Pourquoi la pénurie de médecins va durer

Des médecins généralistes volontaires sont invités à travailler deux jours par mois dans 151 « déserts médicaux » avant l’adoption éventuelle d’une loi sur le sujet. Les réformes s’accumulent sans remonter aux sources des difficultés : le nombre de praticiens formés et la qualité de leurs études. Durant celles-ci, l’accent est mis sur la mémorisation plutôt que sur la réflexion ‒ une aubaine pour les groupes de pression.

Devant une quinzaine d’étudiants de sixième année de la faculté de médecine de Bordeaux, les deux formateurs, MM. Jérémy Guilhon et Jean-Baptiste de Gabory, commencent par un tour de table. Le groupe de pression Les Entreprises du médicament (Leem) ? Inconnu au bataillon. La notion de « leader d’opinion », centrale dans les processus d’influence, ou la contribution des firmes au développement de certaines maladies ? Jamais entendu parler. Le site Euros for Docs, qui documente les sommes versées par les sociétés pharmaceutiques à chaque médecin ? Encore une découverte. C’est tout juste si les étudiants se souviennent de la visite dans leur faculté de La Troupe du rire, un collectif de praticiens auteurs d’un livret de sensibilisation à l’influence des laboratoires pharmaceutiques (1). À leur décharge, aucun d’entre eux ne se rappelle non plus avoir entendu un professeur faire état de ses propres conflits d’intérêts… Le département de médecine générale bordelais n’a peut-être pas eu tort de rendre obligatoire, depuis 2019, ce module de deux journées (non noté) intitulé « Formation à l’analyse critique de la promotion pharmaceutique ».

À l’aide de diapositives qui retracent la triste saga du Mediator et d’autres scandales sanitaires, les formateurs mettent en évidence le poids des laboratoires en matière de santé. Ils dressent un parallèle avec l’industrie du tabac et citent les travaux du chercheur Bruno Goupil montrant que les médecins qui ne reçoivent pas de visiteurs médicaux (représentants des marques) prescrivent mieux, tout en coûtant moins cher à l’Assurance-maladie (2). Ils soulignent aussi les nombreuses lacunes de la pharmacovigilance.

Malgré la qualité du module — récompensé par la revue Prescrire en 2023 (3) —, les étudiants semblent peu sensibles aux enjeux. Aucun ne prend de notes. « Au fil des années, nous avons réduit la densité de notre diaporama et favorisé les ateliers ainsi que les partages d’expérience entre étudiants pour tenir compte d’une forme de saturation, inévitable après six ans de cours intensifs », rapporte M. Guilhon. L’indifférence polie observée dans la salle illustre ainsi les deux principaux écueils de la formation des médecins : une charge de travail abrutissante et l’aveuglement qui en résulte face au pouvoir des laboratoires.

https://www.monde-diplomatique.fr/2025/09/DENOYEL/68714

La pénurie de médecins va durer parce que le numerus clausus a été supprimé en 2020, et que les premiers ne sortiront qu'en 2030 environ.

il y a 39 minutes, titenath a dit :

La pénurie de médecins va durer parce que le numerus clausus a été supprimé en 2020, et que les premiers ne sortiront qu'en 2030 environ.

Et que la pyramide des âges fait que beaucoup d'anciens médecins arrivent à l'âge de la retraite.

Et que nombre de "jeunes" médecins ne font plus autant d'heures que les anciens, ce qui n'est pas anormal car travailler 70h/semaine n'est pas un rêve, par contre travailler moins de 35h ça va être un problème.

Et le vieillissement de la population va faire augmenter le nombre de consultations nécessaires.

Il ne va pas falloir remplacer les départs, il va falloir plus de médecins, beaucoup plus de médecins.

il y a 1 minute, Nephalion a dit :

Et que la pyramide des âges fait que beaucoup d'anciens médecins arrivent à l'âge de la retraite.

Et que nombre de "jeunes" médecins ne font plus autant d'heures que les anciens, ce qui n'est pas anormal car travailler 70h/semaine n'est pas un rêve, par contre travailler moins de 35h ça va être un problème.

Et le vieillissement de la population va faire augmenter le nombre de consultations nécessaires.

Il ne va pas falloir remplacer les départs, il va falloir plus de médecins, beaucoup plus de médecins.

Clairement.

Il ne faut pas se tuer à la tâche parce que ça vaut pas le coup, mais c'est un métier qui ne s'arrête pas. Plus il y aura de médecins, plus les gardes pourront tourner, plus les amplitudes horaires pourront se faire sans mettre leur santé en jeu, plus les patients pourront être correctement pris en charge.

