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l'alphabet des écrivains et de leurs oeuvres

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chirona

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Membre, 51ans Posté(e)
Fiphi Membre 913 messages
Baby Forumeur‚ 51ans‚
Posté(e)

Mescaline est sur le qui-vive ! Rapide ! Pour le L, je laisse la place. Peu de temps, j'ai quelques obligations. Je pense cependant à Lamartine, poète du XIXème siècle ... La prochaine fois donc, à moins que Mescaline le compte parmi ses idoles ? Bonne journée ! Bonne lecture !

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Membre, Ensuite, il ne s'est plus rien passé., 37ans Posté(e)
Mescaline Membre 7 155 messages
37ans‚ Ensuite, il ne s'est plus rien passé.,
Posté(e)

je te laisse le plaisir d'inscrire Lamartine dans ce topic :snif:

je pense plutot pour cette fois à Pierre Loti

Résumé

Ce premier livre de P. Loti est un récit autobiographique à peine romancé. Officier de marine séjournant à Salonique, le héros aperçoit, derrière les barreaux d'une fenêtre de harem, le joli visage d'une odalisque aux yeux verts. C'est le début d'une liaison passionnée.

Quatrième de couverture

Salonique, 1876. Loti, officier de la marine britannique, et Aziyadé, une des jeunes épouses d'un très riche Turc, s'abandonnent à une liaison sensuelle et pudique née d'un regard au hasard d'une promenade. C'est une passion radieuse qui s'épanouit alors, sublimée par leurs différences - passion dangereuse toutefois, car ils la vivent au péril de leur vie. Malheureusement, moins d'un an plus tard, Loti est rappelé en Angleterre...

Par-delà l'intrigue amoureuse, l'atmosphère fascinante et tragique d'Aziyadé émane du charme secret d'un ailleurs perdu, des lumières, des couleurs et de la langue d'une époque tourmentée. Comme l'écrivit Roland Barthes dans sa préface qui signa le grand «retour» à Loti, cette autofiction est «très exactement une Dérive». Dérive dans la langueur calme et obsédante de Stamboul, où se forgea la turcophilie naissante de l'auteur...

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Membre, Parle à ma main !, 35ans Posté(e)
aya Membre 2 715 messages
35ans‚ Parle à ma main !,
Posté(e)

En M, Amin Maalouf, Le rocher de Tanios

Résumé :

Le destin passe et repasse à travers nous, comme l'aiguille du cordonnier à travers le cuir qu'il façonne. " Pour Tanios, enfant des montagnes libanaises, le destin se marque d'abord dans le mystère qui entoure sa naissance : fils de la trop belle Lamia, des murmures courent le pays sur l'identité de son vrai père. Le destin passera de nouveau, dans ces années 1830 où l'Empire ottoman, l'Egypte, l'Angleterre se disputent ce pays promis aux déchirements, le jour où l'assassinat d'un chef religieux contraindra Tanios à l'exil...
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Membre+, 51ans Posté(e)
chirona Membre+ 3 432 messages
Baby Forumeur‚ 51ans‚
Posté(e)

Il faut absolument lire ce livre, il est vraiment très bien, comme tout ce que fait ce grand auteur.

Merci Aya :snif:

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Membre+, 51ans Posté(e)
chirona Membre+ 3 432 messages
Baby Forumeur‚ 51ans‚
Posté(e)

En N, voici la liste des auteurs déjà proposés :

- Amélie Nothomb : Stupeur et tremblements ( :snif: ), Mercure ( :snif: )

- Gérard de Nerval

Je reprends Gérard de Nerval (1808-1855) : il fut le précurseur de toutes les formes de surnaturalisme moderne. Né à Paris, de son vrai nom Gérard Labrunie, il ne connut jamais sa mère, qui mourut en Allemagne deux ans après sa naissance. Elle avait en effet souhaité accompagner son mari, médecin militaire, dans les campagnes napoléoniennes. élevé par son grand-père, il passa son enfance à Mortefontaine, dans le Valois, région qui servira de cadre à la plupart des récits des Filles du feu et dont les tableaux de Camille Corot ont exprimé l'atmosphère vaporeuse : forêts profondes où l'enfant aperçoit parfois l'énigmatique baronne de Feuchères, châteaux Louis XIII entourés de pelouses où les jeunes filles dansent en rond les soirs d'été. élève au lycée Charlemagne, à Paris, il y fit la rencontre de Théophile Gautier, avec qui il se lia d'amitié.

De retour en France, il eut, en 1841 une première crise d'hallucinations et de délire, au cours de laquelle il associa des images de la femme mythique qui vivait en lui à un univers imaginaire dont il se croyait le souverain. Interné à la clinique du docteur Blanche de février à novembre, Nerval considéra cet épisode comme une expérience d'ordre poétique, sorte de franchissement des "portes de corne et d'ivoire qui nous séparent du surréel." En 1843, il entreprit une visite de l'Orient (égypte, Liban, Rhodes, Syrie, Turquie) qui inspira la rédaction du
Voyage en Orient,
publié en 1851. Interné à plusieurs reprises (janvier-février 1852, février-mars 1853, août 1853-mai 1854, fin 1854), il n'en continua pas moins ses allers et retours entre la France et l'étranger, principalement l'Allemagne, la "Terre-Mère", profitant du répit que lui laissait sa maladie pour repartir vers de nouveaux horizons. Ses textes les plus importants parurent à la fin de sa vie: un recueil de douze sonnets
(Les Chimères),
des nouvelles poétiques
(Les Filles du feu
, qui compte l'admirable
Sylvie (
1854). Enfin son dernier récit,
Aurélia
, commençait à paraître en revue quand Nerval fut retrouvé pendu à une grille, rue Basse-de-la-Vieille-Lanterne
pict2.gif
, dans « le coin le plus sordide qu'il ait pu trouver », comme l'a noté Baudelaire.

Marquée par le sentiment profond de la dualité de l'âme humaine, l'¿uvre de Nerval est fondée sur une série d'antithèses entre la réalité et le songe, le présent et le passé, la vie et la mort, la lumière et l'obscurité, et exprime une quête de l'imaginaire où la femme joue un rôle fondamental. Sa conception du temps, où prédominent la répétition et le souvenir, peut faire penser à certains aspects du cycle romanesque de Proust. Mais Nerval donne à sa quête de la vérité et de l'identité une dimension fantastique qui confine parfois à l'hermétisme et tend à rendre floues les frontières qui séparent le réel du merveilleux et de la folie. Pour cela, les surréalistes contribueront à donner à cette ¿uvre longtemps négligée la place majeure qui est la sienne.
(Sources : Magister)

Le poème que je propose m'a beaucoup surpris par son intransigeance et je ne partage pas ce qu'il dit en ce qui concerne Racine. J'avais le sentiment de revivre une querelle entre les anciens et les modernes. Selon Nerval, le talent - "cet art et grand et difficile" est précieux et certainement pas à la portée de n'importe qui. C'est peut-être pour cela que le poème s'appelle "les écrivains" : écrire est à la portée de tout le monde, mais avoir du talent en écriture est réservé à une élite.

Les écrivains (1825)

Où fuir ? Où me cacher ? Quel déluge d'écrits,

En ce siècle falot vient infecter Paris,

En vain j'ai reculé devant le Solitaire,

é Dieu du mauvais goût ! Faut-il donc pour te plaire

Entasser des grands mots toujours vides de sens,

Chanter l'homme des nuits, ou l'esprit des torrents,

Mais en vain j'ai voulu faire entrer dans ma tête,

La foudre qui soupire au sein de la tempête,

Devant le Renégat j'ai pâli de frayeur ;

Et je ne sais pourquoi les esprits me font peur.

é grand Hugo, poète et raisonneur habile,

Viens me montrer cet art et grand et difficile,

Par lequel, le talent fait admirer aux sots,

Des vers, peut-être obscurs, mais riches de grands mots.

