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l'omnimarchandisation


adriennedu56

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Membre, 71ans Posté(e)
adriennedu56 Membre 647 messages
Baby Forumeur‚ 71ans‚
Posté(e)

Lasociété contemporaine est devenu si paradoxale qu'il n'est pluspossible de vivre hors économie. Pourquoi, à votre avis ?

L'économie reste mystérieuse pour la plupart des citoyens. Tous les grands journaux consacrent à la question des pages spécialisées que les lecteurs jugent le plus souvent "illisibles" et s'empressent de sauter. Pourtant il n'est pas possible dans le monde moderne de vivre hors économie.

Dans les sociétés contemporaines, nous sommes tous des rouages d'une immense machine qui définit notre place dans la société; travail ou chômage, niveau de revenu, mode de consommation, ces aspects économiques de la vie ont pris une place dominante et parfois exclusive. Le citoyen se définit avant tout par sa situation, son revenu, sa dépense.

il est inévitable que chacun soit obsédé par les problèmes économiques.

le développement de l'activité économique se présente comme une montée en puissance de la rationalité. Il s'agit d'accroître l'efficience en économisant au maximum les moyens pour obtenir le plus de résultats suivant la norme du "toujours plus".

Depuis l'effondrement des pays de l'Europe de l'Est et la faillite du projet socialiste, l'économie de marché connaît un triomphe exclusif. la mondialisation est de fait technologique et culturelle, et recouvre bien la totalité de la vie de la planète.

Le politique, en particulier, se trouve totalement absorbé dans l'économique. On s'avance ainsi vers une marchandisation intégrale. Dans l'imaginaire, c'est le triomphe de la pensée unique, dans la vie quotidienne, c'est l'omnimarchandisation.

Le triomphe de la société de marché a fait évanouir les velléités de pluralisme. L'évangile de la compétitivité, l'intégrisme ultralibéral et le dogme de l'harmonie naturelle des intérêts s'imposent.

La mondialisation de l'économie émancipe totalement la méga machine techno-économique. Autrement dit, celle-ci absorbe presque intégralement le politique. Cette situation entraîne à terme l'effondrement de la société civile auquel nous assistons. L'expertise remplace la citoyenneté, la technocratie se substitue silencieusement et insidieusement à la démocratie.

Il n'y a plus d'enjeu, parce qu'il n'y a tout simplement plus de valeurs à débattre. Ajoutonsà cela que les soucis et les contraintes innombrables de la vie quotidienne de l'homme moderne détournent le citoyen devenu usager et consommateur passif, voire manipulé, de s'intéresser à la vie politique autrement que comme spectacle télévisé. Lapolitique-spectacle a précisément pour fonction de faire survivrel'illusion du politique.

La montée en puissance de la techno économie entraîne l’abolition de la distance, Les micro-ordinateurs, les réseaux câblés comme internet, le multimédia accentuent ce rétrécissement.

La disparition du politique et son absorption dans l'économique fait réapparaître la guerre de tous contre tous ; la compétition et la concurrence, loi de l'économie libérale,deviennent la loi du politique.

Dans un tel contexte de dégradation généralisée, le "chacun-pour-soi " tend à l'emporter sur la solidarité nationale. Celle-ci se grippe. Les citoyens renâclent à payer pour le "social", qu'il s'agisse des prisons (dans une triste situation), des asiles, des hôpitaux, des écoles, des malades ou des chômeurs.

Cela, d'autant plus, qu'à tort ou à raison, la gestion bureaucratique est montrée du doigt comme inefficace, que le lobby ultralibéral mondial pousse au démantèlement de toute protection sociale et de tout service public. Un mouvement important se dessine en faveur de la privatisation maximale de tout (retraites, sécurité sociale,allocations familiales...) au détriment de la mutualisation desrisques.

La montée en puissance de l'assurance privée qui s'ensuit alimente ces fonds énormes qui nourrissent à leur tour la spéculation des marchés financiers. La collectivité n'aurait en charge que le strict minimum, encourageant pour le reste le recours à la bienfaisance privée, comme cela est le cas déjà pour le tiers-monde.

Vue d'en bas, la crise du politique se traduit par l'effondrement du social et donc, à terme de la société elle-même. La transformation des problèmes ont dépossédé les électeurs, et souvent les élus, de la possibilité de connaître et du pouvoir de décider. La manipulation combinée à l'impuissance a vidé la citoyenneté de tout contenu.