Je n'ai jamais compris le numerus clausus, je ne comprendrai jamais qu'on estime avoir trop de gens pour prendre soin de sa population.

Qu'il ait été mis en place à un moment où la profession était sur-representée, je peux l'entendre, mais attendre 2020 pour lever le numerus clausus alors que ça fait longtemps que les déserts médicaux s'intensifient, que les hôpitaux saturent, que les urgences débordent, c'est incompréhensible.

il y a 17 minutes, Nephalion a dit :

Et que la pyramide des âges fait que beaucoup d'anciens médecins arrivent à l'âge de la retraite.

Et que nombre de "jeunes" médecins ne font plus autant d'heures que les anciens, ce qui n'est pas anormal car travailler 70h/semaine n'est pas un rêve, par contre travailler moins de 35h ça va être un problème.

Et le vieillissement de la population va faire augmenter le nombre de consultations nécessaires.

Il ne va pas falloir remplacer les départs, il va falloir plus de médecins, beaucoup plus de médecins.

Exact mais combien pourront accéder à ces postes en ayant les aptitudes?

Il n'est pas simple de pouvoir contrairement à celui de vouloir. 

Ce n'est pas juste une question de pénurie de médecins.

C'est aussi que beaucoup de médecins n'ont aucune envie d'aller s'installer dans des zones qu'on pourrait appeler sinistrées, avec peu de patients, que des vieux, et donc beaucoup de travail avec des revenus moindres.

Un médecin ça a aussi une vie aussi à côté, et les jeunes en particulier ne sont pas prêts à sacrifier leurs passe-temps, loisirs, cercles d'amis etc, à leur métier.

il y a 43 minutes, Apator a dit :

Ce n'est pas juste une question de pénurie de médecins.

C'est aussi que beaucoup de médecins n'ont aucune envie d'aller s'installer dans des zones qu'on pourrait appeler sinistrées, avec peu de patients, que des vieux, et donc beaucoup de travail avec des revenus moindres.

Un médecin ça a aussi une vie aussi à côté, et les jeunes en particulier ne sont pas prêts à sacrifier leurs passe-temps, loisirs, cercles d'amis etc, à leur métier.

Il faut un minimum de structures médicales autour,: labo, radio, pharmacie. Nécessaire au diagnostic de nos jours et indispensable aux bons soins, un médecin seul sans labo, ni pharmacie, ni cabinet de radio, ni infirmière  aura du mal à  travailler correctement dans l'intérêt du patient.

Et le numerus clauses était voulu à  l'époque, et on a compensé en masse et encore plus de nos jours avec des médecins étrangers qui n'ont pas les mêmes salaires, donc avantageux pour l'état 

Et ces médecins étrangerssans équivalence n'ont pas le droit de faire des gardes, où mon mari travaille sur 11 médecins, seul 4 ont le droit de faire des gardes, les autres sont des medecins etra.gers payés 2000€ par mois qui n'ont pas l'équivalence pour faire le même boulot que les diplômes en France, ils bouchent les trous dans les hôpitaux mais n'ont pas le droit de faire les documents administratifs comme les constats de décès, certificats et gardes donc.

il y a 36 minutes, Zora80 a dit :

Il faut un minimum de structures médicales autour,: labo, radio, pharmacie. Nécessaire au diagnostic de nos jours et indispensable aux bons soins, un médecin seul sans labo, ni pharmacie, ni cabinet de radio, ni infirmière  aura du mal à  travailler correctement dans l'intérêt du patient.

Comme quoi la solution de l'augmentation du nombre de médecins via le numerus Clausus (et bonjour le délai d'attente, un médecin ne se forme pas comme un ingénieur, en 5 ans

Citation

Pour devenir médecin, il faut compter 10 ans d’études après le bac à l’université pour les généralistes et entre 10 et 12 ans pour les spécialistes, comme les chirurgiens ou les pédiatres. La formation débouche sur le DE (diplôme d’État) de docteur en médecine, obligatoire pour exercer.

https://www.onisep.fr/formation/les-principaux-domaines-de-formation/les-etudes-de-sante/les-etudes-de-medecine)  

dont le gouvernement semble se satisfaire, même en faisant venir des médecins de l'étranger, ne va pas régler le problème des déserts médicaux.

Il y a 18 heures, Marcuse a dit :

Durant celles-ci, l’accent est mis sur la mémorisation plutôt que sur la réflexion ‒ une aubaine pour les groupes de pression.