é Racine, Boileau ! vous n'étiez pas poètes,

Déposez les lauriers qui parèrent vos têtes,

Laissez à nos auteurs cet encens mérité,

Qui n'enivra jamais la médiocrité ;

Que vos vers relégués avec ceux de Virgile,

Fassent encore l'ennui d'un Public imbécile,

lis sont plats, peu sonnants, et souvent ennuyeux,

C'était peut-être assez pour nos tristes ayeux,

Esprits lourds et bornés, sans goût et sans usage,

Mais tout se perfectionne avec le temps et l'âge.

C'est comme vous parlez, ô sublimes auteurs,

Il ne faut pas, dit-on, disputer des couleurs,

Cependant repoussant le style Romantique

J'ose encor, malgré vous, admirer le classique

Je suis original, je le sais, j'en conviens,

Mais vous du Romantisme, ô glorieux soutiens,

Allez dans quelques clubs ou dans l'Académie

Lire les beaux produits de votre lourd génie,

Sans doute ce jour-là vous serez mis à neuf,

Paré d'un long jabot et d'un habit d'Elbeuf

Vous ferez retentir dans l'illustre assemblée,

Les sons lourds et plaintifs d'une muse ampoulée.

Quoi, misérable auteur que vieillit le travail,

Voilà donc le motif de tout cet attirail,

Surnuméraire obscur du Temple de la gloire,

Tu cherches les bravos d'un nombreux auditoire.

Eh quoi, tu ne crains pas que quelques longs sifflets,

Remplissent le salon de leurs sons indiscrets

Couvrant ta lourde voix au sortir de l'exorde,

En te faisant crier, grâce, Miséricorde !

Et c'était pour l'appât des applaudissements ?

Que dans ton cabinet tu séchas si longtemps ;

Voilà donc le motif de ta longue espérance

Quoi tout fut pour la gloire, et rien pour la science ?

Le savoir n'aurait donc aucun charme puissant

S'il n'était pas suivi d'un triomphe brillant,

Et tu lui préféras une vaine fumée,

Qui n'est pas la solide et bonne renommée

Sans compter direz-vous combien il est flatteur

D'entendre murmurer : C'est lui, ce grand auteur,

D'entendre le publie en citer des passages,

Et même après la mort admirer ses ouvrages ;

Pour le défunt, dis-tu, quel triomphe éclatant,

Sans doute pour le mort c'est un grand agrément

Sa gloire embellira sa demeure dernière,

La terre qui le couvre en est bien plus légère.

Ah ! C'est trop vous moquer de nos auteurs nouveaux,

Dis-tu, lorsque vous-même avez tous leurs défauts,

Mais en vain vous voulez censurer leurs ouvrages,

Vous les verrez toujours postuler des suffrages

Vous les verrez toujours occupés tout entiers,

A tirer leurs écrits des mains des épiciers.

Mais vous, qui paraissez faire le moraliste,

De l'état d'Apollon ennuyeux rigoriste

Que retirez-vous de vos discours moraux ?

La haine des auteurs, et l'amitié des sots.

é toi qui me tint lieu jusqu'ici d'auditoire

Me crois-tu donc vraiment insensible à la gloire !

Si ma Plume jamais produisait des écrits ;

Qui ravissent la palme à tous nos beaux esprits.

J'aimerais à gagner un hommage sincère,

Mais je plains ton orgueil, écrivain téméraire

Qui crois que les bravos qu'à dîner tu reçois,

Témoignent ton mérite, et sont de bon aloi.

Et cet Auteur encor qui sur la Place invite

A son maigre dîner, un maigre Parasite

Et qui lui dit ensuite à la fin du repas,

" Amis, parlez sans fraude, et ne me flattez pas,

" Trouvez-vous mes vers bons ? Dites en conscience "

Peut-il à votre avis dire ce qu'il en pense ?

En plein barreau Damis est traité de voleur

Il prend pour sa défense un célèbre orateur

Comment défendra-t-il une cause pareille ?

Par des mots, de grands mots, et l'on dira, Mervei11e !

Eh ! Quoi peuple ignorant, vous gardez vos bravos,

Et vos cris répétés pour encenser les sots,

Croyez-vous qu'en chantant une chanson risible,

Un Pauvre à ses malheurs me rende bien sensible

Non, à d'autres plus sots il pourra s'adresser,

Et le vrai, le vrai seul pourra m'intéresser.

Recueil Poésies de jeunesse

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Membre, 119ans Posté(e)
Poussiquette Membre 8 406 messages
Baby Forumeur‚ 119ans‚
Posté(e)

Philothée O'Neddy, de son vrai nom Théophile Dondey de Santeny, né à Paris, le 30 janvier 1811 et mort dans cette ville, le 19 février 1875, est un écrivain français, considéré comme un « petit romantique ».

Il laisse quelques compositions littéraires inédites, qui seront, dit-on, publiées par M. Havet, le savant professeur, au Collège, de France, son camarade, d'enfance.

La lettre de lui, que voici, a été écrite, après lecture de l'article, sur "Feu et flamme", qui a formé, depuis un chapitre, de la Bibliographie romantique. Charles Asselineau en a usé, pour la rédaction définitive, de son travail, mais avec discrétion, comme il convenait alors. Nous croyons pouvoir l'imprimer, tout entière, aujourd'hui ; elle est un commentaire, plein d'animation, au livre original, qui l'a motivée.

Lettre d' O'NEDDY à Charles ASSELINEAU:

Paris, ce 23 septembre 1862.

Monsieur,

Le vieil O'Neddy qui, en sa qualité de burgrave, passe une bonne part de son temps à rêver dans l'ombre et dans la nuit, n'a eu connaissance que tout dernièrement de la notice dont vous avez honoré ses juvenilia, et qui a été insérée dans le Boulevard il y a déjà plus d'un mois. C'est ce qui fait qu'il vient si tard vous en remercier cordialement.

Il succombe en même temps à la tentation de vous présenter ici quelques renseignements et quelques observations à son endroit et à celui de ses anciens frères, se flattant que vous ne dédaignerez pas d'en user un peu, au cas où votre siége (je veux dire votre volume sur les romantiques) ne serait pas encore fait.

Philothée O'Neddy était, en 1833, le jeune, le très-jeune neveu et cousin de MM. Dondey-Dupré père et fils. S'ils ont imprimé son petit livre, ils ne l'ont pas édité. Notez ce point-ci. Tous deux, hommes de grand savoir d'ailleurs, exécraient le romantisme, surtout l'oncle, qui avait dans l'humeur quelque chose de l'immortel Gillesnormand. Feu et Flamme n'a pas eu d'éditeur. Il a dû faire son chemin tout seul, c'est-à-dire qu'il ne l'a pas fait du tout. O'Neddy était très-fin et encore plus maladroit. Il ne s'est guère corrigé. Feu et Flamme n'a été tiré qu'à 300 exemplaires.

M. Charles Monselet a raison : Théophile Dondey de Santeny est le même que Philothée O'Neddy. De Santeny n'est aucunement un nom seigneurial, mais seulement un surnom de famille (comme Dupré) déjà porté par le père d'O'Neddy. L'ouvrage qui a été publié dans la collection Boulé ne s'appelle pas l'Anneau de Salomon. Voici l'exact énoncé de son titre : Histoire d'un anneau enchanté, roman de chevalerie ; Paris 1844. Il y a une préface en vers et un épilogue également en vers, terminé par un sonnet. Le conte intitulé le Lazare de l'amour a paru en effet dans l'ancienne Patrie (février 1843, huit feuilletons). En cette même année 1843, Théophile Dondey de Santeny a fait de la critique théâtrale, d'abord à la Patrie, puis au Courrier francais. Il a eu par conséquent l'honneur bien précieux pour lui de rendre compte des Burgraves.

Avant cela, octobre 1839, le feuilleton de l'Estafette avait publié, en deux articles, quelque chose de Th. D. de S., intitulé l'Abbé de Saint-Or, épisode. Ce morceau était détaché d'un roman inédit, et resté inédit, ayant pour titre Sodome et Solime, lequel n'est autre que le roman annoncé d'abord sous celui d'Entre chien et loup, à la fin de Feu et flamme. A la prose dudit Abbé de Saint-Or, se trouve mêlé un long fragment en vers (toujours des vers).