Les responsables politiques, eux-mêmes, fonctionnent comme des rouages du mécanisme. Ils se font les exécutants de contraintes qui les dépassent. Les hommes politiques deviennent à leur insu des marionnettes dont les ficelles sont tirées par d'autres, quand ce ne sont pas des "denrées" qu'on achète et vend entre le plus offrant ou le moins-disant,sur un marché politique. La médiatisation de la politique politicienne accentue le phénomène de façon caricaturale.

La dimension essentielle actuelle du jeu politique n'est plus le savoir-faire, mais le "faire savoir". La politique se transforme de plus en plus en marché (développement du marketing politique). La démocratie médiatique substitue l'ambition de plaire à celle de convaincre. Elle prolonge indéfiniment l'agonie du politique en faisant vivre l'illusion de celui-ci comme spectacle. Aboutissement logique de tendances anciennes, ces phénomènes sont récents et en cours d'achèvement.

Extraits pris dans " entretien avecSergeLatouche, «Le pari de la décroissance», Paris, éd. Fayard,2007.

http://e-south.blog....serge-latouche/

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Membre, Explorateur de Nuages, 46ans Posté(e)
Pheldwyn Membre 22 673 messages
46ans‚ Explorateur de Nuages,
Posté(e)

Rien à ajouter.

Enfin si, seulement un plus.gif

Le pire, c'est que la description de cette déliquescence de la politique, de la société et de la démocratie, était au final parfaitement logique et prévisible. La suite de la course folle et inepte de l'économie est elle aussi facilement imaginable.

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Membre+, Fervent utopiste, 36ans Posté(e)
mdr Membre+ 5 594 messages
36ans‚ Fervent utopiste,
Posté(e)

Ce texte est d'une justesse. Merci d'avoir partager.

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Invité EnergetikFix76
Invités, Posté(e)
Invité EnergetikFix76
Invité EnergetikFix76 Invités 0 message
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Si. Une chose à rajouter à autant de cohérence. Ce sujet devrait être dans la section "religion et culte". Mais bon, là je rêve grave...

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Membre, 71ans Posté(e)
adriennedu56 Membre 647 messages
Baby Forumeur‚ 71ans‚
Posté(e)

Rien à ajouter.

Enfin si, seulement un plus.gif

Le pire, c'est que la description de cette déliquescence de la politique, de la société et de la démocratie, était au final parfaitement logique et prévisible. La suite de la course folle et inepte de l'économie est elle aussi facilement imaginable.

Le pouvoir politique est détenu par une élite, la finance, quand à elle, encourage la ploutocratie – pouvoir politique détenu par lesriches.

La libre circulation de la monnaie sur la planète détruit les économies locales, favorise le pillage des ressources naturelles, et précipite les populations dans la misère.

Réduire très significativement la libre circulation de l’argent sur laplanète, rendrait à la monnaie toutes ses vertus pratiques en soutenant le commerce essentiellement à une échelle locale.

L’argent libre astimulé une économie mondiale destructrice, et la finance a pris le pouvoir sur l’ensemble des économies. Les échanges de biens et services réels à l’échelle mondiale sont de l’ordre de 40 milliards de dollars par jour, à comparer avec les 3500 milliards de dollars échangés quotidiennement sur le marché des devises, ou encore les 5500 milliards de dollars échangé ssur les produits financiers, favorisant la spéculation et des prises d’intérêts aussi illégitimes que colossales!

une toute petite minorité économique et financière a gardé le privilège de voyager librement. Le noble principe de liberté de circulation appliquée à la monnaie lui a permis d’accumuler à son profit l’argent, lui donnant le droit en retour de se déplacer librement sur la planète, pour son confort et son plaisir. L’ancien premier ministre britannique Tony Blair, lorsqu’il était encore enexercice, avouait sans vergogne qu’il ne voyait pas comment il pourrait se passer du plaisir de passer une partie de ses vacances aux Bahamas, lorsqu’on lui opposait le problème du transport aérien et de son impact sur le réchauffement climatique (Une autreversion du fameux « Le niveau de vie des américains n’est pas négociable » du président Reagan).

A l'inverse, pour une majorité de plus en plus grande d’être humains, le déplacement migratoire est devenu une condition de survie, compte tenu de la destruction accélérée de leurs économiesde subsistance par l’économie mondialisée.

