Le pardon, mythe ou réalité ?

Dans un autre sujet (est-ce normal de pas ressentir ce lien "amour" avec sa mère), il a été question du pardon "qui permettrait d'avancer" dans un échange avec @Kid_Ordinn. Est-ce que réellement le pardon est un moteur qui permet de continuer son chemin sans trop se retourner sur un passé douloureux, des actes subis ou une trahison... ? Ou est-ce qu'au contraire c'est un simple mythe et qu'en réalité on efface jamais vraiment l'ardoise ? et puis le pardon implique-t-il de se pardonner, aussi, à soi-même ? Et pardonner c'est excuser où est-ce totalement différent ? Tout peut-il être pardonné ? qui, ici, a été réellement confronté a cette nécessité soit de pardonner, soit d'être pardonné ou bien de se pardonner lui-même ?

(même si la religion a un évident rôle pour certains dans cette notion, essayons de ne pas y patauger trop longtemps quand même).
 

il y a 5 minutes, soan a dit :

Dans un autre sujet (est-ce normal de pas ressentir ce lien "amour" avec sa mère), il a été question du pardon "qui permettrait d'avancer" dans un échange avec @Kid_Ordinn. Est-ce que réellement le pardon est un moteur qui permet de continuer son chemin sans trop se retourner sur un passé douloureux, des actes subis ou une trahison... ? Ou est-ce qu'au contraire c'est un simple mythe et qu'en réalité on efface jamais vraiment l'ardoise ? et puis le pardon implique-t-il de se pardonner, aussi, à soi-même ? Et pardonner c'est excuser où est-ce totalement différent ?

 

 

 

 

Sujet compliqué,  pour moi tout dépend du degré du pardon car ça me laisse quand même des traces en mémoire. 

il y a 5 minutes, Danoketian a dit :

tout dépend du degré du pardon 

Selon l'atteinte donc ? parce que oui je suis assez d'accord avec toi qu'il est plus facile de pardonner une bousculade plutôt qu'une trahison, oui. Mais il est où ton seuil à toi  et à cette question là : qui, ici, a été réellement confronté a cette nécessité soit de pardonner, soit d'être pardonné ou bien de se pardonner lui-même ?

Je pense qu'il faut tout d'abord faciliter l'accès au pardon,c'est à dire tenter de se mettre à la place du "bourreau" et chercher des excuses,des circonstances atténuantes,comme l'alcoolisme,les difficultés de la vie au moment X,etc...A partir de là,le pardon serait plus "simple" on va dire,pas forcément plus facile non plus mais...Ça reste évidemment compliqué. 

Encore une fois tout dépend de ce qu'on a subi et de qui. J'ai pardonné certaines choses mais je n'ai jamais oublié

il y a 3 minutes, maddy a dit :

J'ai pardonné certaines choses mais je n'ai jamais oublié

je ne crois pas que le pardon implique l'oubli. Me semble que ce sont des choses totalement différentes.

il y a 5 minutes, Kid_Ordinn a dit :

et chercher des excuses

Des explications éventuellement, mais des excuses non.

il y a 3 minutes, soan a dit :

je ne crois pas que le pardon implique l'oubli.

tu as raison, on ne parlait que du pardon, j'ai involontairement dévié sur l'oubli.

il y a 1 minute, maddy a dit :

tu as raison, on ne parlait que du pardon, j'ai involontairement dévié sur l'oubli.

non mais, la réalité c'est que souvent on fait le lien entre les deux. Ta remarque était intéressante dans ce sens que pour beaucoup d'entre nous il y a un amalgame entre pardonner et oublier. Comme si pardonner a quelqu'un un acte serait une façon de l'effacer totalement, alors que non. Enfin je crois...

il y a 4 minutes, titenath a dit :

Des explications éventuellement, mais des excuses non.