Vous dites, Monsieur, que Petrus Borel était le chef du groupe en question. Cela n'est pas exact. On l'aimait fort, et il avait sa juste part d'influence. Mais Gérard de Nerval et Théophile Gautier en avaient une non moins grande, ainsi que Joseph Bouchardy, le futur dramaturge, qui était un causeur ardent et sympathique. O'Neddy avait aussi le verbe passablement péremptoire, et se conduisait comme se sentant en pleine république. La Synagogue (comme vous dites) comptait six poëtes : Gérard de Nerval, Petrus Borel, Théophile Gautier, Alphonse Brot, Augustus Mac-Keat et Philothée O'Neddy. - Gérard de Nerval avait publié sous la Restauration des poésies nationales et napoléoniennes, qu'il ne voulait pas qu'on lût, déclarant tout le premier que c'était du poncif. Il ne montrait rien ou presque rien des excellentes choses qu'il préparait alors. Alphonse Brot avait fait imprimer en 1829 un recueil intitulé Chants d'amour. Ce petit livre n'est pas à dédaigner, mais il demeurait parmi nous sans autorité, comme procédant à la fois du genre de Parny et de M. Jules de Rességuier. Alphonse lui-même se vantait dans sa préface de n'être ni classique ni romantique. - 0n connaissait quelques vers charmants d'Augustus Mac-Keat, mais en fort petit nombre.- Avant d'être introduit dans le groupe, et de connaître les vers et les personnes de Théophile Gautier et de Petrus Borel, O'Neddy avait déjà composé le tiers des pièces contenues dans Feu et flamme. La plupart, en effet, sont datées de 1829, de 1830 et de 1831. Il est donc peu juste de dire qu'il singea et qu'il outra les grands rabbins. Je crois d'ailleurs que, comparaison faite des vers de Petrus avec les siens, il est difficile de ne les pas trouver très-dissemblables. Ce n'est pas mieux, mais c'est autrement. Par exemple, Petrus est trop dédaigneux de la forme, et O'Neddy en est trop curieux. - D'autre part, a-t-il imité l'Albertus de Gautier, où s'annonçait déjà le poëte original de la Comédie de la Mort ? Non encore, et pour cette fois, faisons un : hélas ! Il aurait outré, qui ? Petrus ? Là, vraiment, est-ce possible ? outrer du Petrus ! 0n pouvait tout au plus l'égaler en exagération. C'est à quoi, je le confesse, O'Neddy n'a pas manqué. Mais dire qu'il a été singe ! c'est dur. Appelez-le fou , à la bonne heure, c'est acceptable. Monseigneur Don Quichotte, le plus grand des chevaliers, l'était bien ! Qu'il ait une bonne grosse somme d'extravagance et de mauvais goût, rien de plus vrai, mais il a la présomption de croire que, dans ce 93 de notre révolution littéraire, sa carmagnole était bien à lui.

Vous devez sourire de cette émotion d'amour-propre rétrospectif, et vous croyez peut-être qu'à force d'être susceptible, mon O'Neddy devient ingrat, et ne tient aucun compte de la grande bienveillance qu'à la fin de votre notice vous manifestez pour sa muse. Détrompez-vous. Il vous en est très-reconnaissant. Mais il paraît qu'il n'est pas encore assez vieux pour avoir entièrement dépouillé le vieil homme.

J'arrive au point le plus important, le plus délicat, à la rectification maîtresse. Monsieur, jamais il n'y a eu de Bouzingotisme, ni de Bouzingots. Jamais les Jeunes-France de notre groupe (c'est seulement ainsi que nous nous appelions, et qu'il faut nous appeler) ne se sont affublés d'un tel substantif et d'un pareil qualificatif. C'est tout bonnement une mauvaise plaisanterie du cru des bourgeois, comme la fameuse ronde dansée autour du buste de l'auteur d'Athalie, au cri de : Racine est un polisson ! Voici, au vrai, l'histoire de la chose. - Un beau jour, quelques uns d'entre nous firent quelque part un dîner assez vif. En s'en revenant, sub nocte per umbram, on était très-bruyants, on chantait une chanson peu attique, dont le refrain était Nous avons fait ou Nous ferons du bouzingo (notez bien l'orthographe). Bref, on scandalisa tout un quartier de Lutèce, et on commit amplement le délit de tapage nocturne. Le guet intervint, déguisé en escouade de sergents de ville, et ne fut pas rossé. Bien pis : trois ou quatre Jeunes-France furent arrêtés, entre autres le pauvre Gérard. Ils en furent quittes pour un court moment à Sainte-Pélagie. Il y a de Gérard une charmante petite pièce sur sa captivité. Cependant le mot de bouzingo ayant fort retenti, les bourgeois s'en emparèrent, et avec leur bonne foi et leur bon goût habituels, se mirent à affirmer dans les feuilles de l'ordre et des saines doctrines, que les jeunes républicains venaient de prendre ce surnom Bouzingots (sic), qu'ils s'en faisaient gloire, qu'en cela ils avaient raison, qu'ils étaient ainsi bien nommés, qu'il fallait désormais ne plus les appeler autrement. De là, chez lesdites feuilles, un zèle inouï à répéter sur tous les tons, pendant six mois, les mots Bouzingotisme et Bouzingot. On en rit d'abord parmi nous. Théophile Gautier s'écria : Ces ânes de bourgeois, ils ne savent pas seulement comment s'écrit bouzingo ! Pour leur apprendre un peu d'orthographe, nous devrions bien publier à plusieurs un volume de contes que nous intitulerions bravement Contes du bouzingo !. - La proposition fut très-acclamée, et on se mit au travail. Mais la chose n'aboutit point, et depuis il ne fut plus question chez nous que pour les répudier, de ces deux vilains mots, produit cacographique de la lourde malignité des bourgeois.

Ceux qui pensent que nous vivions dans un certain détachement de la cause populaire, se trompent tout à fait. Nous étions républicains pour la plupart. Nous avions des accointances avec plus d'un Café Musain. Le brave Petrus était montagnard, le jeune O'Neddy, lui, était girondin. (Ici, vous ne l'accuserez pas d'outrance). Quand Philotée écrivait qu'il était bon d'écarter le fanatisme républicain, il n'entendait nullement par là le républicanisme, mais les conspirations, les émeutes, les attentats, les violences. Nous rêvions le règne de l'Art, c'est vrai. Il nous semblait qu'un jour la Religion devait, dans ses conditions d'extériorité, être remplacée par l'Esthétique. Mais nous voulions encore autre chose. La préface de Feu et flamme énonce des voeux de révolution sociale. Nous avions parmi nous des adhérents du Saint-Simonisme et du Fouriérisme. Aussi, O'Neddy, dans le temps, a-t-il été bien étonné quand il s'est vu gourmandé si vertement dans la Revue encyclopédique, pour son malheureux Pandaemonium. Il croyait pourtant avoir été d'une précaution oratoire suffisante, en prenant le soin de griser outrageusement ses personnages, avant de les rendre coupables des énormes propos qu'ils débitent.

Ne dites pas, je vous prie, Monsieur, que Petrus Borel était seul sincère. D'autres encore l'étaient. O'Neddy réclame pour eux et pour lui-même. Il l'était on ne peut plus dans ses allures byroniennes et dans ses grands entraînements vers monseigneur Don Quichotte.

Merci pour le témoignage d'estime que vous adressez à la mémoire de ces bons jeunes gens. Mais que je vous fasse donc une dernière chicane ! Vous dites qu'ils étaient ridicules. Un tel mot n'est applicable qu'à des sots. Pour des fous, il faut se contenter du mot risibles. Par la mort-Dieu ! c'étaient nos adversaires, les bourgeois et les chiffreurs, qui étaient ridicules !

