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la révolte du peuple égyptien

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nerelucia

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Membre, 73ans Posté(e)
gravellegg Membre 24 565 messages
Baby Forumeur‚ 73ans‚
Posté(e)

il devrait comprendre que son peuple en a assez et ne veux plus de lui

qu,il s,en aille dignement,et qu,on fouille son avion,ca ne peut pas recommencer :cray:

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Membre+, , Posté(e)
TitoVaudoo Membre+ 5 355 messages
,
Posté(e)
Renverser l'un des derniers symboles du nassérisme serait-il une bonne nouvelle pour le monde arabe ?

Il y a tellement d'amertume et de honte dans les paroles des Orientaux étant nés avant 1960, et qui donc se souviennent de l'élan nassériste et de sa débâcle -paroxysmale en 1967-, que je suis heureux de ne pas avoir connu cette désillusion incarnée par Nasser. :cray:

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Membre, Dazzling blue², 52ans Posté(e)
eklipse Membre 14 471 messages
52ans‚ Dazzling blue²,
Posté(e)

Un moment historique est en train de se jouer...qui aura des répercussions sur le monde

Des manifestants au Caire : « Le pouvoir fait dans son froc ! »

Reportage place Tahrir, au c¿ur de la capitale égyptienne et des manifestations contre le Président Moubarak.

Ne pouvant transmettre par Internet, toujours coupé en Egypte, la journaliste Marion Guénard, qui vit au Caire, nous a dicté cet article au téléphone. Elle a passé la journée sur la place Tahrir, lieu central de rassemblement des manifestants. Alors qu'elle finit de dicter son article, elle s'interrompt et regarde par la fenêtre : une colonne de tanks est en train de remonter sa rue. Voici son reportage.

(Du Caire) Une tâche de sang flotte sur le cortège. C'est le corps d'un jeune homme, porté par des milliers de mains, aussitôt élevé en martyr. Des cris d'horreur fusent. Sur les visages, les larmes coulent. « Les policiers tirent sur nous, ce sont des chiens ! », hurle un manifestant.

Pour la cinquième journée consécutive, plusieurs milliers d'Egyptiens sont réunis sur la place Tahrir, la place de la libération. Plus déterminés que jamais malgré la présence des tanks, malgré les détonations qui claquent dans l'air, malgré le nombre des victimes qui augmente. Derrière eux, le siège du Parti national démocrate, le parti du raïs, incendié la nuit derrière, flambe encore.

« Je ne veux plus de ce gouvernement qui me suce le sang »

Ola Shabaan, une jeune femme de 32 ans, assure, les yeux brillants d'espoir :

« Même si on doit en payer le prix, nos vies, je ne pense pas que ce soit cher payé. Ce qui se passe aujourd'hui est une victoire pour l'Egypte, pour nos enfants et pour les générations futures. »

Les coups de feu s'intensifient. Dans les rues adjacentes, des affrontements ont lieu entre la police et les manifestants. Plusieurs dizaines de blessés s'extraient de la ligne de front la tête ensanglantée, le corps et les jambes parfois criblés de petites balles en plastique. Des culots de balles réelles circulent de mains en mains.

Bousseina Said en serre un dans son poing. Vendredi, elle était en première ligne. « J'ai été touchée au coude, à la cuisse, et une balle a effleuré ma tête », raconte cette coiffeuse de 35 ans, le bras bandé et la joue égratignée. « Mais je m'en fiche, je ne veux plus de ce gouvernement qui me suce le sang ! »

Plus loin, des manifestants interpellent les militaires, juchés sur leurs chars. « Nous vous respectons, nous aimons l'armée ! Mais nous ne voulons plus de Moubarak. Qu'il dégage ! », lance un civil avant de prendre dans ses bras l'officier qui lui fait face. « Nous aussi, nous aimons les Egyptiens », lui répond le gradé.

Vendredi soir, le Président a appelé l'armée en renfort pour faire taire l'insurrection. Mais à aucun moment elle ne s'est montrée menaçante. Sami Khattab, 30 ans, habitant du quartier populaire de Shubra, dans le nord du Caire, s'interroge :

« On ne sait pas quel camp a choisi l'armée, le peuple ou le Président. On a besoin de l'armée. Avec elle, le Président tombe, comme en Tunisie. »

Le règne de la confusion

A mesure que la nuit approche, la situation devient de plus en plus confuse. Les rumeurs circulent. « Il faut partir, l'armée a reçu l'ordre de tirer sur les personnes qui ne respecteront pas le couvre-feu », lance un manifestant.