Bin,tout dépend aussi si le "bourreau" est encore de ce monde,enfin je veux dire que même s'il est encore de ce monde,obtenir des explications n'est pas toujours simple

il y a 4 minutes, soan a dit :

Comme si pardonner a quelqu'un un acte serait une façon de l'effacer totalement

je ne sais pas si certains peuvent le faire, moi pas, je dois être un peu rancunière 

il y a 2 minutes, soan a dit :

je ne crois pas que le pardon implique l'oubli. Me semble que ce sont des choses totalement différentes.

Je suis ok… ce sont deux choses distinctes : l’on peut pardonner et pour autant, cela n’empêche pas de garder en mémoire ce qui s’est passé, le préjudice.

Je trouve important d’arriver à pardonner parce que le premier bénéficiaire est soi-même : un peu comme une forme de libération d’un truc douloureux, d’un poids qui pollue sa vie.

Après ce qui est dit est évident, cela dépend de l’objet du pardon, de son degré de gravité et du curseur de chacun ne.

Ça peut aussi être très compliqué à réaliser. 

il y a 1 minute, maddy a dit :

je ne sais pas si certains peuvent le faire, moi pas, je dois être un peu rancunière 

rassures toi, malgré les beaux discours humanistes, le monde entier est rancunier !

il y a 22 minutes, maddy a dit :

Encore une fois tout dépend de ce qu'on a subi et de qui. J'ai pardonné certaines choses mais je n'ai jamais oublié

J'ai du mal à comprendre cette phrase. Comme si pardonner, ça voulait dire oublier.

il y a 1 minute, Virtuose_en_carnage a dit :

Comme si pardonner, ça voulait dire oublier.

pas du tout, j'ai pardonné oui mais oublier jamais, ça me reste en mémoire et après je me méfie plus de la personne.

Le pardon est un cheminement car dans certains cas il est bien difficile à accorder (lorsque son offenseur ne reconnaît pas ses torts et donc ne présente pas de sincères excuses) mais il est essentiel pour soi, afin de ne pas être rongé par le ressentiment, la rancoeur, voire la haine.

La mémoire n'est pas tel un tableau noir que l'on efface à grands coups d'éponge, on se souviendra évidemment de son offenseur et de l'offense subie mais l'on fera son possible pour passer outre vaille que vaille afin de pouvoir continuer sa route sans surcharger son coeur de sombres sentiments.

il y a 47 minutes, Danoketian a dit :

Sujet compliqué,  pour moi tout dépend du degré du pardon car ça me laisse quand même des traces en mémoire. 

Pardonner c'est s'ériger en juge, tout autant que de garder rancune. Si on pardonne c'est qu'il y a faute. Gérer une faute c'est trop compliqué pour moi. Faut s'assurer qu'il y a bien faute, de son origine souvent complexe, de ses acteurs et de leurs responsabilités dans des contextes de grande charge émotionnelle.

Je ne pardonne pas. Je passe l'éponge, en plus ça nettoie. Où pas!

Je ne pense pas qu'on puisse vivre sans subir de temps à autre des taches indélébiles, y compris celles qu'on a généré soi-même. Elles font partie de notre réel, il est préférable de les reconnaître faute de quoi on risque de décrocher de ce réel. Elles ne sont qu'une part de ce réel, qu'elles ne devraient pas envahir, ce qui peut être très difficile à éviter

il y a 2 minutes, hybridex a dit :

(...) Je ne pense pas qu'on puisse vivre sans subir de temps à autre des taches indélébiles (...)

Voilà oui, les offenses subies sont telles des taches indélébiles.

il y a 7 minutes, hybridex a dit :

y compris celles qu'on a généré soi-même. 

C'est assez amusant parce que tous les autres intervenants avant toi ont pris la discussion sous le prisme de ce qu'ils devraient ou auraient a pardonner.
tu es le seul à avoir envisager qu'on pouvait aussi avoir soi même des choses a se faire pardonner. Et a titre personnel, je me retrouve nettement plus dans cet aspect là.

Celui ou celle qui me fait un tour de cochon ,  50 ans plus tard , je m'en souviens  !!   pardonner ? jamais il , elle , peuvent courir , c'est ainsi