un néant, je ne le pense pas

la on aborde la metaphysique, et c'est vrai que c'est mon violon d'ingres et oui je pense que oui on n'est pas rien.

Cela dépend de chacun, oui.

Et, l'optimisme est une bonne chose, je crois.

c'est vrai que l'optimisme c'est vachement important,

parce que sans une dose d'optimisme, on ne fait rien.

Même en etant pessimiste, surtout d'ailleurs en etant pessimiste.

C'est très bon ; Bravo Jedino.

Merci : je n'ai pas eu l'occasion encore de lire ce que tu as produit toi