Concours du meilleur incipit

Les votes sont ouverts jusqu'au 19 décembre à minuit. Nous avons eu 10 participations, merci à tous. Une fois les votes terminés, je dévoilerai les pseudos des auteurs de tous les incipits.

Si l'un des participants ne souhaite pas que son pseudo soit dévoilé, qu'il m'envoie un mp avant le 19 décembre.

Bonne chance à tous et merci encore.

Incipit n°1:

"Troubles"

La lame s'est enfoncée lentement dans ma poitrine. Sous son regard vide, après tant d'effort, je suis morte en silence.

N°2:

"Les esprits vagabonds"

La colossale voûte recueillait les effluves d'encens qui en devenaient presque palpables tellement ils étaient denses. Malgré l'immensité de la salle, seule la partie centrale était illuminée par des milliers de candélabres, telle une clairière. Les parties sombres semblaient vides et les frères de la communauté les séparaient de l'hôtel où se tenait le bourreau, seul membre autorisé ce soir-là à ne pas porter la cape du Culte, cependant le port du masque demeurait nécessaire. Il eût été fâcheux qu'une des personnalités présentes reconnût son avocat ou un député en la personne de l'exécuteur.

On entendait à peine autre chose que les crépitements des braises et, ça et là, un murmure bref ; jusqu'à que les cris de la bête, au loin, annoncèrent l'imminence du traditionnel sacrifice d'ouverture. Quatre frères amenèrent le chameau, qu'ils tiraient par une corde. Ils aidèrent le bourreau à mettre l'animal à terre, le couchèrent sur son flan et lui ligotèrent les pattes. Le bourreau se tourna alors vers le maître du Culte et lui adressa un léger hochement de tête, la cérémonie pouvait commencer.

Le maître s'avança face à l'hôtel et récita les trois prières d'ouverture, l'une à l'argent, la seconde au pouvoir et la troisième au Culte. C'est après cette dernière que l'air se remplit des mélodies des hautbois et des violoncelles, et que l'ensemble des frères formèrent trois cercles dont le centre était le chameau immobilisé. Le bourreau s'agenouilla, sortit une petite lame de l'écrin qui était à sa disposition. La lame n'était pas très grande afin d'en faciliter le maniement, mais suffisamment acérée pour décapiter un homme. Il tendit la tête de l'animal vers lui, enfonça d'un coup sec la lame dans le cou, puis lui fit faire un demi cercle en tranchant le pharynx, la veine jugulaire et l'artère carotide. Le sang gicla profusément et les blatèrements sourds de l'agonie se mêlèrent à la sarabande des musiciens, les exhalaisons sanguines se confondirent dans les bouffées de colophane.

Le maître tendit un sceptre à l'effigie d'Ahriman et frappa avec trois fois la tête du camélidé, en récitant à nouveau une prière pour chaque coup. Le sang de l'animal souilla la cape du maître qui n'en tint pas compte, tellement il était préoccupé. Dès que les premiers frères pénétrèrent la salle, il devina leur mécontentement, inavoué mais inévitable quand le sacrifice n'était pas un sacrifice humain. Ils devront attendre, se dit-il, tout en sachant qu'il se devait de compenser leur frustration par les rites qui allaient suivre. Le maître en était à ces pensées pendant que les trois officiers du Culte, ayant préparé la cérémonie, espéraient au contraire qu'ils n'avaient point poussé l'horreur trop aux confins du supportable pour ce qui allait suivre.

N°3:

"Fast Forward"

Nous somme en l'an 2031 au mois de juin, le 13 précisément. Je me lève, il est 14h, il fait un soleil de plomb dehors et la chaleur est palpable. Il est tard pour me réveiller mais les mouches ne m'ont laissé aucun répit.. je me lève en titubant, la veille c'était mon anniversaire alors du coup, j'avais pas mal éclusé bien sur.

N°4:

"Juste au Dessus"

Donc, c'est cela... Pas de quoi en faire une histoire, mais je dois bien dire que je suis surpris. Je n'aurais jamais imaginé que c'était cela, d'être mort. Enfin, nous allons pouvoir nous expliquer, le bon Dieu et moi.

N°5:

"Les volte-face"

Amours mortes-nées. Sabrina est partie... Ma belle amie ; Sabrina, glutinative salope, prostituée spéculaire, petit sucre dans mon absinthe, tu me manques.