Pardonnez-moi cette longue épître. Bien des détails sans doute vous en paraîtront moins intéressants qu'à O'Neddy ; il se résigne à ce que vous en écartiez le plus grand nombre. Ne repoussez pas tout, cependant. Prenez en considération, je vous prie, ma protestation relativement au Bouzingotisme. Nettoyez-nous de cette vilenie. Il est impossible qu'à votre remarquable talent d'écrivain vous ne joigniez la scrupuleuse conscience sans laquelle on ne saurait être un vrai et digne critique. Recevez mes remercîments et toutes mes excuses ; acceptez en esprit une franche poignée de main, et permettez qu'en vous l'offrant, je trace cette vieille signature qui me rajeunit:

Philothée O'NEDDY.

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Membre, Parle à ma main !, 35ans Posté(e)
aya Membre 2 715 messages
35ans‚ Parle à ma main !,
Posté(e)

En P, Marcel Proust - Albertine disparue

"Peut-être y a-t-il un symbole et une vérité dans la place infime tenue dans notre anxiété par celle à qui nous la rapportons. C'est qu'en effet sa personne même y est pour peu de chose ; pour presque tout le processus d'émotions, d'angoisses que tels hasards nous ont fait jadis éprouver à propos d'elle et que l'habitude a attachées à elle. Ce qui le prouve bien c'est, plus encore que l'ennui qu'on éprouve dans le bonheur, combien voir ou ne pas voir cette même personne, être estimé ou non d'elle, l'avoir ou non à notre disposition, nous paraîtra quelque chose d'indifférent quand nous n'aurons plus à nous poser le problème (si oiseux que nous ne nous le poserons même plus) que relativement à la personne elle-même ¿ le processus d'émotions et d'angoisses étant oublié, au moins en tant que se rattachant à elle, car il a pu se développer à nouveau mais transféré à une autre. Avant cela, quand il était encore attaché à elle, nous croyions que notre bonheur dépendait de sa présence : il dépendait seulement de la terminaison de notre anxiété. Notre inconscient était donc plus clairvoyant que nous-même à ce moment-là en faisant si petite la figure de la femme aimée, figure que nous avions même peut-être oubliée, que nous pouvions connaître mal et croire médiocre, dans l'effroyable drame où de la retrouver pour ne plus l'attendre pourrait dépendre jusqu'à notre vie elle-même. Proportions minuscules de la figure de la femme, effet logique et nécessaire de la façon dont l'amour se développe, claire allégorie de la nature subjective de cet amour."

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Membre, 51ans Posté(e)
Fiphi Membre 913 messages
Baby Forumeur‚ 51ans‚
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En R - Roger Frison-Roche (né à Paris le 10 février 1906 - mort à Chamonix-Mont-Blanc le 17 décembre 1999) est un explorateur, écrivain français. Il fut notamment admis à la compagnie des Guides de Chamonix. J'ai particulièrement vibré à la lecture de "Premier de Cordée" et des livres suivants mettant en scène les mêmes personnages (La grande crevasse, Retour à la montagne ...). Pour ceux qui aiment l'aventure et la montagne, ce sont des livres qu'il faut absolument lire. Lorsque je pars en randonnée, je pense à ces lectures. C'est dire le souvenir que j'en ai. Et ma vision de la montagne a beaucoup changé ... Je n'ai malheureusement pas le livre sous la main. Je vous propose ce court extrait déniché sur internet ...

"Alors en équilibre sur un clou de soulier et le corps collé à la paroi, il se concentre pour tenir. Il sentit tout à coup que sa jambe était prise d'un tremblement de fatigue, il fit un brusque mouvement pour retrouver la prise de main, mais déjà il basculait. Ses doigts griffèrent le granit sans l'accrocher et il tomba à la renverse sans pousser un cri."

Pour ramener à bon port le corps de son père, foudroyé en pleine ascension, Pierre est prêt à braver tous les dangers. A Chamonix, les guides se mobilisent : Servettaz était le meilleur d'entre eux. Pierre gravement blessé à la tête, est trépané et se trouve désormais sujet au vertige. Sa mère veut faire de lui un hôtelier, mais lui sera guide envers et contre tout. Grâce à son amour de la montagne, avec l'aide de ses amis et de sa fiancée Nanette, Pierre arrivera à surmonter son handicap et sera admis à la prestigueuse Compagnie des Guides de Chamonix. Une histoire de passion, de courage et de solidarité entre les hommes où la Montagne joue le premier rôle.


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Membre+, Patate fossilisée, 37ans Posté(e)
Kinwena Membre+ 4 724 messages
37ans‚ Patate fossilisée,
Posté(e)

En S, Manda Scott, avec le résumé du premier tome de La Reine Celte, (4 tomes au total) livre que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire:

"C'était au temps où l'on appelait les druides " rêveurs ", où les dieux luttaient avec les hommes contre les peines du monde, où les femmes exerçaient le pouvoir dans les tribus, où les guerriers brandissaient leurs glaives contre Rome et ses légions. Ban et Breaca sont frère et soeur, enfants de la reine des Icènes. Breaca venge sa mère et fait un songe : des aigles vont s'abattre sur son peuple... Ban est enlevé, puis vendu comme esclave aux Romains. Sans le savoir, il affrontera sa propre soeur dans de sanglantes batailles. Un grand destin attend celle-ci : elle sera Boudicca, la reine qui apportera la victoire à son peuple."

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Membre+, 51ans Posté(e)
chirona Membre+ 3 432 messages
Baby Forumeur‚ 51ans‚
Posté(e)

Michel Tournier :

Né à Paris en 1924, il fait ses classes à Saint-Germain en Laye et au lycée Pasteur de Neuilly. Suit les cours de philosophie de la Sorbonne et de l'université de Tübingen. Un échec à l'agrégation de philosophie en 1950 lui ferme les portes de l'université. Il gagne alors sa vie à la Radiodiffusion Française puis à Europe I.

Il se définit comme un "contrebandier de la philosophie", cherchant à faire passer Platon, Aristote, Spinoza et Kant dans des histoires et des contes. Il juge la valeur de ses oeuvres en fonction inverse de l'âge de ses lecteurs les plus jeunes. Il passe ainsi pour un auteur pour enfants, ce dont il se défend. "Je n'écris pas pour les enfants, dit-il, j'écris avec un idéal de brièveté, de limpidité et de proximité du concret. Lorsque je réussis à approcher cet idéal - ce qui est hélas rare - ce que j'écris est si bon que les enfants aussi peuvent me lire." C'est ainsi qu'il considère ses contes PIERROT OU LES SECRETS DE LA NUIT et AMANDINE OU LES DEUX JARDINS comme ses meilleures oeuvres parce qu'elles sont d'inspiration métaphysique et passionnent des enfants de six ans. VENDREDI ou LA VIE SAUVAGE a dépassé en France les 3 millions d'exemplaires.

Michel Tournier vit dans la Vallée de Chevreuse à 40km au sud-ouest de Paris dans le presbytère d'un minuscule village où il était le voisin d'Ingrid Bergmann.

Distinctions :

- Grand Prix du roman de l'Académie Française en 1967 pour son roman VENDREDI OU LES LIMBES DU PACIFIQUE.

- Prix Goncourt en 1970 a l'unanimité pour son roman LE ROI DES AULNES (filmé en 1996 par Volker Schlöndorff ).

- Membre de l'Académie Goncourt en 1972.

- Médaille Goethe en 1993.