Soudain, une immense clameur monte de la foule. Un cri de joie collectif. Les manifestants s'embrassent et se prennent les mains. Mais la liesse est de courte durée. Tous ont cru qu'Hosni Moubarak avait quitté le pays. L'information était fausse.

« C'était une ruse pour nous faire reculer », explique une manifestante, convaincue.

Armée, violence, désinformation¿ peu importe, Bahaa est confiant. Cet Egyptien de 52 ans est un habitué de la contestation. Il était déjà là en 1977, lors des émeutes contre l'augmentation du prix du pain, lesquelles avaient fait vaciller le régime :

« On a déjà gagné. Ils ont coupé Internet et le téléphone. Ils usent d'une violence inouïe contre nous : c'est sûr, ils font dans leur froc ! »

Photos : des militaires et des manifestants place Tahrir au Caire, le 29 janvier (Yannis Behrakis/Reuters) ; capture d'écran d'Al Jazeera : des manifestants portent le corps d'un mort place Tahrir, au Caire, le 29 janvier ; des manifestants porte un Egyptien blessé sur la place Tahrir, au Caire, le 29 janvier (Yannis Behrakis/Reuters).

http://www.rue89.com/2011/01/29/des-manife...son-froc-188132

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Membre, 64ans Posté(e)
pilgrim Membre 1 003 messages
Baby Forumeur‚ 64ans‚
Posté(e)

Alors cela sera l'islamisme, se qui ne sera pas mieux sinon pire.

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Membre, Dazzling blue², 52ans Posté(e)
eklipse Membre 14 471 messages
52ans‚ Dazzling blue²,
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Les Egyptiens savent que les "frères musulmans"" islamistes chercheront à leur piquer leur révolution et prendre le pouvoir...le peuple sera peut être vigilant et se laissera pas faire...

Modifié par eklipse
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Membre, 113ans Posté(e)
echoo Membre 990 messages
Baby Forumeur‚ 113ans‚
Posté(e)

Trés difficile de pronostiquer sur la suite et la tournure que prendra ce premier épisode.Une chose est sûre, c'est que le pouvoir est toujours entre les mains de l'armée avec la bénédiction du régime wahabite et des usa.Quand on aborde le volet démocratique,la donne change entiérement avec l'influence religieuse "del azhar" et en la matiére,la loi du nombre a son mot à dire.Les islamistes attendent leur part de gateau.En définitif,ce n'est pas Mourarak qui fait la donne mais le régime en place qu'il faudrai démonter entiérement.Et rien ne se fera sans les usa ,israel et les séoudiens.

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Membre, Dazzling blue², 52ans Posté(e)
eklipse Membre 14 471 messages
52ans‚ Dazzling blue²,
Posté(e)

15h. A défaut d'autre chose, dans les rues plus calmes du centre ¿ il y en a où l'on peut même croiser des touristes japonais mal renseignés sur l'actualité de leur destination de vacances ....mdr :cray: ¿, on regarde le poste de télévision annoncer la mise aux arrêts de Baradei, et les soulèvements dans d'autres quartiers du Caire ¿ le Sud, la Vieille Ville. Un pharmacien distribue des masques verts aux passants, censés protéger des gaz.

21h, l'armée a pris le contrôle de la ville

En fin d'après-midi vendredi, toutes les rues sentent la fumée et le ciel du Caire n'a jamais été aussi gris. L'appel à la prière de muezzins à la voix triste ponctue la fin de journée. Les voix des manifestants s'éloignent parfois pour revenir avec plus de force un quart d'heure plus tard. Le mouvement ne faiblit pas et, malgré le danger, la motivation des présents, non plus. De la fumée émane d'immeubles au loin, on murmure avec satisfaction dans la foule que deux bâtiments du gouvernement ont été touchés. A 17h30, on annonce à la télévision qu'un couvre-feu sera effectif dès 18h, et ce jusqu'à 10h du matin.

Mais l'absence quasi totale de moyens de communication fait que la plupart des manifestants ne sont pas au courant de l'application du couvre-feu avant plusieurs heures et, jusqu'à 19h30, les cris de foule et les explosions de gaz continuent à la même cadence que plus tôt dans l'après-midi. Finalement, vers 20h, le calme semble se faire dans la rue et des hélicoptères circulent au-dessus de la capitale, achevant de donner au Caire une couleur de guerre intestine. A 21 heures, on annonce à la télé que l'armée a pris le contrôle de la ville. Moubarak doit donner un discours qui n'arrive pas. Difficile de dire à quoi va ressembler la journée du lendemain.