N°6:

"Les monologues de Monsieur Véry, René Dupond-Soulot, Prêches Universitaires de France, 2010. (51,60¿)"

Dans les rues froides et solitaires d'une citadelle presqu'oubliée, j'errais vêtu d'un long manteau très noir, le c¿ur à la dérive et l'âme embrunie par les vapeurs d'un pinard dégueulasse - du genre qui tache. Je l'avais acheté un prix exorbitant chez Momo, un Marocain sympa mais un peu feuj sur les bords, voire franchement sodomite, dès qu'il est question de fric. J'étais dans sa boutique et, en regardant un présentoir de sucreries, je me laissais aller à de mélancoliques rêveries composées pour l'essentiel de jupes et de grâcieuses jambes. La vue des jupes a toujours su m'émouvoir, surtout quand elles sont portées par des petites filles suçant, à la sortie de l'école, quelque bonbon rouge et glandimorphe ; oui, l'astiquage consciencieux qu'elles opèrent me rappelle que, quelque confit dans la poésie puissé-je me présenter aux yeux des nostalgiques, je n'aurai jamais les privilèges du sucre, qui a toujours attiré le stupre, lui, tandis que je me la mets sur l'oreille depuis un bon bout de temps. Je flottais donc dans cette griserie quand Momo me dit :

«En vérité, Térence, en vérité (...je te l'dis mais l'répéte pas) je m'appelle Jean.»

éa n'arrivait pas tous les jours, mais là je dois dire qu'il a fait fort, Momo ! Moi, me surprendre ?! J'en étais presque blessé, ne fût-ce que parce que j'étais plongé en plein paradoxe par un métèque ! C'est que pour m'en apprendre, il faut se lever de bonne heure, et que tout bronzé et tout épicier de nuit qu'il est - un commerçant ! -, il m'a tout l'air de flemmarder jusque l'heure où les ombres se couchent aux pieds des hommes, le Momo ! J'ai donc décidé de m'exprimer publiquement, pour une fois, sur deux ou trois choses qui intéressent les gens, je crois. Aussi sachez, Mesdames, Mesdemoiselles & Messieurs, que sous ce masque de glace, je ne suis autre que la Vérité.

N°7:

"Pourtant..."

Je me réveille. Il fait noir, je n'y vois rien et j'ai froid.

Je décide de me masser la tête, pour me soulager de ce martèlement lancinant. Mes mains rencontrent une matière visqueuse et me déclenchent une douleur vive, un éclair de douleur m'éblouit.

Je me réveille à nouveau, encore plus frigorifié. Toujours mal au crâne, mais je me souviens pourquoi.

D'ailleurs, que fais-je dans cette pièce, assis par terre?

Je rassemble mes pensées. Je me souviens diner avec ma femme, quand je me suis levé pour ouvrir la porte d'entrée. Puis, plus rien, le trou noir.

MA FEMME, où est ma femme? Je me lève précipitamment, un vertige, et¿

¿ j'entends au loin la voix d'un homme qui dit: " Elle revient à elle".

Je suis allongé, balloté, le bruit d'une sirène d'ambulance qui me déchire les tympans.

J'ouvre les yeux. Un homme au dessus de moi me parle: "Ne vous inquiétez pas Madame, nous arrivons à l'hôpital".

Madame?

N°8:

"Carte d'anniversaire"

Pourquoi elle, précisément ? J'ai beau chercher des critères objectifs, je ne sais pas. Revient toujours le souvenir de ce moment ou nos regards se sont accrochés dans la foule. Cela rappelle les ralentis sirupeux du cinéma. Ils nous paraissent niais et exagérés, pourtant quand on vit le coup de foudre, on revoit ensuite, penaud, ce ralenti. C'est même pratiquement un arrêt du temps.

Pourquoi, comment ? Impossible à dire, donc, mais indéniablement j'étais possédé. Et il me fallait ce pouvoir, surnaturel ou non, sur elle. é l'occasion de son anniversaire j'ai pensé à lui donner une carte unique. Quelque chose de magique, d'hypnotique, de presque machiavélique. Et elle serait mienne.

Pourquoi lui, précisément ? Lorsque j'ai ouvert sa carte d'anniversaire, j'ai compris. Ce ne fut pas simplement un message, ce fut une évidence.

N°9:

"Pulsions .."

il a fuis une vie trop passive, peu enjouée, il veut profiter de sa nouvelle liberté, aussi loin qu'il le peut, il ira défier ses limites puis celles des autres.. Il a opté pour l'Alsace magnifique région mais c'est dans les rues pavées du vieux Kaysersberg qu'il a décidé d'officier entre l'église St Croix édifiée au XIII siècle,

la château en ruine (ériger par les Hohenstaufen au XIII siècle) et le Pont Fortifié (de 1514).

Son regard est doux mais son coeur est noir et son âme est damnée par....

N°10:

"Algirade"

C'était une nuit d'été dans le port d'Algirade. Quatre cents hommes armés attendaient sur le pont, rivés sur la cabine de leur Capitaine. Je n'y étais pas.