Le problème de la faim dans le Monde n’a jamais eu le droit à autant d’égard, alors que selon le PNUD (Programme des Nations Unies pourle Développement), 48 milliards de dollars versés annuellement résoudrait cette injustice innommable datant de plusieurs décennies. 48 milliards de dollars COMPARES AUX 2000 milliards dollars trouvés en quelques semaines pour sauver nos grandes banques et nos petites économies. Le rouge de la honte devrait couvrir nos démocraties moralisantes, imbues de leurs Droits de l’Homme.

Dès le XIIIème siècle, le théologien et philosophe Thomas d’Aquin nous avait mis en garde : « Recevoir un intérêt pour de l’argent prêté est en soi injuste, car c’est faire payer ce qui n’existe pas, ce qui constitue une inégalité contraire à la justice ».

Les textes religieux sont sans équivoques sur l’immoralité à « faire de l’argent sur l’argent ». Le purgatoire a été ainsi inventé au Moyen Age pour repêcher les âmes qui avaient commis le pêcher d’usure,considéré comme mortel.

Quelles sont les solutions pour sortir au plus vite de la logique destructrice de la prise d’intérêts illégitimes pratiquée à grande échelle ?

Dans la série des mesures annoncées récemment par les dirigeants de la planète pour réformer le système financier, une seule est à la hauteur des enjeux : la suppression pure et simple des paradis fiscaux.

L’opacité offerte par ces zones de non droit, joue le rôle du catalyseur infernal d’une économie illégale et criminelle. Mais on peut avoir des gros doutes sur la capacité des grandes nations à supprimer effectivement ces zones hors la loi. On s’en tiendra probablement comme dans les années 80, à un effort de normalisation affichée par les Etats avec la mise à l’index d’une petite poignée de paradis fiscaux, alors que l’ensemble de la place financière et donc l’économie mondiale, est compromise dans ce système économico-mafieux.

C'est exactement ce qui se passe actuellement !

Pour remettre radicalement en cause le pouvoir actuel de l’argent sur lavie sous toutes ses formes, il faudrait que chaque Etat de la planète, chaque région, chaque ville se réapproprie sa monnaie,seul moyen de garantir la souveraineté de son économie.

La finance, à travers Banques Centrales et institutions internationales, a voulu confisquer cette souveraineté aux populations, et a du même coup mis l’ensemble des économies dans une dépendance extrême et fragile.

Il est temps que les populations reprennent le pouvoir et l’usage de l’argent au service d’une économie locale et soutenable. Des régions, des villes ont déjà entrepris cette démarche, y compris au sein du plus puissant état de la planète, les Etats-Unis.

Les monnaies locales interdisent la spéculation et favorisent le «doux commerce », cher à Montesquieu.

A titre individuel, chacun devrait utiliser son argent au service de sa région, des dépenses alimentaires quotidiennes aux dépenses de confort ou d’agrément. L’argent devrait circuler quasi-exclusivement au service d’une économie locale, de proximité, seule à même de donner autonomie et dignité auxpopulations, et compatible avec un partage équilibré et donc durable des ressources disponibles sur la Terre.

Enfin, l’argent inutilisé, « dormant », ne devrait pas donner d’intérêts. Faire de l’argent sur l’argent est définitivement immoral.

Citations

«Le dollar est notre monnaie, mais il est votre problème » JohnConnaly, secrétaire américain au Trésor

«Installées désormais au sommet de ce système [l’économie demarché], les marchés financiers se sont substitués aux Etats dansleur rôle de régulateur de l’économie et même de la politique.» Jean de Maillard. Le rapport censuré

Selonune étude américaine, les 500 firmes de l’indice Standard &Poor’s disposent de 631 milliards de réserves liquides. La moitiédes bénéfices des entreprises américaines provient d’opérationssur les marchés financiers.

http://fondation.sqli.com/index.php/fre/L'%C3%A9conomie-mondialis%C3%A9e/La-finance#

bon on peut rêver non ?