- Docteur Honoris Causa de l'Université de Londres en 1997. (sources : académie Goncourt)

Vendredi ou les limbes du Pacifique : (1967)

Seul rescapé, avec Tenn le chien du commandant du bateau, du naufrage de La Virginie, Robinson Crusoé échoue sur une île déserte. Au fur et à mesure, il tente de soumettre à sa volonté d'homme les bêtes et les terres de l'île, qu'il a baptisée Speranza (espérance). Devenu ainsi gouverneur de l'île, il tente d'éviter la paresse et sa déchéance, qui se matérialisent sous la forme de "bain de souille" et de plongée dans les antres de l'île, c'est-à-dire dans les replis caverneux de la terre. Dans sa solitude, il philosophe, se remémore des souvenirs d'enfance, tente de combler le vide qui l'entoure malgré la présence du chien Tenn, jusqu'au jour où il sauve fortuitement un Indien, condamné à mort par ses congénères. Il le nomme Vendredi, car ce nom n'est ni un nom d'objet, ni un nom d'homme. Il considère alors que Vendredi n'est pas tout à fait homme, vu sa couleur de peau. Celui-ci devient l'esclave de Robinson, qui veille toujours à gouverner son île tel un reflet de sa civilisation occidentale. Mais Vendredi, en fumant bien innocemment le tabac de son maître, provoquera l'explosion de la grotte où se trouvaient plusieurs tonneaux de poudre à canon. L'équilibre fragile qu'avait instauré Robinson vole en éclat. Les limbes peuvent se transformer en vent et en soleil, en cohésion avec la terre mère de l'île de Speranza.

Jeux d'amitié, d'égal à égal, dans ce petit îlot perdu du Pacifique, jusqu'au jour où un navire arrive, le navire qu'avait tant espéré auparavant Robinson. Pourtant, face à ces hommes qui lui semblent dénués d'humanité, Robinson reste, tandis que Vendredi s'en va. Subsistera l'espoir et une nouvelle série de bonheurs pour Robinson avec la venue d'un petit mousse, qu'il initiera à la vie sauvage.

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En U - Honoré d'Urfé

Honoré d'Urfé, né le 11 février 1567 à Marseille et mort le 1er juin 1625 à Villefranche-sur-Mer, est un écrivain français, auteur du premier roman-fleuve de la littérature française, l'Astrée.

L'Astrée

¿uvre littéraire majeure du XVIIe siècle, l'Astrée est parfois appelé « le Roman des romans », d'abord par sa taille, qui fait qu'on le considère comme le premier roman-fleuve de la littérature française (5 parties, 40 histoires, 60 livres, 5 399 pages), mais aussi par le succès considérable qu'il a eu dans l'Europe tout entière (traduit en un grand nombre de langues et lu par toutes les cours européennes).

Ce qui est le plus important dans l'Astrée, c'est l'analyse des sentiments. L'amour y est représenté, non comme une passion, mais comme une émotion tendre et durable ; c'est d'après, d'après le titre même du roman, "l'honnête amitié". D'Urfé enseigne l'art d'aimer honnêtement et longueument, de "brûler de cent désirs et tous sans espérance". Au lendemain du XVI siècle, dont la morale amoureuse se résumait dans tel vers de Ronsard : " Cueillez, si m'en croyez, les roses de la vie," cette conception parut nouvelle. la langue de l'Astrée est délicate, subtile. Sa fraicheur est séduisante même pour un lecteur moderne. Jugez-en vous même !

L'Astrée - 1ère partie - livre premier

.... Mais d'autant qu'un malheur inesperé est beaucoup plus malaise à supporter, je croy que la fortune, pour luy oster toute sorte de resistance, le voulut ainsi assaillir inopinement. Ignorant donc son prochain mal-heur, apres avoir choisi pour ses brebis le lieu plus commode pres de celles de sa bergere, il luy vint donner le bon-jour, plein de contentement de l'avoir rencontrée, à quoy elle respondit et de visage et de parolle si froidement, que l'hyver ne porte point tant de froideurs ny de glaçons. Le berger qui n'avoit pas accoustume de la voir telle, se trouva d'abord fort estonné, et quoy qu'il ne se figurast la grandeur de sa disgrace teile qu'il l'esprouva peu apres, si est-ce que la doute d'avoir offense ce qu'il aimoit, le remplit de si grands ennuis, que le moindre estoit capable de luy oster la vie. Si la bergere eust daigne le regarder, ou que son jaloux soupçon luy eust permis de considerer quel soudain changement la froideur de sa responce avoit cause en son visage, pour certain la cognoissance de tel effet lui eust fait perdre entierement ses mesfiances ; mais il ne falloit pas que Celadon fust le Ph¿nix du bonheur, comme il l'estoit de l'amour, ny que la fortune luy fist plus de faveur qu'au reste des hommes, qu'elle ne laisse jamais asseurez en leur contentement. Ayant donc ainsi, demeuré longueinent pensif, il revint à soy, et tournant la veue sur sa bergere, rencontra par hazard qu'elle le regardoit, mais d'un ceil si triste, qu'il ne laissa aucune sorte de joye en son ame, si la doute où il estoit y en avoit oublié quelqu'une. Ils estoient si proches de Lignon, que le berger y pouvoit aisement atteindre du bout de sa houlette, et le dégel avoit si fort grossi son cours, que tout glorieux et charge des despouilles de ses bords, il descendoit impetueusement dans Loire. Le heu où ils assoient assis, assoit un tertre un peu relevé, contre lequel la fureur de l'onde en vain s'alloit rompant, soustenu par en bas d'un rocher tout nud, couvert au dessus seulement d'un peu de mousse. De ce lieu le berger frappoit dans la riviere du bout de sa houlette, dont il ne touchoit point tant de gouttes d'eau, que de divers pensers le venoient assaillir, qui flottants comme l'onde, n'estoient point si tost arrivez, qu'ils en estoient chassez par d'autres plus violents.

Il n'y avoit une seule action de sa vie, ny une seule de ses pensées, qu'il ne r'appelast en son ame, pour entrer en conte avec elles, et acavoir en quoy il avoit offensé ; mais n`en pouvant condamner une seule, son amitie le contraignit de luy demander l'occasion de sa colere. Elle qui ne voyoit point ses actions, ou qui les voyant, les jugeoit toutes au desavantage du berger, alloit rallumant son coeur d'un plus ardant despit, si bien que quand il voulut ouvrir la bouche, elle ne luy donna pas mesme le loisir de proferer les premieres paroles, sans l'interrompre, en disant : Ce ne vous est donc pas assez, perfide et desloyal berger, d'estre trompeur et meschant envers la personne qui le meritoit le moins, si continuant vos infidelitez, vous ne taschiez d'abuser celle qui vous a oblige à toute sorte de franchise ? Donc vous avez bien la hardiesse de soustenir ma veue, apres m'avoir tant offensée ? Donc vous m'osez presenter, sans rougir, ce visage dissimule qui couvre une ame si double, et si parjure ? Ah ! va, va tromper une autre, va perfide, et t'addresse à quelqu'une, de qui tes perfidies ne soyent point encore recogneues, et ne pense plus de te pouvoir desguiser à moy, qui ne recognois que trop, à mes despens, les effects de tes infidelitez et trahisons.

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chirona Membre+ 3 432 messages
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Voici les auteurs déjà cités en V :

- Fred Vargas (je suis une grande fan :snif: ) : Pars vite et reviens tard

- Paul Verlaine : "mon rêve familier"

- Jules Verne : Les enfants du capitaine Grant

- Boris Vian : J'irai cracher sur vos tombes ( :snif: )

- Didier Van Cauwelaert : L'Evangile selon Jimmy

Je propose donc Virgile (70-19 av JC) : Contemporain du poète latin Horace et du fondateur de l'histoire romaine, Tite-Live, Publius Virgilius Maro dit Virgile reçut une bonne éducation malgré ses origines modestes et campagnardes. Il vécut les derniers temps, troublés, de la République et vit naître l'époque stable et prospère d'Auguste. Si son oeuvre fut couronnée de succès, il resta très proche de la nature et mena une vie solitaire loin de la vie politique romaine. Sous l'influence de l'alexandrinisme, cette sensibilité artistique mêlant goût de l'érudition et recherche précieuse, puis de Théocrite, il écrivit trois chefs-d' oeuvre, 'Bucoliques', 'Géorgiques' et 'Eneide' qui font de lui le plus grand poète latin. Ses poèmes, éloges de la vie paysanne, de la nature et de l'harmonie avec le cosmos, ont influencé tous les poètes latins mais ont aussi été un modèle pour les romantiques et les poètes pastoraux. (sources : Evene)

L'énéide (en latin Aeneis ¿ mot de forme grecque, génitif : Aeneidos) est une épopée de Virgile, le plus prestigieux exemple de ce genre littéraire en langue latine, composée en hexamètres dactyliques. Au même titre que l'Iliade et l'Odyssée ¿ dont l'énéide s'inspire largement ¿, l'ouvrage a suscité l'admiration de générations de lettrés de l'Antiquité jusqu'à nos jours et fut une source d'inspiration récurrente pour les artistes et les poètes.

