Mêmes causes, mêmes effets.

Des émeutes en série inquiètent le régime chinois.

Le mauvais traitement infligé à une marchande de Zengcheng a récemment déclenché une flambée de violence.

De notre corespondant à Pékin.

Pékin doit faire face depuis quelques jours à une vague d'émeutes sérieuses, aujourd'hui des travailleurs migrants dans le sud du pays, après que la Mongolie-Intérieure a été secouée par la colère de bergers et d'étudiants mongols. Dans les deux cas domine le sentiment d'être victime de discriminations.

Le point le plus chaud se situe à Zengcheng, à une heure de Canton, le cœur de la grande province exportatrice du pays. Un simple incident, au cours duquel des vigiles ont maltraité une jeune marchande ambulante, jetée à terre alors qu'elle est enceinte, a mis le feu aux poudres. La colère a dégénéré en émeutes auxquelles participent plusieurs centaines de travailleurs migrants, originaires de la province centrale du Sichuan. Des télévisions de Hongkong ont montré des scènes de guérilla urbaine, avec des bâtiments publics vandalisés, des véhicules de police en feu et des magasins saccagés. Des blindés de la police antiémeute ont été déployés en renfort.

Scandales alimentaires

Toujours dans le Sud, des centaines - voire des milliers - de personnes ont affronté la police et détruit des véhicules à Chaozhou, après l'agression à l'arme blanche d'un ouvrier réclamant son salaire impayé. Plus au nord, à Lichuan, dans la province du Hubei, plus de 1500 personnes se sont affrontées avec la police. Elles protestaient contre la mort d'un élu local, décédé alors qu'il était interrogé au commissariat. L'homme s'opposait à des expropriations par l'exécutif local. À chaque fois, l'ampleur de la colère en dit long sur le climat d'exaspération.

La Chine connaît chaque année des milliers d'émeutes ou jacqueries, mais ces dernières sont particulièrement violentes et interviennent dans un contexte sensible, alors que les dirigeants chinois s'alarment de «contradictions et tensions sociales exacerbées». Mardi, un rapport du Centre de recherche sur le développement du Conseil d'État a mis en garde contre la menace que finiront par faire peser des dizaines de millions de travailleurs migrants - 153 millions officiellement, plus en réalité - si leur situation ne s'améliore pas. Il constate que ces derniers sont «marginalisés dans les villes, traités comme une main-d'œuvre bon marché, non intégrés et même discriminés» .

L'inflation qui continue à grimper attise le mécontentement. Le fossé entre les revenus, qui ne cessent de s'élargir, aussi. Les autorités en sont bien conscientes, qui ont demandé de limiter les signes ostentatoires de richesse, comme les publicités de luxe. Les scandales alimentaires et les cas graves de pollution, aux métaux lourds notamment, alimentent aussi la grogne.

L'histoire de la petite marchande de Zengcheng est prise au sérieux par les dirigeants chinois, qui veulent éviter qu'une poussée de fièvre locale ne se transforme en mouvement social, voire politique, de grande ampleur. Ils savent que la révolution en Tunisie a été déclenchée par l'immolation d'un jeune marchand maltraité par la police.

Le figaro

Sinon, j'ai l'histoire de Mohamed Bouazizi aussi.

La classe ouvrière se réveille ???

-http://www.matierevolution.fr/spip.php?article160

http://www.rue89.com/chinatown/2010/06/02/chine-lusine-du-monde-face-aux-tensions-sociales-153252

-http://berthoalain.wordpress.com/2009/09/09/pollution-et-emeutes-en-chine-septembre-2009/

qui sème la misère récolte la colère !!!!

merci de ton topic !!!

Si c’est pour susciter un débat alors tu aura plus de chance avec mohamed d’après ce que j’ai pu constater sur les forums… Les chinois ça ne fait recette que si tu brandi le spectre " de la conquête de l’Europe ou du monde par la chine" !!!

Il est un fait que la population mondial n'accepte plus, ou de moins en moins, la répression policière.

Au lieu de nous envoyer des matraques, l'état devrait s'occuper de moraliser les finances mondiales, on gagnerait du temps.

Cela ne permet ni d'infirmer ni de confirmer les propos de l'extrême droite.

Dans le cas chinois, il y a deux ingrédients susceptibles d'avoir causé les émeutes :

• les migrations (certes, ce n'est pas de l'immigration, mais comme la Chine est très vaste, c'est quasiment pareil
  
• l'injustice sociale
  

L'extrême droite à tendance à dire que la vraie cause et le premier, et j'ai l'impression que toi tu veux montrer que la cause est en fait le second.