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Membre, Posté(e)
anne-wilis Membre 31 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Bonjour,

Mes modestes qualitiés intellectuelles et mes connaissances économiques ne sont pas à la hauteur du sujet, mais quand même, rassurez-vous j'ai compris ce que je viens de lire. Je retiens que chacun est obsédé par les problèmes économiques. je ne vois pas comment d'ailleurs il pourrait en être autrement et ceux qui peuvent ne pas y penser ont bien de la chance d'un côté. Et pour ce qui est de l'usure, oui là aussi, mais les textes religieux qui dénoncent cela, bof..... Je n'ai pas grand chose à rajouter non plus. :(

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Invité Hayach
Invités, Posté(e)
Invité Hayach
Invité Hayach Invités 0 message
Posté(e)

La création de kibboutz en France, et vite ! :D

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Invité EnergetikFix76
Invités, Posté(e)
Invité EnergetikFix76
Invité EnergetikFix76 Invités 0 message
Posté(e)

un petit mot totalement hors sujet parce que mes compétences sont presque nulles qui me permettent de répondre.

Il n'y a pas que dénoncer dans la vie. Voir le problème, en prendre conscience, c'est une chose. Je ne dis pas que c'est inutile. Mais trop porter attention, trop focaliser, trop analyser les problèmes va t-il les résoudre ? Je ne crois pas. Il faut aussi savoir alimenter la (les) solution(s).

Mais je le répète, je suis totalement hors sujet.

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Membre, 61ans Posté(e)
tartapom Membre 26 messages
Baby Forumeur‚ 61ans‚
Posté(e)

Comme tout cela est assez desesperant cherchons des solutions pour echapper au systeme! on sait depuis longtemps que cela existe ainsi alors que faire et qu est ce quipeut arreter la machine? ALLONS PLUS LOIN DANS LE DEBAT QUE LA SIMPLE CONSTATATION!!TARTAPOM

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Membre, 71ans Posté(e)
adriennedu56 Membre 647 messages
Baby Forumeur‚ 71ans‚
Posté(e)

un petit mot totalement hors sujet parce que mes compétences sont presque nulles qui me permettent de répondre.

Il n'y a pas que dénoncer dans la vie. Voir le problème, en prendre conscience, c'est une chose. Je ne dis pas que c'est inutile. Mais trop porter attention, trop focaliser, trop analyser les problèmes va t-il les résoudre ? Je ne crois pas. Il faut aussi savoir alimenter la (les) solution(s).

Mais je le répète, je suis totalement hors sujet.

Non, tu n'es pas hors sujet et en parler c'est bien. Analyser le problème ne le résout pas mais induit une attitude...

Si ce débat, même sans apporter de réponse précise, permet de "prendre plus de recul" lorsqu'un politique s'exprime sur les problèmes économiques, ça serait déjà bien.

Les politiques s'imaginent que nous prenons tout pour argent comptant ! avoir cette analyse préalable des problèmes économiques qui nous dominent peut, par notre opposition, améliorer leur comportement .

On peut proposer des solutions en s'exprimant publiquement si possible, en votant, en interpellant nos élus localement, en ayant un comportement responsable : genre acheter ce dont nous avons réellement besoin et non sur-consommer.... Lol je ne dis pas qu'on doit se comporter en saints mais bon, dès fois on abuse, non ?

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Invité EnergetikFix76
Invités, Posté(e)
Invité EnergetikFix76
Invité EnergetikFix76 Invités 0 message
Posté(e)

Tu sais, ce que j'ai voulu dire c'est que la solution à certains problèmes ne se trouve pas forcément dans leurs résolutions.

Et même si ce n'est pas hors sujet ce que je dis, j'incite au hors sujet en parlant d'autre chose.

J'incite à apporter des changements dans la vie. Innover dans différents domaines et de différentes façons. Et peut être que les problèmes que tu analyses ici (très bien d'ailleurs) trouverons tout naturellement une solution.

Mais tu as raison de dire qu'il est bien d'avoir du recul sur un sujet donné (dans une discipline donnée) et de comprendre certains méchanismes. De connaître des fonctionnements.

Mais j'insiste sur le fait que ces analyses (aussi poussées soient elles) ne pourrons pas forcement dégager une solution.

Décloisonnons la pensée et alimentons des solutions.

Mais je te remercie (et je ne dois pas être le seul)pour ce que tu apportes aussi dans ce sujet.

(Mais ne faîtes pas trop attention à ce que je dis. ça déraille grave en fait. Je vais me mettre à l'ombre tient. ça va peut être aider) :)

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Membre, forumeur alchimiste/Honey, Posté(e)
Nightwish Membre 10 322 messages
forumeur alchimiste/Honey,
Posté(e)

:plus: et merci!

pour le texte, Adrienne

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