Samedi matin, au Caire© Reuters

Ce samedi matin, sur la place Tahrir, on croise Ahmed, chercheur en communication, cicatrice sur la tempe héritée d'une balle en caoutchouc de la police, une autre, plus grande, lui zébrant la main. Quand son portable sonne, il sourit: «Ma femme va me tuer!» Ahmed espère que les manifestations vont continuer, que le peuple va réussir à se débarrasser de Moubarak mais il n'aime pas la comparaison avec la Tunisie. «Ici, il y a deux facteurs très importants: Israël et les mouvements islamistes.» Pourtant, les Frères musulmans se sont-ils joints aux manifestations? «Oui, les partis étaient là, la Wafd, les Frères musulmans... mais les seuls qui peuvent faire la différence aujourd'hui, ce sont tous les jeunes de la génération Facebook

Le message est clair: cette révolution est la leur, le peuple égyptien n'a pas l'intention de la laisser échapper bêtement. Dans la rue, aucun signe de chaos urbain, si ce n'est quelques carcasses de fourgons calcinés. Les façades des maisons, les vitrines des boutiques sont intactes. Ce sont les ministères qu'on brûle.

http://www.mediapart.fr/journal/internatio...e-desarment-pas

Modifié par eklipse
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Membre, Posté(e)
dihyia Membre 9 023 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
Les Egyptiens savent que les "frères musulmans"" islamistes chercheront à leur piquer leur révolution et prendre le pouvoir...le peuple sera peut être vigilant et se laissera pas faire...

En Tunisie et en Egypte, le peuple se révolte contre les dictatures...mais accueille comme des messies, deux hommes Ghanoucchi, en Tunisie et El Baradei (et autres du même genre), en Egypte, qui défendent la loi islamique. Le peuple semble plébisciter une autre dictature bien plus terrible........................

moi tant qu'ils ne viennent pas m'mm. chez moi ..

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Membre, 118ans Posté(e)
nerelucia Membre 12 886 messages
Baby Forumeur‚ 118ans‚
Posté(e)

Une « Marche d'un million » de personnes est prévue mardi 1er février à Alexandrie, selon un membre du comité de soutien à l'opposant Mohamed ElBaradei.

17 h 00 : Des dizaines de milliers de personnes manifestaient lundi dans le centre du Caire après l'annonce d'un nouveau gouvernement.

L'armée est partout : chars dans les rues, avions et internet toujours coupé.

L'armée compte 400 000 hommes et tout le gouvernement central y compris le président est d'origine militaire.

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Membre, Dazzling blue², 52ans Posté(e)
eklipse Membre 14 471 messages
52ans‚ Dazzling blue²,
Posté(e)

Les forces armées égyptiennes ont assuré qu'elles n'utiliseraient pas la force contre les manifestants, a rapporté lundi la télévision d'Etat, à la veille d'une "marche d'un million" de personnes prévue ce mardi pour réclamer la chute du président Hosni Moubarak.

http://www.bfmtv.com/video-infos-actualite...a-force-890138/

yes!!

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Membre, Dazzling blue², 52ans Posté(e)
eklipse Membre 14 471 messages
52ans‚ Dazzling blue²,
Posté(e)

01 Février 2011 Par Thomas Cantaloube C'est bien la jeunesse qui est à l'origine de l'immense mouvement populaire en Egypte, des trentenaires qui n'ont jamais connu que Moubarak président. Rencontre avec ceux qui ont trouvé dans «les mouvements de jeunesse tunisiens, une motivation inestimable».

De notre envoyé spécial au Caire

Le soleil est presque à son zénith sur la place Tahrir («Libération») du Caire, le point de convergence des manifestants de la capitale égyptienne, quand plusieurs centaines d'hommes s'organisent en rangées successives et s'agenouillent sur le sol. C'est l'heure de la prière. Et c'est une image qui a été diffusée dans le monde entier depuis une semaine, offrant un cliché saisissant des révoltés contre le pouvoir séculaire d'Hosni Moubarak interrompant toute activité pour se tourner vers La Mecque. Mais c'est aussi une image trompeuse, car autour de ce groupe de prière, dix, vingt, quarante fois plus de manifestants continuent de discuter, de crier et de brandir leurs pancartes sans se préoccuper d'Allah. Sans doute soucieux de dissiper tout malentendu, Ahmad el Fouly, un jeune préparateur en pharmacie aux petites lunettes rectangulaires, se précipite pour expliquer: «Ce n'est pas une révolution islamique, c'est une révolution de la jeunesse!»