L'énéide est le récit des épreuves du Troyen énée, ancêtre mythique du peuple romain, fils d'Anchise et de la déesse Vénus, depuis la prise de Troie, jusqu'à son installation dans le Latium. Le poème, écrit entre ¿29 et ¿19, contient environ 10 000 vers et se divise en douze chants. (sources : Wikipédia)

Je l'ai lu quand j'étais à la fac. En fait, le souvenir le plus marquant que j'ai de cette oeuvre, c'est le pastiche (écriture à la manière de ... ) que Sartre en avait fait dans Les mots (oeuvre dont je vous conseille vivement la lecture) si je me souviens bien.

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Wilde Oscar "le portrait de Dorian Gray"

Je sais que cet auteur a déjà été proposé mais je l'adore :snif: Le plus dur pour moi, a été de choisir un extrait (un peu plus et je recopiais tout le livre :snif: ).

"Comme le peintre regardait la forme gracieuse et plaisante que son pinceau avait si bien réussi à rendre, un sourire de plaisir passa sur son visage et sembla s'y attarder. Mais soudain, il se redressa et, fermant les yeux, posa les doigts sur ses paupières comme s'il cherchait à emprisonner dans son esprit quelque rêve bizarre dont il craignait de se réveiller.

- c'est ton chefd'oeuvre, Basil, la meilleure chose que tu aies jamais faite, dit Lord Henry, d'un ton languide. Il faut absolument l'exposer à Grosvenor Square l'année prochaine. L'académie c'est trop couru et trop commun. Chaque fois que j'y suis allé, ou bien il y avait tant de monde que je n'ai pas pu voir les tableau, ce qui est atroce, ou bien les gens, ce qui est pire. Vraiment le Grosvenor, il n'y a que ça"

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Fiphi Membre 913 messages
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Je reviens sur Virgile et l'Enéïde. Il me parait interessant d'inclure un bref passage. Le chant IV, qui constitue une sorte de roman d'amour enchassé dans l'épopée, un épisode des plus célèbres. Le héros troyen a fait escale à Carthage, que gouverne, exilée de Phénicie, la reine Didon, à laquelle Vénus, la mère divine d'Enée, va inspirer pour son fils une passion dévorante. A cette passion, Enée commence par répondre, mais, rappelé à sa mission par Jupiter, il se plie à l'injonction du roi des dieux et, la mort dans l'âme, abandonne Didon, plongeant dans le désespoir la malheureuse reine, qui se suicide après avoir maudit son amant infidèle et appelé sur ses descendants, les Romains, un vengeur dont on devine qu'il ne sera autre qu'Hannibal.

Extrait : (poignant)

L'Aurore abandonnait la couche de Titon,

Et la nuit pâlissait de son premier rayon ;

Didon, du haut des tours, jetant les yeux sur l'onde,

Les voit voguer au gré du vent qui les seconde.

Le rivage désert, les ports abandonnés,

Frappent d'un calme affreux ses regards consternés.

Aussitôt, arrachant sa blonde chevelure,

Se meurtrissant le sein : «O dieux ! quoi ! ce parjure,

Quoi ! ce lâche étranger aura trahi mes feux,

Aura bravé mon sceptre, et fuira de ces lieux !

Il fuit ; et mes sujets ne s'arment pas encore !

Ils ne poursuivent pas un traître que j'abhorre !

Partez, courez, volez, montez sur ces vaisseaux ;

Des voiles, des rameurs, des armes, des flambeaux !

Que dis-je ? où suis-je ? hélas ! et quel transport m'égare ?

Malheureuse Didon ! tu le hais, le barbare !

Il fallait le haïr, quand ce monstre imposteur

Vint partager ton trône, et séduire ton coeur.

Voilà donc cette foi, cette vertu sévère !

Ce fils qui se courba noblement sous son père,

Cet appui des Troyens, ce sauveur de ses dieux ;

Ah ciel ! lorsque l'ingrat s'échappait de ces lieux,

Ne pouvais-je saisir, déchirer le parjure,

Donner à ses lambeaux la mer pour sépulture,

Ou massacrer son peuple, ou de ma propre main

Lui faire de son fils un horrible festin ?

Mais le danger devait arrêter ma furie :

Le danger ; en est-il alors qu'on hait la vie ?

J'aurais saisi le fer, allumé les flambeaux,

Ravagé tout son camp, brûlé tous ses vaisseaux,

Submergé ses sujets, égorgé l'infidèle,

Et son fils, et sa race, et moi-même après elle.

Soleil dont les regards embrassent l'univers !

Reine des dieux, témoin de mes affreux revers !

Triple Hécate ! pour qui dans l'horreur des ténèbres

Retentissent les airs de hurlements funèbres !

Pâles filles du Styx ! vous tous, lugubres dieux !

Dieux de Didon mourante, écoutez donc mes voeux !

S'il faut qu'enfin ce monstre, échappant au naufrage,

Soit poussé dans le port, jeté sur le rivage,

Si c'est l'arrêt du sort, la volonté des cieux,

Que du moins assailli d'un peuple audacieux,

Errant dans les climats où son destin l'exile,

Implorant des secours, mendiant un asile,

Redemandant sou fils arraché de ses bras,

De ses plus chers amis il pleure le trépas !...

Qu'une honteuse paix suive une guerre affreuse !

Qu'au moment de régner, une mort malheureuse

L'enlève avant le temps ! Qu'il meure sans secours,

Et que son corps sanglant reste en proie aux vautours !

Voilà mon dernier voeu ! Du courroux qui m'enflamme

Ainsi le dernier cri s'échappe avec mon âme.

Et toi, mon peuple, et toi, prends son peuple en horreur !

Didon au lit de mort te lègue sa fureur !

En tribut à ta reine offre un sang qu'elle abhorre !

C'est ainsi que mon ombre exige qu'on l'honore.

Sors de ma cendre, sors, prends la flamme et le fer,

Toi qui dois me venger des enfans de Teucer !

Que le peuple latin, que les fils de Carthage,

Opposés par les lieux, le soient plus par leur rage !

Que de leurs ports jaloux, que de leurs murs rivaux,

Soldats contre soldats, vaisseaux contre vaisseaux

Courent ensanglanter et la mer et la terre !

Qu'une haine éternelle éternise la guerre !

Que l'épuisement seul accorde le pardon !

Enée est à jamais l'ennemi de Didon :

Entre son peuple et toi point d'accord, point de grâce !

Que la guerre détruise, et que la paix menace !

Que ses derniers neveux s'arment contre les miens !

Que mes derniers neveux s'acharnent sur les siens !»

Elle dit ; et roulant son projet dans son âme,

De ses jours odieux cherche à rompre la trame.

Pour hâter des moments à sa fureur si doux,

Elle appelle Barcé : de son premier époux

Barcé fut la nourrice ; au sein de sa patrie

La sienne dès longtemps a terminé sa vie.

«Va, cours chercher ma soeur ; qu'un bain religieux

La prépare à paraître aux autels de nos dieux ;

Qu'à tomber sous le fer la victime soit prête ;

Du saint bandeau toi-même il faut orner sa tête.

Je veux, pour achever de guérir ma raison,

Finir le sacrifice attendu par Pluton,

Et d'un parjure amant livrer au feu l'image !»

Elle dit : Barcé court, fidèle à son message,

Hâter, sans le savoir, les apprêts du trépas,

Et son vieux zèle encore accélère ses pas.

