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HLM Logement social «à vie» : dans le «JDD», Jeanbrun fait du Kasbarian

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Doïna

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Doïna Membre+ 19 627 messages
Maitre des forums‚
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Bonjour,

Alors qu’en France, 2,87 millions de ménages sont en attente d’un logement social, la proposition vise, selon Vincent Jeanbrun, à remettre en jeu des places en HLM. «Moins de 8 % de rotation dans le logement social en 2023, c’est beaucoup trop peu, développe le ministre dans son entretien au JDD. Pour restaurer plus de fluidité, je serais favorable au passage à un bail «trois-six-neuf» [trois, six ou neuf ans], avec une réévaluation régulière par les bailleurs sociaux qui permettrait de s’adapter à la taille du foyer ou à des mutations professionnelles, et avec une meilleure mobilité d’une commune à l’autre.»

Sauf que si cette marotte du «logement social à vie» est «efficace médiatiquement», elle n’a «pas de réalité juridique», rappelait en avril dernier l’Union sociale pour l’habitat.

Concrètement, chaque année, les bailleurs adressent aux locataires de logements HLM une «enquête ressources». Si leurs revenus augmentent, ces derniers peuvent alors devoir payer un surloyer. Et en cas d’augmentation très importante, ils peuvent être contraints de quitter leur logement dans un délai de dix-huit mois au bout de deux années de dépassement. Cette règle peut toutefois ne pas s’appliquer selon le lieu où se situe le logement, s’il n’est pas en zone tendue, ou la situation personnelle de la personne, notamment son âge.

Vincent Jeanbrun souhaite désormais mettre ce sujet au débat avec les acteurs de la profession et les élus. Mais le monde HLM et les élus impliqués sur le sujet ne risquent pas d’accueillir ce retour d’un meilleur œil que la dernière fois. Mi-octobre, le député PS des Pyrénées-Atlantiques Iñaki Echaniz, se désolait notamment de ces «fausses bonnes idées qui démontrent une méconnaissance des besoins du logement social».

Vincent Jeanbrun défend par ailleurs une autre mesure développée dans son rapport «Réparer les quartiers, rétablir la République» : la possibilité pour les locataires de racheter leur logement social. «J’aspire, dit-il, à une France de propriétaires.» Une proposition qui, si elle n’est pas nouvelle non plus dans la bouche de la droite, va dans le sens inverse d’une remise à disposition de places de logement social : alors que la construction ne suit pas l’augmentation de la demande, la fuite d’appartements vers le parc privé risquerait d’aggraver encore une crise profonde.

Au milieu de cet étalage de phrases musclées ou non étayées – «dans certains immeubles, vous n’avez plus une seule famille qui travaille» ; «rétablir la sécurité et la vie en paix dans nos quartiers est une politique sociale qui réclame une fermeté absolue» – le ministre trouve aussi le temps de défendre la loi anti-squat de Guillaume Kasbarian. Ces derniers mois, cette loi a permis un boom des expulsions.

Avec tout ce que cela implique de drames sociaux : il y a deux jours, à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), «Monsieur Tcheng», 74 ans, est mort dans la rue deux mois après avoir été expulsé de son logement social. Quinze jours plus tôt, à Fécamp (Seine-Maritime), un septuagénaire surnommé «Tonton» s’était tiré une balle dans la tête à l’arrivée de l’huissière venue l’expulser en compagnie de la police. Malgré cela, ce record était fièrement «assumé» par l’ancien ministre du Logement, qui a trouvé son digne successeur en la personne de Jeanbrun.

Article entier :

https://www.liberation.fr/societe/logement/logement-social-a-vie-dans-le-jdd-jeanbrun-fait-du-kasbarian-20251116_PXQCZQL3GZEBBPNWH53FODWXVQ/

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 62 424 messages
108ans‚ ©,
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il y a 7 minutes, MadameRosa a dit :

Selon la loi, un locataire est protégé de l'expulsion à partir de 65 ans.

Non. S'il ne remplit pas ses obligations il est expulsé, même à 80 ans. Le juge va tenir compte de l'âge et autres, mais la loi est la loi.

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Membre, 55ans Posté(e)
MadameRosa Membre 436 messages
Forumeur alchimiste ‚ 55ans‚
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@January

Ce que vous dîtes est juste mais si ces personnes ont été expulsées, la raison n'est pas en lien avec le remaniement des logements sociaux. 

La réattribution des logements en fonction de la taille de la famille ou des revenus n'a rien d'anti-social pour moi.

Pour vous si ?

 

Modifié par MadameRosa
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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 62 424 messages
108ans‚ ©,
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il y a 16 minutes, MadameRosa a dit :

La réattribution des logements en fonction de la taille de la famille ou des revenus n'a rien d'anti-social pour moi.

Pour moi non plus.