Et alors les chinois sont les rois de la mémorisation (dans toutes les disciplines y compris les maths), et cela fait de leur système éducatif un des meilleurs au monde (cf PISA) et il caracole en tête même -et surtout) dans les disciplines où le mythe occidental, veut que c'est principalement de la compréhension, comme les olympiades internationales de maths.

Au niveau de la recherche la Chine est en tête des pays innovateurs en matière de nouvelle technologie, avec des réalisations, que les occidentaux pensaient impossible pour notre époque (comme le radar quantique...) 

bonjour, 

juste comme cela pour rire : ces médecins qui accepteront de travailler 2 jours par mois ailleurs , ils viendront d'où ?

certainement pas de loin ( s'il faut 1 journée pour aller faire un remplacement de 2 jours, cela ne sera pas "rentable" ! ) .

et à leur clientèle, ils diront quoi quand celle-ci se plaindra des absences pour aider ailleurs quand ici il manque déjà du monde ?

c'est mettre un emplâtre sur une jambe de bois .

ce qu'il faut c'est former plus de médecins ( une lapalissade ) , au besoin même en aidant ( financièrement ) ceux qui en ont les capacités mais pas les moyens car le coût des études ( sa durée aussi ) est un frein non négligeable .

mais ça, c'est pour ... demain ( voir après demain car 7 à 10 ans d'étude, c'est plutôt après demain ) , pas pour tout de suite ( et l'opinion réclame des solutions ... immédiates ) !

bonne journée 

Il y a 21 heures, Apator a dit :

Ce n'est pas juste une question de pénurie de médecins.

C'est aussi que beaucoup de médecins n'ont aucune envie d'aller s'installer dans des zones qu'on pourrait appeler sinistrées, avec peu de patients, que des vieux, et donc beaucoup de travail avec des revenus moindres.

Un médecin ça a aussi une vie aussi à côté, et les jeunes en particulier ne sont pas prêts à sacrifier leurs passe-temps, loisirs, cercles d'amis etc, à leur métier.

il y a 12 minutes, picenboule a dit :

Les Médecins ont une vie, c'est un fait...

Mais il semble exister un cas très particulier en voie de disparition ou pas (?):

https://www.publicsenat.fr/emission/documentaire/le-dernier-visiteur-e0

Disponibilité Jusqu'au 06/09/2026

 

Il ne reste plus qu'a demander au grand Yakafaucon de le cloner. 

Il y a 3 heures, pic et repic a dit :

et à leur clientèle, ils diront quoi quand celle-ci se plaindra des absences pour aider ailleurs quand ici il manque déjà du monde ?

c'est mettre un emplâtre sur une jambe de bois .

Un médecin en parlait récemment à la radio. Il disait que ça revenait à déshabiller Paul pour habiller Jacques, ce qui n'est donc pas une bonne solution.

Un autre médecin, retraité celui là, intervenait aussi et disait que lui, comme d'autres confrères retraités, donneraient 2 jours par mois pour aider. Solution non pérenne mais qui a le mérite d'exister, faute de mieux.

Mon parrain était un médecin de campagne, qui a sacrifié sa vie pour ses patients. Gardes de jour, de nuit, de week-end. Il arrivait chez les gens comme on arrive dans sa famille. Et il est mort 2 mois après avoir pris sa retraite. C'était quelqu'un d'extraordinaire, qui a vécu pour sa passion mais qui en est mort aussi. Y'a un juste milieu entre le médecin prescripteur à 35h par semaine et celui qui s'oublie au détriment des autres. Pas facile.

Il y a 2 heures, titenath a dit :

Solution non pérenne mais qui a le mérite d'exister, faute de mieux.

bonjour, 

c'est cela ... mais qui ne "règle" en rien le problème et comme vous le disiez fort justement : c'est déshabiller Paul pour habiller Jacques .

cela fait brelle lurette que cela fonctionne ainsi dans la santé ( ça me fait me souvenir des "quelques" années d’hôpital où j'ai exercé ... et qui ont fait que j'en suis parti , un brin dégouté ! ) .  

nos élites ont toujours considérer que pour limiter les dépenses de santé ... il fallait limiter l'offre et donc moins il y aurait de médecins et moins il y aurait de dépenses . C'est un point de vue dont la stupidité me laisse baba ....

on en paie le prix maintenant ( enfin pas que maintenant, cela fait quelques années que c'est au menu mais cela commence à devenir insupportable ) .

bonne journée.