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L’art de vivre sans art ?


Pierre-de-Jade

Messages recommandés

Membre, 43ans Posté(e)
Pierre-de-Jade Membre 1 742 messages
Forumeur alchimiste ‚ 43ans‚
Posté(e)

L’art de vivre sans art ?

L’homme peut-il vivre sans art ? Ma femme peut-elle vivre sans moi ?

Ces questions existentielles hantent l’esprit du commun des mortels depuis la nuit des temps, il est vrai de façon plus ou moins marquée selon les individus, notamment les célibataires.

Il est généralement admis que la béatitude adulatoire éthylico-houblonnée d’un supporter d’artistes du ballon rond n’est que très discrètement troublée par la présence du Jugement dernier de Michel-Ange sur l’un des murs de la Chapelle Sixtine. Ce dernier n’évoquant en son for intérieur que les stations de métro situées à proximité du Parc des Princes.

Pour autant, une vie sans art serait difficile à vivre, même avec un ballon.

Réfléchissez un peu. Que ferions-nous des cadres s’il n’y avait rien à encadrer ? Ils perdraient à l’évidence l’essentiel de leur raison d’être si celle-ci se limitait à l’encadrement de photos de famille dont vous avez personnellement du mal à voir en peinture certains de ses membres.

Et je vous le demande, sans la musique quel usage ferions-nous du trombone à coulisse et du cornet à piston ? Impossible de les utiliser comme réceptacles ou comme vases à fleurs sans risquer de passer pour l’instigateur d’une nouvelle forme d’art moderne. Autant souffler dans un violon.

Sans parler ou plutôt si, j’en parle, de la baisse prévisible de fréquentation des musées et des salles de spectacle : c’est fou comme les gens se lassent vite quand il n’y a rien à voir.

A l’évidence donc, l’homme éprouve de grandes difficultés à vivre sans art.

Le Petit Larousse, qui contrairement au petit de la rousse d’à côté sait de quoi il parle, propose cette définition de l’art : « création d’objets ou de mises en scènes spécifiques destinées à produire chez l’homme un état particulier de sensibilité plus ou moins lié au plaisir esthétique ».

Une absence d’art influe donc directement sur la sensibilité d’un individu, comme l’a démontré Adolf Hitler qui en abandonnant très tôt sa carrière d’artiste peintre a assez rapidement perdu une grande part de la sienne.

Ceci démontrant soit dit en passant qu’il est tout à fait possible d’être un mauvais peintre et de faire un excellent dictateur, laissant ainsi une lueur d’espoir à bon nombre de naufragés du pinceau.

Mais revenons un peu à la fin de la définition proposée « … plus ou moins lié au plaisir esthétique ». Là se situe le fond du problème. La notion d’art s’avère très relative de part la subjectivité de chacun vis-à-vis de l’esthétisme et de la beauté.

Là où certains crieront au génie face à un point noir au milieu d’une toile, d’autres, majoritaires et totalement incultes, n’y verront, les pauvres, qu’un point noir. Alors qu’en y regardant de plus près, il est incontestable que le point est plus gros.

Cet aspect nous ramène au lien évoqué plus haut, entre l’art et la dictature.

Qui n’a pas été le témoin de péroraisons affligeantes d’un pseudo artiste médiatico-mondain bouffi d’arrogance et dont la fatuité n’a d’égale que l’ineptie, expliquant en quoi sa compression réalisée à partir de boîtes de cassoulet toulousain et de sardines à l’huile bretonnes ravalerait le Penseur de Rodin au stade de la ringardise absolue. Ce type d’artiste me laisse pour le moins songeur et dans un état de flatulence avancé, les compressions ayant tendance à m’oppresser.

Un autre vous présentera comme un chef d’œuvre l’amas de tâches difformes composé en laissant courir sur la toile la queue d’une vache trempée dans la gouache, la queue pas la vache, laissant ainsi penser qu’il y a plus d’art dans la queue d’un bovidé que dans la main de mon beauf. Alors qu’il faut bien se rendre à l’évidence que ce chef d’œuvre inoubliable n’aurait que très peu de chance de franchir la présélection des dessins de l’école maternelle en vue d’être exposés le jour de la fête de fin d’année.

Ou encore cet autre qui vous expliquera doctement que sa suspension réalisée à partir d’un ressort à boudin et de quelques boulons et écrous rouillés lui a été inspirée par le ciel. Si c’est le cas, le ciel devait être ailleurs, parce que franchement, faire de l’art à partir de boudin, c’est du travail de cochon.

Mais malgré tout, avouons-le, écouter du Mozart tout en dévorant des yeux un tableau de Monet reste un plaisir inégalable, que seul un bon match au Parc des Princes pourrait approcher…

;) :)

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Membre, forumeur éclairé, 55ans Posté(e)
Lugy Lug Membre 10 224 messages
55ans‚ forumeur éclairé,
Posté(e)

l'art étant la racine de l'artifice j'aurais envie de dire oui mais c'est aussi la racine de l'artisanat de l'artichaut de l'artpège et de l'arthrose ce qui fait de chacun de nous des artistes en tous genres alors je dirais que l'art de vivres c'est d'apprendre à vivre sont art. et parfois de vivre avec.smile.gif

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Membre, 43ans Posté(e)
Pierre-de-Jade Membre 1 742 messages
Forumeur alchimiste ‚ 43ans‚
Posté(e)

Oui, et le malab'art, cousin germain du caramb'art mexicain, est un dérivé de l'art plastique... :o°

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Membre, Artisan écriveur , 56ans Posté(e)
Bran ruz Membre 8 737 messages
56ans‚ Artisan écriveur ,
Posté(e)

Vous oubliez l'art maniaque fort prisé dans le Sud Ouest de la France.

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Membre, 43ans Posté(e)
Pierre-de-Jade Membre 1 742 messages
Forumeur alchimiste ‚ 43ans‚
Posté(e)

Et n'oublions surtout pas l'art con et sa variante l'art bête (ou art zoo en Allemagne) qui a un nombre d'adeptes en pleine expansion ! :smile2:

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