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Membre, 60ans Posté(e)
Ma Poule Membre 1 403 messages
Forumeur vétéran‚ 60ans‚
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Le logement, l'impensée de Macron qui ne sait pas que ça faisait partie de ses compétences de président :censored:

La fin du HLM à vie ne règlera rien du tout:

"Un accès au logement social en baisse, des expulsions en hausse:

Plus de 2,7 millions de ménages étaient en attente d’un logement social mi-2024, un chiffre record, alors que la production de logement continue de chuter, avec 259 000 logements mis en chantier en 2024, dont seulement 82 000 logements sociaux financés, le pire résultat depuis 20 ans."

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Membre, 55ans Posté(e)
MadameRosa Membre 436 messages
Forumeur alchimiste ‚ 55ans‚
Posté(e)

@Ma Poule

Cela ne résoudra sans doute pas le problème de l'accès au logement social mais reconnaissons que loger 4 personnes dans un... disons 60 mètres carré, ce n'est pas la même chose que d'en loger une seule.

De part mon métier, j'interviens dans des logements HLM, et je vois beaucoup de personnes qui ont une ou deux pièces qu'elles n'utilisent jamais. C'est une réalité qu'il ne faut pas nier. Je me souviens d'une directive demandant aux locataires de signaler leurs revenus et le nombre de personnes habitant le logement en vu de la réorganisation des attributions des logements. 

Dans ma ville, ces dernières années, deux cités ont été détruites, les habitants ont été relogés soit dans le parc privés, soit social. Je n'ai pas entendu parler d'expulsion, le bailleur n'a pas mis les gens à la rue. Après, la destruction, ils ont fait de petites maisons individuelles avec un jardinet. Alors, évidemment, dans une cité à étages, on loge plus de personnes mais d'un autre côté, le fait de s'attacher au cadre de vie des plus démunis est un acte social que je trouve positif.

Vous dîtes

"Plus de 2,7 millions de ménages étaient en attente d’un logement social mi-2024, un chiffre record, alors que la production de logement continue de chuter, avec 259 000 logements mis en chantier en 2024, dont seulement 82 000 logements sociaux financés, le pire résultat depuis 20 ans."

Il faut souligner que la demande n'a jamais été aussi haute et son augmentation fulgurante. La hausse de la pauvreté en France est plus rapide que la possibilité ( ou refus...selon le point de vue ) des financements publics. 

 

 

Modifié par MadameRosa
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Doïna Membre+ 19 627 messages
Maitre des forums‚
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Il y a 4 heures, MadameRosa a dit :

La réattribution des logements en fonction de la taille de la famille ou des revenus n'a rien d'anti-social pour moi.

Des mesures existent déjà en ce sens : l'enquête de ressources bisannuelle permet au bailleur social de vérifier que ses locataires répondent toujours à ses conditions.

Concernant les personnes qui occupent en solo un logement trop grand, ce qui est souvent le cas des locataires âgés une fois que leurs enfants devenus grands ont quitté le bercail, ce n'est pas dans leur intérêt d'y rester, ne serait-ce qu'à cause de leur loyer dès lors trop important, c'est pour cette raison que tant de gens dans cette situation optent pour la mutation vers un logement plus petit (et qui leur occasionnera par la même occasion moins de charges, un studio ou un T1 exigeant moins de chauffage et d'entretien qu'un T4, par exemple).

Concernant les personnes qui ont des revenus légèrement supérieurs à celles éligibles au logement social, il existe déjà la solution des logements dits intermédiaires avec des loyers tout de même plafonnés.

Pour le reste, pousser les locataires du parc social à devenir propriétaires reviendrait à réduire la disponibilité des logements sociaux en transformant petit à petit des cités hlm en résidences privées encore plus bas de gamme.

Du coup, je ne vois pas trop l'intérêt de telles idées, ni non plus la nécessité de durcir le ton vis-à-vis des personnes logées en hlm. Je constate juste que le nouveau ministre du logement ne s'y connaît pas plus que son prédécesseur en la matière, et qu'il ne fait qu'appliquer des propositions qui faisaient partie du programme de François Fillon pour la présidentielle de 2017.

Emmanuel Macron avait alors dit de ce dernier qu'il était comme les bourgeois du XIXe siècle et qu'il ne pourrait pas gagner. Ce qui n'empêche pas le gouvernement de Macron président de reprendre le programme de ce "bourgeois du XIXe siècle" : il y a eu le rsa conditionné à un temps de travail, entre autres, maintenant il est question d'allocation sociale unique et de ça, la fin du logement social à vie.

Tout cela n'est qu'un ramassis d'idées provenant initialement de l'institut Montaigne auquel Fillon avait confié la constitution de son programme de campagne. Or, qu'est-ce que l'institut Montaigne ? C'est un think tank qui produit du lobbying néolibéral et qui est financé par plusieurs entreprises comme LVMH, Carrefour, Vinci et Total Energies, (ce qui leur permet de bénéficier de crédits d'impôts jusqu'à 66 %) et qui compte parmi ses adhérents plusieurs politiques. Aucune chance cependant d'y croiser Mélenchon, Fabien Roussel ou même Olivier Faure, comme vous vous en doutez.

Des idées reprises allègrement sur céniouze et bfmtv par Agnès Verdier-Molinié, directrice de l'iFRAP, autre think tank néolibéral.

Modifié par Doïna
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