© (Thomas Cantaloube)

En effet, même si l'on croise toutes les tranches d'âge parmi les manifestants cairotes, la force dominante est clairement composée de ceux qui n'ont connu que Moubarak comme président toute leur vie ¿ 60% des Egyptiens ont moins de 30 ans. Amira, une jeune femme qui enseigne l'arabe à des étrangers, et parle un anglais et un français remarquables, ne peut s'empêcher de s'indigner: «Tous mes étudiants ont connu plusieurs présidents. J'ai 32 ans, et je n'en ai connu qu'un seul. Il faut que cela change.» «Nous avons encore de l'espoir, c'est pour cela que nous sommes dans la rue jour après jour. Nous communiquons les uns avec les autres, par internet ¿ quand cela fonctionnait encore ¿ ou par téléphones portables. C'est comme cela que nous avons la force de continuer, en nous soutenant mutuellement», estime un ingénieur de 28 ans tenant contre sa poitrine un écriteau «Moubarak, va en enfer!». «Les gens plus âgés ont perdu tout espoir. Ils n'osent pas protester, ils pensent que cela ne servira à rien. Ce régime les a tués à l'intérieur», poursuit-il.

La liste des griefs de la jeunesse révoltée est longue. Yassir, un ingénieur agricole de 31 ans rigole quand on lui demande les raisons pour lesquelles il manifeste ¿ «Vous avez un carnet de notes assez long?», interroge-t-il avec malice ¿, mais c'est le désespoir économique qui domine majoritairement. «Cela fait dix ans que j'ai terminé mes études, de bonnes études, et je n'ai trouvé que des petits boulots», entame Yassir. «La plupart des gens qui manifestent gagnent 100 à 150 dollars par mois (80 à 110 euros). C'est insuffisant pour vivre. Nous ne pouvons pas faire de projets, nous n'avons aucune sécurité.» Un homme à peine plus âgé l'interrompt. Sa voix déborde de sanglots. Il brandit avec insistance une minuscule photo d'identité de sa fille de 8 ans: «Je n'ai pas d'argent pour son éducation, et j'ai encore deux autres filles plus jeunes. Je ne sais pas comment je vais faire. Je ne peux pas les envoyer à l'école.» Il est garçon de café pour trente euros par mois et vit dans une maison «sous terre».

«Cette élite vieillissante et leurs enfants»

© (Thomas Cantaloube)

Derrière son niqab, Amira, l'enseignante, s'estime mieux lotie que la plupart des gens qui défilent à ses côtés: «Je travaille dans le privé et j'appartiens ce que l'on qualifie normalement de classe moyenne. Mais je travaille dix-huit heures par jour et je ne peux même pas m'acheter une maison. Je suis obligée de louer. Si je vivais en Europe, j'aurais une sécurité sociale pour me soigner, mais ici je n'ai rien. Il y a des très riches et des très pauvres en Egypte, mais presque personne au milieu. Nous sommes une société sans ballast.»

On a beaucoup dit que la chute de Zine al-Abidine Ben Ali avait été provoquée par l'immense degré de corruption de son régime clanique, devenu insupportable aux yeux de la majorité des Tunisiens. Même si l'élite égyptienne et l'entourage de Moubarak n'ont pas la réputation d'être aussi népotiques et rapaces, c'est malgré tout un ressentiment identique qui habite la jeunesse. Les plus chanceux évoquent des diplômes sans grande valeur, des années de galère pour décrocher un vrai travail qui paye mal, l'impossibilité de mener une vie décente, de s'acheter une voiture ou de voyager. Les moins chanceux savent qu'ils sont perpétuellement à deux doigts de crever dans la rue.

Et en face d'eux, ils observent des gouvernants qui sont également devenus des businessmen, qui ont profité des privatisations de ces dernières années pour grossir leur compte en banque et vivre une existence de nantis. Gamal Moubarak, le fils du raïs en est l'exemple incarné: banquier d'affaires, cacique du parti-état et, jusqu'à récemment, destiné à succéder à son père. «Nous ne sommes pas une République, nous sommes un royaume», répètent à l'envi de nombreux protestataires.

« Je prends ces inégalités de manière très personnelle », raconte Marwa, une jeune militante qui juge avoir un bon salaire et de bonnes conditions de vie. « Mon meilleur ami est mort dans un accident de voiture parce que la route sur laquelle il conduisait n'avait pas été réparée depuis des mois alors que tout le monde savait que c'était très dangereux. Juste à côté, vivait un membre du gouvernement qui s'est plaint que la rue passant devant sa maison était en mauvais état : elle a été re-goudronnée en une semaine¿ C'est partout pareil dans le pays. Dans mon quartier, il n'y a pas de ramassage d'ordures, dans les quartiers bourgeois, c'est impeccable. »

© (Thomas Cantaloube)

Dans ces conditions, les élections truquées, la privation des libertés ou les méfaits d'une police répressive deviennent autant d'éléments supplémentaires qui empêchent littéralement les jeunes de respirer. Contrairement à leurs aînés, grâce à internet, ils sont bien plus conscients de ce qui se passe en dehors de leurs frontières, aussi bien en Occident¿ qu'en Tunisie. Le mouvement du 6-avril est l'un de ces groupes de jeunes qui a émergé sur Facebook en 2008. Il est à l'origine des premières mobilisations il y a une semaine, et il a lancé un appel à une manifestation de grande ampleur mardi 1er février.