Aie aie aie décidément............

en première lecture j'ai du mal à voter là......

sont tellement comment dire ? magnifiques....

on dirait presque pas des débuts de romans ou de nouvelles

originaux, certes....

vraiment géniaux

jvoterai quand j'aurai les yeux grand ouverts, là il est tard, vraiment.....

allez hop, le neuf parce qu'il y a le mot château dedans

uniquement pour cette raison

j'avoue en seconde lecture c'est assez plaisant (tous ces incipits)

ça doit être cruel, quand même, je me dis, de se contenter d'un incipit

surtout quand l'ensemble est si bien conçu (j'adore vraiment l'acrostiche qu'on peut lire dans tous les sens possibles et imaginables)

bon ben...... faut bien voter quoi hein ; vraiment parce qu'il y a le mot château dedans, sinon voila quoi

j'aurais moi-même pas fait mieux, j'avoue, exercice difficile quand même, et la sueur est perceptible, y a de l'inventivité, et même des enseignements

(j'ai bien fait de point participer, à tous les coups j'aurais perdu)

Le 7 sans hésiter !! c'est le seul que je trouve le plus intriguant !

ce sera la 5 pour moi ^^

Le 7 sans hésiter !! c'est le seul que je trouve le plus intriguant !

Idem, il m'a donné envie de lire la suite !

Bravo et merci aux autres aussi, s'il n'y avait pas eu le 7 qui s'était détaché clairement pour moi, j'aurais eu du mal à les départager !

Le 7 j'ai apprécié aussi, j'attendais presque le "Oh bravo" de Sam dans Code Quantum.

Ou le film "dark city" quand le mec se réveille tout nu dans un appartement qui est apparemment son chez lui, avec un poisson rouge gigotant par terre... plus tard, vers la fin du film, il voit enfin la MER..... il sait que tout est faux, mais tant qu'à ses côtés il y a la forme de la femme qu'il voulait, même si sur le fond, forcément, compte tenu les magouilles des extra-terrestres, sa personnalité est un peu voila voila, lobotomisée à souhait, au moins y a une nana, la mer, et le Soleil...... un film qui m'avait marqué, regardé à plusieurs reprises, à cause de l'ambiance quand même, des ténèbres du début à la fin et comme une lueur d'espoir lorsque le mec se rend compte que tout ce qu'il pense, tout ce qu'il veut, hop ça apparaît.... pis aussi le côté formidable, tout de même : le fait qu'il soit parvenu à maîtriser l'Art des extraterrestre mieux qu'eux-mêmes, retournant contre eux leur propre technologie...... un film à voir et à revoir, encore et encore (hi hi hi), le réalisateur est alex proyas, le même qui a fait le film "i robot" avec will smith....

Alors, d'autres voix, d'autres avis ?

Le miens était plus long.. il s'est perdu dans le temps ?

Après lecture plaisante de tous ces incipits, j'ai voté pour le premier puisqu'il m'a semblé le moins convenu, le moins classique, et laissait toute la suite ouverte tout en étant diablement intriguant.

J'ai bien aimé les 5 et 10 aussi. Bravo à tous !

J'ai voté pour le 5.

J'aime ce genre de ton décalé.

N° 1 : bien joué pour la métaphore qui en a plus haut intrigué au moins un déjà . Personnellement j'ai envie de découvrir ce qu'elle cache comme histoire ( ça commence mal quand même pour le narrateur qui a l'air d'en avoir très gros ... sur le coeur peut-être ?

chais pas si vous avez remarqué, enfin quand même, les trois premiers titres, lus de haut en bas, ça vous fait pas songer à "troubles obsessionnels compulsifs" (toc en langage bidasse) ? alors effectivement pour des incipits...... on jurerait un travail d'équipe, je trouve ; nan c'est pour ça que décidément je reviens pas du tout sur mon choix, y avait le mot château, c'est bien quoi ; sinon dans l'ensemble, jtrouve assez cohérent, y a un esthétique d'ensemble, clairement, mais vraiment, troublant quoi......

J'ai voté pour le six, je le trouve drôle, bien écrit et osé. Un roman entièrement de cette trempe-là ne pourrait que me faire plaisir.

A voté, j'ai hésité entre le 1 et le 5.

Une bonne idée ce concours, merci :$

après de grandes hésitations...

la 6

bien écrite, bien construite, bien imagé, élaboré, légèrement décalé

bref, je me lancerais dans la suite pour savoir ou cela va nous mener

Je peux me tromper mais je crois que l'auteur du N°5 est aussi l'auteur du N°6 ...

Il n'y a eu aucune double participation.

Fin des votes demain soir !