Didon demeure seule. Alors de son injure

L'affreux ressouvenir aigrissant sa blessure,

Dans l'accès violent de son dernier transport,

Tout entière livrée à ses projets de mort,

Roulant en traits de feu ses prunelles sanglantes,

Le visage livide, et les lèvres tremblantes,

Les traits défigurés, et le front sans couleur,

Où déjà de la mort s'imprime la pâleur,

Vers le fond du palais Didon désespérée,

Précipite en fureur sa démarche égarée,

Monte au bûcher, saisit le glaive du héros,

Ce glaive à qui son coeur demande le repos,

Ce fer à la beauté donné par le courage,

Hélas ! et dont l'amour ne prévit point l'usage.

Ce lit, ces vêtements si connus à ses yeux,

Suspendent un moment ses transports furieux.

Sur ces chers monuments, ce portrait et ces armes,

Pensive, elle s'arrête, et répand quelques larmes ;

Se place sur le lit, et parmi des sanglots

Laisse, d'un ton mourant, tomber ces derniers mots :

«Gages, jadis si chers dans un temps plus propice,

A votre cendre au moins que ma cendre s'unisse.

Recevez donc mon âme, et calmez mes tourments ;

J'ai vécu, j'ai rempli mes glorieux moments,

Et mon ombre aux enfers descendra triomphante.

J'ai fondé, j'ai vu naître une ville puissante ;

Sur un frère cruel j'ai vengé mon époux.

Heureuse, heureuse, hélas ! si, jeté loin de nous,

L'infidèle à jamais n'eût touché ce rivage !»

A ces mots, sur sa couche imprimant son visage :

«Quoi ! mourir sans vengeance ! Oui, mourons : pour mon coeur

La mort même, à ce prix, la mort a sa douceur.

Que ces feux sur les eaux éclairent le parjure !

Frappons ; fuis, malheureux, sous cet affreux augure !»

A peine elle achevait, que du glaive cruel

Ses suivantes ont vu partir le coup mortel,

Ont vu sur le bûcher la reine défaillante,

Dans ses sanglantes mains l'épée encor fumante.

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Fiphi Membre 913 messages
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En Y - Edward Young

Edward Young, né le 3 juillet 1683 à Upham et mort le 12 avril 1765 à Welwyn (Hertfordshire), est un poète romantique anglais.

Auteur du poème Plaintes ou Pensées nocturnes sur la vie, la mort et l'immortalité (1742-1745), connu sous le nom de Nuits qui inaugurent le genre sombre et mélancolique du romantisme, son âme tourmentée laisse à la postérité une ¿uvre personnelle et profonde. Le poème de Young fit le tour de l'Europe et remporta un succès éclatant et influent. Le Tourneur, traducteur de Shakespeare l'adapta rapidement en français.

.... En 1728, Young devint aumônier royal et obtint, en 1730 une cure à Welwyn. Marié en 1731, à Elizabeth Lee dont la fille qu'elle avait eue d'un précédent mariage avec Francis Lee, mariée à Henry Temple, mourut à Lyon le 8 octobre 1736 en chemin pour Nice, suivie de son mari et de sa mère en 1740. Comme Elizabeth Temple était de religion protestante, on refusa l'enterrement dans le cimetière catholique et l'inhumation fut autorisée dans le cimetière de la colonie suisse[1]. Ces coups redoublés que la mort frappa autour de lui sont censées être les douleurs domestiques qui ont donné lieu aux Night thoughts (Pensées nocturnes), poème divisé en neuf nuits, publié de 1742 à 1746, souvent réimprimé, et connu en France sous le titre des Nuits. Ces pertes successives jetèrent le poète dans une disposition lugubre qui se traduisit par ce poème religieux, moral, romanesque, où l'on trouve un chrétien qui paraît sincère, un moraliste satirique de l'école de Pope, habile à balancer les antithèses, et un déclamateur sentimental déployant ses chagrins avec une abondance déréglée d'images. L'immortalité de l'âme, la vérité du christianisme, la nécessité d'une vie religieuse et morale, tels sont les thèmes que Young s'efforce de renouveler en y ajoutant des personnages et des incidents de roman, qui représentaient des faits et des êtres réels. Young déclare, dans la préface de cette ¿uvre, à laquelle sa célébrité est restée attachée, que le sujet du poème était réel. Philandre et Narcisse ont été identifiés plutôt à la légère avec Henry et Elizabeth Temple. On a également suggéré que Philandre représentait Thomas Tickell, un vieil ami de Young mort trois mois après sa femme. Certains ont également voulu voir un lien entre l'infidèle Lorenzo et le fils de Young, mais celui-ci n'avait que huit ans au moment de la parution des Nuits.

Extrait :

La nuit, noir déesse, en son trône d'ébène

siège, sans un rayon, et voici qu'elle étend

son lourd sceptre de plomb sur le monde endormi

Le silence est inerte, et l'ombre est insondable !

Rien qui frappe les yeux, ni l'oreille tendue !

Le monde est endormi. C'est le pouls gigantesque

de la vie arrêté, la nature au repos :

redoutable repos, qui annonce sa mort !

Eh bien ! que, sans tarder, le destin s'accomplisse !

Que tombe le rideau ! je ne perdrai plus rien !

L'horloge sonne une heure : on ne connait le temps

que par son envolée, et l'homme fut très sage

de lui faire une voix. C'est un ange qui parle

aux accents solennels, et, si je l'entends bien,

c'est le glas de mes jours à jamais disparus.

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Membre+, 51ans Posté(e)
chirona Membre+ 3 432 messages
Baby Forumeur‚ 51ans‚
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En Z, je repropose Zola avec son roman Pot-Bouille dont je vous conseille vivement la lecture. Je l'ai trouvé assez amusant, ce qui change de l'univers plutôt pessimiste des Rougon Macquart.

Pot-Bouille est un roman d'émile Zola publié en 1882, le dixième de la série les Rougon-Macquart. Le mot pot-bouille désignait au XIXe siècle en langage familier la cuisine ordinaire des ménages, en gros synonyme de popote. Mais il n'est pas question ici de cuisine, sinon au sens figuré : Zola veut en effet nous montrer l'envers du décor d'un grand immeuble parisien où, derrière un luxe de façade, vivent des familles bourgeoises dont le comportement quotidien est aussi peu ragoûtant qu'un médiocre brouet, un pot-bouille. (sources : Wikipédia)

- Oh ! moi, avec Verdier, ce sera bien simple, déclara Hortense brusquement. Je ferai comme il voudra.

Au nom de Verdier, Berthe eut un- mouvement de surprise. Elle croyait le mariage rompu, car la femme avec laquelle il habitait depuis quinze années venait d'avoir un enfant, juste au moment où il était sur le point de la lâcher.

Tu comptes donc l'épouser quand même ? demanda-t-elle.

Tiens ! pourquoi pas ?... J'ai fait la bêtise de trop attendre. Mais l'enfant va mourir. C'est une fille, elle est toute scrofuleuse.

Et, crachant le mot de maîtresse, dans un dégoût, ,elle montra sa haine d'honnête bourgeoise à marier, contre cette créature qui vivait depuis si longtemps avec un homme. Une manoeuvre, pas davantage, son petit enfant ! oui, un prétexte qu'elle avait inventé, lorsqu'elle s'était aperçue que Verdier, après lui avoir acheté des chemises pour ne pas la renvoyer nue, voulait l'habituer à une séparation prochaine, en découchant de plus en plus fréquemment ! Enfin, on verrait, on attendrait.

- Pauvre femme ! laissa échapper Berthe.

- Comment ! pauvre femme ! cria Hortense avec aigreur. On voit que tu as des choses à te faire pardonner, toi aussi

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Membre, Parle à ma main !, 35ans Posté(e)
aya Membre 2 715 messages
35ans‚ Parle à ma main !,
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Ce serait peut-être bien qu'on fasse un récap' de ce qui a déjà été cité, non ?

(J'ai pas le temps de poster aujourd'hui mais demain sans faute)

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Membre+, 51ans Posté(e)
chirona Membre+ 3 432 messages
Baby Forumeur‚ 51ans‚
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Effectivement, il serait bien de faire un récapitulatif. Je l'ai fait pour certaines lettres. N'hésitez pas à le faire quand vous faites une proposition, cela évite de remonter le topic depuis le début. Merci par avance.