Peut on parler de multiculturalisme en Chine ?

En Chine il existe plusieurs cultures, plusieurs ethnies (Hans, Mongols, Yis, Qiangs,... plusieurs "nations". La Chine n'est pas, au contraire de la France, un Etat-Nation. D'ailleurs, au début de l'article il est question de révoltes de Mongols (une minorité ethnique).

Je ne sais pas si les émeutiers font ou pas partie de l'ethnie majoritaire (les Hans). Mais même si c'est le cas (à vérifier), comme il viennent d'une région très éloignés et que Canton à une culture assez différente du reste de la Chine (à cause notamment de l'influence occidentale), je pense qu'on peut les considérer comme étant une population différente de la population locale.

Ton article parle d'ailleurs des problèmes d'intégration des migrants : Il constate que ces derniers [les migrants] sont «marginalisés dans les villes, traités comme une main-d'œuvre bon marché, non intégrés et même discriminés» .

Peut on parler de multiculturalisme en Chine ?

Dans la mesure où :

_ chaque région chinoise à son accent, et son dialecte, de sorte que les gens du nord et les gens du sud ne peuvent se comprendre que difficilement ;

_ chaque région à ses spécialités régionales très très différenciées ;

_ il y a deux régions de gouvernement "autonome" ( ), le Tibet et la Mongolie intérieure issus de conquêtes de terres avec anciennement leurs propres gouvernement et langue ;

_ il y a un territoire, le Xinjiang (= nouvelle frontière) qui est une possession historiquement récente de la Chine ;

_ des quolibets circule dans une région par rapport aux autres régions (par exemple, dans le sud, tout le monde pense que le Ouïghour du Xinjiang est poilu de partout, qu'il copule beaucoup et qui grogne plus qu'il ne parle), quolibets proches des blagues racistes que l'on retrouve sur fdsouche ;

oui, je pense qu'on peut parler de multiculturalisme en Chine :)

_ il y a un territoire, le Xinjiang (= nouvelle frontière) qui est une possession historiquement récente de la Chine ;

Il a été conquis une première fois par la Chine à l’époque des Tang.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Tang_Dynasty_circa_700_CE.png

Je parlais de la possession politique, même si ce n'était pas du tout clair :(

D'ailleurs, au début de l'article il est question de révoltes de Mongols (une minorité ethnique).

ça ne m'étonne pas, vu la façon dont ils sont traités, discriminations ethniques, emprisonnement à la moindre contestation (ceci du temps de Mao, il ne fallait pas émettre la moindre critique du gouvernement), harcèlement de la part des autorités si on a eu son mari emprisonné sur cette "faute"., etc...

Mais camarade PADEPARANOIA, ce sont pourtant tes petits copains qui sont au pouvoir en Chine. Serais-tu en train de nous expliquer que le communisme ne fait pas le bonheur du peuple. Là tu vas avoir des ennuis à la prochaine réunion de ton soviet de quartier. :D

Je ne suis pas communiste.

Et la Chine ne l'ai pas non plus d'ailleurs, c'est du capitalisme d'état.

ça ne m'étonne pas, vu la façon dont ils sont traités, discriminations ethniques, emprisonnement à la moindre contestation (ceci du temps de Mao, il ne fallait pas émettre la moindre critique du gouvernement), harcèlement de la part des autorités si on a eu son mari emprisonné sur cette "faute"., etc...

Euh... En fait, la situation est moins manichéenne que ça :D

Car les ethnies minoritaires, en leurs terres respectives, conservent de fait des droits non négligeable, dont celle de la pratique de la langue locale. Outre les actes ponctuels qui suscitent l'intérêt temporaire de nos médias, la contestation, par exemple chez les Ouïghours, se fait tous les jours via la diffusion d'une littérature, de musiques qui maintiennent une existence quasi-autonome au niveau de la culture, que vient néanmoins transformer (ou troubler, c'est comme on veut) la forte immigration Han.

Et ce que l'on oublie toujours, c'est que les élites de chacune de ces ethnies minoritaires fricottent complètement avec le gouvernement chinois :D Et quand certains membres de ces ethnies ne sont pas satisfaits des cadeaux offerts par le parti, alors ils vont à l'étranger et entament une espèce de lutte pour une indépendance qu'ils ont, auparavant, contribués à liquider. Le Dalaï Lama étant une exception, mais il s'est retiré.

Mais les contestations sociales actuelles dépassent de plus en plus le cadre ethnique. Attention donc à ne pas fausser l'analyse.

Oui, j'avais plus compris qu'il s'agissait aussi de contestation sociales. Le travailleur de base chinois n'a pas l'air d'être très bien considéré.