On trouve ses organisateurs dans un vieil immeuble délabré du centre du Caire, avec un ascenseur en panne, des vitres cassées et des portes condamnées par des années de toiles d'araignées accumulées. Sans internet, ils mobilisent désormais par téléphone, par le bouche à oreille et par des distributions de tracts. «Tous les vieux ne cessaient de se plaindre depuis des années, mais ils n'avaient pas le courage de descendre dans la rue. C'est la jeunesse qui a démarré ce mouvement. Nous ne voulons pas un simple toilettage du gouvernement, mais un vrai changement de régime», raconte Mohamed Aiden, qui reçoit pieds nus dans une pièce où une jeune fille dort par terre. «Nous avions prévu de nous mobiliser cette année en anticipation des élections présidentielles de septembre, mais ce qui s'est passé en Tunisie a accéléré les choses. Nous avons beaucoup communiqué avec les mouvements de jeunesse tunisiens et ils nous ont offert une motivation inestimable.»

Le départ de Moubarak est le slogan de ralliement de toute la jeunesse et au-delà, mais tout le monde ou presque est conscient qu'il ne s'agit que d'une première étape. «Il faut commencer par cela, mais tout le reste doit venir ensuite: le respect des lois, des élections libres, l'apprentissage de la démocratie, changer la loi qui impose d'avoir 30 ans pour être candidat à une élection», complète Mohamed Aiden. Mais qu'est-ce qui leur fait croire qu'un changement à la tête du pays améliorera la situation économique de tout un chacun? «L'Egypte n'est pas un pays pauvre. Nous avons des ressources: du pétrole, du gaz naturel, des gens éduqués», plaide Marwa, la jeune militante. «Mais tout l'argent est détourné par cette élite vieillissante et leurs enfants.»

Sur la place Tahrir, Ahmad Zaki, qui a fait des études à Oakland en Californie, raconte une histoire. Cela fait trois mois qu'il essaie de faire renouveler son permis de conduire, sans succès: «Je fais toutes les démarches que l'on me demande, j'ai même été récupérer des documents jusqu'à Alexandrie, mais rien n'avance. A chaque fois que je me fais contrôler par un policier, je lui montre mes papiers prouvant que je fais le nécessaire, mais cela ne sert à rien. Mon seul choix est de donner un bakchich. Tout le système est ainsi, rien ne fonctionne. On est soit humilié, soit forcé de donner un pot -e-vin.» Autour de lui, tout le monde opine du chef, tout le monde a une histoire du même acabit à raconter. «La situation économique ne peut que s'améliorer si nous avons une bonne démocratie transparente, à la place de ce système de dépouilles qui nous tient lieu de gouvernement», insiste Ahmad el Fouly, le préparateur en pharmacie. «Nous ne sommes pas des animaux, nous sommes des ressources humaines.» Cette dernière phrase (prononcée en anglais) peut sembler étrange, mais elle reflète parfaitement le sentiment de cette jeunesse qui se sent exclue de tout processus de participation ou de toute chaîne productive. Pour elle, ces manifestations contre Moubarak et son régime ne sont pas juste une révolte, mais une manière d'exister et de compter, enfin.

http://www.mediapart.fr/journal/internatio...e-dune-jeunesse

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Invité Toto75019
Invités, Posté(e)
Invité Toto75019
Invité Toto75019 Invités 0 message
Posté(e)

je pense que j'aimerais bien être sur d'un truc dans cette histoire :cray:

et si, même si les conditions de vie sont déplorables, cela était une machination de services secrets: desquels s'agirait-il?

Modifié par Toto75019
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Membre, 46ans Posté(e)
yabusame Membre 24 messages
Baby Forumeur‚ 46ans‚
Posté(e)

c'est pas des révolutions colorées. C'est des vrais révoltes populaires. maintenant c'est sure que les puissances étrangères tente soit de récupérer soit au moins d'accompagner ces soulevements pour garantir leurs interets.

mais c'est pas une science exact! seul l'avenir nous dira comment tout ca va finir

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