Voici la liste des auteurs cités en A :

- Marcel Aymé

- Alain-Fournier : Le grand Meaulnes

- Jane Austen : Orgueil et préjugés

- Guillaume Apollinaire

- Hans Christian Andersen : La petite sirène

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Invité kaerlyon
Invités, Posté(e)
Invité kaerlyon
Invité kaerlyon Invités 0 message
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Alain-fournier, le grand meaulnes

andersen hans christian, la petite sirène

apollinaire guillaume, poèmes à lou

austen jane, orgueil et préjugés

ayme marcel

balzac honoré de, la peau de chagrin

baudelaire charlesl, es fleurs du mal

baum franz, magicien d'oz

bodel jean

brontë charlotte, jane eyre

brown dee enterre mon coeur à Wounded knee

calderon, la vie est un songe

calmel mireille, lady pirate

calvino italo si par une d'hiver un voyageur

chevalier tracy, la petite fille à la perle

claudel philippe, la petite fille de monsieur Linh

corneille pierre, le cid

defoe daniel moll flanders

diderot denis le neveu de rameau

djeba rassia, la soif

druon maurice, les rois maudits

dumas alexandre, les trois mousquetaire

dutour jean, le vieil homme et la france

eco umbertole, nom de la rose

eiji yoshikawa, la pierre et le sabre

eliot TSla, cocktail party

eluard paul, libertée, la terre est bleue

esope, fable

euripide, les bacchantes

faulkner william, tandis que j'agonise

feist R,E, chroniques de krondor

fenelon françois de salignac de la motte, de l'éducation des filles, dialogue des morts

feydeau goerges, un bain de ménage

freud sigmund

garcia marquez josé, l'amour au temps du choléra

garderj ostein, le mystère de la patience

gautier théophile, avatar

gavalda anna, ensemble c'est tout

golding william, sa majesté des mouches

grangéJ ean-christophe, la ligne noire

hardy thomas jude l'obscur

hawthorne nathaniel, la lettre ecarlate

hayder Mo, rituel

hemingway, vieil homme et la mer

hickok lorena, l'histoire d'Helen Keller

hugo victor, les djinns

ibsen Henrik Johanune, maison de poupée

ionesco eugene, la leçon, la cantatrice chauve

irving john, l'oeuvre de Dieu, la part du diable, une prière pour Owen

izoard jacques, belgie

japrisot sebastien, la dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil

jardin alexandre, le zebre, Fanfan

jones victoria, le livres des mots

joubert joseph

jouffroy théodore simon, comment les dogmes finissent

joyce james, ulysses

kafka franzl, a métamorphose

kaplan leslie, livre des ciels

kessel joseph, le lion

keyes daniel, des fleurs pour algernon

kipling rudyardl, e livre de la jungle

laclos choderlos de, les liaisons dangereuses

leblanc maurice, arsene lupin

lehane denis, mystic river

levi primo, si c'est un homme

lewis roy, pourquoi j'ai mangé mon père

loti pierre

maalouf aminl, e rocher de Tanios

marx karl, le manifeste du parti communiste

merimée prosper, le venus d'Isle

moliere, l'école des femmes, tartuffe

morrison toni, love

musset alfred de, à mademoiselle

Mytilène, alcée

nerval gerard de, les écrivains, el desdichado

nothomb amelie, stupeur et tremblements,mercure, métaphysique des tubes

O'Neddypholothée

oldenbourg zoé, visages d'un autoportrait

orwell george, 1984

osborne john, la paix du dimanche

ovide, les metamorphosesovide

percy walker, lancelot

perec georges, la disparition

pergaud louis, de goupil à margot

prevert jacques, les feuilles mortes

proust marcel, albertine disparue

pullman philip, à la croisée des mondes

queffelec yann, les noces barbares, disparue dans la nuit

queneau raymond, zazie dans le métro

quinet edgar, napoléon

rabelaisfrançois

rimbaud arthur, ophélie une saison en enfer

roche roger-frison, premier de cordée

ronsard, mignonne, allons voir si la rose

rowling J,K, harry potter

salluste, la conjuration de catilina

schmitt eric emmanuel, oscar et la dame en rose

scott mandala, reine celte

shakespeare william, le roi lear

soljenitsyne alexandre, l'archipel du goulag

stendhal, le rouge et le noir

tabachnik maud, le 5e jour

tardieu jean, le tombeau de monsieur monsieur

tavernier edouard, histoires grises

tolkien JRR, bilbo le hobbit

toqueville alexis de de la démocratie en Amérique

tournier miche, lvendredi ou les limbes du pacifique

uderzo, asterix

updike john, tu chercheras mon visage

urban milos

urfée honoré d',astrée

van cauwelaert didier, l'évangile de jimmy

vargas fred, pars et reviens tard

verlaine paul, mon rêve familier

verne jules, les enfants du capitaine grant

vian boris, j'irai cracher sur vos tombes

virgile, éneïde

welch james, l'hiver dans le sang

werber bernard, le mystère des dieux, fourmis

weulersse odile, serment des catacombes

wilde oscar, le fantôme de canterville, le portrait de Dorian Gray

xenakis françoise, elle lui dirait dans l'île

xenophon d'éphèse, ephésiaque

yeats, recueil La Tour

yourcena rmarguerite, qui n'a pas son minotaure

zimmer bradleymarion, les dames du lac

zola emile, au bonheur des dames, thérèse raquin

zweig stephan, vingt quatre de la vie d'une femme

Moi j'ai bien cette liste là. Tu peux essayer de l'intégrer dans la 1ere page éventuellement et la remettre à jour régulièrement. Mais j'ai peur que ça fasse long

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Invité kaerlyon
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En A, j'ai bien un vieux souvenir de classe qui me revient :snif:

Agrippa d'Aubigné (1552-1630), compagnon d'armes d'Henri IV et homme de lettres. Fervent calviniste, il parti à genève après abjuration du roi. Son oeuvre la plus importante est "les Tragiques". Je vous ne fais grace. j'opte plus pour un poème léger (et encore, peut pas dire qu'il soit joyeux le bonhomme)

Complainte à sa dame

Ne lisez pas ces vers, si mieux vous n'aimez lire

Les escrits de mon coeur, les feux de mon martyre :

Non, ne les lisez pas, mais regardez aux Cieux,

voyez comme ils ont joint leurs larmes à mes larmes,

Oyez comme les vents pour moy levent les armes,

A ce sacré papier ne refusez vos yeux.

Boute-feux dont l'ardeur incessamment me tuë,

Plus n'est ma triste voix digne if estre entenduë :

Amours, venez crier de vos piteuses voix

é amours esperdus, causes de ma folie,

é enfans insensés, prodigues de ma vie,

Tordez vos petits bras, mordez vos petits doigts.

Vous accusez mon feu, vous en estes l'amorce,

Vous m'accusez d'effort, et je n'ay point de force,

Vous vous plaignez de moy, et de vous je me plains,

Vous accusez la main, et le coeur luy commande,

L'amour plus grand au coeur, et vous encor plus grande,

Commandez à l'amour, et au coeur et aux mains.

Mon peché fut la cause , et non pas l'entreprendre;

Vaincu, j'ay voulu vaincre, et pris j'ay voulu prendre.

Telle fut la fureur de Scevole Romain :

Il mit la main au feu qui faillit à l'ouvrage,

Brave en son desespoir, et plus brave en sa rage,

Brusloit bien plus son coeur qu'il ne brusloit sa main.

Mon coeur a trop voulu, ô superbe entreprise,

Ma bouche d'un baiser à la vostre s'est prise,

Ma main a bien osé toucher à vostre sein,

Qu'eust -il après laissé ce grand coeur d 'entreprendre,

Ma bouche vouloit l'ame à vostre bouche rendre,

Ma main sechoit mon coeur au lieu de vostre sein.

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